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[CLOS] (solo) Vie de merde
Maxyne Jørgen
ça ne fait que commencer
janvier 2026

             Maxyne sortie un billet de son sac à main. Elle n'attendit pas que le chauffeur donne la monnaie sur vingt, l'impatience montant à grande échelle. Elle sortit de la voiture en trombe, fit claquer la portière et dévala le trottoir. Par chance, la porte d'entrée se trouvait ouverte, tenue par un livreur qui déposa un énormément colis en main propre à son client. Elle en profita pour se faufiler et remonta les escaliers deux par deux. La rage bouillonnante en elle ne lui donna pas la patience suffisante pour prendre l'ascenseur. Ses talons claquèrent le sol et résonnèrent dans tout le bâtiment. Il réveillait l'épée de Damoclès suspendu par un fil ne tardant pas à s'abattre. Dans sa course elle croisa une vieille dame au regard quelque peu aigri qui la jaugea de bas en haut. Elle ne passait pas tant inaperçu, sa tenue de la veille lui donnant l'allure de dévergondé revenant d'une soirée, les cheveux rapidement attachés pour ressembler à quelque chose et le maquillage quasi inexistant. Elle n'avait pas pris la peine de rentrer chez elle pour s'accorder un change, trop remonter pour souffler.
Il avait fallu qu'il ouvre le journal ce matin. Qu'il s'attarde sur les gros titres et qu'il l'interpelle avec son visage à deux doigts de prendre une page entière. Il avait fallu qu'il la questionne et qu'elle sente la trahison lui brûler l'âme. Elle aurait voulu mourir en cet instant. Comment expliquer cette situation si soudaine qui sortait de nulle part à un homme, flic de surcroît, avec qui elle venait de partageait les draps ? Comment expliquer que sa vie n'était qu'un mensonge façonné pour une seconde vie, qui de toute évidence, volait en éclat ? Difficile d'imaginer que ce soit réel.

Maxyne arriva aux troisièmes étages en moins de deux. Elle trouva sans peine la bonne porte et donna des coups d'un autre monde. Si cela n'avait tenue qu'a elle, celle-ci aurait fini par céder à coup de pied, mais elle ne tenait pas à faire face au propriétaire peu consentant à ce sujet. La brune n'était pas stupide, il avait à peine quitté sa maison quelques mois plutôt qu'elle s'était renseignée sur l'endroit où il vivait, au cas où un pépin venait à surgir sans prévenir. Malheureusement, elle n'avait pas prévu cela dégénère aussi rapidement.

Quand la porte s'ouvrit et que le visage Prem se dessina entre le battement, elle poussa cette dernière violemment pour entrer dans son intimité. Passant outre les salutations, les embrassades et tout ce qui s'en suivait.

« Tu n'es qu'un enfoiré. »

La seule chose qu'elle put lui accorder, la seule politesse qui était possible de lui offrir. Il ne méritait guère plus. L'infirmière jeta l'article au faciès de son hôte, croisant les bras, le regard l'incendiant tandis qu'il prenait connaissance des grandes lignes inscrites, des lignes écrites à son sujet et qu'il devait sans soucis connaître par cœur.

« C'est ça que tu appelles « garder le secret » ? On n'a pas vraiment la même conception à ce sujet.
- Je ne sais pas comment ils ont trouvé, mais je n'ai rien à avoir avec tout ça ! J'avais effacé les données.»

Un rire nerveux se glissa entre ses lèvres. Maxyne ne cru pas à son visage qu'il força à paraitre innocent. Ce n'était que mensonge là encore. Combien d'argent avait-il obtenue pour publier ça ? Est-ce que cela en valait réellement la peine ? Est-ce qu'il avait seulement pensé à sa fille qui n'avait rien demandé et qui allait être entre deux feux ? Son cœur devait être bien vide. Autant, elle était prête à assumer ses propres bêtises, autant Éden en soit de la partie ne la rassurait que très peu.

Au plus profond, ça la démangeait, elle aurait dû faire un détour par chez elle et récupérer le révolver précieusement caché et le mettre sur sa tempe. Cependant, sortir d'ici avec les mains sales et un cadavre pourrissant sur le sol n'avait rien de bons. Idiote qui aurait dû y penser plutôt. Idiote qui aurait dû être plus vigilante.

« Sérieusement ?! Tu m'avais promis Prem ! Je vais avoir les journalistes et les flics au cul !
- J'suis désolé, je te jure que je ne sais pas comment ils ont fait !
- Mon cul oui ! »

Elle ne savait si elle s'en voulait d'avoir laissé la négligence s'installer ou que cet homme soit rentré dans sa vie.

