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Il était tard en ce vendredi soir. Tyler était sans doute le dernier magistrat à être encore présent dans l’enceinte du tribunal. Il n’avait pas à être là, Léandre le savait. Le juge avait trainé, profitant de ces temps calmes pour rattraper des dossiers qu’il n’avait pas pu traiter lors de sa précédente absence. Les moyens de la justice étaient limités et Tyler était comme tous les juges, à devoir traiter un nombre d’affaires beaucoup trop important. Il y avait aussi ces enquêtes, celle de Jack et de l’attentat, qui prenaient énormément de temps. Le travail du juge était exigeant, mais Léandre s’y plier volontiers, trouvant un accomplissement qu’il n’aurait pas ailleurs. Tyler n’aurait jamais de vie de famille, jamais de couple stable, son travail c’était toute sa vie. Ce constat était lamentable. Léandre n’avait rien de prévu pour les deux jours à venir. Enfin, ce n’était pas exactement ça. Il avait tout annulé, ne se sentant plus la force de rien. Il lui fallait un moment de décompression total, un moment pour se ressourcer et combattre ses propres démons. L’intervention de Lemoine, cette révélation ou plutôt cette confirmation que l’accident n’en était pas un, rendait Tyler profondément malade. Il avait eu l’impression que sa psyché s’était effondrée comme un château de carte. Le juge était perdu. Il ne savait plus ce qu’il devait faire. Faire justice ou assurer sa carrière ? La première décision était la plus sage et la plus rationnelle, mais c’était aussi la plus difficile à assumer. Il pouvait faire réouvrir l’enquête via son témoignage. Mais cela signifiait éventrer sa vie privée et la montrer au grand jour. Cela serait un véritable parcours du combattant. Tyler savait aussi que les informations finiraient par se diffuser. Léandre n’était pas certain de réussir à encaisser tout ça… En cette fin de semaine, il ne croyait tout simplement plus en lui-même. Lemoine était rentré au contact avec lui mercredi soir. Le juge n’avait pas réussi à dormir correctement depuis. Il faisait paralysie du sommeil sur paralysie du sommeil, cauchemardait. Mais surtout il revivait par moment cet « accident ». Ces derniers jours, Tyler avait beaucoup pleuré. Léandre se sentait étranger à lui-même, étranger à cette vie qui était la sienne. Profondément fragilisé, Tyler avait la sensation qu’il était de nouveau aussi démuni qu’à ses 17 ans. Mais c’était faux. Léandre allait réussir à passer cette mauvaise passe, à revenir. Il le savait. Ou plutôt, il se l’était promis. Cet accident l’avait déjà détruit une fois, il n’y aurait pas de deuxième fois. Mélanie avait bien vu que le juge n’allait pas bien. Léandre avait fait plusieurs erreurs ces derniers jours. Heureusement, la greffière avait pu rattraper le coup, mais elle sentait bien qu’il avait été atteint. Bien plus que cette tentative d’empoisonnement. Mélanie s’inquiétait. Il le sentait bien. Les requins du tribunal allaient finir par se rendre compte et allait faire payer le juge. Tyler avait bien l’intention de profiter de ces deux jours pour aller mieux. Il ne pouvait pas céder du terrain, il ne pouvait pas être moyen, il se devait d’être excellent. D’autant plus avec les pressions qu’il subissait, il y avait de l’enjeu et le jeune juge voulait être brillant. Léandre termina de ranger son bureau. Il avait trainé, n’ayant surtout pas envie de rentrer. Il y avait des batailles qu’il n’avait pas envie de mener, mais il ne pourrait pas les éviter éternellement. Au repos et n’attendant plus personne, Léandre avait laissé ses lunettes noires sur le meuble. Elles semblaient bien lourdes. Tyler avait les yeux cernés et fatigués. Cela reflétait clairement son état mental. Mais le juge n’avait pas perdu toute sa combativité, il allait réussir à revenir. Mais pour ce soir, il se laissait le luxe d’allait mal. La tristesse, ce lourd manteau de sentiment négatif, faisait aussi parti de la vie. Le juge s’avança jusqu’au fonds de la pièce et observa avec ses doigts la plante qui s’y trouvait. La plante était en bonne santé, bien que la terre sèche demandât d’être arrosée. Tyler n’avait pas encore pu se résoudre à enlever cette plante de son bureau. Il y avait un deuil qu’il n’arrivait tout simplement pas à faire. La deuxième plante était chez-lui, profitant d’une place au soleil. Tyler avait imaginé que les sentiments finiraient par disparaître. Léandre se savait inconstant et volatil, mais ceux-là ne passaient pas. Ce constat le fit sourire. De façon général, il était donc incapable de passer à autre chose. Le deuil était étape qu’il n’arrivait pas à passer. Il se sentait ridicule. Tyler entendit des claquements de talon dans le couloir. Le juge était surpris, ne s’attendant pas à reconnaitre le bruit de marche caractéristique de Jessica. Pourquoi était-elle encore là ? Ce n’était pas normal. La porte du bureau était entre-ouverte, laissant la lumière de la pièce se rependre dans le couloir. Léandre termina doucement ce qu’il était en train de faire pour finalement se rendre jusqu’à son bureau. Il prit ses lunettes et les positionna de nouveau sur son nez, sachant pertinemment que Jessica n’avait pas pu louper son regard fatigué. Mais Léandre éprouvait une certaine résignation. Il ne pourrait pas toujours cacher son état. Il était faible par moment, toutes les personnes qui le côtoyaient régulièrement étaient obligés de s’en rendre compte. Ce qui avait déjà été le cas pour l’avocate. Tyler était un aveugle avec une santé vacillante et cela ne changerait pas. Il repoussa les idées noires qui venaient doucement se présenter dans son esprit. Léandre ravala un soupir, se rendant bien compte que son pire ennemi, c’était lui-même. Le juge la salua « Mademoiselle Keenan. ». Puis envoya une première pique « Je savais que vous étiez un requin, mais pas que votre odorat était aussi développé. ». Ce n’était pas la peine de cacher son état, mais Tyler voulait aussi montrer qu’il avait toujours du répondant. Il ne voulait pas de pitié, pas de cette compassion à la limite du mépris. Tout ce qu’il souhaitait, c’était qu’on le traite d’égal à égal, sans aucun passe-droit. Jessica l’avait toujours considéré. Et si elle tombait mal, Tyler appréciait qu’elle soit présente ; même si elle représentait un danger pour lui. C’était la première fois qu’il se voyait seul à seul depuis longtemps. Jessica n’éprouvait pas de sentiment et avait expressément demandé qu’il ne la dérange plus à ce sujet. Léandre avait respecté sa promesse, restant professionnel lors de leurs interactions au tribunal. Même si Tyler n’avait pu s’empêcher d’être plus froid par moment. L’avocate était aussi désormais au courant pour ses contacts avec Eliott. Jessica était l’agent de ce dernier et cela compliquait les choses. Enfin, il n’y avait plus rien à attendre. La Rousse avait été très claire. Debout, une main posée sur son bureau, Tyler demanda « Que voulez-vous ? ». Le dossier de Jessica devait être urgent pour qu’elle soit ici. Et malgré tout ce qui avait pu arriver, Léandre était prêt à l’écouter. | OBJECTION! Messages : 434
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Keenan a un ultime regard panoramique sur le bureau pour vérifier qu’elle n'oublie rien. D’ordinaire travailler sur deux sites différents ne pose pas de problème. Une simple question d’organisation. Mais ces derniers temps cela a changé. Faute d’assez d’énergie, ou de concentration, ou les deux, Jess a tendance à oublier la moitié de ses affaires, quand elle vient au Palais de Justice. Si cela n’a rien de dramatique, c’est une complication dont elle voudrait se passer.
Encore trois semaines avant de débuter le congé de fin d’année. L’avocate ne dépense jamais son solde de jours sur une année. Ceci dit, 2025 sera une exception. Ne pas avoir eu de véritables vacances d’été a des effets directs sur son état et donc sa façon de travailler. Trois semaines, avec un retour en Californie par un vol direct pour LA qu’elle a payé au prix fort. Témoignage de son envie de faire une coupure, une vraie, avec cette île maudite. Il lui tarde même de supporter son frère, d’entendre les ragots et même de se faire draguer par les collaborateurs de son Père.
