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[CLOS] Doing what is right ft. Violet
Prem Hadid
Doing what is right ft. Violet

Prem avait fait des recherches sur Violet Crawley, née Hanovre. Elle avait tout de même une page sur Wikipedia; peu détaillée, certes, mais assez pour piquer la curiosité du journaliste. Elle avait grandi au palais de Buckingham, en compagnie entre autre de la défunte reine Elizabeth II, et tout le reste. La page ne détaillait cependant aucune étude en particulier, seulement son mariage avec Lord Crawley. C’était décidément bien peu d’informations au sujet de celle qui l’avait invité à couvrir son gala de charité. La page de la Maison Hanovre, en revanche, était impressionnante. Prem la parcouru brièvement, s’arrêtant devant quelques passages de l’histoire de cette famille qui avait longtemps été l’une des plus puissantes de l’Europe. Avant que Mrs. Crowley ne prenne contact avec lui, Prem n’avait jamais entendu parler des Hanovres, et encore moins de Mrs. Crawley elle-même.

Cette dernière, pourtant, avait entendu parler de lui. Ou du moins, savait qui il était. Prem se cala dans le fond de sa chaise de bureau, sonné. Cette femme-là avait aimé sa plume. Assez pour lui demander personnellement de venir couvrir son gala de bienfaisance. Prem se pinça l’arête du nez, incrédule. Il avait été réellement flatté en recevant la proposition de Mrs. Crawley, mais avait réagi en gros connard sceptique et pessimiste. Pour une journaliste, c’était peut-être bien une qualité, mais pour une personne humaine, c’était à revoir. On parlait d’un gala après tout, et pas du reportage du siècle, mais le sujet était important à ses yeux. Combien de scandales il y avait eu, à propos de ces gens riches qui se disent charitables tout en s’en mettant plein les poches?

Mrs. Crawley avait au moins eut la transparence de l’inviter à venir chez elle avant l’événement. Bien sûr, il avait accepté. Ce mercredi après-midi, il embarqua dans un taxi, avec tout son barda de journaliste. Prem regarda au travers de la vitre le paysage de la ville défiler sous ses yeux, avec un pincement au coeur. S’éloigner de Londres le rendait nerveux. Bien qu’il soit né dans ce pays, il avait l’impression, parfois, de ne pas en faire partie. En se rapprochant des grands espaces, des petites routes de campagne et des propriétés beaucoup plus cossues, Prem retenait son souffle, mi-impressionné, mi-révolté par l’envergure et le faste des manoirs. Pourquoi vivre dans des maisons si grandes? Personne n’a besoin de temps d’espace pour vivre, sauf peut-être ceux et celles qui meublaient le tout avec leur immense égo.

Arrivé à la bonne adresse, Prem paya son taxi. Il regarda celui-ci s’éloigner, avant de tourner la tête vers le manoir des Crawley. Au yeux de Prem, celui-ci était colossal. Évidemment, ça aurait été trop facile de simplement cogner à la porte, qui était loin derrière le portail de fer devant lequel se tenait Prem. Il balaya la barrière des yeux, avant d’apercevoir, sur le côté, un interphone, et une caméra de sécurité. « Hum, bonjour? » dit-il en appuyant sur le bouton de l’interphone. « Je suis Prem Hadid, du New Herald. Je viens sur l’invitation de Mrs. Crawley. »

Quelqu’un devait être au courant de sa venue, car le portail s’ouvrit quelques secondes plus tard. Étonné, Prem traversa la barrière. Escaladant les marches qui menaient à la porte, celle-ci s’ouvrit sur un employé de maison, qui le priait de la suivre jusqu’à la maîtresse des lieux, en empruntant un long couloir. Prem, les yeux ronds, regardait autour de lui, fasciné par la décoration si complètement différente à ce qu’il était habitué de voir, mais aussi les portraits austères, et la tapisserie sur les murs. L’employé fit alors signe à Prem, l’invitant à entrer dans une nouvelle pièce. En pénétrant dans une sorte de grand salon, le journaliste aperçu une femme aux cheveux bruns, qui devait à peu près le même âge que lui. C’était donc elle, Mrs. Crawley?

Wow.

Peu au fait des questions de protocole et de l’étiquette, Prem lui tendit la main, souriant. « Bonjour, Mrs. Crawley. Prem Hadid, du New Herald. » dit-il, chaleureux, essayant de corriger sa rudesse de l’autre jour. Il était là pour lui donner une chance, après tout. « Merci de m’avoir invité à votre domaine. C’est… très grand! Vous devez être débordée par les préparatifs du gala j’imagine? »



Prem Hadid
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27.10.20 3:13
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Violet Hanovre Hadid


Doing what is right.

Ft Prem


Parrain, je regrette que tu ne puisses être présent avec nous, pour recevoir M. Hadid. C’est toi qui a monté la fondation. Tu n’aurais fait qu’une seule bouchée de lui, rien qu’à le regarder. Voici ce que j’ai décidé. Je vais consigner ici comment tout s’est déroulé, ainsi tu en fera la lecture, avant le gala. Nous pourrons adapter notre défense, si tu penses que je n’ai pas été assez incisive. Voilà comment j’avais opéré à la suite de sa réponse. Je lui avais donné rendez-vous à l’heure du thé. Je me disais que les journalistes, spécialement ceux de sa génération, apprécient de dresser le cadre traditionnel pour faire leur critique. Celui-ci m’avait clairement donné le sentiment de nous déprécier. Je devais donc avoir une posture assurée dès le début. Je partais du principe que pour séduire cet homme je devais trouver l’équilibre parfait entre l’ancien et le nouveau, le fantasme et la réalité.

Je n’avais pas eu de mauvaise presse depuis l'officialisation des fiançailles entre Edward et moi. Le service de presse de la Maison était ravi. J’espérais qu’il en demeure ainsi. Ce n’était pas du tout le moment pour que l’on me déprécie en place publique. La vie ici se révèle d’or et déjà un défi de chaque jour. Ajoutez à cela, le projet d’enfant, autour duquel il devenait insistant. Je reconnais, que l’organisation du Gala était une pression supplémentaire, que j’aurais eu bon ton de m’épargner. Mais enfin, j’en avais assez d’être recluse entre ces murs sans âme. Ce journaliste, aussi acerbe était-il, allait donner de l'ampleur à mon projet. Je choisissais donc ma pièce favorite pour le recevoir. La petite bibliothèque de l’aile sud donnait sur le jardin. J’y lisais et y écrivais chaque matin. Je m’y sentais davantage chez-moi que dans l’aile qui m’était réservée.

