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[CLOS] Le procès - [PV Elisa et à demander]
Léandre Tyler
Le procès n'est pas en huis clos.
Ce rp étant un peu particulier, il va être coupé en jour.

JOUR UN


Léandre était assis à la table de la cuisine quand il entendit son réveil. Tyler n’avait beaucoup dormi. L’angoisse avait fini par le réveiller. Le magistrat s’était donc installé à la table de la cuisine, une tasse de café dans les mains. Il attendait. Léandre respirait doucement, tandis qu’il essayait de faire taire l’angoisse qui lui montait à la gorge. Le juge avait traversé beaucoup de choses. Mais désormais, il se rendit bien compte qu’il était d’affronter le moment le plus difficile de sa vie. Léandre avait tout fait pour arriver à ce procès, mais maintenant, il avait la sensation qu’il ne serait pas capable de faire face. Seul avec ses interrogations, Léandre attendait que le temps passe. Il voulait que tout arrive vite, pour que tout se termina rapidement… pourtant, à ce moment précis, il aurait tout fait pour arrêter le temps. Tyler se rendait bien compte de son état. Il profitait justement de l’absence de témoin pour se laisser abattre. Il pouvait se permettre d’être faible maintenant. Pas au palais.

La chemise que lui avait envoyé Jessica était rangé dans les portants de son armoire. Léandre ne l’avait pas mise. Ses raisons étaient idiotes, mais cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Il y avait eu un temps, où il avait été en grandes difficultés économiques. Lui offrir des vêtements de qualité, surtout pour le palais qui avait tout de même des standards haut de gamme, avait été une insulte à une période. Pour simplement lui rappeler qu’il n’avait pas les moyens. Aujourd’hui, ce n’était plus le cas. Léandre ne pensait pas que Jessica avait fait ce choix avec cette arrière-pensée. L’avocate était immensément riche et n’avait pas conscience de ce que cela signifiait d’être pauvre. L’empathie n’était pas une des forces de Keenan. Malgré tout, Léandre avait gardé le petit papier. Il le conservait dans une poche de son costume, ses doigts cherchant le message qu’il ne pouvait pas détecter. Léandre avait beau avoir le sens du toucher exacerbé, une écriture classique lui restait inaccessible. Néanmoins, il pouvait tout de même sentir la force du stylo et les déliés des lettres. Le message n’était probablement plus d’actualité. Jessica Keenan devait être terriblement vexé du choix du juge… D’autant plus que leur dernière soirée ne s’était pas terminée dans les meilleurs termes. La Belle risquait de bouder durant un long laps de temps.

Perdu dans ses pensées, Léandre entendit finalement le bruit de la sonnette. Elisa avait eu la sympathie de venir le chercher. Prêt depuis un long moment, Tyler la rejoignit. Silencieux pour ne pas trahir son angoisse, Léandre n’était pas bavard. La pluie s’était abattue sur Londres. Le temps était pesant, à moins que cela soit Tyler qui soit mois tolérant qu’à son habitude. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait fait le bon choix en demandant que l’aide en l’avocate. Seul, il n’aurait pas pu affronter ce procès. Ne serait-ce que venir jusqu’au palais. A cet instant, Léandre aurait voulu avoir le luxe de renoncer.

Au palais, il y avait plus de monde qu’à l’accoutumé. Les bruits de conversations produisaient de nombreux échos. Le brouhaha était incessant. Avant de rentrer dans la salle d’audience, Tyler retrouva sa belle-mère. Florence était venue. Soutient discret mais indispensable. Si elle n’avait pas voulu de nouveau procès, elle savait qu’elle devait y avoir sa place. Ce drame était aussi le sien. Victoria avait aussi fait le déplacement. Pas aussi direct qu’à son habitude, elle avait simplement attrapé la main de Léandre en lui disant simplement qu’il allait gérer. Tyler était de ceux qui avait fait basculer son monde. A partir de là, elle le savait capable de tout.

Le procès était à huit-clos. Les lourdes portes de la salle d’audience étaient encore ouvertes pour laisser place au dernier comédien de la pièce. Lorca avait une salle gueule. Il semblait avoir beaucoup souffert et c’était le cas. Son escapade lui avait laissé des traces. Mais au moins était-il encore en vie, ce n’était pas le cas du stagiaire qu’il avait froidement assassiné… Les portes se refermèrent. Léandre sentait l’aura de son agresseur planer dans la salle. Son instinct le plus primaire lui hurlait de fuir. Mais il ne bougeait pas. Tout d’abord très mal à l’aise, le temps aidait à ce que cela devienne bien plus supportable. Léandre se sentait aussi étrangement rassuré par la présence d’Elisa. L’avocate avait du répondant… Mais son assurance donnait aussi l’impression qu’elle serait capable de tout.

Les portes furent refermées. Léandre entendit leur bruit caractéristique. Il ne s’était jamais senti aussi oppressé. Le silence était faux. Il y avait trop de chuchotements, de communications à voix basse. Tyler était silencieux, assis à une place qu’il ne lui convenait pas. Sa place était celle du juge, non celle de la victime. Mais Léandre pouvait tout ce qu’il voulait, son passé ne pourrait jamais le quitter. Intérieurement, il eut tout de même un sentiment de satisfaction. Il eut l’impression de voir en lui-même, un moment oscillant entre la peur et la fierté d’avoir réussi. Tyler s’était fixé un objectif difficile et maintenant il y était. Maintenant, il lui suffisait de remporter ce dernier combat. Silencieuse, Florence posa la main sur son bras. La comptable ne disait rien car il n’y avait pas besoin de mot. Elle était là, c’était ce qui était important.

