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[CLOS] Now breathe. Ft. Prem
Violet Hanovre Hadid


Now breathe.

Ft Prem Hadid


Ne plus me réveiller pour aller au hara me faisait encore un drôle d’effet. J’ai encore l’impression que je suis en retard quand j’ouvre les yeux, le matin. Il me faudrait quelques jours de plus pour m’accoutumer aux nouveaux horaires. Nous avions convenu de baisser progressivement le taux horaire et à étirer la formation sur septembre. Selon, bien entendu, la façon dont allait se dérouler le dernier trimestre. Je n’en étais qu’au cinquième mois. Pour l’instant, nous n’en savions rien. Pour être tout à fait honnête avec toi, même si j'adorais ce stage, je m’en détache un peu. J’apprenais maintenant à vivre chaque jour, l’un après l’autre. Comme il venait.

C’était une expérience en soi. Tout comme le fait de vivre ces journées pleines et entières avec Prem. Après la vie quotidienne, avec quelqu’un comme Edward, c’était un autre monde. Pour commencer Prem communiquait. Nous parlions de tout. Cela me faisait du bien. Enfin, parfois c’était difficile, oui. Mais c’était sain. Nous ne nous étions pas ou peu disputés tous les deux. Chacun de nous faisait de son mieux pour que ça n’arrive pas. J’étais impressionnée par notre capacité à conserver le calme. Je crois qu’une part de moi se demande encore, au fond, combien de temps la paix peut tenir. Ce qui n’est pas très juste pour Prem, le pauvre. Je devais donc réapprendre à me faire confiance. Ce qui ne devait pas être aisé pour lui non plus. Edward m’avait appris la méfiance.

Je n’avais aucune nouvelle de lui. Un mois sans un seul mot. C’était la plus longue période qu’il ne m’avait accordé. Un silence qui posait question. Les lettres d’Iris me parvenaient environ tous les dix jours. Donc je savais bien ce qui se passait. Comment, il justifiait le fait de ne pas venir me voir ici. Je savais qu’il préparait son mordant. Je le savais bien. Mais je ne voulais pas y penser. Cela me faisait trop peur, quand j’imaginais ce qu’il allait faire. Je ne peux plus cacher que je suis enceinte. NI que j’avais un amant. Prem et moi étions côte à côte partout. La presse Écossaise ne m’avait pas encore dénoncée. Je ne savais pas à quel miracle cela tenait ? Tyrgan leur avait-il fait un accord ?

Peu importe, mon monde se résumait à ce qui se passait sous ma peau. Il était formé et assez vif pour bouger. Je sentais sa vie en moi. C’était plus important que tout ce qu’il pouvait se passer à la coure. Six kilos de plus, une vessie capricieuse, un esprit à fleur de tout, faisaient de moi une femme en pleine métamorphose. Je ne comprenais pas toujours ce qui se passait. Pourquoi telle situation me perturbait. Pourquoi j’avais envie, ou pas envie. Moi qui savait si bien me tenir, je lâchais de plus en plus prise.

Nous avions rendez-vous à 10h00 avec le docteur Kay. Nous étions inscrit au cours de préparation prénatal. Prem et moi. J’avais repoussé le moment de me doucher jusqu’à l'extrême limite. Maintenant, j’étais totalement perdue à l’idée de choisir une tenue. Nous allions faire des exercices de respiration. Quel vêtement convenait le mieux pour faire cela ? Je n’en avais aucune idée. Je n’aimais pas les habits de femme enceinte. lls étaient informes et aux couleurs pauvres. Je voulais être élégante. Ce qui me posait des vrais soucis entre confort et coquetterie. -“Eh bien zut, j’irai en sous-vêtement. ” Soupirais-je en délaissant une autre robe à fleurs.

Le chant des oiseaux venaient accompagner l'air qui passait au poste de radio. J'inspirai doucement pour apaiser mes épaules. Je posais ma main sous mon ventre, là où je sentais une de ses mains. Je souriais à l'ange sous ma peau. -“ Toi aussi tu trouves qu’il fait trop chaud pour porter ces hideuses robes. Mmmm. ” Je massais doucement la zone, en allant une fois de plus vers le placard, chantonnant l'air de musique pour nous deux.

-“ Prem ? ” J’allais devoir aller aux WC encore. J’inspirais lentement pour évacuer l’envie dans un coin de ma tête. Sa présence était le seul élément calme de cette chambre. Je pouvais sentir son parfum de loin. Je pouvais deviner son humeur à sa façon de marcher. -“Est-ce que tu as vu ma robe blanche ? Celle avec la dentelle bleue au col ? ” Je lui adressais une petite moue. Je sais bien que pour lui c’était un point de second ordre. Mais j'aimais beaucoup Fiona. Je ne voulais pas lui manquer de respect. J’étais fière de porter une vie, oui, mais je ne me sentais pas très à l’aise non plus avec ces changements. Je n’avais jamais été aussi grosse de ma vie. Aussi fatiguée par le moindre effort. Je voulais être plus dynamique.

-“ Pourquoi est-ce que tout à l’odeur de pain grillé ? ” Rien que d’en parler me donnait envie d’en manger maintenant. Je tendis la main pour que Prem la prenne et je le tirais lentement vers moi. Qu’il vienne là, tout près de nous. Je posais mon front contre son épaule. Je détestais être dans cette humeur capricieuse. Je n’aimais pas être capricieuse devant lui. Je savais qu’il n’aimait pas les gens ainsi. J’avais mal dormi. Mes rêves avaient été sombres. Ils avaient été plein de sang et de drame. Je me sentais entre rêve et réalité. J’avais même un peu de mal à respirer normalement. Sauf là, quand je pouvais sentir sa chaleur réconfortante contre mes épaules. -“Et si je devenais si grosse que je ne pouvais plus me lever toute seule… tu me trouverai encore jolie ? ” C’était une question puérile. J’en étais consciente. Mais mon amour pour lui était cimenté à mes tripes. Je n’étais pas sûre de savoir lui plaire pour toujours. J’avais peur que cette période lui montre tous mes défauts. Qu’il regrette de s’être mis dans la panade avec une baronne sans avenir. Bon sang, mais comment allais-je tenir encore quatre mois ?

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Violet Hanovre Hadid
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Prem Hadid
Now breathe ft. Violet
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Assis devant le petit bureau d’écriture posé près de la fenêtre, Prem rédigeait une lettre à sa mère. Il essayait de lui donner des nouvelles chaque semaine, puisqu’elle ne pouvait pas faire elle-même le voyage. Son père encore moins. Prem aimait les moments où il pouvait s’asseoir ici, devant ce bureau, et raconter comment la semaine s’était déroulée. Par exemple, qu’il était devenu l’heureux propriétaire du permis, ou qu’il avait joué de la sitar à Violet jusqu’à ce qu’elle ne s’endorme, ou encore que cela faisait bientôt deux mois qu’il partageait son quotidien avec Violet. Maintenant, n’imaginait plus être éloigné d’elle, ni devoir être séparé à nouveau. Son mari n’avait pas daigné communiquer avec elle et ç'aurait été la goutte de trop qu’il ose le faire.

