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[CLOS] Do you need a lawyer ? (Howard)
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Jessica Keenan
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Do you need a lawyer ? . Feat Zenon DE LASCELLE —


Le jet-lag passe au bout d’une journée. Juste le temps de prendre le pouls de la big city. Keenan n’est pas revenue sur New-York depuis environ trois ans. Mais, cela ne l’empêche pas de retrouver ses marques rapidement. De retrouver la frénésie et de s’y incorporer, comme une sirène dans un lagon. Dans cette ville sans prohibition, ville sans règle, ville sans trêve… Ou tout est permis. C’est le Paradis pour les créatures d’envies comme la belle ambitieuse.

Une ambition qui l’a amenée à faire le voyage. Car afin d’être totalement autonome dans son entreprise professionnelle, il lui faut encore quelques alliés. Des personnes qui ne sont connectées ni à son père, ni au Réseau. Dans un cas, comme dans l’autre ne s’est pas avéré aussi aisé qu’elle ne l’avait prévu. La prospection qu’elle a faite avant de débarquer lui permet de savoir où aller pécher ses futures… vic… collaborateurs.

La Tigresse se fond donc dans la vie mondaine de NYC et pioche. Une prédatrice qui prend plaisir à retrouver ses instincts du début. Les tentations, sont aussi nombreuses, que dans ses années de débutantes. Mais, maintenant, l’avocate a l’expérience des choses, elle sait mieux éviter les pièges et les coups fourrés. Elle se fait inviter aux endroits clefs, aux soirées qui vaillent la peine. Comme ce soir-là à l’ouverture des représentations du conservatoire de Musique. L’orchestre de NYC entame la belle saison devant un parterre d’invités prestigieux.

C’est pendant qu’elle se prépare pour l’événement que Keenan reçoit un ordre du Réseau. Torres a probablement parlé de son déplacement à l’équipe new-yorkaise. C’est l’hypothèse la plus rationnelle. Objectivement, imaginer que quelqu’un tout là haut surveille ses déplacements sur le globe, est flippant. Pendant qu’elle fait sa manucure, elle prend connaissance du dossier. Une

trafiquante de Vientiane qui s’est retrouvée en difficulté, pour avoir eu les yeux plus gros que le ventre. La lady Xiong tient d’une main de fer le trafic humain dans la région. La petite Chanday n’a pas perdu son temps. Ayant eu vent de la mort de son rival Birman elle a tenté sa chance pour prendre le monopole sur Mandalay.

Et voilà, une fois encore, les tensions sont réparties dans le Sud-Est de l’Asie. La mort de plusieurs leaders mafieux dans la région a mis le feu aux poudres. Ils sont de plus en plus nombreux à venir chercher l’aide du réseau pour sauver leur peau. Dont cette femme aux dents longues qui a visiblement sous-estimer la résistance locale. Ils sont tous les mêmes. L’appât du gain les rend imprudents.

Bien sûr, la dame sera présente à la soirée. Ce sera là-bas que pourra se faire le premier contact. Keenan ne pensait pas avoir à bosser pour Eirik pendant le séjour. Les options sont limitées. Étant donné la cliente, Jessica se doit d’être prudente. Une bombe au poivre, un canif dans la sacoche. Une notification à son assistante pour dire où elle se rend. Elle embarque dans le taxi beaucoup moins joyeuse que prévu.

Les effets de sons et lumières sur le bâtiment ne sont pas aussi impressionnant qu’aux débuts de la mode. La rousse sonde le parvis, espérant localiser sa cible. Mais la laotienne n’est pas en vue. Il y a du monde, mais pas la personne qu’elle recherche. Elle montre son carton d’invitation au service d’ordre et entre. Pour ce soir, sa tenue est un peu plus classique, un haut asymétrique, la jupe longue fendue jusqu’à la cuisse, un peu de parfum.

Jessica étudie la salle de réception, observe le dispositif de sécurité, le nombre de serveurs. Elle pique une coupe au passage et entame une déambulation lascive. Pas encore de signe de lady Xiong. Dans ce cas, autant poursuivre ses desseins personnels. Elle attire son attention sur les hommes mûrs, ceux qui portent une montre en or et qui ont l’air en bonne santé. Tranquillement, elle se rapproche de l’un d’eux. Elle se poste près de lui et regarde droit devant elle.

Le temps de prendre l’atmosphère, de saisir quelques scènes. Toutes ces personnes viennent de son milieu. Celui des privilégiés. Mais, quelque part, ils ont tous fini par l’oublier. _ « Pensez-vous qu’on peut espérer autre chose que du Mozart ce soir ? » Sonde-t-elle son voisin. Jess oblique dans la direction de cet inconnu. Elle écarte sa coupe pour lui sourire. « A force il devient ennuyeux, je trouve. » Une petite confidence qui devrait ouvrir la conversation. Histoire de voir si son flair a été bon.







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Jessica Keenan
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Zenon de Lascelle


Zenon s'était promis de s'arrêter, de poser les armes, de poser le badge. De laisser le travail aux plus jeunes, à ceux qui avaient encore l'énergie et la condition pour faire ce travail. Pourtant... le boulot était revenu à lui, avec violence, dans sa propre maison, menaçant femme et enfants. L'espion n'avait pu laisser cette affaire aux autres. Bien sûr, la patronne n'avait pas apprécié de le voir être prêt à reprendre du service, mais c'était ainsi. Il ne pouvait rester les bras croisés, à attendre que les choses se passent. Alors il avait mené son enquête de son côté, avec H, bien sûr. Pas seul. Les deux hommes savaient bosser ensemble. Une piste les menait aux Etats-Unis, alors le comte avait sauté dans un avion. Son épouse comprenait, elle ne pouvait qu'être d'accord de le voir courir après une taupe, qui avait manqué de faire vivre un drame à leur famille.

Il s'était donc retrouvé sur la terre natale de sa compagne. Il n'en avait pas que de bons souvenirs. Car si Amélia n'avait pas été très bien accueillie chez lui, il n'avait pas été mieux accueilli chez elle. Depuis, sa belle américaine, fâchée, n'avait pas voulu réellement revenir sur ces terres. Cela lui faisait donc souvent étrange d'être là. Au moins, la langue était-elle la même et New-York avait son charme.

Il avait entendu parler d'une soirée qui pourrait le mettre en lien avec des gens intéressants, pour ce qu'il cherchait. Il repassait donc son costume d'entrepreneur, pour se fondre dans la foule. Les invitations étaient tombées, les espions allaient s'y rendre en binôme, mais sans se connaître, bien sûr.

Installer dans un hôtel moderne, l'anglais s'observait dans la glace, alors qu'il finissait de passer le veston de son costume de soirée noir. Une main dans les cheveux pour dompter les derniers épis qui ne voulaient pas suivre le mouvement, il s'estimait prêt à se lancer dans la danse. La marque à sa tempe était encore bien marquée, mais elle n'était plus douloureuse. L'excuse était de s'être cogné bien trop fort dans le coin d'une étagère.

