C'est le destin !
Lydia & Sean
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_ Tu vas craquer! Punaise. On dirait qu’il fait une promenade de santé. Comment est-ce que c’est possible ? Je le vois en salle de sport. Il en fait deux fois que moi. Ce monde est injuste !! Je serre les dents. Son grand sourire ne change rien. Je tiens à mener la bataille jusqu’au bout. Non mais!

_ Nop. Il se marre. Hahaha. Très drôle! Très drôle [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Rira bien qui rira le dernier! Je ne veux pas lâcher. Je sens une présence sur ma droite. Magda qui me dépose le thé froid. Je détourne le regard une seconde pour lui adresser un sourire de remerciement. Mauvaise idée. Mon poignet se tord, tourne.

Bam.

_ Voilà. Ca c’est fait.

_ ... Il rit de son grand rire de ténor. Son rire est communicatif. Okay. J’ai perdu. Encore. Très bien. Je m’avoue vaincu. Je me recule contre le dos de la chaise. Aie. Il n’a pas lésiné le gaillard. Je vais maintenant profiter de mon petit rafraichissement. Voilà. Mieux. On se fait un match samedi ? J'efface le liquide de ma barbe. Il fait chaud non ? Ou bien c’est l’effort de lutter contre le géant.

_ Hey. Lydia ... Lydia. … Lydia ? J’aime ce prénom. Il m'évoque la chaleur. Il m’évoque la joie. Malgré tout oui, malgré tout, ce qui est arrivé. La joie. Je regarde par-dessus mon épaule. Je me demande à quoi ressemble la jeune...

OMG.

_ Lydia ? Pas besoin de réfléchir. Je suis debout direct. Je me sens comme un ressort. Je regarde la jeune femme rousse qui me tourne le dos. Dingue. Lydia MacRory. Je sais bien sûr ce qu’elle devient. Merci à mon indic préféré. Mish est d’accord pour me donner les infos quand il se passe un truc important. Je sais que ce n’est pas équitable. Mais, c’est simplement parce que ça me fait du bien de savoir qu’elle avance. Qu’elle va bien. La première femme de ma vie… je me suis longtemps demandé si je devais réapparaître. Mais, en apprenant son évolution, je pense que j’ai fait au mieux. Elle a pu se faire une vie loin de l’armée. Donc oui, loin de moi aussi.


Bon, ça fait quoi cinq ans qu’on ne s’est pas vus. Je ne devrais pas sourire autant, peut-être. La fin a été abrupte. Je ne lui ai jamais envoyé ma lettre. Donc, elle ne sait pas. Elle ne sait rien. Je fais un pas en arrière pour qu'elle ne se sente pas envahie. Mais je lui souris. Ça ! Salut. Que dire d’autre après tout ce temps ? Je ne sais pas trop. Mais, je suis content. Content que l’occasion se soit enfin présentée à nous. Salut belle Lydia. Vrai qu’elle est belle. Je viens de te voir. Je peux m'approcher ?

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Pioouuu voilà, l'appartement est vendu. Il était temps. Enfin le vendeur avait encore une semaine pour se rétracter mais tu sentais que ce Swan ne le ferait pas. Tu en avais parlé avec Dorian avant de vendre l'appartement et il s'avère qu'ils se connaissaient. Il t'en avait dit du bien et tu avais signé en confiance. Un soucis de moins et de l'argent qui rentrait dans les caisses. Enfin un peu plus que prévu. L'appartement s'était bien vendu et tu avais fait un petit bénéfice dessus. Alors tu pouvais grandement rembourser ta mère et tes frères de leur investissement avec un petit bonus. Et s'ils n'en voulaient pas, tu leur paierais des vacances au ski tient. C'était pas mal ça en terme de sensations forts. Un petit tour dans les Alpes en France ou en Norvège. Cela pourrait être un beau voyage familial.

