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C'est comme un pansement, faut tirer d'un coup sec [Ed]
Markiyan Baran


C'est comme un pansement, faut tirer d'un coup sec.


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- June? Je cherche June du regard. June? Pourquoi j'ai pas de rendez-vous patient aujourd'hui?

Ca m'inquiète, parce que généralement c'est blindé. Et là, rien du tout. June? C'est ma "secrétaire", même si c'est pas son rôle vraiment. Mais c'est elle qui gère mon emploi du temps. Je suis pire qu'un ministre. Quelques fois, je me fais peur. June dans sa magnifique blouse d'infirmière et son sourire à faire fondre un radiateur arrive, plaquettes sous le bras et un café bien chaud. Oh... Ca... Ca sent pas bon. D'ailleurs, elle ne tarde pas à me dire qu'aujourd'hui, c'était journée paperasse et que j'avais des rendez-vous, mais avec les internes, les externes et tout plein d'autres personnes. Que ça fait des semaines que les rendez-vous s'empilent et que ça fait tout autant de temps qu'elle me répète qu'aujourd'hui, c'est le grand jour. Je chouine à moitié. J'aime pas ce genre de journée...

Je bougonne donc, prends le café, les plaquettes et vais m'enfermer dans le bureau que l'on m'a octroyé. C'est au 4ème dans un petit coin tout paumé. Ouai, parce que les cardiologues, les pédiatres, tout ça, ils ont des beaux bureaux, mais les urgentistes, c'est tout au fond du couloir dans le coin, là, l'ancien débarras, c'est là que vous trouverez le chef des Urgences. Enfin bon. Je l'ai amménagé comme j'ai pu avec ce que j'avais. Déjà parce que j'aime pas être ici, donc j'essaie d'y passer le moins de temps possible, et puis parce que c'était tellement moche avant qu'il faut bien faire un peu bonne figure quand un chef d'un autre service vient frapper à votre porte. Bref, c'est dans ce bureau que je me rends, et m'assieds en bougonnant toujours. Je peste contre June (qui pourtant n'a rien fait de mal).

Donc il y a un grand bureau en métal parce que je veux que ça soit pratique à nettoyer, si jamais. Un fauteuil confortable, digne d'un ministre, en cuir et tout, parce que si je dois passer des heures dedans je veux être bien assis. Des tas d'armoires avec tout plein de dossiers, des patients, mais aussi de l'administration des urgences, j'aurai jamais cru qu'il y ai autant de paperasse. Un tapis de style persan, un truc cher, mais pas non plus luxueux. Et il y a, dans un coin, le moins miteux, dirons-nous, deux fauteuils confortables et une table en malachite avec un petit bar discret et surtout une machine à café. Planqué dans une des armoires, il y a aussi un petit parcours de mini-mini golf (une bande de pelouse et un trou). Parce que oui, ça me détend de jouer au golf. June passe la tête par la porte.

- Votre premier rendez-vous est là.

Et bah, qu'il entre... J'ai même pas le temps de déguster mon café. Je bois une gorgée rapidement et regarde à l'ordinateur qui est mon premier rendez-vous. Ah, un mécène. Celui-là, il faut qu'il continue à nous donner de l'argent. A nous, les Urgences et pas ailleurs, parce qu'on a vraiment besoin d'argent. Maintenant, plus que jamais. Et c'est comme ça que les rendez-vous s'enchainent. Assez rapidement, il faut l'avouer, je vois ainsi deux de mes externes, pour leur donner les conclusions de mi-parcours. Ils font du bon boulots, ils sont bien suivis et d'après leurs rapports, ils aiment ce qu'ils font. Bah, tout va pour le mieux, non? Ok, qui est le dernier rendez-vous de la matinée? Ed Hammer. Hmm... Mes yeux restent bloqués dessus quelques secondes, je regarde l'heure, mince, je suis en retard de 30 minutes sur l'horaire. Je me lève et vais ouvrir la porte, voir si Ed est là.

- Ed?