Prêt, notre homme se rendait donc à la soirée, carton d'invitation dans la poche interne, il se présentait à la sécurité et montrait carte blanche. C'était une habitude. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait une telle chose. Souvent il s'était retrouvé dans des soirées, sans être accompagné, pour le travail. Le bar repéré, il allait tranquillement demander un verre, puis observait les invités. Il cherchait du regard la personne qui l'intéressait. Il n'en avait eu qu'une vague description. Un parfum attirait son attention, une belle rousse se retrouvait près de lui. Qui lui adressait alors la parole.

- Mmm... qui sait. Est-ce que les Américains sont aventureux? Avec un sourire amusé, taquin. Après tout... elle cherchait bien quelque chose à commencer comme ça, non? Tout dépend, on peut le redécouvrir sous des formes inédites. Prenant une gorgée, assez tranquille. Je vous commande un verre, miss .... ?


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Zenon de Lascelle
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03.07.22 21:19
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Jessica Keenan
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Une première réaction se fait. _ « Il paraît oui. » Le peuple américain vit pour l’aventure. La conquête du grand-ouest l’a bien montré. Ils se sont faits dans la conquête, la violence, le sang. Qui de la terre ou des colons était le plus sauvage à l’origine ? L’aventure, ils ont ça dans le sang. « Vous êtes positif. » Remarque Keenan dans un sourire moqueur. Elle n’est pas aussi aimable avec les musiciens classiques. Les contemporains, surtout, ont des égos démesurés et pas de sens du partage.

_ « Un tequila sunrise. Merci. » Le champagne lui évoque trop de soirées à Los Angeles. Elle ne l’aime plus. Un cocktail léger, avec une touche de soleil, ce sera parfait pour poursuivre. « Keenan. » Bon à Washington, une chance sur trois que ce nom est un écho. Jess espère seulement que son père n’apprendra pas qu’elle a mis un pied sur le continent sans aller le voir. « Jessica.» Oui, le prénom va avec le style. Là encore, lequel à façonné l’autre ? « Appelez-moi Jessica. » Invite-t-elle le galant. Que tout le monde se sente à son aise. Elle lui propose une poignée de main, faisant rutilser son bracelet en or, par la même occasion.

Maintenant, il s’agit d’attirer le poisson. _ « Et vous êtes ? » Plutôt pas mal, un vieux beau, certainement quelqu’un qui a eu le temps d’entretenir sa personne. Pas un visage qui passe sur la couverture de Forbes. Il n’est pas non plus dans la famille de la juridiction. Le costume, le style fait pencher pour un PDG … de l’industrie automobile ? Du coin de l'œil, elle lorgne la main gauche. La trace de bronzage au niveau de l’annuaire indique qu’il a été/est marié. Pour autant, il a l’air d’être venu seul. Un mari qui s'ennuie ? Un jeune divorcé qui a envie de faire des rencontres ? De l’une ou de l’autre de ces catégories cela lui va. Un homme qui est perdu dans sa vie privée est bien plus facile à manipuler.

Une question neutre pour installer un climat tranquille. Avec tout de même un sourire charmeur pour que la température soit bonne. _ « Vous venez voir… où montrer ? » Qui de ce parterre d’invités est réellement là pour la musique ? Probablement moins de dix pour cent. Le reste, eux, sont ici pour paraître. C’est la loi de NYC. Lui, il a plus l’air d’observer que de chercher la lumière. Il attendait quelqu’un ? Se faisant la réflexion, Jess fait mine de regarder l’écran géant sur leur droite pour pouvoir ensuite revenir vers l’entrée. Toujours pas de proie en vue. Enfin, il est encore tôt. Il faut être patiente…

Le regard de la tigresse revient donc sur son voisin. Elle s’amuse à faire ses petites hypothèses. Pour le moment, elle lui mettrait un 7. ou un 7.5. Si elle arrive à avoir une photo elle posera la question à Damia. Cela pourra relancer leur petit jeu. _ « Je pari que vous venez regarder... » Le taquine-t-elle l'air de rien, enfin presque.







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11.07.22 19:17
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Zenon de Lascelle


- Alors si il l'est, peut-être que nous aurons droit à autre chose. D'un ton tranquille et taquin. Tout en observant son interlocutrice, qui dégageait, quelque chose d'assez.... animal, dirait-il. Elle avait cette assurance des femmes qui savent parfaitement ce qu'elles valent et veulent. J'ai appris que la vie était beaucoup plus agréable, quand on essayait d'être positif. Je mets donc ces sages conseils en action.

Il ne risquait pas grand-chose à dire des banalités. C'était un moyen de garder la conversation engagée, tout en découvrant l'interlocuteur ou interlocutrice qui se trouvait en face. Il levait tranquillement la main, pour faire signe à un des barmans, pour qu'il s'approche et commandait donc la boisson de la jeune femme, ainsi qu’une autre pour lui. Son fameux Martini. Juste un. Pour le goût. Après, notre homme resterait sans doute, le plus possible, à l'eau. Pour garder son esprit aux aguets et ne pas se perdre dans les méandres de l'alcool.

L'espion prenait la main de l'avocate, pour la serrer, sans en faire trop. Il se forçait souvent, dans ces moments, à éviter de se montrer trop galant, trop noble. Ses mauvaises habitudes de son éducation, pouvaient, elles, le mettre dans une situation compliquée, s'il n'y prêtait pas attention.

- Enchanté, Jessica. Il notait le nom dans un coin de sa tête. Howard Milton. Lâchant sa main. Howard sera suffisant. Pas homme à faire des chichis.

Les verres étaient posés sur le bar, il prenait celui de Jessica, pour le lui tendre, prenant ensuite le sien, glissant une main dans une de ses poches, s'accoudant au bar, pour observer les gens, avec un air mutin à la question de la dame.

- Oh, on peut être là pour faire les deux. Et vous? Que vendez-vous? Prenant une petite gorgée, après avoir levé son verre pour trinquer avec elle. Qu'est-ce qui vous fait dire que je suis là pour regarder? L'observant pourtant. J'espère ne pas avoir été impoli dans ma façon de faire. Tranquille pourtant, mais elle le rendait curieux.

Pas intéressé, pas de la façon dont elle pouvait le croire en tous les cas. Zenon n'était attiré par aucune autre flamme, que celle d'Amélia.


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15.07.22 23:55
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Jessica Keenan
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_ « Et ça fonctionne ? Votre vie est agréable ?» Se demande Keenan. Elle qui n’est pas dans le besoin. Elle qui a un métier stimulant. Des amant.es qui lui font se dont elle a envie. La vie n’est pas tout le temps agréable. Non. Certaines journées sont un résumé de l’Enfer de Dante. Est-ce parce qu’elle n’est pas aussi philosophe que son interlocuteur ? Ou bien y at-il autre chose ? Un secret que personne n’a dénié partager avec elle ?

