Le sang était chaud sur sa peau, le coeur battait à sa tempe, pas loin de l'arcade totalement défoncée. Parfois, les choses ne se passaient pas aussi bien qu'on pouvait l'espérer. Le dernier combat en date s'était pourtant bien passé! Mais voilà que des supporteurs de l’adversaire avaient été mauvais joueurs... bien évidement. Et même si elle savait se défendre et se battre, se retrouver à trois contre une, il avait été difficile de ne pas prendre des coups. Enfin, fallait voir la gueule des autres... mais elle... elle s'était quand même retrouvée bien amochée.
Elle crachait une glaire de sang, tandis qu'elle lisait l'adresse qu'on lui avait donnée d'un soigneur qui ne poserait aucune question sur sa gueule et le pourquoi de ses blessures. Enfin, elle n'aurait aucune honte à dire qu'elle s'était battue, mais pas besoin de savoir pourquoi, notamment quand cela concernait des combats illégaux. Pas besoin d'attirer les flics, même s'ils étaient du même bord, elle ne voulait pas compromettre sa couverture, pas tout de suite en tous les cas. Moins les flics de Londres seraient au courant de son travail, mieux elle pourrait le faire.
Surtout qu'elle avait fait une certaine avancée, en approchant pour de bon, Eirik. Si Caplan se retrouvait au poste pour une quelconque raison et que cela remontait aux mauvaises oreilles et que des questions étaient posées... non vraiment, mieux valait que rien ne se sache. Enfin, si elle finissait dans un commissariat, ils avaient décidés avec Kylian, de ne surtout pas sortir de leurs rôles, à moins d'être réellement dans de beaux draps... tout ça pour dire qu'il lui fallait trouver quelqu'un prêt à la soigner, sans passer par la case hôpital ou médecin trop curieux.
Elle se retrouvait devant la porte d'un pavillon, parfait. Bon certes, vu l'heure, le mec serait sans doute pas très content, mais s'il était disposé à s'occuper de criminel, il devait sans doute être disponible presque 24h sur 24, non? Elle se permettait donc de sonner. De toutes les façons, Gab' n'était pas du genre à être timide ou à s'inquiéter. Fonceuse, elle y allait tête baissée et voyait sur le moment s'il fallait improviser une sortie rapide ou si tout se passerait bien. Mais pour le coup, vu comme elle avait mal, elle espérait que le mec soit présent et la soigne un minimum.
Un bras enroulé autour de ses côtes en attendant, elle se disait qu'elle avait bien morflé quand même. Finalement une lumière, puis la porte qui s'ouvrait.
- Doc? Vous me connaissez pas mais on m'a donné votre adresse et j'avoue que j'aurai besoin... de quelqu'un doué à la couture... d'un ton poli, presque léger malgré les blessures, avec un sourire en coin.
Ouais, autant montrer qu'elle était cool, même dans cet état déplorable.
“The real voyage of discovery consists not in seeking new landscapes, but in having new eyes.” – Marcel Proust
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je n’ai plus l’habitude que la sonnette résonne au milieu de la nuit je dois bien l’avouer. Cela fait maintenant quelques mois que je n’ai eu aucune urgence à cette heure-ci et je n’avais pas à m’en plaindre. Il y a quelques rares numéros qui sonnent car ce sont des personnes importantes pour moi mais les habitués savent que je réponds désormais plus en journée qu’en nuit. Je vieillis comme tout le monde mais je n’ai jamais refusé de soigner qui que ce soit aussi je m’étire avant de m’asseoir sur le bord de mon lit pour passer ma robe de chambre et mes pantoufles. On ne change pas ses habitudes, même quand on ne dort plus seul. « Tu veux que je prépare un thé ? »« Non rendormez vous, je vais m’occuper de l’urgence. » Je vous rend votre baiser, appréciant de vous avoir à mes côtés avant de sortir de la chambre, vérifiant que rien n’a dérange Eden mais elle a le sommeil lourd comme beaucoup d’ado et je descends.
J’allume la lumière avant que tu ne te décides à sonner de nouveau pensant que je ne t’ai pas entendu, autant rester sur un non réveil de la demoiselle et ma tranquillité d’esprit. Je descends au premier étage pour ouvrir mon bureau avant de prendre le dernier escalier pour aller ouvrir la porte d’entrée, me retrouvant face à toi. Un bref aperçu de ton état me fait rapidement comprendre pourquoi tu me demandes à cette heure-ci et je te fais signe d’entrée. « Et pas que la couture apparemment. » Je réponds avec un petit sourire en posant ma main sous ton menton pour soulever un peu ta tête et regarder l’état de ton visage à la lumière. « Venez dans mon cabinet, je vais vous soigner. » Je n’ai pas besoin d’en savoir plus, c’est un deal depuis de longues années que j’ai avec mes visiteurs du soir. Pas de question, juste des soins.