Tu décides de passer au Four Birds avant de rentrer. Tu allais travailler un peu loin maintenant et tu n'aurais plus aussi souvent l'occasion que cela de passer par ici alors tu voulais prendre de quoi manger et boire à la maison, une friandise pour Finn et une des boissons vitaminées dont Dorian raffole. Tu es peu être un poils plus élégante que d'habitude avec ton pantalon à pont noir qui remonte jusqu'à ton  nombril, une chemise blanche dont les pans de devant sont coincés dans le pantalon mais libre derrière, ta veste noires et tes talons hauts. Tu avais remonté tes cheveux en queue de cheval et t'étais légèrement maquillée. Quelques bijoux complétaient ta tenue et te faisaient plus passer pour une femme d'affaires que pour une médecine légiste... Et oui pas de blouse blanche aujourd'hui. Il n'était pas rare qu'en sortant de l'hôpital tu oubliais de l'enlever avant d'atterrir. Tu entres et salues le patron et le serveur que tu commençais à bien connaitre. " Salut Nathan. Oui je viens passer commande. Y en aura une grosse partie à emporter et une à consommer sur place. " Tu souris au petit copain de Rosario. Tu le trouvais vraiment gentil.

Tu patientes pour la commande quand une voix venue de ton passé te fait te raidir. Oh tu l'aurais reconnu entre mille cette voix. Elle t'a longtemps hantée. Tu te retournes lentement pour voir Sean... Il avait pas changé... A part des rides, quelques cheveux poivre et sel en plus. Moins buriné par le soleil peut être... " Sean? Bah si je m'attendais! Ca fait quoi ? Cinq ans?? Oui viens.... " T'es encore en état de choc mais tu ouvres les bras pour une accolade. Ca fait longtemps que tu n'as plus de rancoeur, que tu es passée à "autre chose" que tu as fait ta vie quoi. " Qu'est ce que tu viens ? " Parce que si lui avait des nouvelles de toi par ton frère, toi rien! Nada.

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En regardant Lydia sourire, j’ai des flashs qui remontent brutalement sur ma rétine. Des images que je n’ai pas convoqué depuis des années et des années. Je revois cette fille, avec le même sourire, qui vient s'asseoir à côté de moi sur le bord d’une falaise. Là sous un cagnard de plomb, alors qu’on attend un hélicoptère qui vient nous ravitailler. Ce même sourire, sous les étoiles, devant le feu de camp, après une journée à faire de la surveillance de terrain. Ce même sourire, au mariage d’Ethan alors qu’on regarde mes parents danser sur la piste de danse.

Tour ça en une fraction de seconde en avançant l’un vers l’autre.

Whaou. Lydia MacRory. Elle est si différente. C’est comme de voir une plante qui s’est métamorphosée. Les mêmes yeux, le même sourire, les mêmes cheveux. Mais cette façon de se tenir, ce style vestimentaire, cette façon de bouger. Ce n’est plus la fille aux coups de soleil et aux cheveux cramés. La fille qui m’a soigné, qui nous a tous soignés. Elle a changé.

_ Je dirais six ! Je passe mes bras autour d’elle, puisqu’elle me le permet. Je l’attire dans le creux de mes bras. Je la tiens contre moi. Je prends le temps de presser son corps contre le mien. Il n’a pas oublié lui. Il se souvient. Pendant un battement de cœur c’est comme si on était de retour. Là-bas. Une sensation étrange et familière. Elle est douce et chaleureuse. Mais aussi un peu étrange.

Je la relâche en douceur et je recule.