Jessica a comme une intuition en sentant leur poignée de main. Mais, elle n’arrive pas à mettre des mots sur l’impression. Ils ne sont pas encore formulés. Ils viendront peut-être plus tard. _ « Howard. Milton. D’accord Howard, enchantée aussi. C’est amusant. Vous n’avez pas une tête à vous appeler Howard. » Souligne-t-elle dans un sourire. Il y a une association qui ne marche pas entre le nom et le visage.

Agissant en miroir de l’inconnu, elle s’accoude et regarde. Si la cible n’arrive pas dans les prochaines minutes c’est qu’elle a l’intention d’arriver tard. Autant dire que Keenan est bien partie pour se taper du Mozart quand même. A moins qu’elle arrive à convaincre Milton de faire l’école buissonnière avec elle.

Bonne remarque de la part du beau vieux. S’il bougeait aussi bien qu’il parlait les choses peuvent devenir intéressantes. _ « Mh. Oui. Mais ceux qui font les deux sont statistiquement plus rares. » Leurs verres se frappent se claquent l’un à l’autre. Ils auraient pu s’empoisonner mutuellement sans sourciller. Naturellement elle va tremper ses lèvres dans ce breuvage sucré. Son cerveau reconnaît tout de suite les substances. Il cherche l’alcool parmi les fruits.

_ « De l’aide juridique. Je suis avocate. Droit des affaires surtout. » A force de s’occuper de dossier dans le Réseau l’avocate a obtenu d’autres compétences juridiques. Un peu plus de corde pour son joli arc. Jess déposa une carte de visite sur le bar. La poussant du doigt en direction de son interlocuteur. Tout le monde a besoin d’une avocate un jour ou l’autre. « Je ne perds jamais. » Saut peut-être contre Peter. Mais Peter Adeane est un cas à part.

Puis, elle but encore un peu. _ « C’est l’intensité de votre regard. Vous avez les yeux de quelqu’un qui veille. Un … loup qui attend. » L’analogie est assez bonne. Cet homme dégage une aura de paix que seul peut avoir celui qui n’est jamais chassé. Tant mieux, les hommes qui dominent le monde ont toujours plus à perdre. Ils sont souvent dans l’attente d’une belle sirène pour les bercer. Ce qui est pile dans les cordes de l’Américaine. _ « Comment ? Mais non, pas du tout. Au contraire. Un vrai gentleman. » Elle alla enlever une peluche imaginaire sur la veste de l’homme. Que le contact se fasse tout en douceur.

Maintenant un petit sourire, un regard charmeur pour ajouter un peu à l’alchimie du moment: _ « Que faites vous dans la vie Howard ? » Voyons si les déductions sont bonnes.






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16.07.22 21:52
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Zenon de Lascelle


Sa vie était extrêmement agréable, aurait-il pu répondre. Après tout, il n'était pas malheureux, loin de là. Le simple fait d'être proche d'Amélia lui permettait d'être bien. Même si l'ombre qui avait assombri leur retraite, ne lui plaisait clairement pas et le faisait sortir de ce retrait qu'il avait pris sur sa vie d'action. Rien que cette femme, inconnue, ne saurait, bien entendu. Il gardait son petit sourire, en se frottant légèrement la joue barbue.

- Je ne sais pas si la pensée positive a quoi que ce soit à voir avec cela, mais oui, ma vie est agréable, je ne vais pas me plaindre. Après tout, regardez où nous sommes. Toujours avec cet air presque mutin.

Ils étaient dans un décor de rêve, tous mieux habillés les uns que les autres, qui démontraient que l'argent n'était pas un problème pour eux. Le champagne coulait à flot, ils auraient droit à un concert privé. Ils trouvaient des partenaires, de travail ou de plaisir. Bref, personne n'était à plaindre, autour d'eux.

- Vous trouvez? Et à quel nom ma tête vous fait penser? Mmm? Richard, Henry, Edward? Il s'en amusait bien sûr.

Si Jessica estimait qu'il avait l'air d'être celui qui observait et attendait, il n'était pas le seul dans cette situation. Il voyait bien que la dame était dans le même cas que lui. Un rendez-vous galant? Un pigeon à pigeonner? Il se demandait ce qu'elle pouvait être dans la vie. S'il avait été un sexiste de base, il aurait pu se dire que cette femme était une escorte. Elle avait tous les atouts pour. Mais l'espion voyait au-delà. Il se dégageait quelque chose de cette femme, qui démontrait qu'elle avait de la détermination et une ambition qui pouvait rayer le parquet.

Elle le lui confirmait rapidement, puisqu'il apprenait son métier. Avocate. Comme il l'avait estimé, il en fallait de l'ambition, pour s'imposer dans ce monde. Peut-être que Caleb la connaissait, il verrait à lui poser la question, même si une américaine, n'avait guère de raison de se retrouver à Londres. Mais le monde juridique était petit. Ils avaient tous des réputations.

- Oh, je vois. Posant deux doigts sur la carte, pour l'attirer vers lui, puis la prendre, pour la lire. Du bel ouvrage. La remarque de la rousse ne manqua pas de l'amusé, il glissa la carte dans la poche interne de son veston. Jamais? Vraiment? C'est votre marque de fabrique?

En tous les cas, si c'était vrai, il avait affaire à une ténor du barreau. Intriguant. Comment pouvait-elle toujours gagner? La chute serait bien difficile, mais il n'était pas là pour lui apprendre la vie. Elle n'était pas la première à parler de son regard ainsi. Amélia lui en avait fait la remarque, quelque fois. Il ne le faisait pas exprès, mais vrai qu'il pouvait être très concentré, quand il se mettait en mode observation.

- Un loup. Amusé. Certains aiment dire que c'est un bon représentant de mon tempérament. Marquant un temps, voyant que miss Keenan ne semblait comprendre pourquoi il s'inquiétait d'avoir dérangé. Disons qu'un homme comme moi, qui observerait une femme comme vous, les choses pourraient être mal interprétées, ce qui n'est pas mon but. Il n'aurait pas eu besoin de s'expliquer, elle lui faisait comprendre qu'il n'y avait pas de problème. Oh, tant mieux, tant mieux. Buvant une bonne gorgée, la laissant s'approcher encore. Elle voulait faire le contact, il sentait mieux son parfum, un peu capiteux, elle savait utiliser tous les atouts à sa portée, pour se rendre désirable. Une chose que l'espion ne pouvait nier, mais de là à succomber... il y avait un gouffre infranchissable et que lui ne voyait même pas le besoin de penser à le franchir. Je travaille dans l'industrie aéronautique. Malheureusement rien qui ne fasse rêver. Avec un air tranquille.


