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Bohemian râga ft. Austen
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Prem Hadid
Bohemian râga ft. Austen
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Prem avait beau n’avoir jamais été en Inde, lorsque l’hiver tombait sur Londres, le pays de ses parents lui manquait. Un jour, il s’y rendrait. Il prendrait deux semaines de vacances là-bas pour échapper au plus froid de l’hiver ici, et se faire dorer au soleil. En attendant, il se rendait dans le chaleureux oasis qu’était l’appartement d’Austen. Certains pouvaient le qualifier de bordélique, mais Prem le trouvait joliment décoré et coloré. En fait, l’intérieur faisait presque oublier la grisaille de Londres, et Prem espérait qu’il lui fasse également oublier un peu sa propre morosité.

Sinon, ce serait Austen qui lui remettrait les pendules à l’heure. Tout comme Oscar, elle ne passait pas par quatre chemins pour dire ce qu’elle pensait, et c’est bien ce qu’il aimait le plus chez elle, sans parler de son dévouement à aider les plus démunis. Elle en faisait sa mission et il ne pouvait qu’admirer cela. Il avait été son voisin de palier pendant environ quatre ans, après l’université. Lui étant curieux, Austen étant sympa, et tous les deux étant végétariens, ils avaient fini par devenir potes en discutant, en partageant des repas et des recettes. Ils partageaient aussi beaucoup de valeurs et de points en commun, ce qui avait amené Prem à encourager plusieurs fois son association, et à en faire un sujet d’article, du temps ou il travaillait pour le petit journal du quartier. Ce n’était que lorsqu’il avait été embauché au New Herald qu’il avait déménagé dans un appartement plus neuf et mieux insonorisé.

Ils ne se voyaient plus aussi souvent, et Prem le regrettait bien, mais dès que l’occasion se présentait, comme aujourd’hui, il ne manquait jamais d’aller la voir. Avant de partir, il lui avait cuisiné un dahl épicé et un biryani, et avait longuement hésité à apporter sa nouvelle sitar. Depuis la dernière lettre qu’il avait reçu d’elle, le bonheur et le réconfort qu’il ressentait en jouant s’étaient transformés en mélancolie et en solitude. Peut-être qu’en jouant pour quelqu’un d’autre plutôt que pour lui-même, ça ne le déprimerait pas autant, se dit-il finalement en rangeant la sitar dans son étui, avant de sortir prendre le métro vers Camden.

Arrivé devant chez elle, Prem toqua à sa porte avant qu’elle ne lui ouvre « Salut Ten! Ça va? Content de te revoir! » dit-il, le sourire aux lèvres. « C’est moi ou tu as beaucoup plus de plantes que la dernière fois? » Ça ne serait pas surprenant si c’était le cas. Austen était mère nature incarnée et prenait soin de ses plantes comme si elles étaient ses propres enfants. Prem sourit alors, fier de lui, en lui tendant le sac contenant la nourriture « Je t’ai apporté de la bouffe. J’ai amené ma nouvelle sitar aussi, je n’ai pas eu la chance d’en jouer pour qui que ce soit encore, si tu veux bien me faire l’honneur d’être la première tout à l’heure » demanda-t-il, en retirant son manteau et ses nouvelles moufles tricotées à la main, pour entrer dans le salon « Comment ça se passe au boulot? Tu as fait des rencontres intéressantes? » S’il n’avait pas eu cette passion pour le journalisme, Prem aurait sans doute fait quelque chose comme Austen. Rencontrer et parler à toutes sortes de gens différents, les aider.

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Prem Hadid
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03.01.21 18:20
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BOHEMIAN RAGA
Austen & Prem

SUJET N14
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La minuterie du four sonne avec autorité. Austen pose tout de suite son feutre mauve et bondit vers la cuisine. Un torchon attrapé à la va vite avant d’ouvrir. Une douce odeur de cannelle s’élève dans l’appartement. Les biscuits sont dorés. Ils ont l’air parfaits. La plaque est déposée sur le plan de travail. La fournée finie dans un tupperware. Voilà qui fera le régale des collègues pour la pause café du lendemain. La chaleur du four est optimale ce qui permet d’y mettre le plat à réchauffer pour Prem et elle.

Ten vérifie l’heure sur le four. Il est plus tard que ce qu’elle pensait. Le temps lui échappe souvent quand elle a la tête dans une activité. Elle retourne au salon et constate le bazar ambiant. Avec Ludovic à domicile en ce moment, l’ordre est devenu une fantaisie. Austen dégage le plus gros des affaires dans sa chambre à coucher. Au moins pour que le sofa soit accessible. Elle dégage aussi une partie de la table-établi et apporte la théière. C’est le vrai bonheur de retrouver Prem.

Coucou ! ” Thomas écarte la porte au maximum. Elle attire le journaliste à l’intérieur. Un baiser ne tarde pas à claquer sur la joue brune. “Moi aussi! Je suis très contente que tu aies dit oui! Ca fait un moment que je voulais te proposer. C’est bien qu’on y arrive!! Une bonne chose pour 2026! D’ailleurs, bonne année Prem! De visu c’est mieux!” Elle dégage les chaussures sur le côté, toute sourire, avant de l’attirer vers le cœur de l’appartement. “ Oh! Je vais bien! ” Ten lance un regard malicieux par-dessus son épaule. Ce qui en dit déjà beaucoup sur la bonne période dans laquelle est cette femme au grand coeur. “ Même très bien. Je te raconterai. Mais on va d’abord parler de toi! ” Ils ralentissent pour qu’elle dégage un pot en terre à l’angle. Ses cheveux volent quand elle se redresse dans un rire. “ J’ai embarqué les plantes du Bureau. Elles étaient en train de mourir. Je veux tenter de les sauver. Fais attention à toi. Comme tu vois, ça ne change pas. ” Austen ne correspond pas exactement aux anglaises conventionnelles. Elle est à l'opposé de Gladys et Michelle. Mères qui incarnent à la perfection la bourgeoisie culturelle de la capitale. Le contraste est saisissant quand on les connaît.

L’odeur de cuisine n’a pas échappé au nez de Ten. Ses yeux chaleureux brillent de gourmandise. Elle attrape le sac et l’ouvre avec joie. “ J’ai fait des naans. Au cas où ! J’ai tenté un sorbet coco mais ça a raté… enfin j’ai toujours le pain d’épice. On va se régaler! ” La mention de la musique l’écarte de la nourriture. “ Tu joues encore! Mais avec joie! L’honneur est pour moi. ” Une fois les habits laissés au porte-manteau, les voilà dans le salon. Austen lui fait signe de s’installer. Pendant ce temps, elle va mettre le sac au frais. A la place, elle revient avec de quoi accompagner le thé indien. Avant de répondre à Prem, elle lui tend un meug ébréché rempli de la boisson chaude. Elle en prend un deuxième pour elle et se cale sous un plaide. “ Bon, tu n’as pas oublié, ici tu es chez toi. Tu fais ce que tu veux. ” D’ailleurs, c’est ce que fait Ten en se penchant pour aller chiper un morceau du pain d’épice. “ Des tas ! En fait, tout le temps. C’est extraordinaire. J’aime beaucoup. Il y a de tous les âges, de toutes les origines. Ils m’apportent beaucoup par leurs expériences de vie. ” Un petit soupir de contentement lui échappe quand elle savoure une première bouchée. La texture est parfaite cette fois. “ Mmm. Tu me diras ce que tu en penses ? J’ai tenté une variante. ” Un gros chat roux arrive du couloir. Il passe alors devant leurs pieds. Il monte dans le vieux rocking-chair et se love en boule parfaite. L’heure d’une petite sieste. “Le seul point noir c’est la paperasse !! Tellement de papiers. Alors que ce sont des vies humaines en jeu. Parfois ça m’agace.” Thomas n’est pas connu pour aimer les procédures. Mais elle sait aussi qu’il n’y a que comme ça qu’elle peut aider les gens sans moyens de lutte.

