J’avais succédé à transformer mon week-end en semaines d’absences. Edward avait sans doute appris ma localisation sur Londres. Nous ne nous étions pas vus sur la capitale. Nous ne nous étions pas revus tout court. Le peu de nos échanges avait été dur et froid. Lui tenir tête à distance était difficile mais pas impossible. Je savais qu’il était furieux. Mais moi je savais que je ne pouvais être face à lui.
Entretemps, beaucoup de choses étaient arrivées. Nous étions déjà à la mi-mai. J’étais censée partir en formation la semaine suivante. Je ne le réalisais pas. L'Écosse me paraissait loin. J’aurais dû être enthousiaste. Mais, à vrai dire, je n’avais pas encore tout préparé, comme il le fallait. Le traumatisme de Prem avait occupé mes pensées, mes jours et mes nuits. Même à présent qu’il était sorti de l’inconscience, j’étais très inquiète pour lui.
Malgré les conseils de Rose je dormais mal. Je savais que ce n’était pas bien pour le petit ange. Seulement, j’avais la sensation que ma vie se déliquetait et que je n’avais plus aucun pouvoir dessus. Je savais pas du tout comment faire pour retrouver le contrôle et la paix. Il fallait que je trouve une solution et vite.
Je prenais des nouvelles du manoir par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Ma seule et unique alliée dans cette maison. Je n’avais malheureusement pas été surprise d’apprendre qu’Edward se faisait dur avec elle, plus qu’avec les autres. Que mon absence le mettait très en colère. Nous avions ainsi manqué quelques réceptions à deux. Il avait prétexté que j’étais souffrante, pour endiguer un départ de rumeur. Ce subterfuge ne pourrait pas durer. Tôt ou tard, mon départ du domicile allait se savoir. Mes parents allaient la l’apprendre eux aussi. Ma sœur Iris… Sans compter le comte Leicester… Swan.
Poppy -“Madame… Le Baron est de retour. ” Comment ? J’avais attendu qu’il soit absent pour revenir. Nous échangeâmes un regard consterné toutes les deux. Le Baron avait ses espions ici. L’un d’eux l’aurait sans doute prévenu.
-“Faisons vite.” Soufflais-je. Je n’avais aucune envie de vivre une confrontation avec lui. Les papiers du divorce étaient chez Peter et chez un autre avocat. Ils attendaient, mon feu vert, pour lancer la démarche de façon officielle. Je voulais être loin de Crawley et d’Edward, en Ecosse, pour débuter la procédure. -“Quitte la maison. Nous te trouverons une place ailleurs.” Lui disais-je encore. Nous devions nous protéger toutes et tous de cette situation pénible. Zenon et Amélia ne diraient probablement pas non à un aussi bon recrutement. Une poussée de stress me fait perdre mes repères. Je me maudissais intérieurement. Je posais le livre que je tenais dans ma main pour m’asseoir une seconde. Je pensais à Prem qui était là-bas. Edward qui était en bas. Le bébé.
-“Préviens Tommy que nous partons.” Je devais me reprendre. Ce n’était pas le moment de mollir. Je me relevais pour terminer de ranger les affaires dans la valide en étant la plus pragmatique possible.
FACE IDENTITY : Edward Holcroft IDENTITE : Edward Crawley GROUPE : L P RANG : Baron AGE :33 ans ETAT CIVIL : Marié; Sans héritier. PROFESSION : Homme d'affaires (armement militaire) ETAT DE SANTE : Traitement contre l’hypertension. LIENS :Epoux de Violet Crawley, connaissance de Lord Leicester, Lord Campbell, Lord Evans
Il fallait que la situation prenne fin. Devant les moments d’insolence de sa femme, le baron avait tout d’abord été piqué. Le fait que Violet ne soit pas toujours là lui avait parfois simplifié les choses… Surtout depuis qu’elle s’était permis de ne pas le soutenir en public. Cette interview donnait au New Herald avait définitivement fait naitre une colère froide et cruelle envers cette femme. Elle se jouait de lui, se permettait de l’ignorer, jusqu’à l’humilier dans la presse. Edward Crawley n’était pas un homme que l’on pouvait défier, surtout dans sa propre maison, surtout Violet… Il la méprisait de tout son être. Et s’il avait pensé pouvoir s’accommoder de la situation, son entêtement les mettait tout deux en difficulté. Il lui avait pourtant laissé la possibilité d’organiser ce ridicule gala. Violet s’obstinait dans des actions vides de sens. Elle n’avait aucune ambition dans sa médiocrité.
