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[CLOS] The gift ft. Violet
Prem Hadid
Birthday ft. Violet
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Prem n’avait pas souvent la chance de se rendre dans Croydon. Pourtant, c’était un très joli quartier de Londres, un dans lequel il s’imaginait bien vivre, à condition qu’il y ait des appartements à vendre. Il était en pleine recherche de son nouvel appartement, qu’il souhaitait plus grand que son ancien. Violet voulait peut-être d’une vie à la campagne, mais il n’en avait pas les moyens. Du moins, pas maintenant. Il n’avait pas non plus de voiture, et encore moins de permis. Londonien jusqu’aux bouts des ongles, il n’avait jamais eu besoin de se glisser derrière un volant pour aller où il voulait, et les rares fois où il devait se rendre hors de la ville, il prenait le train, et le taxi.

D’ailleurs, il avait beau être passé plusieurs fois devant le studio de danse, il n’avait jamais soupçonné qu’il y ait des appartements au-dessus, avant que Violet ne lui en parle l’autre jour. C’était également la première fois qu’elle mentionnait cet appartement. Même s’il était étonné qu’elle ne lui en ait jamais parlé, c’était sans doute le meilleur endroit où ils pouvaient se revoir enfin, car ces derniers temps, il avait constamment l’impression d’être suivi…

Seul le mariage d’Izaline lui avait permis de se changer les idées. La cérémonie autant que la réception s’étaient déroulés formidablement. Tout n’avait été que joie et amour pour les nouvelles mariées, pour qui Prem était sincèrement heureux. Il avait pu revoir les De Lascelles… malgré que leur présence lui rappelait sans cesse le magnifique week-end qu’il avait eu chez eux, avec Violet, il y a environ un mois. Il lui semblait pourtant ne pas l’avoir vu depuis une éternité. Elle lui manquait toujours et de plus en plus, et au mariage, vide créé par son absence s’était transformé en un trou béant dans sa poitrine. Un creux dans le coeur. Voir Izaline tellement heureuse, amoureuse, entourée de sa famille, le rendait envieux. Un sentiment qu’il savait mal placé, mais qui n’était pas moins réel.

Violet et lui rêvaient de bonheur depuis des mois. Ils étaient si près du but, il lui semblait, qu’il pouvait presque le sentir, presque le percevoir. Mais quel courage pouvait-il lui donner de plus? Son désespoir et sa frustration avaient eu raison de lui, lorsqu’ils avaient eu cette discussion sur leur avenir. Il savait que Violet abandonnerait certaines choses, en divorçant. Elle divorcerait avec sa famille également… C’était terrible, et il ne voulait pas être trop dur avec elle, en lui faisant changer trop brusquement de vie. Toutefois, une voix au fond de lui voulait la supplier de quitter son mari au plus vite, peu importe le reste. Il ne supportait pas de la savoir entre ses griffes.

Regardant derrière son épaule lorsqu’il traversa la rue, il ne vit personne, entra dans le bâtiment, et emprunta les escaliers jusqu’à l’étage. Il cogna à la porte de l’appartement. En entendant les pas venir jusqu’à la porte, Prem retenu son souffle. En voyant Violet, son visage se fendit immédiatement d’un sourire, et ouvrit les bras pour l’envelopper de son étreinte. Retrouver le parfum de ses cheveux, l’odeur et la douceur de sa peau était encore meilleur chaque fois. « Piara... ». Il s’écarta pour plonger son regard dans les yeux bleus si magnétiques de son adorée. Il posa la main sur sa joue, et lorsqu’il captura ses lèvres des siennes, une décharge électrique lui parcourut le corps, pour déclencher un frisson dans son dos. « C’est si bon d’être avec toi Violet. Tu m’as manqué… », lui dit-il, en prenant ses mains pour serrer doucement ses doigts.

En avançant dans l’appartement, Prem balaya l’endroit du regard. « Alors… quel est cet endroit? C'est à toi? » demanda-t-il, un sourire mutin sur les lèvres. « J’aime beaucoup. Je t’ai apporté quelque chose ». Dans l’une de ses mains, il portait un sac, et il en sortit une boîte blanche, toute simple pour la tendre à Violet. « Je craignais ne pas te voir pour ton anniversaire, alors j’ai voulu te donner ton cadeau aujourd’hui », expliqua-t-il, en déposant un baiser sur sa joue. « Joyeux anniversaire, ma chérie. J’espère que tu aimeras. C’est un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]en soie, couleur lavande. Je te montrerai comment l’enfiler, si tu me le permets. Ça te plait?... ».

Non seulement il était curieux de voir comment ça lui allait, mais il espérait qu’il y aurait une occasion où elle le mettrait. Lorsqu’elle rencontrerait finalement ses parents, par exemple, ou encore s’ils visitaient l’Inde un jour…

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Prem Hadid
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17.04.21 21:13
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Violet Hanovre Hadid


The gift.

Ft Prem Hadid


A qui d’autre que toi, Lowri, pourrais-je raconter ma rencontre clandestine ? Toi qui as menti au monde entier pendant des mois, sais bien ce que cela fait d’agir dans le plus grand secret. Même dans l'illégalité la plus complète. Je peux maintenant dire que je maîtrise le vocabulaire juridique “sur le bout des doigts”. En tous les cas, celui qui touche à un contrat de mariage. Je pourrais te réciter certains de ses articles de tête. J’ai bien failli en parler directement dans une de mes lettres à ton “fiancé”. Mais bien que je suis terriblement imprudente depuis quelques semaines. Je n’oublie pas encore que certaines choses ne doivent pas être couchées sur le papier. A moins d’être absolument certaine que personne d’autre n’aura la possibilité de les lire. Je vais donc faire un crochet par Opal Moon pour te délivrer moi-même ce courrier. Peut-être devrais-je également en profiter pour t’acheter un peu de magie. Une pierre de “chance”. Y a-t-il ce genre de choses dans tes trésors minéraux ?

J’ai d’abord cru que je ne pourrais pas quitter le manoir ce matin. La Vigie d’Edward était déjà au garde-à-vous, alors même qu’il était très tôt. Depuis quelque temps je lui trouve des regards plus froids. Je me suis même demandée s’il ne soupçonnerait pas quelque-chose ? Ou bien est-ce seulement à cause de l’inconfort de la situation ? Je sais que j’ai une tendance à la paranoïa naturelle. Mais depuis le rendez-vous d’avec l’infirmière, j’ai une drôle de sensation. Comme si mon secret était inscrit sur mon front. Qu’il suffirait d’un regard pour me percer à jour. Une romance adultère pouvait nous mettre en dispute sévère entre Edward et moi. Mais cela allait nous mettre en guerre. Je ne pouvais me faire aucune illusion.

J’aurais préféré arriver à Londres hier soir. Cela m’aurait permis de mieux me préparer mentalement. Cependant, nous avons fait une réception. Comme c’est presque toujours le cas pour un vendredi soir. Quelques uns des députés les plus proches du Baron sont venus souper. Leurs épouses étaient avec elles. J’ai dû naturellement entretenir une discussion de mesure avec les dames. Mais, j’avais tant la tête ailleurs que j’ai été d’une absolue efficacité. Je me suis rendue compte comme j’étais en retard sur toutes les affaires de la cour. Je ne savais rien des rumeurs et des petits complots féminins. Alors qu’il n’y a pas si longtemps j’étais l’une des intermédiaires à qui on venait poser les questions.

Mais, il semble, qu’être amoureuse occupe maintenant la plus grande partie de mon esprit, pour ne pas dire de mon être. Je regarde passer les journées en faisant des balades à cheval. Je compte les jours qui me rapprochent du stage en Ecosse. J’avais prévu d’en parler à Edward. Mais la dernière nouvelle que j’ai eu me pousse à reporter ce moment délicat. Je dois, avant tout autre chose, discuter avec Prem. C’est bien pour cela que je n’ai pas attendu jeudi prochain. Mais que je lui ai demandé de se voir tout à l’heure.

C’est un peu grâce à ta “belle-soeur” que j’ai eu l’idée du lieu. Rose et moi avons fait nos classes de danse classique ensemble. L’an dernier, lorsque nous nous sommes retrouvées, j’ai repris contact avec notre ancienne professeure. Je dois dire que c’est l’une des rares femmes sans noblesse que j’ai autant admiré. Elle m’a beaucoup donné lorsque j’étais enfant. Quoi qu’elle ait trouvé ma requête étrange, elle y a tout de suite accédé. Cela sans poser la moindre question. Une discrétion et une humanité dont je lui suis reconnaissante éternellement.

Elle possédait un studio de danse. Ainsi que l’appartement qui était au-dessus. Elle avait acheté ce logement afin d’héberger les étudiant.es étrangers qui venaient suivre un programme de danse. Je sais qu’une location demeure onéreuse lorsque l’on doit se contenter d’un budget étudiant. En particulier dans cette zone de la capitale qui reste l’une des plus prisées. J'ai donc tenté ma chance. Or si le premier était occupé par une jeune française, le deuxième était vide jusqu’au premier mai. Une aubaine ! Personne ne pouvait savoir que j’avais accès à une telle connaissance. J’étais donc certaine -ou à peu près- que nous serions en paix ici.

J’avais récupéré les clefs à neuf heures. Cela me donnait deux petites heures pour préparer son arrivée. J’avais envisagé de cuisiner quelque-chose moi-même. Mais, j’étais incapable de garder ma tête focalisée sur une action. J’étais beaucoup trop impatiente. D’ailleurs ma nervosité était assez proche de celle de notre premier atelier cuisine dans le temple. En revanche, les raisons de ma nervosité étaient diablement différentes. Je ne savais pas encore moi même si j’étais totalement euphorique ou totalement tétanisée. J’avais tout de même pensé à acheter un bouquet de ses fleurs favorites pour les poser dans le salon. J’avais aussi pris avec moi un roman que je voulais lui donner.

