Tel un chien de chasse lancé sur la piste du gibier, je me sens totalement dans mon élément. Surtout que la Casati m'a officiellement délégué les pleins pouvoirs pour mener mon enquête, et c'est comme ça que j'aime bosser, sans quelqu'un dont je sens l'haleine dans la nuque, qui va espionner ou questionner chacun de mes faits et gestes. Il n'y a que les coudées franches qu'on avance, et qu'on avance vraiment, et pour cette affaire, en plus d'être totalement libre, m'intéresse beaucoup. Le monde de l'art m'a toujours fascinée, par l'espèce d'aura quasi religieuse qui l'entoure, avec les musées et les galeries qui sont comme des cathédrales, et des gens qui sont prêts à tout, dépenser des fortunes, se livrer bataille pour obtenir une toile ou une sculpture renommée. Et alors que je sors du bureau du restaurateur, je suis agréablement surprise quand j'expose la possibilité qu'il soit impliqué, non pas que j'aie un indice, mais parce qu'il avait la possibilité de le faire, et qu'elle réagit avec calme et raison. Voilà une patronne comme je les aime, qui ne se laisse pas aveugler par un sentimentaliste débordant ou par leur affect mièvre. J'ai un léger rire quand elle m'avoue qu'elle ne fait plus confiance aux hommes, hochant la tête.
Comme je vous comprends. J'ai aussi décidé de ne plus m'encombrer avec eux, ne les gardant que pour m'amuser de temps en temps mais rien de plus... Et merci pour le dossier...
On arrive ensuite au suspect suivant, autrement plus à l'aise que les autres, et clairement plus séduisant. Je cache ça pour moi mais je remarque bien la façon dont il me regarde... Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que je lui plais... Et ça, ça peut jouer pour moi. Je lui lance un sourire chaleureux sans être charmeur, sinon il va se douter que je veux avant tout lui soutirer des infos, et commence ma première salve de questions, la plume de mon Mont Blanc courant sur le papier velouté du Moleskine devant moi.
J'imagine bien oui, ça doit être un rôle essentiel... Sans vous plus rien ne marche j'imagine...
Un petit compliment, une dose de flatterie... Continuons. Il termine par dire qu'il connaît ce local et qu'il y a même travaillé récemment. Je prends quelques notes avant de croiser à nouveau son regard, lui donnant l'impression que ce qu'il me dit est d'une extrême importance même si c'est chiant comme la pluie. Les hommes sont tellement faciles à manipuler une fois qu'on a compris leur fonctionnement basique : ils aiment plaire, ils aiment qu'on les flatte, et ils aiment les filles stupides, ou qui en ont l'air. Les filles trop indépendantes, trop brillantes leur font peur, et ils craignent que leur petit égo masculin ne soit froissé.
Et ça fait longtemps que vous l'utilisez? Qui d'autre est au courant?
Je hausse un sourcil à sa proposition avant de sourire en coin et refermer mon carnet.
Pourquoi pas! Il vaut mieux que je me rende compte moi-même de l'endroit où ça s'est passé, histoire de me faire une idée. C'est gentil à vous de vous proposer!
Je me lève et glisse mon carnet sous mon bras, laissant le reste de mes affaires sur place. De toute façon je reviendrai bientôt.
HRP : Désolée encore une fois, c'est assez court é_è
L’espièglerie de la belle brune est fort agréable à contempler. Une femme qui sait obtenir ce qu’elle veut des hommes. C’est une femme qui va loin. Quant à l'Italienne, elle ne joue pas sur le plan physique ou sexuel avec ce genre là. Ils ne l’attirent pas. Capable d’apprécier leurs charmes, esthétisme, plastique, Eva ne les désire point. Préférant depuis toujours les caresses saphiques. « Un premier contact intéressant, n’est-ce pas ? » L’indienne peut obtenir beaucoup plus qu’un gros chèque. Si elle élude le mystère en temps et en heure. Les clefs sont entre ces mains inconnues. « C’est ça m’dame. Les gens ici ont fait des études. Mais ils ne sont pas dégourdis. » Rodriguez a un sourire entendu avec son interlocutrice. La dame doit savoir de quoi il parle. Les écoles, les diplômes, sont les outils d’une même classe. La classe des dominants. Les autres feront tout ce qu’ils peuvent. Mais ils n’y accéderont pas. Pour autant, sans eux, tous ces grands esprits ne sont plus rien. « Ça fait deux mois je dirais. Mmm. Y a que moi et les gars qui sont venus vous parler. Puis y a Denise. » Répond l’agent technicien d’une voix qui démontre une réflexion interne. On dirait bien qu’il cherche à donner une réponse complète à la dame. Nulle obéissance ne le guide autant que le désir d’avoir une récompense. « Mais Denise n’est pas là depuis trois jours. Grippe.» Denise est une des employées les plus anciennes de la galerie. Elle a vue les conservateurs se succéder. A l’arrivée de Madame Castelli, elle n’a pas caché sa désapprobation. Une guerre froide se tient depuis lors. Rodriguez se décolle de la chaise. Véloce tel le fauve qui sort d’une bonne sieste. Le trousseau des clefs cliquetis du côté de sa hanche gauche. Il va en avant pour montrer le chemin à l’enquêtrice. Il marche rapidement. Tel celui qui connaît le territoire et qui ne veut pas perdre une minute. Ils demeurent dans la face cachée de la galerie. Les couloirs sont encore plus calmes et vides. La sensation que le temps est suspendu est renforcée. La lumière du jour arrive finalement au bout d’un long couloir. Un jaune cru et agressif après l’ambiance tamisée. Rodriguez s’arme d’une clef pour ouvrir une grosse porte coupe feu noire. Il la tient pour faire passer la femme. Le métal grince sur les gonds. « Par ici. » Un arrière de bâtiment ordinaire. La zone est sans charme. Pas de caméra présente. Il n’y a personne. Pas même un chat galeux. Ils traversent la ruelle en diagonale pour arriver devant une nouvelle porte. Le trousseau, les clefs, le verrou, la poignée, tout en mécanique huilée. L’homme pousse la porte et entre. Un interrupteur est activé sur la gauche. « Voilà. » Une odeur de renfermé et d’humidité suinte des murs. La fuite à abîmée tout un pan. La tâche sombre ressemble à un trou noir. Ce bac héberge du matériel de bureau usagé. Le tout recouvert par des draps. Quelques cadres décoratifs passés de mode. « On a fouillé. On a rien trouvé. » Encore faut-il chercher au bon endroit. N’est-ce pas. Un oeil avisé trouverait le petit indice oublié par la personne responsable de tout ceci.