La cour fit son entrée, les différents magistrats ainsi que les jurés prirent place. Le silence se fit réel cette fois. Léandre connaissait le déroulement des procès par cœur. Cette connaissance le rassurait. Tyler maitrisait parfaitement son sujet. Tout comme l’avocate qui l’accompagnait. Tout d’abord ce sont les témoins qui furent appeler à la barre. Léandre les connaissait tous. Le magistrat savait qu’il ne dirait rien le premier jour. Cette journée était consacré aux témoins. Le lendemain, cela serait les experts, puis à Léandre… et enfin, Lorca pourrait prendre directement la parole pour se défendre. Le débat se devait d’être contradictoire. Les questions étaient multiples et précises. Il était nécessaire d’aller au fonds des choses… de toucher la vérité. La mort d’Archi Tyler et l’agression de Léandre ne resteraient pas impuni.

Il n’y avait aucun témoin direct, juste ceux qui avaient été arrivés sur les lieux de l’accident. Une vétérinaire tout d’abord, Alexandre Dert. Une femme qui était jeune débutante dans la profession. Elle rentrait après une intervention chez un de ses clients. Elle était arrivée sur lieux du crime. La vétérinaire décrivait l’horreur et l’incompréhension. C’était elle qui avait fait les premiers soins à Léandre. Ce dernier rester silencieux, son attitude était calme et il était caché derrière ses lunettes noires. Le magistrat avait été inconscient pendant cette scène. On lui avait raconté, mais c’était autre chose d’entendre ce moment directement décrit par la témoin. Léandre était partagé entre plusieurs sentiments. Il était horrifié, mais cela lui faisait aussi du bien de comprendre ce qui s’était passé. Son traumatisme était reconnu comme tel. Pourtant, Léandre se rendait aussi peu à peu à compte à quel point il avait été autocentré. Il n’avait pas compris l’horreur qu’avait pu vivre ses proches.

Florence se leva à son tour. Sa main se posa sur l’épaule de Léandre pour le rassurer. Florence était calme, la tête haute, le cœur battant. Son récit était simple, celui d’une femme qui perd son mari, celui d’une mère qui a son enfant entre la vie et la mort. Florence parlait avec le fonds de ses tripes mais avec calme. Elle parlait du coup de téléphone, de tout ce qui avait changé. De sa perte. De l’absence de son compagnon. De la mort froide et brutale d’Archi Tyler. De l’angoisse de perdre aussi Léandre. Des moments de doutes et d’incertitudes. De tout ce que la vie avait pu lui donner et lui prendre.

Léandre écoutait sa belle-mère. Florence parlait aussi d’Archi. Ce cet homme qui n’était plus là et pourtant omniprésent durant ce procès. Il avait été assassiné. La femme du flic expliquait qui il avait été et comme elle l’avait aimé. Ces mots étaient douloureux à prononcer, mais aussi à entendre. Le cœur lourd de sentiment, Léandre se rendait bien compte à quel point son père lui manquait. Tyler était hanté par les souvenirs, mais pas les positifs, pas de ceux qu’il entendait dans la bouche de sa belle-mère à l’instant. Emu et perdu, Léandre avait envie de disparaître. Quelques parts, il avait aussi l’impression que les autres étaient de train de lui voler quelque chose. C’était une ouverture sur sa vie privée, sur ce qui lui avait permis de se construire.

Ls autres témoins furent les urgentistes et les flics arrivés sur les lieux. Il eut aussi des collègues d’Archi. Le jury voulait essayer de savoir qui avait été Archi Tyler. Léandre aurait voulu savoir ce qu’il serait devenu, mais cette hypothèse n’existait pas.

Léandre n’avait pas ouvert la bouche, mais écouter tous ces témoignages lui étaient à la fois nécessaires et insupportables. Elisa jouait son rôle et assurait ce qu’il fallait faire. Tyler était en retrait. A plusieurs reprises, Léandre ramena sa main devant son visage, signe évident de mal-être pour lui. Mais Tyler tenait bon. Il n’avait pas craqué le premier jour, ce qui serait aussi le cas pour le reste du procès. C’était important.

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LE procès

Elisa relisait les notes de Léandre réannotées par ses soins. Si ce procès devait aussi être celui dont elle était l’avocate, il fallait bien qu’elle s’approprie le dossier. Un brusque coup de frein la fit sortir de sa lecture.

— Eh, faites attention. Vous n’avez pas intérêt à conduire comme ça quand mon client sera à bord.
— Bien madame. Désolé madame.

La limousine qu’Elisa avait réservé pour tous les jours du procès devait venir la chercher avant de faire un arrêt chez Léandre pour qu’ils arrivent ensemble. Elle le savait terriblement stressé, donc elle avait opté pour la solution la plus confortable possible. Enfin, tant que le chauffeur roulait correctement. Ils furent cependant rapidement chez Léandre, Elisa sortant avec un parapluie pour l’accueillir et le protéger de la pluie. Elle le guida jusque dans la limousine dont le toit résonnait doucement des gouttes qui s’abattaient sans cesse. Le trajet fut surtout silencieux, Elisa continuant à lire ses notes sur la journée à venir. Elle aussi était stressée. C’était un procès important.

Elisa accompagna son client jusqu’à la salle d’audience où elle le laissa prendre contact avec les quelques personnes qui vinrent se présenter à lui. Elle savait pour connaitre son métier que c’étaient des moments importants. Elle était souvent de l’autre côté de la barre, mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne connaissait pas cet aspect.

