Je suis satisfaite d'apprendre que Steve avait un lien fort amoureux avec une autre personne. L'amour est un pilier dans la vie d'un homme ou d'une femme. Et en plus une histoire d'enfance. Je me mets à penser à mon enfance. J'avais peu d'amis mais j'avais un lien très fort avec le petit Swan, que j'appelais chevalier Evans. On se voyait dans le cadre des tournages de ma mère dans la demeure de la famille noble. Quand le tournage a cessé, nous avons coupé les ponts malgré mes tentatives de garder le contact. C'est un vrai regret. Mais c'est la vie. Il doit être un beau jeune homme maintenant. Revenons à nos moutons.

Le jeune homme s'était livré au mieux qu'il pouvait, toujours avec la plus grande économie de mots. Je sais qu'il est maintenant temps de s'arrêter. L'insistance pourrait le refermer comme une huître. Je veux avant tout instaurer un lien de confiance avec lui. Tout était loin d'être parfait car j' avais le net sentiment que Steve était sur la défensive, ce qui peut se comprendre. Parler à une inconnue sur des sujets personnels c'est d'être une évidence. Mais je sentais une petite accroche, qui me donnais bon espoir de pouvoir avancer avec lui.

Je sors mon calepin pour déchirer une petite feuille de papier et lui écrire mon numéro de téléphone portable. C'est loin d'être évident qu'il me rappelera. Mais ça vaut le coup d'essayer.

- Tiens. Et tu as un numéro auquel je pourrais t'appeler ?

Quand il insiste pour me raccompagner, un grand sourire se dessine sur mon visage. Je ne peux l'empêcher de lui faire une petite remarque :

- Soit tu es un très grand chevaler servant, toi tu as envie de savoir ce que je vais dire à ta tante

Je le laisse donc me raccompagner. Sa tante me demande évidemment des nouvelles sur cet entretien.

- Steve, je te laisse le soin de donner à ta tante un retour sur cet entretien et ton impression. Je lui ai laissé mon numéro de téléphone portable pour qu'il m'appelle par lui même. Hors contrainte du travail, je serai là pour lui.

Je lui avais promis de garder nos échanges secrets. Je garde parole. Et mon sourire est plutôt rassurant vis à vis de sa tante.

Steve était tout de même soulagé que cet entretien soit terminé. C'était tout de même un sacré facteur de stress. Le rouquin la regarda noter un numéro de téléphone et lui donner. Steve se devait de montrer qu'il était de bonne volonté et donna son propre numéro de téléphone. Il n'était pas à l'aise avec cette technologie, mais il avait appris son numéro de téléphone par coeur. Le jeune homme essayait de se passer un maximum du téléphone. Utiliser cet objet lui demandait un effort et surtout, il n'avait pas envie d'apprendre.

A la remarque d'Isabel, Steve ne pu s'empêcher de faire un petit sourire. Elle avait vu juste. Peut-être qu'il était trop prévisible.

Madame Connington les attendait. Elle essayait de donner l’illusion qu'elle était détendue, mais ce n'était pas le cas. Steve le savait et Isabel le voyait forcément. Devant l'explication de la psychologue, le rouquin expliqua :

-Nous avons pu discuter. C'était... intéressant.

Le retour était concis, mais cela correspondait bien à Steve. Rose ne savait pas exactement quoi en penser, son regard oscillait entre son neveu et Isabel. Sachant qu'elle n'aurait directement pas plus d'information, elle termina par remercier Isabel. Alors que la porte se refermait, Rose se sentait encore en détresse. Elle laissa son regard se poser sur Steve. Il était là, et pourtant tellement inaccessible...