Les carnets de Violet l’aidait beaucoup à comprendre certains aspects de cette magnifique femme dont il était amoureux. À comprendre également certains côtés de personnalité. La petite lueur d’inquiétude dans ses yeux bleus quand il parlait d’un sujet sérieux, ou l’adorable petite moue qu’elle faisait lorsqu’elle lui demandait quelque chose. Prem ne voulait pas admettre qu’il se sentait fondre à chaque fois, car il ne pourrait plus rien lui refuser. Sans doute y aurait-il toujours des désaccords entre eux. Si ceux des dernières semaines avaient été vite réglés, Prem s’inquiétait que cela ne durerait pas. Lorsque l’été ferait place à l'automne, lorsque Violet terminerait son stage, et lorsqu’il retournerait travailler…

La voix de Violet qui l’appelait le sortit de sa torpeur. Il se leva pour la rejoindre dans leur chambre, et haussa les sourcils en la voyant toujours uniquement vêtue de ses sous-vêtements. « Hum. Oui chérie? » Il jeta un œil à la robe fleurie abandonnée près de la commode. Qu’est-ce qui clochait avec cette robe? Elle lui semblait jolie pourtant. Dans ce genre de situation, Prem regrettait qu’Oscar ne soit pas là pour l'aiguiller sur les subtilités de la mode. Comment une femme aussi élégante que Violet avait été séduite par lui, qui ne portait que des vêtements de couleur unie? Et voilà qu’elle refaisait son adorable petite moue… Prem s’efforça de ne pas sourire « Sur la corde-à-linge je crois » dit-il en regardant à l’extérieur. « En train de sécher
au soleil
». Il est vrai que cette robe lui allait terriblement bien, mais il n’était pas certain qu’elle soit la plus confortable pour les exercices de respiration.

Prem leva le nez pour essayer vainement de sentir l’odeur de pain grillé. «… Peut-être parce que tu as faim? On peut manger quelque chose avant de partir si tu veux? » Il ne voudrait pas qu’elle se rende au rendez-vous le ventre vide. En voyant Violet tendre la main vers lui, Prem sourit en coin. Il tendit obligeamment la sienne, et marcha jusqu’à elle. Le nez dans ses cheveux, il frotta doucement son dos. Sa chérie vivait un tourbillon d’émotions. Pour elle, il aurait voulu être aussi solide qu’un rocher, mais lorsqu’il l’entendait respirer avec peine, ou quand ses cauchemars l’empêchaient de dormir, Prem sentait l’inquiétude lui nouer les tripes. Il ferma les yeux. Il se mit à bercer doucement Violet dans ses bras, au rythme de la musique qui jouait à la radio, comme deux amants dans un slow. Peut-être cherchait-il à se rassurer lui-même, en plus de Violet.

Malgré tout, la question que lui posa Violet le fit lever les yeux au plafond, tout en lui arrachant un sourire. Il recula pour la regarder dans les yeux « Est-ce que tu insinues que je suis quelqu’un de superficiel, Violet Hanover? » demanda-t-il, sur un ton faussement accusateur. « Tu es belle Violet. La plus belle. Mais ce n’est pas pour ça que je t’aimes. Enfin. Pas que pour ça… Et puis tu n’es pas grosse. Tu es enceinte. Saches que si notre rendez-vous n’était pas dans une demi-heure, je suis certain que je t’en aurais trouvé moi, des exercices… » dit-il en zyeutant leur lit, un petit sourire provocateur sur les lèvres. « Je tâcherai de te dire plus souvent que tu es belle, d’accord? »

Après avoir déposé un baiser sur son front, Prem s’écarta d’elle pour s’approcher de la commode. « Tu devrais mettre quelque chose de confortable ma chérie. Je sais que tu n’aimes pas les vêtements de maternité, mais tu y serais plus à l’aise pour faire les exercices, non? » Prem ne savait pas quel genre d’exercice il s’agissait, mis à part qu’ils étaient liés à la respiration. Dans tous les cas, elle pourrait mieux bouger dans des vêtements pensés pour sa condition. « Prends un de mes t-shirts, si tu ne sais vraiment pas quoi mettre. Et puis vaut mieux arriver à l’heure qu’arriver coquette, mais en retard » dit-il en regardant sa montre. D’ailleurs, il avait insisté le matin même pour conduire. Si Violet pouvait manger ou simplement se reposer le temps du trajet jusqu’au bureau de Docteur Kay, ça pourrait lui faire un peu de bien.

Alors qu’il allait rejoindre les escaliers pour descendre à la cuisine, Prem rebroussa chemin, et retourna voir Violet. L’épaule appuyée contre l’encadrement de la porte, il regarda Violet, l’air hésitant « Dis… est-ce que ça te manque, les bals, les soirées, les dîners, et tout ça? » Tout ce qui se déroulait au manoir, en fait. Elle avait évolué dans un environnement bien différent du sien, où recevoir des invités était plus coutumier que chez lui. Plus grandiose, en tout cas, et il se demandait si l’ambiance de la cour lui manquait, d’une certaine manière. Il avait eu la nette impression, durant le gala bénéfice, que Violet était dans son élément, à ce moment-là. Et contrairement à lui, Violet était une figure publique. Une figure populaire en plus. Autant pour la noblesse que pour le public.

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Prem Hadid
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30.07.21 4:38
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Violet Hanovre Hadid



Now breathe.

Ft Prem Hadid


Je me demandais si j’avais envie de ce pain-griller, si j’avais faim ou pas ? J’associais cette odeur chaude au lit. Ce lis dans lequel j’avais envie de retourner. Pour me lover contre lui pendant qu’il continuerait à frictionner mon dos, comme il le faisait là. -“ Je n’ai pas tellement faim, non. ” Je devenais sensible à tout ce qui était lié aux repas. Mon estomac était en train de devenir un maître. Je ne pouvais rien avaler sans que mon corps me signale ce qu’il était près à me concéder.

Je me reculais moi aussi d’un pas. -“ Non… Je ne veux pas dire cela, chéri. ” Me confondais-je tout de suite. Prem Hadid n’avait rien de superficiel en lui. Je l’adorais aussi pour cela. Je savais qu’il ne me disait pas cela avec méchanceté. Il ne maniait pas l’ironie comme Edward. Il n’était pas moqueur comme pouvait l’être mon père non plus. Je ne voulais pas, que dans la dérision se glissent des incompréhensions. C’était une chose dont j’avais trop souffert. Mais, je ne niais pas que s’entendre dire que son amoureux vous aime, encore, même avec ce ventre et ses sensibleries. Cela me faisait du bien. Le commentaire qu’il fit sur nos ébats me projetait dans d’autres considérations tout de suite. -“ Ah! ” J’aurai pu prétexter une mauvaise nausée. Retirer ce soutien-gorge désagréable et savourer la chaleur des mains de Prem… -“ D’accord oui. Tu me montrera ces exercices aussi… ” Je venais vers lui, posais mes mains sur ses épaules. Je prenais son doux baiser, apaisée de mes angoisses et l’esprit bien plus frivole maintenant. Il était magicien…

J’acceptais de passer un de ses hauts avec un affreux pantalon élastique. Il était confortable, mais sa coupe était ratée. Pour ne pas changer une quatrième fois d’avis, j’évitais mon reflet dans le miroir en partant. -“ Tout de même, je vais appeler l’ami tailleur de Mère. Je voudrai au moins une jolie robe pour l’automne.” Il pourrait me faire une commande. Je ne devais pas être la seule aristocrate qui avait remarqué l’absence d’élégance dans le domaine. Franchement. Je cherchais une jolie couleur, lorsque mon beau chéri fit volte-face.