En Italien dans le texte
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14.11.20 21:41
Damia Kapoor
Attrape-moi ce voleur
Eva & Damia
Une fois qu'on a passé assez de temps à observer les autres, on les comprend vite et bien, et on se rend vite compte qu'il y a quasiment toujours les mêmes raisons qui les font agir et évoluer. L'envie, la peur et la colère. Chacun peut être poussé, tiré, dirigé exactement là où on veut si on sait sur laquelle de ces trois ficelles tirer, et avec le temps j'ai développé de grands talents de marionnettiste, maniant à la fois mes clients et mes ennemis avec la même dextérité... Le comble de l'art étant qu'ils ne se rendent même pas compte qu'on jouait avec eux justement, et qu'ils soient certains que toutes les décisions qu'ils prennent sont bien les leurs à cent pour cent. S'ils savaient... s'ils savaient à quel point je les manipule, les pousse, les tire, leur suggère des idées ils me détesteraient... Pourtant ils ne le savent pas, ils n'osent même pas se l'imaginer et c'est ce qui est délicieux. Comme là, avec toute la troupe de la Castelli que je flatte dans le sens du poil et qui s'ouvrent aussi facilement que des huitres à marée haute.
Je me retrouve cette fois face à un beau gosse qui me reluque clairement comme si j'étais son repas du soir,et c'est à la fois flatteur et réducteur. Cours toujours mon lapin, et salive autant que tu veux, je ne vais pas céder car je ne me mélange pas le tavail et la vie privée... Même si en attendant, rien ne lui interdit de rêver! Je lui lance un sourire charmant mais pas charmeur, et continue, creusant un peu plus la piste du fameux local.
Si les diplômes prouvaient l'intelligence des gens, ça se saurait, non?
Je continue de sourire, inclinant un peu la tête sur le côté pour lui donner l'impression que je bois ses paroles, et ainsi lui donner le sentiment que ce qu'il dit est important et qu'il joue un rôle crucial. Pourtant un nom échappe à ses lèvres, que je note immédiatement
Denise? Qui est cette Denise?
Une femme qui n'est pas venue depuis trois jours, pile au moment du vol... Comme c'est pratique... Si elle travaille ici, elle aurait pu utiliser ses clés, ses pass et autres pour venir sans faire résonner l'alarme et alerter qui que ce soit, avant de disparaître tranquillement.
Au fait, les employés ont juste des clés ou également des pass magnétiques? Ca pourrait être important de voir les allées et venues, surtout qu'il n'y a pas eu d'effraction à ce que vous m'avez précisé...
Le beau gosse se lève alors, roulant des épaules dans une attitude typique de mâle alpha, et je me lève, laissant mes affaires et ne prenant que mon téléphone, un de mes biens les plus précieux pour ce qui concerne le travail, que je glisse dans une poche avant de lui emboiter le pas, mes talons hauts claquant sur le sol à mesure que je le suis dans le dédale caché de la galerie. Je n'aurais pas imaginé que le bâtiment était aussi grand... Elle doit payer une fortune pour un tel espace... et je me doute qu'une partie de ce qu'elle dépense ici est une couverture, car la vente de quelques toiles ne doit pas lui permettre de s'offrir tout ça... Très intéressant placement, je l'avoue. On arrive bientôt à l'extérieur et je cligne un peu des yeux avant de m'habituer à cette nouvelle luminosité. Pendant qu'il ouvre la porte de ce fameux réduit j'observe les environs. Une ruelle déserte et non surveillée, qui serait une voie de sortie royale pour s'enfuir sans être vu, et un accès qui s'ouvre avec un simple jeu de clés... Je m'engouffre dans le fameux local, plissant le nez en sentant l'odeur de renfermé, avant de me tourner vers mon guide.
Pourriez-vous me ramener mon sac? Je vais avoir besoin de quelques petites choses à l'intérieur. Merci
Je m'avance légèrement, me promenant entre les meubles recouverts de draps avant de me pencher pour attraper un papier à moitié caché que j'approche de mon visage. Un flyer. Intéressant. Et je continue à fouiner.