Elle installa la table de l’accusation à sa convenance, répartissant ses dossiers devant elle. Ça faisait bizarre d’être à gauche de l’allée centrale pour une fois. Elle était au plus proche de l’allée, entre Léandre et la table de la défense, prête à la défendre dans tous les sens du terme. Elle qui était d’habitude peu encline à aider les autres, elle avait été fière d’être choisie par son ami pour le défendre. Elle savait que la concurrence avec Jessica avait été rude, mais c’était le jeu. Tout le monde ne pouvait pas gagner. Et Elisa ne pouvait pas perdre.

La salle bondée fut close, et le premier acte de la pièce allait commencer. Les metteurs en scène s’installaient déjà sur leur piédestal et firent les introductions de rigueur. Le jeu allait pouvoir commencer. Et ce jeu, c’était à Elisa de le mener en premier, en tant qu’avocate de l’accusation. Ce premier jour était celui des témoins, et son travail était d’imprimer la scène et son horreur dans l’esprit des jurés. Aujourd’hui, c’était le jour de la vérité. Une vérité crue, une vérité dure et implacable d’une scène atroce encore fermement ancrée dans l’esprit des témoins.

L’avocate y allait doucement. Il y avait beaucoup à faire dire. La scène devait s’imprimer progressivement dans l’esprit des spectateurs privilégiés qu’étaient les jurés, en insistant le plus possible sur les détails qu’elle développerait plus tard avec les experts. Son adversaire à la défense essayait d’atténuer les faits mais en vain. Tel un artiste dont on ne voit du tableau que les contours au début de l’exécution, les détails devenaient de plus en plus clairs et précis. Le tableau était bien noir, et témoignage après témoignage on s’enfonçait dans l’horreur de cette journée. Elisa remplissait son rôle à la perfection, n’hésitant pas à demander des détails morbides pour son propre plaisir. Le grand avantage est que cela servait aussi à merveille son attribution actuelle, même s’il était certain que ça devait être horrible pour Léandre.

La belle mère de Léandre vint à la barre, et tint parfaitement son statut de veuve éplorée. La belle mère qui tente d’être une mère pour se retrouver à perdre son mari et à craindre de perdre son beau-fils, tout ce qu’il lui restait d’une vie pour laquelle on avait envisagé que le bonheur. Ensuite vinrent les collègues, pour montrer quel policier, quel homme de bien, qui se battait pour un monde meilleur, avait été Archi Tyler. La salle restait plongée dans un silence religieux, on aurait pu croire revivre l’enterrement, Elisa tenant l’office en interrogeant les proches sur leurs souvenir, faisant surgir la dure réalité d’un événement tragique. Aujourd’hui elle dépeignait une personne, une famille, un instantané de vie dont les détails se précisent en le secouant, éclairant le noir réfléchissant du polaroïd.

Même les pauses étaient lourdes de silence. Elisa voyait son ami et client bouleversé. La fin de la journée arriva vite, la suspension de séance fut prononcée, et la salle se vida graduellement. L’avocate avait vu Léandre au fond du trou plusieurs fois par le passé, et elle savait à quel point il pouvait être fragile. Elle savait aussi à quel point il était important que ce procès arrive à son terme dans les meilleures conditions, et avait tout arrangé pour que ce soit le cas. Elle guida Léandre à la limousine en lui évitant au maximum les désagréments journalistiques tout en laissant les conversations personnelles avoir court.

Une fois dans la limousine, la vitre de communication avec le chauffeur remontée, elle prit enfin le temps de lui parler.

— Tu veux que je reste avec toi cette nuit ? J’ai une valise dans le coffre au cas où.

Cette proposition était innocente, surtout pour Elisa. C’était quelque chose que Léandre lui avait déjà demandé parfois lorsqu’ils étaient étudiants, juste pour ne pas dormir seul. Juste pour la présence rassurante. Et elle savait qu’il pouvait en avoir besoin. Elle s’y était préparée.


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27.09.21 22:57
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Tyler contre Lorca J 1 Feat Tribunal—


Le jour J. Même si quelqu’un cherche à ne pas être accaparé par ce procès, c’est quasi impossible. Tout le monde ne parle que de cela. Le Juge Tyler est une personnalité installée au palais de Justice. Le poulain officiel de Blakemore au beau milieu d’un procès pour meurtre. Il y a de quoi faire le feuilleton de l’automne. C’est bien parti pour. Même Chloé se passionne pour le sujet.

De son côté maître Keenan a décidé de ne pas entrer en communication avec le jeune homme. Leur relation est devenue un peu trop compliquée pour elle. Leur dernière nuit ensemble l’a mise dans un sale état. Tous les indicateurs indiquent que ce partenariat est voué à l’échec. C’est une chose que la rouquine gère encore moins bien que le reste. Elle évita les abords de la salle d’audience; le bureau de Tyler et décida de partir tôt.

Cela se fit avant de revoir un message de son commanditaire privé. Le Réseau tenait à profiter de sa présence en ce lieu. Au fond, Jessica ne pouvait dire qu’elle était surprise de la tactique. Mais, elle commençait à en avoir assez d’être aux ordres du Réseau et de M. Eirik. Peut-être était-il temps de trouver sa carte de sortie. En attendant, elle irait donc remplir cette nouvelle mission. Glissant un petit mot aux agents à l’entrée de la salle, Jessica pu entrer en toute anonymat.