Dans un pur élan de joie, la jeune femme vient presser le genou du journaliste. Elle échange un sourire complice. “C’est bien qu’on se voit. ” Les yeux de Ten sont doux et tendres. C’est une amie fidèle. Une fille loyale dans l’adversité. Heureuse de savoir que Prem continue de l’appeler quand ça ne va pas. “ Alors ? Dis-moi ? Qu’est-ce qui te tourneboule ? ” Bien entendu, Austen a une ou deux théories. Mais inutile de les exposer au concerné. Elle préfère qu’il vide son sac en toute sécurité. Pour ça elle l'encourage d'un sourire apaisant. Ici, Prem n'a un craindre ni jugement, ni moquerie. C'est au contraire un sanctuaire.

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03.01.21 23:38
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Prem Hadid
Bohemian râga ft. Austen
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L’appartement d’Austen sentait toujours aussi bon. Il y avait toujours quelque chose en train de cuire ou de réchauffer dans son four, et elle mettait beaucoup plus de temps à cuisiner que lui. Ou en tout cas, Prem avait toujours eu l'impression qu’elle s’y appliquait plus. Dans l’air, il y avait un parfum d’épices sucrées qui mettait l’eau à la bouche. « Bonne année 2026 à toi aussi » lui dit-il en l’embrassant sur la joue. « Beaucoup de bonheur! » Il lui aurait bien souhaité de la bonne santé, mais elle semblait déjà en pleine forme! Cela lui faisait plaisir de voir son amie heureuse, car ce n’avait pas toujours été le cas. Comme lui, elle avait eu des moments compliqués, mais elle réussissait à remonter la pente à chaque fois. Si maintenant elle avait de bonnes nouvelles, il avait certainement hâte de les entendre.

Navigant entre les pots de plantes et de fleurs jusqu’au salon avec sa sitar toujours rangée dans son étui. « Tu sais bien que j’adore être ton cobaye pour toutes tes recettes, même celles qui ratent. » Il posa son étui dernier près du fauteuil, où il s’installa confortablement en laissant échapper un soupir d’aise. Il la remercia en acceptant la tasse de thé bien chaude, qui en une gorgée lui fit oublier la froidure de l’hiver qu’il venait de traverser, puis l’écouta silencieusement, la bouche pleine de pain d’épices. « Il est excellent ce pain Ten! » approuva-t-il en hochant la tête « Par contre pour la paperasse, je ne suis pas d’accord. On y trouve parfois des choses intéressantes! » Évidemment, il la charriait. Fouiller et décortiquer des papiers en tout genre ne pouvait pas être la passion de tout le monde! Il se mit à rire « Moi aussi je suis content de te voir ».

Il savait qu’avec Austen, il pouvait parler a coeur ouvert. Oscar, eh bien, trop souvent avec lui, tout était blanc ou noir. Il savait déjà ce qu’aurait dit son ami en apprenant tout ça; que c’était de la folie, que c’était dangereux et qu’il allait se mettre dans le pétrin. Quant à sa mère, même si c’était une spécialiste dans les affaires compliqués du coeur… qu’il lui parle de cette histoire était hors de question. Il l’avait déjà suffisamment déçu comme ça. Prem se cala au fond de son fauteuil, et frotta sa joue. « Il y a cinq ans j’étais persuadé qu’à mon âge, j’aurai déjà une femme, des enfants et un emploi stable. C’était con de ma part de penser ça! » dit-il en secouant la tête. « C’est encore plus compliqué qu’avant. »

Il regarda le fond de sa tasse, puis, le visage apaisant de son amie, avant de finalement se lancer. « Je crois que je suis amoureux d’une femme mariée… et pas n’importe laquelle. Lady Crawley, celle qui a organisé ce gala de bienfaisance que j’ai couvert, il y a presque deux mois. On s’est rencontré deux fois chez elle, puis une fois en cachette, au temple sikh, puis chez moi. » Il lui passait les détails de ce qui s’était passé là-bas, sachant qu’elle devait savoir de quoi il en retournait. Repenser à ses derniers moments qu’il avait eu avec elle lui fit un pincement au cœur. Ces souvenirs étaient doux et douloureux à la fois, et cette douleur se trahit jusque dans son visage, où Prem fronçait soucieusement les sourcils. « Elle est ouverte d’esprit, généreuse, intelligente, je la trouve belle, et courageuse, mais… je ne sais pas si elle arrivera un jour à quitter son mari, et sa vie de princesse. Quand elle m’en parle, je vois qu’elle n’est pas heureuse, mais je vois aussi qu’elle a peur. »

De tout son coeur, il voulait l’aimer, mais comment le pourrait-il s’il ne la voyait que si peu? Est-ce que les moments où elle était là serait assez fort pour estomper la souffrance de son absence? Ou est-ce que celle-ci finirait par être trop douloureuse pour supporter ce manque d’elle, de ses mains, de son odeur, de sa voix et de ses yeux. « Quand je suis avec elle, le monde prend tout son sens, et je ne pourrai pas être plus heureux. Mais quand elle n’est pas là, je sais que son monde n’en est pas un d’où l’on s’échappe facilement.» dit-il, en secouant la tête, pour finalement poser les yeux sur son amie «… Est-ce que c’est voué à l’échec tu crois? »


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Prem Hadid
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07.01.21 1:40
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BOHEMIAN RAGA
Austen & Prem

SUJET N15
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Ten est devenue végétarienne au moment de ses études universitaires. En fait quand elle a quitté la maison et a commencé à faire ses propres repas. Ce qui ne donnait pas grand chose au début. Les conseils de Prem l’ont beaucoup aidée. Ne serait-ce que pour trouver un équilibre qui n’est pas naturel quand on ne l’a pas appris. “ Tant mieux! Alors tu en prendras en repartant! ” Personne ne part de chez elle avec les mains vides. Impossible. La cuisine sert autant à se nourrir qu'à donner de l’amour aux autres. “ … tu marques un point. Je découvre parfois des vies dignes d’un roman! C’est vrai. Mais rien à voir avec toutes les fameuses personnalités que tu interviewes.” Le dernier exemplaire du New Herald se trouve quelque part dans ce salon. Elle le prend surtout parce qu’Hadid y écrit et un peu parce qu’elle aime certaines de ses chroniques. Mais la Saga des Crawley nourrie des conversations dans le local de l’assos depuis quelque temps.

Ils se lovent dans les fauteuils. Il fait bon dans la salle. Dagobert émet maintenant un ronronnement paisible et apaisant. C’est un moment propice aux discussions de cœur. D’ailleurs Austen imagine bien que c’est de cœur dont il est question. Ce en quoi l’introduction de Prem ne la contredit pas. “Ça n’a rien d’idiot. Il y a beaucoup de monde pour qui c’est ça le bonheur. ” Pourquoi aller se dévaloriser si vite. Il n’y a pas de valeur dans le désir. Le bonheur est une chose si personnelle. “ Aie. Compliqué comment ? ” Une question ouverte et naïve car Ten n’a jamais su se compliquer la vie et encore moins en amour.

Les confidences se font tranquillement. Prem raconte. Il se raconte. Ce qui commence comme un joli conte de fée, n’en reste pas moins compliqué. La monarchie anglaise n’est pas n’importe laquelle. Il y a des règles fortes. Depuis le Brexit l’Aristocratie s’affirme encore plus dans son rôle de régence. “Je t’ai trouvé très doux dans ton portrait d’elle.” Ce qui peut étonner quand on connaît sa plume. “Ça m’a mis la puce à l’oreille. Mais, je ne pensais pas que… c’était vrai à ce point.” Qui n’aurait pas peur de quitter la coure royale d’Angleterre ? Les sangs bleus ne sont pas tolérants avec leurs traîtres. “Le Baron n’a pas l’air d’un tendre...” La campagne politique commence l’année prochaine. Autrement dit demain. Edward Crawley est l’un des noms pressentis. D’autant que l’affaire de la secte a mis ce “couple” en pleine lumière. Prem a raison sur un point la Lady est belle et elle plait beaucoup. Une nouvelle Lady D ?