Une pression sur l’interrupteur, l’obscurité s’impose et naturellement le pas de Jessica s’impose. Une raideur des épaules l’enjoint à regagner son antre au plus vite pour prendre un bain. Mais, voyant un raie de lumière du côté de chez Tyler, elle dérive. Il y a quelques jours qu’elle doit le voir. L’occasion se présente donc de faire ce qui est à faire. Elle passe le seuil du bureau alors que le Juge replace les verres devant ses yeux. Ce qui ne l’empêche pas de voir ce qu’elle a déjà entendu. Léandre est vidé.
Jessica avance, consciente d’être repérée par l’aveugle depuis un moment. Elle ne cherche pas à faire un effet de surprise ce soir. Il est trop tard pour jouer. Elle n’est pas non plus dans des dispositions particulièrement négatives. Cela fait des semaines que leur affaire personnelle s’est passée. Ils doivent avancer et selon le Réseau de concert. Le tacle d’entrée donne un ton très différent, de ce qu’elle a en tête. Bien qu’épuisée, la rousse accepte les règles, de cette partie nocturne.
_ « Rien de mieux que l’odeur du loup agonisant sous la lune. » Lui répond-t-elle donc sarcastique. Ses doigts caressent alors le rebord du sacro-saint bureau du Juge. L’heure tic-tac sur un bracelet d’or au poignet. La taille est joliment ceinturée. Mais la silhouette est moins désinvolte, plus dure. Comme la lutte intérieure de Jessica. Elle pose ses yeux sur lui, le scrute, l’osculte du regard. Un homme éreinté qui tient par la volonté de son esprit. Mais pas uniquement cela.
_ « J’ai un document à vous remettre.» Jouer la coursière ne la satisfait pas. Cependant même cette rouquine est parfois forcée d’obéir sans discuter. Elle écarte les anses du sac-à-main pendu à son épaule, pour plonger une main et en ressortir une enveloppe scellée. Elle fait le tour du meuble pour poser le courrier devant Léandre. L'enveloppe contient un objet rectangulaire, certainement un disque dur externe.
Jess profite de leur promiscuité pour l’étudier de près. Au moment de se redresser, ses cheveux volent sur ses épaules, manquant de le toucher. Une main cicatrisée les repousse derrière l’épaule. Elle muselle son envie de provoquer l’animal blessé en voyant son expression. « … Quelque-chose ne va pas.» Les strillent frontales trahissent soudain l’âge de la Tigresse. Fort heureusement invisible aux yeux morts. Keenan se redresse et lorgne la pièce à la recherche d’un indice. Elle remarque la présence de la plante et retient une remarque. Son regard inquisiteur revient sur le Maître. « Je peux vous appeler un taxi. » Lui propose-t-elle calmement.
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La réplique de Jessica ne se fit pas attende. Tyler répondit lui aussi, ne pouvant s’en empêcher. « Je ne suis pas agonisant. » Il ne l’était pas. Le jeune juge était blessé, mais il n’était pas encore mort. Une partie de lui l’était, ses yeux l’étaient, mais Tyler se tenait toujours debout. Jessica se faisait poétique ce soir. L’avocate n’était pas là pour un dossier, mais pour livrer de précieux documents. Au moins, Léandre n’avait plus rien à cacher. Devant le commentaire de l’avocate, Tyler répondit simplement. « C’est vrai. ». Puis se referma dans le silence. Jessica devait être en train de rentrer les crocs, à moins que cela soit aussi la fatigue qui agisse ? Le juge n’était pas invincible, cette femme non plus. Il ne pouvait rien lui dire. Il n’était pas naïf et savait que le Réseau pouvait être lié à l’assassinat de Archi Tyler. Mais Léandre savait aussi qu’il risquait de s’effondrer. Ces derniers jours, il avait les larmes faciles et ne voulait pas pleurer devant l’avocate. Ce n’était pas concevable. Ils avaient été tous proches, elle l’avait frôlé et Tyler pu profiter pour humer le parfum de l’avocate. Il aurait voulu voir son visage, voir comment elle allait. De façon plus frivole, Léandre se demandait comment elle était habillée. Jessica était une femme qui prenait soin de son apparence, ce qui était normal dans cet univers où les apparences comptaient pour beaucoup. De façon différente, Tyler s’y plier aussi. Les costumes, les chaussures de qualité, tout cela faisait parti du métier. Léandre se réprima, ayant envie de lui effleurer le bras, la main, d’aller la chercher. Il était toujours amoureux de cette femme. C’était idiot et il le savait pertinemment. Les sentiments finiraient par s’éteindre, par mourir eux aussi car c’était ce qui les attendait tous. Tyler fut un peu surpris devant la proposition de Jessica. Mais en réalité, ce n’était guère étonnant puis qu’elle avait toujours fait attention. Léandre refusa poliment « Je vous remercie, mais je vais m’en occuper. ». Il était aveugle, mais il était surtout autonome, il n’avait pas besoin d’aide. Il n’en voulait pas. Léandre vérifia que l’enveloppe était toujours scellée, glissant ses doigts le long du papier craft. Le juge savait faire confiance mais préférait contrôler. Il allait devoir étudier tous cela avec attention. Tyler ne pouvait pas repousser cette analyse et le ferait probablement ce soir, au moins une première écoute pour s’assurer qu’il n’y avait rien d’urgent. Après, il s’accorderait au moins une journée complète de repos. C’était nécessaire. Tyler s’appuya contre le bureau, se posant à moitié. Le juge profita qu’ils soient seuls pour lui demander « Jessica, pourquoi avez-vous eut le besoin de faire intervenir un tier ? ». Le juge n’avait pas apprécié les remarques d’Eliott, comme quoi il se devait de ne pas déranger l’avocate, ni l’approcher. Léandre avait pourtant défini dès le départ qu’il ne reviendrait pas vers Jessica. C’était un homme de parole et était resté le plus neutre et le plus professionnel possible. Pourquoi l’avocate avait eut le besoin d’agir de cette façon ? Léandre ne comprenait pas. Il demanda finalement, par pure provocation « Avez-vous peur de moi ? ». | OBJECTION! Messages : 434
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_ « Je suis pas un requin.» avec vous aurait pu ajouter Jessica. Mais elle n’avait pas l’envie de tergiverser à des fins inutiles. Il était évident que Léandre n’était pas dans de bonnes dispositions à son égard. Elle connaissait les raisons de sa rancœur. Puisqu'elle en était à l’origine, elle n’allait pas polémique. Du moins pas sans avoir un semblant d’énergie pour mener une joute digne de ce nom.
Tout comme elle n’avait pas une âme assez altruiste pour aller fouiller plus loin que ces réponses catégoriques. La politesse, une prévenance professionnelle avaient été respectées. Léandre ne voulait pas communiquer avec elle. C’était son droit. L’avocate savait donc à quoi s’en tenir. Leu relation était encore loin d’être au beau fixe. Même si elle essayait d’expliquer la raideur du Juge elle la trouvait dommage. Elle préférait nettement quand il se laissait aller devant elle.
_ « Très bien.» Keenan repoussée deux fois capitule sans remords. La mission remplie, elle enverrait un message à qui de droit une fois arrivée à son domicile. Elle s’écarte donc du bureau sans attendre. D’un geste automatique, elle tire sur la ceinture de son manteau d’automne, alors prête à repartir. Son regard voit en coin l’homme se mouvoir. Mais elle continue à prendre son départ.
C’est l’accusation, sous tendue dans les paroles de Léandre, qui provoque un revirement. Keenan fait volte-face pour prendre la pique en pleine face. Oui, le dernier entretien au Rosewood a mené à une remarque. Cependant, celle-ci nécessite apparemment une mise au point entre les parties. Jess ne s’y attendait pas. Mais, c’est également un indicateur de là où ils en sont tous les deux. L'expérience lui a prouvé qu'il vaut mieux trancher dans le vif.