Le baron avait appris le retour de Violet dans la propriété. Il fallait que cette femme soit idiote pour croire qu’elle pourrait venir sans qu’il le sache. C’était lui le maître légitime de cette maison. Les servants ne lui devaient fidélité qu’à lui-même… Quant à Poppy, cette inutile domestique, Edward avait décidé la garder pour le moment. Le temps de pouvoir en apprendre un peu plus sur elle et pouvoir s’assurer qu’elle ne trouverait aucun avenir ailleurs. Personne ne pouvait quitter cette maison sans son accord. Il n’y avait qu’un chef ici, et c’était lui. Le baron avait déjà engagé une enquêtrice privée, le temps de découvrir les autres vices de celle qui était défini comme sa femme. Violet tramait quelque chose dans son dos. Il fallait que cela cesse.
Edward monta rapidement les escaliers, son pas se fit plus lent. Il savait qu’il était attendu et entendu. Il voulait que Violet l’entende arriver, qu’elle se rende bien compte qu’elle était fait comme un rat. Le pas cadencé, l’homme entra finalement dans la pièce. Ses gestes étaient mesurés, encore calme. Violet allait comprendre ce que signifiait vouloir le défier. Nul ne pouvait échapper à son autorité. Le regard froid, ses pupilles sombre restèrent longuement sur la fuyarde. Il n’avait encore rien dit, mais son aura témoignait de la violente colère qui le dévorait. Edward daigna seulement par dire à la servante présente « Laissez-nous seul. ». La nuisible longeait les murs. Elle avait peur. De la violence ? Probablement. Edward n’était pas quelqu’un de tendre.
Alors que Popy sortait enfin la pièce. Le baron ferma la porte. Les gongs grincèrent légèrement et la sortit fut scellée. Edward commenta « Je suis là. » Trois petits mots qui en disaient beaucoup. Magnanime, le baron laissa un instant à Violet pour prendre la parole, s’excuser et se mettre à genoux pour lui implorer son pardon. Il n’y avait que de cette manière que son courroux pourrait être diminué…
La tension montait dans la chambre. Nous pouvions tous les deux l’entendre monter l’escalier. En moi même j’étais convaincue qu’il ménageait son arrivée à dessein. Exactement comme quand il préparait une de ses rencontres, politiques ou non. Il aimait avoir le pouvoir, l’ascendant. Il aimait mettre les autres en difficulté. Je l’avais appris à force de subir ses élans d'autoritarisme.
Il était bien trop tard pour fuir. Je demandais donc à Poppy de prévenir Tommy de la situation. Si les choses devaient mal tourner je savais pouvoir compter sur lui. Enfin je pouvais compter sur eux deux. Je n’eu pas besoin de me retourner pour sentir sa présence ombrageuse. Je pouvais sentir la froideur de son humeur. Il ne fallait pas que je me démonte. -“Oui. Laissez-nous. Tout ira bien.” Ajoutais-je tant pour lui donner du courage que pour m’en donner. Je lui adressais un petit sourire en tentant d’être vaillante.
A la porte qui se refermait, j’entendais aussi le glas de ma liberté. Je pouvais imaginer Poppy derrière la porte à guetter les sons. Elle saurait ce qu’il faudrait faire. J’avais donné des directives claires au cas où il m’arriverait quelque-chose. J’avais bien dû m’y résoudre. Mais je ne pouvais pas raisonner ainsi. Ou bien Edward aurait prise. Je ne pourrais plus m’en sortir. Nous vivions dans les faux-semblant. J’allais m’y tenir. Tout comme à cette guerre froide imposée au domaine.
-“Je vous croyais chez votre Mère.” Lui confirme-je en faisant volte-face pour le regarder dans les yeux. J’avais envie de le défier, pour me libérer de ma peur souterraine. Cependant, les choses avaient changé. Je ne pouvais plus être impulsive devant lui. Il y avait le bébé à protéger. “Comment se porte-t-elle ? ” La comédie, oui, je jouais notre comédie commune. Je ne voulais surtout pas entrer dans un conflit direct avec lui. Puisque je ne pouvais savoir le degré de ses connaissances sur mes actions, je ne pouvais que parier. Je ne devais pas rester immobile. Cela faisait de moi une cible facile.