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18.07.22 21:22
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A l’invitation de l'inconnu, Jessica se tourne vers la salle. Elle observe cet espace. Une salle de réception avec les lustres, les rideaux chamarrés, et la porcelaine sur les meubles. Tout est là pour signifier la richesse et la classe. Il y a tous les symboles du pouvoir. Oui, tout est là mais toute cette brillance n’a aucun effet sur l’avocate. Elle se retrouve comme la petite fille à qui on présente un joli gâteau après un repas gargantuesque. Le luxe est sa norme.

_ « C’est joli. » Réplique-t-elle par convention mais avec une absence de considération pour ce lieu. C’est la conséquence quand on grandit avec tout à portée de main. A vingt ans on est gâté et à trente on n’est plus surpris par grand-chose. Keenan trouve son plaisir dans d’autres choses.

Elle recule d’un pas pour ausculter Howard de pieds en cap encore une fois. _ « James… » Amusée de l’entendre citer des prénoms de monarques à la chaîne. Les Européens et leurs couronnes ne se lassent pas de rêver du domaine des dieux. L’homme a un petit accent du commonwealth. Pour le moment, la localisation exacte est difficile à trouver. Patience.

Un petit air carnassier anime alors le visage de Jessica. Il y a plusieurs marques sur elle. Toutes ne plaisent pas. Ceci dit, toutes lui ont permis de s’en sortir à un moment donné dans sa carrière. _ « Ma marque de fabrique… Je dirai que c’est que je sais trouver ce qui fait lâcher l’adversaire.» Les connexions qu’elle s’est faite lui donnent des accès à des informations qu’elle peut retourner contre le camp adverse. Parce que les règles du jeu sont faites par celles et ceux qui jouent. Jusqu’à maintenant les brûlures sont bénignes. De toute façon, si elle n’avait pas envie de ça Jess pouvait tout aussi bien rentrer à LA et jouer avec l’argent de son père. Non, c’est son choix de jouer avec les lois.

La façon de répondre de l’entrepreneur aiguille les questions de l’avocate. “Certains” c’est une façon de dire sans citer. Autant dire une personne que l’on doit cacher. Une amante. Mmm bien, qui triche une fois, recommencera. Le goût de la transgression rend gourmand. _ « Tout va bien. Je sais communiquer ce que je veux. » Ca en est un rien charmant, un vieux puissant qui se soucie de son image. Que celui qui n’a pas tringlé sa secrétaire ici jette la première pierre. _ « Où êtes-vous placé pour le concert ?» Lui demande-t-elle pour organiser la suite.

Un rien de modestie ne fait pas de mal à la gente masculine. Mais, dans ce contexte, la rousse va plutôt dans le sens de la flatterie. _ « Ne pas sous-estimer le plaisir d’être dans les airs. … J’adore prendre de l'altitude. » L’avion, les hélicoptères, tout ça les amènent dans un endroit où elle se sent en sécurité. Un ciel dégagé, un beau couché de soleil et les soucis prennent de la distance. _ « Où est basée votre compagnie ? » Il n’y en a pas non plus des centaines dans ce domaine. Keenan n’aura qu’à passer des coups de fils pour voir si Milton est une bonne vache à lait.






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Zenon de Lascelle


Zenon reconnaissait en cette jeune femme, toute la jeunesse dorée, déjà blasée de tout ce qu'ils avaient à porter de main. Posé sur un plateau d'or, sans effort. Ils se pensaient au-dessus de tout. Ils ne comprenaient pas leur chance. Tout ce que ses enfants détestaient profondément. Il se demandait, d'ailleurs, si Zac et Joy auraient été ainsi, s'ils avaient grandi sans qu'on leur explique le monde, dans un univers plus étroit comme celui dans lequel lui avait grandi? Même si les parents avaient tentés de leur inculquer un peu d'humilité. Une question qui ne trouverait jamais de réponse, il n'était pas mécontent, dans le fond, que ses enfants ne soient pas les dignes représentants d'une jeunesse dorée. Ils avaient eu de la chance, ils en étaient conscients. C'était un bon point pour eux.

- Vous semblez blasée. D'un petit ton un peu taquin. Il ne pouvait pas s'en empêcher, à ce niveau, de titiller un peu ses interlocuteurs ou interlocutrices, qui démontraient que le luxe ne leur faisait plus rien.

Un fin sourire marqua ses traits alors qu'elle donnait le nom qu'il pourrait porter. C'était incongru, surtout qu'un James, pour un espion, ne pouvait qu'amener à de la pop culture. Il se frottait lentement la barbe, tout en l'observant.

- Oh, c'est mon accent qui vous pousse à dire ça?

Après tout, c'était un prénom commun pour un anglais, n'est-ce pas? La conversation l'amusait, c'était déjà ça. Au moins, cette femme permettait de faire passer le temps, sa compagnie n'était pas désagréable. Il ne s'en plaignait donc pas. Elle démontrait qu'elle avait clairement un caractère qui pourrait ressembler à celui de sa compagne de vie. Haussant légèrement un sourcil, alors qu'il prenait encore une gorgée de sa boisson, il comprenait sans aucun problème le sous-entendu de l'avocate. Cette dernière n'avait donc guère de remord à faire pression sur la partie adverse. Une combattante, qui ne se battait pas toujours dans les règles.

- Et vous n'avez pas peur que cela se retourne un jour contre vous?

Ce n'était pas parce qu'elle passait sous les radars maintenant, que tout se passait bien pour elle, qu'il n'y aurait pas un retour de médaille. Après tout, on ne pouvait pas toujours s'en sortir, sans y perdre quelques plumes. Il ne la jugeait pas pour autant, il se montrait réellement curieux.

Au moins, n'était-elle pas dérangée par ce qu'il s'était permis d'observer. Tant mieux. Il faisait un petit mouvement de la tête, pour la remercier de lui pardonner cette impolitesse. Avant de regarder le billet qu'il avait dans la poche.

- Mmmm... place 8, rang Z. Ce qui ne manquait pas de l'amuser intérieurement. C'était les petits clins d'oeil en mission, que seul lui comprenait et voyait. Et vous?

Le comte n'était pas idiot, il sentait la flatterie. Qui ne le touchait guère, soyons honnête. De plus, ce n'était pas vraiment de lui qu'il parlait. Il laissait donc Jessica tenter de le charmer. C'était intéressant à regarder. Il ne doutait pas qu'un certain nombre d'hommes devaient tomber dans le panneau. Elle avait tous les atouts pour réussir.

- Vous avez raison, qui ne rêve pas de pouvoir voler comme un oiseau? Avec un fin sourire, tranquille. En France. Nantes, si vous connaissez.