Je recevais le Majordome lorsque le gardien me fit prévenir de l’arrivée de notre visiteur. J’hâtais la fin de notre entretien. Quant à savoir si le comte Leicester serait mieux placé près des Lyons ou des Campbell, je n’avais pas encore la réponse. Nous verrions cela plus tard. Diable que je n’aimais pas cette coutume des plans de table. J’avais donné la consigne qu’on soit particulièrement attentif à M. Hadid. Je ne voulais qu’il trouva de quoi nourrir sa rancoeur mal placée en venant ici. Je faisais tout de suite prévenir votre épouse qui nous rejoindrais après le thé pour présenter la fondation.

J’avais vue une photographie de cet homme dans le dossier que m’avait confié Tommy. Mais je peux vous confirmer que celle-ci ne lui rendait pas tout à fait justice. M. Hadid devions être de la même génération. Je venais d’un pas à sa rencontre. Je souriais poliment en le voyant tendre une poignée de main. Il n’était pas au fait de l’étiquette. Je n’allais pas le lui reprocher. J’esquivais cette maladresse protocolaire en lui souriant. Je lui désignais la table ronde et les deux fauteuils dans lesquels nous allions nous installer.

-“ Bonjour M. Hadid. Oui. Je sais qui vous êtes bien sûre. Je vous en prie. Prenons place. ” Je patientais afin qu’il puisse faire le premier pas vers la table tandis que son escorte quittait la pièce. Je profitais de cet entre deux pour l’étudier en toute discrétion. Il ne ressemblait à personne que je côtoyais. Je trouvais sa couleur de peau tout à fait fascinante. Je devais lui paraître terriblement pâle. “ Oh! Oui! C’est grand. Moi même je me perd encore parfois quand il fait nuit.” C’était pourtant une bâtisse plus modeste que celle de Père et Mère. Je n’allais pas le lui dire. Je savais bien que les ordres de grandeurs sont très différents d’une classe à l’autre. D’ailleurs, j’étais plutôt de son avis. Cet endroit était bien trop grand pour ma solitude.

-“ Oh non. Cela ira. Je suis heureuse de pouvoir faire votre connaissance, en chair en os. ” Je pouvais ainsi lui signifier que je le connaissais déjà par sa plume. Je lisais la presse papier quotidiennement. Je prenais place face à lui. Je n’avais pas à prendre trop les formes, et je cherchais à ne pas trop me raidir. Edward trouvait que cela me donnait un air acariâtre. “ Merci à vous d’avoir accepté cette rencontre. Je trouvais important de pouvoir… disons exposer mon point de vue.” Juste après les portes s'ouvraient pour faire entrer le personnel qui nous amenait le thé. Je posais mes mains sur mes cuisses et je m'immobiliser le temps du service. J’adressais un sourire complice à ma douce Poppy alors qu’elle déposait les cuillères d’argent sur nos serviettes. Elle avait eu la discrétion de ne pas me regarder pleurer l’autre soir. Je la trouvais délicate.

-“ J’imagine que vous savez que c’est là mon premier Gala de bienfaisance sous mon nom d’épouse, j’entends. ” Je m’avançais sur le bord du siège. Je cachais mes pieds sous l’assise. Ensuite je remercie le service d’une voix douce. J’attendais que la porte soit refermée avant de reprendre la parole. “ J’aimerais vraiment que la cause que nous portons soit la seule chose que nous nous efforçions à mettre en valeur vendredi, vous et moi M. Hadid.” Je ne pouvais être plus sincère, n’est-ce pas ? Je posais mes doigts sur la cuillère avant de lui adresser mon sourire le plus aimable possible.



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Prem Hadid
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Elle l’invita à s’asseoir, et il se plaça en face d’elle. « Heureux de vous rencontrer aussi. » Ça devait bien être la première fois qu’il rencontrait une fan! Enfin, le mot était fort, sans doute. Admirateure? Pas vraiment non plus. Simplement, une personne qui appréciait sa plume. Ce n’était pas n’importe qui d’ailleurs. Prem n’avait jamais rencontré personne d’aussi élégant que Violet, ni aussi pâle. Elle était sans doute un peu guindée, formelle, dans ses gestes et ses paroles. Soit elle voulait faire bonne impression, soit c’était sa façon habituelle de parler. Il ne saurait vraiment le dire. Quoi qu’il en soit, Prem avait l’impression d’être dans une autre dimension, dans cette pièce aux grandes fenêtres qui donnaient sur un jardin immense, et aux murs cachés sous des bibliothèques pleines à craquer. Son propre appartement était plus petit que tout le jardin de la princesse. C’était magnifique et indécent à la fois. Prem, cependant, garda ce genre de commentaire pour lui. Pour l’instant, en tout cas.

Ils se firent servir le thé par une autre employée de maison. Prem la remercia gentiment, gêné par autant d’attention. Il fixa la tasse de porcelaine posée devant lui avec une lueur fascinée dans les yeux. Les jolis fioritures de l’anse, les petits oiseaux dorés peints tout autour et les détails autour de la soucoupe le firent sourire. La cuillère en argent était tout autant une oeuvre d’art. Prem saisit la tasse, non pas par l’anse, mais par le bas, comme il l’avait toujours fait, avant de boire bruyamment son thé, une habitude hérité de ses parents dont il ne pouvait se débarrasser, et qui énervait ses collègues de travail. Il leva ensuite les yeux vers Violet « Je reconnais que je n’en sais que très peu à propos des nobles et des aristocrates. Vous y compris. Je vous ai googlé avant de venir vous voir, mais je n’ais pas trouvé grand chose à votre sujet. » avoua-t-il, platement. « Alors non, je n’étais pas au courant qu’il s’agissait de votre premier gala en tant qu’épouse de votre mari. Est-ce que ça a une importance? »

Sa question, bien que directe, était pourtant sincère. En quoi le fait qu’elle soit mariée changeait quelque chose à ce gala? Est-ce quelque chose de particulièrement important qui devait être mentionné dans son article? Probablement pas, si c’était d’abord la cause qui devait être mis en valeur, comme elle le disait. Prem regarda Violet dans les yeux. « Oui, évidemment. » À ce sujet, il ne pouvait être qu’en accord avec elle. « À propos de ça… » Prem déposa sa tasse devant lui, l’air soudainement mal à l’aise. « Hum, écoutez… Je n’aurais pas dû être aussi dur dans la réponse que je vous ai envoyé l’autre jour. Je suis désolé. J’avoue que j’étais étonné que vous me contactiez personnellement pour l’événement. J’ai même pensé que c’était une farce. Évidemment, je suis heureux que ce gala ait lieu pour la bonne cause, et je ferai en sorte de donner bonne presse à la fondation, vous pouvez en être certaine. C’est juste… »