FACE IDENTITY : Kate Winslet IDENTITE : Eva Castelli GROUPE : FTL RANG : / AGE :42 ans ETAT CIVIL : / PROFESSION :Trafiquante d’art ETAT DE SANTE : RAS LIENS : Noa de Santis
Le Rodriguez acquiesce vivement. Il ne croit pas au fait que le nombre d’année d’étude soit un bon indicateur. Chez lui personne n’a plus qu’un certif’. Tout le bosse. Il voit passer des stagiraires de machins truc. Avec des appellations compliquées qui n’ont pas de sens. Il lève sa main, comme pour prendre un fantôme à témoin de sa réponse:
«- Denise c’est la secrétaire la plus ancienne. Ca fait un bail qu’elle bosse dans la galerie. Elle sait tout ici. BigBrother. Si vous voyez. » L’enquêtrice pose une autre question technique. Même que l’inspecteur qui est passé plus tôt ici. Ils ont tous la même méthode. A voir s’ils vont arriver au même résultat. Ou pas. Le gars a l’impression de participer à une partie de Cluedo en grandeur nature. Ça le fait marrer. Il se gausse tout seul. «- Y a des deux. Ça dépend des espaces. Les entrées principales sont à clefs. Mais les salles avec des trucs rares sont avec doubles pass. » En fait, le système de sécurité a été refait y a quatre ans. Budget 2021 la Ville avait enfin débloqué une ligne pour que ce lieu culturel puisse se refait une sécurité à jour. Maintenant, avec un bon hacker, ça doit être assez facile de tout faire sauter en binaire. Enfin, théorie. Il ne le dit pas à la Kapoor. «- Vous voulez aussi une copie du fichier, c’est ça ? »
«- … Okay. Je reviens. » L'employé ressort aussitôt. Il fait le chemin inverse rapidement. Il retrouve le bureau et les effets personnels de la Brune. Il attrape le sac à main féminin. Sur le chemin, il freine et prend le temps de choper un stylo à l’intérieur et un papier. Il note son numéro de téléphone. L’audace, avec une femme pareille, ça peut payer. Rodriguez entre et tend le bagage à Damia. «- Vl’a M’dame. » Il la scrute. Y a quand même un côté sexy à voir une nana jouer les chercheuses comme ça. «- Ça va, vous trouvez quelque-chose ? » C’est de la politesse tout cela. Il n’y croit pas une seconde. Il y a déjà trop de monde qui est passé par là. Mais bon, lui il est juste là pour faire escorte. Il s’en fiche pas mal de ce tableau.
Le sans fil sonne. Une sonnerie automatique et bruyante. Rodriguez attrape le frigo portatif. Il décroche. La voix d’un agent résonne dans l’appareil. Une voix d’homme. Celle du premier homme que Damia a interrogé. Il donne une information succincte et puis il raccroche. Rodriguez attend de savoir ce que veut faire la dame. Il ne sait pas bien comment ça marche une enquête. Dans son monde quand quelqu’un vole on menace tout le monde, on coupe des mains, des langues, jusqu’à ce que quelqu’un craque. Jusqu’à ce que quelqu’un dénonce le coupable. Mais bon, la Castelli ne veut pas en arriver là. Enfin, elle a dit “Pour l’instant”. «- C’est pas la seule Galerie qui se fait chourrer des trucs, vous savez. »
Le type en face de moi n'est clairement pas du genre dur à convaincre, loin de là. A peine je lui montre la direction, et que je secoue la cape rouge, le voilà qui court presque, trop heureux de m'impressionner et de jouer les mâles alpha devant la femelle. Il ne manquerait plus qu'il pisse sur le bureau ou la chaise pour asseoir sa dominance et montrer qu'il est le patron... C'est presque drôle mais je me retiens de sourire ou de lever les yeux au ciel de peur de le fâcher, j'ai trop besoin de lui. Pourtant dieu sait que ces mecs auraient besoin qu'on lève les yeux au ciel face à leurs techniques de drague à deux balles, leurs réflexions appuyées ou leurs remarques machistes... Peut-être que ça les calmerait, ou qu'ils se rendraient compte à quel point ils sont... lourds. Enfin... J'essaie en le flattant un peu de garder la conversation sur le sujet qui nous intéresse, à savoir ce fameux vol, et les protocoles de sécurité en cours ici. Je me renseigne sur les accès, et je hoche la tête quand il parle du fait que les employés ''lambda" n'aient qu'un jeu de clé, mais que l'élite a un passe. Intéressant, ça permettra déjà d'éliminer pas mal de monde... Mais qui dit pass magnétique dit aussi puce ou bande, et ça, ça se hacke. Il faudra que je demande à mon cher hacker d'inspecter le réseau et voir s'il n'y a rien de suspect. Je note aussi le nom de cette fameuse "Denise" qui a l'air d'être la gardienne sous payée de ces lieux, que j'irai voir plus tard.
Et est-ce que je pourrai avoir la liste des personnes ayant un accès à ce fameux "double pass"? Ca me permettrait d'éliminer quelques noms, même si quelqu'un ayant les bons réseaux a pu faire une copie d'un badge existant histoire de brouiller les pistes et accuser quelqu'un d'autre. Et pour le fichier avec plaisir... Tout ce qui peut avoir une chance de faire progresser l'enquête est bon à prendre.