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23.07.22 11:58
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Ce n’est pas uniquement le luxe qui lasse. Ceux sont aussi les individus qui y ont accès. Ce sont les rituels des riches. Les réactions de la presse et des journaux à scandales qui font leur gras sur leur dos. Le fait que tout, absolument tout, soit prévisible. Or, il y a bien une chose que Jessica déteste -par dessus tout- c’est de tomber dans l’ennui. C’est certainement par peur de cet ennui qu’elle est entrée dans la gueule du loup. Ou encore qu’elle continue de prendre des risques. Comme si l’ennui pouvait être pire que la mort. _ « Disons que tout ça a des airs de “déjà vu”... Connaissez-vous cette sensation ? »

_ « Votre façon de faire les diphtongues. So British. » Remarque donc la native. En vivant à Londres son oreille s’est perfectionnée. Elle peut reconnaître les accents. Le point de repère c’est probablement le phrasé de lord Leicester. Le représentant par excellence de ce monde anglais. « Sud est ? » Tente la jeune femme par plaisir de jouer.

Il va de soi, que jouer sur différents tableaux est une prise de risque. Un pied dans le palais, un pied dans le Réseau, ses tripes dans son cabinet. Keenan circule dans les sphères. Elle conclut des accords avec ceux qui lui plaisent. Les personnes qui peuvent lui apporter quelque-chose. La seule loyauté qu’elle possède est envers elle-même. Mais, n’est-ce pas la seule qui compte ? _ « Mh. Bien entendu ça pourrait arriver. … Ça fait partie du jeu. » Une temporisation possible aujourd’hui. Jess cohabite avec ses peurs depuis longtemps. Le fait de prendre des cours de self défense lui fait du bien. « Je préfère avoir peur de ça que de louper ma vie par prudence. Chacun voit midi à sa porte. » Ses yeux ambrés lorgnent tranquillement Milton. « Vous êtes du genre prudent ?» Le cherche-t-elle en appuyant son sourire.

Un regard sur son ticket: _ « 10 Y. » Mais ce n’est pas un détail qui empêchera l’avocate de se poser près de sa proie. Fine menteuse et trés bonne intimidatrice, elle sait obtenir ce qu’elle veut. Même quand la loi n’est pas de son côté. Sa formation en droit la rendue encore plus terrible. « On pourra profiter du show ensemble.» Promet la rouquine malicieuse. Le moyen d’échanger un peu plus longuement. Elle pourra peut-être entrer dans le vif du sujet avant de s’occuper de sa mission officielle.

Une fois son verre à la main, elle l’invite à la suivre, pour se rapprocher de la salle de spectacle. _ « La petite bretagne ?» En français, avec son accent et un petit air humoristique. Cela colle bien pour un english-man. Cela donne une information de plus pour la future enquête personnalisée. Jess marche lentement vers la masse humaine. Ses yeux passent sur la foule. Ils s’attardent de temps en temps sur une silhouette. Toujours les mêmes types de personnes pour vérifier. « Les bénéfices sont de combien ?» Elle porte de nouveau la coupe à ses lèvres. Autant savoir à quelle grille tarifaire elle peut mettre ses bons services.

Une seconde plus tard, le regard de Keenan accroche enfin la silhouette espérée. La lady est un peu plus haut sur leur gauche. On dirait bien que c’est un jour de chances! Enthousiaste, la belle vient prendre le bras de son tout nouvel "ami". Après tout, ils sont plutôt bien assortis. Et puis, cela la rend un peu moins visible. Parfait.





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Zenon de Lascelle


Zenon pouvait comprendre ce que voulait dire cette jeune femme. Il était vrai que ce genre de soirée, ressemblait à tellement d'autres. On y voyait souvent les mêmes têtes, les mêmes caractères. Peu de surprise. C'était un monde un peu coincé et fermé, finalement. Même si beaucoup rêvaient d'être à leurs places, ils verraient au fur et à mesure du temps, que tout était finalement assez banal. Cela pouvait être vu comme une insulte à ceux qui n'avaient rien, voilà pourquoi le comte restait modeste et pudique à ce niveau. Il ne voulait pas qu'on croit qu'il estimait que tout lui était dû et que c'était normal à ses yeux.

- Je peux comprendre cette sensation, en tous les cas.

L'avantage d'avoir quitté ce monde tôt finalement, d'en avoir fait une exception, d'y aller de temps en temps, lui permettait de garder cette distance. D'avoir un peu les pieds sur terre. Tout comme son métier et celui d'Amélia. Il y avait ce moyen de se souvenir qu'ils étaient privilégiés, ce n'était pas si mal. Cette jeune femme l'impressionnait quelque peu, elle tapait juste dans ses suggestions. Il avait intérêt à faire attention, ce n'était pas le moment de se faire repérer trop rapidement.

- Touché. Avec un fin sourire. Vous êtes douée.

Une femme qui aimait le danger. Aux vues de leur discussion, cela ne le surprenait guère. Il y avait des gens qui aimaient vivre pour l'adrénaline. Même si cela pouvait finir par se retourner contre eux. Elle n'avait pas l'air d'avoir une vie tranquille et rangée. Ce qu'il se demandait, c'était jusqu'à quel point elle était capable de se mettre en danger. S’il fallait potentiellement garder un œil sur elle. Peut-être qu'elle bossait pour des gens qui n'étaient clairement pas recommandable. Encore une fois, il estimait qu'il devait faire attention à ne pas trop lui donner d'informations le concernant. Même si sa couverture était exemplaire. On n'était jamais trop prudent.

- Mmm... buvant une gorgée de son verre. Dans mon corps de métier, mieux vaut l'être, au moins un peu.

Que ce soit en tant qu'espion, bien naturellement ou en tant qu'industriel comme il l'était aujourd'hui. Brasser des milliards, demandait d'être prudent. Elle le comprendrait certainement. Ils n'étaient pas réellement installés l'un à côté de l'autre, mais l'assurance de cette avocate à ce que ce soit le cas, lui fit légèrement hausser un sourcil. Il la laisserait faire, pour voir de quoi elle était capable.

- Vraiment? Taquin.

Le temps avançant, il allait finir par aller s'installer, réellement. Il suivait l'invitation, son verre en main, lui aussi. Tout comme la dame, il observait encore et toujours, les gens présents. Sans montrer qu'il cherchait réellement quelqu'un, mais curieux du monde qui l'entourait. Son attention se reportait sur son interlocutrice, tandis qu'elle se montrait curieuse de ce qu'il faisait dans la vie.

- Exactement. Lui aussi, parlant un français avec accent. Vous connaissez, donc? La France était un endroit que les anglophones en général aimaient bien. Paris attirait sans aucun doute une grande partie du monde, comme la flamme attire les papillons. Cette femme avait l'air d'apprécier la mode, pas de doute qu'elle devait avoir ses entrées dans les soirées de la Fashion Week. Mmm... les temps sont un peu dur, mais il faut rester optimiste, tout reviendra à la normale. Sans pour autant donner des chiffres, elle devait comprendre qu'en effet, il était du genre prudent et... pudique?

