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[CLOS] Laisse pas traîner ton portable. [Bingo # Jess&Gabriel]
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Invité
La cellule, Gabriel connaissait. Il y avait passé bien des nuits, plus jeune, quand il faisait des petits boulots pour le gang du coin. Cela avait été une sorte de cycle sans fin : petit délit pris sur le fait, ou victime d'une rumeur ou d'une balance, puis au trou du commissariat du quartier. Enfin, la relâche, faute de preuves suffisantes. Il n'était que du menu fretin, sur lequel il ne valait guère la peine de se concentrer. Il n'aurait rien dit de toute façon, principalement parce qu'il n'était jamais vraiment au courant de quoi que ce soit d'important. Puis vint le grand retournement : les cellules, il apprit vit à les voir de l'autre côté. Ce qui n'empêchait pas qu'il les retrouvait de temps au nom de sa couverture. Marrant ça, ce n'est qu'à partir de là qu'il avait dû faire recours à un avocat de temps en temps. Ou une avocate, en la personne de Jessica Keenan.

« Et ceux qui doivent se racheter sont les plus propices à vouloir se montrer utile quoi qu'il arrive. A ce stade, ils se font plus ou moins chanter eux-mêmes. »

Il en avait connu, des criminels comme ça, dans la rue comme chez les ripoux. Venait un stade où certains d'entre eux arrivaient tout à coup à une révélation qu'il leur était vite trop difficile de supporter sans rien faire. Alors ils étaient prêts à faire, à dire, à accepter pratiquement n'importe quoi pour une chance. Même pas forcément une chance de s'en sortir, juste une chance que quelqu'un, un jour, les rassure en leur disant qu'ils n'étaient pas uniquement une mauvaise personne, qu'ils avaient fait quelque chose de bien. Il avait appris depuis que ce n'était pas si différent de la tâche du pasteur...

« Je n'ai jamais compris l'intérêt de me priver. Dieu merci, je ne suis pas tombé chez des catholiques ! » Il rendit son sourire à Jess. On pouvait dire beaucoup avec un sourire, surtout accompagné de la bonne lueur dans les yeux. On disait que l'on pouvait déshabiller du regard, mais parfois on y arrivait encore mieux d'un sourire. « Pourquoi pas ? Après tout, eux aussi ils devaient bien crier les noms de quelqu'un. »

Gabriel ne croyait pas vraiment au blasphème. Ce n'était que des mots, et il préférait se concentrer sur les actes. Il lui fallait vraiment beaucoup pour qu'il s'en offusque, et là encore, il y avait peu de chances que ça aille très loin.

« Je ne me soucie pas vraiment de la doctrine. Une petite église comme Kingsbridge, dans quartier comme celui-ci... Disons qu'on doit être un peu insignifiant aux yeux de la hiérarchie. Pour l'instant, ils m'ont toujours laissé agir comme je l'entendais. Ils doivent avoir d'autres chats à fouetter. » Il haussa les épaules, puis réfléchit un bref instant. « Ça dépend, est-ce que tu as envie que ton salut soit possible ? » Car c'était finalement la question la plus importante.

Il jeta un œil distrait au téléphone de l'avocate qui se mit à vibrer sur la table. Il était presque étonné que cela ne se soit pas produit plus tôt ; il se doutait bien qu'il avait en face de lui une femme extrêmement occupée, du genre à avoir plusieurs affaires sur le feu. Dans le milieu qu'elle avait choisi, on était comme le requin sur bien des points : y compris celui qui faisait que lorsqu'on arrêtait de bouger, on finissait mort. Il ne put s'empêcher de se sentir flatté lorsqu'elle refusa l'appel pour continuer de lui accorder toute son attention.

« La plupart des humains recherchent la structure, c'est vrai. Pour se sentir protégés, pour que quelqu'un prenne les décisions à leur place, et pour bien d'autres raisons qui peuvent toutes êtres discutées. La religion n'est qu'une structure de plus, finalement. Pourtant, j'ai envie de croire que complètement livré à lui-même, la plupart des humains feraient le bon choix. Je sais que c'est naïf, et je ne suis pas aveugle, mais...ah, c'est agréable de vouloir y croire. »

Quand Keena s'inclina en avait, dans un mouvement qui rappelait aussi bien le défi que la séduction, Gabriel ne put s'empêcher de sourire. Il se pencha lui aussi en avant, jusqu'à ce quelques centimètres à peine ne séparent leur visage... Il songea à ce qu'il voulait dire, mais n'eut pas l'occasion d'ouvrir la bouche : cette fois-ci, Jessica n'eut visiblement pas d'autre choix que de répondre à ce nouvel appel. Gabriel se laissa revenir un peu en arrière, buvant une nouvelle gorgée de sa boisson, l'air de toute personne qui se retrouvait témoin d'une conversation potentiellement importante mais qui ne la regardait pas non plus. Patiemment, il en attendit la fin, se demandant où la suite allait les emmener...
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26.06.19 19:45
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Jessica Keenan
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Fais attention à ton portable. . Feat Mr. Sullivan —


Jessica ne côtoie pas beaucoup de personnes avec des idéaux qui ne soient pas basés sur le pouvoir ou l’argent. Même ces catholiques, dont Sullivan se dédouane, recherchent un intérêt plus personnel. C’est rafraichissant de voir un homme qui semble indemne. Alors même si cela peut prêter à ses moqueries elle ne dit rien. Même elle ne cherche pas à le contredire. Gabriel comme les Lemoine et les Richards font utiles. Sans ces contre pouvoirs la partie deviendrait trop facile. Jess n’aime pas s’ennuyer.

