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[CLOS] L'entrée dans un autre monde ~ Eliott Eirik
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L'introduction

La fin du cours approchait, et la fin du plaidoyer qu’Elisa faisait en travaux pratiques aussi. Elle terminait son discours, les mots venant naturellement par rapport à la ligne qu’elle s’était donnée dans ses notes.

— … Et diriez-vous alors que mon client est un tueur insensible ? Je n’oserais pas. Je peux vous l’assurer, il regrette ce qu’il a fait à cette famille. Mais pouvons-nous le blâmer d’être enterré par cette société, n’ayant aucune réponse lorsqu’il avait désespérément besoin d’aide ? C’est à ce jury de décider.

Ils travaillaient sur les cas réels, des affaires qu’ils avaient à préparer pour rejouer tout ou partie du procès. En l’occurrence, ils avaient dû préparer cette affaire dans l’heure et Elisa était la seule volontaire pour réaliser le plaidoyer pratique qui résultait de cette préparation. Elle adorait les travaux pratiques de droit pénal, et tout particulièrement lorsqu’on y traitait des meurtres. Il fallait trouver la faille dans les émotions d’un auditoire qui soit disculperait, ou si ce n’est pas possible, atténuerait les actes aux yeux du jury.

— Merci, Elsa. Tu peux retourner à ta place.

Elisa retourna à sa place. Il restait un petit quart d’heure de cours, et elle le savait bien, on allait maintenant discuter de ce qui avait été et de ce qui n’avait pas été dans son plaidoyer. C’était indéniablement son cours préféré.

— Bien, les gars, avant de vous demander ce que vous en avez pensé, interrogeons Elisa sur son propre spectacle, pour voir si elle a un peu de sens critique.

Ce professeur avait pour habitude d’interpeller ses élèves en disant « les gars » et d’appeler les plaidoyers des spectacles. Elisa eu un léger sourire en prenant sa bouteille d’eau pour boire quelques gorgées avant de reprendre la parole. Elle savait qu’elle s’était bien débrouillée, et elle aimait faire attendre.

— Eh bien vu que les charges étaient claires et que les éléments ne laissaient aucun doute quand au coupable, j’ai choisi d’essayer l’affect émotionnel pour rendre mon client plus humain aux yeux du jury pour que la sentence puisse être moins importante. Je savais que c’était risqué mais ai pensé que c’était la seule solution restante pour ça.

Elle but de nouveau un peu d’eau alors que le professeur lui souriait.

— Et pourquoi n’as-tu pas choisi quelque chose qui tient plus de l’excuse ?
— Pas crédible. C’est déjà son second meurtre.
— Bien. Pour les autres, quelle aurait été votre stratégie de réponse ?

Un étudiant qui était assez révolté contre tout ce qui avait attrait aux meurtres s’était immédiatement porté volontaire.

— Oui ?
— J’insisterai sur les preuves et le fait que nous ne devrions pas atténuer ce qu’il a fait.
— Merveilleusement… faux. Tu viens juste de tomber dans son piège et maintenant tu es un persécuteur au cœur de pierre. Bien joué.

L’étudiant devint rouge devant cette réponse, et les dix minutes restantes furent passées à expliquer que si l’une des stratégies utilisée est de faire en sorte que le jury s’identifie à l’accusé, il faut en face essayer de le faire s’identifier à la victime. Le choix de travailler sur les émotions marche mais c’est souvent risqué : c’est à double tranchant. Les émotions provoquent des réactions plus fortes que des faits. Le cours fut vite fini et tout le monde commença à ranger ses affaires.

— Elisa, tu pourrais rester cinq minutes après le cours s’il te plaît ?
— Bien sûr.

D’ordinaire, c’était elle qui venait poser des questions supplémentaires au prof en restant après les cours. Mais cela ne l’inquiétait pas, elle savait qu’elle s’était bien débrouillée. Elle se demandait juste ce qu’il pouvait bien vouloir. Elle finit de ranger ses affaires et vint se placer à côté du prof qui effaçait le tableau. La salle de vida rapidement mais le prof attendit qu’ils soient seuls en rangeant ses propres affaires avant de parler.

— Dis-moi, tu veux faire du droit pénal après ton diplôme n’est-ce pas ?
— En effet.

Elle se demandait où il voulait en venir, et d’ailleurs, elle pensait lui en avoir déjà parlé lors de leurs précédentes discussions.