Elle se glissa au dernier rang sur la droite. Ces bancs sont aussi inconfortables que moches. Mais la jeune femme devait prendre sue elle de supporter ces petits désagréments. Jess suit la prestation de sa collègue. Elisa Winchester parvient à tenir l’attention de la salle pendant un bon moment. Le travail sur le dossier a été sérieux. La défense de Lorca allait avoir du fil à retordre. Keenan a pris quelques notes. Elle eut une attention particulière au passage de la belle-mère de Léandre. Celle-ci pourrait lui être utile.

Jessica n’avait pas envie que l’on la voit ici. Elle quitta la salle juste avant l’ajournement de séance. Elle contourna la harde journalistique comme elle le faisait à LA. Une cigarette au coin des lèvres elle retrouva l’air de fin de journée devant le tribunal. Adossée contre l’un des murs, elle regarda la suite en spectatrice extérieure. Elle les vit sortir ensemble de l’immeuble. La lumière sur leur lien éclata devant ses yeux. Ceci lui expliquait beaucoup de choses.

Alors qu’ils partirent d’un côté la belle pris la direction opposée, pour se trouver un taxi. A peine fut-t-elle en route pour son domicile qu’elle activa le réseau. Une voix répondit instantanément. Keenan identifia son interlocutrice privilégiée pour les dossiers prioritaires du Réseau.

_ - Keenan. Pour le moment RAS. Je vous tiens informé. - La ligne coupa. L’avocate chercha alors un nom dans son répertoire. Cette chère Florence mériterait bien des petites félicitations...






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Léandre Tyler
Léandre était tout à fait inapte à prendre du recul par rapport à la situation. Elisa avait suivi l’axe d’attaque qu’ils avaient préparés, mais pour le reste, le juge n’arrivait plus à suivre. Ses capacités d’analyse avaient été dévorés par le déferlement de sentiments. Tyler était épuisé psychiquement et physiquement. Il avait été bouleversé. Ce procès était un chemin en lui-même qu’il devait parcourir. C’était nécessaire, mais Léandre avait presque peur d’en trouver le bout. Une fois l’objectif accompli, que se passerait-il ? Tyler n’avait pas l’esprit pour réfléchir… Il ne pouvait que poursuivre sur le chemin qu’il s’était tracé.

Léandre avait bien senti la tension de sa belle-mère. Elle était contrariée mais ne disait rien. Ce n’était pas le moment. De toute façon, le juge se savait tout à fait inapte à toute discussion. Florence n’avait pas voulu de ce procès, elle l’avait fait uniquement pour lui. Léandre en avait besoin, pas elle.

A la proposition d’Elisa, Léandre eut une hésitation. Un petit moment de silence. Il faisait toute confiance à l’avocate, cela n’était pas la question, mais le magistrat s’était promis de ne laisser passer aucune faiblesse. Mais dans ce moment d’intimité, Léandre en avait le droit, d’être faible. Il avait déjà fait beaucoup. « Oui. » Tyler glissa ses doigts entre ceux de l’avocate. « Merci. » Un jour, Léandre avait conscience lui rendre la pareille. Il était tout à fait apte à le faire.

Plus tard dans la soirée, Léandre se rendit compte que sans la présence d’Elisa, il ne se serait surement pas parti se coucher. Il éprouvait une certaine crainte du sommeil. Le fait de dormir avec quelqu’un limiter les crises, mais ne les faisait pas totalement disparaître. Au moment d’aller se coucher, Léandre eut une pensée pour Jessica. Elle n’avait pas répondu à son sms… ce qui était tout à fait compréhensible. Le juge avait fait ce qu’il avait pu. La rousse ne l’aimait pas de toute façon, quels regrets pourraient-il avoir ?

Le magistrat laissa finalement son portable avant de s’installer dans le lit. Il embrassa Elisa, sur la joue, avant de fermer les yeux et de tenter de trouver le sommeil. Léandre n’éprouvait pas de désir, mais avait le besoin de dormir avec quelqu’un. Au moment de la bascule, le juge préféra penser à des moments agréables plutôt qu’aux cauchemars de la journée. Ses pensées s’étaient tournées vers Jessica.
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30.09.21 20:16
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JOUR DEUX


Léandre avait ouvert les yeux bien avant que son réveil ne sonne. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. Le juge espérait avoir assez dormi, car les pensées qui tournoyaient dans le fonds de son crane ne lui laisseraient plus le luxe du sommeil. Tyler n’avait pas quitté le contact d’Elisa, son corps allongé contre l’avocate. Elle respirait et c’était ce qui lui donnait la sensation d’être vivant. Léandre n’avait pas envie de connaître l’heure, l’incertitude de la nuit le rassurait presque. Il ne voulait pas que cette journée commence. Il avait trop peur. Le juge savait qu’une journée terrible l’attendait. Il fallait qu’il réussisse coûte que coûte, pour son père mais surtout pour lui-même. La tête lourde, Léandre sentait déjà qu’il n’était plus le même. Il n’avait pas trop envie d’y penser à cet avenir. Dans peu de temps, il aurait trente ans et le procès serait terminé. Ses traumas et démons derrière lui, qu’allait-il faire ? C’était le flou, le vide, un trou d’air par rapport à la manière dont il avait décidé de vivre… parce que Léandre n’avait jamais imaginé dépassé ce temps. Il s’était investi au maximum car il refusait de ne pas réussir.