_ L’armée m’a jartée. Maintenant, je suis infirmier ambulancier. Je ne décroche pas mon sourire de mon visage. Je suis vraiment heureux de la voir en chair et en os. De voir qu’elle a bonne mine, qu’elle a l’air d’aller bien. Mishall m’a fait un résumé des derniers événements. Je ne suis pas étonné plus que ça qu’elle se lance dans un projet perso. Elle a la flamme pour ça. J’bosse pour l'hôpital central. Rien à voir avec mon rêve de devenir officier. On est d’accord. Mais, mes choix ont été limités à vrai dire. Finalement, t’as dûe m’inspirer, faut croire. Sa façon de prendre soin du bataillon a toujours suscité mon inspiration. Je sais très bien tout ce que je lui dois. C’est pas mal. Je ne vais pas mentir, c’est un plan b. C’est un bon plan b.

_ Je me suis trouvé un petit appart pas loin du taff. La maison et la barrière blanche, j’en ai rêvé, à un moment. La continuité de l’histoire qu’on avait commencée elle et moi. Mais tout seul, je n’y vois aucun intérêt. Je n’y passe pas beaucoup de temps. Je suis plus souvent dans l’ambulance avec Ben. C’est un choix. C’est mon choix. Je suis un peu plus Geek aussi! Pendant un temps, les jeux vidéos, ça m’a sauvé. Même si ce n’est que du jeu ça m’a donné un semblant de l’armée, de la stratégie, des tirs. Tout ce dont on m’a privé, brutalement. Sans aucune sommation.

_ Et je fais un peu de musique. Pour m’amuser. Avec les anciens potes. “Funny Soldiers”. On fait du rock. Sans surprise ! Haha ! Ca permet de se vider la tête. Mihs est venu nous écouter. C’est marrant la vie. Le frère de mon Ex en sait plus qu’elle sur moi. Mais bon… ça peut changer maintenant. Pourquoi pas ?! Étant donné le sourire de Lily. Pas interdit d’imaginer qu’on… se côtoient. On a un Insta. Si tu veux les dates. Je lève les mains en signe de liberté. Si ça te dit! Hein! Je comprendrai que venir écouter un Ex ne soit pas un truc qui te dises. Juste, ça me ferait plaisir… et puis avoir ton avis. Voilà. Invitation faite. Je m’interdit direct d’être trop enthousiaste sur le sujet. Je sais, ce n’est plus notre Lily. Ce n’est plus ma moitié. Tout ça. On a des vies séparées. Juste ça me ferait vraiment plaisir.

_ Voilà, pour le plus gros! T’as le résumé! Et toi ? Quoi de beau ? T’as l’air d’une femme d’entreprise! Ca te va bien! Je lui dirais, un jour, que je l’ai suivie dans son parcours. Mais pas maintenant. Ce n’est pas utile, ni pour elle, ni pour moi. Je lui montre alors une petite table ronde qui est libre. Je m’y dirige tranquillement. Autant se poser, cinq minutes. Dix. Une heure.

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Instinctivement je passe mes bras autour de son cou pour le serrer contre moi. Il sent comme autrefois. Une tonne de souvenirs remontent à la surface. Des doux et des moins doux, laissant une sensation un peu rugueuse au bout des doigts. Tu le laisses repartir quand il te lâche. Tu l'écoutes te donner des nouvelles.

" Ah oui? Etonnant. J'en suis partie presque aussitôt après mon retour. Y a... Quelques années maintenant. Infirmier en ambulance hein... Tu conduis toujours aussi bien que dans le désert? Je me souviens encore de cette magnifique bosse que je me suis faite en cognant la carlingue alors que tu étais au volant. " Encore un souvenir qui remonte.