— Eh bien, je peux t’aider. Je connais un réseau de gens qui seraient intéressés par tes services, et je peux te présenter. Mais tu dois comprendre qu’alors, cette discussion n’a jamais eu lieu. Et au fait, je ne présente que les meilleurs étudiants. Es-tu intéressée ?
— Complètement, avec plaisir
— Dans ce cas es-tu libre jeudi ?
— Oui, où et quand ?
— Hôtel Rosewood, 19h.
— Parfait, merci.
— De rien.

Elle sortit de la salle de cours contente. C’était le genre d’opportunité inespérée qu’on n’avait pas tous les jours. La chance d’être présentée à des criminels de haut vol, une clientèle qu’elle voulait avoir, et des relations qui pourraient l’aider à tuer à nouveau peut-être. Elle ne l’avait fait que deux fois et en voulait plus.

~~~~~


Dix-huit heures cinquante-sept. Elisa attend dans le hall de l’hôtel depuis une dizaine de minutes. Elle a prévu de la marge pour ne pas être en retard et le trajet s’est bien passé. Elle est apprêtée pour l’occasion, une robe de soirée noire a col serré mais ayant un trou en losange pas très large au-dessus de la poitrine et un plus grand dans le dos. Talons pas trop hauts mais distingués, collants sombres et grand manteau noir plus long que la jupe crayon de sa robe. Pour couronner le tout, un petit sac à main noir brillant. Monsieur Carso, le professeur de droit pénal, arrive dans le hall, habillé en costume avec un manteau. Elle se lève de son fauteuil et va le rejoindre. En chemin, elle se surprend à penser que si un autre étudiant les voyait, il risquerait de s’imaginer un rendez-vous d’une autre nature. Heureusement, un hôtel de cette classe était bien trop pour la quasi-totalité des étudiants en question.

— Bonsoir, monsieur Carso.
— Bonsoir Elisa. Tu es très belle.

Elle le suivit sans rien répondre vers la réception – le compliment lui plaisait mais elle ne tenait pas à aller sur ce terrain ce soir – où elle resta un peu en retrait pendant qu’il s’adressait à un réceptionniste qui décrocha son téléphone pour appeler avant de lui confirmer quelque chose, puis de faire signe à un groom. Elisa les suivit dans l’ascenseur qui monta doucement dans le silence général. Le trajet ne fut pas très long et un traditionnel « Ding » indiqua l’arrivée, les portes s’ouvrant sur un homme qui semblait les attendre. Une apparence d’irlandais, roux avec une barbe assez fournie et une carrure de type qui peut vous soulever de terre d’une main, et sans faire d’effort. Le tout dans un costume noir bien coupé, avec un flan gauche légèrement plus large qui laissait penser qu’une arme se trouvait très probablement sous l’aisselle. Ils sortirent et il commença à les escorter, alors que le groom repartait dans l’ascenseur.

Ils suivirent l’homme de main – c’était probablement ce qu’il était – dans les couloirs jusqu’à une grande porte en bois qu’il ouvrit pour les faire entrer. Le bureau était somptueux. Un grand espace lumineux grâce aux baies vitrées occupant tout un mur, avec un coin bureau classique, disposant d’un grand bureau avec un ordinateur, un coin salon avec des fauteuils et une table basse, et des bibliothèques. Elle n’était pas encore sûre de l’étiquette à adopter ici en entrant, donc elle resta neutre, la tête droite et silencieuse et suivait son professeur. Elle tâcherait de l’imiter pour ne pas commettre de gaffe.


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17.04.21 12:46
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Eliott Eirik
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L’entrée dans l’autre monde. ft. Elisa Winchester


Une vibration résonnait dans la pièce totalement silencieuse. Quelques secondes plus tard une voix de ténor tranchait :
« Samuel Carso et Elisa Winchester sont dans le hall Monsieur. » Le nez penché sur un dossier, le Directeur demeurait concentré dans sa lecture. Seul un infime “Hmm” se faisait entendre pour donner un ordre tacite. Lorsqu’il était en plein travail de réflexion, les fonctions de communication étaient réduites à l’essentiel. L’Irlandais avait appris à décrypter ce vocable. Il n’avait donc rien à demander et suivait le protocole familier. Aussi, tout en s’éloignant de son poste, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] murmurait un premier ordre dans son oreillette. Il enclencha la réaction en chaîne derrière les grandes portes.

