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Entrepôt 43 ft. Damia
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Entrepôt 43 ft. Damia

Il avait vu la petite annonce dans la dernière édition du New Herald. Peut-être était-il sur le point de faire une gaffe monumentale en recourant les services de Damia Kapoor, mais les voies plus « nobles » — c’était le cas de le dire — ne pouvaient s’utiliser dans ce genre de cas. Espionner quelqu’un n’avait rien de très noble après tout, surtout lorsqu’il s’agissait de l’un de ses pairs. Cependant, Edward Crawley était devenu une nuisance que Tyrgan ne pouvait plus ignorer.

Le gouvernement tournait au ralenti depuis son élection; le duc ne pouvait que le constater bien malgré lui. Les projets de loi du parti se retrouvaient coincés dans le collimateur Conservateur, qui rejetait, critiquait, opposait, s'insurgeait ad vitam aeternam sur le moindre article qui paraissait un peu trop progressiste. Si le premier ministre pouvait ajourner les débats devenus trop longs à la Chambre des communes, il en était tout autrement à la Chambre des Lords. Les Lords avaient en effet le pouvoir de discuter et réviser les projets de loi aussi longtemps qu’ils le voulaient, révisions que le premier ministre se réservait le droit d’accepter ou de rejeter. Pour avoir passer des heures à entendre ses congénères débattrent sans but, Tyrgan ne le savait que trop bien, et Edward Crawley en profitait pleinement.

Encore plus pointilleux que certains élus Conservateurs, le baron Crawley était l’une des voix les plus fortes à la Chambre des Lords qui s'opposaient au gouvernement actuel. Soit il était convaincu de ses propos lorsqu’il s’objectait à certains articles, soit il ralentissait le processus délibérément. Difficile à dire. Toutefois, cela revenait au même. Un gouvernement stagnant finit par gangrené un pays… alors place à l’amputation.

Évidemment, il n’y avait pas qu’Edward parmi les détracteurs du gouvernement, mais Tyrgan avait une raison bien personnelle de le choisir comme cible : sa chère amie Violet. Cela devait faire un mois environ qu’elle était en Écosse, occupée à compléter un stage… sans aucun doute dans l’ignorance ou la désapprobation d’Edward. Peut-être était-elle allée rejoindre son mystérieux amant. Peut-être était-il Écossais? Quoi qu’il en soit, la savoir loin de son mari rassurait le duc. Cela lui donnerait peut-être le temps d’agir. Il était clair qu’Edward tenait précieusement au statut que lui conférait son mariage avec Violet, et qu’il ne la laisserait jamais, ou du moins, pas tant qu’elle ne lui aurait pas donné un fils.

Peut-être naïvement, Tyrgan espérait que cette détective Kapoor puisse l'aider à trouver quelques hameçons qu’il pourrait utiliser contre Edward. Le baron avait des secrets, comme tout le monde, mais le duc espérait quelque chose d’assez scandaleux pour le faire plier. D’abord, il fallait bien rencontrer Kapoor.

Il lui avait donné rendez-vous dans un lieu assez peu conventionnel : entrepôt numéro 43 du tarmac 7 de l’aéroport de Londres, réservé aux propriétaires de jets privés tel que lui. Cela lui paraissait comme l’endroit le plus sûr, puisqu’il ne pouvait prendre le risque qu’on le voit en compagnie d’une détective au Parlement, au Royal Club-House, ou tout autre lieux qu’il fréquentait habituellement. Ici au moins, à l’intérieur du jet, ils ne risqueraient pas d’être dérangé. Ensuite, il rentrerait à Inverneray, où la bague de fiançailles prévue pour Lowri l’attendait.

Son chauffeur l’informa de l'arrivée de la détective, et Tyrgan lui demanda de la faire entrer. Abordant son habituel sourire chaleureux, il la salua avec tout l'entregent qu’il possédait « Madame Kapoor! Merci d’avoir pu venir si rapidement. Enchanté! » dit-il en se levant de son siège en cuir pour lui tendre la main « Je suis Tyrgan Campbell, duc d’Argyll et ministre pour le Bureau de l’Écosse ». Sa voix vibrait de fierté chaque fois qu’il se présentait comme tel. Ministre… Il en revenait à peine lui-même. Il en avait pourtant bien l’apparat, vêtu d’un costume bleu cousu sur mesure, des chaussures de cuir impeccablement cirées et un joli teint bronzé.

« Asseyez-vous, je vous en prie. Vous voulez un thé? » Après tout, Dieu sait combien de temps leur rencontre pourrait durer! Tyrgan, lui, avait tout son temps. « Dites-moi, madame Kapoor… Êtes-vous intéressée par ce qui se passe en politique? Êtes-vous une lectrice du New Herald? ». Ces banalités lui servaient surtout à tâter le terrain, et vérifier qu’il s’agissait bien du champ de compétence de Damia Kapoor.