_ « Je ne fais que prévenir d’éventuelles complications.» Les sacro-saintes alliances sont sans doute très bien pour remplir les manuels scolaires. Mais, elles ont à chaque fois des conséquences sur les pions qui sont manipulés. Il y a des sacrifiés. Ces dommages collatéraux que les gens oublient. Jessica ne tient pas à se retrouver en prison. Ce qui est l’éventualité la moins inquiétante. « Vous êtes juge. Là où je suis un agent-double. Une simple avocate. De nous deux, c’est moi qui finirait au bout d’une corde, si quelque-chose se passe mal.» Un petit rire sec monte de sa gorge. « A la fin en tous les cas.»
L'avocate s'apprête à partir sur ce présage et finalement se reprend. Une part d'elle a bien trop envie de réagir. Même si la fatigue est mauvaise conseillère, elle la guide sournoisement pour rendre la pareille.
_ « Cela n’a rien à voir avec notre aventure Léandre. » Jessica est face à lui. Elle le scrute et lance une pique à son tour. « Mais pour répondre à l’implicite de la question, M. le Juge, sachez que la majorité des partenaires, des hommes soyons précis, mélangent le privé et le public. Que sans l’intervention d’un tiers cela devient rapidement un enfer pour celle qui a considéré que l’accord était clair. Si vous avez un doute vous n’avez qu’à sonder les employées du Palais. Vous verrez à quoi ressemblent vos congénères. » La froideur du discours témoigne avant tout de la laissitude d’une femme comme Jessica Keenan. Une femme qui a décidé de se moquer des moeurs. Mais pour vivre libre ainsi, il ne suffit pas d’ignorer les monstres. Il faut avoir un pouvoir sur eux. Peut-être bien que sans son dont de maître chanteur cette avocate aurait été bien plus souvent agressée par les hommes. Cette certitude, lui fait lâcher un soupir nocturne. « Rien d’autre à me reprocher ? » Demande-t-elle maintenant sur les nerfs.
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Tyler n’avait pas pensé l’avoir blessé et pourtant, la réplique de Jessica lui fait confirmer que c’était le cas. Si c’était une pique, dans l’esprit du juge cela sonnait aussi comme un compliment. Les requins étaient les plus grands prédateurs du monde marins, des créatures redoutées et admirées. Des créatures fascinantes. Les réponses de Jessica étaient glaçantes. Elle allait mal. C’était l’information principale que retenait Léandre de cet échange. Cela l’inquiétait beaucoup. Au-delà de tout jeu de pouvoir, il était sincèrement amoureux de cette femme. Tyler avait choisi de la préserver à plusieurs reprises alors que cela ne lui apportait rien. Il avait refusé de la mettre en difficulté. C’était tout juste si Jessica ne rajoutait pas un « men are trash ». Léandre n’avait pas du tout pensé à cette possibilité. L’avocate avait agi par esprit de conservation. Pour survivre dans cet environnement hostile qu’était le palais. Tyler avait beau être aveugle, il restait un homme et il n’avait pas été confronté à ce genre d’épreuve. Il n’avait pas imaginé que cela puisse arriver, surtout à l’intérieur d’un palais de justice. Le juge prenait soin de ses collaborateurs et n’imaginait pas que cela soit différents pour les autres. Tyler respectait Mélanie, tout comme il respectait Maxyne. Quelque part, ces deux femmes étaient asexuées dans son esprit. C’étaient ses collaboratrices et en particulier pour Mélanie, où il y avait un lien de hiérarchie, Léandre considérait que sa première mission était de la protéger. Il lui était impensable de profiter de son métier de la sorte… C’était tellement dégueulasse. Tyler tombait des nus. Jessica avait dû être confronté à ce genre de situation. C’était inimaginable pour Léandre, impensable. « Je n’avais pas… imaginé que vous étiez confronter à de telles choses. ». Léandre était confronté à des affaires terribles, mais il n’avait pas imaginé que ce genre d’évènements puissent se dérouler ici. C’était naïf de sa part. Encore moins avec Jessica. L’avocate était une personne avec du pouvoir, des ressources et du caractère. Que cela signifiait-il pour les femmes qui étaient dans une situation plus difficile ? « L’image que vous avez de moi me désole. ». Et cela le blessé gravement. Était-il vu comme un potentiel prédateur par ses collaboratrices ? Et quand était-il des femmes de son entourage ? Avaient-elles été agressé ? « Je n’agis pas comme les hommes que vous décrivez. ». Peut-être était-ce dû à son handicap, au fait qu’il fasse partie d’une minorité perçue comme plus faible. Ou alors à cause des monstrueuses colères de Victoria qui l’avait mis dans le droit chemin ? Tyler n’avait pas de réponse claire, tout ce qu’il savait c’était qu’un tel comportement le rendait malade. Jessica éprouvait donc une certaine crainte envers lui… Et c’était d’autant plus compréhensif depuis qu’elle avait pris ce rôle d’agent double. C’était le pion parfait pour être sacrifié, mais ce n’était pas un pion, mais une femme avec toutes ses qualités et ses défauts. Lors de son entretien avec Eliott, Tyler aurait pu proposer un plan où elle aurait été sacrifié, mais il n’avait pu s’y résoudre. Léandre était amoureux de cette femme et ne voulait que son bien… Même si dans son cas, il était nécessaire qu’il ne soit pas là. Léandre sentait bien qu’il était en train de la perdre. Que si leur relation était en train de s’enfoncer, qu’à ce rythme elle finirait par le détester. Il décida d’être honnête et franc pour essayer d’assainir la situation. « Je ne pensais pas vous blesser en vous comparant à un requin. ». Il ne put réprimer un soupire « Veuillez m’excusez, j’ai appris une nouvelle cette semaine qui est… » Léandre eut peur de ne pas retenir ses larmes, mais réussissant tout de même à les ravaler. « … très difficile à gérer pour moi. ». Tyler ne pouvait rien dire de plus, pas à l’avocate du Réseau. Il faisait déjà un effort. C’était déjà beaucoup. Désormais conscient de la terrible image qu’il renvoyait, Léandre continua « Je suis désolé si j’ai pu vous causer du tort, cela n’a jamais été mon objectif. ». Maladroit en plus d’idiot, ses défauts étaient en train d’apparaître au grand jour. En ayant un peu d’empathie, Tyler comprenait bien mieux les réactions de l’avocate. Elle avait une situation difficile et devait en souffrir. Léandre avait ses propres difficultés et avait tendance à croire que c’était le pire qui pouvait arriver, la réalité lui rappelait régulièrement que ce n’était pas le cas. Tyler était démuni face à cette situation. Il était usé émotionnellement et ne savait plus dans quelle ressource il pouvait puiser pour trouver les mots nécessaires. Il avait envie de lui dire qu’il était prêt à l’aider, qu’il serait capable de faire beaucoup pour elle. Mais la Rousse l’avait jeté et tout ce qu’elle voulait, c’était être tranquille. Léandre était amoureux, mais surtout il la respectait. Elle allait mal et il ne pouvait rien faire pour elle… Tyler ne voulait pas être mis dans la même case que les harceleurs ou agresseurs. Alors il attendrait un signe de sa part, quelque chose qui lui signifiait qu’il pourrait rentrer dans sa sphère privée. | OBJECTION! Messages : 434
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La réaction du Juge n’est ni surprenante ni inédite. Un homme ne peut pas imaginer ce que cela est d’une une femme. C’est beaucoup trop complexe pour celui qui est avantagé de faire la démarche de se mettre à la place de l’autre. Keenan ne fait d'ailleurs pas l’exercice souvent non plus. Elle ne cherche pas à se mettre dans la peau d’une personne de couleur, d’une personne pauvre, d’une personne… Mais, elle peut sans problème parler de ce que cela fait d’être une femme en Angleterre en 2025.
_ « Parce que je suis un requin.» Rétorque-t-elle. « Le rapport de force existe Léandre… Ouvrez les yeux. Il y a des jeux de pouvoirs ici beaucoup plus qu’ailleurs. » Enjoint donc l’avocate, assez lasse devant ce énième témoignage de naïveté masculine. Sans même passer par le sexisme ordinaire, les remarques, les comportements, les inégalités tangibles... _ « Je n’ai rien dit de tel Léandre. J’ai levé le sous entendu de votre question. Si vous aviez eu un tel comportement, envers moi, je ne vous aurais pas laissé vous en tirer. » Quand un mâle ose tenter de la harceler, de lui faire du chantage, ou simplement de la maltraiter, Jessica contre-attaque. Immédiatement. Elle n’a pas besoin d’aller jusqu’au parquet pour remettre les pendules à l'heure avec ces spécimens. Selon l’obstination, la rousse n'a aucun scrupule, pour mettre un mercenaire sur le dos du coupable. Quelques-uns ont dû payer des fortunes pour que l’affaire ne soit pas rendue publique.
