La classe populaire, les travailleurs pauvres sont ceux qui ont -cruellement- besoin d’un soutien de l’Etat. Sous le prétexte de non assistanat, de dignité de l’Homme, de fierté nationale, le gouvernement a entrepris une refonte du système. Austen peut le dire, ce n’est ni plus, ni moins qu’un plan d’épargne à grande échelle. Ils font des coupes budgétaires. Ils font des “éconimies”. Mais des économies pour quoi ? Pour arroser les quelques centaines d'entrepreneurs. Ceux qui gagnent l'équivalent d’une année de salaire d’un mineur sur un mois. Un grand écart que les citoyens voient. Un écart qui perd de son sens.
“Évitons ça!” Prem Hadid ne peut pas se retrouver emprisonné. Les journalistes sont indispensables aux révolutions. Ceux sont eux qui peuvent faire éclater les vérités. Eux qui ont le véritable pouvoir de faire bouger les lignes. C’est bien pour ça que les coupables les redoutent. C’est bien pour ça qu’on les poursuit sans cesse. Les faire taire. “ J’ai vus Izaline la semaine dernière. T’es au courant qu’elle travaille sur un manuscrit ? ” Izaline Sanders est l’une des membres de l’Asso qui a été l’une des plus revendicatrices. Une activiste dit Ludovic. En s’attaquant à la traite des blanches par les Albanais elle en avait payé le prix fort. Disparue pendant presque un an. Séquestrée. Torturée. Violée. “ Je suis contente de savoir qu’elle écrit. Tu ne pourrais pas la motiver à refaire des articles ? Dis ? Toi, elle t’écouterait. ” Ten ne sait plus exactement, lequel à parler de l’autre en premier. Comment elle a su qu’ils se connaissaient. Londres est moins grande qu’il n’y paraît. “ J’ai rédigé mes dernières volontés. C’est chez le notaire de maman Mi. Si jamais un jour la question se pose. Mon corps à la science. ” Une remarque qui peut sonner cynique, sauf quand c’est Austen qui la dit. Car elle aime la vie, plus que tout, et n’a aucune intention de mourir avant ses 110 ans minimum.
Quelle vie étrange que celle d’un couple marié par arrangement. Thomas est bien en peine d’imaginer ce que cela donne. Une sorte de collocation avec intérêt. Etant donné la restitution de Prem, sans intérêt pour ce qui concerne Violet. L’enfer est pavé de bonnes et de mauvaises intentions. “ N’empêche qu’il faut du courage, pour nier sa propre personne au service des autres. Quelques soient les autres. J’espère pouvoir la croiser un jour ta belle. Je suis intriguée. ” Mais si la lady ne peut rien faire pour eux, avoir dans l’idée qu’une Dame est de leur côté est sympathique. Même plus, le signal d’un changement de société qui va finir par arriver. “ Et toi, tu peux toujours la convertir tranquillement. ” La malice de Ten n’a rien de malveillant. C’est la passion qui rend espiègle surtout. “ Okay. Tiens moi au courant! Il y a des chances que Jack en parle de lui-même.
“ Oui! Vas-y. Où tu veux. Enfin on aura plus de place ici. Je n’ai pas du tout rangé. ” Le doux chao qui imprégne l’esprit de la jeune femme se déverse aussi dans son univers concret. Impossible de ranger quand chaque jour ressemble à un tourbillon enchanté. Austen attrape le saladier avec les poires et se fiche. La considération de Prem provoque un sourire affectueux. La sœur au frère de cœur, qui veut le rassurer. “ Ouais. Ils ont peur. On leur fait peur. ” Pour prendre le temps d’apaiser l'angoisse, elle libère ses mains. Elle prend celle d’Hadid. “ Audacieuse mais jamais téméraire. Je ne servirais à rien sur un lit d'hôpital ! ” De plus, ses mères la maudiraient. Thomas n’a aucune envie d’inquiéter ceux qu’elle aime. La seule chose qui la rend vive ou violente c’est quand elle voit l’usage de la violence sur un plus faible.