Aussi, je poursuivais mes préparatifs. Ce ne serait pas la première fois qu’il me prendrait en traître au moment du départ. Manipuler des objets me permettait de diluer ma nervosité. J’avais élaboré un alibi pour mon absence. Mais je ne lui donnerai rien gratuitement. Cela me ferait gagner du temps. -“Je suis invitée chez les De Lascelle pour quelques jours. ” En fait, le temps que je puisse aller prendre l’avion pour l’Ecosse. Il connaissait mon Parrain et son épouse la parvenue. Il ne les portaient pas spécialement dans son cœur. Mais Zenon était un comte et lui un duc. “Je leur dirais votre bonjour.” Lui précisais-je aussi calme et tranquille que possible.
FACE IDENTITY : Edward Holcroft IDENTITE : Edward Crawley GROUPE : L P RANG : Baron AGE :33 ans ETAT CIVIL : Marié; Sans héritier. PROFESSION : Homme d'affaires (armement militaire) ETAT DE SANTE : Traitement contre l’hypertension. LIENS :Epoux de Violet Crawley, connaissance de Lord Leicester, Lord Campbell, Lord Evans
Violet lui présenta son dos, n’osant pas se retourner tout de suite. Elle avait peur. Elle méritait d’avoir peur. Elle devait avoir peur. Cette femme avait eu l’insolence de le tromper avec un autre homme, de prendre un Indien comme amant. Le baron n’était pas jaloux, non, il ne supportait pas que cette putain puisse se déjouer de son autorité. Edward voulait conserver son image d’homme fort, pas de celui qui se fait tromper avec un citoyen de seconde zone.
La brune se retourna et croisa son regard. Le baron pu enfin voir ses yeux et vit sans mal toutes l’insolence qu’il y existait. Elle ne savait pas qu’il savait. Elle n’avait pas assez peur. Edward sentait qu’il était en train de perdre de prise sur cette femme. Femme qui allait dans d’autres lits mais qui ne savait pas satisfaire son conjoint. Le baron répondit du tac-au-tac « Elle s’inquiète de ne pas vous voir. » . Le fait que Violet faisait absolument tout pour éviter Edward était flagrant. La ligne est depuis longtemps dépassée.
Edward fit un pas de plus avec sa compagne. Son regard sévère ne la quittait pas. La colère était encore froide, mais elle serait destructrice. Personne ne pouvait s’opposer à lui sans y abimer, surtout une femme comme elle… Si insignifiante et inutile. Le Baron n’était pas surpris pas cette excuse. Les De Lascelle prenaient sans cesse part pour Violet, mais ils étaient une étrangeté dans la noblesse. Des gens qui étaient le plus souvent en Inde, ce qui était une bonne pour tout le monde. Edward répondit d’une voix de velours liquide, froid, mauvais, patient « Il n’y aura pas besoin. ». Il se mit à sourire légèrement. « Il n’y a pas de mal à refuser une invitation pour des raisons de santé. » Il marqua un temps concieusement, concentré sur les réactions de sa compagne. « Nous savons tout deux ce qui en est. » Qu’elle lui mentait constamment pour l’éviter. Les absences pour des raisons de santé de Violet étaient connu. A jouer avec le feu, elle s’était brûlé. En soi, le baron n’était pas réellement surpris. Cette femme était fiable d’esprit et faible physiquement.
Edward traversa d’un pas rapide le dernier mètre qui les séparait. Il ne la touchait pas encore, mais sa présence la forcer à l’immobilisme. « Lorsque nous nous sommes mariés, j’ai promis de prendre soin de vous. » Pour le meilleur et pour le pire. Edward cherchait encore le bon de cette relation. Enfin, à part l’argent, cette pauvre fille n’avait rien pour elle. « Je vous ais prévu une séance de repos dans une clinique privée, pour vous requinquer. » Les centres pour les hystériques étaient désormais fermé, une idée qui aurait besoin d’être remis à l’ordre du jour. Violet avait mal utilisé la liberté qu’il avait daigner lui offrir, cette fois elle n’aurait plus rien. Edward lui attrapa l’avant-bras, la poigne ferme mais pas encore brute. Il lui démangeait de la gifler. Mais il ne voulait pas laisser de marque visible. La colère était mauvaise conseillère, mais il savait qu’il avait le moyen de la faire souffrir. « De quoi nous laisser du temps… Nous avons beaucoup à choses à nous dire. » Surtout elle. Violet était la seule fautive dans cette histoire.