A ce moment, l’avocate avance pour se décharger de son sac sur l’un des fauteuils. Le poids pèse sur son épaule. Elle reste cependant debout, pour ne pas entrer en situation de confort et s’éterniser. Ce n’est pas judicieux. Ils cherchent à ne pas instaurer d'intimité entre eux. Jessica décide d’écouter quand même les excuses de son vis à vis. La rage fulgurante retombe déjà. Une preuve que les nerfs de la rousse sont à bout. Elle sait que ce n’est pas maintenant qu’elle est apte à avoir une conversation constructive. Elle n’a pas envie de faire l’effort. Mais, et ce malgré ce que s’imagine l’aveugle, elle le respecte. Assez pour rester écouter.
_ « Cela se voit.» Un commentaire dépourvu d’agressivité ou de sarcasme. L’avocate constate. Bien entendu, dans ce palais chacun garde sa vie privée pour soi. Le personnel reste à domicile. Même sans empathie Jess voit très bien que son ex amant est dans une mauvaise passe. Elle peut comprendre que chacun a des périodes plus compliquées. Mais ce n’est pas elle qui peut être la confidente, l’épaule compatissante aux misères. C’est un rôle qu’elle ne sait pas jouer. C’est une partition qu’on ne lui a pas enseigné. « Tout le monde a le droit de faire une pause quand ça ne va pas. … Prenez une semaine.» Lui dit-elle par sens du pragmatisme. _ « … Vous n’êtes pas le seul en cause Léandre. J’opère sur plusieurs tableaux et c’est compliqué. C’est comme ça. » Jess voit clairement que son interlocuteur est directement affecté par leur discussion. Elle ne sait pas ce qu’elle doit en penser. Tyler est beaucoup plus coriace quand il est sous la perruque. « Je vous crois. Dans vos intentions. Je vous crois. D’accord ? Vous avez été correct. Vous êtes correcte. » Lui répond donc Jess de la façon la plus explicite qu’elle le peut. Elle n’a pas envie que cet esprit épuisé aille s’inventer un monde. Elle peut être manipulatrice. Mais ce n’est pas le cas maintenant. Simplement parce qu’elle n’a plus la foi. Elle aussi est au bord du rouleau. _ « La période est compliquée. Rien de plus.» Si cet homme n’était pas un sentimental, Keenan saurait très bien comment épurer les tensions entre eux. Le sexe est un bon moyen cathartique. Ce qui ne lui ferait pas de mal non plus pour évacuer la semaine d’ailleurs. Elle fait un pas. Puis elle s’arrête d’elle-même. L’idée sera mal interprétée de toute façon. Contrairement à l’idée reçue, ce n’est pas dans son intention, de l’achever.
Alors, elle le fixe toujours et constate que la paramètre amoureux complique décidément tout dans une relation. Jessica n’a pas pour habitude de se prendre la tête. Puisque le juge semble l’aimer pour ce qu’elle est autant être ce qu’elle est:
_ « Est-ce que vous voulez qu’on prenne une chambre d’hôtel ? » Une porte entrouverte. La façon d’une Tigresse de lever les angoisses d’un homme. A prendre ou à laisser. Jessica ne s’attend pas à une réponse positive. Mais au moins règle-t-elle la question sous-jacente, homme, aveugle, affaiblit, elle ne le considère pas moins qu’avant leur “écart”.
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Tyler avait bien note de l’information. Il allait être plus attentif dans son quotidien et surtout s’assurer que ses proches n’avaient pas soufferts de ce genre d’agression. Il ne laisserait pas ce genre de chose se faire. Léandre allait changer. Il fera ce qu’il faut pour améliorer les choses à son niveau. La remarque de Jessica sur le requin lui arracha un sourire. Elle était un requin… mais avec lui. C’était à retenir. Tyler sentait bien qu’il avait beaucoup moins d’énergie combative qu’à son habitude. Son moral avait pris le pas sur le reste. La réaction de la Rousse le rassura en réalité. Parce qu’il lui était impensable que Jessica se laisse faire. Le juge prit note du conseil de l’avocate. Il allait probablement le suivre. Prendre une semaine lui paraissait compliqué, mais deux ou trois jours étaient faisables. Léandre ferait passer ça comme un arrêt maladie, un rhume pouvant mal tourner. Cela serait un argument suffisant. Léandre écoutait et se rendait bien compte que s’il allait mal, c’était aussi le cas pour Jessica. Cette période semblait bien compliquée pour eux deux. L’avocate prenait le temps de répondre et de, quelque part, le rassurer. Léandre commenta « Vous me ménagez. ». Clairement, Jessica aurait pu profiter du moment pour enfoncer le clou. Mais elle ne faisait pas. Devant la proposition de Jessica, Léandre eut un moment de surprise. « Je ne m’attendais pas à cette proposition. ». Il avait espéré un signe de sa part, pas qu’elle soit aussi direct. Ce fut lui qui fit un uatre pas vers elle. Si cette femme était celle dont il était amoureux, elle restait aussi un objet de fantasme … Et Tyler n’était pas du genre à refuser une telle proposition. Au moins les choses étaient clair, Jessica le voyait comme un plan cul, un collègue et une menace potentiel. Cela simplifiait les choses. Léandre chercha à lui attraper délicatement la main. « Où vous voulez Jessica. ». Les doigts de l’avocate dans les siens, Tyler les ramena à sa bouche pour les embrasser. Ses yeux la cherchaient. « Je connais désormais vos règles. ». Il laisserait ses sentiments de côté et serait simplement un plan cul. Cela serait suffisant. Jessica ne faisait pas dans les sentiments. Ceux de Tyler finiraient par mourir. C’était nécessaire, pour lui, mais aussi pour eux deux. Tyler laissa les doigts de Jessica s’échapper et expliqua « Mais je risque de vous décevoir. Je ne suis pas au mieux de ma forme. ». Clairement, Léandre savait qu’il était limité par son état. Ce n’était pas ce soir qu’il irait chercher la performance. Mais Jessica ne savait pas encore tous de lui et il pourrait arriver à la surprendre. | OBJECTION! Messages : 434
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_ « J’essaie. » Répond la rousse avec une bonne dose de scepticisme.
Les yeux de la Tigresse suivent les réactions de Tyler. Alors qu’elle-même est immobile. Elle est étonnée que la proposition rencontre un avis favorable aussi vite. Elle s’attendait à autre chose. Peut-être de l’indignation ou du mépris. Une manifestation d’une désapprobation morale. Mais Léandre est visiblement plus souple d’esprit qu’il n’y paraît. Ou bien encore plus gourmand que ne le sous-entend son dehors calme et réfléchi. Il est un homme et il la désire.
_ « Il y a un petit hôtel où nous serons tranquilles. » Le scandale ne fait pas de peur à maître Keenan. En tant qu’héritière d’une grosse fortune américaine, elle a grandi avec les journalistes. La jeunesse mise sur papier beaucoup plus souvent qu’il ne l’aurait fallu. D’autant qu’elle n’avait pas son pareil pour faire ce qu’on lui interdisait de faire. « Oui, mes règles sont simples. » Lui rétorque-t-elle alors qu’elle imagine de quoi sont capables ces lèvres charmeuses. Si cet homme a appris à s’en servir pour le plaisir féminin. Elle reprend sa liberté, maintenant plus féline, un peu joueuse.
_ « Je ne m’attendais pas vraiment à un marathon en faisant cette proposition. Il y a des dizaines de façons différentes de me faire jouir. » L’image de la femme fatale dont la seule attente serait d’être dominée par son partenaire. Jess connaît. Elle s’est créé son monde de besoins. Elle aime les rapports de ce genre qui facilitent une sorte de lâcher prise. A chaque partenaire sexuel un domaine à explorer. Pour le Juge Tyler elle n’attend pas du sport. Mais est-ce qu’un mâle peut entendre ça ?
