« Encore toi ? » Louisa releva les yeux, le visage dure et devenu creux. La blonde avait grandi et avait perdu ses joues d’enfant. Elle reconnue enfin la gardienne de prison. Le genre de personne qui restait au même poste toute une vie. Ouais. Encore elle. Mais pour quelqu’un d’autre cette fois. Louisa avait le dont d’avoir ses proches en prison. La gardienne prit un temps fou à lire tout les papiers, à s’assurer que tout était vraiment en ordre. Elle croyait quoi ? Que Louisa allait tout faire péter ? Putain.

Putain de gardienne. Putain de prison. Putain de vie. Louisa eut un moment où il se fit la réflexion que peut-être que oui, fallait vraiment tout cramer. Mais au lieu de ça, elle prit les papiers qu’on venait de lui rendre et elle se força à sourire et à dire merci. Il fallait montrer patte blanche. Ce qui était bien, c’était que son propre casier avait finalement remis vierge. Louisa avait le droit à une seconde chance… Mais à croire qu’elle déjà tout gâché.

Après des couloirs, une fouille et encore un autre contrôle, Louisa entendit enfin la dernière porte de fer s’ouvrir. C’était le genre d’endroit qui lui foutait vraiment la frousse. Plus jeune, elle avait passé plusieurs mois dans un centre fermé… et ça avait été l’enfer. Ici, ça devait être dix fois pire. Louisa n’osait pas imaginer ce qui pourrait y passer.

Louisa entra dans la pièce et vit enfin son père. Elle eut un sourire, un vrai. La vie, c’était de nouveau de la merde, mais JB était toujours là. Et c’était une véritable ancre qui lui permettait de ne pas totalement partir en vrille. Avec une rupture aussi violente, sans personne pour éviter de se perdre, il était clair que Louisa aurait fait de la merde. « Salut. » Pas de contact. C’était interdit. Mais Louisa aurait vraiment prendre JB dans ses bras.

Sans attendre, Louisa décida d’annoncer l’anecdote du jour. «J’ai trouvé un chaton sur le Mojo hier… J’ai pas trouvé son propriétaire et il avait l’air perdu. Je m’en suis occupée au mieux. Je voudrai le garder… ça te dérange pas ? » Un chat, c’était logique sur un bateau, puis c’était vide, tellement vide comme endroit. Louisa s’y sentait vraiment très seule. C’était aussi pour ça qu’elle passait le plus de temps possible à la salle de boxe. Là-bas, elle s’y sentait bien et puis, ça lui permettait de balancer son agressivité là-dedans. Louisa avait pris du muscle.

Louisa avait peur de découvrir JB affaibli et abimé, déprimé même peut-être. Puis la miss s’était aussi inquiété du fait que c’était un flic en prison, le genre de personne qui doit se faire tabasser de temps en temps… mais le français avait l’air d’aller bien. Il avait le sourire. Louisa se sentit un peu rassuré. C’était rageant de ne pouvoir rien faire pour vraiment l’aider. Bon, en même temps, Louisa devait déjà géré ses propres problèmes, ceux dans lesquelles elle s’était mise toute seule. On pouvait dire qu’elle était abruti, mais pour le coup, la situation avait vraiment joué contre elle. Elle allait s’en sortir et trouvé une solution, mais c’était pas facile. Louisa avait pris de mauvaises décisions, mais jamais, elle n’avait imaginé tomber réellement amoureuse de quelqu’un… maintenant, elle avait de l’inspiration pour écrire des chansons sur les chagrins d’amour.

Louisa se posa. Elle répondit « Ouais, je vais bien m’en occuper. Déjà, j’ai pris rendez-vous chez le véto et l’amener pour voir ce qu’il faut faire… Puis, j’ai demandé à une pote qui a déjà un chat pour avoir des conseils. » La blonde voulait agir en adulte responsable. Avoir une bestiole sous sa responsabilité, c’était déjà un sacré taff. « Va falloir trouver un nom pour ce chat. J’sais pas si tu as une idée ? » Peut-être un truc chouette. « C’est un chaton tout noir avec un poil court. » Un chat de gouttière, mal aimé par sa couleur. Louisa trouvait au contraire que c’était le plus stylé possible.

« Oui, j’y vais souvent, beaucoup en fait. » Le plus clair de son temps libre. C’était bien d’y être. C’était plus rempli que le mojo et ça permettait à Louisa de se vider la tête. La blonde était loin d’être parfaite, mais elle apprenait à se canaliser. Quelque part, la blonde était en train de se dire qu’elle devait aller s’excuser auprès de Keenan. Même si la rousse était une conasse, cette fois là, c’était Louisa qui avait merdé. Puis, faire des excuses, ça montrerait aux entraineurs de la salle qu’elle gagnait en maturité… Leur avis était important pour la blonde.

Louisa baissa les yeux, puis releva la tête et expliqua « tu sais… j’ai fait comme tu l’avais conseillé, de parler. » Elle haussa les épaules, releva la tête eu un sourire malheureux. « Ba, je me suis fait larguer. » Même si tout ce qu’ils disaient été enregistré, la terre entière était au courant du fait que Louisa et Desmond ne trainaient plus ensemble. Ce n’était pas nouveau. Louisa rassura son père « La situation est ok. » Ce qui voulait dire qu’elle était pas en danger direct pour le moment, Desmond ne l’avait pas balancé. Elle soupira, puis se frotta la tête « J’ai vraiment, mais vraiment, été très con. »