_ « Oh oui ça c’est très probable. Très très probable même... » Exagère-t-elle dans un rire léger.

Elle a assez vu de petites frappes pour avoir identifié des profils. Il n’y a pas de grande originalité dans les historiques. Ils ont quasiment tous des origines modestes, un manque criant d’agent dans leur enfance et de reconnaissance. Souvent, pio, souvent leurs choix idiots découlent d’une rancoeur ou d’une recherche approbation. Les Robins des Bois et autre âme nobles ne sont pas de ce monde.

_ « Ce qui t’arranges non cette invisibilité ? » Étant donné la façon dont le jeune Père a présenté sa situation actuelle Il doit apprécier le calme de sa petite église sans prétention. Aux yeux de Jessy cela manque un rien de panache. Surtout qu’elle sait qu’il a eu une carrière beaucoup plus ambitieuse avant cette rétrogradation. Elle essaye de ne pas être trop critique et même “gentille”. Car après tout elle l’aime bien. « Hum haha ! Arrête je vais finir par croire que tu es mon psy. » Rétorque la rouquine pour éluder une question trop précise sur elle-même. Elle ne parle pas d’elle de façon intime. Elle n’aime pas ça. Ca l'obligeait à regarder des choses qu’elle n’a pas envie de voir. De plus, la personne peut s’en servir contre elle.

_ « C’est mignon... » Ricane amicalement Jessica à l’écoute de la philosophie de son vis-à-vis. Il est encore plus rêveur qu’elle ne se le figurait. C’est étonnant. Il est aisé de démonter ce système de croyance en quelques exemples des horreurs perpétrées par leur espèce. « Il en faut. Haha. Rêves donc pour ceux qui ne savent pas le faire. Moi la première. »

Elle se lève pour répondre à sa secrétaire sur un document qui vient d’arriver et qu’elle attend depuis dix jours pour faire avancer un dossier compliqué. Jess se tient à l’écart. Elle parle à voix basse. Ses doigts caressent distraitement le coude au bout duquel se trouve le cellulaire. En fin de conversation elle prend commande d’une petite recherche sur “Gabriel Sullivan”. Elle avance vers le serveur le plus proche d’elle et souffle une demande. L’homme la regarde avec hésitation et s’éclipse.

_ « Voilà. » Conclue Jess en reprenant sa place à la table.

Elle posa de nouveau le téléphone à portée de sa main. Un autre coup de fil n’allait pas tarder. L’écran gris et neutre n’expose rien de personnel, pas de photos, pas de message rien. Tout ceci est soigneusement protégé. Hackée par un ancien partenaire, quelques années plus tôt, elle est devenue extrêmement paranoïaque et encore plus prudente qu’avant. Elle a un mouvement de tête pour repousser ses cheveux de son visage. Un sourire félin s’affiche.

_ « Je vais devoir y aller dans peu de temps. » Fait-elle comprendre poliment. Elle attrape le ticket de caisse de leurs consommations et inscrit son numéro privé sur le revers. « Appelles-moi à ce numéro. Ce sera le plus simple. La nuit je suis un peu plus dispo. On ira boire un verre. » La proposition est assortie d’un regard explicite et d'un de ces sourires déjà échangé. Jessica pousse le papier vers Gabriel joueuse, jusqu'au bout. Elle commence ensuite à préparer son départ définitif. Une chorégraphie souple et gracile qui lui redonne l’allure d’une louve déguisée en Chaperon-Rouge. Elle s’avance pour donner la bise d’au-revoir. Ses lèvres volent sur les joues imberbes. Le deuxième baiser passé un cheveux du coin de sa bouche. « C’est bien de te savoir en ville. » Elle profite de la promiscuité pour glisser un objet dans la poche droite du pantalon de Sullivan. Une carte d’entrée pour le Réseau de Mr Eirik. « Cadeau de bienvenue. » Elle s’écarte, lui sourit. « A bientôt ? » Finit-elle par lancer dans une rhétorique malicieuse. Ils se séparent ensuite pour reprendre cette journée débutée avec adrénaline et charmantes perspectives futures.