Ten se détourne pour aller ouvrir le four et sortir le “gratin surprise” trois étages, trois couches avec trois saveurs différentes. Les parfums sont alléchants maintenant à tester pour le goût. Elle soulève le plat en verre brûlant pour le poser sur la table en bois. Une fois les mitaines retirées elle attrape un couteau pour couper dans le vif végétal. “ Je vais lancer un atelier cuisine avec les enfants. Je suis contente que ça se mette enfin en place. J’ai dû batailler pour avoir l’accord pour prendre des produits du marché. Mais c’est bon ! Ils vont tout faire de A à Z. C’est génial, non ? ” Thomas fait alors une explication sur le pourquoi du projet, la démarche écologique, sociale, citoyenne. On ne s’imagine pas tout ce qui peut se cacher derrière un “bon petit plat”! L’occasion de montrer, une fois de plus, que tout part de la base en réalité.
Prem haussa les sourcils en entendant les dernières nouvelles à propos d’Izaline « Vraiment? Elle écrit de nouveau? C’est une bonne nouvelle! Elle a toujours eu une très belle plume. » Rédiger un manuscrit n’est pas une tâche simple, mais si quelqu’un pouvait bien l’accomplir, c’était Izaline. Ce qu’elle avait vécu, son enlèvement, et tout le reste… Le fait qu’elle se porte mieux aujourd’hui était un miracle, mais Prem ne doutait pas que cela ne devait pas être facile tous les jours pour elle. « J’aimerai beaucoup la revoir écrire des articles. Elle serait génial au New. » admit-il. La persuader de reprendre le journalisme ne serait pas facile toutefois. Elle avait vécu le pire cauchemar qu’un reporter pouvait imaginer, tout ça pour avoir fouillé et dit la vérité. Prem eu un frisson dans le dos.
Il adorerait lui présenter un jour Violet. Pour l’instant, les probabilités que ça arrive étaient minces. Peut-être pourrait-il la lui présenter ici, dans ce petit sanctuaire qu’Austen avait créé. Elle ne les jugeait pas. « Merci Ten. Quand les choses seront plus claires, je te la présenterai ». Plus claires et plus calmes, et pas qu’à ce niveau-là. Le pays entier était un bordel, il avait bien peur que les élections soient la goutte qui fasse déborder le vase. « Comme si tu pouvais rester tranquillement allongée dans un lit d’hôpital... » dit-il, sourire en coin, au moment où elle lui prit les mains. Il ne souhaitait pas que sa chère amie subisse ce qu’il avait subi. D’autant plus que plus d’une personne comptait sur elle.
Plus d’une personne et plus d’un chat. Attiré par l’odeur du gratin, le gros chat roux approcha de la cuisine, et Prem lui gratta gentiment la tête. Lui aussi, commençait visiblement à mourir de faim, et Austen tortura davantage le journaliste affamé en parlant de son nouvel atelier de cuisine. « C’est une excellente idée Ten. La bouffe, c’est la base de tout. Tu as des brochures pour l’atelier? Je suis sûr que je pourrais convaincre quelques parents de ma communauté d’inscrire leurs enfants. » dit-il, en suivant des yeux le plat encore fumant, tout juste sorti du four, transporté par Austen jusqu’à la table. Prem, lui, avait appris à cuisiner avec ses parents, et aussi Jasmeet, comme beaucoup d’autres de son âge dans sa communauté. Aujourd’hui, Jasmeet se faisait vieux, et n’avait simplement plus l’énergie pour gérer un tas de mômes dans sa cuisine. Ce n’était pas non plus avec Jasmeet que les enfants de la communauté apprendraient l’anglais, lui qui le parlait à peine.