Je m’arrêtais donc moi aussi. Qu’il était mignon là, accoudé à la porte. -“ Oui ? ” Je le regardais. Si charmant. J’étais prise de court. Il ne m’avait pas encore parlé de ça. Je n’avais pas une fois abordé ce sujet de mon côté. -“ Certaines choses me manquent oui. ” Depuis que j’étais allée à l’enterrement, ma présence était connue de certains cercles. On m’avait fait parvenir des invitations. -“ Les bals, la danse. ” Je ne les avait pas ouvertes. Elles attendaient dans l’un des tiroirs. Si je répondais à une seule, je savais que j’aurai passé l’été à vagabonder d’un manoir à un autre. -“ Mais j’aime mieux que l’on soit tranquilles, ici. C’est ce que l’on avait dit ! Et puis… je ne vais pas aller montrer mon ventre dans la bonne société écossaise. ” Avant de reprendre la descente, je suggérais l’air de rien. -“ On pourrait se faire une soirée dansante… en amoureux.

Je ne pris qu’un bon verre de jus de poire pressé, rechignant au reste. Nous n’avions plus trop de temps pour le reste. Prem était au volant ce que je trouvais agréable. Assise près de lui, je l’observais conduire, sans rien lui dire. Il était aussi perfectionniste que moi. Il se reprit seul. -“ Mmm. Je devrai commencer à regarder le matériel pour le bébé dans la voiture. ” Une professionnelle aurait tout acheté à notre place, si j’avais été avec Edward. Je ne m’étais donc jamais posé de questions. -“J’ai fini l’étude sur le portage. ” Je n’arrivai plus vraiment à lire de la fiction. Mais je lisais des choses à propos de la maternité, de l’enfantement.

C’était un domaine inépuisable d’autant que je voulais comparer les techniques anglaises et indiennes. Pour une fois, les deux se mettaient d’accord concernant le porté de bébé. -“ C’est intéressant. Tu te souviens si ta mère faisait du portage pour toi ? On devrait lui demander. Ils donnent un tas d'avantages. Le portage réduit les risques de dépression du post-partum, parce qu’on est moins à l’écart. La présence sur soi du bébé facilite la stimulation hypophysaire, celle qui est favorable à l’allaitement. ” Je lui parlais aussi de l’effet sur la colonne vertébrale de la mère, le contact favorisé avec le père, les études sur la sociabilité du bébé, sa réactivité. -“ … Ma mère a fait une dépression pour chacune de nous. ” Sur ce point personne n’était d’accord pour dire si cela était génétique, chimique, social… On ne savait pas. Mais, je ne voulais pas vivre une telle expérience. Cela me faisait un peu peur d’ailleurs. -“ Je pense que je vais en parler avec Madame Kay. ” Le docteur était une femme très à l’écoute.

J'aspirais en arrivant sur le parking. Je n’avais toujours pas trouvé l’envie de faire un effort. Je me détachais pour aller me penchais vers lui. Je calais mon nez contre sa joue. -“ On déjeunera dehors ? ” J’avais très envie de m’étendre dans l’herbe et d’écouter les oiseaux en m’endormant près de lui. J'étais dans un esprit de paresse ce jour-là. Je n’en éprouvais aucune culpabilité. Je crois que tant que Prem m’encouragerait en ce sens je n’aurai pas de scrupule.

-“ DOC KAY: Bonjour Violet. Bonjour Prem. ” Le Docteur Kay était aussi souriante que d’habitude. Elle refermait la porte derrière nous. Je déposais mon sac sur un fauteuil. Je la sentais poser une main sur mon épaule en passant pour aller faire le cercle de tapis de sol, dans l’espace de travail. -“ Comment allez-vous depuis la semaine dernière ? ” Je laissais Prem répondre pour lui. Je me posais sur l’un des tapis, en tailleur, avec le dos droit. Je ne me sentais pas moi-même dans cette tenue mais je prenais sur moi pour ne rien montrer. -“ Alors au calendrier aujourd’hui, nous allons travailler le souffle, la respiration. C’est important pour vous trois. ” Je l’observais s'asseoir au sol avec la grâce d’une ballerine. Comme j’aimerai être dans sa forme physique au même âge! -“Prem, vous m’avez parlé de la méditation. Vous allez retrouver des exercices assez proches. Si vous voulez en partager certains avec nous n’hésitez pas. ” Je posais mes yeux sur mon doux journaliste. Plus d’une fois, je l’avais regardé à la dérobée pendant ses séances de yoga. Il était d’une sérénité et d’un calme impressionnants dans ces moments. Cela le rendait aussi très beau dans la lumière écossaise. Enfin, tous l’enbelissait. -“ Parlez moi de votre respiration.

-“ J’ai un bon souffle naturellement. J’ai fait de la danse pendant des années et de l’équitation, ça m'a aidé. Mais depuis que j’ai ces kilos en plus c’est plus compliqué. Je m'essouffle assez vite. Pourtant Prem m’économise les plus gros efforts… ” Ajoutais-je parce que cela me semblait important de montrer l'équité que nous tentions de maintenir dans notre jeune couple. -“ Je ne veux pas devenir impotente. ” Jour après jour, je comprenais mieux dans quelle situation a vécu mon amoureux pendant sa convalescence. Une empathie qui me permettait de me rendre compte que j’avais pu être maladroite et peut-être surprotectrice avec lui. Doucement, je venais poser ma main sur la sienne sans dire un mot. J’écoutais Fiona nous expliquer pour quelles raisons naturelles mon corps se fatiguait plus.

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01.08.21 19:20
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Prem Hadid
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Évidemment, si Violet avait porté l’enfant d’Edward plutôt que le sien, tout le Royaume-Uni le saurait déjà, des Orcades à Cornouailles. Prem n’osa pas préciser davantage sa question, ou plutôt, n’osa pas la rectifier. Même lorsque Violet aurait accouché, serait-elle toujours le bienvenu dans ces bals, ses danses? Serait-il le bienvenu, lui? Ça, il en doutait. Elle avait une vie sociale riche, et Prem craignait que leur relation ne l’en prive, ou ne l’enferme, et qu’elle le lui reproche un jour, ou qu’elle le regrette. Prem inspira lentement et hocha la tête, les bras croisés sur son torse, pensif. « Pourquoi pas… mais je ne suis pas un très bon danseur ». Il ne connaissait que quelques pas de danses indiennes, comme il avait pu lui en faire la démonstration, leur de leur séjour chez son parrain, Zénon. « Tu devras me montrer les danses classiques… »

Une fois dans la voiture, Prem conduisait, à son habitude, avec un excès de prudence, mais toujours calmement. « Tu as raison », dit-il, sans quitter la route de campagne des yeux. « Il faudrait aussi acheter une voiture… » Une voiture correcte et sécuritaire, et certainement pas le modèle de l’année, car leur liste de futurs dépenses s’allongeait de plus en plus, ce qui était une raison de plus pour reprendre le boulot dès qu’il le pourrait. Il rêvait d’une maison, à proximité de Londres, avec une grande cour, et de la place pour une écurie.