J’étais sur un ressort. Je bondissais dès que j’entendis la sonnette de la porte d’entrée. Le moment était enfin venu. Cela faisait un mois que nous n’avions pas réussi à nous revoir convenablement. Il me semble que le temps devient de plus en plus long entre chacune de nos rencontres. Que dire de la semaine que je venais de vivre. Je lui ouvrais et tout de suite venais me réfugier dans son parfum. Lorsqu’il passa ses bras autour de moi, je sentais que mes nerfs se détendaient un petit peu. -“ Je ne tenais plus.” Je venais poser mes mains sur son visage, poser un baiser à la lisière de son cuir chevelu. Il me parut encore plus séduisant qu’en mars. Notre baiser nourissait mon appétit de lui et de son goût. Je pressais mes lèvres encore plus. Je n’avais aucune idée de s’il voudrait encore m’embrasser après que je lui ai parlé. Je voulais profiter de chaque seconde de son innocence. -“ Toi aussi tu m’as manqué. Tu m’as beaucoup manqué. ” Je posais un baiser sur sa barbe noire. Seigneur, comme je voulais faire cela chaque jour. Comme je voulais vivre ce bonheur sans penser au reste. -“... je suis si inquiète. Depuis ton appartement. ” Il ne m’en avait pas dit grand-chose dans ses lettres. Je pouvais seulement me réjouir qu’Oscar veillait sur lui. Pour le reste ce n’était que des questions inquiétantes.

Je posais un baiser sur ses mains avant de consentir à m’écarter. J’avançais lentement vers la pièce à vivre. J’avais ouvert pour que le soleil entre un peu. -“ Non. Il est à une amie. Le mien… je ne suis pas sûre qu’il soit sécure pour nous. Pour l’instant… ” J’étais tout à fait d’accord avec lui. C’était un logis charmant. Une petite perle au cœur de Londres. -“ J’ai eu cette idée l’autre jour. On sera au calme ici. ” Je m’approchais tranquillement du canapé. Il était simple, vieux mais solide et embellie d’un drapé vert forêt. -“ Un cadeau ? ” Je prenais délicatement la boîte. Je la déposais sur mes genoux sans l’ouvrir. -“ … Mon anniversaire… Tu y as pensé. ” C’était dans moins de trois semaines en effet. Nous commencions tout juste à organiser la fête. Mais cela ne me donnait pas d’entrain. -“ Merci ! ” L’attention en elle-même était un cadeau. J’ouvrais lentement la boîte. La couleur du tissu était tout simplement magnifique.

-“ Oh Prem!” Je posais la boîte sur le canapé avant de me lever pour déployer le tissu. Je savais ce que c’était. C’était parfait. Je le caressais des doigts en le plaquant contre mon corps. -“ Il est parfait.” Je reposais respectueusement le tissu avant de venir l’enlacer par la taille. Je posais mes lèvres sur les siennes. Chaste, douce, avant de le prendre par la nuque pour l’approfondir et faire danser ma langue contre la sienne. Je prenais une de ses mains pour la poser sur ma joue. Je calais aussi mon ventre contre le sien. Maintenant, je voulais que le temps s’arrête. Pour toujours. Ainsi tous les trois.

-“ Prem… Je dois te dire quelque-chose. Sinon, je vais perdre tout mon courage. ” Je posais mes deux mains sur ses joues. Je caressais ces joues. Mes yeux cherchaient les siens. Je m’y accrochais. Je sentais mon cœur battre plus vite. Je sentais mon corps se tendre. Nous ne voulions pas d'une famille tout de suite. Je le savais. Moi même, j'étais perdue dans mes émotions et mes désirs, depuis que je savais. J'avais besoin de lui, encore une fois. J'aspirais et répète les trois mots que j’avais appris spécialement pour ce moment. Je les disais aussi distinctement que possible, malgré toute ma nervosité. -“ Mai garabhavatī hāṁ.” Je savais qu’il allait se poser une question légitime. Mais j’en avais la réponse. -“ Tērā.” Hasard ou bien chance Edward ne m’avait pas visité le mois dernier. J’avais tout de même fait faire le reste de paternité. Cela prenait un peu de temps. Mais il n'y aurait pas cette ombre sur nous. Je voulais qu’il soit sûr. Je voulais qu'il sache. -“ … Est-ce que… ” Je n’osais pas le lâcher. Une partie de moi avait peur qu’il prenne peur et qu’il disparaisse. C'était beaucoup un enfant. Lais, j'étais soulagée de partager ça avec lui. Enfin. -“ Je sais que c’est un accident. J'essayais d’avoir un enfant depuis des mois déjà. Mais ça ne marchait pas. … C’est… peut-être un signe ? Je ne sais pas. ... Oh, je t’en prie. Dis-moi quelque-chose ? ” N'était-ce pas un véritable cadeau ? Une sorte de bénédiction divine de notre amour l'un pour l'autre ? Je voulais le voir ainsi plutôt qu'un simple accident.

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Violet Hanovre Hadid
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Prem Hadid
The gift ft. Violet
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Un sourire étonné se dessina sur le visage de Prem lorsqu’elle accepta le cadeau. « Bien sûr que j’y ai pensé! ». L’agenda de Prem contenait depuis un certain temps la date d’anniversaire de Violet, mais cela faisait encore plus longtemps qu’il la connaissait : depuis avant leur première rencontre, quand il avait lu sa biographie sur Internet. Il se souvenait aussi avoir été frustré de ne pas trouver plus d’informations la concernant, puis avoir pensé : Peut-être n’y a-t-il rien parce qu’il n’y a rien à dire. Peut-être était-elle une princesse, et rien d’autre, rien d’important. Aujourd’hui, Prem savait que ce qui définissait le moins Violet à ses yeux était son titre. Elle était beaucoup plus que ça.

Il s’assit à ses côtés, et la regarda découvrir son cadeau avec plaisir. Cette couleur, il est vrai, lui irait à merveille. « Heureux que ça te plaise ». Elle qui aimait les défis, il venait de lui en trouver un. Tout comme un turban, enfiler le long tissu de soie qu’était le sari prenait une certaine patience, du moins, pour une débutante, mais la perfectionniste rigoureuse qu’elle était et qu’il adorait ne se laisserait pas décourager par la difficulté de la tâche. Puis, il serait là pour l’aider, la guider. Apprendre l’un de l’autre était ce qu’il aimait le plus… d’eux.

Violet l’embrassa, et son baiser, timide et délicat, s’enhardit, devenant passionné et fougueux. Agréablement surpris de l’ardeur de son amante, Prem l'accueillit pleinement contre lui, passant un bras autour de sa taille pour attirer son corps près du sien. Une chaude douleur lui comprima le bas-ventre, pour lui donner envie d’encore plus, d’encore plus de ses mains, de ses lèvres, de sa peau, d’encore plus d’elle toute entière. Chaque fois était encore meilleure que la précédente. Au compte goutte, ils apprenaient à savoir ce qu’aimait l’autre, à connaître leur corps. Par exemple, il savait qu’elle aimait ses baisers dans son cou, et elle savait qu’il aimait sentir ses doigts dans ses cheveux, et dans sa barbe, comme en ce moment.

S’écartant de leur étreinte pour le regarder dans les yeux, Violet pu admirer la langueur amoureuse épanouie sur le visage de Prem, ses yeux noirs mi-clos, un sourire innocent sur les lèvres. L’expression nerveuse et la véhémence du ton de Violet le sortit peu à peu de sa torpeur. Le sourire de Prem s’effaça alors. Son visage se figea, et la chaleur ardente de ses yeux s’éteignit, pour être rapidement remplacée par une lueur d’affolement. Violet savait-elle seulement ce qu’elle venait de lui dire? Était-elle victime d’une erreur de traduction? De prononciation du penjab? Ses pensées bouillonnaient dans son crâne, avant que la suite ne lui confirme que Violet ne se trompait pas : sa traduction était parfaite, et il avait bien entendu.

Prem osait à peine respirer, son coeur battant à tout rompre, lorsque Violet le pressa de dire quelque chose. « De moi?... Tu es sûre? » demanda-t-il d’un ton étranglé. ll voulait être certain. Il voulait n’avoir aucun doute possible. Il voulait l’entendre redire qu’il était le père de leur enfant. Qu’il allait devenir père! Le regard rendu immense par un mélange de sentiments contradictoires, ses yeux se remplirent de larmes. Prem ouvrit les bras, serra Violet contre lui pour blottir son visage contre ses cheveux, et laisser ses larmes couler sur ses joues, pleurant à la fois de terreur et de joie. Avoir un enfant maintenant, alors qu’il n’avait même pas de logement, que Violet et lui ne vivaient même pas encore ensemble, qu’elle n’avait même pas pu rencontrer ses parents, était effrayant. Il aurait voulu que tout soit prêt, qu’il soit prêt, pour s’occuper d’un enfant. Il ne voulait qu’il lui manque d’absolument rien. Il voulait être à la hauteur. Mais voilà… Lui qui avait rêvé de l’avenir, ils y étaient finalement, et plus tôt qu’il ne l’avait cru.

Prem s’écarta alors pour lui prendre les mains, pour s’accrocher à elles comme il était accroché à Violet. À moins qu’on ne lui coupe les mains, il ne la lâcherait plus jamais. Retrouvant le sens de la parole, Prem inspira profondément. Il n’arrivait toujours pas à y croire. « Je suis tellement heureux Violet… et j’ai tellement peur », avoua-t-il d’un rire nerveux. Le sujet de la paternité, la sienne, était, il y a seulement quelques minutes, encore abstrait, imprécis, et lointain. S’y savoir plongé dans moins d’un an lui donnait le vertige. « Quand l’as-tu appris? Ça fait longtemps? » Il supposait que non, que cela devait s’être produit durant leur week-end dans le Devon. Il lui serra à nouveau les mains, les palpant nerveusement, comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Ses grands yeux remplis d’inquiétude glissèrent alors sur le visage de Violet pour l’examiner. « Comment te sens-tu? Mentalement? Physiquement? As-tu été malade? Tu ne t’es pas surmenée j’espère?...Es-tu fatiguée? » Dès qu’il en aurait l’occasion, il passerait à la librairie acheter un livre sur la grossesse. C’est un sujet dont il ignorait tout, sinon les grandes lignes.