" Oh l'hôpital centrale? J'y ai fait le reste de mes études et ma première année de médecin légiste. Ahah on n'était vraiment pas loin. Ouais dingue hein. Mais le tailleur c'est parce que j'avais un rendez vous professionnel. Je déteste ce style vestimentaire... Ce que je deviens? Et bien disons que Toi tu sauves les patients et moi je les identifie maintenant. J'ai quitté l'hôpital cette année. Je me suis lancée pour être mon propre patron... J'en pouvais plus de celui de l'hôpital. Ah tiens. On sait jamais. " Tu ouvres ton sac et tu sors une carte de visite. " Ca s'appelle le Dalya "

Tu ris un instant. " C'est drôle que tu pousses la chansonnette. Je vous ai déjà entendu. Je connais ton groupe. Je vous ai jamais vu mais c'était au programme alors pourquoi pas. Ah merci Nathan t'es un amour. Bisous à ta chérie. " Tu prends ta commande et regarde Sean qui te montre une table qui vient de se libérer. T'hésite dix secondes avant de lui emboiter le pas. Après tout pourquoi pas. C'est pas comme si tu avais d'autres rendez vous sur le feu. Tu t'installes en face de lui et tu sors ton portable. T'envoies un SMS à D'an pour lui dire que tu seras un peu en retard parce que t'es tombé sur un vieil ami avec qui tu prends un café. " Tu sais, d'habitude je suis plus décontracte. Et puis je chante aussi de temps en temps. Surtout avec D'an. Tu te souviens de mon ami d'enfance? Il est Dj maintenant. Dj D'an. Il se produit surtout au Pink en ce moment et je chante sur ses Cover. Mais du coup... si t'es ambulancier. T'as du croiser Mishall non? "

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_ De quoi qui est étonnant ? Je ne suis pas sûr de capter ce qui l’étonne dans tout ça. Une incompréhension peut arriver vite. Parfois un petit rien peut mettre la pagaille dans toute une relation. Je ne veux pas que cela arrive avec Lydia MacRory. Je ne peux pas m’arrêter de la regarder. Elle n’est plus une jeune fille sortie de l’enfance. Une femme qui a son vécu, dans les yeux, dans les mains. Je me demande très souvent comment elle avance dans sa propre vie. Faut croire qu’elle a très bien surmonté le désastre. J’en ressent une profonde tranquilité. C’est con. Je n’ai plus à me sentir investie de son bien être. Mais, compagnon ou non, elle est l’une des femmes de ma vie. Aussi bien! Mieux même. Je revois bien ce jour dont elle parle. On avait les rebelles au train. J’étais speed, trop speed.

_ Dingue ! Je suis certain de ne pas l’avoir croisée. Je n’aurais pas loupé sa silhouette. J’en ai quand même rêvé pendant des années. Les épaules surtout, j’ai toujours aimé la forme de ses épaules. Peut-être que le hasard a bien fait les choses ? Je ne sais pas comment ça serait passé plus tôt. Est-ce qu’on aurait aussi bien réagi ? Il s’est bien passé ? Je ne me sens pas inquiet pour ses chances de réssuites. Lydia sait ce qu’elle veut. Je pense que cette qualité n’a pas changé.

Je prends sa carte. Je regarde le graphisme. _ Joli nom. Ca a l’air d’être un jeu de mot. Je la passe dans la poche de mon jean. En espérant que j’y pense avant de faire la machine. Mais au pire, maintenant que je connais ce nom, c’est facile de retrouver. Une recherche sur le Web et c’est parti. Je risque d’en avoir besoin. Y a des moments de crises, comme tu sais. Je ne suis pas surpris qu’elle ait saturé du milieu hospitalier. La médecine publique est mal. Les politicos peuvent dire ce qu’ils veulent. La vérité est là. On a un service dégradé depuis la mise en place du Brexit. En tous les cas je te souhaite de réussir. Je trouve ça cool que tu suives ta ligne directrice. T’as toujours fait ça!

Londres est encore plus petit que je ne l’aurais cru. _ Ah ? Tu te souviens où ? On fait des petites salles. Ça reste un hobbie. C’est un bon moyen de se vider la tête. Sans que ce soit devant l’ordi à vider mon chargeur dans un mémo RPG. Il m'a fallu du temps pour sortir de ça. J’en dois des bonnes aux potes. Heureusement qu’ils m’ont secoué les puces. On ne s’en sort jamais tout seul. C’est la force du groupe qui aide. Ce que j’avais à l’armée je l’ai retrouvé dans la communauté. Une forme tout du moins. _ T’as la même adresse-mail ? Je peux t’envoyer notre calendrier. Si tu veux!