L’obscurité laissait toute la place aux cauchemars. Alors que Léandre pensait qu’il allait être terrassé par ces derniers, ce n’était pas le cas. Le juge avait imaginé qu’il ne dormirait pas, qu’il y aurait des crises de stress post-traumatique. Mais non. Il y avait eu des mots, beaucoup de mots posés par de nombreuses personnes. Léandre n’était plus seul. Puis tous ce qu’il avait vécu avait été reconnu. Il n’avait pas été traité de menteur ou de fou, tout n’était pas dans sa tête. Puis si Lorca était là, il était surtout sur le territoire du juge. Au tribunal, rien de grave ne pourrait se produire. Du moins, pas en public et encore moins durant un jugement. Léandre était en toute sécurité. Puis Elisa avait une aura qui le rassurait considérablement. C’était une femme puissante, de manière tout à fait différente que Jessica. Léandre aurait du mal à expliquer pourquoi, mais la sensation était là.

L’avocate était doucement en train de se réveiller. Léandre lui embrassa la joue avant de venir réclamer un peu plus. Alors même que l’angoisse lui dévorait les tripes, le juge se fit plus confiant. Il taquina l’avocate « Il faudra fêter notre prochaine victoire dignement… ». Car ils ne pouvaient pas perdre. Si l’épreuve était difficile, Léandre savait que les cartes se rabattaient. Il devenait impossible de perdre, mais il fallait surtout faire avouer à Lorca qui était le commanditaire et cela serait plus compliqué.

Léandre savait ce qu’il allait mettre comme chemise, la rouge, celle que Jess’ lui avait offerte. Alors qu’il s’apprêtait, il prit de nouveau le temps de regarder son téléphone. Jessica ne lui avait pas envoyé de message. Tyler savait qu’il ne fallait pas qu’il attende quelque chose. L’avocate était vexée au mieux, blessée au pire. Si les choses avaient été autrement, Léandre lui aurait demandé à elle d’être son avocate… mais ce n’était pas le cas. Il avait tout simplement fait au mieux. Tyler n’avait pas le temps d’écrire un véritable mot, mais il pouvait passer un coup de téléphone. La commande passée, Léandre prit le temps de respirer, il était temps de commencer la journée.

***


Lors du premier jour, il y avait déjà eu foule, mais là, c’était pire. Léandre avait beau ne pas avoir ses yeux, il sentait la pression du groupe et des regards. Le brouhaha était incompréhensible et écrasant. Léandre avait la sensation d’être une bête de foire. Ils ne s’intéressaient pas à lui, mais à ses réactions… des vautours qui ne nourrissaient des évènements comme une bonne série à la télévision. Il y avait forcément eu des paris. Léandre en avait tout à fait conscience, mais le gagnant de toute cette histoire, cela serait lui.

L’audience prit de nouveau place. Le silence tout aussi pesant, si ce n’est plus. Bien qu’armé de son éternelle canne blanche, Elisa le guida jusqu’à la barre. Le métal était froid. Léandre savait tout ce qu’il avait à dire, il ne restait plus qu’à dérouler le film. Le magistrat se présenta Léandre, Léopold, Amélie Tyler. Un troisième prénom atypique, un lieu de naissance étranger et une histoire familiale complexe. Le juge ne cherchait pas à se rendre plus intéressant qu’il ne l’était, mais il s’était bien rendu compte que cela avait piqué la curiosité. Réservé, Léandre n’avait pas envie de parler plus qu’il ne devait le faire.

Il eut un bruit, un coup, un geste violent dont l’origine se trouvait vers Lorca. L’homme de venait de crier son nom « Tyler ! ». Le magistrat eut un mouvement de recul. Son monde venait d’arrêter de tourner. Léandre ne voyait pas. L’instinct le poussait à fuir, mais il referma ses doigts sur la barre métallique. Ou était Lorca ? Que se passait-il ? L’odeur du brulé et du métal froissé se faisait sentir. Le rythme cardiaque du juge venait de considérablement augmenter. Léandre ne pouvait que se demander s’il allait mourir maintenant. Rien n’était rationnelle, une peur aussi viscérale ne pouvait pas l’être.
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Un juge à la barre

Le juge si ferme dans une salle d’audience avait dormi presque blotti contre Elisa. Après tout, elle était là pour lui, le soutenait, et elle savait qu’il en avait besoin. Il fallait qu’elle assure pour lui. Et il fallait dire que c’était son dossier le plus dur, pas par la difficulté de la tâche, mais par l’aspect soutient émotionnel qui allait avec ce procès. Le juge qui semblait déjà éveillé manifesta son affection pour l’avocate par un bisou sur la joue, avant de se montrer à peine plus téméraire. Tant de moral était surprenant mais de bon ton.

— Il faudra fêter notre prochaine victoire dignement…
— Quel entrain ! Tâche de ne pas le perdre, c’est le bon esprit.

Elle le laissa se préparer alors qu’elle faisait de même, et le laissa tranquillement passer un rapide coup de téléphone. L’organisation millimétrée qu’elle avait orchestré pour Léandre pour le rassurer était toujours en vigueur, elle lui avait préparé le petit-déjeuner, le chauffeur était arrivé à l’heure, en somme il n’y avait rien à penser d’autre que le procès. C’était bien le but.

La foule de journalistes et autres voyeurs se fit d’autant plus pressante, ces habitués des salles d’audiences savaient que le premier jour n’apportait pas grand-chose, mais le deuxième devait être plus poignant puisqu’il était facile à deviner que le témoin à charge principal de l’affaire, à savoir Léandre lui-même, serait amené à témoigner. Elisa ne leur accorda rien et accompagna Léandre jusqu’à la salle d’audience. Le brouhaha constant exaspérait l’avocate qui préférait voir dans une salle d’audience de la rigueur et du calme.

