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Escrocs de campagne Ϟ Isabel Stevens
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Hadrian avait toujours trouvé beaucoup de charme à la campagne anglaise. Il y avait passé une partie de son enfance, du moins pendant la saison estivale, et ça avait créé de beaux souvenirs. La résidence ancestrale que les Stanhope possédaient dans une partie reculée de l’Angleterre n’était pas inconnue à ce fait. Mais quand il avait commencé à grandir, à devenir un homme, ce sont les opportunités d’affaires qui avaient attiré son attention. Hadrian avait réalisé que dans la plupart de ces mansardes pas très reluisantes logeaient des objets d’une inestimable valeur. Raison pour laquelle il s’informait ponctuellement des brocantes dans les régions éloignées de Londres. Il en revenait parfois bredouille, mais généralement il réussissait à ajouter quelques petites choses intéressantes à son tableau de chasse. Et ça, c’est quand il ne croisait pas un villageois intéressé par un peu plus…

Il n’était pas le seul venu de la grande ville. Ces brocantes avaient leur petite popularité, pour peu qu’on sache qu’elles se tenaient. Si souvent Hadrian y venait avec son assistant, aujourd’hui il était seul et se promenait de kiosque en kiosque, curieux et intéressé, mais gardant ses réflexions pour lui. C’est ainsi qu’il tombe sur une citadine. Ça lui semble évident qu’elle vient de la ville. Laquelle ? Il ne saurait dire, il n’était pas voyant. Mais c’était dans les vêtements qu’elle portait, dans son accent, dans la façon dont elle se tenait… et dans le fait qu’elle était en train de se faire rouler dans le beurre par une jolie villageoise aux joues rondes et roses.

Hadrian s’approche, se penchant par-dessus l’épaule de la demoiselle, un rare sourire amusé étirant ses lèvres. Il se sentait toujours plus détendu ici qu’à Londres. Allez savoir…

« Cette figurine a tout au plus vingt ans et a été vieillie au soleil et avec un vernis de très mauvaise qualité. », explique-t-il. Ce disant, il tend la main pour glisser un ongle contre la figurine en question, toujours tenue par la villageoise. Elle a beau la retirer rapidement en le foudroyant du regard, apparemment outrée, le vernis s’écaille un peu et quelques morceaux tombent sur la nappe blanche qui recouvrait la table pleine de babioles. « Je déteste le vernis. Imaginez… La plupart des peintres en recouvrent encore leurs peintures alors qu’en à peine vingt ans, on peut obtenir ce résultat. Mieux vaut éviter la paresse et bien entretenir ses œuvres. »

Ce disant, Hadrian se redresse et s’éloigne de quelques pas pour ne pas rester indélicatement près de la femme trop longtemps. Poli, il tend la main.

« Hadrian Stanhope. », se présente-t-il simplement, parce qu’il ne sortait pas la carte du titre pompeux à chaque nouvelle rencontre, surtout en dehors des liens d’affaires et de la ville. Ils étaient en campagne… ce n’était pas pour en faire des tonnes. D’ailleurs, adieu le complet sur mesure habituel. Le jeune homme portait un jeans de bonne facture à sa taille, un col roulé sombre et une veste par-dessus pour combattre la fraîcheur de la journée. Ses mèches poivre et sel ondoyaient naturellement autour de son visage naturellement sérieux. « La plupart des gens dans ces endroits ne savent pas exactement la valeur de leurs objets. Il faut chercher ceux qui ne se vantent pas d’en avoir des très anciens. »

Ceux qui le faisait étaient habituellement des escrocs !
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26.10.20 3:37
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ESCROS DE CAMPAGNE

Hadrian Stanhope & Isabel Stevens


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Depuis ma séparation avec Swan, et sans nouvelle de sa part, j'avais décidé de reprendre ma vie en main et notamment d'arrêter de me morfondre. Trois remèdes sont souvent en recours : la glace au chocolat, faire flamber la carte bancaire et s'aérer l'esprit. Concernant la carte bancaire, je crois que j'ai fait très fort en achetant un magnifique appartement de haut standing qui est à la fois très classique et style loft. J'en avais marre de ne pas avoir de chez moi à Londres. Je tapais l'incruste chez mon Robin ou j'allais d'hôtel en hôtel comme une nomade. Et je gardais aussi le mauvais souvenir de mettre retrouvée dehors de l'appartement de Swan sans clef et sans affaire au retour de mon hospitalisation. Donc maintenant j'avais un appartement à moi, certes avec l'argent de l'héritage de ma mère. Ce n'était pas non plus de l'argent jeté par dessus la fenêtre avec cet investissement immobilier. J'avais eu en plus un vrai coup de cœur.

Aujourd'hui, je prenais un grand bol d'air en faisant une petite escapade dominicale dans la campagne anglaise. Cela cochait la case s'aérer l'esprit après une rupture amoureuse. Mon appartement avait besoin de décoration maintenant que je l'avais acquis. Cette brocante qu'on ne trouve que dans les recoins reclus de l'île m'avait tapée dans l'œil. Alors que j'examinais de près une figurine que la vendeuse m'avait vanté les qualités, je sentis une présence derrière moi, probablement masculine. Mon regard ambré dévisage la vendeuse avec une question silencieuse et oppressante qui dessine sur mon front plissé : c'est vrai ce qu'il raconte ? Je comprends vite à son expression qu'elle a bien essayé de m'entourlouper. Je suis vexée sur le coup.

Je retourne vers mon interlocuteur avec un large sourire pour au moins le remercier de ce sauvetage pécunier. Il me fait tout de suite bonne impression. Il a un certain charme avec son regard et ses cheveux argentés, très originaux pour son âge.
Son nom ne m'est pas inconnu. Un noble ! Et en plus un membre de chambre des Lords... Décidemment même dans les coins les plus paumés j'arrive encore à me retrouver en présence d'un noble. Je dois être du nectar de fleur et eux des abeilles. Mais apparemment il n'est pas dans une approche très protocolaire comme je peux également le voir dans sa tenue vestimentaire décontractée. Pour autant, comme si j'étais conditionnée, je ne peux m'empêcher de lui faire une petite révérence comme l'étiquette stricte l'exige avant de lui tendre la main pour le saluer.

- Lord Stanhope, ravie de faire votre connaissance. Je m'appelle Isabel Stevens. Je vous remercie pour cette intervention très critique et instructrice qui m'a évité une dépense superflue. Puis je abuser de votre présence pour me conseiller dans mes recherches ? Vous avez l'air d'un grand spécialiste dans les arts. je recherche quelque chose d'original pour mon nouvel appartement, dans un style classique italien.

Séductrice ? peut être mais ce n'est vraiment pas recherché. Je suis même plutôt méfiante des hommes. Par contre, j'aime les relations humaines et ces rencontres du hasard comme celle d' un inconnu russe pilote pour un baptême de l'air ou celle d'un Lord dans une brocante d'un coin paumé de la campagne britannique. Voilà le vrai terme qui me qualifie : chaleureuse.

(c) DΛNDELION
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26.10.20 21:45
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