« Je ne sais pas si ma mère faisait du portage avec moi, mais ce n’est pas impossible. Je lui demanderais dans ma lettre ». Le portage était assez fréquent dans sa communauté, et Prem, de prime abord, avait toujours cette méthode complètement ridicule. Balader son bébé sur soi comme un sac à dos, et même le porter devant soi… Il s’était empêché de toutes ses forces de lever les yeux au ciel lorsqu’un collègue du journal était venu leur présenter son nouveau-né, emmitouflé, collé contre le torse de son père, comme un nouvel accessoire de mode. Comme s’il ne pouvait pas se détacher de son bébé ne serait-ce qu’une minute! Un futur parent surprotecteur, s’était-il dit, avant de féliciter le nouveau papa, et de retourner devant son bureau.

Toutefois, Prem écouta les points intéressants qu’amenaient Violet. Il n’avait jamais considéré l’angle psychologique et même physique que le portage pouvait avoir sur la mère. Ni sur le père. Prem se tortilla dans son siège lorsqu’elle évoqua le lien entre le père et l’enfant. « Mh. Intéressant. C’est une bonne idée, je crois ». Il aimait déjà son futur enfant, mais le lien d’attachement était encore plus important, et il craignait être incapable de le développer. Quant aux risques de dépression post-partum, Prem jeta un regard inquiet vers Violet, avant de reporter son regard sur la route. Il voulait à tout prix éviter cela. « Parle lui en, oui. Je pense que ça vaut mieux ». Il avait entendu et lu des choses terribles à ce sujet. S’imaginer s’occuper seul de ce bébé lui glaça le sang, incertain de pouvoir s’occuper d’un tel fardeau.

Arrivé au bureau du docteur Kay, Prem pu enfin regarder Violet dans les yeux. Il tourna la tête pour caresser son nez contre le sien. « Oui, et on amènera un pain grillé » promit-il, avant de lui voler un dernier baiser, et de rejoindre le bâtiment. Docteur Kay les attendait, de bonne humeur. Après avoir pris de leurs nouvelles, elle leur résuma le contenu du cours, et leur demanda ce qui en était de leur respiration. Prem pressa doucement la main de Violet. Sa pauvre chérie était comme lui durant ses premières semaines en Écosse; craintive de devenir un fardeau. Maintenant qu’il allait mieux, il voulait l’aider et lui épargner des efforts inutiles, sans l'infantiliser pour autant.

À son tour, Prem répondit à la question de Fiona. « Eh bien, j’ai commencé très jeune à faire du yoga, et à méditer. On m’a appris à respirer par le ventre ». Enfin, à gonfler le ventre en respirant. Son père prétendait que les respirations étaient plus profondes ainsi, mais Prem ne saurait dire si c’était vrai. « Je fais du yoga tous les matins, et je médite de temps en temps. Ça m’aide à vider mon esprit, même si c’est difficile depuis quelque temps. Je crois qu’on est… deux grands anxieux, Violet et moi », dit-il, un timide sourire sur les lèvres. « Et hum, je fumais, occasionnellement ».

« Parlez moi de vos angoisses. Quelles sont-elles? » Prem cligna des yeux, prit de court par sa question. Violet était au courant de la plupart de ses angoisses, mais pas de toutes. Il n’était pas certain qu’il serait bon pour elle de les entendre. De quoi l’angoisser encore davantage. Toutefois, Docteur Kay avait peut-être mis le doigt sur quelque chose. Il n’avait flanché qu’une fois, succombant à sa mauvaise habitude de jeunesse, et comme un adolescent, s’était caché pour fumer, pendant que Violet était encore à son stage du matin. Il avait jeté le paquet de cigarette, avait mis ses vêtements à la lessive, et avait sauté sous la douche pour éliminer l’odeur. Ça, il n’en avait parlé à personne.

Mal à l’aise, Prem se râcla la gorge. Il baissa les yeux et fouilla le plancher du regard. Par où commencer? Il releva les yeux, prêt à être totalement honnête. « Eh bien… J’ai peur que l’on manque d’argent, de perdre mon boulot. J’ai peur d’être un mauvais père, et qu’il ne s’attache pas à moi. J’ai peur qu’il subisse du racisme, qu’il soit attaqué en pleine rue. J’ai peur que l’accouchement se passe mal, que Violet regrette sa vie d’avant parmi la noblesse »… Prem suspendu ses mots pour tourner la tête vers Violet, une lueur mortifiée dans ses yeux noirs, et lui serrer la main « J’ai peur de te perde ».

Il ne savait pas si cette peur là était justifiée, ou complètement idiote, mais il ne pouvait s’empêcher de la ressentir. Elle lui nouait les tripes. Ils avaient été réunis, puis séparé de si nombreuses fois que son subconscient l’avertissait qu’il en serait toujours ainsi. Qu’ils n’auraient jamais une vie normale. Pour avoir goûter au bonheur de se réveiller toujours les jours auprès d’elle durant ses derniers mois, d'apercevoir les doux traits de son visage en même temps que les premiers rayons du soleil, de la couvrir de baiser quand il voulait, il ne voulait pas donner raison à la petite voix dans sa tête qui lui disait que tout cela était compté. Que d’une manière ou d’une autre, il replongerait dans l’abysse de la solitude.



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Prem Hadid
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04.08.21 2:43
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Je lui montrerais les pas de danse classiques dans la journée. Cela me ferait faire un peu plus d’exercice physique. Je devais en profiter tant que je pouvais encore porter mon surpoids à peu près correctement. Heureusement qu’une grossesse durait seulement neuf mois. Doc Kay nous avait déjà fait remarquer que mon bassin était étroit. Selon le développement du bébé j’accoucherai en avance. J’avais peur de cette partie. Peur de ne pas y arriver. Mais comme tout ce qui était inquiétant je ne m’y attardait pas.

-“ J’ai une voiture.” Mon père me l’a offerte au lendemain de mon permis de conduire. Je ne précisais pas à voix haute que cette voiture se trouvait sur la propriété Crawley comme à peu près tout le reste de mon autre vie. Je ne voulais pas que ce sujet pèse sur notre matinée. -“ Si elle ne te plaît pas, je la donne… vendrais. ” Me reprenais-je de moi-même. J'essayais vraiment de changer ma manière de réfléchir. Ce n’était pas évident pour moi. De me projeter dans cet avenir où l’argent allait compter.

Je sentais que Prem s’agitait à côté de moi. J’avais déjà remarqué que c’était le cas à chaque fois que je lui parlais de la paternité. Je posais donc ma main sur sa cuisse et lui sourit. Nous étions deux à être nerveux. Je portais notre enfant. Mais je n’étais pas sûre que cela rendait les choses plus faciles. Je n’étais pas complice avec ma mère. Nous n’avions pas ce que Prem partageait avec Noor. J’avais peur de ne pas plaire à mon enfant. -“ On va faire de notre mieux. ” Je te demanderai des conseils. Surtout si c’est un petit garçon. J’en sais moins sur eux que ce que je pensais. -“Tu as réussi à ouvrir mon coeur, alors je ne suis pas inquiète tu trouveras le chemin vers notre ange. ” Je profitais finalement de notre petit baiser pour caresser ses beaux cheveux noirs. J’étais certaine que sa douceur ferait un effet merveilleux sur un enfant.

Je me sentais bien dans le cabinet du docteur Kay. C’était un lieu rempli de bonnes ondes. On y sentait la sérénité ambiante. J’étais vraiment contente de l’avoir trouvée. Je m’étais déjà fait la réflexion que si j’avais d’autres enfants plus tard, je reviendrai consulter ici. Je souriais et lui rendais une étreinte sur la main de Prem. Il était là. Il était doux. Je savais que j’étais tombée sur une perle rare parmi les hommes de notre génération. Je l’avais vue faire de la méditation dans le jardin derrière la maison. Moi aussi, je voyais les effets que cela faisait sur lui. Il avait trouvé une sorte d’équilibre, je crois.