« Ça a l’air délicieux. Et je suis sûr que ça l’est! » lança-t-il en présentant tour à tour son assiette et celle d’Austen pour l’aider à faire le service. « Merci encore de m’avoir invité chez toi. Cī'arasa*! » Prem, affamé, s’attaqua au gratin pendant qu’il était encore chaud. Sans surprise, la cuisine de son amie était toujours aussi goûteuse. « Mh! Avec ça, tu peux convaincre n’importe qui de devenir végétarien. C’est très bon Ten. » dit-il en reprenant une seconde bouchée. Il était arrivé chez Austen complètement déprimé, mais l’oreille attentive de son amie combinée au gratin venaient lui remonter le moral. Il regarda sa sitar, toujours posée dans un coin du salon. Poser les yeux sur elle ne lui faisait plus autant mal qu'auparavant. « Je t’avais dit qu’Izaline m’a demandé de jouer de la sitar pour son mariage? Maintenant que j’en ai une bien à moi, j’ai recommencé à jouer ». Lorsqu’il était encore le voisin d’Austen, il avait quelques fois apporté la vieille sitar du temple chez lui, pour des fêtes. « Est-ce que tu connais bien Rylee? Je ne l’ai jamais rencontrée. Je sais seulement qu’elle fait partie de la Strike Team. » Lui et la Strike Team… disons qu’ils étaient peu bavards de leurs enquêtes, encore moins avec les journalistes. Le chef de la Strike était peut-être le moins commode d’entre eux…
Austen a beau avoir la trentaine, elle conserve une foi profonde envers l’Humanité. L’humanité dans tout ce qu’elle a de beau et de fragile est fascinante. Dans le cas de cette connaissance commune c’est encore plus vrai. Observer quelqu’un se reconstruire après un traumatisme impressionnant. La résilience d’Izaline est inspiratrice. Ten voit en elle une raison de plus de bagarrer pour les droits des femmes dans ce pays. “ Le journalisme, je ne sais pas… Même si je suis d’accord avec toi. ” Mais aux quelques discussions qu’elles ont échangées ce n’est pas près d’arriver. “ Mais, je ne pense pas qu’elle reviendra au journalisme… En tout cas, parle-lui! ”
Un moment qui promet d’être haut en couleur. “ Je vous ferai mon meilleur gâteau aux amandes. ” Thomas taquine. Son éducation émancipatrice fait qu’elle ne croit pas une seconde en la hiérarchie entre les être humains… même plus largement, entre les êtres vivants. Pour l’anarchisme est un modèle beaucoup plus cohérent. Son insurrection contre le “Pouvoir” a commencé dans les années lycéennes. Heureusement, des amies, militantes, lui ont appris à canaliser sa passion pour l’égalité. “ Je rendrais les infermières folles tu as raison! ”
“ Oh, oui. J’en ai dans le salon. On a fait un tirage hier. Je t’en donne après. Là on va manger ! Je meurs de faim ! ” Il est grand temps de remplir le ventre. Une fois le plat posé, la jeune femme récupère les pains tièdes et les petites vérines de légumes crus. En deux temps, trois mouvements, la table est couverte de petits plats à déguster. “ J’aimais bien quand on faisait la cuisine au temple. Mais bon, c’est la preuve que l’association se développe. On ne peut pas tout avoir. ”
La chaleur du four et le ronronnement du chat sont apaisants. Il fait bon. L’odeur du plat envahit la cuisine. C’est exactement ce qui correspond au bonheur dans le cœur d’Austen. Surtout, elle est heureuse de voir Prem sourire plus spontanément. “ Cī'arasa ! On le fera plus souvent !” Parfois, il faut être plus présent dans la vie d’un proche. Pendant les périodes déterminantes où il y a besoin de soutien. Ten regarde Prem manger avec appétit. Il semble se régaler. Elle goûte à son tour et sourit. En effet, le gratin n’est pas sec comme elle l’a redouté. C’est plutôt bon. Bien ! “ Cī'arasa ! On le fera plus souvent !”