Prem ne cherchait pas souvent ses mots. Cependant, il eut beau chercher dans son vocabulaire une façon correcte de dire ce qu’il avait en tête, ce fut en vain. La princesse se choquerait peut-être de ce qu’il dirait, mais tant pis. « Pourquoi me demander, moi, pour couvrir ce gala? Pourquoi ne pas avoir choisi un journaliste blanc, plus… favorable à la noblesse? Avec le nom que j’ai, vous deviez savoir que ce ne serait pas mon cas, n’est-ce pas? » Autant pour la couleur de sa peau que pour le reste.




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Doing what is right.

Ft Prem


M. Hadid se montrait d’abord courtois, plus courtois, que lors de nos derniers échanges. Il me paraissait moins dur que ses mots. Il me donnait l’impression d’être perdu. Je le regardais du coin de l’oeil pendant qu’il découvrait le service à thé. On aurait dit un enfant. Je dus me mordre la langue pour ne pas sourire, quand il se mit à boire le thé. Il n’avait aucune de nos manières. Je ne m’en moquais pas. Je trouvais ses manières… rafraîchissantes. Jamais une personnalité n’osait se comporter de façon naturelle en ma présence. Je comprenais le pour quoi. Cependant, il y avait bien des fois où j’aurais aimé mettre l’étiquette de côté.

Je lui enviais un peu sa naïveté. Elle me rappelait une -très lointaine- petite fille que j’avais été. Il me donnait envie d’adoucir mon jugement pendant une seconde. Je songeais même à nous embarquer dans une visite plus approfondie du domaine, une fois que nous aurions pris le thé. Edward ne rentrait que vers 19h00. Cela me donnait une petite marge. Il m’écarta de mes réflexions. J’ouvrais les yeux, amusée d’apprendre qu’il avait fait ses recherches de la même façon que si nous étions des vedettes du grand public. La Couronne disposait de tout un Service pour veiller à l’identité numérique de la Famille, a fortiori les informations qui circulaient sur le Web. On m’avait donné des heures et des heures de cours sur le sujet. J’avais des consignes très strictes. J’avais bien essayé de créer un compte secret sur un réseau. Mais je n’y connaissais pas assez. Ils m’avaient retrouvé en quelques heures et avait tout effacé.

-“ Cela en a pour moi. ” Parce que j’étais la seule maîtresse à bord du navire pour ce voyage. Je n’avais pas ma mère derrière mon dos, pour prodiguer ses conseils, et ses critiques. J’arrivais même à tenir tête à Edward sur plusieurs points. Je ne pouvais pas dire comme cela était agréable d’avoir enfin un espace d’action à moi. Cela paraîtrait peut-être insipide à l’oreille d’un homme indépendant comme Prem. “ Je fais ce Gala à mon image. ” Nos regards se croisaient. Je me plongeais dans ces perles onyxs en me demandant s’il me méprisait, moi, nous, pour ce que nous étions ? Je n’étais pas ignorante de l’opinion de beaucoup d’Anglais aujourd’hui. Ils voulaient nous faire disparaître.

-“... oui ? ” Je diluais mon sourire, en comprenant finalement ce qu’il cherchait à me dire. Je ne voulais rien trahir. J’avais décidé de ne pas parler de cela. Je m’étais entretenu avec le directeur de la communication après avoir fait mon invitation. C’était exactement ce qu’il avait objecté dans mon choix. Il m’avait même poussé à annuler. Le Baron n’avait pas été le dernier à me traiter d’idiote. “Je vois oui. M. Hadid, je suis vraiment confuse, si vous vous êtes senti insulté, croyez bien que ça n’a jamais été mon intention. Pas un instant… ” Je n’avais aucune envie de le blesser. J’avais été maladroite, peut-être oui. Mon coeur n’était pas si bon conseiller que je le croyais ?

-“ Ma démarche n’a rien de politique. Non. J’imagine bien que cela peut vous sembler… étrange. Je ne le fais pas pour défendre une position politique. Je ne le fais pas non plus pour être aimée, d’ailleurs. Ce n’est pas du tout cela.” C’était précisément ce qui posait problème ici. Je me serais épargnée la colère de mon entourage, autrement. Je connaissais la politique, parce qu’il fallait la connaître. Mais je n’avais pas d’avis public. J’avais, néanmoins des idées plus progressistes que celles d’Edward. Ce qui n’était pas difficile. Ce n’était pas le lieu pour ça. “ Sinon j’aurais contacté le Time. Comme vous le dites. ” Je lui souriais. Nous avons les noms des pro monarchie. J’avais encore la liste quelque part dans mes dossiers.

-“ Je vous ai demandé vous spécifiquement, parce que vous n’êtes pas un de nos sympathisants. Je ne cherche pas un communiquant. Je cherche un journaliste.” Oui. Précisément parce que nous sommes chacun représentant de deux des facettes de l’Angleterre. J’étais une émanation du passé et il était la lueur du futur. Je n’étais pas dupe. “Les Anglais ont besoin d’honnêteté. ” J’étais Anglaise. Je ressentais de plus en plus le besoin, pressant, de lever un peu le voile. Je ne pouvais le faire moi-même. Je n’avais pas les armes, ou la force, pour le faire. Mais, lui, il avait les outils et la liberté d’agir en son âme et conscience. Comment pouvais-je lui faire comprendre l’agitation de ma conscience ? Comment lui dire qu’en voyant des femmes comme Miss Stevens ou Rose, je me rendais compte de ma petitesse ? J’avais soudains envie de soupirer. “ Moi aussi.” Je me sentais prise au piège malgré moi. Encore. Encore! Je contenais l’exaspération qui venait titiller la base de mon crâne. L’homme n’y était pour rien. Il tenait son rôle. Exactement comme je l’avais espéré. Mais j’étais stupide de penser que l’on pouvait séparer le titre de la femme. Idiote…

Je lui adressais alors un sourire navré. “Je veux que l’on parle de la santé dans ce pays. J’ai pensé, peut-être ais-je mal pensé, que vous seriez le plus avisé, pour aborder ce sujet dans toute sa complexité. ” Je me laissais doucement aller contre le dossier du fauteuil. A peine débutait-on cette conversation que je me mettais à douter. Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ? Je ne pouvais donc pas avoir une initiative personnelle, même quand j’étais écarté de l’ombre des Havenore. Bien. Je n’avais qu’à m’éffacer. S’il fallait cela pour que la question existe dans le débat public. Très bien. “ Préférez-vous parler uniquement avec les représentants des fondations ? ” Il pourrait poser toutes les questions qu’il voudrait sans avoir le poids de mon nom. “ En les prévenant maintenant vous pourrez débuter dans la demie-heure. Dites-moi. M. Hadid. Faisons au mieux. ” Que pouvais-je dire, ou faire de plus, pour lui prouver que je ne pensais pas à mal. Que j’avais seulement envie de soutenir une bonne cause, une grande cause.


