John était déçu par le comportement de l'avocate. A vrai dire, l'homme d'affaires avait envie de plusieurs choses... De la posséder de nouveau, mais aussi qu'elle souffre tout comme il avait souffert. Jess avait joué avec lui, désormais, cela serait à lui de le faire.

John s'était changé. Il était élégant. Il le savait. Il tenait entre ses doigts les lunettes du juge, objet qu'il s'amusait à tordre, à abîmer. C'était une marque bas de gamme. Le genre de paire qui correspond à quelqu'un qui n'avait pas d'argent. Le millionnaire trouvait cela minable.

Miller observait l'avocate avec un sourire de prédateur. Ils étaient tout deux de la même trempe. Il le savait. C'était pour cette raison qu'il en était tomber follement amoureux. Il la voulait, cette femme, pour lui et uniquement lui-même. Jessica devait lui appartenir. Elle était belle, séduisante. L'homme laissa son regard couler lourdement sur elle. Il pouvait ce le permettre, il la tenait. « Tes critères d'homme se sont vraiment abaissés ces derniers temps... heureusement, je suis là désormais. ». Tout en disant cela, John posa sa main épaisse sur celle de l'avocate. Cela faisait longtemps... trop longtemps qu'ils n'avaient pas passé du temps juste tous les deux. La robe verte, le feu de ses cheveux, mais aussi la couleur de sa peau, tout l'attiré chez elle. C'était le genre de trophée que l'on avait envie d'exposer.

« J'espère que l'endroit te plais. » C'était le genre de restaurant toujours bondé. Mais Miller était assez puissant pour le faire vider. « … De cette manière, il n'y a absolument personne pour nous déranger. ». Il n'y avait pas de menu sur la table, le repas avait déjà était choisi, mais le vin était déjà présent. C'était une belle bouteille de vin, très haut de gamme. Une référence dont John savait que Jessica appréciée. Il en servi un verre à la belle, puis pris le sien. « A nos retrouvailles. »

Elle était belle, à sourire de cette manière, à avoir ces geste si élégant et raffiné. Elle superbe. Un peu sauvage, mais à lui manger dans la main cette fois. Il n’y avait rien de plus agréable qu’une femme civile après avoir été si rebelle. Ils auraient pu être heureux si Keenan ne s’était pas efforcé à vouloir tout changé de cette manière. C’était de sa faute s’ils en étaient là aujourd’hui. Miller n’était pas un homme violent, c’était elle qui le poussait au vice. Jessica Keenan était aussi belle et tentatrice que le diable.

Pourtant, tout en sachant que tout était artificiel, John se sentit flatter de la demande de l’avocate. Sans s’en rendre compte, il bomba le torse et expliqua fièrement « J’ai publié un nouveau livre de développement personnel… Et c’est un best-seller international. Les gens se l’arrachent. » Miller état un homme d’affaires de talent, ou bien sa fortune l’avait suffisamment aidé pour qu’il brille, mais il fallait reconnaître qu’il était connu dans le monde entier. Des personnes payaient des milliers d’euros pour venir à ses conférences. « Il y a tant de gens qui veulent devenir comme moi. » Il eut un sourire rempli de promesses et de médiocrité. « Si tu les voyais… je les inspire. » Il était beau, riche, puissant et heureux aussi. Enfin, ce dernier point était ce qu’il efforçait de faire croire. Il lui manquait juste une belle femme comme Jessica pour combler ce qui lui manquait. Certain s’acheter une rollex pour leur 30 ans, lui avait un autre objectif de vie.

L’homme se posa « Enfin… » Son regard se tourna vers la rousse. Elle était belle, désirables, une belle poitrine. Jessica avait peut-être une tête bien faîte, mais ses bijoux ne trompaient : ils retournaient à la source. Miller n’aimait pas que Jessica travaille en tant qu’avocate, au vu de sa situation, elle devait forcément profiter de ses charmes. Et John la voulait pour lui seul. Son regard était pesant. Il cherchait à savoir combien de partenaire avait eut Jessica en son absence… et a qui faudrait-il s’y prendre par la suite. Miller avait conscience que la situation ne pourrait pas rester tel quel dans le temps. Ou fallait-il trouver un moyen de conserver de petit juge de pacotille en vie. L’homme d’affaires n’y avait pas réfléchi, l’occasion avait été trop belle.

