“ Kate ? Tiens la main d’Arya. On va traverser. ” La blondinette a un regard oblique vers sa voisine. Après une seconde d’hésitation les filles se tiennent finalement par la main.
Austen se place volontairement devant le groupe pour s’assurer que personne ne fasse de zèle. Heureusement, ce matin, les accompagnateurs sont plutôt rôdés. Cela a grandement facilité le déplacement des troupes. Surtout qu’il y a une trotte entre le local et le parc. Ils sont quasiment arrivés. Il encore possible que leur retard ne dépasse pas les dix minutes symboliques. Thomas a quand même pris les devants et a envoyé un message à l’animateur de l’atelier -Luka- pour l’avertir. Elle déteste arriver en retard à un rendez-vous. D’autant qu’elle sait ce que c’est que de préparer des ateliers et comme le temps peut-être minuté dans ces cas là.
“ Ten ? C’est bon. On a tout le monde! ” Cruz tient la même du petit Hugo. Le fils d’un couple expatrié français. Il est arrivé en Angleterre il y a à peine trois semaines. Les cours d’anglais en accéléré ne lui ont pas encore donné les bases pour parler. La mère a prévenu qu’il est introverti. Pour le moment il est surtout dépassé par tout ce qui l’entoure. Ten a activé son réseau pour trouver un bénévole disponible pour donner des leçons personnalisées. A force d’aider les immigrés elle a un petit réseau qui se forme. De temps en temps le pro et l’associatif se confondent. C’est comme ça.
La joyeuse compagnie se rapproche des abord du parc. Le grand chapiteau du cirque est visible à présent. Les enfants commentent ce qu’ils voient avec excitation. La majorité d’entre eux n’ont pas encore mis les pieds dans le Butterfly. Ils ont décidé de les emmené en priorité. Cette semaine ils vont faire de la jonglerie. “ Sam ! Regarde devant toi s’il te plaît. ” Douze jeunes âgés entre 6 et 12 ans. Ils se connaissent tous à force de venir faire les activités du mercredi. Ils parlent forts. Ils sont impatients d’arriver. Toute cette énergie est géniale. Mais cela veut aussi dire une vigilance de tous les instants. “ James ! Je te vois ! ” Ten mime le signe de reconnaissance deux doigts pointent ses propres yeux puis le petit brun qu’elle interpelle. Joyce et James les jumeaux infernaux.
Ludo et M. Sanders sont plus en arrière. Ils veillent à ce que le groupe ne se divise pas. Ils peuvent passer par une entrée latérale pour éviter les mouvements de foule. Ten peut aisément les guider. Elle est passée là la semaine précédente pour repérer les lieux et organiser leur venue. L’occasion aussi de dire un bonjour à Lou. Le soleil tape pas mal. C’est aussi quelque-chose auquel il faut faire attention. Austen espère ne rien oublier. Elle sort les documents qui font preuve d'inscription. “Attendez-là. Ludo ? Fais les oire un coup. Je reviens. ”
“ Yep ! … Vous avez entendu Austen ? Tout le monde sort sa gourde. Hop. Hop. Hop! … Joyce ! … arrête d’embêter ton frère ! ” La voix de Ludovic porte au loin tandis que sa complice s’éloigne vers une des tentes. Elle tombe brusquement nez à nez avec le circassien qu’elle cherche. “ Ah ! Luka ! Bonjour ! Austen ! Vous vous souvenez ? ” Elle transvase ses papiers dans son autre main pour lui proposer une poignée de main. Un sourire enjoué irradie son visage. Le soulagement d’être arrivés sur place est lisible. “ Excusez-nous pour le retard. Ca y est. Tout le monde est là. ” Ten sourit aussi avec les yeux. La pression redescend un peu. Elle évente le haut de sa robe dans un espoir vain de faire descendre sa température. “ Ils sont impatients !”