S'il est là, je l'inviterais à entrer et me dégagerais de la porte pour la refermer derrière lui, sinon, je retournerais m'assoir pour finir un peu de paperasse, laissant la porte ouverte pour l'attendre.

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Markiyan Baran
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06.07.23 20:08
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Edward Hammer
Edward détestait être en retard. C’était insupportable. Et pourtant là, tout de suite, il était en retard. Hammer ramena une main à sa bouche, mimant le fait de fumer. Il était stressé. Il consommait trop ces derniers temps. Il n’arrivait plus à gérer comme avant. Tout s’était dégradé. Merde. Bon, être allé à la morgue complétement déchirée pour avoir le bulletin d’autopsie n’était clairement pas la meilleure idée. Après, Hammer avait été couvert par ses collègues. Mais c’était la meilleure situation. Edward était en retard au travail de temps en temps, une fois par mois peut-être, mais ça allait. De toute manière, le médecin travaillait trop. S’il avait du retard, il le rattrapait rapidement par la suite. Dans le cas de son rendez-vous avec le directeur des urgences, ici, c’était bien parce que Edward était resté avec un patient. Il avait voulu aider, comme souvent.

Edward arriva finalement dans le couloir et vit la porte ouverte. Habitué au rythme des urgences, Hammer prit pourtant le temps de ralentir. C’était mieux que d’arriver en trombe total. Il vérifia pendant un instant l’apparence de sa blouse. Cela devrait aller. Cette lenteur mais aussi les apparences contrastaient trop avec le terrain. Le médecin avait souvent du mal avec l’administratif. Il ne comprenait pas toujours bien l’intérêt des indicateurs, du rendement et autres conneries. Il préférait le concret. Mais il fallait noter l’importance de l’administration : c’était eux qui fournissaient les budgets. Puis Hammer avait appris à assez bien se débrouiller dans cet univers pour facilité la vie de ses patients.

-Bonjour Mark, je ne suis pas trop en retard j’espère.

Si le médecin ne se justifiait pas habituellement, il était devant son responsable hiérarchique.

-J’ai terminé mon service plus tard que prévu.


De quoi être fatigué, épuisé même. Mais ça, Hammer avait encore l’adrénaline qui lui coulait dans les veines. Généralement, la fatigue finissait par tomber dans le métro… Quand Hammer était très fatigué, cela lui arrivait même de s’assoupir.

Hammer eut un moment d’hésitation. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Et puis, pourquoi Mark voulait le voir ? C’était le quoi le problème ? Il fallait espérer que personne ne l’avait dénoncé par rapport à ses prises… Edward avait eu des blackout, le risque n’était pas de zéro. Puis, généralement, plus le médecin se tenait loin des chefs, mieux il se tenait. Il ne les appréciait vraiment pas, tout comme l’ensemble des figures d’autorité. Hammer n’avait pas confiance. Avec Mark, c’était toujours très inconfortable, mais au moins le dialogue était possible. Puis le chef des urgences avait été son tuteurs, notamment durant sa spécialisation en médecine d’urgence. Une année que le médecin avait redoublée suite à tous ses problèmes personnel… Hammer avait perdu sa petite sœur, mort à l’hôpital d’ailleurs. Cela c’était très mal passé. Pour ce qui était de l’année d’avant, ou encore celle d’avant, Edward avait une très mauvaise conscience du temps, il avait perdu un œil dans une violente intercalation avec son père. Le médecin portait une prothèse et cela ne se voyait pas… Mais le médecin n’acceptait pas cette perte. De tout ça, même si Edward avait dissimulé au mieux sa vie privé, ça avait eu des conséquences sur sa vie professionnelles. Hammer avait une interdiction de conduire, mais c’était la seule chose qui avait été communiqué officiellement à son employeur… Et pour le reste, le médecin n’avait jamais fait de dossier pour être reconnu comme travailleur handicapé. Il ne se sentait pas comme tel. Puis il se débrouillait bien, assez pour qu’on lui fiche la paix. Normalement.