_ Je connais de nom oui. Je n’avais pas fait le lien que c’était ce “Dan”! Oui bien sûr que je me souviens de lui. Ton BFFE. Je vois très bien qui c’est. Au début où je suis entrée dans sa sphère privée, j’ai pensé que c’était son copain. Il avait fallu qu’elle m’explique. Pas étonnant de les retrouver aussi liés. Je suppose que maintenant, il est plus qu’un ami. Disons que ce serait l’ordre naturel des choses. L’élément fixe qui a été là à son retour du front. Je me demande s’il n’a pas été un peu croque d’elle quand on était ensemble ? Je me suis posé la question. Ceci dit, c’est de l’histoire ancienne. Tant qu’elle est heureuse! Comment il va ? Ça a l’air de marcher, la musique. Il me semble qu’il a une nièce ou quelque chose comme ça. Je ne sais plus. Ma mémoire me joue encore des tours.

_ Ouais! L’équipe de Sully! Je les connais bien les loustics. J’aime bosser avec eux. Ils sont réglos et efficaces. Ensemble on arrive à bien bosser. Souvent je les vois aux matchs inter-pro qu’on se fait entre corpo. Un bon petit match de foot pour déconner en dehors du taff. Ça fait du bien! Je lui ai demandé de ne pas te parler de moi. On est assez grands pour assumer les choix qu’on a fait. J’ai eu les échos de nos camarades. Je sais ce par quoi chacun est passé. Ce n’est pas parce que je ne me suis pas montré que ça n’a pas compté, au contraire. Je me suis dit que si on devait se retrouver ça arriverait. Pendant ce temps là tu pouvais reconstruire ta vie. Je m’abstiens de lui dire qu’elle a été notre sujet de conversation principal pendant les mois après mon retour ici. Je ne veux pas qu’elle me voit comme un “ex accroché”. Même si c’est ce que j’ai été ! Aux débuts…

Alala, la vie nous fait des drôles de trucs. _ T’as l’air heureuse. Je lui souris. Mon vieux cœur d’amoureux est heureux de la savoir heureuse. C’est con mais c’est comme ça. Je suis content. J’ai plus ou moins compris qu’elle emménage avec quelqu’un. Alors elle a aussi réussi à construire sa vie amoureuse. C’est bien. Pas mariée à ce que je vois ? Je la taquine en montrant sa main gauche. Je l’aurais demandée en mariage. Mais une belle personne comme elle, ça croise forcément la route de plein de types bien. C’est ce que je me dis pour ne pas en vouloir à la vie. Tu as quelqu’un dans ta vie ? Ce serait étrange de ne pas lui poser la question. Je m’intéresse de tout façon. Mishall ne me dit pas tout et il a raison.

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" De te croiser ici après toutes ces années. " Et surtout de ne jamais l'avoir croisé en sept longues années. Londres n'est certes pas une petite ville mais vu le secteur assez restreint que vous fréquentez c'est assez improbable de ne pas vous être croisés. Dingue comme il dit. Après il travaille avec les vivants et toi les mortas. cela pouvait expliquer que tu ne l'avais pas croisé. Vous ne travailliez pas au même étage et ce n'est pas lui qui t'apporte les cadavres. Puis tu n'avais pas fait les soirées de l'hôpital, les employés de la morgue c'est pas les plus prisés pour les invitations.

" Oui ça va ça va. On commence doucement mais c'est normal. C'est le temps de se faire connaitre. On n'est que cinq à travailler à la morgue, enfin six si tu comptes Dorian qui m'aide de temps en temps. " Tu hoches la tête. Bien sûr que tu connais les hauts et les bas du métier. Et les crises de la société, c'est ton gagne pain. C'est aussi les financements qui vont te permettre de travailler sur les soldats non identifiés et sur les Jane et John Doe que personne ne réclame.