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Prem Hadid
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Prem possédait une capacité d’écoute extraordinaire. Lorsqu’on se confiait à lui, personne n’avait autant d’importance en ce monde que vous, en ce moment précis. C’est donc ainsi qu’il écoutait Violet, qui avait sa pleine et entière attention. Pour être journaliste, selon lui, il ne suffisait pas de poser des questions, mais aussi de savoir écouter, et surtout de vouloir comprendre la personne en face de nous. Comprendre cette princesse anglaise, à première vue si différente de lui, se révélait un challenge, mais pas une mission impossible.

Choisir un journaliste plus partisan de la noblesse aurait été le choix logique à faire pour Prem, s’il avait été dans la position de Mrs Crawley. La remarque sur le Time le fit sourire. Toutefois, elle avait précisément choisi le New Herald et Prem pour leur indépendance, et en sachant qu’ils ne lui feraient aucune faveur. Elle ne voulait pas bien «paraître» ou «être aimer», comme elle le disait, mais de l’honnêteté. Pour que les gens sachent que ce gala n’était pas qu’une autre occasion pour les riches de se pâmer, ou une opportunité pour Mrs Crawley de vanter sa bonté, comprit-il finalement. Prem rougit, flatté, la réponse offerte par Violet ayant été meilleure que ce à quoi il s’était préparé. « Eh bien, si c’est de l’honnêteté que vous voulez, vous avez visé juste en me contactant. » admit-il, souriant. « J’en ai des caisses. » Bien que les lecteurs habituels du New Herald seraient sans doute surpris de le voir approuver ce genre d’événement, Mrs Crawley était convaincante. Peut-être aurait-il dû s'en vouloir pour céder aussi facilement, mais il ne voyait plus aucune raison de douter des intentions de la princesse.

Prem perdit toutefois son sourire, en réalisant que, peut-être, ses propos et ses questionnements au sujet du gala avaient démoralisé Mrs. Crawley. Mortifié de honte, Prem protesta vivement « Non non non, je tiens à vous parler Mrs. Crawley. Vous êtes tout de même celle qui a tout organisé. Qui a eu l’idée de ce gala aussi! Il ne faudrait pas l’oublier. » dit-il, se penchant alors pour extirper son carnet de notes de son sac. « Je vous promets que mes questions n’auront rien de méchant, cette fois. Je veux connaître votre point de vue. » Car après tout, ce n’était pas tous les jours qu’il avait la chance d’interviewer une princesse, ou quiconque faisait partie de la noblesse, où il était sans doute persona non grata, pour diverses raisons.

Il bu une nouvelle gorgée de thé et s’arma de son fidèle stylo bille avant de sourire à Mrs Crawley. « Une dernière chose avant de commencer... Ne répondez pas ce que vous pensez que j’ai envie d’entendre, ou ce que vos proches auraient envie d’entendre. Répondez pour vous-même. Il n’y a que vous et moi ici, et je ne suis pas là pour vous juger. » promit-il. « Imaginez que je suis votre ami, par exemple, et je ferai de même. » Quelque chose lui disait qu'elle ne devait pas avoir beaucoup d'amis comme lui, mais il n'avait pas beaucoup d'amis comme elle non plus. Il ne laisserait pas son scepticisme se mettre en travers de la conversation. Ce manoir, ces jardins, cette tasse de thé magnifique ainsi que le titre de Mrs Crawley disparaîtraient bel et bien, pour laisser toute la place à Violet. « Qu’est-ce qui vous a motivé à organiser ce gala? Étiez-vous déjà impliquée d’une façon ou d’une autre dans le domaine de la santé? »



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Doing what is right.

Ft Prem


J’avais fait un choix périlleux. Je le savais bien. Pourtant, cela m’avait aussi fait du bien d’être guidée par ma volonté individuelle. Même si j’appréhendais les conséquences. Je n’avais -pour l’instant- aucune envie de revenir sur cette décision. Je ne voulais pas reculer, encore moins renoncer. Non, j’avais besoin de me mettre à l’épreuve de cette façon. Ce n’était pas sage. Mais je sentais que c’était nécessaire, pour que je puisse être en accord avec moi-même.

Maintenant, face à cet inconnu, je me rendais compte -un peu trop tard- de la fragilité de mon raisonnement. J’avais exposé les faits de façon maladroite. Il n’y avait que cela pour justifier l’interprétation qu’il faisait de mes paroles. M. Hadid arrivait à faire vaciller le peu de mes certitudes dans cette affaire. Je me sens donc beaucoup moins rebelle. Je me sentais intimidée par la possibilité d’un échec. Je me sentais comme quand j’étais une élève et que je n’étais pas suffisamment prête pour être évaluée...

Bon sang, je ne voulais pas passer pour une imbécile. Mais je voulais encore moins échouer devant celles qui avaient été les Muses de cette “révolution”. J’étais donc paralysée par l’indécision. Je n’avais pas assez de recul ou de connaissances pour réagir comme il convenait. En fait, j’étais plongée dans l’inconnu. Je suivais les jolies mains de Prem pendant qu’il s’occupait de sortir son attirail de journaliste. Il donnait l’impression d’être nerveux lui aussi, quelque peu maladroit. Je ne comprenais pas pourquoi. Qu’est-ce qui pouvait le mettre dans cet état ? Il était celui qui avait le pouvoir.

