La voiture se gare, le corps s'extirpe en douceur du véhicule, les talons claque au sol. La portière se cogne et se referme, un soupire s'échappe. Penché légèrement en avant, le visage se reflète dans le rétroviseur ; les cernes soigneusement masqués, le sourire est au fond un peu morose enfouis sous la faible couche de rouge à lèvres. Le tout assurant de dissimuler un air atrocement faux. Embellis au mieux. Apprêté de plus beaux vêtement pour rendre l'image plus vraie. Mais la vérité est bien là. Tu la connais. Tandis que le soleil se couche doucement, que le ciel se pare de jolies couleurs et que les premières étoiles vont pointer le bout de leur nez, tu ignores au mieux ce sentiment naissant. Laissant place à une agréable soirée. Tu es là pour échapper à la réalité. Pour prendre le temps de respirer et de laisser les rires aux éclats s'évader.
« C’est bon ? »
Un soupire. Un hochement de tête. Un petit sourire qui finit par s'afficher, tu suis l'élan.
Le rendez-vous fixé, l'heure convenue et pourtant vous êtes en retard. Ça te démange de râler un coup, de pester sur cette ponctualité non respectée, pourtant tu t'abstiens. Certains appelleraient ça le quart de politesse. Pourquoi, tu n'en sais rien, ça te semble absurde. Les Anglais ont toujours cette manière de raisonner qui te reste en partie inconnue. Ce détail mise à part, l'entrée de l'établissement se dévoile assez rapidement. Le propaganda. Il a une certaine réputation de ce que disent les gens. Il n'est peut-être pas le mieux placé et pourtant il s'accorderait probablement mieux à votre soirée. Jusqu'à présent, tu n'y as jamais mis les pieds. L'occasion ne s'étant guère présenté. Il y'a un certain doute à ce que ce soit vraiment une bonne idée. S'il ne valait mieux pas se fier au bruit qui court à ce sujet. Mais tout le monde semble s'emballer alors pourquoi refuser ?
L'ambiance est présente. Il y en a pour tous les goûts, peut-être un peu trop sulfureux pour toi. Tu sors de ta zone de confort. Loin de toi l'envie de faire tâche ce soir. Il y a ce petit brouhaha qui résonne, la musique qui cartonne, certains qui ce déhanche. Des éclats de rires et des conversations qui vont bon train. Un regard qui passe sur les alentours, jusqu'à ce qu'un bras levé indique la position du reste de la troupe. Vous vous faufilez en zigzaguant parmi la foule. Plus les secondes passent, plus la hâte se manifeste ne demandant qu'à grandir. La journée a été, comme si bien appelé, merdique. Les heures eurent un mal fous à s'écouler. Quelques problèmes au boulot ont ajouté une couche à une humeur déjà bien exécrable. Et quoi que tu fasses tu ne peux pas t'enlever l'entrevue avec JB de la tête. La situation à fini par marquer bien plus que tu ne souhaites. Faire en sorte de tenir cette promesse paraît impensable. Mais en cet instant, ça ne semble pas insurmontable. Tu as la possibilité d'oublier tout ça pour quelques heures.
Arrivé à quelques mètres seulement de la table, t'as le cœur qui vrillent. Le souvenir incertain. James. Ça fait un certain temps que tu ne l'as pas vu. Un moment que vous n'avez pas partagé grand-chose ensemble. Une certaine impatience et une petite angoisse qui se loge.
« Désolée pour le retard. Tu l'annonces fraîchement une fois à bonne hauteur. Marshall à galéré à trouver une place. - C'est parce que tu es nul en GPS humain. - Je t'emmerde. »
Tu l'entends rire, tu roules des yeux. S'il ne voulait pas de GPS humain, son portable aurait très bien pu faire l'affaire. Tu fais le tour de la table pour saler tout le monde. Prenant une place encore libre. Sio, tu es probablement la plus jeune assise parmi eux. T'es une pièce rapportée qui a su s'incruster. T'as envie de croire que c'est pour ça qu'ils t'aiment bien.