" Tu trouveras mon adresse mail sur la carte que je t'ai donné. L'autre je ne m'en sers que pour les contacts avec les camarades. y en a pas mal qui ont raccrochés et qui stationnent de temps en temps à Londres. J'la garde pour les camarades de promo de l'université aussi. " Tu as gardé contact avec pas mal de monde. Savoir qu'ils sont encore en vie te fait du bien au moral. Ca prouve que la vie continue aussi, qu'on ne stagne pas au même endroit. Et puis c'est comme tes frères. Il ne reste que le petit dernier dans l'armée mais en "geek militaire" tu ne crains pas trop pour lui.

" C'est ça mon BFF au look un peu hors norme. Oh oui ça va bien. Il est très demandé. Faut dire qu'il a son univers bien à lui. Si tu vas au Pink c'est lui le DJ principal. Des fois je vais chanter la bas sur sa musique, on en a fait quelques une comme ça. Sinon je garde Finn. C'est un petit gars adorable. Maman le considère même comme son premier petit fils. Elle l'a vu grandir tu verrais ça une vraie mamie gâteau avec lui. Mais c'est important pour lui, il a vécu des trucs pas faciles pour un enfant de son âge. "

On en revient à lui et ce que tu apprends te fait froncer les sourcils. Alors comme ça ton frère Mishall est en contact régulier avec Sean. Bah tiens... Tu te sens légèrement trahie quand même. Cela partait d'une bonne intention mais tu as quand même la désagréable impression que ces messieurs ont choisi pour toi ce qui était bon ou pas. Pire... Ils ont sciemment décidé de te cacher des informations. Tu inspires un grand coup. " Et bien que d'infos... Je ne me savais pas sous le feu des projecteurs comme cela ni incapable de choisir par moi même... "

Tu sens que tu t'énerves aussi tu chasses de la main ce que tu viens de dire. " Laisse. J'ai juste du mal à encaisser que tu savais que j'étais rentrée et que tu as préféré ne pas reprendre contact. Mais tu devais avoir tes raisons et au final... On a très bien vécu comme cela.  Oui je suis heureuse. Je pense que je ne l'ai jamais autant été. Non pas mariée, pas en couple si ce n'est à mon travail et c'est très bien comme ça. Je ne suis pas de celles qui se posent et attendent un homme dans leur vie. L'armée a au moins apporté ça à ma vie. Je sais vivre seule. J'ai pas mal de gens dans ma vie sans avoir rien de sérieux et cela me convient. "

Tu prends le temps de boire la boisson que tu avais commandé au bar. Tu vas en avoir des choses à raconter à Dorian et surtout, les oreilles de Mishall doivent chauffer... Mais tu vas faire en sorte de les lui agrandir... Et tu lui demanderas EXPRESSEMENT de fermer sa grande bouche sur ta situation. " Et toi alors? Amis, famille, Mariage? Tu as l'âge. Une petite infirmière ou un brancardier peut être? " Tu connais son expérience dans l'armée et toi tu n'as pas regretté d'avoir formé un couple avec Nessa pendant un temps. Tu l'aimes toujours d'ailleurs cette chippie, ton amie.

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J'acquiesce d’un signe de tête. _ Petite structure. Au moins tu peux agir comme tu veux. L’armée enseigne à suivre une chaîne hiérarchique qui est très stricte. On nous explique par A +B pourquoi l’obéissance est primordiale. Même si j’ai toujours compris la nécessité du truc… Je peux pas nier, que si j’avais eu les mains plus libres à certains moments, j’aurais probablement pu changer la donne. Les gens ont beau dire. On refait souvent l’histoire. C’est dans la nature humaine. Je lui souris avant de glisser sa carte dans la poche de jeans. Ils vont comment ? T’as encore des nouvelles du commandant ? Mon départ pour le pays avait rompu mes liens avec ceux du bataillon. C’est ce dont j’ai eu besoin à ce moment-là. Ça fait quelque temps que je songe à reprendre des nouvelles. _ Il y a encore les dîners du jeudi ? Je me demande si la tradition a survécu aux années.