Vous voulez que je vous donne mon opinion. ” Résumais-je sa requête pour être certaine que nous étions sur une même longueur d’onde. Ce n’était pas la demande que l’on me faisait d’ordinaire. Nous recevions la liste des questions par avance. Nous préparions des réponses rédigées. J’en apprenais les grandes lignes. A la fin, cela donnait une entrevue rondement menée. Tout le monde repartait satisfait. “ Eh bien… oui…

Je n’avais pas réussi à être sincère avec Rose alors que je la considérais comme mon amie. Quant à son frère, Tyran. Il s'est ouvert à moi. Il m’avait confessé ses angoisses. En retour je ne lui avais pas dit la moitié de ma peur concernant… Ce que je vivais. Je n’étais pas sincère avec mes ami.es. Je n’y arrivais pas. Je trichais tout le temps. Seigneur… Si j’avais su que quelques minutes avec un homme pourrait me faire me poser autant de questions.

Comme à un ami. ” Peut-être était-ce l’opportunité de réparer mes derniers mensonges. Peut-être que face à cet écrivain je pouvais… Mais si cela se retournait contre moi ? Je m’enfonçais dans le siège. Je tendais mon dos pour évacuer ma gêne. “ D’accord.

Il m’arrive de visiter les hôpitaux publics, lors des inaugurations des nouveaux services. Ma famille soutient le domaine médical depuis des années. Nous sommes invités. Mais ce sont des rendez-vous convenus. Nous sommes là parce qu’il faut être là. Il n’y a pas réellement le temps d’entrer en contact avec les médecins… ou les patients. ” J’étais extrêmement mal à l’aise quand je croisais leurs regards. Je n’avais jamais su expliquer pourquoi. Maintenant je commençais à le comprendre. Je ne me sentais pas légitime. C’était ce sentiment qui me prenait au corps depuis quelque temps. Depuis que je regardais Lowri se dépêtrer dans sa vie de femme. Rose se soucie de l’avenir de son fils. “ J’ai compris jeune qu’il fallait des moyens à la recherche. Mais c’était sur un plan intellectuel. Un plan sensé.

Il y a quelques mois, j’ai retrouvé une amie d’enfance. Une femme qui a renoncé à son titre de noblesse, quand nous étions jeunes, afin de vivre une autre vie. Je l’ai écoutée. Elle est devenue infirmière. Elle dédie sa vie à aider les autres. Elle vit difficilement, parce qu’elle n’a pas un bon salaire. Elle compte ses sous. ” Je ne voulais pas que ma présentation dénature la force de Rose. J’espérais lui rendre honneur. Mais je devais présenter les faits. “ Elle m’a ouvert les yeux. ” Quelle claque monumentale m’avait-elle donné. J’étais sûre qu’elle n’en avait pas conscience. “ Elle n’est pas la seule. Dernièrement, j’ai eu la chance de faire des rencontres formidables. Avec des femmes de ma génération qui s’échinent tant qu’elles le peuvent à agir pour les autres. ” J'aspire doucement. Je m’obligeais à garder la tête droite et à ne pas fuir le regard de Prem. Ce serait un aveu de ma faiblesse. Je ne voulais pas lui donner des raisons d’entretenir mépris ou pitié. “ Elles sont une source d’inspiration. C’est à elles que j’ai souhaité rendre hommage.

Elles font la différence chaque jour. ” J’adressais un sourire fugace à Prem. “Je n’ai pas la moitié de leur audace. Mais la vie a fait que j’ai accès à de l’argent. C’est ma façon d’agir. ” Puisque je n’aurais jamais le cran de faire tout ce qu’elles font depuis des années. Pour un homme comme Hadid cela pouvait sans aucun doute prêter au rire. Je ne m’attendais pas vraiment à des bravos. Je n’en méritais pas. Je n’en voulais pas. Il m’avait demandé de lui parler ouvertement… Je ne pouvais faire mieux. “ Voilà pourquoi je me suis lancée M. Hadid. ” Avais-je été limpides à ses -magnifiques- yeux ?


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Elle semblait étonnée qu’il lui demande son opinion. Ou déstabilisée. Pourtant, elle était l’instigatrice de cet événement de charité. Il lui paraissait évident qu’il devait avoir le point de vue de Mrs. Crawley afin que ces lecteurs puissent savoir d’où lui était venue l’idée. Lui-même était curieux de savoir ce qui avait motivé cette bourgeoise à amasser des fonds pour le domaine médical, plutôt qu’à une autre cause par exemple. Était-ce la question qui la prenait de court, ou le fait qu’il lui demande de parler franchement? Incertain de ce qui créait ce malaise chez la princesse, Prem ne décrocha pas son sourire de son visage, patient, jusqu’à ce qu’elle accepte.

Prem baissant les yeux sur son carnet pour prendre des notes, elle lui apprit que sa famille soutenait la Santé depuis des années. Un soutien qui se limitait à des généreux dons et quelques apparitions ici et là, chose qui n’avait rien de surprenant et qui se voyait souvent, contrairement à cette amie dont elle parlait, qui avait fuit le carcan que la noblesse imposait pour vivre une autre vie. Prem, à ce moment, ne put s’empêcher de secouer la tête. Ce genre d’interdits stricts lui faisait penser au système de caste de l’Inde, où les individus agissaient et vivaient selon la classe où ils étaient nés. En quelque sorte, la noblesse anglaise pouvait y ressembler. Qui soit cette amie dont Mrs. Crawley parlait, elle avait bien raison de la trouver courageuse, et d’être inspirée. Autant par elle que par les femmes ordinaires, qui n’avaient pas la chance d’être nées dans un château.

C’était donc cela qui était à l’origine de son idée. Ne pouvant aider autrement que par une somme d’argent, c’était ce qu’elle faisait. Évidemment, ce ne serait pas ce que Prem écrirait dans son article. « C’est très touchant. Le fait que vos raisons vous sont très personnelles vous donne un petit côté humain. » dit-il, sourire en coin. Est-ce qu’il se moquait? Peut-être un peu. Gentiment. Tout de même, il savait que ce genre d’histoire serait très bien accueilli par les lecteurs, et leur ferait peut-être oublier le titre de Mrs. Crawley. Il fallait y voir une ode aux gens qui se dévouaient tous les jours envers d’autres. « Je ferai en sorte que les lecteurs comprennent ce qui vous a motivé. Vos raisons ne sont pas banales après tout. Je sais que ça peut être intimidant, qu’elles soient connues de tous, mais je vous promets que ça mettra en valeur votre cause, Mrs. Crawley. »