C’était le début de la soirée. Dans ce pays, la majorité des gens se trouvaient déjà à table, à souper. En particulier pour un soir de semaine. Il était un peu tard pour inviter à un thé. Mais M. Erik se donnait tous les droits à des fantaisies gustatives nocturnes. L’âge, surtout un grand âge avancé comme le sien, donnait quelques rares privilégiés. Dont avant tout, celui de ne pas avoir à obéir aux règles tacites, du pays où il se trouvait. S’il était accommodé à la cadence anglaise, le vieux Norvégien avait un peu de mal à suivre celle de l’Amérique du Sud par exemple.

Eliott était un vieil homme. Il avait plus de soixante-dix ans et une vie extrêmement bien remplie derrière lui. Certes le cadre de son métier l’avait longtemps préservé des affres du temps. Cependant, il se sentait vieillir. Tant dans sa chair fatiguée et douloureuse que dans son esprit raffiné. Cela plus particulièrement depuis le jour de l’attentat à l’Université King. Ni lui, ni son service de sécurité, n’avaient pu anticiper ce drame. Les échos de cet échec continuaient de le tarauder, dès qu’il laissait son esprit vagabonder, trop longtemps. Il n’aimait pas la sensation d’incertitude et les doutes qui s'étaient installés.

Il avait toujours eu une affection particulière pour le monde de l’enseignement. Très tôt lorsqu’il avait repris la main sur le Réseau, Eliott avait cherché à collaborer avec femmes et hommes de tête. Ainsi avait-il rencontré le respectable et émérite Docteur Carso. Il ne pratiquait plus aussi souvent le droit pénal. Mais il était un excellent pédagogue et surtout un dénicheur de pépites. Cela faisait bien quatre décennies maintenant que les deux hommes échangeaient de leurs services et de leur savoir ensemble. C’était le plus souvent une aubaine tant pour l’un que pour l’autre.

Eliott repoussait péniblement l’énorme fauteuil de cuir sur roulettes du bureau afin de se désencastrer du bureau. Il était de taille moyenne et mince. Il avait beaucoup d’élégance naturelle que ses moyens financiers venaient toujours sublimer. Ce soir-là, il portait un costume bleu foncé sur chemise noire. La cravate était d’une soie délicate. Il y avait une gourmette d’or à sa main droite et une alliance à son annulaire gauche. Moleskine et plume en main, il s’avançait tranquillement dans l’entrée pour accueillir ses invités.

Il émanait de lui autant de calme que de paisibilité. Un sourire charmeur aux lèvres, il observait le duo:
« Bonsoir messieurs dames. » Il était trop tôt pour proposer le baisemain de coutume à l’étudiante. « Miss Winchester je vous souhaite la bienvenue. Je m’appelle Eliott Eirik et je suis le directeur de cet établissement. Je vous en prie. » Les yeux gris un peu délavés par les années étaient d’une grande intelligence. Il sondaient la jeune femme le temps d’un échange silencieux. Puis le regard du Directeur dérivait sur son ancien comparse d’échecs. Samuel prenait de l’âge lui aussi. Ils étaient des dinosaures. « Samuel. Content de vous revoir. » Ils échangaient une poignée de main et un sourire dés plus francs. Il y avait entre eux une sincère complicité. Il aimait cultiver l’intelligence du monde.

D’un geste plat de la main, Eliott les encourageait à approcher. D’une porte latérale entrait une employée de l’hôtel. Elle était en livrée noir, les cheveux tirés en arrière, élégante et discrète. Tout le staff du mafieux était de cette facture. Elle déposait un plateau d’argent sur la table basse avant de faire la répartition de la vaisselle et des plats. Un parfum citronné flottait dans l’air de la pièce alors que la dame repartait comme elle était arrivée.

Galant, Eirik attendait tranquillement que la femme soit assise avant de lui-même se poser. Les fauteuils étaient aussi beaux qu’ils étaient confortables:
« Miss Winchester. Votre professeur vous a-t-il expliqué qui nous sommes ? » Samuel ne disait pas beaucoup de chose sur le Réseau à ses étudiants. C’était une première façon d’évaluer leur réactivité et leur curiosité. Ce que notre vieux loup commençait tout de suite à faire.

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Eliott Eirik
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Première rencontre

— Bonsoir messieurs dames. Miss Winchester je vous souhaite la bienvenue. Je m’appelle Eliott Eirik et je suis le directeur de cet établissement. Je vous en prie.