Le dilemme est rapide à voir. L’interdit, la séparation, le danger… Ce sont des ingrédients de roman. Pour ce qui est de la vraie vie c’est une autre histoire. “ Tu sais que c’est rare de trouver quelqu’un qui donne du sens à la Vie ? ” Voir le versant positif avant toute chose. Même s’il est compliqué d'exclure la tristesse qui irradie de lui. “ Tu me demandes ça à moi ? ” Ten est reconnue pour être une femme aussi optimiste que déterminée. Elle ne tombe jamais, non, jamais, dans le défaitisme. Un doux sourire apaise Prem. “Mais non Prem. Rien n’est jamais “voué à l’échec”. A moins que tu décides que ce soit le cas. ” Les yeux pétillent alors d’un mélange d’amour et de malice. “ Compliqué n’est pas impossible. Regarde mes mères? Elles ont dû se battre pour que leur amour soit présent dans la société. Elles ont eu des embûches. Tout le temps! Mais elles n’ont jamais baissé les bras. Et aujourd’hui ? Elles sont mariées et elles s’aiment au nez et à la barbe de tous. ” Mieux encore, Michelle et Gladys permettent aux plus jeunes de se sentir soutenues.

L’Amour c’est une émotion qui est plus puissante que la Peur, tu sais !” Tout le prouve. Chaque jour on peut observer de quoi est capable un être humain par amour. Austen le constate tout le temps. “Elle sait que tu l’aimes ? Parce que ça rend fort de se savoir aimé. Tu m’as dit qu’elle est courageuse ? C’est vrai ? ” Le regard amoureux peut améliorer le réel. C’est toute la magie de la chose. “Si cette femme est aussi intéressante que tu la décrit peut-être qu’elle peut te surprendre.” Ten attrape un bout de pain. “L’essentiel c’est que tu agisses avec le cœur. ” Une maxime qui sonne comme une évidence. Et pourtant combien de personnes se retrouvent malheureuses de ne pas l’avoir fait ? Les regrets sont des poisons.


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07.01.21 22:07
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Prem Hadid
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Prem enroula un plaid autour de ses épaules, un sourire coupable sur les lèvres. Son patron aussi l’avait trouvé très clément envers Lady Crawley, et l’avait également taquiné à ce propos, en disant : « Vas-tu aller travailler au Times pour la voir plus souvent? ». Prem aurait sans doute préféré manger ses chaussettes plutôt que de travailler pour la compétition, mais il était presque jaloux de la proximité que pouvait avoir le Times des gens de la noblesse maintenant que Violet lui manquait. Quoi qu’il en soit, son patron ne se doutait de rien, heureusement. Si quiconque avait vent de la relation adultère que Violet entretenait avec lui, ce serait un scandale, et sa carrière serait peut-être mise en jeu… Ils n’avaient pas été spécialement discrets non plus, avec ces lettres remplies de mots d’amour et de cadeaux, mais c’était la seule chose qui le rattachait encore physiquement à elle.

L’inquiétude qui rongeait ses entrailles fut remplacé par une brûlure douloureuse à la poitrine, caractéristique de cette colère qui l’enflammait chaque fois que quiconque mentionnait le mari de Violet. Ses jointures se crispèrent autour de son plaid « Le Baron est une enflure raciste et machiste. Il prend sa femme pour un utérus sur pattes » cracha-t-il entre ses dents, le regard sombre « Il ne l’aime pas ». Il avait beau n’avoir vu que Lord Crawley une fois, il était évident pour Prem qu’il devait être horrible avec sa femme. Il ne pourrait jamais oublier cette nuit-là avec Violet, et des ses hésitations, de sa peur de mal faire quelque chose, comme si elle se préparait à accuser un reproche. Il avait fallu beaucoup d’encouragement, de baisers et d’amour avant qu’elle ne se laisse finalement aller, et il craignait que tout soit toujours à recommencer chaque fois qu’ils se reverraient. Quelque chose n’allait pas dans son mariage, c’était évident.

Le regard de Prem s’éclaira peu à peu, Austen faisant des miracles d’optimisme. Ses deux mères étaient, effectivement, un parfait exemple d’amour qui soulève des montagnes, tout ça pour obtenir simplement le privilège d’exister en société. Si elles avaient baissé les bras, elles n’en seraient pas là aujourd’hui. C’était une question de courage, de persévérance et d’amour, tout simplement. « Je suis certain qu’elle sait que je l’aime, et qu’elle est courageuse. Je l’ai vu être courageuse, mais elle a peur. » Prem mangea un nouveau morceau de pain d’épices, pensif. Comment arriverait-il à lui donner tout ce courage dont elle avait besoin pour se libérer? Il secoua la tête, avant de sourire. “Agir avec le coeur” hein? Lui qui pesait toujours le pour et le contre dans chaque chose, ce n’était pas très naturel de faire ça, mais Ten avait sans doute raison. « Plus facile à dire qu’à faire, mais j’essayerai. Vraiment. Je ne veux pas la perdre ».

Prem prit une gorgé de son thé, zyeutant le gros chat roux dans le salon qui ronronnait tranquillement. Si seulement il avait pu être ce chat; sans le moindre soucis. « Et toi? » demanda-t-il en se tournant vers Austen. « Comment vont tes affaires de coeur? Mieux que les miennes, j’espère? » En même temps, ça ne serait pas difficile à battre.

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09.01.21 21:15
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BOHEMIAN RAGA
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SUJET N15
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Ten scrute le visage de Prem qui est métamorphosé par une sombre colère. Le portrait du noble est loin d’être flatteur. C’est même une franche diatribe contre l’aristocratie anglaise. Or s’il y a une chose que partagent ces deux amis c’est leur goût pour la vérité. La franchise. “ Prem ? ” Bien que la voix est douce, le visage d’Austen est emprunt de gravité. Il y a une chose qui n’est jamais conté dans les histoires avec des diadèmes et des trônes. C’est bien la réalité d’une vie conjugale sous la contraire. “ Si tu es entrain de me dire qu’elle est en danger dans son ménage c’est une tout autre affaire.” Un soupir soulève les épaules de la jeune femme. Ce n’est pas étonnant d’envisager cela. Malheureusement, le propre d’un mariage “organisé” ne garantit pas un respect mutuel. “ Peu importe si c’est une Princesse. Si elle est en danger, tu dois l’aider. ” Une main compatissante se pose alors sur celle du journaliste. Austen l’oblige amicalement à décontracter sa main. “ Peut être pas toi son amoureux. Mais, au moins aiguille là, vers des interlocuteurs. Tu ne crois pas ?

Hmm. Oui. J’imagine. N’importe qui aurait peur à l’idée de quitter le monde qu’il connaît. Il faut plus que du courage. Il faut une raison.” De part le monde associatif, Ten rencontre des personnes qui ont été obligées de faire cette démarche. Les migrations pour sauver leur vie. Fuir le danger. Survivre. L’instinct de survie est certe un élément inné chez l’animal. Mais, une fois que l’on a triomphé de la mort, ou de l’ennemi, il faut apprendre à vivre différemment. “Quoique je suis certaine que tu ferais un bon pédagogue! Toi ! ” Le sourire de Thomas est un mélange de dérision et de tendresse. Mais, elle n’a absolument aucun doute sur la capacité d’Hadid à intégrer une baronne dans la vie ordinaire. En particulier, si comme il le dit, il se sent amoureux. “ Essayer c’est la moitié du chemin! Et puis qu’as-tu à perdre, à tenter ? Il vaut mieux ça qu’avoir des remords un jour. Surtout quand c’est en amour. ” Elle boit doucement. “Tu me tiendras au courant ? ” Tout de même, c’est une histoire dont elle souhaite connaître le déroulé. Au moins pour savoir si cette jolie baronne est en sécurité.

Les doigts caressent alors tranquillement le meug qui refroidit. Dans quelques minutes Ten va devoir aller allumer le four pour lancer la cuisson de la suite. Ceci dit, avant, elle peut répondre à la curiosité de son camarade.
Mieux ! Ca on peut le dire oui. Moins romantiques ! ” Austen revendique une pansexualité et même un polyamour. Thèmes qui ont été objet de fameuses conversations pendant la faculté. C’est une grande amoureuse. Elle s’ouvre aux autres, se donne, se livre sans entrave. Quitte à avoir des bleus. Parce que dans l’amour il ne faut pas se ménager. Il faut aimer. “ Je côtoie deux hommes charmants. Un médecin et un artiste. Ils sont très différents. Ce qui est parfait.” Buddy est partie depuis un moment maintenant. Il n’a pas donné de signe de vie. Ten a donc rebondit et de belle manière. Entre LIam et Luka ce sont deux mondes différents. “ … j’aimerais bien tenter, tu sais, qu’on soit ensemble et qu’on partage des moments à trois. Pas pour le sexe, quoique je ne dirais pas non. Mais pour la petite vie de tous les jours. J’ai l’intuition que ça peut créer une belle harmonie. Je tâte le terrain pour le moment. On va voir.” Sur ce, l'Anglaise avance au bord pour atteindre la théière et offrir une deuxième tournée. “ En tous cas, c’est agréable de se sentir attendue. Aimé.