Ten se revoit, assise sur le canapé lit de son voisin à l’écouter jouer. De son côté la guitare séche et un peu d’harmonica. Surtout pour pouvoir accompagner du chant pendant les moments festifs. Ses mères auraient adoré qu’elle fasse du piano. Mais quelle idée! “ Tu as investi ! Elle est belle. ” Rien à voir avec celle dont l’anglaise se souvient. Cette sitar a dû coûter une petite fortune. “ Tu me l'apprends. C’est génial que tu fasses ça pour elle. Enfin pour elles ! ” Iza qui se marie… Austen ne pensait pas assister à cela un jour. Mais c’est cohérent quand on l’écoute parler de sa future femme. “ Ca promet d’être un moment fort. Je suis contente pour Iza. C’est une belle revanche. ” Il est donc HORS DE QUESTION que les Conservateurs abolissent le mariage gay. Ils vont se battre jusqu’au bout pour que ça n’arrive pas.
La question intrigue la jeune femme. Tout en servant de l'eau, elle scrute le visage ami. “ Rylee ? Je la connais un peu oui. Elle s’occupe de l’initiation de boxe pour les jeunes. ” Au premier abord, Rylee Byrd peut impressionner. Elle est brute de décoffrage. Une personnalité qui est entière. Mais Ten a aussi des échos sur sa loyauté, sa débrouillardise, l’amour qu’elle porte à Izaline. “ C’est une femme d’honneur. Droite dans ses baskets pour ses principes. ” Un sourire ponctue ce tableau peut être un peu approximatif. Mais il est sincère au moins. “ Pourquoi ? Tu veux que je vous mette en contact ? Enfin, ce sera plus rapide de passer par Izaline! ”
« C’est Lady Crawley qui m’en a fait cadeau. Enfin… Violet. » se corrigea-t-il, le feu aux joues. Désigner la princesse par son prénom à voix haute le troublait, celui-ci jusque-là réservé pour les lettres qu’il échangeait avec elle, ou dans l’intimité du temple sikh. Prem se demandait si, de son côté, Violet parlait de lui, ne serait-ce qu’à sa gentille employée, Poppy, pour alléger le fardeau du secret. En parler à Austen sans ressentir de jugement de sa part lui avait fait le plus grand bien, et il espérait que Violet ait un ou une confidente aussi empathique que sa chère amie.
Continuant de dévorer le gratin, Prem haussa les épaules pour répondre à Austen. « Je me demande si ça ne me fait pas plus plaisir qu’à elles de faire ça! Ça m’a manqué de jouer aux mariages », avoua-t-il, le sourire aux lèvres. « De jouer tout court à vrai dire. Ça me donne envie d’essayer la guitare ». Après tout, les deux instruments partageaient beaucoup de similarités. Il apprendrait plus facilement à en jouer, mais avant tout, Prem se concentrait sur ce qu’il jouerait au mariage d’Izaline. « J’ai hâte d’y être aussi. Iza mérite d’être heureuse ».
Prem se demandait tout de même si Izaline avait prévenu sa fiancée de son implication dans leur mariage. Il n’avait pas bonne réputation parmi les Forces de l’ordre, en particulier parmi la Strike et l’inspecteur Lemoine. Cependant, il ne connaissait pas vraiment Rylee. Uniquement de nom, et maintenant de réputation, quand Austen lui dressa un portrait favorable de cette policière. Sans doute faudrait-il qu’il la rencontre éventuellement, même si… la police le rendait nerveux. Prem refusa poliment l’offre lancée par Austen. « Je passerai par Izaline, merci. La Strike et les journalistes ne font pas bon ménage et je ne vois qu’Izaline pour réussir à nous accorder, le temps d’un mariage en tout cas. Rylee est sans doute quelqu’un de très bien, évidemment », précisa-t-il « mais je serai étonné qu’on devienne potes, vu notre métier respectif ».
Tout pouvait arriver, bien sûr. Il était bien tombé amoureux d’une princesse, mais devenir ami avec une policière lui paraissait au moins aussi improbable. « J’ai connu vaguement le frère d’Iza par contre, Zack, un autre de la Strike. Elle m’a appris que sa femme et lui ont eu des jumeaux récemment. J’imagine pas le boulot que ce doit être… » dit-il en secouant la tête. Rien que d’y penser, un frisson d’angoisse parcourut sa colonne. «Tu le connais? » Entre-temps, Prem venait de terminer son gratin, et reprit presque aussitôt une seconde portion « Et toi Ten, est-ce qu’Iza t’as demandé de faire quelque chose pour son mariage? » En tout cas, si elle s’était occupée du menu, il en aurait été le premier ravi.