Elisa se sentie sondée par ce regard, et en profita pour sonder l’inconnu également, soutenant le regard. Eliott n’était plus jeune homme, mais cela en disait déjà beaucoup de sa valeur. Survivre autant dans les milieux criminels n’est pas qu’une question de chance, il faut un vrai esprit de stratège et une intelligence affutée. Elle sentit immédiatement que c’était le cas de cet homme, qui semblait particulièrement en forme pour son âge. A première vue, il était à peu près de la même génération que M. Carso. Il semblait homme à ne négliger aucun détail et c’était bien ça qui l’avait mené là où il est. La nonchalance des gens d’un certain âge était peu visible sous la rigueur qu’il inspirait. Il passa ensuite à son ami sans qu’Elisa puisse déterminer si elle lui avait plu ou non. Elle imaginait qu’elle le saurait assez vite.

— Samuel. Content de vous revoir.

Une poignée de main et un grand sourire, et on sentait dans l’atmosphère qu’ils étaient amis de longue date. M. Carso avait exercé, et était toujours membre du barreau, ce qui pouvait peut-être expliquer leur rencontre. Mais la curiosité n’était pas très indiquée dans ce genre de milieu, alors autant ne pas poser la question. Il les invita à s’installer d’un geste de la main et au même moment, une employée sortit d’une porte latérale pour faire le service et amener le thé. A l’odeur, il était au citron et Elisa profita de la largeur des fauteuils pour poser son manteau sur un accoudoir et mit son sac à main par terre. Elle s’assit en replaçant ses cheveux puis croisa les jambes. La domestique était déjà repartie et tous étaient déjà installés, Eliott l’ayant fait après ses invités.

— Miss Winchester. Votre professeur vous a-t-il expliqué qui nous sommes ?

Elle lui servit un sourire courtois, se disant que c’était surement une chance qu’elle soit au fait des certains codes sociaux par ses parents.

— Eh bien pas vraiment. Cependant, il m’a fait confirmer que je voulais faire du droit pénal avant d’évoquer le sujet, et a présenté la chose comme « un réseau qui pourrait avoir besoin de mes services ». J’en déduis certaines choses, et la protubérance au flan gauche sous la veste de l’homme qui nous a conduits ici m’aide un peu dans mes déductions. Il doit avoir un gros portefeuille.

Elle lui servit cette fois un sourire plus ironique, soulignant son trait d’humour. Elle se savait assez intelligente et elle en avait compris l’essentiel, il s’agissait d’une organisation à but lucratif qui avait des activités pas très légales, et avoir un bon avocat pouvait aider. C’était aussi malin de recruter à la sortie de l’université, un avocat qui débute a des honoraires moins élevées, et attire un peu moins l’attention. C’était évidemment une grosse opportunité pour elle, d’avoir déjà une clientèle sans peut-être devoir être commis d’office des années. Mais surement qu’Eliott va préciser ces présentations.


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13.05.21 20:55
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Eliott Eirik
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L’entrée dans l’autre monde. ft. Elisa Winchester


La répartie de Miss Winchester était suffisamment directe pour faire sourire et juste assez impertinente pour intriguer. Carso obliquait du regard pour croiser celui de son ancien partenaire de jeu. Tous deux eurent un regard de connivence:
«Eh bien en effet le portefeuille est épais puisqu’il possède toutes les devises en circulation sur cette planète. Nous recrutons. Votre dossier a retenu notre attention. Je ne vais donc pas vous le cacher. Nous sommes ici pour voir si une collaboration est envisageable.» Eirik étudiait les réactions de cette jeune femme afin de déterminer si elle était à même de gérer une situation de stress et d’évaluation.

En 2026 le Réseau était implanté par tous. Là où il y avait une activité illégale, le réseau avait un œil. Il avait plus de ramifications que les entreprises les plus lucratives du monde. Cela faisait de lui un outil structurant du monde criminel. Une toile impossible à détruire pour les garants de la Loi, qui pourtant faisaient tout leur possible. Quand bien même les autorités internationales faisaient alliance, elles échouent. Il était tout simplement impossible de l’éradiquer tant il s'était infiltré, dans toutes les strates. En fait, c'était aussi utopiste que de vouloir éradiquer la faim dans le monde.

Il commençait donc par borner la fiche de poste:
« Nous recherchons des professionnels à l’aise avec le droit international, polyglottes et surtout réactifs. » Aux dires de Samuel, cette étudiante correspondait à ce genre de profil. « Les horaires sont exigeants. Cependant les honoraires permettent de compenser cet inconvénient. De plus, toute personne un tant soi peu débrouillarde et ambitieuse peut rapidement se faire un nom. » Il y avait déjà quelques juristes anglais qui travaillaient pour le Réseau, ainsi que d’autres expatriés qui se trouvaient sur Londres.