Je me tournais vers lui, curieuse d’entendre la réponse qu’il avait pour la sage-femme. Nous parlions de beaucoup de choses tous les deux et nous partagions nos peurs pour la plupart. Cependant, je savais qu’il ne me disait pas tout. Je savais qu’il se retenait de me dire certaines choses. Certainement pour m’éviter du tracas. J’écoutais, silencieusement. Il redonnait les points de nos peurs communes. Mais la fin me fit tout de suite réagir. -“ Je suis là. ” L’expression de son regard me fit l’effet d’un coup dans l'estomac. Je ne pensais pas une seconde qu’il douta de mes sentiments pour lui, de mon désir d’être avec lui. Je levais frénétiquement ma main pour caresser sa barbe. -“ Tu dis cela à cause de la danse ? Ce ne sont que des bals. … Je… j’irai danser ailleurs. ” J’avais très envie de le prendre dans mes bras. Mais ma pudeur me retenait devant Mrs Kay. -“ Maiṁ tuhānū pi'āra karadā hāṁ. ” Lui chuchotais-je dans la langue de ses ancêtres. Son inquiétude me faisait un peu peur. S’il ne croyait pas en “nous” que pouvais-je faire ?

-” FIONA [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Violet ? ” Je tournais mon regard vers la doula. Elle avait un regard apaisant sur nous. Je m'excuserai d’une petite voix et me concentrerai sur eux deux. -” C’est normal que cela nous fasse réagir. Allez-y, dites-nous ce qui vous inquiète.

-“J’ai peur de… ne pas être à la hauteur. ” Maintenant je pouvais comprenne que ce n’était pas la question de mon milieu. J’étais faite ainsi. Je détestais décevoir. Même si j’arrivais lentement à me détacher des codes de mon éducation, il reste la crainte de le décevoir lui. S’il ne croyait plus en moi, tout ça s’avérerait inutile. -“ Que tu m’en veuille d’être enceinte… ” Nous savions comme cela était périlleux dans notre situation. Je posais ma main sur mon ventre pour me faire pardonner cet horrible aveu. Des larmes venaient me piquer le bord des yeux. J’avais déjà un tempérament sensible dans ce domaine mais maintenant. -“J’ai peur de t’avoir privé d’une vie plus simple, et plus harmonieuse avec une femme qui te ressemble. ” Noor m’avait expliqué leur choix. Les Hadid avaient eu du cran. Je viens me serrer contre lui. -“ Tu ne m’en veux pas ?

Fiona était encore dans la pièce. Je savais qu’elle nous regardait délivrer nos angoisses. Mais tant pis. Je ne pouvais pas le laisser imaginer que je regrettais de l’aimer. J’étais bien dans son aura. La seule chose qui m’effrayait c’était qu’il allait partir dans quelques semaines, loin de nous. Je ne voulais plus vivre le déchirement d’une séparation. -“Je préfères rentrer avec toi. ” Lui avouais-je d’une voix coupable. J’hochais doucement du chef. Ils étaient devenus mon monde maintenant. -“Je ne veux plus qu’on soit séparé. ” Plus maintenant que je savais que nos peurs se confondaient. Nous devions être ensemble.

-”Il semble que vous partagiez la même crainte. ” La doctoresse attrapa un pack de mouchoirs en papier. Je n’y touchais pas et fouillais dans mon sac pour retrouver le mien. -” Violet vient d’exprimer ce qui la rassurerait. Qu’en est-il pour vous Prem ? ” Je m’obligeais à m’écarter de sa chaleur pour qu’il puisse de nouveau bouger. Mais je reprenais tout de suite sa main dans la mienne.

-“Oui, dis-moi ? ” Le suppliais-je tout bas. Il devait bien y avoir quelque-chose que je puisse faire pour qu’il ne doutes plus de nous. J’étais nerveuse mais aussi allégée par ma confession inattendue. J'avais l'impression de mieux respirer.

- FIONA [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] -
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Violet Hanovre Hadid
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Prem Hadid
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Connaître tous les sentiments, les pensées de Violet, conscrits soigneusement dans ses carnets intimes était à la fois instructif, mais angoissant. Depuis le début de leur lecture, Prem se questionnait mille et une fois par jour. Il se faisait une joie que Violet lui fasse ainsi confiance. Cependant, Prem avait de plus en plus de difficulté à distinguer ce qu’elle pensait jadis, et ce qu’elle pensait maintenant. Il suffisait parfois simplement de demander, comme il l’avait fait ce matin, par rapport aux bals et aux soirées, ou l’autre soir, par rapport aux prénoms allemand qu’elle souhaitait donner à ses enfants. Parfois, il n’osait lui poser la question. Comme ce qu’elle avait pu trouver d’attirant chez Tyrgan Campbell, le duc d’Argyll… L’homme était si beau qu’il aurait pu être mannequin, mais il était également riche et populaire. Prem avait pu l’observer durant les dernières élections, faire mine d’être proche de son électorat, prononcer des discours superficiels. Il était éloquent, charismatique et chaleureux, même lorsqu’il n’y avait pas de caméra. Visiblement, le duc n’avait jamais retourné les sentiments que Violet avait pu avoir un jour pour lui, mais Prem songeait à la vie qu’elle aurait pu avoir avec cet homme, où elle n’aurait manqué de rien. Il songeait aussi à ce que Violet lui avait dit lors de leur dispute, en mars dernier. Avoir eu un mari tendre et chaleureux comme l’aurait sans doute été Campbell, jamais son regard ne se serait arrêté sur lui.

Même s’il aurait préféré ne pas savoir ce que Violet avait pu ressentir pour ce duc, malgré tout, Prem ne doutait pas des sentiments qu’elle portait pour lui. En réalisant son erreur, Prem balbutia. « Oh! Non, Violet, excuse-moi. Ce n'est pas ce que je voulais dire ». Il compressa doucement sa main, ses yeux rivés sur les siens, le regard désolé. Il faisait, stupidement, ce qu’il s’était promis de ne pas faire. Inquiéter Violet. Il secoua la tête, agacé par son manque de tact. Il s’était exprimé sans réfléchir, sans préciser sa pensée « Je sais que tu m’aimes Violet, je n’en doute pas » affirma-t-il avec aplomb. Il ne voulait plus qu’elle ait le moindre doute. Si un jour, elle ne voulait plus de son amour, il ne la retiendrait pas auprès de lui. Même si cela lui déchirerait le coeur, Prem l’accepterait. Toutefois, il ne pouvait s’imaginer un monde où elle ne serait plus. « J’ai peur de te perdre à jamais. De vous perdre tous les deux », dit-il en baissant les yeux. Il pensait aux complications liées à la grossesse, à l’accouchement. Même si les progrès en obstétriques rendaient aujourd’hui la mort de la mère et de l’enfant peu fréquents, il n’avait suffit à Prem que cette histoire de hanches étroites et d’accouchement prématuré pour l’angoisser terriblement.