« Et… que comptes-tu faire? Tu ne vas pas retourner là-bas, n’est-ce pas? ». Jamais Prem ne l’avait empêché de partir, de repartir vers son monde à elle. Cette fois, c’était différent. Son coeur se fragilisait un peu plus à chacune de leur séparation. Il craignait ne pas en avoir la force… Il voulait être là pour elle et leur enfant à chaque instant.


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Prem Hadid
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19.04.21 5:15
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Violet Hanovre Hadid


The gif

Ft Prem Hadid


Était-ce mon imagination ou bien son odeur était légèrement plus épicée ? Depuis quelque temps mon odorat est plus sensible. Je reconnaissais davantage les parfums. C’était déstabilisant parfois. Surtout maintenant que je respirais son odeur à lui. -“ J’en suis sûre. ” Je n’en voulais pas à Prem d’avoir des doutes. Je lui avais dit que je tenais mes devoirs matrimoniaux. J’avais demandé conseil à la gynécologue de la famille. Elle avait trouvé mon cycle naturel de fécondité. Je savais quand étaient les trois jours du mois où ma fertilité était la plus forte. Je donnais rendez-vous à Edward pour avoir un rapport. Cela n’avait rien à voir avec ce que je partageais avec Prem. Je n’étais même pas dans ces trois jours au moment du week-end. -“ J’ai demandé un test de paternité. ” Cette fois encore c’était Poppy qui avait été ma complice. Il n'était pas possible d’avoir le sang d’Edward sans éveiller la curiosité. J’avais donc envoyé un échantillon de salive. Celui qui était sur sa brosse à dent. J’étais très mal à l’aise d’agir ainsi. J’avais volé et je trichais encore plus. Ce n’était même pas légal! Cependant, je ne voulais pas que mon chéri soit envahi par encore plus de doutes. -“ Le résultat devrait arriver en milieu de semaine prochaine. Je comprends que tu doutes de moi.” Lui murmurais-je nerveuse. -“ J’ai été une femme infidèle. ” Je savais pourquoi je l’étais. Ceci dit, ça ne retirait pas mon sentiment d’échec et de trahison envers mes engagements personnels. -“... mais je ne t’ai jamais menti.” J’avais caché ce que je n’arrivais pas à lui dire. La brusquerie du Baron certaines de mes souffrances. Mais je ne lui avais jamais menti consciemment.

J’écarquillais les yeux de stupeur. -“... tu… pleures… ” J’avais un peu de panique au cœur en le sentant pleurer dans mes bras. Je ne savais pas ce que cela voulait dire. Pleurait-il de désespoir ? Il ne voulait pas d’un enfant avec moi… Mon ventre se tordait de crainte. S’il décidait de mettre fin à tout ? S’il ne voulait plus être avec moi ? -“ Je sais que j’aurais dû être plus prudente. … Ne m’en veux pas.. Je t’en prie... ” Jamais je ne pourrais avorter. Même si cela avait été un enfant du Baron, je n’aurais pas pu avorter. Je ne pouvais pas l’envisager. J’aurais cet enfant. Mais l’avoir sans Prem me paraissait être, une condamnation, plus qu’une joie. Je ne pouvais l’imaginer ainsi.

Aussi je manquais de le compresser en l’entendant rire. -“Doux Jésus… Merci. ” Je riais avec lui. Pas tant de rire que de soulagement interne. Je m'astreins à vivre sans les anxiolytiques et les somnifères depuis la nouvelle. J’étais en lien encore plus direct avec mes émotions. Cela ne rendait pas la situation facile. -“ J’ai fait la prise de sang mardi. ” Quatre jours que je savais que j’étais enceinte de Prem. Ce n’était rien. Mais dans mon monde c’était une éternité. -“C’est pendant le week-end chez Parrain. La quelle des fois… je ne sais pas! Haha. J’entre dans la 5éme semaine de grossesse. Ce serait pour début décembre. ” Il était le seul à qui j’en parlais. Je l’avais gardé pour moi. Je n’avais pas pu m’en confier à Poppy ou à ma sœur. Alors que si cela avait été l’enfant de mon époux, le monde entier serait au courant. Mais ce bouleversement aussi devait se faire dans le silence et la clandestinité. J’étais partagée entre le soulagement et la frustration. Pourquoi tout ce que je vivais de beau n’était pas permis ? -“J’ai bien failli t’appeler. Dix fois! Mais … tu comprends ? Si quelqu’un d’autre l’apprend maintenant… je ne sais pas ce qui se passerait.” Ce n’était pas pour l’exclure. C’était plutôt pour qu’il n’en soit pas exclu.

Je le laissais me regarder. Est-ce que cela se voyait déjà ? Je surveillais beaucoup l’évolution de mon corps. Je n’avais pas pris beaucoup de poids. Ma silhouette n’avait pas encore changé. Mais je trouvais mes cheveux plus soyeux et plus brillants aussi. J’avais lu dans un de mes bouquins que cela pouvait arriver lors des changements hormonaux. -“Je dors un peu plus. Je suis un peu vaseuse le matin. ” J’avais la nausée quand je respirais une odeur désagréable. Ou même quand je me sentais contrariée. Mais maintenant je comprenais pourquoi. En fait, le plus compliqué pour moi n'était pas tant la grossesse que de changer certains de mes comportements. Je voulais me comporter le mieux possible pour le développement d’un bébé. -“... je suis en sevrage de mes anxiolytiques. … Donc c’est comme si j’étais tout le temps à fleur de peau. C’est seulement le temps que je m'adapte. ” Je pinçais la bouche. Ce n’était pas aussi facile que je l’aurais cru de s’en passer. Ce ne fut qu’en arrêtant que je me rendais compte du confort qu’ils m’apportaient au quotidien. Je m’étais trop reposée sur ces médicaments. Plus particulièrement depuis cet hiver. J’essayais donc de voir le bon côté de la chose. Cette obligation “maternelle” allait me faire du bien. Sur le long terme. -“ Mentalement… C’est variable selon les jours. Je réfléchis. Beaucoup. Je pense beaucoup à toi et à moi. Au stage. A toutes ces choses.” Je taisais le nom d’Edward et du domaine volontairement. Je ne voulais pas que cela entre tout de suite dans notre discussion. Mais, je connaissais bien mon journaliste. Je ne me faisais pas d’illusion sur le fait que lui allait m’en parler.

-“J’ai appelé ma mère hier. Je ne lui ai rien dit. Mais cela fait plusieurs fois qu’elle m’invite à venir les voir et que je reporte. Je vais y aller quelques jours. Ou bien aller chez Zenon et Amélia. Je crois qu’ils vont rester encore quelques semaines. Là-bas je serais tranquille.” Même si l’idée de me retrouver en tête à tête avec ma mère ne me donnait pas vraiment envie. Cela me paraissait moins compliqué que de cohabiter avec Edward. Surtout que je sentais bien, que sans aide moléculaire, j’étais moins tranquille à Crawley. -“Je pourrais peut-être m’arranger pour y rester jusqu’à mon départ pour l’Ecosse. Je ne sais pas… Je voulais surtout te voir. J’ai surtout pensé à ça. ” Je venais poser mon nez dans le creux de sa gorge. Je fermais les yeux. Je cherchais la paix dans mes émotions. La présence de son aura, sa chaleur, sa force, voilà qui me faisait du bien.

-“ Tiens moi. ” Je le respirais profondément. Oui il sentait autrement ce matin. Je voulais juste en profiter un peu. J’allais devoir prendre des décisions. Oui. Mais avant, je pouvais avoir un peu de douceur.

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Violet Hanovre Hadid
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21.04.21 20:57
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Prem Hadid
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« Excuse-moi ma chérie, je ne voulais pas te faire peur » dit-il en se rendant compte qu’elle s’était peut-être imaginé le pire en le voyant pleurer. « Je ne t’abandonnerai jamais ». Il prit son visage entre ses mains pour le constellé de petits baisers. La nouvelle avait beau l’ébranler, jamais il n’aurait fuit ses responsabilités. De plus, Violet était la seule personne avec qui se sentait capable de vivre ça, la seule personne avec qui il en avait envie. Peut-être le moment était-il trop tôt, ou mal choisi, et puisqu’ils avaient tous les deux été imprudents, ils n’auraient pas le luxe de choisir. Violet l’avait apprit tôt, heureusement. Cinq semaines! Se dit-il, époustouflé. C’était tout récent… Pourtant, décembre lui paraissait soudainement très proche; il y avait tant de choses à faire! Tant de choses à faire! Seigneur… Prem se frotta le visage, terrifié à l’idée de ne pas y arriver.

Évidemment, son stress ne devait être rien en comparaison de ce que devait ressentir Violet. Il lui caressa le bras, d’un geste réconfortant. « Je ne savais pas que tu prenais des anxiolytiques… » remarqua-t-il. Elle pouvait bien prendre ce qu’elle voulait, après tout, c’était son corps, pas le sien… Mais ce dernier s’était sans doute habitué à cette béquille chimique. Prem s’efforça de calmer sa propre anxiété en inspirant lentement par le nez. Ils ne pouvaient être tous les deux paralysés par la peur. Plus que tout, il voulait devenir sa béquille, son soutien durant tous ces prochains mois. Il voulait être inébranlable… mais en vérité, lui aussi, sentait son coeur se fragiliser, ses nerfs s’étioler.

