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Show me what you're worth // Bruce
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MAI 2027

      Mildred se laissa surprendre bien malgré elle par le déluge qui s'abattit soudainement sur la ville, baignant les rues de l'odeur douce de la pluie sur le bitume. Autour d'elle, les âmes commencèrent à s'animer, à courir pour mieux se réfugier dans leur voiture, sous les porches, dans la boutique la plus proche. Il y eut un instant de flottement. La jeune femme profita de la sensation des gouttes sur son visage, des souvenirs qui l'enserrèrent quelques secondes pour la laisser nostalgique d'une époque révolue. Une époque où elle était encore une enfant, une gamine qui défiait les remontrances de sa mère pour aller tremper ses chaussures dans les flaques d'eau. Le début d'un vague sourire se dessina sur ses traits. La brune réajusta sa veste avant de cheminer lentement vers la voiture qui l’attendait.

Voilà quelques semaines qu'elle était remise des événements de l'ambassade. Forte heureusement pour elle, la Serbe s'en était sortie sans aucun mal qu'il soit physique ou mental. Elle ne pouvait en dire autant des convives à cette soirée, du nombre de mort qui tarissait les journaux et des blessées qui avaient vu un bon nombre de leurs amis, collègue et probablement famille y passer. Si elle n'avait rien eu, son mari en revanche devait garder un plâtre à son bras pendant encore six semaines avant de pouvoir ne serait-ce qu'envisager une rééducation. À vouloir jouer les preux chevaliers pour limiter les pertes humaines, il en avait fini blessé. Mildred l'avait déjà incendié pour avoir pris des risques inutiles et ce dernier lui avait simplement souri tendrement en la prenant dans les bras. Jordania savait ce qu'il faisait, tout comme elle quand eut pris la décision de se battre à son tour, mais ce n'était pas parce qu'il connaissait le combat que cela l'empêchait de s'en faire pour lui. Après tout, elle avait appris à l'aimer et à tenir à lui avec le temps. Et puis, elle n'était pas prête à prendre le titre de “veuve” pour avoir voulu faire une bonne action.

La voiture se mit rapidement à quitter la ville pluvieuse pour s'enfoncer dans les terres extérieures. Les gros nuages noirs suivaient le mouvement, mais l'eau quant à elle se fit moindre à mesure que les kilomètres s'agrandissaient, que la route s'étirait à l'infini. Elle avait dans l'idée de faire son “entretient” différemment, loin des regards indiscrets, des murmures et autres jacasseries malvenu. Elle voulait prendre le temps de faire le bon choix et ne pas simplement suivre une recommandation à l'aveugle. Probablement poussé à prendre davantage de prudence avec tout ce qu'il se traînait en ville dernièrement. Et cela donnait à réfléchir, sur bien des points.
Le nom de Bruce Khan ne lui était pas inconnue et elle voulait voir de ses propres yeux de quoi il était réellement capable. Il lui avait suffi de prendre contact, de convenir d'une heure et d'indiquer un lieu de rendez-vous. L'extérieur de Londres lui offrait des avantages non négligeables et des possibilités d'actions intéressantes.

Une demi-heure plus tard, la voiture s'engouffra sur un chantier boueux. Quelques petits kilomètres parcourus et un petit cabanon se dessina entre les épines des sapins. Ce petit lieu convenait parfaitement. Elle y avait déjà fait un tour la veille pour y installer quelques bricoles des plus utiles. Personne pour venir les embêter, pas un seul voisin un peu trop curieux.
Mildred descendit de la voiture, ses baskets s'enfonçant dans la terre humide, elle se dirigea vers la modeste demeure pour y attendre son invité, tandis que Drag s'occupa des sacs à décharger. Elle avait de l'avance sûr l'heure ce qui lui permettait de prendre le temps de vérifier une dernière fois que tout soit bien en ordre.


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04.05.22 22:03
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Brukane appréciait beaucoup les lieux. Des sapins et quelques arbres inconnus à perte de vue. En rien randonneur, encore moins écologiste, Brukane appréciait surtout le lieu pour la discrétion et la couverture qu’il offrait. Aucun risque qu’un sniper ne vienne les dégommer depuis un immeuble voisin ! Pas plus de risques qu’un voisin ne les espionne ou ne découvre la rencontre.