_ « Prenons ma voiture. Ce sera plus simple. Elle est au parking souterrain. » Jessica entame le chemin pour aller vers l'ascenseur qui descend au niveau parking. Elle a tout de même un doute sur la sagesse de ce plan étant donné la fatigue de Léandre. « Ou bien plutôt, allons chez vous. » Un endroit où l’aveugle aura ses repères. Un endroit qui sera plus simple à quitter quand leur entrevue sera terminée. Cela lui paraît plus réalisable. Elle appuie donc sur le bouton pour appeler la cabine. Elle laisse les portes de verre s’entrouvrir et pénètre l’habitacle. Le smartphone dans la main, Jess active un écran et glisse un message d’annulation au plan initial de soirée.
Une fois en bas, la main de la rouquine vient se glisser sous le bras de son collègue. C’est un choix pragmatique. Elle le guide pas à pas pour retrouver le véhicule. La démarche est cadencée par des coups de talons ralentis. La belle scrute les allées pour s’orienter. Pendant que son cerveau est en train de faire un lien indirect et de replonger dans une stratégie pour un de ses dossiers les plus compliqués du moment.
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Jessica avait conscience de la situation et répondit avec un sourire « Alors je tacherai d’en trouver quelques-unes. » Tyler était ce qu’il était et il savait qu’il ne rentrait pas dans les standards masculins. Il n’était pas un modèle de virilité. Le fait d’être aveugle et en mauvaise santé faisaient qu’il avait besoin d’aide. Léandre avait interdiction de faire du sport, il ne pouvait pas non plus se défendre physiquement en cas de problème. Tyler avait accepté les choses, même si dans une autre vie il aurait été le genre d’homme à se rendre plusieurs fois à la salle de sport par semaine. Dans les jeux de pouvoir, le physique comptait beaucoup et cela l’aurait aidé. Mais Léandre ne pourrait pas changer. Tyler prit l’enveloppe craft et la rangea dans son bureau. Il ferma le tiroir à clef. Cela resterait là pour ce week-end. Léandre récupéra sa veste, puis passa la main sur son bureau pour s’assurer que plus rien ne trainait. Tyler suivi Jessica hors de la pièce et avant de fermer la porte, s’assura que la lumière était bien éteinte. Le juge ferma la porte de son bureau à clef puis suivi Jessica. Mentalement, Tyler avait laissé ses dossiers derrière lui pour cette fois. Une pause lui était nécessaire. Devant la proposition de Jessica pour prendre sa voiture, Tyler répondit simplement « Je vous suis. ». Sa canne blanche à la main, le juge fit un rapide bilan des avantages et inconvénients à se rendre cher lui. Le bilan état positif. « C’est une bonne idée. » Jessica faisait attention à lui. Elle était pragmatique. Mais Tyler se rendait bien compte qu’il ne la comprenait pas bien. Jessica avait un mode de fonctionnement spécifique qu’il n’arrivait pas à cerner correctement. Léandre se laisser guider. Il demanda « A quoi réfléchissez-vous ? ». Parce que si Jessica était là physiquement, il sentait bien que son esprit n’y était plus. Quant à Tyler, il préférait se noyer dans l’instant présent, dédiant entièrement son esprit à la belle. Il ne voulait pas réfléchir, pas laisser son esprit divaguer et continuer à penser aux terribles informations qu’il avait appris cette semaine. Jessica était une excellente excuse. | OBJECTION! Messages : 434
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La voix de Léandre la tire hors de la bulle de réflexion. Le fil de pensée est coupé sec. Keenan entend de nouveau le ronron des machines du sous-sol. La musique d’accompagnement qui grésille dans les haut-parleurs. Elle a un temps de cogitation. Non pas parce qu’elle ne veut pas discuter avec cet homme. Mais parce que même lorsqu’ils se dirigent vers une chambre d'hôtel, elle est l’avocate et lui le Juge. Qui plus est un Juge dont les objectifs sont très éloignés des siens.
Jess n’est pas stupide. Léandre non plus. Il aide Odin aujourd’hui pour mieux le piéger demain.
_ « Secret professionnel.» Une petite pointe d’humour noir pour éloigner la problématique, sans avoir à heurter l’amour-propre. Ils ne sont pas engagés sur la même voie. Jessica ne prendra pas de risque. Elle ne peut pas ménager son amant sur tous les plans.
Ils arrivent devant le véhicule de l’Américaine. Elle continue de mener la danse pour pallier la cécité de son partenaire. Elle fait cela sans se poser de question particulière. Elle lui ouvre la portière avant du passager. Une main pour le guider jusqu’au siège. Elle claque ensuite la portière d’un coup sec avant de faire le tour par l’avant, pour entrer côté conducteur.
Les mouvements sont fluides et félins. Elle repousse ses cheveux derrière ses épaules, avant d’introduire la carte magnétique dans la fente. Le moteur hybride est silencieux. En revanche, la musique est enclenchée tout de suite. Jess baisse le volume immédiatement pour que Vivaldi se taise. Elle s’installe correctement sur le siège, cherchant à soulager la raideur de son dos. La voiture se met en mouvement pour sortir du parking.
_ « Je n’ai pas encore dîner. » Indique-t-elle tandis qu’ils remontent le labyrinthe de béton pour retrouver la ville. Elle n’a pas réellement déjeuner non plus. Seuls les repas d'affaires lui imposent de faire un repas complet pendant la journée. En ce moment elle en fait moins. Il y a trop de paperasse administrative. Ce qui est tout à fait chronophage.
Jessica conduit bien. Elle a une conduite, dite masculine, sportive. Elle a appris à conduire dans les champs de son grand-oncle avec un joli fermier. Londres est calme à ses yeux. Il lui manque le chaos du trafic de la métropole. Une pluie commence à tomber. Le flux des voitures ralentit irrémédiablement. La rousse cale son dos contre le dossier. Sa main tape nerveusement sur le volant immobilisé. Alors que la belle réfléchit au meilleur endroit où se garer pour limiter la marche à Tyler.
_ « Je vais prendre par l’ouest.» Lui annonce-t-elle sans songer qu’il n’a pas de vision globale de leur localisation. Jessica tourne lentement le volant et les impose sur la voie publique. Elle sent son épaule blessée émettre une protestation musculaire. Une douleur à laquelle elle commence à s’habituer. Au feu, la rousse se penche pour passer devant Léandre, ouvrir la boîte à gant et sortir un tube de comprimés. Elle fait tout cela en surveillant la chaussée. « J’imagine que vous voulez qu'on ne me voit pas chez vous. » Pour certains amants, c'est un jeu. Pour Jessica c'est un art.