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10.01.21 0:33
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Prem Hadid
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« En danger?... Je-je ne sais pas ». L’était-elle? Il n’avait pas remarqué de traces de violence sur sa peau, la dernière fois… Il n’aurait jamais pu la laisser retourner là-bas si ça avait été le cas. Il n’aurait jamais dû la laisser partir ce matin-là. Il regrettait chaque jour de ne pas l’avoir fait. Si cet enfoiré de Lord touchait à un cheveux de sa tête… Prem inspira profondément. Il devait retrouver son sang-froid, mais l’allusion à ce danger évoqué par Austen l’avait perturbé. En supposant qu’Edward n’avait pas levé la main sur elle, rien ne lui disait qu’il ne le ferait pas, s’il découvrait qu’il était devenu cocu. Après tout, elle avait peur, se rappela-t-il, au bord des larmes. Heureusement, Austen arriva à lui remonter le moral. Il devait aussi se rappeler qu’elle avait des alliés là-bas, telle que sa «chère Poppy», comme elle appelait souvent cette gentille employée du manoir.

Il était confiant de pouvoir aider Violet à mener une “vie normale”, ou de lui montrer toutes ces choses que l’on doit faire soi-même quand on a pas de domestiques à son service. Elle avait appris à cuisiner, et y prenait même plaisir! Ça ne serait sans doute pas la même chose pour le ménage, l’épicerie, la vaisselle, évidemment, peu de gens prenaient plaisir à faire ces choses-là. Le défi de Violet sera sans doute d’apprendre à vivre avec moins de moyens, et moins d’argent que ce à quoi elle avait toujours été habituée. Mais au moins, ils seraient ensemble, non? Prem secoua la tête. Il était de nouveau happé par ses rêves de bonheur qui étaient encore loin d’être concrétisés.

Ceux d’Austen le distraya cependant des siens, et il fut heureux de savoir que son amie avait eu plus de chance que lui. Ou du moins, que ses rencontres aient été moins compliquées, mais toujours passionnantes, selon Prem. « Un artiste et un médecin? » répéta-t-il en esquissant un sourire en coin. « Il faut que tu me fasses rencontrer ces deux-là un jour, je suis sûr que tu ne dois pas t’ennuyer en leur compagnie… Comment sont-ils ? Allezallez, je veux tout savoir. » Il aurait bien aimé être une mouche pour espionner les conversations enflammées qu’ils devaient avoir tous les trois. Ça devait forcément être beau à voir! Il ne voulait pas tomber dans le stéréotype, mais il n’arrivait pas à enlever cette image de sa tête… Un médecin sérieux, un artiste flamboyant, et Austen au milieu.

« Tu n’es pas certaine qu’ils accepteront? » Prem ne savait pas ce que c’était, d’être polyamoureux, mais il se doutait que d’aborder le sujet avec un partenaire, ou deux, devait être délicat. Ce n’est pas tout le monde qui peut vivre à trois. Ce n’était certainement pas son cas… « Fies-toi à ton intuition Ten. Elle n’est pas trop mal d’habitude! » dit-il en riant « Et si rien ne fonctionne, c’est peut-être justement avec le sexe qui tu vas les convaincre. T’es pas ceinture noire en Kama Sutra, toi? »

Prem se souvenait effectivement qu’ils avaient tous les deux un certain penchant pour les mêmes genres littéraires. « Oui, c’est bien de se sentir aimé... » dit-il, les yeux de nouveau fixés sur le fond de sa tasse. Il n’avait pas de doute que Violet l’aimait. « Dis-moi franchement Ten, est-ce que je suis égoïste de vouloir plus que ça? Que… que les lettres qu’on s’échange, ou que les sms qu’on s’envoit?... Ou que les soirées volées où l’on se verra? » demanda-t-il en levant la tête, avant de faire un demi-sourire. « Moques-toi si tu veux, pour les lettres… Je sais que c’est complètement désuet et… jane-austenien, mais j’ai toujours mieux su mettre mes pensées sur papier. »

Se savoir aimé était doux, mais ce n’était pas assez pour lui. Même en sachant qu’elle pensait à lui tous les jours, même lorsqu’elle lui partageait sa journée, et qu’elle couchait sur le papier tout ce dont elle avait envie de faire avec lui, Prem n’arrivait pas à se débarrasser de ce manque d’elle, de sa présence à ses côtés, de sa chaleur humaine.

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11.01.21 0:03
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SUJET N15
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Austen pose une main secourable sur celle de Prem. Une pression douce et rassurante pour qu’il soit conscient qu’il n’est pas seul.

Hey Prem. ” La jeune femme attend que son ami la regarde dans les yeux. “Ça va aller. ” Trois petits mots qui font du bien à dire et à entendre. La vie est faite de ces moments difficiles. Toute la beauté de l’être humain est dans sa capacité à s’en sortir. Bien que la situation semble insoluble ce n’est pas le cas. Il y a un millier de possibles. Seulement, les gens sont élevés pour voir le monde de façon réduite. Les normes, les règles, permettent de vivre ensemble. Mais elles ne font pas Loi face à la Vie elle-même. La vie dépasse tout le reste. “ Il y a un tas d'alternatives. D’accord ? ” C’est exactement ce que dit Thomas aux personnes qui viennent dans son bureau.

Contrairement à sa famille, Ten ne compartimente pas sa vie. Elle a différents cercles de relations. Elle aime les faire se croiser et s’entrecroiser. L’interaction entre les êtres humains la fascine. C’est encore plus vrai quand il s’agit de personnes qu’elle connaît. “ Promis. On prévoira quelque-chose. Pourquoi pas avec l’association!” Un très bon point de rencontre. Liam, comme Luka, sont des hommes bénévoles. Ils sont impliqués dans l’associatif. Chacun à sa façon de participer. Perm vient aussi de temps en temps. Ce sera donc parfait.

Tout hein… ! D’accord. Mmmm. D’abord Luka. Celui que j’ai rencontré en premier. Il est du Butterfly. C’est un jongleur. Il a donné un cours pour l’assos’. Ca c’est très bien passé. Et… Le contact est bien passé aussi! ” Délicate façon de dire qu’ils ont naturellement rendu hommage à la vie. L’amour se découvre aussi au travers de la peau. “Il est charmant. Il est curieux. Il est gentil. Il est tourné vers les autres. ” Autrement dit, ils se ressemblent beaucoup dans ce qui fait le fond de leur personnalité. Ten peut donc évoquer ses différents projets, ses idées, en étant écoutée et comprise. “ Il est beau.” Ce n’est pas un critère indispensable pour attirer son attention. Cependant, elle ne va pas nier une évidence. Un fait, qui l’a frappé aux yeux lorsqu’elle l’a vue pour la première fois.

Liam est bénévole pour la Croix-Rouge, entre autres. On s’est souvent croisés. Mais, je ne sais pas, là j’ai ouvert une porte. J’aime beaucoup ce que j’ai trouvé. Il est très fin, délicat… posé. Ca… J’ai la sensation d’être un ouragan à côté de lui. ” Ils ont une interaction très différente. Tout est plus calme et tranquille. C’est comme de venir poser ses bagages et de venir profiter du paysage. Ce qui dans la vie bien remplie de Ten a une saveur délicieuse. Liam est le repos et la paix. “J’aime beaucoup sa façon d'analyser les gens et les événements. Il est intéressant.