A creuser donc. Je suis alors le mâle viril mais au beau cul jusqu'à la fameuse salle et l'envoie récupérer mon sac à mains pendant que je jette un premier coup d'oeil aux alentours. On dirait que rien n'a bougé ici depuis un long moment... Tout est sombre et poussiéreux. J'attrape mon portable et allume la lampe de poche qui projette un faisceau lumineux sur les murs nus et le sol de béton brut... Un endroit où ils n'ont pas mis le même soin que pour la partie publique, soignée et immaculée. Bon, il me faut plus de lumière, quelque chose de plus efficace. Heureusement à ce moment-là le beau gosse de service revient, tenant mon sac à bout de bras comme si c'était de la kryptonite - bien sûr, un homme qui transporte un objet féminin, oh mon dieu - et j'y plonge la main pour en extraire une petite lampe de poche à led. A peine plus grande qu'un rouge à lèvres, elle est ultra puissante et d'un clic toute la pièce est baignée d'une violente lumière. Voilà, c'est mieux! Marchant à pas lents je scrute et je musarde, avant de sourire, et extraire de sous une housse un flyer poussiéreux, mais pas autant que les meubles alentours. Intéressant. Je l'éclaire, et remarque une invitation pour une fête, avant de l'attraper et l'examiner plus en détail. L'événement n'a pas encore eu lieu... intéressant! Je me tourne vers mon bras droit du moment, un grand sourire aux lèvres.
FACE IDENTITY : Kate Winslet IDENTITE : Eva Castelli GROUPE : FTL RANG : / AGE :42 ans ETAT CIVIL : / PROFESSION :Trafiquante d’art ETAT DE SANTE : RAS LIENS : Noa de Santis compagne
L’homme de main exécute les demandes sans broncher. Il est une petite main ici officiellement. Un rôle qu’il tient depuis assez longtemps pour avoir obtenu l’indifférence de certains. De quoi devenir l’homme invisible dans les locaux. Exactement ce qu’il faut pour faire sa petite affaire dans son coin. Il a donc tout intérêt à ce que la Détective résolve le mystère vite et bien. Qu’elle n’aille pas fouiller trop loin non plus. Pour ça, c’est simple: devancer.
«- Oui, je vous mettrait une copie du listing avec le reste. Pas de souci! » Ce n’est pas comme s’il avait un choix à faire. Il suit les instructions de la patronne. La Détective doit avoir accès à tout. « Faudrait qu’on trouve qui a fait le coup avant la prochaine Vente aux Enchères voyez. Celle qui est en février. Sinon la cheffe va pas être contente. » Rordriguez n’en a pas l’air stressé. Il semble même décontracté au regard de la situation dans laquelle se trouve la Galerie. En revanche, il ne ment pas sur un point. Les intérêts de la Castelli sont en jeu.
«- Ah. Joli. » Il prend le bout de papier. Mais là on n’y voit pas grand-chose. Même avec la super led de madame. Aussi l’homme va ouvrir la porte du local en grand. Le soleil est pleinement levé maintenant. Il est blanc, cru et froid. La lumière pique un peu les yeux. Mais il désigne la forme de chiffre. «- Ah. C’est pour la Saint-Valentin on dirait… dans une semaine. » Le calcule était vite fait. Rodriguez rendit le flyer à la Brune. Il avait une mémoire visuelle. Il avait retenu ce qu’il y avait d’important.
Une fois un dernier tour du local fait l’Hispanique commençait à marcher à la façon d’un fauve en cage. L’inaction lui posait des soucis. Cela se voyait au premier coup d'œil. C’était ce qui le rendait si proactif dans son travail. Rien ne traînait avec lui. Jugeant qu’ils avaient fait ce qu’il fallait pour cette partie, il proposait de rentrer dans la galerie pour aller voir le lieu du crime à proprement parler. «- La pièce volée vaut deux millions de livres environ. » Ils passaient à nouveau par les couloirs internes. Le sens inverse le permettait de croiser de nouveaux visages. Les agents étaient au travail. La boutique devait continuer à tourner malgré tout! Suite à dix bonnes minutes de marche le duo parvenait devant la salle d’exposition cernée par les rubans jaunes. Toujours galant homme Rodriguez dégageait le passage pour la détective. Il en profitait pour lui couler des petits sourires séducteurs. Une fois à proximité de la zone, il se mit néanmoins en retrait. Le carré de mur nu tranchait dans la pièce. On sentait tout de suite qu’il y avait une bizarrerie. «- Et voilà Madame. »
«- Eh bien ? Que donne votre enquête Damia ? » Dona Castelli se trouvait dans le dos de la détective. Elle rendait une tablette à un jeune homme posté à sa droite. Une paire de lunettes de vue quittait son beau visage. Son regard cyan et félin se concentrait sur la fouineuse. Il voulait fouiller jusqu’au tréfond de sa prunelle noire pour obtenir les réponses.