Le réveil à été dur ce matin, comme tous les matins à vrai dire. On ne peut pas dire que je suis fait pour me réveiller tôt. Mais ce matin, je ne peux pas me permettre de trainer, je suis attendu par des gamins d’une association pour une initiation au jonglage. Le cirque s’est installé à Londres depuis un peu plus de 3 mois déjà et je m’habitue bien à la ville, même si le voyage me manque un peu. En plus des spectacles et des attractions, nous avons mis en place des cours d’arts du spectacle pour enfant ou adulte en fonction de la demande. Alors après une bonne douche et un petit-déjeuner complet, j’arrive enfin à avoir les yeux en face des trous et à commencer la journée la plus sereinement possible.
J’enfile mon sarouel et après un temps d’hésitation, je décide de rester torse-nu. Avec la chaleur ambiante, je ne risque pas d’avoir froid. De toute façon, je n’aime pas être trop couvert pour m’entraîner, je ne suis pas gêné dans mes mouvements au moins. Sorti de la caravane, je fais le tour du cirque pour aller saluer les gens, jouer avec un ou deux minots qui traînent dans le secteur et vérifier que personne n’a besoin d’aide. Je fais un arrêt un peu plus prolongé à la caravane de ma mère et je continue jusqu’au chapiteau d’entraînement que j’ai réservé pour l’atelier. J’ai toujours aimé initier les gamins au jonglage ou au monocycle. J’aime savoir que je partage ma passion et que peut être dans le tas de gamins ou d’adulte qui vont passer dans ces cours, il y en aura un ou deux qui chopperont la passion. Un rapide inventaire de matériel pour vérifier que rien n’est oublié. Balle, eau pour qu’ils puissent se désaltérer, par cette chaleur, c’est indispensable, c’est bon tout est là. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. J’ai un SMS de la fille de l’association, Austen, ils seront légèrement en retard. Se déplacer avec autant d’enfant, ne dois pas être si facile. J’ai donc dix minutes devant moi avant leur arrivée, je vais pouvoir m’échauffer un peu. J’attrape mes massues de jonglage et commence doucement avec 3 d’entre elles pour arriver progressivement à jongler avec 5. Je ne veux pas forcer et surtout ne pas rater l’arrivée des minots et de leurs accompagnateurs.
Un coup d’œil a mon téléphone montre que les 10 minutes sont passées, je pose mon matériel, m’essuie rapidement la sueur qui commence a perler, je laisse ma serviette sur mes épaules et je pars voir s’ils ne se sont pas perdus. Je soulève le pan de la tente où je les attends et je tombe nez à nez avec la bénévole de l’association. Je serre la main qu’elle me tend et lui adresse mon plus beau sourire. « Bonjour Austen. Oui, je me souviens bien de vous. Pas d’inquiétude pour ce léger retard, ça arrive, ne vous inquiétez pas » Je salue d’un signe de tête le deuxième accompagnateur et leur fais signe de rentrer sous le chapiteau. « Entrez, installez-vous. Il y a de l’eau à disposition si vous avez soif » Je check d’un poing fermé, chaque minot qui rentre et garde mon sourire aux lèvres. Ils ont l’air cools comme gamin. « On va bien s’amuser, je vous le promets.» »
Un splendide sourire accueille Austen auquel elle répond instinctivement. Elle garde la main du circassien dans la sienne sans s’en rendre compte. L’aura et la beauté de cet homme la subjuguent. Elle admire ce charme en silence jusqu’à ce que l’agitation autour d’eux fasse éclater la bulle. Elle relâche la main de Luka.
“ Allons-y ! ” Toujours souriante, elle fait volte-face et va vers la troupe. Elle ne manque pas le sourire taquin de Ludovic qui vient de voir la scène. “ Quoi ? ” “ Tu sais quoi. ” L’ami rit tout bas alors qu’il aide Hugo à refermer correctement la gourde. La taquinerie fait lever les yeux au ciel de Ten. “ Pfff. ” Une réaction qui ne fait que renforcer l’humour de son complice. Il rit doucement mais n’en rajoute pas.