Violet voulait se cacher. Continuer, encore, de mentir. Pour ne pas pousser un soupir de désespoir, Prem serra les dents, et ferma les yeux. Il ne pouvait pas… pas alors que Violet avait besoin de lui. Pas maintenant. En sentant Violet se lover contre lui, il la serra dans ses bras, les battements de son cœur résonnant jusque dans ses tempes. Il avait l’impression désagréable de se noyer, mais il ne lâcha pas Violet. Il la berça doucement dans ses bras, ses doigts crispés sur ses vêtements, en espérant calmer autant ses nerfs que les siens. Baissant son visage, posant sa joue contre la sienne, il murmura « Viens… », avant de l’attirer près du lit. Ils ne dormaient bien qu’ensemble, il semblait, et tous les deux pouvaient, au moins, ici, se reposer.

Il s’assoupit, enveloppé dans la chaleur de Violet. Sa chaleur lui avait manqué, encore plus depuis qu’il était chez Oscar. Son réveil fut lent, et encore engourdi par le sommeil, Prem déposa doucement sa tête sur le ventre de Violet. Ses yeux se mirent à fixer l’espace encore plat sous son nombril, longuement, comme pour chercher à voir au travers de sa peau. Puis, il posa le plat de sa main contre son bas-ventre… À ce stade, c’était à peine plus qu’un minuscule amas de cellules. Prem espérait, sans doute naïvement, qu’il pouvait peut-être ressentir la chaleur de sa main. Que pouvait-il espérer d’autre? Manquer ne serait-ce qu’un mois de tout ça lui était insupportable.

Accroche-toi bien, petit. On ne veut pas te perdre, maman et moi…

Prem reposa sa tête contre l’oreiller, près de visage de Violet, et posa une main sur sa joue. Ses yeux, maintenant, étaient parfaitement ouverts. « Violet… Reste avec moi. Ne retourne pas là-bas, je t’en prie ». Il posa son front contre le sien, et ferma les yeux. « On trouvera une jolie maison quelque part, n’importe où. Je veux seulement qu’on soit ensemble », dit-il, d’une voix brisée. « Je veux être là quand tu auras besoin de moi, je veux être là pour tous les rendez-vous chez le médecin… je veux être là pour te masser les pieds quand tu auras mal, je veux t’aider à peindre sa chambre, à lui trouver un nom… Ne me prives pas de tout ça, s'il te plait... » Prem renifla, et sentant ses yeux remplir d’eau, il chassa ses larmes d’un geste de la main, une expression suppliante dans le regard. « Qu’est-ce que tu attends au juste pour envoyer ces foutus papiers de divorce Violet?... »


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Prem Hadid
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Violet Hanovre Hadid


We only HIDE what is precious to us.

Ft Prem Hadid


J’avais envisagé beaucoup de scénarii de notre conversation. La plupart avec une réaction “positive” de Prem. Néanmoins, je ne pouvais présager de rien. Beaucoup d’individus ne se sentaient pas les épaules pour affronter l’imprévu. (J’en fais d’ailleurs partie). Nous nous connaissions depuis six mois. Cela faisait peu. Donc, en effet, je fus plus que soulagée, de l’entendre me dire qu’il restait. Il allait rester. L’enfant ne le ferait pas fuir. -“MercI.

-“ Oui… Ce n’est pas quelque-chose dont je suis très fière. ” Mais c’était dans les mœurs de la noblesse en général. Je connais de nombreuses épouses qui ont recours à eux. C’est une façon comme une autre de garder l’équilibre. Plus jeune, je disposais de l’équitation. C’était un formidable recours. C’est pour cela aussi que je croyais en l’équithérapie. J’en avais, je crois, indirectement bénéficié. -“ Mais ça m’aide à ne pas prendre tout à coeur.” Comprendre que mon mariage ne serait pas comme dans mes attentes et mes rêves a été un gros coup. J’avais fait reposer ma vie sur ce présupposé. Je sais que beaucoup de femmes me méprisent pour cela. Je ne voyais rien d’avilissant à rechercher un accord parfait avec son compagnon de vie. Je trouvais même cela naturel.

Je trouvais cet accord lorsque j’étais avec Prem. Je savais qu’il me considérait à part égal avec lui. Il faisait attention à mes idées. Il soutenait mes projets. Il était l’un des premiers à penser que le projet du hara était un bon projet. Il croyait en mes capacités. Souvent, plus que moi. Malheureusement, ce n’était pas lui mon “compagnon de vie” attitré. Je savais que mes projections le peinaient. Je pouvais entendre le soupir qu’il retenait au fond de son ventre. J’étais si désolée. Je pouvais sentir cette peine muette palpiter en lui. -“... Je t’aime.” Lui murmurais-je comme je pouvais lui dire “pardonne-moi”. Que pouvais-je lui dire d’autre ? Nous savions que nous n’étions pas d’accord. Je n’avais pas l’envie ou la force de me battre contre lui.

Alors, je bénis l’idée de nous réfugier dans ce lit inconnu. Même si cela ne résolvait rien du tout. Oui même sans cela. C’était ce qu’il me fallait, ici et maintenant. Je m’endormis en deux inspirations. C’était la première fois que je dormais de façon détendue depuis que je connaissais la nouvelle. Cela me fit beaucoup (beaucoup) de bien. Je m’éveillais uniquement parce que je sentais une agitation près de moi. Mais j’aurais pu dormir encore et encore. Sentir la tête de Prem contre mon ventre me gonfla la poitrine de tendresse. Je plongeais mes doigts dans ses cheveux. Je les caressais lentement. J'espérais que le bébé prendrait sa nature capillaire. Ses yeux aussi. Mais je n’osais le formuler à voix haute.

La douce chaleur de sa paume irradiait. Moi je sentais mon coeur trembler. C’était exactement cela que j’avais imaginé. Oui. Quand j’aurais dit à Edward que je portais notre premier enfant. Il aurait été tout aussi prévenant. Il aurait été tendre. Pourquoi Prem ne pouvait être un baron ? Pourquoi devrais-je être mariée à un baron ? Je savais pourquoi. Parce que j’étais une Hanovre. J’étais la petite cousine du roi. J’étais une icône. J’étais tout cela. Mais, depuis que j’étais entrée dans ce temple hindou, je me sentais être tant d’autres choses. Tant d’autres choses qui étaient toutes aussi belles.

J'effleure sa joue, du bout de mes doigts. Je venais m’échouer dans ses yeux charbons. Ils avaient ce pouvoir magnétique sur moi. Depuis ce premier thé qui avait bouleversé jusqu’aux fondations de mon existence. Je posais mon front contre le sien alors que mon souffle se bloquait dans ma poitrine. Bien sûr, je rêvais de cela. Être avec lui, tout le temps. Apprendre encore à être dans sa culture. Le soutenir dans ses engagements journalistiques. L’aimer.

Il n’y avait plus que lui, Prem. Il y avait cette perle minuscule au fond de mes reins. Je voulais faire ce qu’il fallait. Je voulais faire ce qui était Bien. Seulement, je ne savais pas ce qui était bien. Serais-je une bonne mère en dehors de mon monde ? Serais-je une bonne mère en étant dans mon monde ? Ma mère ne m’avait pas élevée et encore moins mon père. Ils m’avaient confié à des personnes de confiance. Je ne voulais pas être écartée de l’éducation de mon enfant. Je n'étais pas toute seule. A entendre Prem, j’étais ravagée de chagrin. Un nœud se formait dans ma gorge. Le voir triste était intolérable. Je détestais cela. Je détestais en être la cause. Je n'avais pas le droit de le priver de notre création. Cela était vrai aussi.

-“...” J'aspirais pour retenir l’émotion qui montait en moi. Mais je n’avais rien pour m’y aider. Je sentais ma salive manquer. Mes yeux me piquaient. -“Qu’Iris soit officiellement fiancée.” Que la date de son mariage avec Arthur soit posée. Les bancs de messes éditées. Une fois qu’elle serait le bru de Caleb Blakemore Iris serait protégée. Elle serait une future comtesse. Rien ne pourrait la mettre en difficulté. Elle aurait ce qui lui revenait de droit. Papa et Maman pourraient m’oublier avec moins de honte au cœur. -“Je pourrais être déshéritée. Sans qu’elle ait l'opprobre. ” J’étais certaine que cela ne tardera plus. Mais, c’était avant de savoir que j’étais enceinte.

Cet hiver Tyrgan m’avait donné de bons conseils. Son ami l’avocat m’avait aussi donné de bons conseils. Je gardais cela en tête depuis. Edward ne devait rien savoir de l'existence de Prem dans ma vie. Encore moi du fait que je portais notre enfant. -“Mais ce n’est plus possible d’attendre.” J’essuyais une larme au coin de ma pommette aussi. Prem avait exprimé son désir. Un désir qui résonnait si fort avec le mien. Je ne pouvais imaginer rentrer à Crawley. Il y avait mon appartement en ville. Je pouvais y habiter. Le côté matériel me paraissait beaucoup moins lourd. Tant que je pouvais garder ma perle en sécurité. Je devais être courageuse. -“Je peux prétexter que je reste en ville jusqu’à lundi. Edward ne remarquera rien. ” Vingt-quatre heures pour trouver comment s’organiser. Je sentais mon cœur battre de façon effrénée. -“Mais c’est après. ” Lorsque le Baron comprendrait, que je n’avais pas l’intention de rentrer au domaine, que se passerait-il. -“Je ne sais pas comment il va réagir. Ca me fait peur.” Qu’en à la réaction de mes parents… Eh bien je n’osais y penser. Je ne pouvais pas. Sinon je serais incapable d’agir. Je passais mes bras autour de Prem. Je posais mon front contre son épaule. -“... D’accord.” Je signais ma déchéance. Mais, je devais croire que c’était pour mieux m’élever ensuite. Pour le moment, j’étais surtout tétanisée face à ma propre décision. Je n'étais pas sûre d'y arriver.