Hum. Je ne sais pas trop. Je crois que ma dernière tentative m’a un peu échaudée. ” Car depuis que Thomas sait ce qu’elle recherche elle fait des tentatives. Bien que ce soit avec la plus grande des sincérités, cela n’empêche pas les blessures. L’amour peut être complexe. Surtout quand la société est fondée sur une monogamie exclusive. “ Pour l’instant, mon intuition me dit de profiter de ce qui se passe. Ils savent que je vois quelqu’un d’autre.

Tu ris! Mais attends ! Il faut que je te montre ce que j’ai dégoter dans une brocante.” La parole précède l’action. L’Anglaise bondit hors du canapé pour sautiller vers une de ses bibliothèques murales. Perchée sur ses demies-pointes d’ancienne danseuse, elle fouille, à la recherche d’un trésor. “ LA!.” Un ouvrage à couverture de cuir sous le bras, elle revient. Elle sourit à son camarade de lecture avant de lui montrer l’exemplaire. Une édition de la fin du XIX siècle. Une splendeur pour les bibliophiles. “ Magnifique pas vrai!

Leur conversation revient sur le sujet des amours de Prem. Austen reprend le bouquin pour le libérer. Elle se tait, écoute et sourit. La provocation concernant les lettres l’attenderie. Il y a un temps où elle a écrit des lettres d’amour enflammées elle aussi. Des lettres qui sont allées jusqu’en Espagne. Loin. Cela avait un délicieux côté romantique. Mais Ten n’est pas du tout faite pour la distance. Elle a besoin des autres près d’elle, tout près même. “ Non, je ne me moquerais pas. A notre époque, c’est beau de s’écrire des lettres. En plus, j’imagine qu’elle sait écrire. Je comprends ce que ça peut apporter.” Austen lui sourit tendrement. Elle se tourne bien dans sa direction avant de reprendre la parole. “ Tu n’es pas égoïste." Un point indispensable à éclaircir. “Aucun de vous n’êtes égoïste Prem. Il n’y a rien de plus normal que je vouloir être auprès de la personne qu’on aime voyons!” A moins que les deux parties soient d’accord pour un fonctionnement autre. Ce qui n’est pas le cas de la lady et du journaliste. Il est indéniable qu’ils sont empêchés. “C’est l'Aristocratie qui est égoïste. La société anglaise dans son ensemble qui l’est. Quel monde empêche ceux qui s’aiment de se retrouver ? Le souci ce n’est pas votre amour. Le souci c’est que l’amour ne soit pas au centre des préoccupations de notre civilisation. … Ne te culpabilise pas chéri. On va trouver une solution. Tu vas voir ! ” Ten presse amicalement le genou de son invité. Ensuite, elle a un petit sourire en coin. “Tu as faim ? ” Lorsque l'on est déboussolé un bon petit plat fait du bien. Un petit feu de joie pour les cinq sens.


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13.01.21 21:28
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Prem Hadid
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Comme à son habitude, Prem s'investit totalement dans la réponse qu’Austen lui donna, l’écoutant attentivement, le menton appuyé contre la paume de sa main, les épaules toujours recouvertes et réchauffées de l’épais plaid. Elle commença avec Luka, le jongleur sexy, rencontré lors d’un atelier pour l’association, puis continua avec Liam, un bénévole pour la Croix-Rouge, dont elle ne manqua pas de faire les éloges non plus, ce qui le fit sourire. Ils avaient toujours un faible pour les personnes altruistes, apparemment! Par contre, elle préférait ne pas s’emballer trop vite, et Prem lui donna raison en hochant la tête : « Bien sûr, ta fameuse intuition » dit-il, sourire en coin. « Écoutes là. Elle n’a pas si souvent tort! » D’ailleurs, s’il avait pu en faire de même, il l’aurait fait, mais il était englué par le doute. Il avait toujours été comme ça, mais son métier l’avait empiré. C’est pour ça qu’il avait besoin de gens comme Oscar et Austen dans sa vie pour le faire avancer, le désengluer. « En tout cas, ils ont l'air aussi bien l'un que l'autre Ten. J'espère bien les rencontrer, quand je passerai à l'assoc. Ça fait un moment que je suis pas venu. »

Lorsqu’Austen sauta de son canapé pour lui montrer le livre qu’elle avait déniché, Prem siffla, Impressionné. « Wow le vieux truc! » Il se leva pour s’approcher de l’ouvrage, qui était enveloppé d’une jolie reliure en cuir « En bon état en plus. Pourquoi quand je vais à la brocante, je ne trouve que des vieilleries sans intérêt, et toi… Okay, je suis jaloux. » admit-il en riant.

Parlant de vieilleries sans intérêt, Austen ne se moqua même pas lorsqu’il lui parla des lettres que lui et Violet s’étaient envoyées, ce qui fut très délicat de sa part. Prem savait qu’il n’aurait pas eu droit à la même réaction, eut-il parlé de tout ça à Oscar, qui aurait soit pouffé de rire, soit l’aurait traité de vieux ringard. En vérité, ce qui était vieux et désuet était le monde dans lequel Violet avait grandi, d’autant plus que durant les dernières années, l’Aristocratie se repliait encore plus sur elle-même. Avant Violet, Prem n’avait jamais pu avoir d’interview avec qui que ce soit de la noblesse anglaise, qui ne s’adressait qu’au Times, et il avait fini par abandonner. Prem, cependant, ne put s’empêcher de retourner le sourire en coin d’Austen par l’un des siens, après son discours si idéaliste à propos de l’amour et de la société. « Ce serait trop beau pour être vrai. »

Son amie changea alors de sujet, lui demandant s’il avait faim. « Ouais. Tu veux que je t’aide à faire quelque chose, couper des trucs? Je te prête mes talents de sous-chef. » lui offrit-il, souriant. « J’aime pas faire la cuisine seul, et pour moi-même, et ça fait un petit moment que je n’ai pas pu aller faire le langar à la Gurdwara. Avec les collègues tous en vacances pour Noël, j’ai eu trop de boulot. » Puisqu’il ne fêtait pas Noël, le boulot lui faisait au moins penser à autre chose. En revanche, à cause de cela, il voyait peu de monde, en dehors de ses interviews. « J’ai failli coincer un type de la secte des enfants d’Eokus. J’étais à deux doigts de le faire parler, mais il a fini par se méfier. Il était tout faible et il s’est évanoui, puis j’ai appelé l’ambulance et ils l’ont ramené. Je ne sais pas son nom, mais j’ai une source sûre qui jure que c’est le même gars qui a tenté de ramener Jin Brown, le type qui s’est enfui de leur village, et qui s’est suicidé pour empêcher de revenir… Excuse-moi, c’est pas très joyeux comme discussion, mais… je suis quasiment sûr que ce type était de nouveau à Londres pour chercher quelqu’un. J’avoue que tout ça m’intrigue. »


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Prem Hadid
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BOHEMIAN RAGA
Austen & Prem

SUJET N15
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Une fois qu’une promesse est faite, elle est tenue. Thomas tient ses engagements. D’autant qu’elle a envie d’avoir un avis extérieur. “On fera des présentations ! ” L’assos a un calendrier 2026 assez chargé à partir du mois suivant. Le temps que les familles se remettent des fêtes de fin d’année. L’assos LGBT+ a aussi programmé pas mal d’actions. 26 est une année d’Election. Ils doivent se faire d’autant plus entendre. Ne serait-ce que pour barrer la route aux Conservateurs. “Il va y avoir de quoi faire cette année!” Ten a décidé de prendre une carte au Parti des Travaillistes cette année. Ce n’est pas exactement sa tasse de thé idéologique… En revanche, c'est le seul parti à avoir une chance de battre l’aristocratie. Ce qui ferait du bien au pays. “ T’as vu le décret concernant les déplacements ? ” Thomas le sait parce que cette nouvelle réglementation a un effet direct sur leur programmation d'activité. Le système de dérogation pour sortir de la capital c’est plus de temps, plus de papiers, plus de contraintes. De quoi décourager les bonnes volontés! “ … Je pense que les conservateurs vont repasser.