Le premier Hôtel particulier pour criminel était apparu au début du siècle dernier à Paris. Le modèle avait ensuite été transporté dans toutes les capitales mondiales en commençant par le vieux continent. Celui-ci avait bien entendu traversé l'Atlantique pour se propager aux USA, avant de poursuivre vers l'Asie. Ils sont maintenant aux quatre coins du monde contemporain. Il n'existait aucun répertoire officiel de ces structures. On jaugeait cependant qu'il y aurait près de 200 hôtels ouverts et fonctionnels actuellement. Puisque la connaissance de ce réseau et des emplacements des hôtels est bien entendue protégée. Entrer dans ce milieu voulait aussi dire ne plus jamais en sortir ensuite. Il n’y avait aucun retour en arrière possible.

Il n’y avait pas à tergiverser. Ils n’étaient pas là pour faire miroiter un poste idéal. Il était alléchant cependant tout travail avait son revers:
« Nous avons quelques postes à profil pour Londres et l’Angleterre. Cependant, vous pourriez être amenée à aller remplir certaines missions en dehors de votre circonscription. Cela veut dire être disponible et prête à partir à l’étranger sur des durées allant de quelques semaines à parfois un ou deux ans. » Les hors la loi étaient le plus souvent mobiles, en exil, expatriés. Aussi leur défendeurs devaient l’être également. Cela ne convenait pas à tout le monde.

Avant d’entrer dans le sujet le plus vif, le Norvégien devait s’assurer que c’était utile:
« Ce type de défi vous intéresse-t-il ? » C'était une question très simple et qui était d'ailleurs dépourvue du moindre jugement. Oui le Directeur pouvait tout à fait entendre ce que cette jeune femme avait à dire.

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19.05.21 20:38
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Il faut savoir écouter pour être entendu

Un sourire. Rien que cette simple réaction qui lui disait qu’elle avait touché juste. Les deux vieux amis échangèrent un regard avant qu’Eliott ne réponde. Après tout, un brin d’impertinence, ce n’est pas forcément déplacé dans certains milieux. Quand on veut obtenir quelque chose, il faut s’imposer et alors les gens finissent par vous trouver crédible. Rien ne tombe du ciel, la gloire, il faut l’arracher des mains des autres, en tout cas c’est comme ça qu’Elisa voyait les choses. Vous voulez être respecté ? Soyez intransigeant. Être digne de confiance ? Assumez les responsabilités et faites-en dix fois plus, soyez force de proposition. C’était comme ça qu’elle comptait bâtir sa vie pierre par pierre.

— Eh bien en effet le portefeuille est épais puisqu’il possède toutes les devises en circulation sur cette planète. Nous recrutons. Votre dossier a retenu notre attention. Je ne vais donc pas vous le cacher. Nous sommes ici pour voir si une collaboration est envisageable.

Il était direct et elle aimait ça. La simplicité, la précision. Ne pas se perdre en circonvolutions. Elle esquissa un sourire quand même pour le trait d’humour.

— Dans ce cas je vous écoute, Je suis prête à entendre toute proposition.

La balle était dans son camp, et elle n’avait pas l’intention de la passer, après tout c’était eux qui étaient venus vers elle, eux qui avaient besoin d’elle, et c’est en maintenant cette tension qu’elle obtiendrait le plus. Il fallait savoir se faire désirer.

— Nous recherchons des professionnels à l’aise avec le droit international, polyglottes et surtout réactifs. Les horaires sont exigeants. Cependant les honoraires permettent de compenser cet inconvénient. De plus, toute personne un tant soit peu débrouillarde et ambitieuse peut rapidement se faire un nom.

Elisa l’écoutait avec attention mais préférait le laisser finir. Pour l’instant elle s’estimait en bonne posture, ces caractéristiques lui correspondaient assez. Elle préférait ne pas interrompre sa description de ce qu’on pouvait attendre d’elle.

— Nous avons quelques postes à profil pour Londres et l’Angleterre. Cependant, vous pourriez être amenée à aller remplir certaines missions en dehors de votre circonscription. Cela veut dire être disponible et prête à partir à l’étranger sur des durées allant de quelques semaines à parfois un ou deux ans.

Cette partie ne la dérangeait pas non plus, elle n’avait absolument aucune attache. Et ne tenait pas à en avoir. Pour l’instant, sa carrière passait avant tout.

— Ce type de défi vous intéresse-t-il ?