Violet avait des peurs semblables aux siennes, mais Prem haussa les sourcils en écoutant le reste. Il s’inquiéta d’avoir dit ou fait quelque chose qui puisse lui faire croire qu’il lui reprochait d’être enceinte. « Comment je pourrais t’en vouloir ma chérie? » lui dit-il, tout bas, en recouvrant de sa main celle qu’elle venait de poser sur son ventre. Ses doigts s’entremêlèrent aux siens. « Tu ne me prives de rien. Tu m’apportes beaucoup plus que ce que je n’avais jamais espéré avoir un jour. Ich liebe sich » souffla-t-il, en retrouvant le sourire. Ils s’étaient aimé trop vite et trop fort, si cela pouvait être possible. Leur situation avait beau être compliquée, il ne regrettait rien.

Prem s’excusa timidement auprès de la sage-femme, avant d’imiter Violet, et s’écarter légèrement d’elle. Décidément, il avait pris la pauvre docteur Kay pour son psy. Néanmoins, parler l’avait soulagé d’un poids. Bien sûr, les pistes de solutions qu’amenait Violet résonnaient également chez lui. Il n’avait pas envie de s’éloigner d’elle encore une fois. Toutefois… il leva une main vers son visage pour gratter sa barbe, et Kay lui demanda à son tour ce qui pourrait le rassurer. Il fronça les sourcils, pensif.

Il devait s’accrocher à quelque chose de concret. De certain. Si la naissance prochaine de son enfant aurait dû l’être pour lui, Prem n’y arrivait toujours pas. Il s’accrochait alors à autre chose, encore inavouable : son envie de demander à Violet de l’épouser. Il était certain de vouloir le faire, mais cette fois, il voulait prendre son temps. Leur amour s’était si rapidement déroulé qu’il sentait ce besoin de faire les choses « bien ». Mine de rien, cette certitude le rassurait.

Prem s’éclaircit alors la voix, posant peu à peu des mots sur ce qu’il ressentait. Il regarda Violet, appréhensif. « Moi non plus, je ne veux pas qu’on se sépare. Je n’aime pas être loin de toi », commença-t-il «… mais je me sens inutile ici, Violet. Je… je dois reprendre le travail. Je veux préparer l’arrivée du bébé, ton retour à Londres. Je voudrais trouver une maison où on sera bien, tous les trois. Je veux faire ça, pendant que tu termines ton stage ». S’assurer que leur enfant reçoive dès sa naissance la stabilité qu’il avait reçu. Il lui devait ça. Violet et lui en avaient tout autant besoin. Jamais ils n’avaient eu de « chez soi » bien à eux. Ils n’auraient plus besoin de squatter qui que ce soit pour être ensemble… enfin seuls.

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Prem Hadid
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Now breathe.

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Nous étions passés loin d’un élément important. Parce que toutes ces journées, le principale de notre inquiétude se focalisait sur des questions de l’ordre du pratique. La sécurité financière, les démarches à faire, la meilleure façon d’être des parents. Ce qui touchait à l’avenir de cet enfant qui grandissait dans mon ventre, sous ma peau. Ce que l’on m’avait appris comme étant essentiel. Si bien, que la question de la mortalité n’était pas encore posée. Pas entre nous et sûrement pas à haute voix. Je ne sus que lui dire. -“... Oh. ” Je connaissais cette peur particulière. Son goût dans la gorge. Je m’étais sentie prête à mourir sans lui. Je comprenais. -“Je ne laisserai pas la mort nous séparer. ” Je me savais présomptueuse en disant cela. Voir même je blasphème. Mais Dieu en était le Témoin. Je n’étais qu’amour pour Prem. J’étais donc en accord avec le divin. N’est-ce pas ? -“Tout va bien se passer, Prem. ” Lui asssurais-je. En voulant l’aider, je m’aidais moi-même. Chaque fois qu’un obstacle se dressait, je découvrais en moi un regain d’énergie. Car protéger ce que nous avions tous les deux était plus important que le reste.

Je ne retenue pas mon soulagement. Expirant profondément d’entendre mon beau journaliste n’avoir ni remords, ni regrets. Sans doute, qu’une partie de moi avait toujours été inquiète. Celle qui continuait de se demander si notre folie n’allait pas se retourner contre nous. -“ Pardon. ” Nous étions posés ici, en paix. Malheureusement, c’était un sanctuaire temporaire. Je redoutais le prochain hiver. Le bébé serait là. Mais, je ne savais même pas où nous serions. Ici, en Angleterre ? Chaque fois que j’y pensais, je me sentais envahie par de la peur, de l’angoisse. -“Avancer à l’aveugle me fait peur. ” Je n’avais jamais agi sans plan avant de le rencontrer. Toute ma vie était planifiée, de l’heure du petit déjeuner au coucher. -“Mais, je te fais confiance. Bien sûre.

Aussi, je pouvais l’entendre, me dire qu’il avait besoin de préparer l’avenir. Je l’aurais fait moi-même s’il n’y avait pas besoin de dissimuler les faits. -“Oui… tu as raison. ” C’était la meilleure chose à faire. Prem était pragmatique. Mon intelligence s’accordait avec lui. Cependant, mes émotions réclamaient le stricte opposé. -“ Un mois ? Pas plus. Un mois et on se retrouve. ” Même avec tous les efforts du monde, je ne pensais pas tenir plus longtemps. Pas maintenant. -“ Nous… Oh. ” L’effet de surprise me coupait dans ma phrase. Je ne me faisait pas encore à cette sensation, toute nouvelle. Ce mouvement à l’intérieur de mes entrailles. Cette autre vie sur laquelle je n’avais absolument pas de prise. Un autre être était en moi. -“Donne-moi ta main. ” Je lui prenais la main la plus proche et la positionna au niveau du remue-ménage. Pendant quelques secondes, il ne se passa rien. Avant que je ne sente l’agitation. La bosse étrange au niveau de ma peau. -“ Il nous écoute...” Lui chuchotais-je. J’étais contente que cela arrive alors que Prem était à côté de moi. C’était le genre de chose que je voulais partager avec lui, autant que cela était possible. Je caressais lentement sa main. -“ C’est … magique. ” J’avais lu des pages et des pages sur le sujet. Mais ça n’avait rien à voir avec le fait de le vivre. Notre bébé était juste là.

- FIONA [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] A ce stade, le fœtus peut identifier les sons. Il peut reconnaître vos voix. Cela évoluait tellement vite. Il y a quelques mois, nous nous perdions dans les bras l’un de l’autre. Aujourd’hui un être humain grandissait en moi. -“ Certains parents font des enregistrements pour combler leur absence. ” J’approuvais doucement du menton. J’avais lu cela quelque part oui. Les parents s'enregistrent en train de lire ou de chanter. Je n’en avais pas parlé avec Prem. Trop déterminée à repousser le moment de notre séparation. -“ La musique est aussi un bon vecteur. Pour l’enfant comme pour la mère. ” J’eu l’impression qu’elle me transmettait un message subliminal. Mais, je ne comprenais pas lequel. Ceci dit, je pouvais sentir qu’un poids s’était levé de mes épaules. -“ Etant donné les antécédents familiaux de votre famille Violet. Nous allons faire en sorte de booster votre système immunitaire. Je vais vous prescrire des ampoules de vitamines.” Je redoutais beaucoup la médication. Je ne voulais pas que cela ait des effets sur le développement de bébé. Fort heureusement, Fiona l’avait compris. Elle s’en tenait au minimum.