L’odeur du bouquin est particulière. Il a sûrement une belle histoire. Cela vaudrait le coup de demander une expertise. Mais cela n’est pas donné. Austen n’en a pas les moyens. “C’est exactement ce que me dit maman ! Ca la rend folle.” Michelle Thomas est une bibliophile dans l’âme. Elle adore chiner. C’est elle qui a transmis cette passion à sa fille. Elles ont fait des centaines de kilomètres pour trouver une perle rare. Cela fait partie des bons moments de l'adolescence. Les souvenirs mère fille qui font la base de son tempérament. “Une référence pour ta lady aussi. C’est toujours un beau cadeau! ” Cette anthologie de l’amour fait partie des cadeaux phare de cette femme. Elle diffuse ce savoir ancestral autant que possible. Elle passe aussi par les études sociologiques et les données des instituts nationaux. De quoi réfuter l’argumentation des réactionnaires. Lorsqu’elle est dans un domaine qu’elle maîtrise, Ten peut être une forte tête.

Ils sont dans la petite cuisine. Le chat est sur leurs pas. Il saute sur l’une des chaises et se roule en boule pour reprendre sa sieste. “ Viens ! Coupe les oignons. ” Ten lui apporte le matériel sur la table en bois. Elle se charge d’allumer les plaques. Les plats sont bons quand ils ont été réchauffés plusieurs fois. “Ce serait bien que j’y passe! Ça fait un moment que je n’ai pas croisé ta mère. ” Oui, elle connaît ses parents. Il y a une époque où elle a eu besoin de leurs lumières sur leur religion. Elle est toujours en recherche de sa spiritualité. Austen n’a pas embrassé la religion hindouiste. Mais elle partage une base idéologique avec ce culte. Il y a des principes fondamentaux qu’elle partage avec les Hadid. Cela fait partie des nombreuses choses qui font que Prem et elle étaient devenus des amis. “Tu vas avoir un peu de congé bientôt ? ” Elle enfourne les nanes dans le four qu’ils soient juste un peu recuit avant une dégustation. Le parfum du pain chaud monte encore plus dans l’air. Cela rappelle à l’anglaise leurs jeunes années. “Ce serait pas mal que tu fasses une petite coupure. Tu ne crois pas ? Te faire deux trois jours à la campagne. Il y a une chambre chez les m’man. Elles t'accueilleront avec plaisir. Tu le sais!

Austen rassure d’un petit sourire. “ Pas de souci! Ça m'intéresse aussi cette histoire.” Les affaires qui sont liées à des enfants maltraités touchent Austen. Elle a un instinct protecteur amplifié quand cela les concerne. Elle ne peut pas supporter qu’on s’en prenne à des innocents. Malheureusement, le boulot l’amène aussi à rencontrer des parents défaillants, des enfants maltraités. Elle doit faire un gros effort pour prendre de la distance. “ C’est affreux, se sucider pour échapper à cet endroit. … Imagine ce qui s’y passe. Pauvres gamins. ” Le gouvernement ne peut-il pas se charger de cela plutôt que de harceler les réfugiés et les migrants ? Les cas de harcèlements dans les communautés irlandaises et écossaises ont grimpé en flèche, depuis l’attentat. Austen commence à faire bouillir de l’eau pour faire cuir du riz blanc. “ Et la police ? Elle en est où ? ” Leur époque est tout de même sombre. Entre les enfants esclaves, les attentats et le climat. “Raison de plus pour faire triompher l’amour sur tout ça !” Les yeux de la jeune femme sont chaleureux et provocateurs. Ten s’approche pour poser un baiser sur la joue de Prem.


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18.01.21 9:45
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Prem Hadid
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Le décret concernant les déplacements était effectivement contraignant, mais pas étonnant. Les gens ont peur, sans doute avec raison, au vu des derniers événements qui se sont passés à Londres. Le gouvernement se sentait probablement légitime d’appliquer ces mesures, au nom de « la sécurité » des citoyens. « Ouais, je me demande si c’est pas plutôt une question de contrôle plus que de sécurité tout ça ». Dans son cas, il n’avait pas l’occasion, ni de raison de se rendre hors de la ville, sauf peut-être d’y revoir Violet un jour. Inévitablement, traverser ses barrages serait un calvaire. Comme ce qui s’était passé l’autre jour, lorsque le policier avait pris tout son temps pour lire et relire ses papiers d’identité, alors qu’ils étaient parfaitement en règle. Comme si cela le rendait encore plus suspect.

« Oui chef! » dit-il en commençant à couper les oignons, sourire en coin. « Je lui passerai le bonjour de ta part la prochaine fois que je la vois. » Sa mère, Noor, appréciait beaucoup Austen, la trouvait très ouverte d’esprit. En fait, après avoir rencontré Austen, sa mère avait émis sa conclusion à Prem, en riant. « Une femme élevée par d’excellentes femmes. Pourquoi s’encombrer d’un homme après tout? ». Parlant des mères d’Austen, celle-ci lui rappela qu’il était toujours le bienvenu chez elles. Quelques jours à la campagne ne lui feraient pas de tort, mais il avait peur de s’ennuyer de l’effervescence de la ville. Que fait-on pour se distraire, à la campagne, à part s’y balader? Prem considéra l’offre avec une moue d’hésitation « Pourquoi pas. Il y a longtemps que je ne les ai pas vu après tout. Elles vont bien? »

Allez à la campagne lui permettrait peut-être également d’aller fouiner du côté de cette secte. En veillant à ne pas approcher de trop près. Le jeune homme qu’il avait croisé dans le parc avait clairement été agressif, et Prem ne serait pas surpris que ce soit le cas pour les plus radicaux d’entre eux. Le suicide de Jin Brown, d’ailleurs, était un sérieux avertissement pour tous ceux qui doutaient encore du danger que pouvaient représenter les enfants d’Eokus. « La police est au point mort et ne sait pas grand chose. Personne de l’extérieur n’a osé pénétrer la secte. J’ai déniché des infos ici et là, mais sans plus. Ce n’est probablement pas leur priorité en ce moment. » Il se passait tellement de choses que, pour une fois, c’était difficile de leur en vouloir. D’autant plus que la secte ne s’était pas encore attaqué à quelqu’un de l’extérieur. Physiquement en tout cas.

« Faire triompher l’amour sur tout » répéta-t-il, hilare, regardant son amie avec des yeux rieurs. « T’as déjà pensé faire princesse Disney? Tu serais pas mal pour le rôle, je t’assure! Princesse Austen, sauveuse du peuple, amie des animaux... C’est laquelle déjà qui se retrouve avec des nains? » Prem étant assez peu familier avec les contes européens ainsi que les films Disney, il confondait toujours les personnages qui s’y trouvaient. C’était plutôt les légendes hindous et les bollywood qui avaient fait son enfance, mais les histoires de princesses se terminaient souvent de la même façon. Qu’ils étaient hindous ou pas, la princesse et son prince charmant vécurent heureux, et eurent beaucoup d’enfants.

Tout ça était de bien belles conneries, se dit-il alors en pensant à Violet.

« D’ailleurs, je mettrais ma main au feu que tu as l’intention d’être bénévole chez les travaillistes, pas vrai? Je suis certain qu’ils ont une chance de gagner cette année. » dit-il, pour l’encourager. Les Conservateurs n’avaient plus autant le support de la population qu’avant, et les Travaillistes avaient un plan de relance économique solide. Plus solide en tout cas que de restreindre l’avortement et le mariage gay…

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22.01.21 18:34
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BOHEMIAN RAGA
Austen & Prem

SUJET N15
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Austen demeure silencieuse. Il est vrai qu’il y a eu des personnes politisées dans son entourage, très tôt. Il est vrai aussi que de par son éducation et sa personnalité, elle est investie par le principe de Justice sociale. Or, depuis le Brexit, elle peut constater les effets de la politique conservatrice. Maintenant, son poste d’assistante sociale la place aux premières loges des inégalités. “ Je ne peux pas de donner peur. Ils ont tous peu. Je crois qu’il y a de quoi, ces derniers temps.” On a beau être optimiste de nature, on ne peut pas non plus nier la réalité. Leur réalité est sombre depuis le printemps.