Nous ne pouvions ignorer que nos rapports se dégradaient lentement mais sûrement. Ils n’avaient jamais été bons. Néanmoins, depuis qu’il remplissait des fonctions politiques le climat s’était dégradé entre nous. Ce qui se ressentait au sein du domaine et dans la gestion du personnel également. Je ne savais pas à quoi cela tenait. Ce n’était pas l’unique responsable. Je voyais bien que je tolérerais moins de choses que dans les temps de notre mariage. Ma rencontre avec Rose, puis Prem, et même Lowri avait changé mon regard sur notre mode de vie.
-“J’irai lui rendre visite. L’été approche. ” Mentais-je sans souci pour désamorcer un sujet de polémique. Je n’allais pas donner de quoi nourrir sa rancœur. Je voulais que cette entrevue se termine le plus vite possible. Je voulais partir avant de manquer de courage. Je voulais m’éloigner de lui pour de bon, me disais-je alors.
-“... Comment cela ? ” Disais-je en ralentissant. Je n’aimais pas du tout ce ton qu’il prenait. Il avait le même quand il exposait une idée retordre pour coincer ses adversaires à la Chambre. Devais-je le soupçonner d’une quelconque manigance ? De toutes les façons peu m’importait qu’il valide ou non mes projets. J’avais un plan. Je m’y tiendrais, il le fallait. Je n’étais plus la seule à prendre en considération à présent. Il y avait mon futur enfant dans l’équation.
-“Quoi ? … Une clinique ! Edward voyons… c’est … ” Les mots me manquaient. Je ne m’étais pas du tout préparée à une éventualité comme celle-ci. Je ne me faisais d’ailleurs aucune illusion sur ce qu’il plaçait derrière ce mot. Bien entendu, je connaissais l’histoire des femmes qui étaient placées dans ce genre d’endroit. Toutes les filles étaient élevée dans la crainte de finir là-bas, moi y compris. Je ne devais pas paniquer. Mais j’avais peur. Je savais très bien que le Baron avait légalement toute autorité sur moi. Ma parole ne valait pas la moitié de la sienne devant la justice. -“Ce n’est pas ce dont j’ai besoin. Vous savez bien. Un peu d’air des chevaux et tout ira bien. ” Maintenant, la comédie devenait risible, voire dangereuse. Puisqu’il la retournait contre moi, je devais me montrer ferme. Je tirais mon poignet sèchement. Qu’il lâche prise. -“ … Lâchez moi.” Lui recommandais-je d’une voix encore basse. Je n’avais pas envie d’hurler. Mais si je devais le faire pour alerter les employés, je le ferais, sans la moindre hésitation.
Mais, je devais contre-attaquer tout de suite. Autrement il aurait l’ascendant pour de bon. -“ Vous ne m’enfermerez pas. Jamais. ” J’inspirais lentement pour contrôler ma montée de stress. Je ne devais pas avoir peur de lui. Il n’était qu’un homme. Je devais me souvenir qu’il n’avait pas de réel pouvoir sur ma vie. Peter était là pour garantir ma liberté… “Si vous voulez que nous parlions. Alors parlons. ” Lui proposais-je tendue. Je m’écartais le plus possible de lui, droite, raide, attendant de savoir à quoi il jouait exactement.
FACE IDENTITY : Edward Holcroft IDENTITE : Edward Crawley GROUPE : L P RANG : Baron AGE :33 ans ETAT CIVIL : Marié; Sans héritier. PROFESSION : Homme d'affaires (armement militaire) ETAT DE SANTE : Traitement contre l’hypertension. LIENS :Epoux de Violet Crawley, connaissance de Lord Leicester, Lord Campbell, Lord Evans
La réponse de Violet était facile et le Baron savait qu’elle était vide de sens. Elle cherchait juste des excuses pour partir au plus vite. Elle voulait s’éloigner de lui et avait peur. Edward n’avait pas l’intention de la laisser filer entre ses crocs.