John reprit les lunettes. Jessica était là pour ça… Et cette idée le rendait fou de rage. Il maugréa « j’aurai voulu que tu reviennes par toi-même… » Il l’interpela « Tu te rends compte par les risques que j’ai dû prendre pour toi ? » Quel amour ! Quelle persévérance ! John était quelqu’un, et surtout, quelqu’un de bien. Il en était intimement persuadé. L’homme tordit de nouveau les lunettes, puis brisa un des branches, il ironisa « oups… » et chercha le regard de la rousse. Est-ce qu’elle réagissait ? Avec une intention particulière, l’homme craqua finalement l’objet en deux. La barre métallique du centre des verres était brisée. Mauvais, cynique, Miller commenta innocemment « Tempi, ce n’était pas quelque chose d’important… » son regard avait coulé sur l’avocate. Il la mettait au défi de réagir. Si c’était le cas, ça ne serait pas un éclat métallique qui raisonnerait, mais un bruit d’os brisé. Son sourire était épineux, cruel. Elle l’avait fait souffrir, maintenant c’était un juste retour des choses.

L’homme se leva. Il prit son temps. Il fit un pas. Il fallait qu’elle l’attende venir. Il fallait qu’elle ait peur, qu’elle le craigne. Il fallait qu’elle comprenne. Elle était à lui. Juste à lui. John se positionna derrière sa chaise. Il posa une de ses mains sur le ventre de la Belle, puis une autre se positionna sur la poitrine de Jessica. Ce n’était pas une caresse, mais une manière de lui attraper le sein. Simultanément, l’homme chercha à l’embrasser… puis renonça pour lui mordre l’épaule.

John était un homme comblé. Heureux plus qu’il ne l’avait été depuis longtemps. Devant la remarque de l’avocate, il répondit « C’est vrai, c’est vrai… ». Il la manipula, lui prit le menton et l’observa. Son regard était aussi affuté qu’un joaillier observant une nouvelle pierre. A la demande de la belle, il décida « Bien, nous allons faire ça dans les règles alors. » John était souriant, il fit signe à un serveur et demanda à ce que des bougies soient ajoutées. Les lumières artificielles furent éteintes et la fenêtre légèrement fermée. Il y avait l’obscurité nécessaire pour créer un repas romantique. John voulait faire plaisir à la rousse. L’attente en valait la peine.

Ayant toute la place d’étaler sa réussite, l’homme d’affaires se mit à parler de tout ce qu’il avait réussi à faire ces derniers temps. Il était génial, que dire ? Extraordinaire ! Déjà riche, il arrivait à devenir plus riche encore. A la fin de l’entrée, John avait déjà réussi à revenir une de ses mains sur la cuisse de l’avocate… et à vouloir doucement remontée plus haut. Son action fut interrompue par l’arrivé du plat. Une personne un peu plus attentive aurait remarqué que le serveur était un peu plus grand que le précédent.

John fut plaqué contre son siège. Surpris et paniqué, il ne comprenait rien. La serviette blanche du serveur était devenue une corde d’étranglement. L’homme d’affaires avait ramené ses mains vers sa gorge, tentant maladroitement de défaire l’étreinte. Le serveur se redressa. Léon jeta un regard franc à Jessica « Hey Babe. » Il l’aimait bien l’appeler de cette manière. La référence était de ce vieux nanar avec une beauté fatale. Ignorant totalement John, Léon demanda « Il ne t’as pas trop emmerdé ce porc ? » Pas de pitié, il allait le tuer de toute manière. Sur de la maitrise de la situation, le tueur à gage tendit une clef de voiture à l’avocate « Il y a ton prisonnier dans le coffre, si tu te sens de conduire tu peux partir directement avec. Autrement, je le ramènerai à l’Hôtel. ». Ne connaissant pas la nature exacte de leur relation, Léon ajouta tout de même « Il est sédaté pour deux heures, mais il va bien. » Au tant que pouvait l’être un civil qui s’était fait enlevé, violenté et ligoté pour être laissé dans une cave.