Évidemment, il fallait qu’elle accepte. Il pouvait toujours recueillir les informations données par les représentants de la fondation lors de leur interview, mais le témoignage touchant de la princesse permettrait sans aucun doute d’attirer la sympathie des lecteurs, tout comme elle venait d’attirer sa sympathie à lui. Maintenant que son scepticisme naturel était sur pause, il croyait voir un peu mieux Mrs. Crawley. La saisir un peu mieux, du moins. Une femme qui avait tout et qui pourtant pensait aux autres, qui pourtant disait manquer d’audace. D’audace pour quoi exactement? Sans doute, se dit-il, pour toutes les choses qui ne se faisaient pas, dans sa caste…

Même si Mrs. Crawley avait le coeur à la cause, la manière dont elle s’y prenait pour le soutenir était tout de même très conventionnelle, et si on y réfléchissait vraiment, assez peu différente de ce qu’avait toujours fait sa famille, excepté dans les motivations. Pourtant, qu’est-ce qui l’empêchait de s’y prendre autrement? Qu’est-ce qui l’empêchait de devenir infirmière, mis à part ce que son rang trouvait acceptable ou pas. Songeur, Prem referma son carnet. Il se gratta la joue, tic qu’il avait chaque fois qu’il hésitait à dire quelque chose. Finalement, il se lança « Si jamais vous avez de nouveau envie d’aider les autres, sans devoir amasser une fortune ou organiser un gala, vous devriez venir à la gurdwara de Southall, à Londres. Chez les sikh, le lieu de culte possède toujours une cuisine, où des repas sont offerts par des bénévoles tous les jours gratuitement à n’importe qui. » C’était une façon très résumée de parler du langar, mais il ne voulait pas nécessairement lui donner un cours sur le sikhisme. D’autant plus que parler de sa foi et ce qui l’entourait ne manquait jamais de le mettre mal à l’aise. « Je m’y rends quand je peux. Vous n’avez même pas besoin de savoir cuisiner pour donner un coup de main, mais c’est là bas que j’ai appris. » Ses parents étant très impliquée dans le comité de la gurdwara de son quartier, Prem y avait passé sans doute plus de temps que dans la maison familiale.




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Violet Hanovre Hadid


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Ft Prem


J’observais M. Hadid pendant qu’il prenait des notes sur ce que je partageais avec lui. Je vous avoue que j’aurais aimé pouvoir lire par-dessus son épaule. Voir de quelle façon mes paroles étaient retranscrites. Je voyais également qu’il y avait des points qui provoquaient des réactions chez lui. Comme ce mouvement de tête lorsque je parlais de Rose. Que voulait dire ce geste ? Quelle partie désapprouve-t-il ? Cela me rendait curieuse. Mais, pouvais-je l'interroger ? Ce n’était pas moi qui était ici pour poser des questions.

La première prise de parole de cet homme créerait un peu de confusion. Il tournait sa phrase de façon bienveillante. Néanmoins, l’ironie sous-jacente ne m’échappa pas. J’en retrouvais tous les jours au travers d’Edward. Lui qui adorait aiguiser ses piques, les tremper dans du miel. Au début, je pensais que c’était par gentillesse qu’il enrobe ses critiques. J’en étais revenu. Il le faisait simplement pour me prendre de court et me déstabiliser. M. Hadid usait d’un subterfuge similaire. Alors quoi, était-ce le jeu des hommes ?

Ne suis-je pas assez humaine selon vous ? ” Etait-ce si difficile de voir au-delà de la forme ? Etait-ce impossible d’envisager qu’il y avait derrière la Princesse une femme ? Je ne devais pas m’attendre à ce qu’un homme me comprenne en quelques phrases. Même si la démarche était sincère, je ne devais pas faire l’erreur de lui donner plus d’importance qu’elle en avait. Il m’avait demandé un point de vue. Il n’était pas là pour amender mes actions. Je me repris tout de suite en main. Courtoise.

... Bien. Alors, oui, dites tout ce qu’il faut pour que tout le monde se mette à parler de la santé publique. ” Je ne pouvais lui dire autrement les choses. Je n’avais rien d’une conteuse ou d’une écrivaine. Il était le professionnel de l’affaire. J’avais confiance en ses qualités de rédacteur. D’ailleurs, je ne voyais pas ce que je pouvais dire de plus qui soit utile pour un article de presse. J’attendais donc de savoir s’il avait d’autres questions à me poser, à la fois curieuse et intimidée. Ce n’était pas mon exercice préféré.

Je ne pensais pas que M. Hadid aborderait de lui-même le thème de la religion. Ce n’était pas un secret. Les membres de la famille royale étaient tous et toutes de la même confession. Par là uniquement pouvait exister le droit divin. Celui-là même qui justifiait l’existence de la Monarchie. Donc par extension, la royauté, nos titres, notre mode de vie. Ce que j’étais moi-même par naissance.

Je ne savais plus comment interpréter les choses. Me lançait-il un défi ? Me tendait-il une main pour poursuivre ma quête? Un peu comme ma Rose lorsqu’elle m’avait parlé de ces patients qui avaient besoin de compagnie. J’y allais une fois par semaine, le mardi après-midi. Je prenais soin des patients … en leur faisant la lecture, d'un journal -souvent des articles de Prem d’ailleurs-, ou d’un roman de gare. J’avais encore la complicité des infirmières. Elles cachaient ma venue. Je donnais un autre nom. Mais je n’étais pas certaine que cela durerait.

Je… J’aimerais essayer. Oui. ” Je souriais, alors, plus assurée. Mon choix était fait. Peu importe au fond, que ce soit un défi. Je n’allais pas m’arrêter. Je ne voulais pas arrêter. Je le devais à toutes ces femmes que j’avais évoqué. Mais, j’avais aussi besoin d’aller plus loin. langar ou la charité chrétienne, toutes deux me permettraient peut-être de m’améliorer. Je voulais me dédier à quelque-chose. Mais j’avais besoin de guides. Exactement comme Lowri me guidait. “Une fois que tout ceci sera passé. … Viendrez-vous avec moi ? La première fois ? ” Je ne pouvais, faire la bravache, au risque de me décourager. Cela me donnerait, malgré tout, un peu plus de courage. Même si je n’osais le lui dire, aussi, une occasion de passer un autre moment avec lui. Une autre chance d’en savoir plus sur sa culture aussi.

Cette idée me plaisait. J’en souriais. Je m'avançais sur la chaise pour reprendre la soucoupe et prendre une gorgée de thé anglais. Pendant un seconde, je suspendais mon mouvement, amusée par la pensée de M. Hadid entrain de boire. Il appartenait à un autre monde c'est vrai. J'apprendrais à m'y faire une place.