Austen sourit face à tant de timidité et d’hésitation amoureuse. Elle ne se souvient pas d’avoir déjà vu Prem aussi embarrassé et mignon d’amour. C’est une facette de sa personnalité qu’elle découvre avec plaisir. Quoi que cette histoire ne soit pas la plus “simple”. C’est une histoire qui va bien avec cet esprit romantique. Il pourra même écrire dessus, qui sait.
“J’ai une guitare. Je peux te la prêter si tu veux! Je ne m’en sert surtout l’été. Pour les feux de camp avec les petits. ” Les yeux de Thomas se font lointain, alors qu’elle cherche à se souvenir d’où elle a pu mettre l’instrument de musique. Il est dans l’appartement c’est certain. Mais où ? Peut-être bien en-dessous de son lit. L’un des derniers espaces inoccupés. “ Ca c’est vrai oui. Tout le monde a le droit au bonheur. Mais, il y en a pour qui on voudrait que ça arrive vraiment. ” Ten a une fulgurance, la vision d’Iza dans la chambre d'hôpital. Quelques jours après que l’équipe l’ait libérée des mafieux. Métamorphosée par les mois de séquestration. “ Enfin !! Toi aussi, tu fais attention, pas vrai ? ” Les sujets d’enquête d’Hadid ne sont pas aussi dangereux que ceux de son ex-collégue. Mais le danger arrive vite, plus vite qu’on ne le pense.
Ils partagent un regard entendu tous les deux. Les forces de l’ordre n’ont pas été tendres avec eux. “ C’est vrai que les équipes d’interventions sont spéciales…” Thomas a surtout un écho par la fiancée. Ceci être optimiste ne veut pas dire être naïve. Austen sait qu’il y a besoin de personnes brutales pour stopper la brutalité du monde. L’équilibre en toute chose. “Dev et Rosalee ! J’en entends souvent parler par Izaline. Elle est super investie dans son rôle de tante. Je crois qu’elle aime pouponner. ” Ten connait beaucoup moins la mère Megara. Elles se croisent sans plus. Même chose pour le membre de la Strike d’ailleurs. Ils ne font pas partie des mêmes cercles. C’est surtout Izaline qui fait le lien. “ Pas trop non. Il est passé pour faire des dons à l’assos. On a un peu parlé. Mais… je ne sais pas. Il a un côté sombre, je trouve. Pas méchant. Mais sombre. Tu vois ce que je veux dire ? ” Voyant qu’il en reprend Austen a un sourire rassuré. Bon, son gratin plaît !
La belle repousse ses cheveux derrière son oreille. Elle acquiesce tranquillement. “ Oui. Elle m’a demandé de préparer une petite intervention pour le Vin d’honneur. Sur les droits LGBT, ici. ” Izaline a toujours été partie prenante pour la défense des minorités. Néanmoins, c’est depuis son agression qu’elle a pris le niveau supérieur. Ten suppose que c’est une manière de se relever. C’est une preuve de détermination et de force de caractère.
Plutôt que de se resservir en plat, la jeune femme, se lève pour aller chercher la salade qu’elle a préparé. Elle pose le plat et en propose d’abord à Prem avant de se servir. “ Plus du tout de nouvelles de ta fiancée toi ? ” Il ne lui en a pas reparlé depuis quelques temps. Le sujet lui est venu en tête comme ça. Spontanément. Mais tout de suite, Ten réalise que ce n’est pas approprié. Hadid est venue avec un cœur en vrac. Elle lève la main pour signaler qu’elle n’a pas vraiment besoin qu’il lui réponde tout de suite. En revanche, il y a bien une chose qui pourrait les mettre encore plus de bonne humeur tous les deux.
“ Un morceau avant le dessert ? ” Thomas ne parle pas du gratin cette fois, mais bien de la musique!