“ Vérifiez bien que vous avez vos affaires. Et on suit Luka. Go. ” Charlotte et Drago sont en tête de file. Lott a un coup de poing ferme. Elle fait du baseball depuis qu’elle marche. Une ultra tonique qui a besoin de beaucoup se dépenser. Drago est beaucoup plus introverti lui. Il est l’ombre de la sportive. Il lui voue une admiration sans borne. On peut difficilement les séparer. “ Bonjour. ” Hugo s’est stoppé net devant le grand monsieur pour le saluer d’une voix fluette et impressionnée. Cruz arrive dans son dos. Il pose une main protectrice sur son épaule. “ Tu lui diras bonjour sous la tente Hugo. ” Ludo le pousse doucement pour ne pas ralentir le mouvement. Il en profite pour saluer l’artiste d’un sourire avant de disparaître dans le chapiteau.
Arya et sa grande copine sont juste derrière. Elles gloussent en se lançant des hypothèses sur l’âge de Luka. Père et fils Sanders sont là aussi. Zac tend une franche poignée de main à leur hôte. Il se contente de dire son prénom. Il se garde d’intervenir dans l’organisation de la sortie en elle-même. Ce n’est pas son domaine. Il est uniquement là pour aider et passer un moment avec Matthews.
“ Cassy ? … Viens. On ira voir les stands après. ” Louis passe sous le nez de Miss Austen avec un sourire. Il ne parle pas beaucoup. Mais il est toujours très attentif à tout ce qui se passe. Il ressemble beaucoup à sa mère la douce boulangère. Ten referme la marche sur les deux derniers qu’elle sermone avec douceur. Le compte est bon.
Les douze enfants ont trouvé une place. Ils sont assis en demi-cercle. Ils ont tous les yeux rivés sur le matériel de jonglage. Quelques uns discutent sur ce qu’ils voudraient tester. Les filles du bout rêvent d’aller manger des pop-corn. Zac et Ludo se sont mis derrière les jeunes pour suivre l’initiation en retrait. Ludovic ne se prive pas non plus d’admirer la plastique de leur initiateur. Il ne peut pas nier qu’il y a de quoi voir. Ten s’est mise en bout de cercle à côté d’Hugo pour le rassurer.
“ Écoutons Luka. ” Peu à peu le petit brouhaha se dissipe.
Les gamins rentrent un à un sous le chapiteau. C’est toujours aussi marrant de voir des minots rentrés, pour certains d’entre eux, pour la première fois sous un chapiteau. En fonction de leurs caractères, ils y rentrent avec le sourire aux lèvres ou ils sont impressionnés mais tous ont le regard qui s’illumine dès qu’ils se trouvent au centre de la piste. Il faut dire que même moi qui suis né au sein du cirque et qui y est grandi, je continuais d’être impressionné ,chaque soir, par les lumières des projecteurs et l’ambiance magique qui se dégageait du chapiteau avant de rentrer sur scène.
Les douze gamins et leurs accompagnateurs sont installés en cercle devant moi, chacun d’entre eux exprime un sentiment différent. Curiosité pour certains, envie pour d’autres, on sent que certains sont là uniquement pour faire plaisir. Mais qu’importe, je m’adapterais à chaque niveau et à chaque envie. Les Arts du cirque sont faits pour distraire et il y a une discipline pour chacun d’eux. On m’avait prévenu qu’il y aurait beaucoup d'enfants présents aujourd’hui. J’ai donc demandé à Hayden de venir m’aider. Lorsque les enfants sont fixés sur moi, je commence en parlant en douceur et tout sourire
« Bonjour à vous tous » » Mon regard embrasse les enfants mais aussi les adultes qui les accompagnent pour qu’ils se sentent tous intégré au cours. « Je m’appelle Luka. Et le garçon que vous pouvez voir au-dessus de vos têtes s’appelle Hayden » » Je vois tout le monde lève la tête en simultanée et découvrir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] accroché à ses [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Je pense que personne n’avait pensé à regarder en l’air en rentrant. J’aime bien l’effet de surprise qu'apporte son apparition. Hayden glisse le long de tissus pour venir se placer à mes côtés et lance un bonjour à la ronde. « Pour que tout le monde puisse profiter des cours on va faire deux groupes. Le premier qui va être initié au jonglage et le deuxième à la voltige. On intervertira les groupes au bout d’une heure pour que chacun puisse en profiter.» »
Je laisse les minots se concerter un instant sous la surveillance d’Hayden. À eux de choisir par quoi ils veulent commencer. Au milieu du brouhaha, je me rapproche des accompagnants. Mon regard se pose plusieurs secondes sur Ludo qui ne cesse de me fixer puis après un grand sourire a son attention, je porte mon regard sur les autres accompagnateurs «Choisissez, vous aussi par quoi vous voulez commencer. On ne va pas vous laisser de côté. On compte sur vous pour donner l’exemple aux petits.» »
Les douze nez sont levés vers le haut. Les réactions sont immédiates. Ils poussent des cris d’admiration. M. Sanders n’est pas sensible à ce genre de chose. Il regarde une seconde avant de se concentrer à nouveau sur le groupe de petits. Austen, au contraire, a une âme d’enfant encore vive. Elle regarde les échappés chatoyantes, les mouvements du danseur aérien avec la même fascination que ses protégés. Ludovic est un peu plus prosaïque c’est vrai avec une aussi belle plastique masculine sous les yeux.