Violet avait été surprise par sa proposition. Pas assez pour être totalement déstabilisée, mais Edward sentait bien qu’il s’était passé quelque chose. Cette femme avait changé. Le fait d’avoir un amant lui avait-il donner une nouvelle énergie ? La voir se rebeller de la sorte était énervant, mais Edward était presque satisfait d’avoir de la résistance. De cette manière, elle ne savourait que d’avantage la chute de se compagne.
L’homme avait le regard sévère. Il la laissa s’éloigner de lui. Edward savait qu’elle ne pourrait pas le fuir. « Violet, vous pensez réellement pouvoir me cacher la réalité ? » Quelle idiote ! Sans aucune gène, il lui laissa son espace tant désiré avant de verrouiller la porte. Il montra la clef à Violet avant de la placer dans sa poche. Presque tranquille, il attrapa un des objets présents dans la pièce. Cette femme avait toujours pris l’habitude de se déplacer avec trop d’affaires. C’était aussi ce qui lui permettait de faire illusion lorsque son esprit faiblissait. Edward demanda nonchalamment « Quel est le nom de votre ami ? » Il releva la tête, comme s’il ne le saviait pas. Violet s’était attaquée à la mauvaise personne. « C’est bien Prem Hadid, n’est-ce pas ? ». L’objet entre ses mains, Edward menaçait de lui jeter à n’importe quel moment. Il était en colère. Elle méritait de souffrir.
Il s’arrêta pour laisser l’angoisse de Violet monter d’un cran. « J’ai cru comprendre qu’il était à l’hôpital pour une rencontre… hum… malheureuse. ». Il planta son regard dans celui de Violet. « Cela sera dommage qu’il ait des complications. » Edward n’avait pas encore le bras assez long pour pouvoir corrompre un médecin de l’hôpital, mais un stagiaire, ce n’était pas impossible. Le baron ne voulait pas tuer Prem, il n’était pas un barbare. Non, il voulait juste qu’il souffre.
Je restais dans le mutisme. Cela me permettais de contenir mes émotions qui se feraient entendre si je parlais. Tout comme cela m’empêchait de dire une sottise. Edward agissait souvent ainsi. Il m’annonçait un blâme sans plus de détails. Cela m’avait mise dans des états extraordinaires au début. Je me posais mille questions pour savoir ce que j’avais pu faire de mal. Quelle erreur avais-je commise. Maintenant, je le laissais dire. Il parlait assez pour nous deux.
Un vent de panique me venait au ventre en le voyant agiter la clef de la chambre. Je priais tous les saints pour que Poppy se trouva encore dans le couloir et guette mon appel… Quoiqu’il en soit, je savais que l’autre porte était sans verrou. Je me retenais de regarder dans la direction où elle se trouvait pour ne pas attirer son attention.
-“ … ” Comment savait-il ? Comment ? ! Nous hypothèses étaient donc exactes. Edward était au courant de l'existence de Prem. Je me rendis compte qu’au fond de moi, j’éprouvais une sorte de soulagement. J’aurais pu tenter de nier peut-être, encore ? Ou bien broder un mensonge. Mais je n’en avais plus l’énergie. Je n’en avais plus envie. Pensant aux conseils de mon parrain comme de Lord Leicester, je tentais donc une nouvelle stratégie. -“ Vous auriez fini par l’apprendre. Tôt ou tard. ” Maintenant que le Baron était au courant, je me sentais plus libre de parler de Prem. Je pourrais enfin en discuter avec Iris. Peut-être même en parler avec ma mère.
Je plongeais mes yeux dans les siens. Serait-ce possible qu’il soit dans quelque-chose par rapport à cette agression ? Aurait-il envoyé ces hommes pour lui faire du mal ? Il en était capable. -“ Cela vous réjouit. ” Commentait-je froidement, en voyant la lueur de son regard. Cet homme était mauvais. Quand bien même son charme donnait l’illusion. Le masque ne tenait plus. Je comprenais que je n’aurais eu aucune chance de l’adoucir. Je doutais qu’il soit près à un arrangement. Ce qui se confirmait au moment où il prononça sa menace.