Ils n'étaient proches, la familiarité de Jessica le surprenait un peu. Il la regardait lui prendre le bras, sans pour autant avoir un mouvement de rejet.

- Avez-vous peur que l'on vous aborde? Restant tranquille, voir amusé, après tout...

Il n'était pourtant clairement pas intéressé. Elle pourrait faire toutes les approches du monde, qu'elle n'arriverait pas à atteindre quoi que ce soit à son encontre. Il n'y avait qu'une seule et unique femme dans sa vie. Le duo se retrouvait alors à la porte, devant un placeur, qui voulait les envoyer chacun à leur place.

- Madame voudrait être à côté de moi, pensez-vous qu'il y a moyen de faire quelque chose? Poli, aimable, il y aurait bien moyen de trouver quelqu'un ravi de pouvoir gagner quelques rangs.


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Les yeux de la tigresse s’attardent sur la mâchoire de son interlocuteur. Un homme qui doit avoir de la force. _ « C’est pareil chez les industriels ?» Lui demande-t-elle, tout en sachant déjà ce qu’il en est. Los Angeles ne doit pas énormément changer de UK pour ce qui est des riches. Quelque soit la nationalité, ils sont tous absolument sûrs que tout ce qu’ils ont leur est dû. Jessica le pense aussi. Elle est la fille d’un visionnaire. Son grand-père a été un pionnier. Maintenant, ils récoltent. C’est simple.

_ « Oui. Je suis bonne dans ce que je fais. C’est mon métier de tout savoir. » Mais, ceci dit, Milton n’a pas tort. Cette fille de riche a-t-elle réellement travaillé pour aller au barreau. Elle est une vraie avocate. Tout comme elle est une vraie virtuose du parquet. L’habitude de travestir la vérité pour la faire plier à ses désirs. C’est un talent qu’elle s’est découvert de bonne heure. D’abord pour oublier les désagréments. Ensuite pour vivre dans le monde qu’elle avait décidé d’habiter. Il va de soi que l’argent lui a permis d’entretenir sa propre folie. Jessica n’a-t-elle pas eu absolument tout ce qu’elle a voulu dans sa vie ?

Jessica a de plus en plus l’impression qu’elle se trouve devant un malin. Milton sait ce qu’il dit et pourquoi il le dit. Il a l’air de peser ses mots avant de les prononcer. Un calme à voir comme il reste un gentleman avec elle. Peut-être est-il un peu moins superficiel qu’elle ne l’a pensé ? _ « C’est vrai que sinon ça peut mal finir.» Les exemples ne manquent pas. La presse raconte régulièrement les faillites. L’entreprise d’Aaron Keenan n’a encore jamais eu de souci. Ils sont passés entre les tempêtes et mieux encore, elles les ont propulsé plus loin. Ils ont ça dans le sang.

_ « Mh. » Le mystère est séduisant. Jess aime bien l’entretenir quand elle en a l’occasion. Elle ne dit rien et le laisse patienter. Il découvrira bien vite qu’ici on ne dit pas “non” à Maître Keenan. Même les mafieux apprécient de dîner en sa compagnie. Elle pourrait aller tellement plus loin ici.

Avant de convaincre son père de la laisser faire des études, ils avaient un plan pour leur fille. Entre quinze et vingt ans Jessica a été modèle. Elle a découvert le monde de la mode. D’ailleurs, elle s’en sortait bien. Nonobstant les effets des cachets, de la pression et des comportements toxiques du milieu. _ « J’allais souvent à Paris pour les défilés. » Sa carrière de mannequinat serait déjà terminée actuellement. Elle n’aurait probablement pas entamé un cycle d’études, mais marié un vieux riche et se la couler douce. C’est vrai que parfois, elle y songe. « Vous devez pas mal bouger. » Une maîtresse dans chaque port comme pour les marins, se demande-t-elle en l’observant. Une belle gueule comme lui ne se contente certainement pas de sa main.

Voilà un mot qu’elle n’entend pas souvent! _ « Optimisme. » C’est un don dont manque pas mal des gros requins de ce monde. Ils sont animés par de la gourmandise, de la peur, ou de la vanité. L’optimisme c’est sans doute un peu plus naïf. Mais, il faut de tout pour nourrir l’ambition de l’avocate. « 2028 n’a qu’à bien se tenir!» Lance-t-elle avec un sourire à faire trembler un moine.

C’est un petit rire qui lui vient. Pourquoi Milton va penser qu’elle fuit. Au contraire, elle fonce. Elle fonce droit vers lui. Est-il aveugle ou bien joueur ? La belle penche pour le second car. Il est plus malin qu’il ne le montre. Peut-être même un filou! _ « J’ai envie de voir vos réactions.» La boussole de la belle c’est aussi celle-ci. Jess offre un sourire tonitruant au placeur. Elle appuie sur son nom de famille et tout ce qu’il recouvre. L’homme les accompagne dans l’allée. Il commence une négociation à voix basse. Ça discute deux minutes. Il y a une petite résistance. L’avocate s’en contre-fiche.

_ « Si vous voulez bien. Madame. Monsieur. Bon récital. » Bingo. L’employé sourit, glisse un regard sur la rousse, et file placer d’autres spectateurs.

Tout appartient aux puissants, même une place déjà prise. C’est ainsi. Keenan observe sa proie en faisant mine de lisser sa robe. Ses yeux suivent la dame, tandis qu’elle s’assoit et croise les cuisses. Naturellement, elle place le tissu de façon à ce que ses beaux mollets soient visibles. Jess s’évente ensuite avec le programme. Elle se penche vers Howard pour suggérer. _ « Je suis étonnée qu’ils ne leur ait pas mis des perruques. » Se moque-t-elle alors que la lumière baisse lentement dans la salle.






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Zenon de Lascelle


Zenon gardait son petit sourire en coin, qu'importe les circonstances, surtout dans ce genre de petit échange, là où il ne souhaitait pas attirer la curiosité mal placée de son interlocutrice. Pas besoin de lui mettre des doutes sur ce qu'il pouvait bien être. Même s'il sentait un intérêt certains de sa part pour sa personne. Non pas ce qu'il était au fond, mais physiquement en tous les cas. Les regards, souvent, ne mentaient pas. Il aurait été un autre homme, peut-être qu'il aurait joué de son charme, mais l'espion était marié et extrêmement fidèle.

- Oui, dans un sens.