-“ Avez-vous lu la documentation sur l’accouchement à domicile ? ” Cette femme disposait aussi d’une vraie bibliothèque concernant l’accouchement. C’était moi qui lui avais demandé des informations sur les accouchements hors clinique. J’avais lu beaucoup de choses sur les mères africaines et indiennes qui accouchaient sans assistance médicale. Il me semblait que c’était beaucoup plus naturel et moins traumatisant que dans les témoignages des femmes anglaises. -“ Avez-vous des questions ? ” J’en avais beaucoup. Mais, avant d’oser formaliser ma pensée, je devais savoir si le Docteur Kay serait celle qui aiderait mon enfant à venir dans ce monde. Je ne voulais pas que ce soit quelqu’un d’autre. Elle.

-“Seriez-vous d’accord pour vous déplacer jusqu’en Angleterre pour être mon accoucheuse ? ” Normalement, la fin de la gestation était pour la première semaine de décembre. Mais les pronostics allaient plus sur fin novembre. Ce qui rendait tout cela encore plus concret. -“... J’aimerai demander à Rose d’être là. … Et j'aimerais aussi demander à Noor… si tu es d’accord ? ” Demandais-je au futur papa. C’était une demande particulière. Mais pour moi c’était très logique. C’étaient ces trois femmes qui me permettaient de me préparer au plus grand défi de l’espèce humaine. J’avais totalement confiance en elles. Quand bien même, je n’avais encore jamais rencontré la mère de Prem en chair et en os. Elles formaient ma propre trinité. -“J’aimerai vraiment que ce soit des personnes qui nous aime qui l’accueille. ” Pas ces blouses blanches qui ne connaissaient rien de nous. Ce personnel qui finirait certainement par nous trahir pour avoir un scoop.

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Prem Hadid
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Ils ne pouvaient pas s’entendre sur tout, mais sur les choses les choses les plus importantes, Prem sentait être sur les mêmes longueurs d’ondes que Violet. Il n’aurait pas pu vivre aux côtés de quelqu’un qui ne se souciait pas de l’avenir autant que lui. Qui n’aimait pas avancer avec un plan. Il prévoyait tout ce qu’il faisait avec beaucoup d’attention, et aimait penser qu’il était quelqu’un de réfléchit. Son seul coup de tête aura été de tomber amoureux de Violet. Un coup de tête semblable à un coup de foudre. Le côté incertain et fragile des débuts de leur relation l’avait plus d’une fois rendu malheureux. Maintenant, tout était plus concret, et son inquiétude à trouver rapidement un endroit où vivre avec Violet et leur petit ange était à des lieux de l’angoisse qui lui serrait la gorge, l’hiver dernier, quand il se demandait encore si leur situation serait viable, et s’il allait la revoir…

« Merci », souffla-t-il, un sourire apaisé sur les lèvres, heureux qu’elle lui accorde sa confiance. Il lui serra doucement la main. Comme elle, il ne voulait pas qu’ils demeurent éloignés trop longtemps, et il hocha la tête : « Un mois », promit-il « Tu me manquerais trop sinon ». Elle aurait ainsi le temps de terminer son stage pour lequel elle avait si durement travaillé, et il pourrait préparer correctement son retour dans leur futur chez-soi.

Prem haussa les sourcils lorsque Violet s’interrompit en début de phrase. « Violet? ». Il crut pendant un instant qu’elle était sur le point d’être malade, ce qui n’était plus arrivé depuis quelques semaines déjà. Prem lui offrit alors sa main. Elle la posa sur son ventre, et pendant quelques secondes, rien ne se produisit. Puis, Prem le sentit bouger sous sa main. « Oh! ». Émerveillé, ce petit mouvement dans le ventre de Violet était à la fois fascinant et étrange, mais surtout, c’était rassurant. « Namaste, petit ange », dit-il tout bas, ému, frottant doucement sa main contre cette petite zone magique du ventre de Violet. Il détacha ses yeux de sa main, un peu à contre-coeur, pour écouter le docteur Kay. Elle suggérait les enregistrements lorsque le partenaire s’absentait durant un certain temps, pour maintenir le lien d’attachement qui le relierait à l’enfant. Prem sentit son coeur se serrer, accablé soudainement de culpabilité. « J’enregistrerai ma voix, et ma musique », s’empressa-t-il de promettre à la future-maman. « Tu pourras lui faire écouter quand je devrais partir ». D’ici là, il tenterait de parler à leur petit ange le plus souvent possible.

Lorsque Prem reprit la main de Violet, le sujet changea drastiquement de direction, vers une question sur laquelle Prem ne s’était pas penché. Pour lui, l'accouchement le plus sécuritaire qui soit était à l’hôpital. Si quelque chose devait mal se passer, les médecins et infirmières possédaient tout l’équipement nécessaire pour sauver la vie de Violet, ou du bébé. Aussi, Prem sentit son sang se drainer de son visage en réalisant le souhait très différent qu’avait Violet pour son accouchement. « Tu es sérieuse? » demanda-t-il, incrédule, la voix tremblante, les yeux ronds, hagard « Mais… pourquoi? »

N’était-ce pas grâce aux médecins et aux infirmières qu’il avait pu lui-même guérir? Qu’il était maintenant ici avec elle plutôt que six pieds sous terre? Veiller à prendre le moins de médicament pendant sa grossesse était une chose, mais accoucher dans la douleur, naturellement, en était une autre. « Avez-vous déjà fait des accouchements à domicile? » demanda-t-il au docteur Kay. « Et… comment ça c’est déroulé? » Comme Violet, il avait confiance en la sage femme qu’ils avaient choisit. Il avait seulement besoin de comprendre. Finalement, Prem se tourna vers Violet « Tu penses pouvoir supporter la douleur?…»

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Prem Hadid
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27.08.21 20:41
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Ft Prem Hadid


Planifier des détails ensemble me rassurait, comme cela me rassurait toujours. J’étais habituée depuis toujours à ce que ma vie soit organisée, minutée même. Le moins que l’on puisse dire était que cela avait changé depuis que j’étais ici. A l’exception des horaires de formation et les rendez-vous ici, il n’y avait rien de fixe. Nous étions avec moins de contraintes temporelles, oui. Mais par conséquent avec moins de visibilité sur le futur. Je pense pas que j’aurai pu le vivre aussi bien sans la présence de Prem. D’ailleurs, je n’arrivais pas encore à me dire qu’il serait parti dans quelques jours. C’était… impensable.

-“Oui, je suis sérieuse. ” Répondis-je au futur papa. Je comprenais qu’il soit surpris. Nous n’avions pas encore partagé nos avis sur le sujet. -“Parce que je veux que ce soit fait naturellement. ” Je plantais mes yeux dans les siens, quitte à exclure Fiona. Cependant, nous devions trouver un accord entre lui et moi sur ce point. C’était indispensable. Prem était un homme raisonné. Je savais que je pouvais le gagner à mon idée. Si mon explication était assez claire. -“En clinique, c’est le confort du médecin qui est privilégié. Ils le font par procédure. Ce n’est pas une médecine que je trouve pertinente pour amener un enfant sur cette terre. ” J’avais déjà plus ou moins réfléchi à cela plus jeune. Au moment de mes fiançailles avec Edward. Je ne pensais pas tout à fait la même chose à l’époque. Mais entre-temps, j’avais lu. Les témoignages de toutes ces femmes étaient très évocateurs. -“Ma grand-mère a accouché chez elle. Ça s'est très bien passé. ” Grand-Maman avait toujours eu un discours très positif sur ça. -“ On serait entre nous. Au calme. Sans la pression extérieure. Ce sera notre moment. ” Je ne voulais pas de l’effet clinique, et encore moins des médias entrain de nous guetter, de soudoyer des employés. Rien que d’y penser je frissonnais.