Contrairement à ce que j’aurais pu penser, ce ne fut pas la peur qui vint en premier. Ce fut de la colère. Edward faisait souffrir tous ceux qui étaient dans son monde. J’avais toléré cela par amour pour mes parents, par devoir. Mais, je ne pouvais accepter que cela arrive à des personnes extérieures à notre cercle. Ce n’était pas juste. Prem n’avait pas mérité de subir sa folie malfaisante. Prem était un homme bon… qui avait rencontré une femme à la vie compliquée. -“ Edward.” Nous étions dans le même cas de figure que lors du gala. Il insultait un homme sans le connaître. -“Si vous lui faites du mal, je ferais en sorte que votre nom disparaisse. ” Il était le stratège. Il avait son pouvoir politique. J’étais une Princesse d’Hannovre, encore. Bien que je ne voulais pas le faire peser sur notre couple, il était vrai, que j’étais la plus influente de nous deux. Je n’avais jamais eu l’intention de m’en servir contre lui. Mais pour protéger un homme innocent, j’aurais beaucoup moins de scrupule. -“ … Nous pouvons trouver un arrangement. Si vous y mettez un peu du vôtre. ” Lui disais-je avec fermeté. Maintenant, qu’il s’agissait de protéger l’homme que j’aimais, je sentais que ma peur était à l’arrière. -“ Je veux ma liberté. En échange vous conservez tous nos biens. ” Je comptais sur sa vanité pour gagner. J’espérais avoir raison.
FACE IDENTITY : Edward Holcroft IDENTITE : Edward Crawley GROUPE : L P RANG : Baron AGE :33 ans ETAT CIVIL : Marié; Sans héritier. PROFESSION : Homme d'affaires (armement militaire) ETAT DE SANTE : Traitement contre l’hypertension. LIENS :Epoux de Violet Crawley, connaissance de Lord Leicester, Lord Campbell, Lord Evans
« Vous vous trompez sur moi. Je ne suis pas cruel » Direct, dur, certes. Mais il n’était pas homme sans cœur et dépravé comme beaucoup l’étaient en ce siècle. Le baron se voulait être le nouveau représentant d’une nation en perdition. Il fallait faire un exemple, avoir un renouveau, quelque chose pour que le Royaume Unie soit de nouveau fort et puissant. Edward Crawley avait un but qui les dépassait tous. C’était bien plus grand, plus important, que la misérable petit personne qu’était Violet. Une donzelle mais pas bonne même pas bonne à ouvrir les cuisses correctement. Violet avait atteint un nouveau stade dans l’esprit du Baron. Il ne la méprisait plus, il la haïssait comme peu d’homme savait haïr. Le regard froid et violent, Edward lança un regard comme une frappe. Cette femme méritait d’avoir mal, d’autant plus qu’elle lui était beaucoup plus utile morte que vivante désormais. C’était peut-être ça la solution. Le problème serait définitivement réglé.
Edward posa l’objet qu’il avait dans les mains. Il fallait qu’il montre patte blanche, faire croire à la brune qu’elle avait gagnée. Le Baron était un homme fier. Il n’aurait pas agi de la sorte ou eut de telles idées si Violet n’avait pas eu de telles idées. Elle s’était entiché d’un indien et avait choisi de le suivre. Elle n’allait que récolté désespoir et pauvreté…Et Edward refusait de se faire entraine dans cette chute. Violet était une dépravée qui n’avait pas assez de neurones pour comprendre la situation. Elle était terriblement idiote. Mais Edward percevait bien le danger.
Il s’avança vers elle « Un divorce donc ? » Une honte, une insulte. Que dire ! Personne ne divorçait dans la noblesse. Pourtant une partie de lui-même se réjouissait dans la détresse dans laquelle Violet allait laisser sa famille. Sans compter le mariage de sa petite sœur, une autre garce, qui allait sans doute tomber à l’eau. Une disgrâce. « Vous serez la seule fautive. » Edward réfléchissait à toute vitesse quant à ses possibilités. Pour le moment, il ne pouvait rien faire. Il valait mieux se replier pour l’instant. Violet était trop bien entourée et il y avait trop de témoins potentiels. L’homme aurait pu choisir de la blesser verbalement, mais il préférait se faire mielleux pour le moment. Violet avait gagné une bataille, mais elle finirait par périr.