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Prem Hadid
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Même après le peu de considération qu’ils avaient pour elle dans toute cette histoire, Violet continuait de protéger sa famille. Ou plutôt, sa soeur. Prem n’en savait que peu au sujet d’Iris. Il savait seulement que Violet l’aimait beaucoup, assez pour supporter son exécrable mari un peu plus longtemps encore, même si elle avait la possibilité de partir. Prem ferma les yeux en sentant la main de Violet caresser ses cheveux, et poussa un soupir. La plus belle qualité de sa délicate chérie était aussi, en quelque sorte, son pire défaut. Charitable, à ses propres dépens. Même si cela le rendait complètement fou, Prem ne pouvait lui en vouloir, car c’était d’abord pour ça qu’il était tombé amoureux d’elle. Elle était plus noble que toute cette bande d’aristocrates pompeux qui brandissaient leurs titres comme preuve de leur supériorité.

Il était maintenant évident que l’affaire ferait du bruit. Edward ne risquerait pas de signer les papiers de divorce sans se battre. Dans d’autres circonstances, Prem aurait pu être patient. Il aurait pu attendre —encore!— que Violet ne soit réellement divorcée avant d’envisager autre chose avec elle, avant d’enfin pouvoir vivre une vie à deux. Maintenant, c’était une vie à trois qu’ils devaient envisager, et il était hors de question que le Baron ne fasse partie de l’équation. Prem la voulait loin de cet homme. Avant même qu’elle ne lui dise, il lut la peur dans ses yeux. Elle craignait la réaction qu’aurait son mari, en comprenant qu’elle ne reviendrait pas. Prem, quant à lui, eut beaucoup de mal à cacher sa joie, lorsqu’elle accepta de rester. Une expiration tremblante s’échappa d’entre ses lèvres, et le pli sur son front disparut aussitôt. « Merci… » Approchant son visage du sien pour déposer un baiser sur les doux cheveux de sa princesse tourmentée, il passa un bras autour de sa taille pour l’attirer contre lui, et frotter son dos d’une main rassurante.

« Tu n’as rien à craindre de lui Violet. Il ne peut pas t’obliger à rester mariée à lui. Personne ne peut t’y obliger. Si tu ne veux pas rester à ton appartement, peut-être que ton parrain… t’offrirait asile, le temps qu’il faudra? ». Prem était le premier désolé à ne plus avoir son propre appartement. En même temps… Violet avait été claire à ce sujet, lors de leur première dispute. Elle ne pouvait pas vivre dans un petit appartement londonien, sans Poppy, ni Tommy, ni jardinier. Elle savait déjà ce qu’il pensait de tout ça, et il était inutile d’en rajouter. Il y aurait d’autres moments pour en parler à tête reposée. L’important, autant pour Violet que pour le bébé, était qu’elle ne manque de rien, qu’elle se sente bien. Même si le château des De Lascelles était loin de Londres, là-bas, elle serait en sécurité, et aurait toutes les «commodités» et le confort qu’elle avait besoin et jugeait nécessaire à son bonheur, si son parrain acceptait de continuer de l’héberger. Cet arrangement, bien qu’il le séparait encore d’elle, était de loin préférable à tout le reste.

Cette malheureuse dispute continuait parfois à le hanter. Ce qu’elle avait dit ce soir-là était restée gravée dans sa mémoire. Violet renoncerait à beaucoup, avec ce divorce. Sa famille serait-elle à ce point sans coeur? Lui tournerait-elle le dos? Lui retirer tous ses titres, ses lettres de noblesse, après tout ce qu’elle avait fait pour eux? Tout ça pour quoi? Pour la punir de ne pas avoir su mener une vie aussi misérable qu’eux? « Tu as fait tout ce que ta famille a voulu de toi, ce qu’il a voulu de toi, mais tu ne pouvais pas faire vivre ce mariage seule. Tu ne seras plus jamais seule, je te le promets », lui dit-il, avant de l’embrasser. Il insuffla son baiser de toute sa chaleur et sa tendresse, son coeur débordant d’une joie sans fin. Il avait attendu si longtemps ce moment qu’il avait peine à y croire. Il s’écarta légèrement, et admira Violet, béat de bonheur. « On va être parents… Tu te rends compte? »

Entre le divorce, la réaction des parents de Violet, du possible scandale que tout cela provoquerait, rien ne lui faisait plus peur que de devenir père. Il n’avait aucune idée à quoi s’attendre réellement. Sa mère, son père, le conseil des anciens, ils voulaient tous que les nouveaux couples aient des enfants, mais pour leur expliquer ce qu’il fallait faire ensuite, ou comment s’y prendre avec eux… Prem avait reçu moins que le minimum. «… J’aurais seulement voulu être mieux préparé » avoua-t-il, sourire en coin. « Te sens-tu un peu plus confiante que moi dans tout ça? On t'y avais déjà préparé?» Il savait qu’elle avait déjà un peu plus d’expérience que lui avec les enfants, même minime, puisqu’elle enseignait l’équitation au jeune fils de son amie. « Je me suis toujours senti un peu démuni avec les enfants. Ma mère me disait que ce serait différent quand j’aurai le mien, mais j’ai peur de ne pas savoir quoi faire… Ou de mal faire ».

Le fils de Jasmeet, Bodi, avait cinq enfants. Ils étaient une tornade constante d’énergie, qui lorsqu’elle passait près de lui, absorbait complètement la sienne. Bodi et sa femme semblaient être les seuls à ne pas en être affectés, à avoir une patience infini auprès d’eux, et Prem ne pouvait qu’admirer cette force, et espérer un jour trouver la sienne. Il se savait exigeant envers lui-même, mais aussi envers les autres. Accepter que tout ne pourrait pas être parfait, qu’il ne pourrait pas être le parent le plus parfait, le répugnait déjà. Il ne voulait être ni trop permissif, ni trop autoritaire, surprotecteur, ni… trop perfectionniste.

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Je n’aurais pas eu la force que nous nous disputions lui et moi. J’en avais assez de la tension de Crawley. Lorsque je me trouvais avec Prem, je voulais que ce soit dans la paix et l’amour. La paix et l’amour étaient d’ailleurs les deux piliers qu’il avait apportés dans ma petite vie d’épouse malheureuse. Peut-être bien que c’était un Ange, oui, un envoyé du Seigneur. Pourquoi pas ? -“ Tu ne le connais pas comme je le connais. ” Edward était un homme tacticien et d’une grande fourberie. Je savais maintenant toute son ingéniosité et son machiavélisme. Il me ferait la guerre. Il me ferait chanter ! Mais, je ne voulais pas en parler maintenant. Je voulais que l’on se concentre sur le positif ensemble. Donc j'accueillais le sujet pratique tout de suite. -“Je crois que oui. ” J’inclinais volontairement du menton. Nous devions de toute façon y croire. Sinon, il y avait bien Tyrgan qui m’avait plus ou moins promis son soutien… -“ Je l'appellerai tout à l’heure. ” Je leur dirais toute la situation une fois sur place. Ils auront de bons conseils à me donner. J’avais besoin de conseils. -“ La seule chose que je veux c’est que le bébé soit dans un endroit tranquille. ” Si cela devait être l'Ecosse, eh bien soit.

-“... Je ne sais pas Prem.” Je posais ma main sur sa joue. Cherchant dans son regard, les réponses que je n’avais pas trouvé. Que je ne trouverai sans doute jamais. Edward me refusait les discussions de fond sur la vie de couple. Selon lui, je pensais comme ces “féministes” ces femmes modernes. J’oubliais trop les règles. -“Je me dis souvent que si je lui avait donné un fils tout de suite… tout aurait été. ” Puisque c’était ce qu’il voulait en priorité pour asseoir sa dynastie. Aussi petite et soit-elle à l’échelle de notre Histoire. -“ Ou au moins de pouvoir répondre à ses attentes...” Je lui avait offert la même douceur, la même prévenance dans notre couche commune. Mois après-mois j’avais été la même femme que je l’étais maintenant avec mon journaliste. Je sentis mon front se détendre. Je souriais un peu. -“ Je te crois oui.

-“ Non ! Pas encore!” Je n’avais pas encore eu le temps de penser à la joie de cette nouvelle. Je l’avais d’abord vue sous l’angle du danger. Je m’en voulais de ne pas avoir eu la réaction naturelle. Mais, en voyant le grand sourire de Prem, je me permis un peu d’espoir. Je me permis un peu de joie. Sans penser aux responsabilités et aux fardeaux qu’il y avait derrière la porte. -“... J’ai commencé un livre sur le sujet. En fait deux. Personne n’est d’accord sur ce qui est la meilleure chose à faire.” C’était un plongeon dans l’inconnu. J’aurais aimé en discuter avec ma mère. Peut-être pourrais-je faire avec la Comtesse de Lascelle. -“ Je lui ai déjà fait écouter de la sitar. Je lui ai parlé de toi aussi. ” Pendant mes promenades dans le parc je parlais tout bas. Que personne ne m’entende. Je n’étais pas certaine d’avoir beaucoup d’alliés en dehors de Poppy. -“ Je t’ai décris… dans les deux langues. ” Lui précisais-je complice.