“ Ce que fait Hayden c’est de la voltige. C’est beaucoup beaucoup d’heures d’entraînement ! ” Lott lance alors une remarque sur le fait qu’il pourrait tomber. Ten lui montre d’un doigt tendu la présence des filets de sécurité.
“ On salue tous Hayden. On le remercie d’être là aussi pour nous montrer son art. ” La proposition est approuvée et enclenche un concert de salutations enfantines. On dirait une chorale d’innocence. Louis et Hugo sont moins expressifs. Mais ils ne quittent par l’artiste du regard. La cohue ne s’arrête pas si facilement. Même quand Luka débute son explication des ateliers ça papote dans les rangs. Sam et Betty parlent d’ailleurs très fort pour de si petites personnes ! Ludo regarde dans leur direction et lance d’une voix de centaure : “ Samuel ? Ecoute Luka ! Après tu vas encore nous dire que tu n’as rien compris. Hum ! Arya ! Même chose miss! ” La blondinette fait volte face pour croiser le regard de son animateur. Cruz lui fait les gros yeux pour la dissuader de négocier.
“ Vous avez compris ? Deux groupes de six. ” Ten observe le groupe commence à bouger d’un oeil attentif. Elle les connaît tous et toutes. Ils ont déjà fait pas mal d’activité ensemble en majorité. Maintenant ils savent qu’il vaut mieux prévenir certaines alliances. Histoire d’éviter que ce soit le chaos en cinq minutes. Elle croise le regard de James qui lui offre un petit sourire malin. Austen ne peut pas retenir un sourire amusé. Ils sont fripons et elle les adore. “ Les jumeaux séparés vous. Non non Joyce pas la peine de négocier. ”
Ludovic et Zac sont déjà avec Luka. Austen les rejoint un tout petit peu après. Ils ont déjà établi que Zac ferait la jonglerie. Ludovic commence lui avec la voltige. Elle peut donc choisir sans souci ce par quoi elle veut commencer. Elle ignore naturellement le petit sourire en coin de son pote. Ce n’est pas la peine de lui donner sur grain à moudre.
“ Je vais accompagner la jonglerie. Pour commencer ! ” Elle a un charmant sourire pour le jongleur. Puis elle anticipe et va rassembler le petit groupe qui va être avec eux. Les gars partent dans l’autre direction. Les forces s’organisent. C’est très agité. Les gamins sont heureux et excités. Ils ont déjà envie de toucher aux balles colorés. Austen veille sur les six tout en demandant au bel artiste “ Comment je peux t’aider ? ” Malgré elle, elle garde sa posture d'animateure. Ce n’est même pas volontaire!
Les gamins sont excités. Ils n’arrivent pas à rester en place. Les plus audacieux sont déjà avec une ou deux balles dans les mains. Ils jouent spontanément avec. Certains sont plus agiles que d'autres. Drago par exemple se montre très réactif et à l'aise. Tandis que pour Cassy ça a l'air d'être "le croix et la bannière" pour faire un lancé. Les balles volent sur moins d’un mètre avant de s’écraser sur l’herbe meuble. Attention aux pieds!