Max s'approcha à sa hauteur, ses yeux plantés dans les siens. Elle se fit violence pour ne pas passer ses mains autour de son cou, violence pour ne pas le faire passer par-delà la fenêtre, violence pour ne pas prendre le couteau laisser de coter. Horrible lutte contre une envie qui ne pouvait faire de mal à personne. À qui est-ce qu'il allait pouvoir manquer au fond ? À peine quelque centimètre qui les sépara, elle lâcha son venin.

« Tu n'es pas une bonne personne Prem. Tu ne vaux pratiquement pas mieux que les autres. J'espère que ce petit jeu t'a plus. J'espère même qu'ils te tomberont dessus, vraiment. Moi je ne veux plus te voir. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi. Si tu t'approches de ma fille ou de moi, que tu essaies quoi que ce soit, que tu tournes ne serait-ce que dans ma rue... je t'égorge moi-même. »

Maxyne n'attendit pas de réponse en retour. La menace fut réelle, il n'avait qu'à s'y frotter pour s'en assurer. Elle le contourna et fit claquer la porte de son appartement.

***


La brune remonta en vitesse les quelques marches qui constituaient sa demeure. Elle s'activa à ouvrir la porte et jura un nombre incalculable de fois n'arrivant pas à introduire sa clé dans la serrure. Chaque voiture qu'elle entendit passer dans sa rue mit son attention en alerte. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait, mais savait que cela arriverait.
Une fois, enfin, à l'intérieur, elle verrouilla sa grande porte, fit le tour de tout le rechausser et bâillonna fenêtre et rideau sans exception. Une sensation étrange d'être dans un pire scénario d'un début film d'horreur.

« Maman ? »

Maxyne sursauta, la lampe sous la dernière fenêtre du salon roula au sol, le chat qui dormait paisiblement à côté pris la fuite et elle pesta une fois encore. Virevoltant rapidement pour lui faire face, sa fille l'observa depuis la cage d'escalier, encore en pyjama. Ce détail-là, elle l'avait oublié. Éden n'était qu'une ignorante et, bon sang, elle n'avait pas de plans de secours pour tout. C'était trop tôt pour les explications, trop tôt pour les discussions, trop tôt pour l'entendre pleurer et crier qu'une partie de son existence n'était que mensonge. Bien qu'il lui serait impossible de cacher ça indéfiniment, mieux elle restait dans le déni, mieux sa mère se portait.

« Chérie, monte et ferme tes volets et les rideaux.
- De bons matins ?
- Oui. Et ne les ouvres pas.
- Mais... ok. »

Elle inspira un grand coup, retira ses talons qui maltraitaient ses pieds et fit le guet devant l'une des fenêtres. La paranoïa n'avait rien de bons. Peut-être était-elle folle en fin de compte. Peut-être imaginait-elle des ennuis qui ne viendraient jamais.
Ses yeux quittèrent à peine la rue quand elle entendit sa fille s'approcher.

« Tu n'iras pas à ton cours aujourd'hui.
- Quoi ? Pourquoi, qu'est-ce que j'ai fait ?
- Ne discute pas, ce sera comme ça.
- Tu me punis c'est ça ?
- Non.
- J'ai l'impression que tu m'enfermes dans la maison. C'est parce que j'avais dix minutes de retard c'est ça ?
- Non.
- Alors, quoi putain ?!
- Éden ! Ce n'est pas le moment d'accord, tu baisses d'un ton. Aujourd'hui tu restes à la maison, tu ne t'approches pas des fenêtres et tu ne la ramène pas. Compris ? »

La petite jura de plus belles et pour une fois, sa mère n'en tenue pas compte. À sa place, elle aurait certainement eu la même réaction, si ce n'était pire. Elle barricadait sa fille sans même lui donner de raison valable, il y avait de quoi en vouloir à la terre entière.
Elle aurait voulu, la prendre dans ses bras, la serrer fort contre son cœur, lui dire que tout allait bien, qu'il n'y avait rien, qu'il ne fallait pas s'en-faire. Néanmoins, ce petit mensonge pour quelques secondes de bonheur n'en valait guère la peine. Éden s'engagea à peine dans la cuisine qu'elle l'entendit, cette voiture suivie d'une deuxième qui s'arrêta en trombe devant le trottoir. Ces visages inconnus qui sortirent avec hâte, les bras chargés pour certain, les mains occupées prise d'un mégaphone pour d'autre. Les vautours venaient se délecter et récolter cette précieuse nouvelle lâchée aux yeux de tous.


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Maxyne Jørgen
Maxyne Jørgen
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