-FIONA [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Oui. J’avais vue ce point dans sa présentation sur le site internet de son cabinet. Il avait participé à ce que je la contacte. Les retours des femmes étaient très souvent positifs. - Je dirais un accouchement sur six. La tendance s’est accentuée depuis une dizaine d’années. L’Ecossaise croisa alors ses mains devant elle. J’avais remarqué qu’elle faisait ce geste chaque fois qu’elle se concentrait avant une explication. J’étais aussi curieuse de connaître son mode d’action. Il y avait peut-être des divergences avec ce que j’avais lu. - Eh bien, je m’adapte autant que possible aux besoins des parents. Il y a toujours une clinique de prévenue. Au cas où il y aurait une complication. Elle eut un sourire rassurant. De ce qui arrivaient à me calmer chaque fois que je lui présentais une inquiétude. Voilà pourquoi j’avais confiance en elle. - Je peux être assistée par une infirmière. Si c’est un souhait.

Là, Kay se leva pour aller chercher une pile de plaquettes dont elle nous offrit un exemplaire chacun. Celle-ci donnait une sorte de “notice” de l’accouchement maison. - Nous organisons et répéterons le déroulé. Une seconde sage-femme sera avec nous pendant la préparation. Juste au cas où je ne puisse pas être là le moment venu. Vous serez accompagnés, tout au long de la mise au travail, de l’accouchement. Je l’écoutais tout en découvrant le document. Les informations étaient claires. Il y avait quelques chiffres. Mais je ne voulais pas me concentrer sur ça.

La question de Prem ne m’étonnait pas non plus. Je me la posais. C’était une vraie question. Je ne pensais pas manquer de tolérance à une souffrance physique. La danse m’y avait préparée. L’équitation aussi. Mais, j’ignorais si c’était suffisant. -“ Je ne sais pas. Je pense que oui. ” Je posais le papier pour prendre les mains de mon doux journaliste dans les miennes. -“ J’aimerai essayer. J’aimerai que pour ça, je n’ai pas à suivre les ordres de quelqu’un. ” C’était une autre phase de mon raisonnement. C’était beaucoup plus personnel. Il n’était pas question du bébé là. Mais de moi et de mon rapport aux médecins, à la médecine, à mon corps. J’avais vraiment la sensation que je devais le faire selon ce que je sentais de juste en moi. -“ Je n’y penserai pas si je me sentais pas capable de le faire. Tu me connais. ” Lui murmurais-je en douceur. Il me disait chaque jour combien je suis une femme courageuse. A présent, je commençais à le croire.

- Prenez le temps d’en discuter tous les deux. Il y a encore du temps. Fiona avait raison. Il nous restait un peu moins de trois mois. C’était largement suffisant pour prendre une décision. La bonne décision. - Je crois que la séance a été suffisamment intense en émotions. Je vous propose qu’on s’arrête pour ce matin. Je me suis rendu compte que notre discussion était intense. J’étais à la fois fatiguée et calme. Ce qui faisait un drôle d’effet. Je profitais que Fiona se lève et se tourne, allant poser un baiser sur la barbe de mon chéri. -“ Je te donnerai le livre. ” Nous nous remîmes sur pieds. J’étais un peu moins lourde me semble-t-il. Respirer me faisait du bien.

- Prem ? Vous avez mon numéro. Appelez-moi quand vous voulez. Et donc, bon retour en Angleterre. Le docteur Kay lui faisait une embrassade que je regardais avec tendresse. - Violet nous nous revoyons dans dix jours comme convenu. Elle me donnait le carton avec la date de la prochaine séance. Je la glissais dans mon portefeuille. C’était devenu un petit rituel. Nous nous quittâmes dans le calme. Je vins prendre le bras de mon journaliste pour aller retrouver notre véhicule. Toute notre discussion me faisait réfléchir en silence. Il avait dit beaucoup de choses importantes ce matin.

-“... Je ne laisse plus rien nous séparer. Ni Dieu, ni un Roi, ni la Mort.” Lui disais-je alors que l’on approchait pour ouvrir les portières. Je m’arrêtais pour lui sourire. -“ Je compte bien m’occuper de toi quand tu auras des cheveux gris et que tu seras trop fatigué pour écrire ! ” J'inspire, à fond, sur cette belle prophétie. Bientôt nous devrons faire avec des parasites. Mais pour le moment, nous avions encore un peu de temps paradisiaque pour nous. Je montais et attachait ma ceinture, souriante.

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Prem voulait agir au mieux pour Violet. Pour sa santé et celle du bébé. Sans doute, l’hôpital n’était pas l’endroit le plus calme ou reposant du monde, mais s’il y avait une complication, le personnel pourrait agir rapidement. C’était principalement ça qui inquiétait le futur papa. Les inquiétudes de la future maman étaient tout autres, et il ne pouvait pas la contredire sur celles-ci. Elles étaient valides. Toutes les infirmières ne sont pas aussi bien intentionnées que son amie Rose. Il y avait le secret médical, mais Prem savait que certains journaux, comme le Times, ne s’en formaliseraient pas, si une commère venait frapper à leur porte.

Quant à Docteur Kay, elle répondit à ses questions sans essayer de le convaincre. Seulement en expliquant les faits. Prem savait déjà qu’elle était une sage-femme aguerrie, mais il ne soupçonnait pas que les accouchements à domicile gagnait autant en popularité. Savoir qu’une clinique était toujours prévue en cas de problème lui permit de respirer un peu mieux. Une répétition était également de mise, ce en quoi Prem ne pouvait qu’adhérer. De toute manière, le moment venu, il faisait confiance en la sage-femme pour déterminer si les risques de complications étaient trop grands pour entreprendre leur plan. Puis, jusqu’à présent, la grossesse se déroulait bien, Dieu merci.

Sans doute l’argument qui résonna le plus en lui fut celui de Violet, et malgré lui, son visage se fendit d’un sourire. Elle avait bien raison de ne pas vouloir suivre les ordres de quelqu’un. Autre qu'elle-même. Il l’avait encouragé en ce sens, depuis le début… et il continuerait de le faire. Depuis son arrivée ici, Prem n’avait pu que constater l’épanouissement de sa chérie. Au delà de leurs inquiétudes, Violet lui paraissait entière, heureuse, et pour cela, il était toujours plus amoureux d’elle. « D’accord » céda-t-il finalement, en retrouvant son sang-froid. « Faisons comme ça. Tu es plus courageuse que je ne l’aurai été! ». Ce n’était plus un secret pour Violet, mais il était un homme douillet. Sa garde-robe en témoignait : il préférait le confort au reste. S’il avait été une femme, il n’aurait pas hésité à recevoir l’épidural. « J’essaierai de le lire avant de partir ».

Docteur Kay a mis fin à la séance. Elle lui souhaita bon retour en Angleterre, et convenue avec Violet du prochain rendez-vous. Prem la remercia, et alla rejoindre la voiture des Dunn. « Rien ne nous séparera » acquiesça-t-il en lui volant un baiser sur la joue. « De toute façon, je ne le permettrais pas! Moi aussi je compte bien prendre soin de toi, mais je ne serais jamais trop fatigué pour t’écrire, ma courageuse princesse… »


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