Je secouais négativement la tête. Les lectures évoquées je les avais débuté quelques années plus tôt. Mais comme je ne tombais pas enceinte je l’avais repoussé à plus tard. Si j’avais su. -“ On m’a surtout expliqué comment élever un enfant noble. ” Mais ce n’était que de la théorie. Donc je pouvais parfaitement comprendre ce que ressentait Prem. Je crois que nous étions dans la même position d’ignorance. Nous étions comme des enfants qui étions lancés dans l’océan. Je me lovais dans son étreinte. Mon nez appuyé doucement contre le sien. Je respirais lentement. -“ Tu es un homme bon. Un homme soucieux de bien faire. Un homme aimant. ” J'aspirais et relâchais lentement l’air de mes poumons. J’étais tellement soulagée de ne pas vivre cette expérience avec Edward. J’étais plus sereine de le faire avec lui. -“ Tu seras un père merveilleux. Je le sais. ” C’était plus aisé de croire en lui que de croire en moi. Je le savais plus pragmatique et débrouillard que moi. Il ferait les choses très bien. -“ Tu ne seras pas seul non plus. Je serais là. On apprendra ensemble. Comme toi tu m’apprends le bonheur. ” Il se sous estimait. Il avait déjà fait beaucoup de choses pour une seule vie.

-“ … j’ai faim. ” Lui soufflais-je agréablement surprise par cette nouvelle. Pour la première fois depuis trois jours, je sentais mes entrailles plus détendues. -“Je voulais te faire une tarte aux légumes. Mais je n’arrivai à rien.” Je caressais mon nez au sien. En fait, je voulais passer ma vie ainsi dans les bras de mon bel indien. N’était-ce pas possible qu’on nous jette un sort. Que nous soyons tous les trois ainsi en paix pour l’éternité. -“ Je lui donne de la viande… Tu ne m’en veux pas ? Je crois que c’est mieux quand même pendant la grossesse. ” Surtout je ne savais pas cuisiner le végétarien…

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09.05.21 18:05
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Prem fronça les sourcils, perplexe et inquiet. Certes, il ne connaissait pas Edward comme le connaissait sa femme, mais que pouvait-il contre eux, ou contre elle? Leur contrat de mariage ne laissait presque rien à Violet. Qu’avait-il à perdre, si ce n’est une femme pour qui il n’avait aucune affection? Irait-il jusqu’à la menacer? Prem, comme à chaque fois qu’Edward était évoqué dans leur conversation, serra les dents, ses yeux noirs incendiés par la colère. Oui, il fallait à tout prix que Violet soit loin de lui, le plus loin possible. Il prierait pour que les De Lascelles leur viennent en aide. Prem posa sa main contre la joue de Violet, et la regarda dans les yeux. « Peut-être qu’avoir eu un fils t’aurais rendue plus heureuse que ce que tu étais lorsque je t’ai rencontré… ou peut-être pas. Sans doute aurais-tu répondu à ses attentes, mais que fais-tu des tiennes? » Prem rapprocha son visage du sien et l’embrassa tendrement. Lorsqu’il se dégagea, l’ombre d’un sourire apparut sur ses lèvres. « Il faut que tu penses davantage à toi, ma chérie. Surtout maintenant ». Heureusement, il comptait être là pour y veiller.

Qu’elle le veuille ou pas, tout ce qu’elle faisait impacterait le petit être dans son ventre. Prem eut un sourire ému lorsque Violet lui dit lui parler déjà, et rit en apprenant qu’elle lui faisait déjà écouter de la sitar. « Hm. Avec deux parents comme nous, il, ou elle, n’aura pas le choix d’être surdouée ». En tout cas, il ne manquerait pas de stimulations mentales. Il ne l’avait pas vu de cette façon, mais leur enfant promettait peut-être d'incarner leur meilleur de leur deux mondes, si différents l’un de l’autre. Différents, mais pas incompatibles. Le meilleur du sien et le meilleur de celui de Violet. Peut-être arriveraient-ils, ensemble, à réconcilier leur milieu, à petite échelle, car même s’il ne se sentait pas tout à fait prêt, même si ça l’effrayait, il ne serait pas seul. Prem serra Violet dans ses bras, fou de joie qu’elle soit là, et qu’elle ne le quitterait pas cette fois, pour Crawley. Elle serait là, dans ses bras, et y resterait, enfin… « Merci... » souffla-t-il en posant un baiser contre son front, entourant toujours les douces épaules de Violet entre ses bras. « Sans toi je n’y arriverais pas. Je n’ai pas ta patience, ton calme ou ta force ». Il fallait qu’elle en ait, pour avoir été aux côtés de son mari si longtemps. Elle était plus forte qu’elle ne le croyait, plus forte que lui sans doute, lui qui venait de la supplier de rester à ses côtés. Il n’aurait pas pu la laisser partir une nouvelle fois. Il se serait brisé.

Lorsque Violet déclara sa faim, Prem sentit son coeur s’arrêter. Il se redressa brusquement sur le lit pour bondir hors des draps et récupérer sa veste « Ne t’en fais pas pour ça. Je crois qu’il y a un marché tout près d’ici. Qu’est-ce que tu veux? Viande? Poisson? Cornichons? Je vais nous chercher ça! » lança-t-il en enfilant ses chaussures, avant de s’approcher de nouveau près du lit pour embrasser Violet sur la joue. « Je ne serai pas long. À tout de suite ».

Tout comme son futur enfant ne devrait manquer de rien, Violet non plus, ne devrait jamais manquer de rien. Si elle voulait de la viande, elle en aurait. Ce n’était pas parce qu’il s’en privait qu’elle devait s’en priver aussi. Puis, si c’était mieux pendant la grossesse, il n’y voyait pas d’inconvénients. Prem retourna à l’appartement en fredonnant, insouciant, et inconscient des sombres silhouettes qui l’observaient au loin. Une fois rentrée, il posa le tout dans la cuisine, avec ce que Violet lui avait demandé et quelque chose pour lui. « Excuse-moi, je suis parti rapidement. Tu dois mourir de faim ma pauvre chérie! »

Il commençait à bien la connaître, et quelque chose lui disait qu’elle devait n’avoir mangé que très peu ces derniers jours, et bien sûr, c’était inacceptable. Jasmeet en aurait été le premier à le lui reprocher. D’ailleurs, Prem comptait lui annoncer la nouvelle dès qu’il le pourrait. Tout comme à ses parents. Ça ne serait pas prudent tout de suite de le faire. C’était une nouvelle torture, mais le moment de réjouissance viendrait. Pour le moment, il concentrait toute son attention sur Violet. « Je t’avais dis que je voulais être là pour toi... et karūbī ». En attendant de connaître son sexe, il, ou elle, serait son petit ange. Il avait déjà hâte de l’avoir dans ses bras. Prem, sourit à Violet, rayonnant et heureux de ne l’avoir rien que pour lui. « À propos de ce que tu disais tout à l’heure… Comment est-ce qu’on élève un enfant noble, dis-moi? Comment est-ce que tes parents t'ont élevé? Étaient-il sévères? » C’était, du moins, ce qu’il supposait. « C’est sans doute une idée préconçue de ma part, désolé… » N’empêche, il était curieux de savoir comment elle était devenue… celle qu’elle était devenue.

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13.05.21 3:46
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J’avais beau vouloir le contredire, cela aurait été malhonnête de ma part. Je ne pensais pas très bien penser à moi en premier. Ce n’était pas dans ma façon de raisonner. Ce n’était pas ainsi que l’on m’avait éduquée non plus. J’avais simplement appris que ce qui primait sur tout le reste était le devoir. Je comprenais en quoi cela pouvait agacer Prem. Mais, je ne le faisais pas exprès. J’étais ainsi. Il avait cependant raison sur un point essentiel. Cette grossesse était une toute nouvelle priorité. -“ Oui...” Maintenant que j’étais sûre que celle-ci n’allait pas me séparer de Prem le poid était levé. Je pouvais la vivre pleinement. J’allais m’y consacrer. Comme je l’avais toujours voulu. Mon dieu j’avais tant envie d’en parler avec Aidan…! -“Je veux faire tout ce qu’il faut.

Je riais doucement. J’avais beau vouloir la perfection dans mon monde, il y avait qu’une seule chose que je voulais pour mon futur enfant. -“ Je veux qu’il soit heureux dans sa vie. ” Si cela était possible alors je serais une mère comblée. Je ne voulais pas qu’il vive sous les pressions que j’avais ressenti en tant qu’enfant. Ce n’était pas une vie que je lui souhaitais. -“Heureux et honnête. C’est tout.” Cet enfant aurait le plus beau de nos cultures. Cela me réjouissait. J’étais presque impatiente de voir ce que cela pouvait donner.

Notre pacte était une étape importante. Il faudrait que je l’assume jusqu’au bout. Cela me faisait une peur monstrueuse. Mais au-delà de la peur, je sentais aussi que cela me faisait du bien. Je n’aurais pas pu vivre dans la privation de lui encore longtemps. -“... Pardon, de t’avoir fait attendre.” Je savais comme il en souffrait. Ce que je me détestais d’avoir fait. Je ne me considérais pas du tout comme courageuse à vrai dire. -“Je veux être avec toi.” Mes doutes, mes hésitations, n’étaient pas sur ce fait là. C’était sur la façon d’être ensemble. Nous trouverions. Je caressais son visage encore et encore. Ses cheveux. -“Je t’adore.

-“Mmmm. Pas de poisson. ” Rien que de penser à l’odeur me faisait grimacer. Pour le reste du menu, je m’en moquais un peu. Je faisais confiance à Prem. Il m’avait montré qu’il savait cuisiner. J’aimais sa cuisine. Parce qu’elle était différente de celle du cuisinier du domaine. Je lui rendais un baiser. -“D’accord, je t’attends.” Lui promettais, je alors qu’il quittait déjà la chambre. J’entendis la porte de l’appartement claquer. Le silence soudain et ma solitude furent assourdissants. Je me glissais là où il s’était étendu pour profiter de sa chaleur et de son parfum encore un peu. Le temps de mettre un peu d’ordre dans mes pensées. Je venais de promettre de ne pas rentrer au manoir. Mon Dieu…

D’abord, je devais prévenir Tommy. Il était inutile qu’il patiente en ville. Puis je préviendrais ma chère Poppy pour qu’elle ne s'inquiète pas de mon absence. Enfin, il me fallait construire mon alibi pour aujourd’hui et demain. Je me levais tranquillement. Je préparais mes répliques mentalement tout en allant dans la cuisine pour chercher une bouilloire. Incertaine des formulations, j’attrapais papier et crayon pour m'asseoir à la table et rédiger. Le bruit de la serrure retentis au moment où je terminais mes brouillons. -“Ce n’est rien! Tu as été vif comme l’éclair.” Je retournais les feuilles en lui souriant. Puis je le regardais défaire les courses. Il avait l’air tellement heureux qu’il rayonnait. Cela m’influençait. Je me sentais sourire aussi.