Le sourire bien plus crispé qu’il ne l’aurait voulu, le médecin entra dans le bureau de son responsable. Allez, qu’on continue de lui foutre la paix et ça serait parfait.
Edward Hammer
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08.07.23 21:37
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Markiyan Baran


C'est comme un pansement, faut tirer d'un coup sec.


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-Bonjour Mark, je ne suis pas trop en retard j’espère.

Je redresse la tête. Edward est là. Je hoche du chef pour accepter son excuse. C'est fort possible, même si là, je regarde l'heure, il en a une de retard. Mais aux Urgences, c'est toujours le bordel. C'est pas bien grave. Et puis, j'aime pas la paperasse, alors c'est très bien qu'il me coupe en plein dedans. Je lache le stylo que je tiens à la main et me redresse complètement. Je n'ai pas envie de continuer ce rapport avec des chiffres qui n'ont ni queue ni tête.

- Entre, entre. Ferme la porte derrière toi, s'il te plait. Je soupire, laissant les chiffres, les statistiques, les valeurs, les nombres et les autres écritures sur le bureau. Cette fichue paperasse... dès qu'on pense en finir... Y'a 150 kilos qui vous retombent dessus.... Je marche jusqu'aux deux fauteuils et lui présente celui en face de moi. Assis-toi, je t'en prie. Moi-même m'assois dans celui qui se trouve juste à côté de moi. Je soupire à nouveau, rien que cette micro-pause, ça va déjà mieux. C'est pire qu'une corvée... Bon déjà, je ne l'ai pas appeler pour parler du boulot de chef des Urgences. Attaquons les banalités de première base. Comment ça se passe, ce matin, en bas? On m'a séquestré dans ce bureau depuis les premières heures du jour... J'en peux plus... et j'ai pu de café.

June est introuvable depuis une heure ou deux, je ne vois pas le temps passer derrière l'écran de l'ordi, c'est très énervant. Et June a bien entendu d'autres choses à faire que de me servir du café. Après tout, c'est une infirmière pas une secrétaire. Je le laisse répondre et écoute attentivement la réponse, parce que ça m'intéresse au plus haut point. Je préfèrerais mille fois être en bas, plutôt qu'ici, à brasser des trucs que personne ne lira quoi qu'il arrive.

- Et toi, comment ça va? Je m'inquiète, c'est vrai. Pour lui. Sincèrement. On m'a rapporté des choses, comme quoi il ne semblait pas être dans son état normal. Mais pour le connaitre, du moins, du peu que je sais, ça fait des années que le jeune homme n'est pas dans son état normal. C'est une des raisons qui font qu'il se trouve là, aujourd'hui. Et maintenant que je l'ai en face de moi, c'est vrai que... qu'il n'a pas l'air dans son état normal, il est... je sais pas... Le boulot te plait toujours autant? Pas de changement de spécialité?

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09.07.23 23:21
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Edward Hammer
Edward entra dans la pièce et ferma la porte derrière lui. Ce n’était pas le signe des plus rassurant. Cela voulait dire que ça allait prendre du temps, mais aussi que c’était confidentiel. Typique d’un remontage de bretelles. Le médecin prit sur lui. Après tout, la gestion du stress, l’urgentiste en avait l’habitude. Il était surtout inquiet que sa consommation de drogue soit découverte, là, il serait vraiment dans la merde. Hammer pouvait accepter beaucoup de chose, mais jamais, au grand jamais, il pourrait perdre son boulot. Son métier, c’était littéralement toute sa vie.

A la petite blague de son supérieur, Hammer eut un petit sourire. C’était ce qu’on attendait de lui, non ? Après, Mark n’avait pas tort. La paperasse, c’était terrible. C’était une manière de perdre de temps et devoir faire quelque chose qui n’avait pas de sens. Soigner des gens, ça avait du sens, mais tous ces papiers. En fait, le boulot de Mark c’était une définition de l’enfer pour Ed. L’urgentiste se trouvait très bien à sa place.