— Parfaitement. Je dirais même que c’est exactement ce que je cherche en ce moment.

Elle n’avait pas à hésiter ne serait-ce qu’un instant. Après tout elle savait que c’était une énorme opportunité et elle n’entendait pas la laisser passer comme ça. Elle allait la saisir et en profiter autant qu’elle le pouvait. Ce genre de statut l’aiderait également pour tout ce qu’elle pouvait faire d’illégal. Rien de mieux que de voyager beaucoup. Il faudrait qu’elle en parle d’ailleurs, mais ne savait pas si c’était la bonne soirée pour aborder le sujet. Elle se dit qu’elle patienterait.

— Je suis prête à travailler aussi dur qu’il le faudra si ça peut m’accorder une ascension plus rapide. Ça ne me fait pas peur, je n’ai aucune attache et pas l’intention d’en avoir.

Ce devait être plus ou moins la réponse attendue, mais Eliott avait l’air d’en avoir plus à dire et rien ne servait de sortir des sentiers battus.


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21.06.21 23:49
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Eliott Eirik
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L’entrée dans l’autre monde. ft. Elisa Winchester


La réactivité de la jeune avocate fut exemplaire. M. Eirik trouvait chez elle cette flamme particulière de l’ambition et de la conscience de soi. C’était ce qu’il recherchait chez ses collaborateurs. Il savait que seules les personnes qui étaient passionnées pouvaient surpasser les attentes, ou bien encore faire preuve de créativité. C’était ce dont avait besoin le Réseau pour tenir le choc.

A présent, l’ancien camarade du Directeur se fondait dans le décor. Le dialogue se faisait entre le nordique et la jeune fille:
« Cette ambition est appréciable. Bien. Je vois donc que le cadre de l’emploi peut vous convenir.» Sans ce premier accord tacite, le Norvégien n’avait pas d’intérêt à approfondir une discussion. Cela arriverait près de deux fois sur trois, malgré la présélection.

Il avançait sur le bord du sofa. Eliott s’apparentait aux fauves. Il était posé mais on sentait qu’il n’était pas privé d’une vivacité :
« Venons-en à la particularité de cette entreprise. Nous sommes aux services d’hommes et de femmes d’affaires qui opèrent en infraction avec la loi. » Une phrase simple pour jauger la moralité de cette femme. Malgré les compliments de son professeur à son encontre, tout allait être vérifié. Ce milieu était extrêmement protégé et ses agents sélectionnés avec le plus grand soin. En somme, il avait des points communs, avec tous les services secrets qui cherchaient à le faire tomber.

Miss Winchester ne devait pas se faire des idées. Bien plus que d’être déçue elle serait sinon, en danger:
« Contrairement à un cabinet classique, ici, nous ne refusons pas un client. Cela implique donc que vous soyez dépourvue d’aprioris, de jugement, de scrupules. » La cupidité pouvait être un bon appât. Néanmoins les praticiens du droit avaient leurs limites morales. Il était très difficile de trouver des personnes qui soient neutres. Eliott avait beau éprouver des difficultés à recruter du personnel, il était aussi rassuré concernant l’espèce humaine. Elle n’était pas totalement perdue.

Lentement, Eliott approchait un porte-document de haute qualité. Le cuir noir renfermait en son sain une liasse de documents explicatifs. La rédaction de ces documents avait été réfléchie et soignée. On comprenait assez vite l’étendue des prérogatives de cette organisation. Beaucoup se réjouiraient de posséder ces informations. Voilà pourquoi rien ne transitait hors des Hôtels Particuliers.

Il y avait eu des tentatives, de plus jeunes, pour transformer la nature du Réseau. Le Nordique avait emporté la donne à chaque fois:
« La première vocation de cette organisation est d'anticiper et de prévenir les plus gros conflits entre les entités criminelles, en leur apportant des outils, tels que la protection juridique. » Une pause était maintenant nécessaire. Eirik avait établi les bases. Il observait son interlocutrice. Il avait besoin de savoir ce qu’elle pensait de tout cela. Si elle n’était pas un minimum avec l’esprit de l’entreprise cela ne pourrait pas marcher. « Que pensez-vous de tout ceci ? »

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02.07.21 19:07
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Le directeur semblait satisfait, mais ne le montrait pas trop. A priori, Elisa avait touché juste et tant mieux.

— Cette ambition est appréciable. Bien. Je vois donc que le cadre de l’emploi peut vous convenir.