Il faudrait que je passe au temple ce mois-ci. Cela me donnera enfin l’occasion de faire une médiation collective.” Cet endroit possède une aura très apaisante. Thomas est plutôt sensible à cela. Pendant les périodes les plus compliquées de sa vie, c'est le genre de sanctuaire dans lequel elle trouve refuge. “ Rien de mieux que le calme de la campagne pour se retrouver. Dis-moi quand tu es disponible. Je les préviendrais. On ira! ” Un sourire amusé embellit le visage de l’anglaise. Ce même air taquin qui lui vient dès que l’on évoque ses parentes. “ Elles vont bien oui. Mam G a été appelée pour écrire une encyclopédie sur les auteures féministes du XXI. Je te laisse imaginer son excitation. ” Gladys est une pure, une grande, une exotique intellectuelle. Elle a deux hobbies qui se confondent. La lecture et le féminisme. C’est pendant leur études qu’elle et Michelle se sont rencontrées. Question coup de foudre, elles auraient de quoi raconter à Prem! “ Mama M. se bat pour que le programme d’échange soit maintenu. Chaque année, ils cherchent à le démanteler. ” En discutant avec les Thomas, on comprend vite pourquoi leur fille est une militante. Ten a évolué dans cela. Elle n’a pas à se poser la question du pourquoi du comment. L’action fait partie de ce qu’elles sont.

Je me doute que non. Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils se content de colis d’intimidation et qu’ils n’en viennent pas aux mains.” Dans son chaotique parcours universitaire, Austen a eu un cours intéressant sur la problématique de l’endoctrinement. Ce module l’a beaucoup intéressé d’ailleurs. Elle est très vigilante sur cette question quand elle s’occupe d’une personne que ce soit au travail ou bien à l’association. “Tu me diras si tu en apprends plus ? .

Blanche-Neige ! Non, à choisir je préfère être Moana! ” Ten pose son couteau. Elle file dans le salon pour récupérer téléphone et enceinte. Elle manipule l’un et l’autre tout en ayant un sourire au coin de la bouche. Bien entendu qu’en s’occupant de gamins de moins de douze ans, elle connaît tout ce qui touche à Disney. C’est la quintessence de la pop-culture occidentale. “ Tiens ! ” Le tube de 2016 s’enclenche pour faire un fond musical. La voix de la jeune chanteuse n’a rien d’exceptionnelle, le style est sans surprise, et pourtant la chanson arrive à faire son petit effet. Là est le talent de ce Studio d’animation. “ Un jour, je te montrerais La Reine des Neiges. La seule qui ne se marie pas à la fin. ” Disney a pris des risques en développant le personnage d’Elsa. Une jeune femme indépendante, fière, qui n’a pas besoin de l’amour d’un homme pour s’en sortir. “ Elles dansent beaucoup moins bien que dans les Bollywood. ” La Franchise viendra bien à aborder cette culture aussi.

Un sourire amusé éclaire le visage de la cuisinière. “ Je suis en train de monter une section oui. ” L’aveu n’est pas dur à faire devant Prem. Il connaît ses convictions politiques. La dernière fois et la fois d’avant encore Austen a mis la main à la patte. Elle se souvient encore d’avoir pleuré le soir des résultats. C’est le jeu lorsqu’on met ses tripes sur la table et que l’on perd. Mais c’est toujours mieux de perdre en s’étant battu que de ne rien faire du tout. “Tu sais qu’ils parlent d’interdire le mariage gay à nouveau. Interdire l’IVG… ” Ten n’en revient pas. Elle voit tous les jours des jeunes couples paniqués parce qu’ils ont eu un “accident”. Les personnes qui veulent revenir en arrière ne vivent pas sur la même île que eux. “ Ta Princesse soutient tout ça ? ” La Noblesse est représentée par les Conservateurs. La monarchie constitutionnelle, le Roi, les couronnes, la chambre des Lords… Tout cela perd de son sens face à la crise sociale qui s’est installée. Le pays a besoin de changements radicaux. “ Tu penses que tu pourrais faire un article sur les militants ? Ça aiderait forcément. ” Soutenir un parti politique lui fait quitter la neutralité. Mais Hadid, dans le fond, est un homme engagé. Il n’a certainement pas envie que l'Angleterre soit encore aux mains des mêmes esprits étriqués et dangereux.


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27.01.21 0:33
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Prem Hadid
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Prem se mit à rire. Mis à part son affinité avec les animaux, Austen n’avait rien à voir avec Blanche-Neige. « Moana? C’est qui celle-là déjà? » Elle devait être nouvelle sur la liste des princesses Disney, car il n’avait jamais entendu parler d’elle. En même temps, Prem ne connaissait pas plus que deux ou trois princesses, et souvent, il les confondait entre elles. Pourtant, la chanson qu’Austen lui fit entendre lui dit quelque chose. « Ah ouais je connais je crois! Je l’ai déjà entendu à la radio. Je ne savais pas que ça venait d’un Disney! Tant mieux pour cette Reine des Neiges. Après tout, pourquoi elle aurait besoin d’un prince si elle est déjà reine? » Puis tout de même, quel message étrange à donner aux jeunes filles : trouvez un mec que vous connaissez à peine, mariez vous avec, vous serez heureuse. Les comédies romantiques bollywoodiennes étaient à peine mieux. À tous les coups, elles se terminaient toujours par un mariage extravagant. La seule qualité qui plaçait les Bollywood au-dessus des films de princesses Disney était que le message, soit que le mariage était la voie du bonheur, était servi autant aux filles qu’aux garçons. Pas de discrimination pour l’illusion… « En tout cas, si tu veux des histoires de princesses qui bottent vraiment des culs, ma mère en connait plein. » De plus, la mythologie hindoue en avait plus d'une.

Après toute cette discussion autour des princesses, ils revinrent brutalement à la réalité. Les prochaines semaines de boulot allaient être chargées, il le sentait. Évidemment Austen non plus, ne comptait certainement pas chômer. « Je sais… c’est épouvantable. Ils se radicalisent de plus en plus. Puis cette obsession pour la sécurité. Beau prétexte pour foutre n’importe qui en tôle. » Bien que Prem ne puisse pas être complètement d’accord avec le programme du parti d’opposition, il était infiniment mieux que celui du gouvernement. Quand Austen lui demanda ce qu’en pensait Violet, Prem esquissa un sourire en coin. « C’est une lectrice du New Herald. D’après toi?... » Mis à part lors de leur toute première rencontre, ils n’avaient pas vraiment parlé de politique. Cependant, Prem était convaincu qu’elle partageait ses valeurs. « Si ça peut vous donner un coup de pouce, ça me ferait plaisir. Le Times cache à peine sa partisanerie, je ne vois pas pourquoi on devrait en faire autant. » Les journaux, après tout, étaient un produit. Jamais Prem ne tordrait la réalité pour faire plaisir à ses patrons, mais le fait est que ce qu’il influençait ce sur quoi il travaillait, et sur le choix de ses articles aussi.

« Voilà, les oignons sont coupés. Et même pas une larme. » lança-t-il, en reposant le couteau, l’air hilare « Je suis comme ça moi, sans pitié envers les oignons. Y’a aucun survivant, chef. Tu dis si tu veux que je massacre autre chose Ten, t’as qu’à demander. » Après tout, il était bien l’incarnation, la définition du dur à cuir. Prem secoua la tête pour éclater d’un rire idiot, avant de se tourner vers le lavabo pour nettoyer le couteau. Dur à cuir? Lui? Aussi dur à cuir qu’un ours en peluche oui. « Tu ne m’as pas dit ce qu’on mangeait d’ailleurs… »

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Prem Hadid
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Austen & Prem

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La musique est baissée. Comme toujours les idées proposées sont tout de suite acceptées. “ Je veux! Carrément!” Noor Prem est une femme très cultivée. Le peu des conversations échangées avec elle ont été très enrichissantes. Elles ont aussi participé à l'émancipation d’Austen auprès de ses mères. Leur relation est fusionnelle depuis le début. Probablement parce qu’il a fallu une longue bataille pour que Ten arrive. Peut-être est-ce aussi pour ça qu’elle est une pure entêtée de son côté. “Tu peux me redonner son numéro ? ” Thomas est si peu matérialiste qu’elle égare les téléphones portables régulièrement. Elle honnie les smartphones même s’il y en a un pour communiquer sur l’asso sur les réseaux sociaux. Elle favorise le rendez-vous au téléphone qui rend tout impersonnel à ses yeux. Assurément, elle trouvera un jour et une date pour aller profiter des sages recommandations de madame Hadid en chair et en os. Peut-être même pourront-elles parler d’Angus. Un demi-frère à 33 ans ça fait tout de même un sacré choc. Surtout quand on s’appelle Austen Thomas et qu’on a un fort instinct de meute.