Voir les gamins levés la tête et poussés des cris d’exclamation et de surprise à l’arrivée d’Hayden me donne le sourire. Voilà une des raisons qui fait que j’aime mon métier. Amener du rêve et faire partir les enfants comme les grands dans un monde féerique où les règles ne sont plus vraiment les mêmes. Les voltigeurs se moquent de l’apesanteur, les jongleurs de l’équilibre, le clown de la vie quotidienne et chacun d’entre nous fait en sorte de rendre cet instant en notre compagnie inoubliable. La vie quotidienne n’est pas toujours aisée et certains de ces enfants n’ont pas eu une vie facile, mais si l’espace d’une heure ou deux, nous arrivons à les faire rêver, notre tâche sera accomplie.
Le temps de faire les groupes, les gamins papotent, hésitent, tentent des négociations silencieuses ou non avec leurs accompagnateurs, mais cela est normal. Hayden et moi avons l’habitude de ce moment de flottement face à des minots, ceux du cirque malgré leur connaissance du chapiteau et de notre fonctionnement continuent de faire la même chose avec nous. Je laisse Austen et son équipe se repartir et régler cela avec les enfants. Ils connaissent bien mieux les gamins que moi et sont plus à même de les diriger ou de mettre des règles en place en fonction de leurs caractères et de leurs habitudes.
Je commence à sortir les balles de couleurs que je distribue à chaque enfant et encadrant qui se joignent à moi pendant que Hayden prend son groupe en charge de l’autre côté de la piste. Ainsi placées, nous pouvons nous voir et nous entraider en cas de besoin, mais sans nous gêner dans nos activités. Chaque enfant reçoit pour commencer une balle et les instructions de la lancer de la main gauche à la main droite en la faisant passer devant son visage à chaque fois, et cela, pendant une dizaine de fois. Ils prennent très rapidement le truc et je leur confie la deuxième balle. « On va un peu compliquer les choses avec une deuxième balle. Mais vous êtes des champions, vous allez vous en irait sans problème » » J’explique comment faire et je montre n même temps le mouvement en décomposé pour que chacun puisse le voir. Je passe ensuite de minots en minots pour les conseiller, les aider, le but est qu’ils s’amusent avant tout pas qu’ils se prennent la tête. Puis une fois que les gamins s’amusent bien, je passe aux accompagnateurs pour rectifier leurs positions ou les aider en cas de soucis. Je redonne des explications un peu plus détaillé aux adultes et face à Austen, je sens qu’elle n’a pas saisi le mouvement, mais d’un infime détail qui peut faire la différence « Tu permets ? Je vais essayer de te faire sentir le mouvement après ça ira tout seul..» Je me place derrière Austen pour prendre ses mains dans les miennes et accompagner ses lancers. Des fois ressentir les choses aide à mieux les intégrer. Après deux ou trois tentatives, on sent vraiment la différence dans ses lancers. « Voilà, tu as saisi le truc » » Je repasse de personne en personne pour vérifier que tout le monde prend du plaisir et s’amuse.
Les six font le premier exercice ce qui est en doit une franche réussite. Ils ne font pas de mauvais esprit ce qui est plaisant aussi. Austen les observe faire. Elle surveille un peu plus Hugo. Il a besoin de plus d'attention alors elle lui en donne plus. Pour ce qui est de James c’est plus simplement parce qu’il est le premier pour faire des bêtises.
“ Luka a raison vous êtes des chefs ! ” Il faut se montrer positif avant tout. Plutôt que de mettre le point sur ce qui ne va pas d’abord, dire ce qui va. C’est comme ça que l’on cultive l’estime de soi. Que ce soit avec les petits ou les grands d’ailleurs. Ten veille à ce que chacun y arrive correctement avant de prendre elle aussi de balles.
C’est une porteuse, une peintre, une cuisinière, tout ce que l’on veut. Mais la coordination des mouvements… Ce n’est pas évident, évident. Gladys l’en a souvent taquinée quand elle était à l’âge du groupe. A lui dire qu’elle était une vraie maladroite. “ D’accord ! ” Elle le suit alors des yeux tandis qu’il passe dans son dos. Un petit sourire se peint sur ses traits.