Il s’avança de beaucoup, se plaçant sur le bord du fauteuil comme prêt à bondir sur une proie. Elisa prit le parti de l’écouter et de le laisser finir avant de réagir de quelque manière que ce soit. Maintenant arrivait la partie intéressante, et elle adoptait une posture stoïque et attentive.

— Venons-en à la particularité de cette entreprise. Nous sommes aux services d’hommes et de femmes d’affaires qui opèrent en infraction avec la loi.

Elle ne cligna même pas des yeux et ne manifesta rien. Elle le savait déjà en venant ici. D’où la remarque sur l’homme de main.

— Contrairement à un cabinet classique, ici, nous ne refusons pas un client. Cela implique donc que vous soyez dépourvue d’aprioris, de jugement, de scrupules.

Elle était donc totalement à sa place ici. Elle adorait les faits divers et les aimerait d’autant plus du point de vue sans filtre des auteurs des faits. La souffrance des autres la passionnait. Eliott avançait vers elle une chemise en cuir de très belle facture.

— La première vocation de cette organisation est d'anticiper et de prévenir les plus gros conflits entre les entités criminelles, en leur apportant des outils, tels que la protection juridique. Que pensez-vous de tout ceci ?

A son tour, Elisa s’avança sur son siège, se penchant également comme pour toiser son interlocuteur. Les deux fauves se faisaient face, comme s’ils cherchaient à savoir lequel sauterait à la gorge de l’autre le premier. C’était tout à fait ce qu’elle cherchait, et autant montrer qu’elle n’avait pas peur de se saisir de l’opportunité. Son professeur restait en dehors de la conversation maintenant. Elle esquissa un sourire confiant avant de reprendre la parole :

— Je pense que ça me convient parfaitement, et même que c’est ce que je cherchais. Si vous aviez quelques doutes sur mon étique, sachez que j’avais un peu l’intention de proposer des compétences assez éloignées du droit à votre réseau, plutôt du domaine de l’homicide sur commande si ça peut intéresser. Nous pourrons peut-être en parler plus tard.

Pour l’instant, autant montrer qu’elle restait confiante, et si elle esquissa un geste dans leur position de confrontation mutuelle, ce ne fut que pour se saisir de la chemise d’Eliott afin de lire les documents dans le but de les signer. Elle prit le temps de lire attentivement en se renfonçant dans son siège. Une de ses règles de vie, des plus simples, que tout le monde devrait appliquer, était de ne rien signer sans l’avoir lu au préalable. Une signature était un engagement, et pas quelque chose qu’on pouvait faire à la légère. En l’occurrence, rien de ce qu’elle ne pouvait lire lui semblait abusif, et elle signa après avoir tout lu. S’avançant de nouveau, elle lui tendait la chemise en retour avec le contrat signé.

— Une petite signature vaut mieux qu’un long discours je pense.


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07.07.21 19:18
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Eliott Eirik
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Eirik écoutait poliment la réponse de sa jeune invitée. Qu’elle lui annonçait des compétences dans le domaine de l’assassinat était surprenant de prime abord. Cependant, pour déstabiliser le directeur du Réseau, il en fallait davantage que cela. Il avait eu le temps de voir que les assassins pouvaient prendre les apparences les plus innocentes. Il ne lui vint pas en tête de mettre en doute l’affirmation de cette étudiante.

Ils pouvaient donc tous deux reprendre une posture plus confortable. Ce que fit l’aîné.
« En effet. Nous en parlerons à une autre occasion, Miss Winchester. » Il ne voulait pas mélanger les sujets. Ce n’était jamais efficace. A chaque temps sa mission. Le vieil homme se tourna de guingois pour observer son ami. Ce dernier lui répond par un haussement d’épaules. Il n’était pas au courant de l’information. Il n’avait pas l’air choqué non plus. Cette petite avait visiblement fait une forte impression sur lui. « Aujourd’hui concentrons-nous sur cette proposition. » Ils étaient d’accord sur ce point tous les deux.

Eliott et Samuel respectaient la lecture de l’avocate. Ils ne pipent mot pour préserver le silence. Le directeur dut se lever une ou deux fois pour aller répondre à des questions de gestion. Il allait, toujours assez loin, pour ne pas la déranger. Le professeur, qu’en à lui, restait là, pour veiller sur son étudiante. Il était content de sa prise.