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Jessica Keenan
Jessica Keenan
OBJECTION!
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03.07.19 19:05
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Jessica et Gabriel n'évoluaient plus dans le même monde depuis longtemps, il s'en rendait bien compte maintenant que la conversation continuait d'avancer. Peut-être même n'avaient-ils jamais fait partie exactement du même, trop éloignés dans leur systèmes de croyances et les attentes qu'ils pouvaient avoir d'autrui. Ce qui ne les empêchait pas de s'entendre aujourd'hui, et le pasteur en était heureux : après tout, il aurait été dommage de se priver d'une telle conversation...et de ce qui pouvait suivre.

« C'est fou comme il est facile de devenir son pire ennemie sans même s'en rendre compte. J'imagine que c'est pratique dans ton domaine. »

Il se joignit au rire léger de sa compagne. L'humeur de la rousse était facilement communicative, bien que changeante ; elle pouvait passer d'un état à l'autre en un clin d’œil, du flirt amusé à la résolution d'acier en passant par la concentration inébranlable. Oui, mieux valait que Jessica Keenan vous considère comme un allié que comme un ennemi ; il espérait ne jamais devoir découvrir lui-même quel traitement elle leur réservait.

« Disons que je m'en accommode. Ça me permet de gérer ma paroisse comme je l'entends, sans trop me soucier du dogme. Ce dernier n'est pas le plus populaire parmi mes ouailles... Plus que le salut auprès de Dieu, ils cherchent une protection plus tangible, et c'est ce sanctuaire que j'essaie de leur offrir. »

Kingsbridge était effectivement sans prétention, mais il aurait été faux de dire qu'elle était calme. L'église foisonnait d'une vie intérieure riche, que la prédécesseur de Gabriel avait su mettre en place, et qu'il avait lui-même soigneusement continué de cultiver. Il y avait des éléments de toutes sortes qui se retrouvaient sur les bancs de l'église ou dans son jardin, où les vives discussions et arguments des uns et des autres n'allaient jamais troubler l'harmonie globale. Il y avait même un canard. L'un dans l'autre, Sullivan était content de son succès.

« Je ne cherchais pas à t'analyser, pardon si je t'ai mise mal à l'aise, ce n'était pas le but. » Il sourit, haussant les épaules pour vraiment montrer qu'il n'avait pas cherché à être particulièrement sérieux sur la question. Certes, il aurait curieux d'entendre ce que Jess aurait pu avoir à dire là-dessus, mais il n'avait pas besoin de le savoir non plus, et il n'avait aucune envie de la brusquer. Chacun et chacune entretenait sa propre relation avec son salut ou son absence, et il n'était pas du genre à s'en mêler sans y avoir été invité.

« Rêver est un luxe que j'ai longtemps considéré comme inutile. Quand j'étais dans l'action, d'un côté ou de l'autre... Tout cela semblait futile. Chaque moment était dédié à survivre dans un monde difficile, dangereux. Depuis que j'en suis sorti, j'ai eu plus de temps pour réfléchir sur la question. Je reconnais que ma pensée est utopique, mais... Ah, je ne sais pas, je crois que je suis juste content d’œuvre pour quelque chose qui implique de croire en son prochain. Peut-être que j'essaie juste de m'en persuader pour tenir les angoisses à distance. En tous les cas, si je peux aider ne serait-ce que quelques personnes au passage, ça vaut le coup. Et si le monde s'avère intrinsèquement cruel et mauvais...et bien j'aurai au moins fait ce que je pu. »

Il n'était pas fataliste, loin de là, mais il conservait un certain pragmatisme qui ne l'avait jamais quitté, et qui lui avait même plus d'une fois sauvé la mise. Aujourd'hui, il s'efforçait de le concilier avec ses nouveaux espoirs. Il suivit le ballet maîtrisé des téléphones et des ordres de son interlocutrice, comme toujours impressionné de voir à quel point elle pouvait jongler autant de cas à la fois avec la même assurance et le même aplomb. Quand elle annonça son départ avant d'inscrire son numéro sur le ticket, Gabriel se saisit de ce dernier avant de le ranger soigneusement dans une poche, échangeant un dernier regard entendu et complice : il allait l'utiliser, c'était maintenant une certitude, et ce que cela allait amener... Et bien, ils en profiteraient le moment venu.

« C'était bon de te revoir. Un de ces soirs, c'est entendu ; tu auras de mes nouvelles. »

Elle l'embrassa avant de partir, et il lui rendit la bise, tout en savourant le frisson qui était bel et bien là. Puis il se retrouva seul à la table. De sa poche, il extirpa le second objet, une carte de visite... Non, il s'agissait de plus que ça. Il resta un long moment à la contempler, fronçant les sourcils tandis qu'il réfléchissait à toutes les implications qui en résultait.

« Et bien... » dit-il au canard en plastique, qu'il sortit de son sac pour le contempler à son tour. « Il semblerait que les choses prennent une tournure encore plus intéressante... »

Et par Dieu, il n'avait aucune idée de si c'était une bonne chose...ou tout son contraire.

[Sujet terminé.]
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05.07.19 11:55
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