Contrairement au “Réseau”, ce potentiel nouvel employeur se montrait beaucoup plus prudent en ne l’invitant pas dans son pied à terre. Il remonta sa veste et continua à faire le tour de la cabane, à une distance d’environ trois cents mètres. Sa méthode n’empêchait pas quelqu’un de venir s’installer après son passage, mais les alentours ne présentaient pas de traces de chaussure dans la boue. Pas de traces autres que les siennes. Son repérage du terrain effectué, il rebroussa chemin pour récupérer la vieille moto cross empruntée ce matin. Une longue berline passa sur le sentier. Son rendez-vous sans doute. En avance. Bien en avance.

Après avoir récupéré son cheval de trait mécanique, il prit le sentier en direction du cabanon. La motocross pétaradait bruyamment. Elle était plutôt crottée. Une berline stationnée n’avait rien à lui envier, les pare-chocs et les ailes pleines de boue n’avaient pas aimé les derniers kilomètres. Brukane arrêta la moto dès qu’un homme de main leva la main à son intention. Le garde du corps s’avança vers Brukane, reconnaissable par l’absence de casque, mais aussi de par sa stature. La moto paraissait d’ailleurs bien ridicule entre ses jambes. Evidemment, le garde fouilla Brukane et saisit l’arme à feu qu’il portait sous sa longue veste

— Le patron vous attend à l’intérieur.

Brukane continuait de mâcher son chewing gum bouche ouverte, comme pour le provoquer. Il s’approcha de la porte, tourna la poignée et baissa la tête pour passer sous la porte.

Il releva la tête pour découvrir le fameux patron.

La patronne ! Une femme grande, élancée malgré des baskets. Super belle en fait ! Surpris, Brukane se redressa, manquant de se cogner dans le chambranle de porte. Il avala son chewing gum. Discrètement. Pas trop. Sa surprise restait perceptible.

Il la connaissait. Pas de nom, c’était “la patronne”. Pas pour lui avoir parlé. Elle était plutôt dans les hautes sphères. Non, il avait protégé une sœur, une amie… Tout du moins quelqu’un que la patronne voulait protéger. C’était une sortie nocturne et Brukane avait plutôt eu le sentiment de jouer le garde chiourme qu’autre chose. Qui aurait embêté cette fêtarde si “encadrée” ? Aucun homme n’avait osé l’approché, ne serait-ce que pour l’inviter à danser. Elle avait marqué Brukane, car elle s’en était plainte en serbe. Brukane n’avait jamais fait état de quoi que ce soit. Il gardait pour lui que le serbe était sa langue maternelle. Il le cachait. Plus pour garder ses atouts pour lui que par modestie.

Le garde du corps referma avec grand bruit la porte du cabanon et arracha Brukane à ce souvenir.

— Madame…

A la fois un bonjour et une question pour la suite… Brukane n’avait aucune idée de la mission, il savait simplement qu’on avait qualifié le sujet de sensible et que maintes précautions avaient été prises. En découvrant la “patronne”, il comprenait désormais pourquoi tant de précautions avaient été prises.

Il détailla le visage de l’inconnue. S'interdisant de laisser son regard se balader sur ses courbes, il fixait son regard. Il ignorait tout d’elle. Il savait simplement qu’elle vivait dans un lieu bien protégé, qu’il l’avait déjà vu quelque part, sans se souvenir où. Son cerveau avait oublié que ce visage était associé à un article sur Herbalife dans la presse. Son cerveau avait aussi oublié qu’elle avait été victime de l’attentat à l’ambassade serbe.

Il se demandait ce qu’elle allait lui demander de faire. Si elle s'était déplacée en personne, ce n'était sûrement plus pour du babysitting. De ce regard qu'il fixait toujours se dégageait quelque chose de particulier. Ou plutôt ne se dégageait pas : la peur. Brukane n'était pas terrifiant, mais imposant. Souvent les personnes qui le croisaient le regardait à deux fois et la nuit, plus d'une femme avait changé de trottoir. Il n'y avait rien de tel dans le regard de Mildred.
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23.05.22 11:05
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MAI 2027

      L'avantage des bois c'est qu'il n'y avait personne. Pas un chat, pas le moindre bruit d'une voiture et elle aimait ça. C'était reposant d'être loin du brouha habituel, loin des employés traversant sans cesse son champs de visions, ou poussant la porte de son bureau pour des broutilles infernaux. Loin de la paperasse qu'il fallait gérer. Ou tout simplement d'un attentat inattendu. L'air frais lui permettait de souffler un grand coup et de prendre le temps de remettre certaines idées en ordre.