Le début arriva heureusement assez vite, et Elisa guida son client et amant jusqu’à la barre après l’avoir appelé à témoigner. Il avait prêté serment et s’était identifié. Elle se préparait sur le prétoire, ajustant ses notes pour y aller avec ses questions, elle pensait déjà à la première qui consistait à demander à Léandre de se présenter.

— Tyler !

Un grand bruit avait retenti et Elisa s’en était déjà tournée vers l’origine quand Lorca avait hurlé le nom de Léandre, de fait elle était déjà prête à sortir la lame dissimulée dans son tailleur. En fait il ne se passait pas grand-chose sinon que l’accusé avait fait exprès de perturber le jeune juge à la barre des témoins, avec un sourire satisfait sur le visage. Elisa se dit que c’était le genre d’ordure qu’elle pourrait avoir plaisir à tuer. Le juge quant à lui s’emporta :

— Suffit ! Pas de ça dans mon audience ! Que l’accusé se calme et n’essaie plus de provoquer qui que ce soit ou je le fais condamner sur le champ !

Elisa demanda un aparté avec le juge qui l’accorda et fit signe à l’avocat de la défense de venir aussi. La jeune femme n’attendit pas de le laisser parler et parla en premier.

— Monsieur le juge, l’accusé par sa manœuvre tente de perturber mon témoin pour altérer son témoignage en profitant de sa cécité. Je demande une suspension de séance d’une heure pour faire le point avec lui et tâcher de le calmer. Les évènements qu’il a à relater sont déjà suffisamment traumatisants.

L’avocat de la défense s’apprêtait à répondre mais le juge le repris avant même qu’il ouvre la bouche.

— Non maitre, je ne veux pas de vos arguments et je vais accéder à la demande de l’accusation. Votre client passera cette heure en question en cellule à méditer sur le comportement à adopter dans une salle d’audience. S’il recommence je rajoute outrage aggravé à magistrat à sa peine.

Elisa retourna voir Léandre pour lui parler de la suspension de séance et lui proposer d’aller à son bureau dans le tribunal pour qu’il puisse se calmer. Elle était bien consciente de toute l’épreuve que c’était pour lui. Elle en voulait à Lorca. Il n’était pas exclu qu’il puisse lui arriver des bricoles après le procès.


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Léandre Tyler
Il n’avait pas fallu grand-chose pour museler Léandre. Le coup avait été direct. Si la réponde du juge dirigeant le tribunal avait été rapide, ce qui était aussi le cas d’Elisa, le mal était fait. Tyler sentait son cœur battre d’autant plus vite dans sa poitrine. Il avait l’impression que sa cage thoracique s’était enfermé sur cet organe qui battait bien trop fort. L’angoisse. Trop fort, trop violent, trop brutalement. Léandre était déstabilisé. Il aurait voulu prendre un véritable coup plutôt que cet uppercut verbal. Seul ceux qui avaient connu la véritable peur pouvait comprendre son état, pour les autres, le comportement de Léandre était simplement risible.

La suspension de l’audience était une excellente chose. Complétement perdu, au tant que mentalement que dans l’espace, Tyler se laissa guider par son avocate. Il accepta de se rendre jusqu’au bureau, mais avant de se rendre dans la pièce, en profita pour se rendre aux toilettes. Sans aucune fierté, Léandre ne put s’empêcher de vomir toutes ses tripes. La bille lui brûlait l’œsophage, mais ce n’était rien face au sentiment de honte et d’échec. Il n’allait pas y arriver. Léandre était terrifié. La s’était manifesté physiquement. Sa psyché se devait d’écraser son propre corps pour ne pas fuir. C’était trop difficile. Léandre ne savait dans quelle ressource où il pouvait puiser pour réussir ce combat. Peut-être était-il simplement pas de taille ? Le magistrat était perdu, déboussolé et se sentait surtout anéanti. Un tel niveau d’angoisse était difficile à supporter, s’en était physiquement douloureux. Léandre avait l’impression d’avoir fait un bon en arrière, de s’être de nouveau perdu dans le pire de lui-même.

Dans le bureau, le jeune juge ne savait plus quoi dire. Ses mots avaient filés, s’étaient perdu tout comme le courage qu’il avait pu avoir. Lorca était un monstre. Une bête qui n’était pas muselé et qui pouvait l’égorger en un instant. Ce n’était pas réellement possible, mais l’imaginaire du juge venait d’être bousculé par cette actions. Cela avait été préparé et pensé… Et c’était réussi. Léandre avait mal au cœur, ce muscle se contractait trop violemment. Il n’aurait jamais voulu vivre ce moment.

Florence était resté un peu en retrait. Elle lança un regard de connivence à Elisa. L’avocate et elle étaient témoin de l’état de Tyler. Léandre était en train de s’effondre sous leurs yeux. Si la comptable ne vivait pas la situation avec la même intensité, elle comprenait. Florence avait aussi été victime de ces évènements. Elle savait aussi comment fonctionner son fils. Il n’avait pas besoin d’être plaint ou réconforter, il était nécessaire de la bousculer. Elle posa une main compatissante sur l’épaule du jeune homme. « Léandre ce n’est pas grave… tu témoigneras une autre fois. » Elle sentit aussitôt une certaine colère naitre peu à peu chez le juge. L’orgueil pouvait être un excellent moteur. « C’est encore trop tôt pour toi, je peux le comprendre, tout le monde peut le comprendre. » Absolument pas. « Je t’avais dit que ce procès était inutile. » Au fil des mots, Léandre se redressa peu à peu. La colère lui donnait de la force. Il prit une respiration. « Je vais y retourner. » Florence lui répondit du tac au tac « Est-ce seulement utile ? » Son regard se tourna vers Elisa. La comptable éprouvait un fort à priori négatif envers elle, mais il fallait bien avancer. Son coup d’œil signifiait qu’elle lui confiait son fils. « Je vais y aller, ce procès est une mascarade qui ne donnera strictement rien. » Florence se leva, marqua un temps et quitta la pièce. L’heure allait arriver à sa fin.