La dernière fois que quelqu’un s’est tenu ainsi dans son dos c’est pour danser. Une danse sensuelle sur basses et guitare avec un jeu de séduction. L’anglaise et l’éthiopienne ont terminé la soirée à s’enlacer et s’embrasser. Austen se retient de trop se lover contre Luka. Même si une présence corporelle contre son dos appelle toujours à un contact plus france. Elle écoute, et se laisse faire pour suivre les mouvements que l’artiste impulse. Les doigts sont complices et Ten se retient de les rendre joueur.
“ Oui! Magique ! ” Un petit rire joyeux monte de la gorge de la jeune femme. Elle a les yeux qui se plissent de bonne humeur. Pendant une seconde elle suit ce bel homme des yeux d’un air un peu rêveur. Il doit être agile de ses mains. Il doit savoir prendre soin de ses amant.es. “ Mary ? Ca va ? ” La plus jeune du groupe est une petite fille avec un petit nez en trompette et des longues brunes. Elle a des grosses larmes de crocodile qui lui monte aux yeux d’un coup. Les pleurs brisent la paix du chapiteau. Les paroles sont incompréhensibles. La fillette baragouine en montrant la mine malicieuse de James. Ten s’approche pour venir la serrer contre elle. Elle l’enlace et la couvre d’une aura protectrice. Sa main passe dans les cheveux de la blondinette. “ Chuuuut. Chuuuut. Poussin. La douleur va passer. Respire doucement. ”
Les enfants ont l’air de se prendre au jeu et de passer un bon moment. Ils s’appliquent et certains me semble même avoir ce petit plus qui pourrait leur permettre de faire des trucs sympas en jonglage. Et quand je tourne la tête du côté de Hayden, je vois le deuxième groupe s’amuser lui aussi et apprécier de se retrouver dans les airs. Enfin façon de parler. On le fait monter au plus haut à 1m50 ce qui est déjà impressionnant pour des enfants de cet âge et de cette taille. On voit aux visages de certains que cela leur fait quand même peur, mais Hayden a tellement l’habitude des gamins qu’il trouve toujours les mots pour les rassurer et les encourager. De notre côté à part un petit incident avec Mary qui s’est fait un peu mal, les autres semblent bien s’amuser. Austen prend en charge la petite et je me rapproche aussi de la fillette pour vérifier qu’elle va bien. Accroupi prés de la petite princesse, j’essuie les larmes qui coulent le long de sa joue et poses un bisou sur sa joue. « Ca va aller ma belle, ne t’inquiète pas. Tu peux rester avec Austen si tu veux et tu nous rejoins quand tu te sens mieux. » » Ses pleurs se calment assez rapidement, mais elle ne quitte pas les bras protecteurs de son accompagnatrice. Je me redresse et après un clin d’œil a Austen, je rajoute à son attention. « Quel que soit l’âge, les bisous magiques, c’est toujours aussi efficace. » »
Quand tout le monde a bien profité de l’atelier, on échange les groupes pour que chacun puisse avoir une approche des 2 disciplines. Certains sont plus heureux que d’autres de changer, mais ils ne protestent pas trop et finissent par s’amuser. Le temps passe vite quand on est entouré d’autant d’enfants, notre attention est mise à rude épreuve, il ne faut pas négliger un minot plus qu’un autre. Pour finir l’atelier, nous réunissons tout le monde pour répondre à leurs questions et leur promettre de recommencer dés que possible. Les enfants semblent fatigués, mais d’une bonne fatigue, ils dormiront bien ce soir. Après un goûter composé des cookies et de jus de fruits, le groupe se rassemble pour partir. Comptage et recomptage des gamins, il ne doit pas en manquer. Ces bénévoles d’association sont vraiment formidables ; ils se donnent a 1000% pour les petits je fais sortir tout le monde du chapiteau, posant ma main dans le dos d’Austen pour lui montrer le chemin. . « J’espère que l’après-midi vous as plu. Vous avez mon numéro Austen. En cas de besoin, ou juste pour le plaisir, appelez-moi. Je suis facilement joignable » » Je regarde les gamins quittaient le cirque, ils n’arrêtent pas de raconter leurs exploits de l’après-midi. Je suis content de voir qu’ils ont apprécié leur venue.