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Mer 7 Juil - 3:36
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Damia Kapoor
ENTREPÔT 43 ft Tyrgan
Il y a des gens, dans le paysage politique et médiatique londonien et britannique qu'on ne penserait jamais croiser. Des gens qui semblent traverser la vie sans aucune encombre, sans aucun souci et surtout, qui ont l'air d'être des personnes vraiment honnêtes et irréprochables. Bien sûr, après des années dans mon monde, on sait bien que le nombre de gens pouvant prétendre à cette étiquette de "gentil" ou "irréprochables" sont peu, mais ils existent... des gens qu'on ne voit jamais dans les tabloïds, qui ne sont mêlés à aucun scandale, à aucune rumeur, des gens sur lesquels on ne dit que des choses gentilles et qui ont une vie si banale et tranquille que ça tient du miracle... Ceux-là je les observe de loin comme une espèce rare, me disant qu'il existe des exceptions dans ce monde corrompu et gangréné et me demandant aussi comment ils font, quelle rigueur morale ils doivent avoir pour arriver à chaque fois à dire non, à refuser les tentations, à éviter de succomber et à rester sur le chemin pavé d'or comme les chrétiens aiment à l'appeler... C'était le cas pour le fameux duc d'Argyll, qui ne doit son succès qu'à sa très agréable plastique, et dont les fesses bien fermes font tache au milieu du Parlement peuplé de vieux bonshommes bedonnants et à moitié chauves. Un mannequin au milieu d'une maison de retraite mais qui en dehors de ça menait une vie tout à fait normale, compte tenu des privilèges dont il bénéficiait, à savoir sa vie qui se déroulait à moitié dans sa garçonnière de Londres, et à la fois sur le domaine familial en Ecosse, utilisant son jet privé pour faire l'aller-retour dans la semaine... En dehors de cela, à savoir qu'il était riche, il n'y avait absolument rien à signaler... Il payait ses impôts à temps, s'investissait vraiment dans sa carrière politique, s'était trouvé depuis à peu près un an une petite amie "du peuple" d'un genre assez original puisqu'elle tenait une boutique ésotérique, mais depuis les deux roucoulaient et menaient la vie de monsieur tout le monde à vivre ensemble, aller boire des pintes avec des amis, au spectacle et se rendre régulièrement au chateau de monsieur... Un moment j'ai cru détenir quelque chose, mais le fait que la mafia italienne ait utilisé le sous sol de sa boutique pour stocker des trucs divers alors qu'elle n'était pas encore avec son petit ami n'était clairement pas croustillant aux yeux du public, tout comme le fait qu'elle a été fiancée à un avocat de renom qui vivait pourtant avec un homme... mais là aussi, dès que le duc et elle ont commencé à sortir ensemble, ils se sont revus de temps en temps mais en tout bien tout honneur...

Alors imaginez ma surprise quand notre beau parlementaire, tel un chevalier tout droit sorti des contes de fées m'a demandé un rendez-vous... Notre duc serait-il un peu plus sombre que l'image parfaite qu'il renvoie au monde ? Se pose-t-il des questions sur sa petite amie motarde? Et ma curiosité redouble lorsque j'apprends qu'il me fixe un rendez-vous dans son propre jet, sur le tarmac de l'aéroport privé d'où il décolle. Eh bien, en voilà une demande curieuse... et je ne serais pas contre m'envoyer en l'air avec lui, dans les deux sens du terme... Je dis à mon secrétaire de confirmer la demande et à l'heure convenue, je gare ma jaguar à l'intérieur de l'entrepôt 43. Son majordome, ou tout du moins un domestique se tient en bas des marches menant à l'avion et m'ouvre la portière avant de me dire que monsieur le duc est prêt à me recevoir. Encore heureux, il ne manquerait plus que j'attende alors que c'est lui qui m'a fait venir ici. J'attrape mon sac et le suis à l'intérieur du jet, un petit modèle mais très confortable, avant de voir mon hôte qui m'accueille avec un grand sourire. Diantre il est encore mieux en vrai que sur les photos... c'est presque photoshoppé en vrai... du bonbon pour les yeux comme dirait ma grand mère. Je serre sa main en lui rendant son sourire.

Je sais très bien qui vous êtes, monsieur le duc. Je serais une bien mauvaise détective si je ne me tenais pas au courant de la vie politique britannique non?

Il me désigne un fauteuil et j'ôte mon trench Burberry avant de m'installer, sortant mon carnet et mon stylo que je pose sur la tablette qui nous sépare.

Un thé serait parfait merci. Et évidemment que je sais ce qui se passe à la vue de tous, tout comme ce qui se trame dans les couloirs les plus sombres des deux Chambres ou du Parlement... On n'appelle pas une détective pour cueillir des fleurs ou servir le thé, mais quand on a des secrets à déterrer ou à protéger ... Et en effet je lis le New Herald... pourquoi? Et si vous me disiez tout simplement pourquoi vous m'avez fait venir ce soir? Allons droit au but, nous sommes entre nous et on peut se passer des fioritures et de la langue de bois vous ne trouvez pas?
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Damia Kapoor
Damia Kapoor
LONDON PEOPLE
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Date d'inscription : 09/05/2020
Profession : Détective privé
Lun 9 Aoû - 13:33
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