Une fois que vous avec fait comprendre à la personne en face de vous que vous êtes plus que compétente et que vous savez mieux que lui quoi faire, c'est fou comme on arrive plus vite aux choses. Ca m'avait étonnée au début, de voir qu'en jouant à celui qui pisse le plus loin quelques secondes, de montrer que les tentatives d'intimidation vous amusent beaucoup, vous obtenez ce que vous voulez. Comme là. Même si le charmant jeune homme au regard plus qu'insistant essaie de me faire son numéro, il accède quand même à mes demandes vite et bien. Je n'ai ni le temps ni l'énergie d'avoir à monter les dents et à lui faire comprendre que ce qu'il a entre les jambes ne fait pas quelqu'un de plus intéressant ou de meilleur. Il copie donc gentiment ce que je lui ai demandé, à savoir la liste précise des privilégiés à avoir le saint Graal, c'est à dire à avoir un accès presque illimité à tout le bâtiment. Bien sûr je me doute aussi qu'on ait pu utiliser un faux badge, mais il ne faut pas négliger les vrais, pour pouvoir les éliminer ensuite. Il se montre très serviable, avant que sa phrase suivante ne me fasse hausser un sourcil.
Ah oui? Pourquoi? La toile volée devait être vendue?
C'est une remarque intéressante que je me mets de côté, pour la noter plus tard car l'écrire devant lui pourrait peut être éveiller ses soupçons et j'écoute sa réponse, avant qu'il ne me montre le petit réduit poussiéreux. Et là, le saint Graal, ou tout du moins un début de piste. Un flyer, d'une fête qui n'a pas encore eue lieu. Intéressant, même si ça peut être totalement autre chose et ne nous mener à rien... sauf que j'ai peu d'indices et toutes les pistes sont bonnes à creuser alors... je l'examine à la lueur de ma petite lampe de poche, souriant en entendant sa réflexion admirative. Une fête de saint Valentin... Je range soigneusement le flyer, le touchant le moins possible pour avoir d'éventuelles empreintes, avant de me tourner vers lui.
Quelqu'un ici vous aurait parlé de cette fête? Ou d'une fête où il projetterait d'aller un soir de saint Valentin? On parle parfois autour du café, et ça peut donner des pistes intéressantes...
Je l'observe ensuite qui arpente la pièce ,et je me demande vraiment si c'est de nervosité ou s'il est en train de saccager la scène de crime, mettant ses empreintes de pied partout pour cacher celles qu'il a mises au moment du vol? Peut-être, mais cette pièce n'a pas servi à entreposer la toile donc... je rajoute ça sur le papier, en plus de ma réflexion de tout à l'heure, avant qu'il ne me propose de retourner voir le lieu où l'oeuvre était exposée. J'accepte et après avoir pris quelques photos du local je le suis, retournant dans les pièces feutrées et dépouillées servant d'écrins magnifiques à ce qui est exposé ici. Et rapidement je découvre de loin le lieu du crime : les flics ont déjà entouré la pièce avec du ruban aux couleurs du Yard. Incapables... Voilà mon assistant qui soulève les rubans et je le remercie d'un sourire malgré sa subtilité digne d'un 33 tonnes en flammes lancé à pleine vitesse sur l'autoroute pour me faire comprendre que je lui plais. Une fois dans la pièce je m'approche de l'espace vide en fronçant les sourcils.
C'était comme ça quand vous avez trouvé le vol? Rien n'a été touché ou déplacé? S'il y a le moindre détail qui vous interpelle, qui vous surprend, surtout dites-le moi, ça peut être d'une importance capitale.
Une voix résonne dans mon dos et je me retourne pour voir ma patronne, impériale, plantée derrière moi. Je lui souris et ouvre mon agenda dans lequel j'avais soigneusement rangé le flyer. Je lui désigne simplement, sans le lui tendre.
Eh bien j'ai trouvé ça dans un local qui aurait pu servir à abriter le voleur temporairement. Ca peut être un début de piste, à la fois l'événement qui y est inscrit mais aussi les empreintes qui s'y trouvent. Je retournerai voir votre expert pour qu'il regarde ce qu'il peut trouver sur ce bout de papier... Je vais le comparer avec les empreintes de vos employés et si je n'ai pas d'autre piste, j'enverrai certains de mes hommes ce soir là... Je progresse. Et vous, du nouveau?
FACE IDENTITY : Kate Winslet IDENTITE : Eva Castelli GROUPE : FTL RANG : / AGE :42 ans ETAT CIVIL : / PROFESSION :Trafiquante d’art ETAT DE SANTE : RAS LIENS : Noa de Santis compagne
Là l’Hispanique ne répond pas à la dame. Il reste avec la bouche cousue. Les affaires de la galerie sont sous la houlette de Dona Castelli. Elle a sa façon de faire. Elle a ses accords plus ou moins légaux. Bien que la Détective est de leur côté, on ne sait jamais. Ce genre de personne récolte et revend des informations à sa clientèle. Rodriguez ne va pas chercher plus loin. Il rétorque: «- Faut voir avec la patronne madame. » Il se lave les mains. Pas de doute que l’Italienne aura plaisir à discuter en tête à tête avec son employée. C’est typiquement son genre.