« Alors, comment ça va vous ? Qu'est-ce qu'on a manqué depuis que vous êtes-là ? »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
15.06.20 17:02
Invité
♛ Another Drink
First you take a drink, then the drink takes a drink, then the drink takes you. - F. Scott Fitzgerald in The Great Gatsby
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♫ Alestorm - Drink
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]James était comme ça. Il avait toujours été comme ça. Paumé. Perturbé. Complètement embrumé. Le cerveau surchargé par ses émotions. Tiraillé entre le boulot pour Manus et par son envie faire la fête ; et se laisser aller. L'alcool. Une tare un jour. Mais son ami pour toujours. Dépendant. Accro. James, il en était complètement siphonné. Littéralement. À tel point que sa consommation excessive lui causait bon nombre de problèmes. Souvent. Erin. Mhm... La dernière fois ; elle lui avait pris la tête. Parce qu'il ne s'était pas rappelé de leur partie de jambes-en-l'air ; qui datait pourtant de la vieille au soir. Vexée. En colère. La demoiselle l'avait limite envoyé chier. Au fond... Oui, il l'aimait. Mais pas quand elle était comme ça. Gamine et capricieuse. Dans son entourage – parmi les filles – il y avait bien qu'Amber qui pouvait le comprendre. Pauvre James... Encore, que... Attendez une minute... Mhm... Oui. Non. Si, voilà ! Sio. Siobhan. La jolie rousse. La tendre jeune femme. Charmante et douce. Clairement bien moins acerbe qu'Erin qui pouvait péter un câble quand ça lui chantait. Oui. Okay... James, il était fou d'Erin. Mais elle avait son sale caractère. Lui, il voulait bien reconnaître qu'il en avait, aussi. Mais... Bah comme Amber, Sio pouvait le comprendre aussi. Ça avait doux et tendre, leur première fois. Et du coup, bah il pouvait y repenser. Encore aujourd’hui.
Ce soir, ils avaient convenu d'un rendez-vous. Avec quelques potes, au Propaganda. Enfin, « ils » ; dans le sens où Sio et lui s'étaient mis d'accord. Et James était arrivé à l'heure. Avait retrouvé deux-trois gars... Mais Siobhan, elle, n'était pas là. Mhm... En ayant constaté son absence ; James avait consulté son téléphone. Prêt à l'appeler. Dans le doute. Parce qu'il avait un peu peur qu'il lui ai arrivé une couille. « Relax, vieux ! Les bouchons, tu connais ? »« Mhm... » Il grommelait. Bougon. « Elle m'a dit qu'ils étaient dans un tacot, avec Marshall et qu'ils arrivaient. Donc, détends-toi et finis ta bière ! »« Ouais, allez ! Tiens ! » Dans le fond, les types avaient toujours les bons mots pour l'apaiser. J'vous le disais... James et l'alcool... Une grande histoire d'Amour. Des sentiments bien moins compliqués que ceux qu'il pouvait éprouver pour Erin. Erin qui lui menait la vie dure. La bouteille au moins, elle restait muette. Enfin... Pensif, il faisait tourner son index sur le rebord de son verre. Il se demandait pendant combien de temps ; il allait devoir attendre. Et c'est justement presque au moment de soupirer, que James avait reconnu une voix. Sa voix.Siobhan !Elle était là.Celle qu'il n'avait pas vu depuis bien longtemps... James en avait presque fait un bond, sur la banquette. La jolie rousse avait expliqué que ça avait été difficile de trouver une place de parking. Marshall derrière avait rétorqué que sa façon de faire le GPS à la place d'une machine, ça n'avait pas été si concluant. Selon lui, la demoiselle avait un sens de l'orientation proche de zéro. Sio l'avait sommé d'aller se faire foutre. « Bien envoyé ! Te laisses pas faire, va ! » James avait souri. Ils font un tour de table rapide et finissent par s'asseoir. Si ça allait ? S'ils avaient manqué des choses ?« Sûr ! On était en train de discuter tranquillement, en vous attendant. Et vous ? » Souriant. Sauf que... « Menteur ! Y'a même pas deux minutes, t'étais à deux doigts de les appeler, à stresser pour rien ! » Phil le taquinait sévère. Et Joe suivait. « Grave ! Il était à deux doigts de t'appeler, Sio ! Totalement inquiet, le pauvre mignon ! » Phil et Joe avait ri. « Fermez-là ! » Vexé ? Bah... Disons que James était du genre à en avoir marre ; quand on le critiquait de la sorte. « C'était juste histoire de m'informer. Londres, c'est très fréquenté. Dans une autre situation, ils auraient très bien pu se trouver encore sur la route. On sait jamais, si... »« Cherche pas d'excuse, James ! » Que Phil avait répondu, en lui coupant la chique. « Il est amoureux de toi, Sio. Ça se voit ! »« Laissez-le tranquille ! » Marshall avait calmé le jeu. À peine ils étaient arrivés avec Siobhan pour les rejoindre ; que les deux deux autres zouaves commençait à faire du zèle. « Merci, mec ! »« De rien, vieux ! » Marshall lui avait souri. « Bon, alors ? On se commande un truc ? » Que Joe avait demandé, sa bière quasi terminée ; en fixant Siobhan et Marshall. James lui, terminait aussi la sienne. Et Phil, il... Bah il était à sec, depuis un moment.