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Léandre était à l’écoute, concentré sur le moment présent. Il était préféré penser à son interlocutrice plutôt qu’aux pensés négatives qui le rongeaient. Jessica mis un certain temps à répondre, bottant en touche. Elle avait hésité. Léandre ne savait pas réellement quoi faire de cette information, si ce n’est que Jessica était en train d’abaisser certains boucliers avec lui. Ce n’était pas forcément une bonne nouvelle. C’était l’avocate du Réseau et Léandre avait bien l’intention de le faire tomber un jour. Cela finirait par arriver. Devait-il tenter de la manipuler ? C’était une possibilité qu’il ne pouvait pas mettre de côté. C’était un jeu dangereux où il pourrait se brûler gravement. A l’avenir peut-être. La réponse de Jessica le fit sourire et il ne creusa pas plus. Arrivé à la voiture, Léandre se laissa totalement guider. A l’allumage, la radio commença à diffuser de la musique classique. C’était donc ce qu’elle écoutait. Tyler n’aimait pas ce genre musical, ses goûts étaient opposés. Devant l’affirmation de Jessica, Léandre répondit « Moi non plus. ». Le juge ne s’alimentait pas correctement, pas suffisamment en tout cas. C’était pour cette raison qu’il s’était sérieusement mis à la cuisine. Cette activité lui permettait de se détendre mais aussi de mieux manger. « Le mieux serait de commander, une envie particulière ? ». Il se mit à pleuvoir, amenant un bruit régulier et apaisant dans la voiture. Mais Jessica était loin d’être détendu, ce qui était aussi le cas du juge. Il commenta « Vous devriez essayer de vous détendre. ». C’était vendredi soir, il n’y aurait pas de travail pour ces deux prochains jours. Jessica se pencha du côté de Léandre. Pendant bref instant, Tyler ne comprenait pas ce qu’elle faisait, laissant sa main légèrement en avant. Il termina par comprendre que la Rousse venait de prendre quelque chose dans la boite à gants. Le juge était toujours plus attentif en voiture, ce qui était normal au vu du traumatisme qu’il avait subi. Devant la remarque de Jessica, il eut un sourire " Cela n'a pas d'importance.". Si c'était amené à se savoir, cela serait sous forme de rumeurs... Léandre n'avait pas peur des éclats et du scandale. Il avait souvent monopolisé le milieu de la scène; il ne changerait pas sa manière de vivre par crainte. Et pour le reste " Contrairement à la clinique, il n'y a pas de bai vitrée pour les photographes.". Il était impossible de prendre de tels photos chez Tyler. Les images s'étaient diffusées dans la presse. Léandre avait bien compris que c'était lui mais personne n'avait réussi à identifier. Ils terminèrent par arriver. Léandre ouvrit la porte et laissa Jessica entrer la première. L’aveugle alluma la lumière, puis ferma derrière lui, laissant la clef sur la porte. Si l’avocate voulait partir, elle n’aurait aucune difficulté. Léandre demanda le mentaux de Jessica, avant de le prendre et de le mettre sur un cintre. Il rangea le vêtement dans la penderie et fit de même avec son propre mentaux et son écharpe. Léandre laissa exprès la porte de meuble entrouverte, un point de repère pour la Rousse. En la frôlant, il eut envie de glisser la main dans le dos de Jessica, mais ne le fit pas. L’appartement de Léandre n’était pas grand. En réalité, Tyler n’avait pas quitté son appartement étudiant bien qu’il l’ait mieux aménagé. En tant que juge, Léandre avait désormais un excellent salaire, ce qui lui permettrait de se payer un logement plus grand. Mais Tyler devait payer ses dettes. Il commenta, sachant pertinemment que Jessica ne s’attendait pas à ça, « Ne vous inquiétez pas, il y a même l’électricité et l’eau courante. ». Malgré tout, Léandre était satisfait de son appartement. C’était très bien pour une personne seule. Tyler s’était organisé pour que cela soit un endroit agréable. Contrairement à nombre de juge au palais, Léandre avait des origines modestes. Pendant longtemps, sa famille avait été monoparentale avant qu’Archi ne rencontre Florence. Un père flic, une belle-mère comptable, Léandre n’avait pas manqué d’argent en étant enfant. Du moins, il ne l’avait jamais ressentie, même si sa santé était déjà un gouffre financier. Le secteur du soin était en crise depuis longtemps, l’hôpital n’avait pas assez de subvention, et Léandre en avait aussi payé le prix. Lorsqu’Archi était décédé, les ennuis financiers s’étaient accumulés avec le reste. Le fait que cela soit un accident avait empêché la mise en place de certaines indemnités. La maison avait été vendu précipitamment, Florence avait eut une perte de revenu en travaillant moins, la santé de Léandre avait demandé plus d’argent. Pour ses études, Tyler aurait voulu faire un près étudiant, mais cela lui avait été refusé par l’ensemble des banques. Personne n’avait imaginé qu’il puisse réussir. Il avait dû emprunter de l’argent à sa belle-mère, qui était elle-même endettée. Léandre devait de l’argent aussi son kiné, car même si la sécurité sociale remboursait un nombre important de séances, ce n’était pas suffisant. Tyler avait dû compter chaque euro durant ses études et parfois faire des choix difficiles. Caleb avait bien remarqué et il avait pris soin de souvent offrir le repas à son apprenant. Il y avait toujours des remarques désobligeantes, mais cela avait beaucoup aidé Léandre. Mais Tyler était optimiste. Ses soucis financiers seraient bientôt réglés. Cela serait une chose en moins à porter. L’entrée de l’appartement donnait sur la pièce de vie. Il y avait une petite cuisine ouverte. Il y avait un canapé, une table basse ainsi qu’un mur avec des étagères. Sur celles-ci, il y avait de nombreux disques. Les boites avaient un liseré blanc avec un autocollant en braille. Il n’y avait que des groupes de rock, de hardrock, de métal… Florence appelait ça la musique qui hurle, ne comprenant sincèrement pas comment Léandre pouvait se détendre en écoutant ça. Il y avait un casque audio de haute qualité rangé dans l’étagère. On pouvait aussi y voir différentes choses, dont la plante qu’avait offert Jessica à Léandre. Un pc, mais aussi d’autres éléments informatiques et des livres qu’avaient laissé là Victoria. Cette dernière avait une option de télétravail et venait parfois bosser chez Tyler. Surtout lorsque Léandre était bloqué au fonds de son lit avec de la fièvre. Il était alors nécessaire que quelqu’un garde un œil sur lui. Sur la table de la cuisine se trouvait un joli bouquet de fleur. C’était l’avantage d’avoir des relations avec un fleuriste. De façon générale, l’appartement était propre, rangé et rien ne trainait. Tout objet avait sa place. Léandre ne supportait pas le désordre. Il était aussi habitué à recevoir du monde, en particulier l’infirmière qui passait très régulièrement. La seule chose qui trahissait le fait qu’il n’avait pas eut le temps de ranger était la tasse de café abandonné dans l’évier. Les affaires personnelles ou plus confidentielles étaient rangés dans des boites fermées dans la chambre. Pour un voyant, l’appartement pouvait paraître impersonnel. Mais ce n’était pas le cas, Conscient que Jessica ne vivait pas du tout dans les mêmes standings, mais que ce n’était pas non plus l’image qu’il renvoyait, Léandre demanda « J’imagine que ce n’était pas ce que vous attendiez. ». Il avait repris la formulation de Jessica. « Enfin, allez-y, installez-vous. ». Léandre laissa sa canne blanche à l’entrée, étant parfaitement à l’aise de cet environnement. C’était chez-lui. « Voulez-vous boire quelque chose ? ». Tyler avait un petit peu d’alcool, respectant la loi. | OBJECTION! Messages : 434
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Keenan sonde donc ses envies nocturnes. De part une éducation d’un standing égal à leur fortune, elle est accoutumée à la qualité. Elle ne cuisine pas ce qu’elle mange. D’abord parce qu’elle a eu des cuisinières pendant une bonne partie de sa vie. Ensuite, parce qu’elle considère que c’est une perte de temps. Tyler
_ « Thaï.» Lui propose-t-elle plus par automatisme que goût. La gourmandise de Jessica se place tout à fait ailleurs. « J’ai une bonne adresse. Je nous invite.» Voilà qui n’est pas à discussion.
En vérité, impossible de mettre le cerveau sur pause pour l’avocate. Elle réagit de la même façon qu’une bête qui se sent menacée par son environnement, elle se tend. Elle cherche une façon de se sortir du pétrin. Une recherche qui monopolise chaque espace de sa boîte crânienne. Elle a un regard pour le profil de Léandre, étonnée, de la décomplexion dont il fait preuve. Elle voyait plus frileux, plus prudent, concernant son image et son aura.
Ils arrivent finalement sur le territoire du Juge. Jess ne s’attend à rien de particulier. Elle pénètre dans le couloir de l’entrée. Tout de suite, elle comprend qu’elle se trouve dans un appartement de petite facture. Un domicile qui ne correspond pas du tout au standard pour un éminent membre du palais de Justice de Londres. Un choix délibéré qu’elle s'abstient de commenter. Elle se contente de longer le “vestibule” pour entrer dans la pièce principale.
_ « Très bien.» Dit-elle, se moquant des mètres carrés. Ce n’est pas le luxe qu’elle recherche en venant ici. Le luxe est ailleurs. Jessica peut leur en donner l’accès. En réalité, elle trouve que c’est l’occasion d’entrer dans l’univers intime de Léandre. Et “cela” est une chose qui lui plaît.