Je l’observais un instant avant de baisser les yeux sur le crayon de bois que je faisais rouler entre mes doigts. Il me faisait sourire. -“ Non. Tu n’as pas tort. C’est une éducation sévère. Mais, elle est équitable. Si l’on répond aux attentes tout se passe bien." Acquiesçais-je calmement. Ce qui n’était ni bien ni mal. Je ne m’en sentais pas malchanceuse ou heureuse d’ailleurs. C’était normal. La noblesse était une sphère qui était exigeante. Nous devions en connaître les us, les coutumes, les lois explicites et implicites. Donc, il fallait une certaine rigueur. Nous devions être attentives et sérieuses. -“Les parents participent peu à l’éducation. Ce n’est pas ce que l’on attend d’eux. Je les ai peu vu avant mes quatorze ans. Ce sont surtout les nourrices et les précepteurs qui étaient là. J’ai été élevée par beaucoup de monde. ” Donc enfin de compte par personne en particulier. Chacun d’eux arrivait avec leur compétence. Une fois qu’elle était transmise, ils s’en allaient. -“Le but est qu’on soit capables, voire douées, en tout ce que l’on entreprend. J’ai eu droit aux meilleurs. ” Cela pouvait passer pour de la vantardise. Je m’en rendis compte. -“Je veux dire qu’on m’a formée pour être une femme de la haute société, tout de suite. J’ai dû apprendre beaucoup de choses pour assumer ma position d’héritière.” Il n’y avait pas de place pour autre chose. J’avais eu le droit à l’équitation parce que c’était dans nos codes. La danse avait été une obligation de base. Mais, je n’avais jamais été au cinéma par exemple. -“ J’ai passé le plus gros de ma scolarité en pensionnat. On est rapidement studieuses. Pour ne pas être humiliée ou privée. Heureusement que j’ai été assez bonne élève rapidement. ” J’avais un souvenir aigre des punitions, des rabaissements. -“Je ne suis pas certaine que ce soit la meilleure méthode pour tout.” Lui disais-je, avec mon peu de recul sur mon enfance. Je lui adressais un regard mi amusé mi désolé. Ça n'avait rien d'un conte de fée de grandir en tant que Princesse.

Je me levais pour aller chercher la théière et une tasse pour le servir. J’écoutais le son de l’eau couler. Je me souvenais des leçons pour apprendre à préparer une réception. J’avais dû négocier longtemps pour aller en études dans une école privée et non à la maison. J'en profitais aussi pour effleurer sa main. -“ Et toi ? J’imagine que tes parents ont été présents au contraire ? Tu es allé en école ? ” C’était là aussi des présupposés. J’étais curieuse qu’il m’en parle à son tour. Je passais dans son dos, caressant ses cheveux au passage. Je ne pouvais m'en empêcher. Je revenais à la chaise.

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Violet Hanovre Hadid
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Prem Hadid
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Il avait choisi de préparer un simple curry. L’un pour Violet avec du poulet, et l’autre pour lui, avec du paneer. Ça avait l’avantage d’être vite fait, et d’être assez nutritif. Après avoir mis tous les ingrédients pour la sauce dans une casserole, il n’y avait plus que le riz au jasmin à cuire. Des arômes de curcuma, de gingembre, de cumin et de cardamome emplirent rapidement la cuisine du petit appartement, tandis que Prem écoutait Violet lui raconter la façon dont elle avait reçu son éducation. Le journaliste était toujours attentif à ceux et celles qui prenaient la peine de satisfaire sa curiosité, ou qui se confiaient à lui, d’autant plus lorsque c’était Violet. Même s’ils ne s’étaient rencontrés qu’il y a six mois, Prem espérait pouvoir encore apprendre d’elle dans dix, ou vingt ans, et même plus. Son enfance l’intrigait sincèrement, et il n’eut pas tort en supposant qu’elle devait avoir été bien différente de la sienne.

Prem plissa d’abord les lèvres, comprenant mieux d’où lui venait cette propension à vouloir exceller dans tout ce qu’elle entreprenait. «Répondre aux attentes» sonnait plus comme «ne faire aucune erreur», ce qui, pour un enfant, était impossible. Ainsi, ce n’était pas ses parents qui l’avait éduqué, mais des nourrices et des professeurs experts dans leur domaine. Prem la rassura : « Non, tu as raison. Tu as eu droit à la meilleure éducation qui soit. Académique en tout cas ». Dieu sait combien de gens n'ont pas cette chance. La majorité des gens. Violet le reconnaissait, et toutefois, Prem abondait dans son sens. Ça ne voulait pas dire qu’il s’agissait de la meilleure méthode pour tout. De son point de vue, son enfance ressemblait plutôt à une formation. « Et bien… » dit-il, hésitant « ça me semble plutôt strict, comme façon de faire ». Désolé de toute la pression qu’avait dû ressentir sa pauvre chérie, Prem posa sa main sur son épaule pour la presser doucement, compatissant. Il était plus prudent dans ses paroles que lors de leur dernière rencontre, où Violet lui avait reproché son mauvais jugement de ses semblables, et du monde dans lequel elle vivait. Prem avait beaucoup de choses à reprocher aux aristocrates et à la classe noble, mais par égard pour Violet, il se le réserva. « Est-ce que tu crois que tes parents voudront faire connaissance avec leur petit-enfant? »

Se retournant pour terminer et servir le curry, il embrassa Violet sur la joue lorsqu’elle lui apporta son thé « Merci… et bon appétit », dit-il en la rejoignant à la table. Puisqu’elle avait si bien assouvit sa curiosité à propos de son enfance, il n’était que naturel qu’il lui rende la pareille. « Mes parents étaient présents oui, mais pas qu’eux! La communauté était une sorte de grande famille, et j’ai été élevé aussi par eux. Le temple est comme une seconde maison pour moi. Et Jasmeet est un peu comme un oncle, même si ont ne partage aucun lien de sang. Même chose pour sa femme, qui est professeure de musique. C'est elle qui m'a appris à jouer de la sitar », expliqua-t-il en commençant à manger.

« Mes parents pouvaient parfois être stricts, mais je n’étais pas un enfant sage » expliqua-t-il, un sourire espiègle sur les lèvres. « Un groupe d’élèves blancs prenaient plaisir à martyriser et intimider les élèves de couleur, à l’école où j’allais, enfant, et l’administration s’en lavait les mains. Moi, comme j’absorbais les textes du Granth Sahib comme une éponge, et qu’il y était clairement indiqué que tout sikh doit se défendre contre la persécution, je me retrouvais souvent dans ses bagarres ». Ce n’était que plus tard qu’il avait réellement compris le sens du texte, lorsque sa mère l’avait grondé et puni sommairement, en le privant de dessert… Que son père allait lui filer en douce dans sa chambre, en lui disant combien il était fier de lui. « Ça a sans doute forgé mon caractère, mais j’aurais préféré ne pas avoir eu à confronter ce genre de personne ».

Il avait fini par combattre l’ignorance avec ses mots, ses articles, plutôt qu’avec ses poings. Tout de même, cela restait parfois difficile à supporter, surtout pour un enfant. Il ne souhaitait pas cela pour le sien, et pourtant, ce serait peut-être à prévoir… Même s’ils lui donnaient un nom tout à fait anglais, même s’ils lui donnaient le nom de sa mère. Hanovre. C’était mieux qu’Hadid… Mais impossible qu’il soit aussi pâle que Violet. Lorsque cela devrait arriver, Prem n’avait aucun doute que Violet serait la première à défendre leur enfant. Elle l’avait déjà défendu auparavant, même dans des situations délicates, comme avec Blakemore. Prem, redevenu silencieux, bu une gorgée de son thé, pensif. « Je me demande comment il sera… notre petit ange ».

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Prem Hadid
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Violet Hanovre Hadid


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Parce qu’il ne condamna pas les miens sans appel, je me sens plus détendue. Plus libre aussi de faire un retour critique que mon expérience. Pour en avoir discuté avec d’autres héritiers je savais que j’avais eu le droit à une éducation particulièrement exigeante. Particulièrement dure. Iris n’avait pas eu exactement la même éducation que moi d’ailleurs. Puisqu’elle était la cadette, elle avait eu le droit à plus de largesse. C’était exactement ce que m’avait expliqué Swan. -“Rien à voir avec ce que racontent les contes ou les médias.” Je levais les yeux sur lui en sentant sa présence dans mon dos. -“Pourtant j’ai résisté. … A ma façon. ” J’avais eu des actes de rébellion. Suffisamment fort pour que mon père doive quitter la neutralité. Je me souviens comme j’avais les jambes flageolantes en remontant le couloir au bout duquel se trouvait son bureau. -“ Mais dans ce monde, la demie-mesure ne sert à rien.” Aujourd’hui, je comprenais mieux Rose et Pearl. Je comprenais pourquoi elles avaient fini par prendre une position radicale. -“Je crois que c’est ce qui va nous perdre… Les perdre.” Me reprenais-je doucement alors que je me rappelais la promesse que je venais de faire.