J’aurai pu citer trois exemples contraires. De ces démonstrations de cruauté qu’il se défendait d’avoir. Je le voyais agir avec le personnel féminin de la Maisonnée. Je l’entendais parler de ses collègues de travail. Sans parler encore de sa façon d’être avec moi. Lorsque nous étions seulement tous les deux. Sans témoin pour le contraindre à un faux-semblant. Moi, je savais qu’il y avait bien une part de cruauté en lui. Mais autant ne pas l’attiser davantage.
-“Oui. Je veux un divorce. ” J’hésitais. Mais, il était trop tôt pour parler des démarches légales. Celles que j’avais moi-même entreprises. Il y avait Maître Adeane qui m’y avait aidée. Plus un avocat écossais que le Baron ne pouvait pas connaître. -“Un couple se bâtit à deux Edward. ” J’assumais ma part de responsabilité dans l’échec de ce mariage. J’avais été idéaliste, naïve, j’avais espéré des choses impossibles. Mais, lui, n’avait pas du tout aidé en me traitant comme il l’avait fait. Comme il le faisait encore.
-“Enfin, peu m’importe à présent. ” Je faisais un pas dans sa direction. Je conservais au moins un bon mètre entre nous. Par prudence. Je me retenais de protéger mon bas-ventre sous son nez. La paume levée vers le haut, j’attendais qu’il y dépose la clef de la chambre. -“Je suis certaine que nous pouvons trouver un accord raisonnable. ” Les Crawley seraient les victorieux du scandale. Qu’en bien même Edward était un homme cruel, odieux, et violent. J’en prenais mon parti. Je voulais seulement partir, quitter ce monde, cette cage. -“Ouvrez la porte Edward. ”
FACE IDENTITY : Edward Holcroft IDENTITE : Edward Crawley GROUPE : L P RANG : Baron AGE :33 ans ETAT CIVIL : Marié; Sans héritier. PROFESSION : Homme d'affaires (armement militaire) ETAT DE SANTE : Traitement contre l’hypertension. LIENS :Epoux de Violet Crawley, connaissance de Lord Leicester, Lord Campbell, Lord Evans
Edward avait perdu. Pour le moment, il ne pouvait rien faire d’autre. Si Violet avait remporté cette victoire, elle n’avait pas encore gagné la guerre. Le Baron se devait de reculer pour l’instant. La bille remontait dans sa gorge. Il n’était que colère et mépris. Cette femme faisait déshonneur à son rang. Ses petites remarques finirent par mettre définitivement en rogne le Baron. Elle allait payer.
L’homme ne bougea pas pendant quelques instants, puis de mauvaise grâce, ouvrit la porte. Edward ne s’éloigna pas suffisamment pour qu’elle puisse conserver « sa distance de sécurité ». Lorsqu’elle termina par passer devant lui, l’homme ne bougea pas. Seul son regard mauvais la suivit de près. Violet avait dépassé les bornes et elle allait le payer. Cette femme serait un exemple pour tous. Il ne fallait pas défier le Baron.
L’homme n’avait pas encore dit son dernier mot. Alors qu’ils sortaient tous deux de la pièce, le Baron vit que Poppy était là. Son regard était craintif, tous comme sa posture. Elle était misérable. Si le noble ne pouvait pas s’attaquer directement à Violet, il pouvait se défouler sur ses serviteurs. L’homme fit un pas brusque vers Poppy, cette dernière recula précipitamment. Elle n’avait pas anticipé l’escalier juste derrière elle, le Baron oui. L’homme ne l’avait pas touché. Alors qu’elle venait de rouler jusqu’à la dernière marche, Edward commenta sobrement « Je vous laisse vous en occupez. » Appeler les secours ou l’achever, le Baron s’en fichait bien. Il descendit lui-même les marches et passa devant la malheureuse sans même lui daigner un regard. Il n’y avait pas de place pour les faibles dans ce monde.
Edward Crawley finalement les lieux. Il paraissait presque calme. Il bouillonnait. Violet allait payer.
