Un échange de texto plus tard, Lyov se trouvait dans cette petite pièce en béton qui ne menait nulle part. Le train ne passait plus par là, le métro avait prit la place de l’ancien train faisant le tour de la cité. Ce recoin servait sans nul doute aux employés par le passé, mais désormais c’était un endroit puant la pisse où les dealer et les vendeurs d’alcool sous le manteau venaient faire des échanges. C’était pas bien fréquenté mais pas non plus trop dangereux, aucune bande armée n’avait réquisitionné les lieux, encore trop voyant, et à la fois, pas assez dégagé pour plaire aux mafias et gang. Ici on aurait pu faire de l’urbex si la cité n’était pas rongée par le crime poussant les bonnes gens à éviter de trainer dans les endroits sombres et abandonnés. Il s’était assis sur un bloc de béton et regardait les tags argentés devant ses yeux essayant de lire les blaz des types qui s’étaient ennuyé ici en attendant une livraison ou peut-être, en buvant et en fumant un splif. Il regarda son téléphone, Tim était en retard. Rien d’alarmant, le jeune homme l’était toujours. C’était dans ses habitudes et au fond, ça faisait son charme. Lyov balançait ses jambes, souriant, songeant au parfum de Tim, à son sourire, à ce qu’ils avaient fait ensembles, à ce plaisir qu’il avait ressenti, il en avait les joues rouges quand il entendit soudainement une voix: « Petit, petit, petit… où te caches-tu ? » Lyov n’imagina pas tout de suite qu’on s’adressait à lui, il se redressa et pencha discrètement la tête dehors juste pour voir si c’était un junkie en proie à des hallucinations, un vieux SDF complètement fou ou… et bien il ne voyait rien d’autre que quelqu’un de fou ou de délirant. Mais ses yeux eux virent bien autre chose.

Un homme, assez grand, assez costaux, portant une longue veste en cuir, comme s’il sortait tout droit d’un film post Matrix, quand la mode était aux tenues de cuir et aux mecs qui se la jouait badass. D’ailleurs, à bien y regarder, ce mec avait dû regarder pas mal de films d’action des années 90 car il avait totalement le look. Il s’esclaffa doucement essayant de rester discret, tout en envoyant un nouveau [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à son ami. Il ratait quelque chose à être en retard comme ça. Il rangea sa tête quand l’homme regarda en sa direction. « Allez gamin, sort de là. J’vais pas te faire de mal. » C’est là qu’une sorte d’alarme silencieuse résonna en lui. Quelque chose dans la voix de l’homme, dans ses manières, dans son ton… il sentit son sang se glacer ses veines et il commença à scruter les ténèbres. Y’avait aucun passage ? Aucun recoin ici ? Il connaissait pas assez les lieux, il trainait pas vraiment ici, sans Tim, il serait pas venu ici. Il adorait pourtant cet endroit, abandonné de tous, on s’y sentait libre. Mais là, de savoir qu’un taré s’y trouvait et l’avait peut-être vu… Il envoya un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], plus inquiet. C’est là que sa jambe commença à battre un rythme plus rapide, plus inquiet. Il n’osait plus sortir sa tête de peur que le type le voit, le repère si ce n’était pas déjà fait.

Le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]que lui renvoya Tim le poussa donc à prendre sur lui et tâtonner dans le noir en espérant que la porte défoncée qu’il avait finalement trouvé en suivant les indications du message s’ouvre. Le machin était rouillé et évidemment, il fit du bruit quand Lyov tenta de la pousser avant de finalement se décider à l’enjamber. Mais le sang battant à ses tempes l’empêcha d’entendre si le taré l’avait entendu ou pire, s’il s’approchait. Il s’éclaira comme il put avec son téléphone, envoyant un autre message, pas rassuré. Un autre [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] lui parvient et la frayeur monta d’un cran. Des rats ? Dans quoi il s’embarquait au juste. Ça puait la pisse et pire encore, les excréments. Un clodo devait vivre là, c’était peut-être lui qui hurlait comme un dégénéré. Merde, les hurlements avaient l’air de continuer, de se rapprocher, il essaya de se hâter mais c’était serré là dedans… Heureusement, il finit par voir la lumière au bout.