Ils se retrouvaient à échanger le porte-document dans l’autre sens. Odin le vérifiait pas que le document était paraphé. Il faisait confiance à son interlocutrice.
« C’est parfait. » Le contrat passait de la main du vieil homme à celui de son bras droit. M. Walsh le mettait de côté pour que le service interne le dépose à la cellule juridique.

M. Carso se levait le premier. Son travail à lui était terminé. Il salua Elisa, la félicita et la salua. Ils se verraient lors du prochain cours la semaine suivante. Ensuite les deux hommes se promirent de reprendre leur partie d’échecs bientôt, avant de se séparer. Eliott attendit qu’ils soient à nouveau seuls pour poursuivre. Ce qu’il avait à lui dire ne regardait personne d’autre.

Il avançait de lui-même dans la pièce pour ouvrir l’une des porte-fenêtres. Elles donnaient sur une terrasse immense. C’était l’un des endroits préférés du Norvégien. Il aimait y passait du temps pour penser. Il y avait une serre dans laquelle il allait souvent ainsi que du mobilier pour se poser et lire. D’ici on avait une très belle vue sur la capitale. On pouvait voir l’activité de la city et des environs.

Un sourire paisible aux lèvres, Eliott appréciait le spectacle. Il n’était pas pressé.
« Votre première mission va être de vous rapprocher de Richards. » Helen était la procureur en poste pour le parquet de Londres. C’était une femme intelligente et déterminée. M. Eirik avait beaucoup d’estime pour elle. Seulement, elle se trouvait du mauvais côté de la ligne. Elle leur mettait des bâtons dans les roues depuis trop longtemps maintenant. Il fallait agir. « Trouvez-moi sa faille. » Pour ce qui était des dossiers à défendre, cela, c’était l’avocat en chef du réseau, qui les lui donnerait, juste après l’entrevue.

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Eliott Eirik
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FUCK THE LAW
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Mission acceptée

Eliott semblait rassuré par le discours d’Elisa. Il ne cilla pas quand elle lui annonça être une meurtrière. Après tout, il devait être assez habitué de ce genre de choses et c’était sympathique en soit de savoir qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Il reprit une posture plus confortable.

— En effet. Nous en parlerons à une autre occasion, Miss Winchester. Aujourd’hui concentrons-nous sur cette proposition.

Les deux hommes avaient échangé un regard et un haussement d’épaules entendu. Visiblement le professeur non plus n’avait pas été surpris de cette annonce. Après tout tant mieux. Les deux hommes la laissèrent lire en toute tranquillité le contrat qu’elle signa assez rapidement. Avant de le leur tendre.

— C’est parfait.

M. Carso ayant accompli son rôle, il se leva pour prendre congé en saluant et félicitant Elisa qui se leva pour le saluer et le remercier un fois de plus d’avoir organisé ce rendez-vous. Il salua également son ami avant de repartir. Avisant la posture d’Eliott, Elisa devina qu’il n’en avait pas fini mais attendait le départ de plusieurs paires d’oreilles avant de continuer. Elle se contenta donc de soutenir son regard et boire un peu du thé dont elle n’avait finalement profité que peu – et qui était très bon. Le vieil homme se leva et marcha vers une baie vitrée qu’il ouvrit. La vue semblait splendide derrière la magnifique terrasse. Il semblait l’apprécier et la jeune étudiante ne savait pas vraiment si elle devait ou pas le rejoindre. Elle se dit que c’était plus indiqué et vint se tenir à côté de lui, admirant également la vue dont elle comprenait qu’on puisse la trouver inspirante. L’impression de dominer cette ville était enivrante.

— Votre première mission va être de vous rapprocher de Richards.

Elisa savait très bien de qui il s’agissait. C’était sa future adversaire en tant que procureure de la ville. La future avocate l’avait donc étudiée préalablement avant les futurs affrontements à la barre. Pour l’instant, son enquête n’était pas allée très loin, mais elle allait pouvoir la continuer pour le réseau dont elle faisait à présent partie.

— Trouvez-moi sa faille.
— Avec grand plaisir.

Analyser les gens, trouver ce qui pouvait les toucher, leur faire mal, elle adorait vraiment ça. Elle le faisait déjà par pur plaisir, mais si c’était également utile à son accession dans le réseau, que demander de plus ? Cette première tâche la ravissait et la motivait. Elle avait hâte de voir la suite.


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23.08.21 23:15
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