Sa question me serra méchamment la poitrine. -“ Non. ” Mon père aurait certainement eu la démarche. Malheureusement ma mère et surtout ma tante seraient les garantes de la bienséance, des règles de l’honneur. “ Ils voudront au contraire nous ignorer.” Un enfant né hors mariage était un blasphème, une honte. -“En plus tu es Travalliste.” Prem était en fait l’incarnation de tout ce que les parents ne voulaient pas voir, un roturier, journaliste, socialiste… indien. J’eu un frisson en repensant aux remarques glacées de ma mère sur d’autres nobles. Ces femmmes plus ou moins bien dotées qui avaient épousé un homme de couleur, ou inversement. “ Il faut que j’y réfléchisse. Peut être que le mieux pour nous est que j’abdique. Avant qu’ils me coupent de mes droits de succession. ” Jusqu’à notre histoire, je ne m’étais jamais posé ce genre de questions. Je devais prendre le temps d’en parler avec Peter et l’avocat de Tyrgan. Nous devions évaluer la situation dans son ensemble. -“Tout ce que je veux c’est que vous soyez épargnés.

-“Je comprends mieux pourquoi tu les aimes autant. Ça a l’air d’avoir été une enfance chaleureuse.” Je lui rendis un coup d’oeil amusé. Je n’avais aucun mal à l’imaginer tenir tête à ses parents. J’étais bien placée pour savoir que Prem Hadid est une personne qui sait ce qu’elle veut. Son histoire me laissait silencieuse. C’était à son contact que je comprenais ce qu’était le racisme. Je ne m'étais jamais projetée avant. Ou alors de façon trop superficielle. Qu’allait-il en être pour cet enfant ? Je n’avais vu que la beauté de son métissage. La force de notre passion dans les gênes. Je ne voulais pas que mon enfant soit une victime. Par mon égoïsme, je le condamnais déjà à être un paria chez les miens. “Est ce que ta communauté acceptera un enfant métisse ? ” Je repoussais doucement mon assiette. Je sentais que mes entrailles se nouaient de nouveau. Je sentais mon bonheur fondre sous un déluge de questions. “... Et s’il n’a sa place nulle part ? ” Me demandais-je tout haut, un peu inquiète. Je n’en revenais pas que la société dans laquelle je suis née puisse condamner un être que je considérais d’or et déjà comme merveilleux. Mais comment avais-je pu passer à côté de tout cela ? En vivant sur la même île que Prem ?

Je devais me reprendre sur le champ. Ce n’était pas à moi, à nous, de nous sentir coupable. Devais-je donner du poids à des personnes qui n’étaient pas capables de voir la beauté pour ce qu’elle était ? Il fallait que j’inverse la perspective. Mais, tout de même, nous ne lui facilitons pas la tâche. -“Il sera beau, fort, indépendant.” Affirmais-je tant pour conforter mon journaliste que pour éradiquer mes hantises naissantes. “Je veux qu’il ait une vie belle… ” Lui disais-je même si je comprenais que ça n’allait pas être évident. J'appellerais Parrain et Amélia. Après tout, eux avaient très bien sû comment vivre en dehors de la cour. Mieux encore, comment se moquer des stéréotypes. Ils sauraient me conseiller.

Mais, peut-être que pour que cet enfant soit en paix, le mieux serait de l’élever loin de toutes ces difficultés. C’était une possibilité. Je devais ouvrir mon esprit. J’allais devenir mère. “ Est-ce que tu penses qu’il serait plus respecté en Inde ? ” Je ne savais pas grand-chose de ce pays. Je ne faisait qu’en rêver. Mais ils y auraient une partie de leur histoire tous les deux. Quitte à être une paria à la face du Royaume, je pouvais bien envisager l'exil. Ou bien était-ce seulement l’effet de ma peur ? Pour la première fois de mon existence je me m’étais à regretter mes origines. J’en avais honte même. Pire, j'avais honte d’en avoir honte. Je sentais des larmes qui voulaient revenir sur mes cils. -“... Dis moi que tes parents seront heureux eux ? Au moins eux ? ” Lui murmurais-je en venant entrelacer mes doigts avec les siens. Que je sois répudier était difficile. Mais si c’était des deux côtés tout cela me paraîtrait impossible. -“Pardon, je suis nerveuse. Si je n’étais pas noble tout serait plus simple. Pardon… ” Mais je n'arrivais pas à regretter, même maintenant.

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Prem Hadid
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Son coeur se serra pour elle, en apprenant que ses parents ne voudraient pas connaître leur descendance. « Je suis désolé », dit-il, d’une voix muette. Désolé et amer de savoir que dans leurs yeux, leur petit ange ne serait rien de plus qu’un bâtard ne méritant aucune attention ou gentillesse de leur part. Sentant la colère gronder au fond de sa poitrine, Prem expira lentement. Violet savait déjà ce qu’il pensait de ses parents… Il avait naïvement espéré qu’ils puissent changer d’avis sur lui, sur la décision de Violet, en sachant qu’ils seraient grand-parents. « Fais ce qui te semble le mieux, ma chérie ». Prem lui serra doucement la main. Il était avec elle de tout coeur. Il ne pouvait s’imaginer ce qu’elle ressentait, et la crainte de devoir renoncer à tout ce à quoi elle s’était préparée, durant toute sa vie. Elle le lui avait dit : elle avait été élevée pour ça. Maintenant, il espérait que le stage en Écosse, son projet de haras, et le bébé puissent lui apporter un sens nouveau. Plus que tout, Prem craignait qu’elle regrette un jour sa décision. Il savait que le choix était difficile, maintenant qu’il le comprenait mieux.

Ses parents à lui étaient certainement différents. Évidemment, ils avaient eu d'autres genres d’attentes envers lui, mais jamais ils n’avaient exigé la perfection. « J’ai eu une enfance heureuse », accorda Prem. « Je n’ai jamais manqué de rien, et mes parents m’ont donné des valeurs que je souhaite transmettre ». Le partage, l’égalité, l’amour de son prochain. Ils avaient été insistant là-dessus, jusqu’à le gronder et s’énerver contre lui lorsqu’il manquait à ses devoirs aux cuisines du temps, pour aller trainer avec des potes, durant son adolescence. Enfin, tout ça serait à discuter avec Violet, le moment venu. L’inquiétude de Violet était ailleurs. « Un métisse?... Je crois bien oui, mais... Je ne connais personne qui se soit marié hors de la communauté », admit-il. Les mariages entre sikh et hindou étaient plus fréquents et plus acceptés ici qu’en Inde, mais tout autre relation était plus rare.

En voyant sa douce chérie repousser son assiette, Prem leva les yeux vers elle. Il se gratta la joue, en réfléchissant à ce qu’elle disait, son anxiété commençant à le gagner lui aussi. Et s’il n’avait sa place nulle part? Et si l’identité si différente de ses parents l’empêchait de trouver la sienne? C’était quelque chose auquel il n’avait pas pensé, et Prem ne sut pas lui répondre. Le racisme, la discrimitation, pouvait-elle être pire? Trop pâle pour l’un, trop foncé pour l’autre? Soudainement, lui non plus n’avait plus faim, et il reposa sa fourchette. « Une belle vie, oui… » répéta-t-il, le regard lointain.

Il ferait tout pour lui donner la meilleure vie possible. Lui et Violet en étaient capables. Si personne d’autre ne voudrait de lui nulle part, leur karubi chéri aurait toujours ses parents sur qui compter, peu importe où ils choisiraient de l’élever. « L’Inde? » demanda-t-il, surpris « Je ne sais pas. Ils ont d’autres problèmes là-bas. Les castes surtout, la corruption, la violence. Puis… certains ne voient pas les Britanniques d’un bon œil ». Inutile de lui expliquer pourquoi. Malgré l’état des choses ici, Prem se sentait plus rassuré d’élever son enfant ici qu’en Inde. Particulièrement si c’était une fille. Un frisson lui parcouru l’échine en se souvenant de certains récits de jeunesse de sa mère. Ses parents n’avaient pas émigré ici pour rien.

Violet vint enchâsser ses doigts aux siens. Ce petit geste le sortit hors de ses tourments et de ses inquiétudes. En regardant Violet, son coeur se serra à nouveau, en la voyant retenir ses larmes. Leur angoisse ne partirait pas bientôt. Sans doute en avaient-ils encore pour des mois, des années… Peut-être étaient-ils condamnés à toujours s’inquiéter. Prem inspira, cherchant à retrouver le sang-froid qui l’avait quitté. « Mes parents seront ravis, je te le promets. Jasmeet et sa femme aussi. ». Il y avait au moins une certitude, dans tout leur questionnement, et il réussit même à sourire en coin. Rapprochant sa chaise de la sienne, Prem posa une main douce sur la joue de Violet. « Ne t’excuse pas. Moi aussi, je suis terriblement nerveux. Si je n’étais pas roturier et Indien, tout serait plus simple ». Il se pencha pour embrasser sa joue qu’il ne couvrait pas de sa main. « Nous n’avons pas choisi d’être ça, mais on s’est choisi tous les deux. C’est tout ce qui compte. Je t’aime… »

Prem se pencha à nouveau vers elle pour capturer sa bouche de ses lèvres. D’abord doux, son baiser se fit plus ardent, et sa main glissa le long de sa taille, et se posa sur la courbe de sa hanche. La petite flamme qu’elle avait allumée tout à l’heure, avant qu’elle lui annonce la bonne nouvelle, grondait toujours au fond de son ventre. Cela lui semblait s’être passé il y a une éternité déjà, mais même après des semaines et des mois sans la voir, Prem était convaincu que, tant et aussi longtemps que Violet voudrait de lui dans sa vie, cette petite flamme qui enflammait si vite tout son corps ne s’éteindrait jamais. Il transporta sa main jusqu’au creux de ses reins, et ses lèvres jusqu’à son cou, tout près de son oreille pour murmurer, le souffle chaud « Si tu n’as plus faim, allons prendre une douche, tu veux bien?... »

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Prem Hadid
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