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La question qu’elle lui posa sur son humanité ne le fit pas sursauter, et ne le prit pas de court non plus. Contrairement parfois aux gens qu’il interviewait, Prem ne craignait pas les questions qu’on lui posait. Alors, est-ce que la princesse n’était pas assez humaine? Prem se mit à réfléchir à sa question. « Pour la moyenne des gens, vous ne l’êtes peut-être pas, Mrs. Crawley. Moi-même, je me fais un devoir de ne pas tomber dans le piège des préjugés, mais je dois dire qu’en traversant Londres pour me rendre jusqu’ici, puis encore lorsque je suis entré dans votre manoir et… encore un peu maintenant, j’ai l’impression que vous et moi ne faisons pas partie du même monde. De la même caste. » La façon dont elle vivait, entourée de domestiques, de soirées faites de gala, dans cette maison immense remplie de pièces vides, lui était surréelle. Très peu de gens, hormis ceux de la noblesse, pouvait s’identifier à ce genre de vie. « Comme vous l’avez dit tout à l’heure, soutenir financièrement une bonne cause sans toutefois prendre le temps d’entrer en contact avec les gens, et bien, cela peut paraître froid, ou distant. La noblesse manque peut-être parfois de chaleur humaine. Ce n’est pas pas la norme, dans votre monde, d’aller vers monsieur et madame tout-le-monde, ou de paraître vulnérable, je le conçois. » admit-il. C’était pourtant ce qui avait fait la popularité de la princesse Diana. La princesse du peuple qui ne faisait pas les choses comme les autres, et dont les gens se souviennent encore pour son grand coeur.

Prem finit par esquisser un sourire « Mais pourtant, vous êtes allez vers moi, vous avez été sincère je crois, et les quelques minutes que j’ai pu passer avec vous ici ne me laisse aucun doute sur votre humanité, Mrs. Crawley. » Et il espérait pouvoir être assez habile pour retranscrire son sentiment dans son article. En fait, la seule chose qui était d’un autre monde chez Mrs. Crawley était ses magnifiques yeux. Leur couleur… Il n’avait jamais rien vu de pareil. Prem la remercia finalement lorsqu’elle accepta qu’il raconte toute l’histoire.

Il avait eu certains doutes en venant la rencontrer ici, c’est vrai, mais elle les avait éteint l’un après l’autre, en lui prouvant qu’elle était bien loin de ce qu’il s’était imaginé, en lisant l’article à son nom, sur Wikipédia. Prem était heureux qu’elle lui ait prouvé le contraire et lui ai fait ravaler son scepticisme, mais il le fut encore plus, quand elle accepta son petit défi. Pour une raison qu’il ignorait, voir Mrs. Crawley se rebeller contre les conventions lui faisait plaisir. « Bien sûr. Ce n’est rien de très compliqué, vous verrez. Savez-vous cuisiner? Est-ce présomptueux de ma part de poser la question? » demanda-t-il, un sourire moqueur sur les lèvres. Peut-être. Quoi qu’il en soit, elle n’avait rien à craindre, d’autant plus que les gens du coin étaient tous très chaleureux.

Les gens du coin… Prem sentit son sourire se figer sur son visage. En réalisant qu’ils croiseraient inévitablement ses géniteurs une fois là bas, il regrettait si violemment son petit défi stupide qu’il dut terminer sa tasse de thé en une seule gorgée, bruyamment, pour éviter de hurler. Ces deux-là trainaient toujours dans le temple à toute heure du jour! S’ils étaient condamnés à croiser quelqu’un ce devait au moins être son père, mais par pitié, pas sa mère. Maintenant que Mrs. Crawley avait accepté, il se voyait mal essayer de lui expliquer que tout ça était, en fait, une très mauvaise idée. D’ailleurs, même s’il aurait voulu continuer de discuter avec elle, il n’avait plus de question à lui poser. En tout cas, aucun qui n’ait de rapport avec la fondation ou le gala. Il reposa sa tasse, reprenant légèrement son sang-froid. « Hum… Je n’ai plus de questions pour vous, je crois. Je vous libère de ma torture. Ça n’a pas été trop pénible, j’espère? Je vous avais prévenu, que j’était sans pitié », dit-il, en riant.




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Ft Prem


M. Hadid avait réfléchi avant de répondre à mon impertinante question. Je ne pouvais me cacher que je cherchais à le provoquer et peut-être également à lui reprocher de me retirer mon humanité. Je n’étais pas comme feu Elisabeth, ni même comme la Princesse de Monaco. Je n’étais pas habitée par cet irrépressible sens du devoir.

-“ Ce n’est pas la norme non. On nous prépare à autre chose. Les gens aiment que nous incarnions une sorte de fantasme. ” ” Je pensais tout de suite au Prince Charles et à Diana. Elle était encore à son âge, l’exception faite reine. “ De plus, il est difficile d’égaler Lady D. Elle est si … unique. ”

La petite déception que m’amenait cette question là n'eut pas le temps de prendre siège. Le journaliste reprenait pour abonder en mon sens. J’étais une humaine. Il l’avait vu. J’étais parvenue à le lui prouver. Cette révélation me fait perdre toute façade. Je souriais. Je me sentais… exister. Je sentais que Prem me voyait: moi. Est-ce qu’Edward me voyait ainsi ? Je devais revenir vers Iris. Je ne voulais pas devenir une totale étrangère pour ma petite sœur. Voilà ce que je me disais.

-“ Merci de me le dire. M. Hadid. Cela me touche. ” Je ne voyais pas de mot plus exact pour partager ce qu’il faisait. J’avais la nette impression que cet homme m’aidait à faire beaucoup plus que de parler d’une œuvre de charité. Il m’aidait indirectement à me définir. Je voulais dire en tant qu’individu. Pas seulement en tant que petite-fille ou femme de. Je comprenais maintenant que j’en avais un grand besoin. “ Vous décrivez assez justement toute la complexité de “mon monde”.

Le fait de pouvoir, enfin, m’assumer face à un homme me faisait du bien. Je retrouvais cette part d’intrépidité que le mariage avait endormi. Je devais lui être reconnaissant pour cela aussi. J’avais cru la flamme éteinte. Mais, non, elle était là au fond de mon ventre. Je la sentais se réchauffer.