Il fouille son ciboulot. Il est encore super tôt. Il vient de faire une nuit blanche. Donc c’est vrai aussi que le cerveau marche moins bien. Est-ce que quelqu’un lui aurait parlé de cette soirée des “amoureux” ? A la machine à café ? Ou ailleurs ? Il cherche. «- Y a bien Joane Richards. » La demoiselle est stagiaire ici depuis septembre. C’est dans le cadre de ses études, se rappelle-t-il vaguement. Oui, c’est bien ça, c’est une jeune étudiante en histoire de l’art. «- Elle a dit qu’il y allait avoir une soirée à son université pour la St Valentin. » Il tient sa propre taille en lorgnant la brune. Il cogite pour se souvenir s’il a vu la demoiselle ce matin. «- Elle doit être dans les bureaux. Mais bon, je sais pas si c’est lié à ce truc hein. » C’est qu’elle est plutôt gentille Joe. Il y a rien à redire sur elle. En plus elle a des seins à se damner. Il ne voudrait pas qu’elle soit accusée et que ça lui ruine ses chances d’actions ensuite.
Pour ce qui est de la scène de crime, elle est cernée. Ils sont les seuls présents. Logique puisqu’on a demandé aux agents de ne pas venir. Ça évite qu’il y ait des indices brouillés. L’un des collègues de la sécurité est d’ailleurs là pour surveiller la zone. C’est sans doute plus excitant que de surveiller les ados qui mangent des chips.
«- Mmmm. Ouais. C’était comme ça. » Manuel se frotte la tête. «- Y a mon collègue qui a pris des photos avec son portable, je crois. Juste avant que la police arrive. » David Findler est zélé ça tout le monde le sait, surtout Madame. Il voudra sûrement se faire bien voir. C’est la bonne gueule de service. Bref. A voir. Quoiqu’il en soit, là, il ne peut pas faire plus pour la beauté froide qui est en pleine action. Il laisse son regard dériver sur sa chute de rein. Jusqu’à ce qu’un bruit lui indique qu’il ferait bien d’arrêter ça.
Eva s’impose dans le silence de la pièce. Elle écoute d’abord Damia. La restitution est claire et rapide. Une piste en moins d’une heure, ce n’est pas mal du tout. Maintenant, il faut voir si cela va mener quelque part. Pour ça, il va falloir que l’Italienne fasse œuvre de patience. «- Bien. » Elle ne touche pas au papier pour ne pas poser d'empreinte. Mais elle l’observe un moment. «- Je compte sur vous. » L’Italienne sort alors son propre carnet. Elle ouvre à la page de notation. «- Wang était au Rosewood hier soir. Il peut avoir commandité le vol. » Le Chinois n’échappe pas encore à la méfiance de sa rivale. Le doigt descend sur le nom suivant. «- Vito Lampeduza, une autre famille italienne, aurait pris contacte avec l’organisateur de la Vente il y a une semaine. Il aurait posé des questions “étranges” » “Etranges” est souligné deux fois.
L’Italienne lui sourit. Elle a également ordonné au Breton de se présenter ici le plus tôt possible pour répondre aux questions de l’Indienne. Elles avancent.
Mon partenaire sur cette affaire se montre curieusement muet après la révélation qu'il a laissée filtrer, sûrement malgré lui, au sujet de la toile, et qu'elle aurait dû être retrouvée avant une prochaine vente. C'était une révélation intéressante, qui pourrait peut-être indiquer que la Castelli serait impliquée? Qu'elle aurait orchestré le vol du tableau elle-même? Ou que le fait que ce tableau précis doive être à la vente... C'est plus qu'intéressant, et je me garde l'idée de creuser un peu plus... parce que si c'est une arnaque à l'assurance et que je la couvre, je risque des soucis. A moins qu'on ne trouve un arrangement à ce propos. Enfin, le fait est qu'il va falloir que je me penche sur la question, avant de me retrouver avec des emmerdes, ou au moins avoir le temps de me retourner. Entre temps il arrive quand même à m'aider en me donnant le nom d'une stagiaire qui lui avait parlé d'une fête de ce genre, et je rajoute son nom à la liste. Une certaine Joane Richards. Intéressant.
Il n'y a peut-être aucun lien mais je ne veux négliger aucune piste, vous comprenez. On est jamais trop prudent. Je voudrais la voir tout à l'heure, ou demain au plus tard. L'administration a bien son adresse et son numéro?
On retourne ensuite sur les lieux d'exposition du tableau, et dès mon entrée dans la grande pièce je remarque l'espace vide et les cordons de police jaunes dans un beau carré, et du monde gravitant autour. Je hoche la tête quand il m'informe qu'un de ses collègues a pris des photos tout de suite après le vol, avant que les flics n'arrivent.
C'est très intéressant et ça me serait très utile. Merci David...
Je lui lance un sourire lumineux, et une petite oeillade charmeuse, histoire qu'il ait quand même un os à ronger, avant de me tourner en entendant la voix de la grande patronne qui vient voir comment je me sors. Je lui fais face et lui résume rapidement ce que j'ai trouvé, et les pistes que je compte explorer. Elle a l'air satisfaite et me gratifie d'un seul mot, dont je dois me contenter mais qui montre qu'au moins, jusque là, elle est satisfaite avec ma façon de gérer les choses. C'est là qu'elle me donne la liste des coupables potentiels et je la range soigneusement.