La jeune femme n'avait pas tort. Une avocate se devait d'en savoir le plus possible. D'être fouineur, de vouloir défendre son client bec et ongle, s'il le fallait. Surtout s'il y avait un beau chèque ou un moyen de monter sa réputation à la clé. L'Anglais se demandait souvent, quel plaisir l'on pouvait avoir à se retrouver à défendre le pire de l'humanité, mais il fallait bien de tout pour faire ce monde. Pas dupe, il se doutait que cette femme devait prendre les défenses de ceux qui lui offraient de pouvoir tenir un bon train de vie et ce n'était pas souvent les victimes, venant de milieux sociaux défavorisés qui lui offrait cela. Il ne jugeait pas pour autant.

- La faillite arrive toujours plus vite qu'on ne s'y attend, si on ne sait pas faire attention, c'est un fait.

De Lascelle savait de quoi il parlait, non pas qu'il l'avait vécu, mais entre avoir une épouse cheffe d'entreprise et ayant bien étudié la question, pour mettre au mieux son costume d'industriel, notre homme connaissait son sujet. C'était important de ne pas faire d'impair. Surtout dans des situations où sa santé, sa vie, pouvait être mise en danger. Encore une fois, il lui fallait naviguer sous les radars, pour approcher sa cible, en tout anonymat.

Si elle voulait jouer de mystère, notre homme la laissait faire. Après tout, c'était tout autant amusant, de voir ce qu'elle pouvait cacher ou de quoi elle était capable. Il se frottait doucement le menton, en observant encore un peu la foule autour d'eux. Les convives parlaient avec entrain, il remarquait que des deals se faisaient déjà. Certains ne savaient pas attendre le café.

- J'aurai pu le parier. Avec son petit air malicieux. Bien sûr qu'elle assistait à des défilés. Un peu trop même, mes vieux os deviennent intransigeants. Simple, et pas si faux. Même si c'était son dos qui le faisait souffrir le plus. Heureusement que les doigts de fée d'Amélia, savaient faire des miracles avec lui. Il avait un petit mouvement de la tête, levant même son verre vers elle. Exactement, ne nous laissons pas marcher sur les pieds, Jessica. Petit clin d'oeil, en terminant sa boisson.

Pas besoin de prendre son verre dans la salle, il le laissait sur le plateau d'un serveur qui passait à sa portée, puis avec l'avocate accrochée à son bras, il se déplaçait. Bien sûr qu'elle le testait, qu'elle le cherchait. Il avait vu juste, les envies et les fantasmes de la jeune femme n’étaient pas un mystère pour qui savait comprendre les signes.

- Mmmm et si mes réactions ne vont pas dans le sens que vous attendez? Curieux.

Il la regardait alors ensuite négocier. Même si au départ, la partie ne semblait pas gagné d'avance. Elle avançait ses pions, son nom, montrait son intransigeance. Une femme, encore une d'ailleurs, de caractère. Il pouvait parfaitement se l'imaginer devant une Cour, pas de doute qu'elle devait en imposer. Et encore, il ne savait pas que son fils et son ami de longue date, la connaissait bien. Les voilà qui prenaient donc place.

- Une vraie négociatrice. Vous feriez fureur dans notre milieu. C'était un vrai compliment. Il s'installait correctement, dos droit, cherchant le meilleur moyen de ne pas trop le faire souffrir. Mmmm... vous êtes moqueuse. Peut-être que tout ceci sera... rock'n roll. Enfin, lui appréciait ce genre de musique, donc il en profiterait, tant que sa cible n'était pas dans son champ de vision, en tous les cas.

La lumière baissait, la musique montait dans la salle, lentement, prenant toute la présence. Zenon laissait encore, son regard glisser sur les convives, il cherchait quelqu'un en particulier, sans pour autant le trouver. Son contact lui avait-il menti? Et où se trouvait Sharp?


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Quel âge a M. Milton ? Selon la plasticité de la peau. La répartition des rides sur le visage indique qu’il a dépassé la cinquantaine. Mais Jessica voit aussi des signes d’entretien. Un bon métrosexuel bien souvent s’épile, fait attention à sa ligne. Autant de bons points pour passer du bon temps. _ « Le secret c’est de faire du sport.» Rassure la rouquine. Il lui arrive d’être une coach personnalisée et en chambre. « Jamais Howard! Jamais! » Absolument personne que ce soit ici ou ailleurs ne pourra stopper cette femme d’atteindre ses objectifs. C’est ce qu’elle s’est juré à elle-même et jusqu’ici elle a raison. Elle s’est relevée des chutes. Les unes après les autres, chaque fois plus coriace, chaque fois plus déterminée.

Cet homme ne sait pas à qui il a à faire. Il se montre scéptique comme n’importe quel homme blanc et riche. Quelqu’un qui est habitué à avoir la victoire facile. Jess se sert souvent de ce sentiment masculin pour leur faire faire ce qu’elle veut. L’être humain est si prévisible dans ses réactions. _ « Généralement, tout fini comme je le prévois.» Le prévient-elle gentiment.

Évidemment que l’héritière du grand Shun Keenan ferait un tabac dans le milieu. Bon sang ne sait mentir. Aaron a fait progresser l’empire de la famille pendant la crise de 2007. Ils sont les rois du monde là-bas. _ « Je sais, mais je préfère faire joujou avec la loi sur le parquet ciré. Je trouve ça plus amusant. » Là où les Adeane et autre Blakemore peuvent un peu relever le niveau et mettre un peu de piment dans la partie.

_ « C’est ça oui. On peut toujours rêver!.» Se moque donc l’Américaine qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. Elle s’installe le plus confortablement possible et prend une grande inspiration. Un peu comme un réalisateur qui se prépare à voir un navet. Sans aucune surprise la mise en scène est d’un classique. Les musiciens sont des beaux petits pingouins dociles. Tout est exactement comme il faut où il faut.

Jessica garde le programme dans sa main et le découpe en morceau avec assiduité. Au moins cela l’occupe un minimum. Elle n’a aucun plaisir à regarder les musiciens agiter les archers et les mains. Le pantin qui sert de chef d’orchestre est une copie conforme de tous les autres. L’avocate observe le public. Au bout d’une vingtaine de minutes deux personnes quittent les rangs de devant. Ils sont discrets. Peut-être que c’est une envie pressante. Mais peut-être pas… Surtout quand on voit qu’un homme se lève et prend la même direction que le duo.

Intriguée, la rouquine sort de son immobilisme. Mieux vaut que quelqu’un sache qu’elle part. Howard s'inquiète si elle ne revient pas dans une dizaine de minutes. Elle pose sa main sur sa cuisse et se penche pour sussurer. _ « Je reviens. » Avec lenteur, elle remonte le rang pour aller dans l’allée. Sa pochette coincée sous le bras, Keenan suit sa piste dans le noir. Pourvu que son instinct soit bon. La fille de Vientiane est un gros coup de filet. Il lui faut. Avec une cliente pareille, le Réseau sera un peu plus attentif à ses attentes.