-“ Ca ne l’est pas non. Je n’ai jamais eu de leçon de cuisine de ma vie. ” Je savais établir un menu selon les coutumes alimentaires de mes convives. Je pouvais citer les vignobles du Royaume. Je pouvais même dire quel était le nom de certains plats indiens! Mais, je ne savais pas élaborer un ragoût ou faire une pâtisserie. Je n’osais pas lui dire que je pouvais faire une bonne omelette au fromage. Puisque souvent j’en préparais une pour Père avant qu’il aille chasser. Je me sentais inférieure et je ne voulais pas lui paraître vaniteuse. Surtout que lui devait savoir se faire ses repas chaque jour. “ Mais, je peux apprendre. J’aime apprendre! Il y a un début à tout, n’est ce pas ?

Pendant un court instant, j’avais cru que je venais de faire ou de dire une bêtise. M. Hadid plongeait si vite le nez dans sa tasse. Je cherchais ce qui pouvait porter à confusion sans parvenir à trouver. Je ne savais pas, si je devais le révéler ou pas. Mais je ne voulais pas le mettre mal à l’aise. Le plus sage était donc de faire comme ci. Comme ci… Je reprenais cette mauvaise habitude de maintenir les apparences avant tout. Bon sang. Comme c’était dur d’aller contre le courant. J’avais besoin d’un entraînement intensif.

-“ Vous n’êtes pas menteur! ” J’avais été prévenue et acculée. Néanmoins, je n’éprouvais pas autant de soulagement, que je ne l’aurais imaginé à l’idée de clore l’entretien. Cet échange était difficile. Mais il était également très stimulant! Cela m’aurait plus de le prolonger encore un peu. Malheureusement, il venait de terminer sa tasse de thé, et je ne voyais aucune raison légitime de retenir ce journaliste à ma table. La bonne nouvelle était que nous avions déjà deux rendez-vous au calendrier entre le gala de bienfaisance et notre acte de charité dans le temple.

Je reposais délicatement la serviette sur le bord de table avant de repousser la chaise pour me lever. Je levais la clochette en or pour la secouer. Mais, une idée fugace m’arrêtait dans mon geste. Je reposais l’objet resté silencieux. Aujourd’hui, je pouvais bien jouer le rôle de Poppy et faire le guide pour cet homme. Je tendais une main ouverte devant moi en invitation à me suivre. J’attendais ensuite qu’il fasse le premier pas pour faire le mien. A l’autre bout de la pièce, ma complice s’activait pour venir à notre rencontre rouge de confusion.

-“ Ce n’est rien Poppy. Je vais conduire M. Hadid auprès de la comtesse. ” J’allongeais mon pas pour quitter la charmante bibliothèque. Un domestique apparaissait devant nous pour venir ouvrir les portes. Je glissais un coup d'œil vers Prem pour observer sa réaction. Je commençais à comprendre à quel point nos codes devaient lui paraître étranges. J’avais des questions en tête. Je voulais lui poser des questions sur son métier. J’étais curieuse aussi… de savoir s’il était marié. Je ne lui avais vu aucune alliance. Mais cela ne voulait pas dire grand chose de nos jours. Comme c’était une pensée déplacée… Je ne devais pas penser ainsi. J’étais mariée. J’essayais de faire durer notre trajet entre les deux pièces même si je n'osais pas ouvrir la bouche davantage.

-“ C’est ici.” Une nouvelle double porte en bois noire cachait un petit salon. Le favoris de madame la comtesse lorsqu’elle venait me rendre visite. Je restais devant Prem quelques secondes encore. Un petit silence commençait à s’installer, tandis que moi, je me sentais attirer par ces iris couleur de nuit. Je me reprenais avant que cela ne devienne tout à fait gênant. Je sourirais une dernière fois. “ Eh bien, j’ai bien hâte de vous lire. Au Revoir M. Hadid.




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Si Lady Crawley avait craint ses questions, elle s’en était toutefois très bien sortie. Il aurait certainement pu continuer à lui poser mille et une questions. Sur ce qu’elle aimait lire, ce qu’elle aimait faire, ce qu’elle aimait manger, sur sa vie, sur sa famille, sur ses préoccupations, sur ses rêves, et quand bien même ses réponses auraient été banales, il aurait voulu les connaître, mais sa curiosité avait ses limites. D’autant plus que cela aurait sans doute paru assez inapproprié de sa part. Peut-être une autre fois, se dit-il. Ils allaient bientôt se revoir, après tout.

Voir la minuscule clochette entre les doigts de Lady Crawley le fit sourire en coin. On ne voyait plus que ce genre d’objet dans les films, et dans ce genre de maison immense. Une façon plus délicate que de héler pour appeler ses domestiques sans doute. Toutefois, la princesse reposa la clochette, et tendit sa main au journaliste. Prem cligna des yeux, perplexe, avant de lui emboîter le pas. La domestique, Poppy, visiblement aussi confuse que lui, s’empressa de les rejoindre, avant que Lady Crawley ne la rassure : elle le conduirait elle-même à la comtesse.

Devait-il être embarrassé qu’elle fasse ça pour lui? Ou devait-il être reconnaissant? Quoi qu’il en soit, Prem, n’osa pas ouvrir la bouche. Il suivit distraitement la princesse, posant son regard sur les nombreux meubles de bois massif, sur les grands portraits de personnages au visage sérieux, sur la grande cour arrière, jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent devant une double porte. Il reposa finalement ses yeux noirs sur elle. «Merci. Sans vous, je me serai sûrement perdu! » dit-il en riant. Puis, bêtement, un silence s’installa, un peu gênant, maintenant que leur rencontre touchait à sa fin. « Au revoir, Mrs. Crawley. » dit-il à son tour, lui retournant alors son sourire, avant de toquer à la porte qui le mènerait à la comtesse.

Cette seconde rencontre se passa, elle aussi, très bien. La comtesse répondit à toute ses questions techniques au sujet de la fondation avec beaucoup de précisions et de transparence. À la fin, Prem lui remit un chèque; sa modeste contribution aux fonds de la fondations ainsi qu’à tous ses projets futurs. Il aurait presque voulu qu’Oscar soit là pour capturer ce moment, un peu étrange, où lui, un prolétaire, remettait un chèque à une comtesse. Ça ne devait pas se voir tous les jours! Un employé de la maison le reconduit à l’extérieur, où il attendit son taxi qui le ramena à Londres, afin qu’il s’affaire à mettre en mots l’intrigante rencontre qu’il venait de faire, et qui le hanta encore un certain temps, longtemps après l’avoir écrite.




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03.12.20 20:42
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