Très bien, j'irai les voir soit aujourd'hui soit demain, le temps que je rassemble des informations sur eux et que j'y aille préparée. Avant que j'y aille, je vais aller poser quelques questions à une jeune femme qui aurait parlé d'une fête de Saint Valentin, qui pourrait correspondre au flyer... Ca ne mènera peut-être à rien mais elle est sur place, donc autant battre le fer tant qu'il est encore chaud!
FACE IDENTITY : Kate Winslet IDENTITE : Eva Castelli GROUPE : FTL RANG : / AGE :42 ans ETAT CIVIL : / PROFESSION :Trafiquante d’art ETAT DE SANTE : RAS LIENS : Noa de Santis compagne
Rodriguez se passa une main sur le visage. La mine marquée par un sentiment mitigé. Mais la réponse est bien entendu positive. «- J’comprend bien Madame oui. » Il ne va pas lui dire qu’il a été chercher dans le tableau Excel de la RH pour avoir le numéro privé de Miss Richards. Typiquement le genre de chose qui se retournerait contre lui. A le taxer de pervers, de harceleur, de “porc” comme disent les MeetToGirls. «- La Secrétaire pourra vous donner tout ça. » Il marque une pause. Ses yeux charbonneux se font plus coquins une seconde. C’est qu’il n’a pas spécialement envie de s’attarder sur l’histoire de la toile volée, là tout de suite. «- Si vous n’avez plus besoin de moi... » Tout en venant vers Damia il souffla. «- Demandez-lui mon perso aussi, tant que vous y serez. »
«- Mh. » La galeriste semble évaluer le planning de sa toute nouvelle employée. Finalement elle l’accepte d’un signe de tête. C’est l’expression finale de Kapoor qui la convainc. C’est exactement ainsi qu’Eva Castelli organise elle aussi son travail. Elle va au plus urgent sans attendre que la situation puisse “peut-être” s’améliorer. Les hypothèses sont utiles mais ne doivent pas conforter, dans une espèce d’inaction. «- Je vais tout de même prévenir le Directeur de votre venue. » L’Italienne ne va pas prétendre être une intime de M. Eirik. Ce serait prétentieux. Très prétentieux. Mais, ils ont un respect mutuel. «- Je me méfi de ce faquin de Wang. Assurons-nous que tout se passe bien. »
Pendant ce temps deux experts vinrent dans la salle du larcin. Ils n’ont pas d’uniformes du Yard. Les bras chargés de grands sacs qui conviennent du matériel spécialisé. C’est un matériel haut de gamme qui vient certainement d’une compagnie privée. Manque de confiance envers London ? Ou simple ambition à mettre la main sur le/la malpropre qui s’en est pris au sien ? «- Bien. Je dois maintenant aller rassurer la directrice de la Culture. Damia ? Retrouvons-nous demain pour faire un point. 16h00… chez-moi. Vous avez l’adresse j’en suis certaine. » Castelli sourit charmante à la détective. Quand elle a satisfaction inutile de montrer ses crocs.
D’un signe de main, la blonde interpelle une des employées afin qu’elle escorte Damia dans la zone administrative de l’établissement. La jeune femme typée métisse indo-britanique a un joli port de tête. On note aussi que son style vestimentaire est proche de celui de sa patronne. Castelli une influenceuse ? Disons plutôt un modèle pour les jeunes femmes prédatrices du monde de l’art.
L’attitude de mon chevalier servant me laisse un peu perplexe. Est-ce qu’il est mêlé à tout ça ou non? D’un côté il a l’air plein de bonne volonté, me donnant quelques pistes, mais en même temps j’ai l’impression qu’il est trop nerveux, et qu’il ne s’attendait pas à la trouvaille de ce flyer. Sans compter l’indice aiguillant ma réflexion sur la Castelli, pour le dédouaner lui? Lever les soupçons? Aucune idée... mais plus les heures passent plus les indices s’accumulent et plus cela me donne des choses sur lesquelles réfléchir, des choses à étudier.
On retourne dans le hall d’exposition pour découvrir cette fois l’endroit où l’œuvre était exposée et à peine arrivés voilà la patronne qui vient s’enquérir de l’avancée de nos progrès, alors que je venais de poser quelques questions aux bobbies présents qui veillaient sur un lieu du crime où il ne se passerait plus rien. A part revenir prendre le rubalise je ne vois pas vraiment la nécessité de mettre autant de monde pour le vol d’une toile, surtout que la galerie est fermée au public, et que les deux larrons ne sont pas en train d’enquêter. La police britannique... Je lui fais un rapide rappel avant de reprendre pour son assistant.
Je veux bien ces photos merci. Ça pourrait être très utile...
Et l’italienne vient ensuite acquiescer d’un léger geste du menton, en femme qui a l’habitude de commander et qui sait imposer son autorité sans avoir à hurler ou s’agiter. C’est à ça qu’on reconnaît les vrais chefs, ce ne sont pas ceux qui hurlent, ce sont ceux qui arrivent à vous faire obéir d’un regard ou d’un mouvement discret. On sent bien que tous ceux ici la respectent et la craignent, sachant sans doute ce qui les attend si on la déçoit, ou pire, si on la double...
« Je pourrai emmener le flyer à une connaissance, quelqu’un de neutre pour l’analyse. Êtes vous d’accord? »
Elle me parle ensuite d’une autre piste, d’un type d’origine asiatique, vu son nom, qui aurait été à l’origine du larcin. Je note son nom et son alibi.