La belle se dissimule dans un angle et écoute attentivement. Chanday Xiong est dans le couloir. Elle est en discussion avec un homme. L’accent de l’homme ressemble à celui de Sharma. Ils viennent probablement de la même région. Bingo. Jess active la fonction enregistrement de son téléphone. Calum lui fera la traduction.






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Faire du sport. Voilà qui pouvait l'amuser quelque peu. Pas vraiment un secret, pour peu de monde. Le comte était un homme qui n'avait jamais réellement arrêté de faire du sport. Pour maintenir sa condition physique, vu le travail qu'il devait faire. Il se frottait doucement la barbe, alors qu'il continuait d'observer son interlocutrice.

- Je nage tous les jours. Avec un air complice. Pour montrer que lui aussi, connaissait le secret.

Pour le reste, il n'était pas étonné de la réaction de Jessica. Après tout, elle donnait l'impression d'être une femme qui faisait ce qu'elle voulait, quand elle le voulait. Et gare à celui qui se permettait de se mettre en travers de son chemin. Elle lui faisait penser à son épouse sur ce point. Amélia aussi, était un dragon sur lequel il valait mieux éviter de marcher sur les pieds. Gare aux dégâts de feu. Avant de rire légèrement cette fois, tandis qu'elle lui faisait bien savoir que tout se terminait toujours comme elle le décidait. Si elle espérait avoir le comte ailleurs que face à elle en cet instant, elle allait très clairement comprendre que pour une fois... elle n'obtiendrait pas son désir. S'il y avait bien une chose que notre homme savait faire sans se forcer, c'était refusé les avances des femmes, qui n'étaient pas la sienne. La comtesse avait toute sa loyauté et sa fidélité. Jamais il n'avait fait le moindre accroc à ses vœux. Et cela allait continuer.

- Oh, vraiment? Pourtant, notre homme était joueur et taquin. Surtout avec des interlocuteurs ou interlocutrices comme cette avocate, il aimait voir jusqu'où ils pensaient pouvoir le mener. Je comprends, il y a plus d'adrénaline à parler devant un auditoire, que trouver des fonds pour une entreprise. Toujours avec ce petit sourire aux coins des lèvres. Il verrait à demander à Caleb ce qu'il connaissait de cette femme, curieux d'avoir l'avis de son ami le Juge. Qui risquait, comme à son habitude, d'être extrêmement négatif, mais cela permettrait de jauger la personne qu'il avait rencontré.

Rêver pouvait être vu comme étant naïf, mais pourquoi s'en empêcher? Pour le coup, Zenon se moquait un peu de la mise en scène. Il laissait ce côté critique à Amélia, qui elle, en aurait des choses à redire, lui... il profitait simplement de la musique. Fermant les yeux, il pouvait totalement se laisser porter par les voix, la musique, pas besoin de plus. Même si pour cette fois, il était surtout présent parce que sa cible se trouvait dans le coin. Alors fermer les yeux, ce serait pour une autre fois. Lui aussi, repérait ces individus qui s'éclipsaient discrètement. Trois au total. Et sa partenaire de soirée, qui semblait, elle aussi, avoir un besoin pressent. Il haussa légèrement un sourcil, attiré par sa main sur sa cuisse et hocha légèrement de la tête.

Il avait cru reconnaître une silhouette, alors lui aussi allait filer un instant, il attendait juste quelques secondes, avant de se lever à son tour et se rendait dans le couloir, cherchant ceux qui avaient disparus un peu plus tôt. Il a intérêt à se faire discret. Allez savoir si ceux qui l'on vendu, connaissent sa tête ou pas. Il se fait arrêter alors dans le couloir, par un homme, blond, yeux bleus, H. Il a un petit sourire, il a failli lui casser un bras, vu la façon dont il venait de l'arrêter. Ce dernier lui montre plus loin, les deux birmans qui discutaient un peu plus loin. Il fallait écouter, comprendre... Zenon avait la simple envie de leur sauter à la gorge, mais il allait se contenir, pour le moment.

Maintenant, le but était de s'approcher, sans se faire découvrir trop rapidement. La femme ne les intéressait pas, l'homme par contre... peut-être pouvaient-ils le choper quand les deux se sépareraient et qu'il se retrouverait seul... les anglais restaient donc discrets, pas besoin de discuter, les deux anglais se comprenaient sans un mot. Il en allait de la sécurité d'un 00 et du pays, cela dit en passant...


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Il faut de tout dans le monde. Des personnes malléables pour les utiliser. Des personnes corruptibles pour obtenir ce que l’on veut. Ceux qui aiment rester planqués. Et celles qui sont faites pour être dans la lumière. Par exemple, cette femme, Keenan a été élevée comme une future star. Même si elle préfère jouer avec les ombres et fureter dans la nuit. C’est dans les deux faces qu’elle opère ici. Une star le jour et une intrigante la nuit. Un bon scénariste aurait pu faire d’elle un personnage de comics!

La tigresse ne compte pas s’arrêter là. _ « A chacun ses plaisirs, comme on dit. » Taquina-t-elle le commercial.

En d’autres circonstances Keenan aurait batifoler avec lui. La main aurait été une ouverture vers un échange plus personnalisé. Mais, il fallait tout de même agir selon les priorités en cours. Le Réseau est au top de la liste. La rousse se concentre donc sur ce qu’elle a à faire et va à la poursuite de sa cible. Il est temps que la Lady crache ses infos.

Jessica est une avocate de talent. Elle ne perd jamais le nord. Donc en plus du son elle enregistre l’image. Une preuve de ce style lui fera de quoi négocier à un moment ou à un autre. La conversation entre les deux dure moins de dix minutes. Il y a clairement un échange d’enveloppe. Ils se disent des formules de politesse. C’est le moment d’intervenir.

Une inspiration, puis l’Américaine sort de son angle mort pour arriver dans le couloir. De son regard périphérique, elle observe Xiong qui referme sa pochette de soirée. Le timing est parfait. Au moment où l’homme tourne les talons, Jess a le temps de le voir. Sa première intuition a été la bonne. C’est bien le Birman. C’est audacieux de venir sur le territoire Américain en ce moment. La rumeur dit qu’il est recherché par Interpol. Et à NYC le FBI ne plaisante pas.

_ « .... Mrs Xiong. » Dans un sourire, Keenan tend une main vers sa future cliente. Dans son mouvement, elle fait scintiller le bracelet en or marqué d’un symbole distinctif. En un éclair, la trafiquante sait qu’elle se trouve face à une représentante du Réseau. Tout ça est digne du grand espionnage. C’est exactement ce qui a attiré l’avocate dans ce milieu. Le danger fait partie de l'ensemble. Ca lui procure presque plus de sensation que le sexe ou la drogue… presque. _ « Allons au bar pour discuter ? » Le garde du corps de la dame se présente dans son dos. Ils prennent tranquillement la direction du bar restaurant.

Tant pis, elle croisera peut-être le beau Milton une prochaine fois.





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