Mildred déposa sur la table, au centre, deux verres et une carafe d'eau. Elle avait besoin que don invité soit en forme et bien hydraté pour ce qu'elle lui réservait. Elle n'allait pas le tuer, mais tout de même, peut-être un peu.

La brune vérifia ses messages sur son mobile quand le bruit charismatique d'un moteur résonna parmi le silence des bois. Voilà qu'il arrivait à l'heure, un bon point pour lui. Elle imagina facilement la tête de Drag en train de l'étudier de bas en haut, probablement de fouiller prudemment ses effets personnels, ses habits, peut-être le remettre à sa place si sa tête ne lui revenait pas. Néanmoins, puisque ses pas résonnèrent dans son dos, c'est qu'il devait lui paraitre suffisamment en ordre pour franchir le seuil de la porte.

Mildred lui fit face, un petit sourire en coin. Il était bien plus grand qu'il n'y paraissait. Plus imposant aussi, mais il ne l'effrayait pas pour autant. Au contraire, elle trouvait plutôt sa prestance fascinante.

« Monsieur Khan, un plaisir de vous rencontrer enfin. Je vous en prie, prenait place. »

Elle désigna la chaise livre et pris place en face. Voilà un rendez-vous particulier, mais elle aimait les choses qui sortaient de l'ordinaire.

« J'espère que vous n'avez pas eu trop de mal à trouver les lieux ? Ceci doit être loin de ce que vous imaginiez. »

De ses doigts parfaitement manucurés, elle attrapa le broc d'eau et remplis les deux verres. L'ambiance, la lueur extérieure de la forêt traversant la fenêtre donnée une image presque sombre à la scène, alors qu'il n'y avait rien de tel. Du moins pour l'instant. Mildred avait vu la surprise passant dans les yeux de Khan, probablement s'attendait-il à faire face à un vieil homme d'une soixantaine d'année. Rabougris et accompagné d'une paire de cheveux blancs. Personne ne s'attendait vraiment à tomber sur une femme et pourtant, il y avait fort à parier qu'elle portait certainement une paire génitale plus importante qu'une partie de ses comparses.

« Avez-vous une idée de qui je suis et de ce qui vous amène ici ? »

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12.06.22 11:28
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Brukane haussa un sourcil à l’évocation de ce nom : Monsieur Khan… Les Anglais déteignaient-ils sur les Serbes ? Noble politesse surfaite pour un nom qui n’avait jamais été le sien, si ce n’est sur ce fichu passeport fourni par la Légion en guise de solde de tout compte…

— Brukane… Ce Monsieur Khan n’a jamais existé.

Brukane était un surnom simple, mais aussi ce qui se rapprochait le plus de son identité. Son nom de code dans la Légion, mais aussi son prénom quand il était ado. Il tira la chaisse lui et la retourna pour s’asseoir à califourchon. Même ainsi elle était trop petite pour lui. La patronne évoqua les lieux, pittoresques, inhabituels.

— Ici ou ailleurs…

Brukane regrettait déjà ces trois mots. En réalité, il préférait ce lieu à la ville surpeuplée.

— Au moins, ça n'empeste pas et les voisins sont suffisamment loin pour ne pas déranger.

La question eut le mérite de faire cogiter Brukane. Il observa le garde du corps derrière lui, avant de reporter son attention au regard intangible de la patronne.

— Non, je ne sais pas, mais visiblement, c’est confidentiel. Quant à vous, j’imagine que vous êtes un peu plus que “la femme de”...

Les muscles de Brukane se tendirent un peu près à encaisser un coup du garde du corps. Un coup de poing dans les côtes, un coup à la base du crâne ou une simple réprimande ? Brukane s’attendait à la troisième réponse. Il cherchait avant tout à savoir à quel point les gardes du corps avaient été dressés. Un pro qui estimait sa patronne ne réagirait pas. Un imbécile qui pensait plus avec son entrejambe que son cerveau réagirait. Du moins, c’est ce que ce disait Brukane.