Léandre resta dans le silence quelques instants. Il prit une profonde respiration, puis une deuxième. Doucement, le juge reprit sur lui. Il fit diminuer les battements de son cœur et ravala sa peur au plus profonds de son être. L’orgueil piquait au vif, Léandre termina par se lever lui aussi. Il était en colère. Lorca n’avait qu’à bien se tenir.

En l’absence de sa belle-mère, l’avocate se fit bien plus présente physiquement. Les gestes d’affection se faisaient plus nombreux, mais à ce moment précis, Léandre était immensément en colère. Cela allait passer ou ça allait casser. Mais s’il fallait qu’il échoue, le juge préférait le faire avec panache. Il préférait être aux premières loges.
A la reprise du procès, la foule se fit plus oppressante encore. Léandre était convaincu d’une chose : ils voulaient le voir s’effondrer. Le malheur était une friandise… et il faisait vendre. Tyler savait aussi qu’il avait créé de la jalousie. Il n’était pas comme tout le monde, il n’avait pas être ici. Léandre en avait fini par en faire son identité, mais cela n’empêchait que ça continuer de le blesser par moment. Il était présent et serait l’emmerdeur si c’était nécessaire.

Léandre posa fermement sa main sur la barre. Le métal était toujours aussi froid. Qu’importe. Avant même que le juge président le procès puisse parler, Tyler prit la parole « J’espère que cette fois, nous ne serons pas interrompu. » Il eut un sourire et se tourna sciemment vers Lorca « Je déteste lorsque c'est le cas. » Il y avait-il eut un mouvement ? Lorca avait-il réagi ? Léandre n’en savait rien… mais il savait cependant que Lorca pouvait aller pourrir en enfer.

Il eut un soupire de la part du juge. Il demanda à Léandre « Pouvez-vous déclinez votre identité ? » Tyler répondit avec une certaine désinvolture, bien que la peur le dévorait. « Léandre, Léopold, Amely Tyler ; fils de Archi Tyler. » L’homme dont tout le monde parlait, mais que si peu de personne avait connu. « Et votre mère ? » « Ma belle-mère est Florence Tylr, que vous avez entendu hier. » Léandre ne savait pas si elle était toujours dans la salle. La comptable s’était pourtant déplacé dans le fonds de la pièce, discrète et seulement relayé au rang de spectateur. « Et.. ? » Léandre répondit du tac-au-tac « Nous ne sommes pas dans un journal people, je n’ai pas à répondre cette question. » Tyler entendit la surprise et les petits sourire dans la salle. Ils étaient venu pour être diverti, ils n’allaient pas une tragédie, mais une comédie ! Pour ce qui était de la réponse du juge, Léandre savait qu’il n’avait pas d’obligation réglementaire à donner plus d’explication sur son identité. On savait très bien qui il était… mais Léandre n’avait pas envie de plus exposer sa vie privée de ce côté-là.

La discussion continua, mais à un moment, le juge expliqua « Essayez d’être moins désagréable. » Léandre répondit sur l’instant « Franchement, je n’en vois pas l’intérêt. » Lorca avait fait une terrible action d’intimidation et n’avait hérité qu’une heure de suspension. Léandre avait le droit d’être quelque peu taquin.

A la question de comment Léandre se décrivait à 17 ans, sa réponse fut simple « Désagréablement génial et beau gosse. » Cette fois, il eut quelques rire franc dans la salle. Ils étaient dans un procès d’assise. L’affaire était sérieuse, mais il fallait bien rire. Autrement, Léandre aurait l’impression que son cœur allait exploser. Le magistrat dirigeant la séance remarqua « Vous avez l’air de bien vivre les choses. » Léandre lui aurait sauté à la gorge, mais il se contenta de répondre « Attendez, je vais sortir les mouchoirs et me mettre à pleurer pour être la bonne victime que tout le monde attend. » "Ce n'est pas ce que je voulais dire..." "Les intentions ne comptent pas, ce sont les faits. Et pour répondre à votre question, je porte à chaque instant le poids de qui s’est produit ce jour-là. L'absence d'un parent, l'effondrement économique de ma cellule familiale... et ma cécité. Vous n'avez strictement aucune idée de ce que j'ai vécu. Je suis arrivé là où j'en suis parce que je suis combatif, que j'ai eu de l'aide mais aussi un peu de chance. Vos préjugés n'ont pas leur place ici." Léandre avait été en colère, mas sa voix s’était faite bien plus calme sur la fin. Ils avaient tous besoin d’apprendre.

La première partie de présentation ayant été faîte, Léandre du s’attaquer au cœur du sujet. Tyler se fit moins confiant, la voix plus fragile par moment, mais il conserva le cap. Bien moins réfléchi qu’à son habitude, Léandre parlait à cœur ouvert. Les mots étaient rapides, précis, incisifs, implacables. Tyler savait ce qu’il avait vu et pour quelle raison il était désormais là. Lorca ne pouvait pas s’en sortir.

A la fin de son audition, Léandre retrouva le bras d’Elisa et retrouver le banc des témoins. Bien que Tyler se tenait droit, il avait la sensation de tanguer. Il fut soulagé quand il quitta le tribunal. Une fois seul avec l’avocate, Léandre expliqua qu’il avait besoin de se retrouver seul. Désormais, le pire était fait. Le magistrat n’avait plus rien à dire lors de ce procès… désormais c’était à l’avocate d’enfoncer le clou.