Il y a des choses plus graves à aborder. La politique est tout de même ce qui détermine la façon de vivre dans une nation. Ce n’est pas rien. Même sans être encarté, tout le monde aurait intérêt à s’y intéresser. “ Je suis d’accord. J’entends les gens. Tout ce qu’ils sont en train de faire c’est diviser la population Prem.” Même après l’annonce du Brexit Londres n’avait pas été aussi tendu que pendant cet hiver ci. Les programmes viennent d’être annoncés pour la campagne. Ce qui est certain c’est que l’asso est sur le pied de guerre. Il y a urgence car les gouvernements ont tôt fait de reculer sur les lois progressistes. Souvent ceux sont celles qui donnent des droits aux minorités. Les personnes avec qui Austen travaille. “ Ils feraient mieux de s’occuper de la Santé. Ça gronde dans les Mines en ce moment. ” Or Londres ne peut pas se passer de charbon n’est-ce pas ? Sans être pour une paralysie du pays Ten est pour faire peur aux Lords. Une bonne grosse peur qui les force à descendre de leur nuage doré. Sans arrêter de sourire, l'anglaise souffla avec humour. “ Tu viendra m’apporter des oranges ? ” C’est du second degré car elle sait à quoi ressemble la vie en prison. Ce n’est absolument pas une expérience qu’elle souhaite vivre. En revanche elle se battra contre les réactionnaires de sa patrie.

Une princesse démocrate… Vous allez inspirer un nouveau Disney si ça continu.” Austen glisse une affectueuse oeillade à son ami. La plaisanterie est tendre. “ Convint là de prendre une position publiquement! Ça, ça nous donnerait de la Voix! C’est sûr. ” C’est peut être bien l’un des rares atouts d’avoir les faveurs d’un membre de la famille royale d’Angleterre. La Baronne a d’ailleurs la sympathie d’une partie du peuple avec son discours sur la santé. C’est le moment de profiter de cette aura. Là, Ten s’arrête dans ce qu’elle fait tant la nouvelle lui fait plaisir. Il n’y a pas eu besoin de négocier pour que Prem se mouille politiquement. C’est encourageant. “Très bien! Tu sais quoi. Je te prends au mot. Attends.” Elle essuie rapidement ses mains pour reprendre le téléphone. Elle scroll dans le répertoire et envoie une fiche contact sur le téléphone de Prem sur l’instant. “ Voilà. Je viens de t’envoyer le numéro de Jack Clark ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ). Un mec de terrain super actif et averti. Il est brut de pomme. Mais il te dira tout ce que tu veux savoir. Dis-lui que je te connais. ” Ne jamais perdre de temps avec les choses importantes!

Alors Ten vient jeter un œil par dessus l’épaule de Prem pour voir les oignons. “ Parfait ! ” Elle regarde ensuite la minuterie du four. Ca va être bon de ce côté d’une minute à l’autre.“ Humm. Ah oui! Je sais. Charges-toi des poires. Pour notre dessert. J’ai préparé une crème au chocolat. Ou les oranges. Choisis ! Je te fais confiance. ” Disant cela, elle attrape le bol dans lequel est la préparation du journaliste. Elle s’accroupie devant le four qu’elle ouvre avec une moufle. Alors elle saupoudre le super gratin. Pile à la bonne température pour qu’ils soient juste saisis et caramélisés. L’oignon grésille alors qu’elle referme la porte. “ Surprise. Là aussi, j’ai fait une expérience. Si ça te plaît tu en prendras. ” Ten n’est pas certaine de son coup. Mais au moins ça sent bon. Sinon, ce n’est pas grave, cela lui fera la gamelle pour la semaine. Austen est une warrior de l'estomac à force. “ Tu préfères manger ici ou dans le salon ?” Tout est dépareillé ici. La vaisselle plus que tout le reste. Mais on sait bien que l’uniformité ce n’est pas du tout le truc de Ten.


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01.02.21 10:42
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Prem Hadid
Bohemian râga ft. Austen
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À la demande d’Austen, Prem écrit le numéro de sa mère sur un papier qu’il colla au frigo. « Voilà. » La propension de son amie à perdre ses téléphones portables le surprendrait toujours, lui qui était soigneux de ses affaires. Sans être matérialiste, ou même particulièrement rangé, chaque objet avait sa place, que ce soit chez lui, dans son sac ou dans les tiroirs de son bureau. Il détestait perdre ses affaires, même quelque chose d’aussi insignifiant que ces chaussettes, ou pire, une chaussette d’une paire.

« J’ai bien envie d’interviewer ces mineurs… Ne serait-ce que pour qu’ils deviennent une épine dans le pied des conservateurs. » Même si leur situation était plus que difficile, sans parler des accidents de travail qui montaient en flèche, l’industrie du charbon est néfaste pour la planète. Il fallait peut-être que son article ait un angle vert. D’un côté les mineurs qui redoublaient d’efforts, de l’autre, le smog, le système de santé précaire, et l’environnement. Les conservateurs ne s’intéressaient qu’au fric et à leurs relations avec les grands industriels. À la blague de Ten, Prem sourit « Des oranges et une lime à ongles pour les barreaux. Avec plaisir. Sinon, je te tiendrai compagnie. » Par deux fois il avait passé une nuit au poste de police et il ne souhaitait ça à personne. La première fois, il devait avoir 16 ans, et n’avait presque rien fait de mal. La voisine d’un ami les avait vu fumer des joints, lui et ses potes, et avait appelé la police. Apparement, les turbans qu’ils portaient lui avait fait peur... Avec du recul, Prem regrettait d’avoir tenté d’argumenter, car les policiers s’étaient immédiatement montrés brutaux, et l’avait plaqué face contre terre, comme si le gamin défoncé de 16 ans qu’il était était un danger. La deuxième fois, il n’avait même pas eu le temps d’argumenter. En couvrant une manifestation, on l’avait arrête pour «être au mauvais endroit», peu importe ce que cela voulait dire. Depuis qu’il ne portait plus le turban, il n’avait plus eu à revivre ça, mais avec les mesures promises par les conservateurs, il craignait que cela ne recommence.

« Héhé, pourquoi pas. La princesse et le joueur de sitar. Ça sonne bien… Mais je ne crois pas qu’elle veuille se prononcer contre son mari. Je ne veux pas lui causer d’ennuis. » Enfin, pas plus qu’il ne lui en causait déjà. Depuis son discours, l’opinion publique envers Lady Crawley était très positive. Malheureusement, puisqu’elle était la femme de Lord Crawley, cette sympathie donnait plus de voix aux conservateurs, qu’elle le veuille ou pas. Les gens n’imaginaient pas qu’une femme puisse aller à l’encontre de son mari, du moins dans la noblesse. « Je tenterai de parler à Clark, merci. »

Sur l’ordre d’Austen, Prem se mit à couper des poires. Puisqu’elle voulait garder la pièce de résistance secrète, il choisit le dessert. « Va pour la crème au chocolat. Et ici ce sera parfait. Tu veux que je mette les couverts? » Il ne voulait pas avoir l’air impatient, mais… ce que ça sentait bon! La faim le gagnait petit à petit. En terminant de trancher la poire, il mangea un morceau du fruit avant de tendre le reste à Austen. « Dis-moi, si tu comptes manifester et coller des affiches, tu vas être prudente, n’est-ce pas? » Austen n’était pas née de la dernière pluie en matière de manif’. Il savait aussi que, comme lui, elle n’était pas du genre à se plier facilement à des ordres injustes et injustifiés. Seulement, les derniers rassemblements de ce genre avaient plutôt mal terminés pour les militants et militantes. « Il y a eu beaucoup de blessés la dernière fois. La brigade anti-émeute a débarquée a toujours été musclée dans ses arrestations, mais là… »

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Prem Hadid
Prem Hadid
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06.02.21 18:24
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