Bien. En quoi pensez-vous que ce Wang aurait pu ou voulu voler ce tableau? Une vengeance contre vous? Désaccord en terme d’affaires? Et pourquoi ce tableau en particulier et pas... je ne sais pas, du liquide? Autre chose? D’ailleurs est-ce que c’est la toile est l’œuvre ayant le plus de valeur dans la galerie?
Elle mentionne un autre nom et donne des informations intéressantes, que je m’empresse de griffonner à mon tour. « C’est bon à savoir. Et est-ce que votre organisateur pourrait nous en dire plus? Est-ce qu’il se souvient des fameuses questions que Lampeduza a posées? Une chose est sûre je vais me pencher là-dessus. Oh et j’aimerais voir Joane Richards tant que je suis là, si elle est encore présente.
Et là mon chevalier servant me souhaite une bonne journée avant de me souffler qu’il aimerait que je demande son numéro. Je le gratifie d’un clin d’œil complice sans ajouter un mot et dès qu’il a tourné le dos mon visage retrouve son sérieux, me préoccupant surtout de la Castelli. Je sais que cette affaire est importante, et que si je m’en sors bien, ma réputation va encore augmenter ... tout comme mon compte en banque.
Je vous suis... et Wang... est-il mêlé à la mafia? Ou une sorte de trafic?
Deux types chargés de matériel arrivent et je recule de quelques pas pour les observer s’installer qui va sûrement servir à éplucher la scène de crime mieux et plus efficacement que tout ce que le Yard sera capable de faire. L’avantage de l’argent. On se sépare et je hoche la tête à son invitation. Carrément chez elle. Eh bien... on dirait que pour l’instant je suis dans ses bonnes grâces!
Bien sûr j’y serai et si j’ai des informations vraiment intéressantes je vous les communiquerai avant. Bonne fin de journée.
Ses talons claquent sur le marbre alors qu’elle s’éloigne, et une de ses employées, qui a l’air d’être un copié collé de ma propre personne mais version « arty » s’approche de moi et vient m’emmener dans les bureaux du personnel. Je la suis, mon carnet se remplissant de plus en plus face à cette affaire pour le moins intéressante.
FACE IDENTITY : Kate Winslet IDENTITE : Eva Castelli GROUPE : FTL RANG : / AGE :42 ans ETAT CIVIL : / PROFESSION :Trafiquante d’art ETAT DE SANTE : RAS LIENS : Noa de Santis compagne
«Je pense que cela peut être une sorte de défi. Un défi qui m’est directement adressé. Comme un pied de nez. Voyez-vous ? » Eva Castelli considéra la détective un court instant. Les questions suivantes sont d’ordre technique. Mais, ce n’est pas seulement cela. Du coin de l’oeil la blonde vérifie qu’elles sont encore seules. Certaines informations doivent rester le privilége de quelques unes. Ainsi se détient l’influence et le pouvoir. Le pouvoir qu’elle a obtenu en se battant. « Ca ne l’est pas. Il y a des objets bien plus onéreux. Ne serait-ce que le tableau qui se trouve dans la salle juste à côté de celle-ci. »
« Je vais lui dire de vous appeler. Il sera plus à même de répondre à toutes vos questions. Si vous le permettez ? » La question est tout à fait rhétorique. L’Italienne n’a pas l’intention de se laisser dire un non. Elle sait exactement ce qu’elle veut et comment elle le veut. D’ailleurs, elle paye miss Kapoor assez cher pour que cela soit fait selon ses propres règles. La question sur l’une de ses employées demeure sans réponse sur le moment. Eva est arrivée tôt et vite. Elle n’a pas encore pris le temps de relever les absents. Mais, il y a bien la secrétaire qui pourra les informer. Leur apprendre que la demoiselle n’est pas venue à la galerie pour le moment. Une absente à mettre sur la liste personnelle de la trafiquante.
« Oui. Il est sous les ordres de la Triade. La tête dirigeante de la mafia chinoise. Il est surtout basé à Pékin. Mais il possède quelques filières en Europe. Dont Londres. Il est vrai que le Brexit et surtout la Prohibition à réactivé l’intérêt des hors la loi. » Informations que peu de personnes innocentes peuvent avoir. Scotland Yard pourrait faire le même constat que Castelli. En six ans, le paysage londonien a drastiquement muté. Les réseaux criminels se sont renforcés. La réponse aux interdits est toujours d’en tester les limites. C’est l’histoire de l’Humanité.
Une fois que ces dames ont convenu de leurs prochains rendez-vous. Bientôt. Elles se séparent. On prend tout de suite en charge la professionnelle. Jasmine est donc la guide vers les services administratifs du site. Elle a de l'allant dans sa démarche. Et ne semble pas plus perturbée que cela par l’ambiance de cette étrange matinée de travail. Lorsqu’on travaille à Londres, il faut s’attendre à tout. C’est cette employée qui frappe à la porte du bureau. Il n’y a personne à ce moment-là. C’est donc elle qui se place devant l’ordinateur et qui se met à chercher dans la base interne les coordonnées de la stagiaire. Elle imprime la feuille et la tend à la dame pleine d’élégance.
Si le voleur, ou la voleuse, est encore en cavale, sa liberté se compte à présent en jours.