Prédatrice, l’avocate commence une découverte de ce qui semble être le salon. Son regard inquisiteur court de l’étagère musicale aux meubles de confort. Tout est utilitaire. Tout est pratique. Exactement, tel que l’est son propre appartement, en plus modeste uniquement. Leur profession n’invite pas à avoir un espace de vie causy. Un sourire malin borde sa bouche féline quand la rousse remarque son cadeau qui trône sur un des meubles. Léandre ne sait pas débarrassé de la plante. Pourquoi ? Le lien de pouvoir est plus complexe qu’il n’y paraît.
Ce qui n’est pas le seul témoignage d’une présence féminine. Jess peut faire des déductions en allant. Elle caresse du bout de l’index les liserets d’une rangée de disques, dont elle parcourt les noms d’artistes. La plupart sont des personnalités du monde du rock. Elle se demande s’il arrive à Tyler de se défouler sur cette musique. S’il danse. Si comme elle, il hurle, quand tout est bruyant. L’ordre et le rangement renforce l’impersonnalité du lieu. Là où Jess vit dans un chaos élaboré.
_ « Je ne sais pas trop.» La belle suit le conseil et s’avance vers le canapé. Elle dépose son sac à main sur le bord de table. Un contenant qui est toujours à portée de sa main. Les mains libres s’appuient sur l’assise du sofa pour l’aider à reculer dans le fond. Jess étire son dos fatigué, avant de croiser ses cuisses l’une sur l’autre. De là, calme et nonchalante, elle étudie son hôte d’un soir. « En fait. Il vous ressemble.» Lui dit-elle, consciente que derrière cette rigueur, cet aplat, se trouvent les éléments distortionnés de son monde personnel. Il les lui montrera. Ou bien, elle les trouvera. Qui sait.
_ « Oui.» Jessica est alcoolique, sans aucun doute possible. Elle le sait, le conscientise et l’assume depuis des années. C’est une femme de l’excès. Une femme qui n’aime ni se priver, ni faire semblant. « Ce que vous avez de plus fort. Ce sera très bien.» Une autre invité proposerait probablement d’aider, de prendre le relais pour s’occuper de l’intendance. Keenan ne fait rien. Elle ne le fait pas en temps normal. Elle le fera encore moins avec un homme comme Tyler.
Pendant qu’il se charge de la boisson, Jess fouille dans la poche de son sac pour trouver son smartphone. L’écran s’illumine. Une notification lui saute aux yeux. Elle la lit en diagonale et sent la tension dans sa nuque revenir la coincer. Elle force la fermeture de l’application et passe l’appareil en mode avion. Le Juge n’a pas tort le week end débute. Elle abandonne l’objet sur la table basse. Puis, elle s’installe, chatte nonchalante, qui veut dominer l’univers. Ses sens sont éveillés.
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Jessica clos rapidement la discussion autour du repas. C’était une bonne chose. Léandre n’éprouvait que peu d’intérêt pour l’alimentation, particulièrement pour cette soirée. Il n’avait pas la sensation de faim… Et pour le reste, ce qui l’intéressait, c’était elle. La réponse de l’avocate le laissa pensif. Cet appartement lui ressemblait ? C’était une remarque cohérente en soi, puisque c’était Léandre qui avait modelé cet environnement. Néanmoins, il s’interrogeait sur la façon dont pouvoir percevoir cet espace pour un voyant. Tyler avait oublié et n’arrivait plus à faire l’effort d’imagination nécessaire. Léandre se concentra plutôt sur ce qu’il était en train de faire. C’est-à-dire attraper la bouteille de whisky dissimulé dans un des espaces de rangement. Le juge respectait scrupuleusement la loi et était donc dans les règles établis. Tyler avait donc précieusement choisi la bouteille qu’il y avait chez lui. C’était un whisky japonais, choix fait à cause de gout tourbé prononcé. Léandre avait éduqué son palais avec le juge Blakemore, étant auparavant beaucoup plus adepte du whisky-coca. Le juge ne buvait que peu d’alcool désormais, par rapport à la réglementation, mais aussi par rapport au fait qu’il ne le tenait tout simplement plus. En étant plus jeune, Léandre avait beaucoup bu d’alcool, en ayant énormément abusé même. Il y avait un bien un oral d’examen qu’il avait passé le lendemain de cuite… Ce qu’il n’était pas spécialement fière d’ailleurs. Bien qu’il retînt une certaine satisfaction d’avoir vomi sur les pieds de proviseur. Mais c’étaient des choses qu’il ne pouvait plus se permettre. Depuis l’accident, son corps ne supportait plus des doses importantes. Les mauvaises sensations de l’ivresse arrivaient trop vites. Un verre était légèrement suffisant pour lui. Tyler sortit deux verres, puis versa le précieux liquide. Le geste n’était pas anodin. Clairement, si Léandre était capable d’être autonome pour verser des doses correctes, c’était parce qu’il connaissait très bien ses verres. Il avait appris à faire avec. Léandre termina par revenir vers Jessica. Il lui tendit un verre, lui donnant le fragile contenant. Le juge se posa non loin d’elle sur le canapé, étant assis bien sur le bord qu’elle. « Alors, ça devrait vous aller. ». Il eut un sourire. La présence de l’avocate ici occultait presque toutes ses autres pensées, Léandre préférait se concentrer sur elle. Son monde intérieur était actuellement très négatif, beaucoup trop même. Avant de passer à autre chose, Tyler voulait régler tout ce qui était lié à l’organisation. Il demanda « J e pense que ça serait bien plus rapide si vous appeliez le Thai ». Léandre pouvait le faire, ce n’était pas une question de fainéantise ou autre. Mais cela allait lui demander du temps. Son handicape rendait l’opération difficile, puisqu’il devait téléphoner, il y avait le choix de la carte, etc. C’était trop long et s’en deviendrait ridicule. Jessica avait juste à utiliser une application parmi d’autres et en quelques clics, cela serait fait. Alors qu’il était en train de boire une gorgé d’alcool, le juge senti la pression de la semaine retomber. La sensation en était physique. Il posa ensuite son verre sur la table basse, prenant alors conscience de la présence du sac de Jessica à cet endroit. Léandre ramena une de ses jambes contre celle de Jessica, amenant un premier contact. Il posa ensuite une de ses mains sur le genou de la Rousse. Il était désireux… Et puis il était toujours amoureux bien qu’il eût désormais bien conscience que cela ne l’amènerait à rien. Enfin, si, juste à avoir mal. Ils n’allaient pas parler de travail, mais en dehors de ça, Léandre ne connaissait pas les loisirs de Jessica. « Que faîtes-vous habituellement durant vos week-ends ? » Il s’amusa de sa propre réflexion « J e vous imagine bien réaliser des sports extrêmes. ». L’avocate avait aussi les moyens pour ce genre de loisir. Clairement du saut à l’élastique ou des éléments similaires devaient lui plaire. | OBJECTION! Messages : 434
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En effet, la boisson offerte par la Juge Tyler semble prometteuse. La couleur du liquide donne déjà une indication sur le type de spiritueux. Une eau-de-vie fabriquée par la distillation de céréales maltées. M. Keenan en vrai gourmet a une belle collection dans son domicile principal. Il ne voulait pas en faire profiter Jessica, parce qu’elle est une fille. Les filles sont faites pour le vin et pas pour le scotch. Grand bien en fasse, à ce vieux misogyne, lorsqu’elle avait, par vengeance, bu une de ses meilleures bouteilles. Un whisky écossais, de bel âge, de belle facture et de très beaux prix.
_ « Japonais ? » Demande-t-elle une fois la saveur accueilli sur sa langue gourmande.
_ « C’est vrai. Je m’en occupe. » Répond l’avocate, sans pour autant se hâter à agir. Il n’est pas tôt. Mais ce n’est pas un souci. Ils sont à Londres. Ce n’est pas une ville américaine. Mais c’est une capitale européenne. Il n’y a pas vraiment d’heure pour commander. Les traiteurs ont intérêt à faire un long service et spécialement les soirs du week-end.