Une fois chez lui, mais aussi seul, Léandre sentit la violence du phénomène de décompression. Des larmes se mirent à rouler sous ses yeux, de peur, de joie, de colère, de tout. Il était harassé par la fatigue. Une fatigue physique et mentale. Léandre prit une longue douche brulante. Il avait du mal à comprendre ce qu’il se passait. Ses émotions débordaient. C’était tellement brouillon qu’il n’arrivait pas à discerner ce qu’il ressentait… bien qu’une chose ressortît clairement : le soulagement. Épuisé psychologiquement, Léandre s’endormit comme une masse. C’était un sommeil sans rêve mais particulièrement profonds. Un vrai repos.


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JOUR TROIS


Léandre était quelqu’un qui se réveillait toujours tôt. Son réveil ne servait pas à le réveiller mais à marquer le temps où il pouvait enfin sortir du lit. Le juge n’aimait pas dormir, ce moment indispensable mais finalement bien compliqué. Pendant un temps, son sommeil avait été marqué par de terribles cauchemars. Il n’y avait aucune drogue assez forte pour faire taire ses montres.

Cette fois, tout était différent. Léandre avait entendu son réveil alors qu’il était en train de rêver. Il avait fini par ouvrir les yeux et péniblement éteindre l’alarme. Seul, allongé sous les couvertures, le magistrat réalisait à quel point il n’avait pas envie de se lever. C’était au-delà de ça, il n’avait pas l’impression d’avoir l’énergie pour le faire. C’était pourtant nécessaire. Cette troisième journée de procès était importante. Léandre soupira à plusieurs reprises. Il se fit violence puis se leva, lentement. Le jeune magistrat décomposa ses gestes. Depuis quand était-il si difficile de se lever ? Léandre avait la sensation de n’avoir dormi que quelques heures. Son corps réclamait beaucoup plus.

Lorsque l’avocate sonna chez lui, Léandre dû la faire attendre quelques minutes. Le magistrat était en retard sur son planning. Le juge avançait parce qu’il devait le faire, mais il ne se sentait plus vraiment là. Léandre était un peu hagard, il avait du mal à fixer son attention. Heureusement, Elisa était encore là pour rappeler les fondamentaux. Tyler était un peu perdu.

Lors de cette journée, le nombre de personne présente au tribunal était moins important. Alors que la foule n’avait pas encore tout à fait pris place, une jeune femme s’avança vers le binôme d’un pas déterminé. Elle les interpella « Hé ! attendez je veux vous parler ! ». Au tribunal, rien ne pouvait arriver de grave. Léandre était aussi accompagné par Elisa. S’il n’avait pas les mots précis, il savait que l’avocate était capable de faire ce qu’il fallait. La jeune femme blonde enchaina « J’appelle Louisa Lorca… et mon père a tué le vôtre. » Léandre eut un moment de silence, soufflé par cette introduction qui n’avait rien de commun. Son interlocutrice continua « C’était pour vous dire que je suis désolée… mais que moi, je suis pas comme lui. » Elle ne semblait pas trop savoir où elle allait dans ses propos « Voilà… » Léandre lui aurait foutu des claques. Il desserra finalement les dents « Je n’ai aucune preuve que vous ne soyez pas comme lui » La magistrat savait que la blonde était la protégée de Lemoine. Il fallait faire attention. « Ha ouais ? Et qu’est-ce que vous voulez que je fasse pour ça change ? » Rien, Léandre n’en avait strictement rien à faire de cette gamine sans cervelle. Mais cela pouvait avoir de l’importance pour Lorca. Il expliqua « Stephan n’a jamais expliqué qui était le commanditaire. » Louisa hocha un sourcil « Je vois… » Elle sembla réfléchir quelques instants, avant de les saluer et de s’éloigner. Elisa avait une nouvelle corde à son arc pour faire pression sur l’assassin.

Pourtant, alors que l’heure continuait de filer, il n’eut aucune nouvelle de Lorca. L’homme n’arrivait tout simplement pas. Cette étrangeté avait fait naitre un brouhaha incessant. Quant à Léandre, il restait silencieux. Il s’efforçait surtout à ne pas trop réfléchir. Si Lorca s’était échappé, c’était la pire nouvelle possible… La cour termina par finalement faire son entré, mais au lieu de son discours habituel, il eut une annonce. Stephan Lorca était mort.

Heureusement, Léandre était assis au moment de cette annonce. Il était abasourdi. Il n’y avait aucun autre élément sur cette information. Une enquête était en cours. Le procès était annulé. Le magistrat était trop choqué pour réagir. Un assassinat avait été une possibilité, mais il n’avait pas imaginé que cela soit fait durant le procès… pas maintenant. Léandre était totalement perdu. Alors que le binôme quittait le tribunal, heureusement qu’Elisa était là, les journalistes se firent plus pressant. Tyler avait-il un commentaire à faire ? Pensait-il quelque chose ? Léandre sentait que la colère prenait toute la place en son être. La juge ne savait pas encore contre qui il jouait, mais il savait que c’était quelqu’un de puissant qui avait eu peur. Léandre s’arrêta et décida de faire volte-face. Devant les journalistes, il s’exprima d’une voix claire « Je n’ai qu’une seule déclaration à faire : La justice finira par triompher. » Qu’importe le temps que cela prendrait. Si Lorca était mort, le commanditaire finirait par être dévoilé lui aussi.
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