Il y a un soulagement qui se profile sur ton visage. Même s'il est impossible de rattraper le retard que vous avez, il est clair que cela ne viendra pas entacher la bonne humeur de cette soirée. C'est que tu en viendrais presque à oublier d'un clin d'œil les soucis habituels du quotidien. Il y a le sourire sur tes lèvres qui se dessinent facilement alors que la taquinerie fuse à vive allure. Les paroles des un et des autres sont peut-être vrais, mais tu n'as pas vraiment d'avis sur la question. Néanmoins, cela n'empêche pas de sentir tes joues s'embraser doucement. Ce petit sentiment naissant loin d'être désagréable. Toujours appréciable de savoir qu'il peut s'inquiéter pour toi-même s'il ne l'avouera probablement jamais réellement. Ce n'est pas passé inaperçu aux yeux quelques-uns qui tienne sagement leur langue et que les boutades fusent. C'en est presque flatteur. Tu remercies sans vraiment le dire.
Ton petit sac en bandoulière sur les genoux pour ne pas le perdre, tu réfléchis un instant à ce que deviendra ta première boisson. Il y a du classique pour les hommes. Très peu étonné d'entendre Marshall demander une bière. Une valeur sûre semble-t-il chez eux. Ce n'est pas spécialement ton genre. Ce n'est pas ce que tu préfères prendre en début de soirée. Le goût de l'amertume passe bien mieux à la fin dans ton cas. À vrai dire, tu as envie de changer, de surprendre. De prendre des goûts qui paraissent à ton opposé.
« Un verre de whisky pour moi. - Wooh, attend quoi ? T'es sérieuse, le ton de Marshall en déraille presque tant il semble surpris par ce choix. Tu déconnes pas, tu commences fort direct. - Désolée de ne pas prendre le temps de m'arrêter à une simple bière. - Un peu de respect pour cette boisson, demoiselle. Rétorque Phil. Elle est de bons goûts. - Madame à des goûts de luxes ! Mais, fait gaffe, si tu finis bourrée avant nous, certains pourraient en profiter. - Seulement dans tes rêves chaton. »
Difficile de savoir s'il parle pour lui ou quelqu'un d'autre avec ce sourire qu'il dépose. Bien trop coureur de jupon dans l'âme pour le prendre à la rigolade. T'as déjà eu des avances voilées avec lui, toujours gentiment envoyé sur les roses. Probablement déçu de ne pas encore pouvoir te noter sur son tableau de chasses. Mais ce n'est pas demain la veille que tu finiras comme la plupart des bimbos enfouis sous son lit.
« Alors, hormis le fait de se moquer de James qui semblent être le seul à s'inquiéter qu'on soit en retard, tu fixes les fautifs un par un dans les yeux avec un air faussement méchant, quoi de beau ? - Eh bien... Je ne sais pas si t'es oreilles de princesses sont prêtes à entendre ça. Je m'en voudrais de te choquer avec mes nouvelles du jour. - Accouche Joe. - Ok, ok. J'ai eu Miss Lise entre les draps. »
Il y a le temps de la réflexion. Il faut suivre le défiler et savoir les remettre en place dans le bon ordre. Est-ce qu'il s'agissait de la troisième ou de la quatrième de ce mois-ci ? Ou peut-être la sixième ? Improbable de tenir le compte convenablement.
« Lise ? Attend c'est laquelle celle-là ? Que tu demandes avec beaucoup trop de curiosité. - La nana du Starbucks - Non, elle, c'est Amandine et aux dernières nouvelles il s'était pris un râteau. - Alors, c'est la caissière ? - Quoi ? Mais non ! La caissière elle s'appelle Marie et pour le moment j'ai à peine vue la couleur de son soutif. Lise c'est la jolie bibliothécaire. »
Un hochement de tête pour acquiescer ses dires, mais au fond, tu ne vois toujours pas de qui il parle. Tu ne le connais pas depuis très longtemps, mais ça n'empêche pas de te demander s'il arrive à se caser avec une fille convenablement. S'il sait simplement ce qu'une relation veut dire dans un dictionnaire. Il y a tout de même de gros doutes à ce sujet. Au moins, tu te rassures en te disant que dans le fond il n'est pas foncièrement méchant, qu’il ne les traites pas toutes comme de la vulgaire chaire à pâté rejeter sur le bas-côté une fois fini. Oui, sincèrement, tu y crois.
« Je ne sais pas ce j'admire le plus, le fait de savoir où se trouve la bibliothèque ou que tu saches simplement t'y rendre. »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