C’est rassurant de voir qu’il y a des personnes qui sont constantes dans ce monde. Je crois que c’est le cas de nos parents respectifs. _ Sacrée Rosalee. Elle a toujours fait attention aux gens. Surtout aux garçons un peu perdus. La dernière fois que j’ai parlé à cette femme ça doit être notre dernière permission avant l’opération. On s’était tous les deux réveillés de bonne heure. Un café dans sa jolie cuisine en écoutant les oiseaux. C’est là que je lui avais parlé de toi et de fiançailles. Je ferai gaff à la musique la prochaine fois que j’irai au club. Mais j’ai eu un aperçu me semble. Marrant, on s’est tous les deux mis dans de la musique.

Je ne veux pas qu’elle soit fâchée. Mais je vois bien que ce n’est pas gagné. _ Eh bien si Miss McRory tu as toujours été sous les feux des miens. La preuve, ma seule manière de libérer le champ, ça a été de quitter l’Angleterre. Un océan entre nous. Je sais que sans cette distance géographique, je serais allé te chercher. Mais bon, je sens bien dans le son de ta voix que le sujet ne doit pas durer longtemps. Toi tu l’étais, moi pas du tout. C’est tout ce que j’ai trouvé à faire à l’époque. On n’a six ans, sept ans de recul. Maintenant, plus posé, je me dis que là aussi, j’aurais pu avoir une autre réaction. J’aurais peut-être dû céder à mon désir d’être avec toi ? Qui sait! Mish a respecté un accord. Il n’y est pour rien.

_ Okay… Qu’est-ce que je peux lui répondre d’autre ? Tiens au fait, bah j’ai toujours pensé qu’on pourrait se marier un jour. Je voulais poser le genou à terre devant toi. J’avais même prévu d’en parler à ton père. Tu as toujours su ce que tu voulais. Pas plus mal qu’on se soit loupé ? Ou trop dommage qu’on n’est pas eu une chance ? Je suis incapable d’avoir la réponse. Peut-être qu’il n’y en a pas.

Le déluge de questions passe sur moi. C’est légitime qu’elle soit curieuse. Bien que mon curriculum est plus court que le sien. Sept ans, il s’en est passé des choses dans la famille Milligan. Je lui tend un sourire. _ Ethan en est à son deuxième enfant. Elle a assisté aux prémices de l’histoire. Maman est à la retraite depuis quelques mois. Elle s’occupe de papa. Je n’ai pas du tout envie que la discussion soit plombée maintenant. Je lui en parlerai du crabe de papa. Mais pas maintenant, non ce n’est pas le moment. Les amis c’est surtout des gens du boulot et puis quelques potes irlandais. En rentrant au pays, c'est vrai que j’ai renoué avec mes racines.

_ Mais pour le mariage je passe! Y a que toi que j’ai eu envie d’épouser. Je m’en suis pas caché à l’époque. C’est quelque-chose qui m’aurait plu. Aujourd’hui, je n’y pense plus. Les contes de fée ce n’est pas pour tout le monde. Visiblement ça ne nous était pas destiné. Déjà si Aidan accepte de passer un bout de chemin ensemble, ce sera bien. Très bien même. Je vois quelqu’un oui. Je tourne mon verre entre mes doigts. Je cherche les bons mots pour poursuivre. Parce qu’avec Lydia MacRory j’ai toujours fait attention aux mots. C’est comme ça. C’est encore jeune. On prend le temps. Le destin me fait un petit croche-pied en la mettant devant moi, au moment où je commence à me réengager avec quelqu’un.

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