— Alors, comment dois-je vous appeler Madame... et qu’attendez-vous de moi ?

Brukane ne s’attendait pas vraiment à une réponse franche et directe, mais elle allait sans doute l’éclairer. Du moins, jusqu’aux limites qu’elle fixerait. Allait-elle lui demander de faire ses preuves ? Ce serait étonnant, car cela voudrait dire qu'elle n'a pas trouvé dans son entourage une de ses compétences. La question en suspens dans l'esprit de Brukane était simple : Se serait-elle déplacée pour un pion qu'elle comptait sacrifier ?
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06.08.22 16:30
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MAI 2027

      Mildred observa l'homme avec soin. Elle prenait plaisir à voir s'afficher les expressions de son visage, du moins celle qu'il laissait passer. Elle posa cette question simplement, comme si elle parlait de la pluie et du beau temps à vieil ami, à deux doigts d'une voix innocente alors qu'elle en était à mille lieues. Elle aimait jouer sur les petits détails, mais surtout s'assurer qu'on ne la voyait pas autrement qu'une simple dirigeante d'une entreprise pharmaceutique. Qui pouvait réellement se doutait de ce qu'il y avait derrière le grand nom inscrit en gros et gras dans les journaux ? Ou simplement en l'observant, était-il possible de l'imaginer à la tête d'un réseau criminel ? L'impossibilité de son voisin à donner une réponse confirmait tout ça.

La quadragénaire laissa passer son regard entre Drag et lui, alors qu'il évitait de la qualifier de “femme de”. Drag posté dans l'entrebâillements de la porte, leva les yeux vers le ciel. Et Mildred esquissa un vague sourire sur ses lèvres. Il savait se tenir suffisamment pour ne pas jouer les offusqués, ou frapper inconsciemment tel un débutant pour défendre un honneur quelconque, bien que quelques fois cela aurait dû être mérité. Probablement pour les affaires de son mari et les hommes qui l'entouraient elle était vue comme la “femme de”, pourtant c'était bien elle qui tirait les ficelles et parfois même celle de son époux sans vraiment qu'il ne s'en rende compte. Ce qui était presque un jeu d'enfant, néanmoins barbant qu'on la relaye toujours au second plan.

« J'ai besoin de quelqu'un pour un travail et qui sera évidemment rémunéré comme il se doit. »

La brune ne prit pas la peine de répondre à l'entièreté de sa question. Il y avait des choses qu'il allait apprendre bien assez tôt, enfin si elle finassait par le prendre à ses côtés. Mais tout dépendait de comment il s'en sortait.

« Je n'ai pas pensé à vous par pur hasard. Ceci a été méticuleusement réfléchit, plus encore avec ce que je sais sur vous. »

Mildred avait fait ses devoirs, bien que ce ne fut en aucun cas facile de trouver toutes les informations dont elle avait besoin. D'où il venait réellement, qui il était, ce qu'il faisait ou du moins ce qu'il avait fait jusqu'à présent. Un parcours intéressant et semé d'embuche. La vie ne lui avait pas fait de cadeau, mais cette dernière n'en faisait réellement à personne.

« Vous êtes doué dans votre domaine, vous l'avez toujours été . Elle attrapa son verre d'eau, pris une gorgée avant de reprendre, c'est pour ça que j'aimerais m'en servir. »

Elle posait le ton. L'ambiance s'y prêtait. Après tout, il n'était pas convié pour apprendre à faire du camping en forêt. Ou dieu sait quelle bêtise encore. Il avait des compétences fortement intéressantes et il était bon de les exploiter à bon escient. Bien avant que quelqu'un d'autre souhaite s'en servir.

« Il me faut quelqu'un qui puisse autant assurer une protection, qu'être aussi mes yeux et mes oreilles dans le Réseau , lança-t-elle en toute franchise. Ce n'est pas la peine de tourner autour du pot, nous ne sommes pas là pour jouer à la dinette et je pense que vous êtes suffisamment intelligent pour comprendre que mes activités ne sont pas toutes encadrées par la loi. Le Réseau est fort pratique, je ne soupçonne pas tout le monde d'être un traitre, mais mieux vaut prévenir que guérir. Plus encore avec les événements de l'ambassade . »

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20.11.22 17:35
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