Léandre qui s’installe avec un premier geste d’appel. Jessica n’intervient pas dans la manœuvre. Ils sont réunis sur ce sofa avec cet objectif. Mais, contrairement à leur rapport improvisé, ce n’est pas la Tigresse qui guide ce soir. Lentement, tranquillement, la rouquine décroise ses cuisses, qu’elle écarte un peu. Elle se penche pour attraper le téléphone. Elle en profite d’ailleurs attraper son boîtier de cigarette, ainsi que son briquet.
_ « Je suis à la recherche de sensations fortes oui.» Un petit ricanement marque le fossé de réflexion entre eux. « Mais pas de cette façon la. » Ce que Tyler pense est valable pour les vingt ans, pour les trente cinq, elle ne perd plus son temps à aller chercher ça dans la nature, ou au-dessus d’un pont. Jess trouve le dépassement de soi, l’adrénaline et le danger dans des draps noirs, sous des mains inconnues. L’avantage de la présence d’une aristocratie ampoulée c’est qu’il faut des lieux de décompression pour eux. Le genre d’endroit où l’on peut trouver l'équivalent d’un saut à l’élastique. C’est un choix assumé quoique amoral pour la majorité de la population. « Quand je ne travaille pas je me fais plaisir. Principalement par du sexe ou des activités de bienêtre. Le reste, je le fais quand je suis en congé et que j’ai un peu plus de temps. » La voilà, elle est crue. Autant parce que c’est son tempérament que parce qu’elle veut voir ce qu’en pense son admirateur. Persuadée que le fantasme va s’émousser quand il comprendra qui elle est. Au delà du tailleurs et des discours éloquents il y a une femme avide, insatiable. Une pure consommatrice, pas une dame avec qui l’on peut espérer partager de la culture, des opinions, des idéaux. Léandre en a t-il conscience ?
Jessica active l’application du traiteur thaïlandais. Ses pouces sont vifs sur l’écran tactile. Elle débute parce ce qu’elle veut elle.« Je choisis pour vous, pour la commande.» C’est une question, autoritaire, car la belle a déjà pris la décision pour lui. Un silence se fait. Le temps qu’elle achève l’action. La commande est faite et validée en une dizaine de clics. « 45 minutes. » Le téléphone posé. Keenan sort une cigarette du boîtier. Elle la coince entre ses lèvres et l’embrase d’un geste volontaire. La sensation du tabac répond à son besoin de nicotine. Tant pis pour les conseils des médecins. La tête tournée en direction opposée à son partenaire, elle libère une première aspiration de tabac.
_ « Et vous ? Vous jouez aux échecs, non ? Ou au go. » Suppose-t-elle ironique et curieuse.
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Devant la proposition de Jessica, Léandre confirma « C’est bien ça. ». Elle s’y connaissait en whisky. C’était intéressant de le savoir. Jessica n’eut pas de réaction particulière par rapport à sa première approche. Si ce n’est de décroiser les cuisses et d’écarter légèrement les jambes. Léandre prenait ça comme une invitation. Pour le reste, le message était claire, cela serait à lui de mener la danse pour cette fois. Ce n’était pas pour lui déplaire. C’était aussi quelque chose qu’il appréciait particulièrement. Il était attentif à sa partenaire d’un soir. Il lui avait dit qu’il trouverait plusieurs façons de la faire jouir, il n’avait pas l’intention de se faire mentir. Les doigts de Léandre glissèrent sur le collant, remontant sur la cuisse de Jessica. Pour le moment, il y allait doucement, puisqu’ils étaient surtout à la phase de discussion. Il l’écoutait, étant totalement concentrée sur elle. La réponse de Jessica n’était pas surprenante, bien que sa franchise soit quelque peu déroutante. Le juge n’était pas surpris. Keenan avait une réputation qui la précédée. C’était une croqueuse d’homme, une personne qui avait dû avoir des relations avec un nombre de personnes au palais. Léandre n’était pas dupe. Conscient que Jessica attendait probablement une remarque de sa part. Il commenta simplement « Un loisir qui devient aussi une arme au palais. ». Clairement, certains procès avaient été gagnés de cette façon. Est-ce que Léandre trouvait cela dérangeant ? Pas vraiment, cela faisait parti du jeu. Moralement, il savait qu’il se devait de re-appréhender ce genre de comportement. Mais Tyler était conscient que si les positions étaient inversées, c’était un outil qu’il aurait probablement utilisés. Mais de tels loisirs n’étaient pas non plus sans risques. Léandre restait particulièrement vigilant à ce niveau. Adolescent, il avait eu une belle frayeur, ce qui lui avait bien fait comprendre que tout le monde n’était pas bien intentionné dans ce domaine. Puis, sa situation de handicap avait aggravé les choses. Certains le considéraient comme faible, comme une petite parfaite victime. Ils n’avaient pas totalement tort. En cas d’agression, quelle que soit le type, Léandre avait une tendance forte à rentrer dans un état de sidération. Sans compter le fait qu’il était bien incapable d’identifier un potentiel agresseur. Il commenta « Ces activités sont aussi dangereuses que des sports extrêmes, bien que de façon différente. ». Et puis Jessica aimait prendre des risques. Le frisson du danger lui était nécessaire. Elle ne serait pas là si ce n’était pas le cas. Cette relation leur était dangereuse, Léandre le savait pertinemment. Le juge se tenait à la gauche de Jessica. Tyler avait posé sa main gauche sur la cuisse de la Rousse et utilisa sa main droite pour longer ses hanches et remonter. Elle était donc habillée d’une robe. C’était une tenue plus simple que la dernière fois. Quand au repas, Léandre n’éprouvait pas de réel intérêt par rapport à ce qu’il pourrait manger. Cependant ce qui l’intéressait, c’était ce temps d’attente. Ce délai était très bien. Tyler ne détecta qu’un dernier moment que Jessica avait saisi une cigarette. Avant son apprentissage chez Blakemore, Léandre supportait plutôt bien le tabac, désormais c’était quelque chose dont il avait horreur. Le Smog complété par un tabagisme passif était le meilleur moyen pour envoyer Tyler en arrêt maladie. « Vous ne pouvez pas fumer ici Jessica. » Il compléta « Vous avez vos règles, j’ai les miennes. » Et ce n’était pas négociable. Il demanda « D’ailleurs, vous n’aviez pas arrêter ? ». Léandre avait l’odorat très développé et s’était bien rendu compte que Jessica avait eu une période où cette odeur avait été bien moins prononcé. C’était d’ailleurs bien plus agréable, le tabac n’étouffant plus son parfum. Conscient qu’il n’avait pas répondu à la question de Jessica, il s’en amusa « Vous vous moquez, mais j’apprend effectivement à jouer aux échecs. Mais je manque encore d’entrainement. ». Il n’avait pas encore réussi à gagner contre Victoria. Il perdait systématiquement. L’exercice de visualisation et de réflexion était particulièrement difficile. Léandre finissait toujours par se perdre. Il expliqua un peu plus « Je ne suis pas aussi aventureux, du moins, je prends moins de risques. ». Son handicap faisait parti de sa vie, il avait appris à faire avec. Léandre était franc « Entre le travail et mon parcours médical, je n’ai que peu de temps. ». Clairement, le juge passait un temps fou à l’hôpital ou chez des professionnels de santé, bien que la tendance soit à la baisse pour le moment. Il avait refusé toutes les demandes d’études par apport à sa vision aveugle. « Mais le sexe fait aussi parti de ces plaisirs qui me sont importants. ». Ce qui était socialement bien plus acceptable que pour Jessica. Léandre expliqua un peu plus son quotidien « Je passe du temps avec ceux qui me sont chère… Et pour le rester, j’écoute de la musique et il m’arrive de cuisiner. ». Il eut un sourire et conclu « Vous savez tout. ». Le juge n’était pas un artiste, mais il était bel et bien passionné par la musique. Lorsqu’il en écoutait, c’était une activité à part entière. Il avait besoin de ça. La musique était comme un film ou un roman pour Léandre, il pouvait complétement se sentir ailleurs, voir oublier la réalité et ce qu’il était. Cet art avait un effet puissant sur lui. | OBJECTION! Messages : 434
Date d'inscription : 05/04/2020
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Profession : Juge
Etat Civil : célibataire (mais amoureux)
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