Je monte avec toi les marches, me positionnant à ta droite au cas où tu aies besoin d’aide sans pour autant te l’offrir par défaut si tu ne le désires pas. Je finis d’allumer les lumières en entrant dans mon bureau, ne dénotant clairement pas avec le papier peint. Tout un style à revoir et je ne le sais que trop bien -surtout avec Eden pour me faire remarquer tout ce qui fait vieux dans la maison- mais ce n’est pas le sujet à cette heure-ci. « Je me nomme Liam, Liam Hawkins. Ou Doc comme on m’appelle souvent en effet. » Pas de raison de le cacher, c’est écrit sur la porte d’entrée. Je récupère de quoi nettoyer, désinfecter et recoudre avant de revenir vers toi. « Installez-vous. » Je te montre la table d’auscultation avant de commencer par les blessures les plus évidentes. « Dites-moi où se situent vos douleurs. En plus des zones visibles de votre visage bien entendu. » Là je n’ai pas vraiment besoin de détails.
(c) DΛNDELION
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26.05.21 23:24
Gabrielle Caplan
Serment d'Hippocrate
Liam Hawkins & Gabrielle Caplan—
Bon le Doc semblait avoir de l'humour, même à cette heure tardive de la nuit, aux vues de sa réponse. Il ne lui en voulait pas de l'avoir dérangé dans son sommeil. Tant mieux. Gabrielle le laissait faire les premières constatations sur le pas de la porte. Elle n'était pas du genre timide, n'avait guère de problème au contact physique, encore moins face à une personne qui allait la soigner.
- Il faut bien commencer quelque part. Gardant son sourire, elle le suivait sans se faire prier.
Curieuse de voir l'intérieur de chez ce médecin plutôt spécial. Parce qu'il soignait les méchants comme les bons, sans poser de question. Il entrait donc dans le feu de son enquête, puisqu'il touchait, lui aussi, à toute cette vie souterraine. Il était sans doute un petit havre de calme pour certains criminels, ceux qui avaient besoin de soin. Ce Liam Hawkins avait sans doute de quoi intéressé les autorités, si elles décidaient de s'intéresser à son cas. Pour le moment, elle n'avait pas de raison de le faire tomber, cela ne l'empêchait pourtant pas de faire son travail. De noter les petits détails, tout ce qui pourrait remplir un dossier.
On disait que les endroits de vie étaient à l'image de leur propriétaire, à voir le papier peint, le côté un peu vieillot... elle s'imaginait le type apprécier une certaine routine, bien qu'il acceptait pourtant qu'on le dérange sans que cela ne soit prévu. Il faudrait découvrir s'il était un bon doc, encore.
- Gabrielle. Elle non plus, n'avait pas tout à cacher et puis, il n'y avait pas de problème à ce qu'il connaisse son prénom. Peut-être que ce ne serait pas la seule fois qu'ils allaient se rencontrer tous les deux.
La pièce d’auscultation, son regard s'arrêtait un instant sur les diplômes, avant d'aller s'installer sur la table, grognant un peu. Enlevant lentement le blouson qu'elle avait sur les épaules, à voir la lenteur de ses mouvements, on pouvait comprendre que le tronc devait être blessé.
- Vers les côtes, je ne pense pas que c'est cassé, mais par-là.... levant le bras pour poser sa main sur l'aisselle et descendre le long des côtes jusqu'au bassin, c'est bien douloureux. Et pas de doute que si elle enlevait le t-shirt qu'elle portait, on pourrait voir les marques de coups sur une partie du corps, la peau ayant sans doute déjà changé de couleur. Ses poings étaient aussi rouges, la peau un peu grattée, signe de coups portés en défense. Après, c'est douloureux un peu partout. Amusée, ouais, c'était le côté de l'adrénaline qui parlait encore. Et je ne suis pas passée sous un bus... ouais bon l'humour des combattants quoi. Elle avait l'habitude, d'avoir mal.
- Désolée de vous déranger si tard Doc, mais on m'a dit que vous étiez sûr... comme pour s'assurer qu'on ne lui avait pas menti, même si elle ne montrait aucun signe de méfiance. Elle souhaitait quand même être soignée et correctement.