Edward eut un sourire sincère cette fois. Pas de café, c’était vraiment le pire pour les docs. Ed expliqua « Sandra a son ainé qui est malade, alors elle n’a pas pu venir. C’est Isabelle qui l’a remplacé pour le moment, mais elles sont en train de s’arranger. » Les enfants du personnel hospitalier était souvent malade, la faute probablement à leur parent qui étaient souvent exposés à des virus et autres saletés. « Autrement, il n’y a rien eu de très inhabituel… ha si, un jeune homme est arrivé avec un œdème de quick assez dangereux, mais sa prise en charge a été rapide et tout se déroule bien pour le moment. Il est sous surveillance. »

L’urgentiste se crispa plus qu’il ne l’aurait voulu. Il sourit et expliqua « Tout va bien pour moi. » Son connard de voisin était parti depuis plusieurs mois, alors qu’il avait depuis compris qu’il n’allait pas si bien et ça le faisait sérieusement déprimer. Mais ça, Ed ne se l’avouait pas. Alors l’expliquer à quelqu’un, à un chef en plus… « Oui. Ha non, pas du tout. Je veux rester aux urgences, je m’y sens bien. » Le médecin hésita un instant, puis finit par tendre la perche « Il y a un problème ? » Si oui, Ed serait vite fixé, si non… et bien, l’urgentiste pourrait partir rapidement.
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16.07.23 21:41
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Markiyan Baran


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Je tente de détendre l'atmosphère. Quand je ne suis pas au travail-travail, c'est à dire dans les Urgences en train de sauver la vie des patients, je me trouve toujours un peu gauche pour entamer la converation... Enfin, je trouve... J'en sais rien. En tout cas, Edward se plie à l'exercice et raconte comment cela se passe en bas. Le planning est tellement chargé pour les infirmières (et les médecins, soit dit en passant), sans parler de leur vie privée, c'est toujours un bordel monumental quand il s'agit de faire les emplois du temps. Je soupire, hochant la tête. Bon, si c'est que Sandra et Isabelle... Et si elles s'arrangent alors rien de mieux. J'veux juste que tout se passe dans les bonnes conditions et dans les règles. Y'a rien de pire comme ambiance si les collègues de travail se tapent dessus. J'ai de la chance, Saint Thomas est très respectable et le personnel non seulement est qualifié, mais il y a une bonne cohésion de groupe. Il y a toujours des dissentions, mais rien de méchant.

J'aime bien aussi entendre ce qu'on a eu comme patient. Il y a toujours un cas qui sort du lot même par un jour de semaine, même hors période scolaire, même à toute heure de la journée, même si c'est un jour férié, bref que cela soit une femme, un homme, un enfant et même un chien, j'ai eu un jour, il y a toujour quelque chose d'assez exceptionnel. Et je suis curieux, j'avoue. Donc c'est pour cela que je demande à Ed s'il a eu quelque chose d'inhabituel, et puis ça me permet de retarder la petite bombe qui risque de lui pêter au visage... Un oedème de Quincke? Waaaoh, original. Intéressant, je dirais même. S'il était assez dangereux, c'est que l'oedème devait être impressionnant. Un jeune homme, en même temps c'est plutôt à cette période que cela se développe, rien d'extraordinaire. Je hoche du chef pour confirmer que j'ai bien entendu et pour donner une sorte d'approbation, absolument non nécessaire pour le déroulement de la prise en charge. Finalement, j'ouvre la bouche pour prendre plus de renseignement.

- Inflammatoire ou allergique? L'oedème, j'entends. Il se trouvait où ? L'oedème toujours.

Et puis, je me mets à lui demander comment ça allait. Parce qu'il avait vraiment une tête à faire peur. Je ne sais pas si c'est la fatigue, si c'est... autre chose ou bien si c'est sa tête normale, celle de tous les jours. Il dit que tout va bien pour lui avec un sourire, pourtant, il semble crispé ce sourire. Je n'ai rien demandé de compromettant ou de difficile, alors pourquoi cette soudaine crispation? En tout cas, il veut rester aux Urgences, je lui offre un large sourire. Evidemment, les Urgences sont le meilleur endroit sur Terre. Et comme ce genre de conversation n'arrive pas très souvent, il arrête de tourner autour du pot et me demande s'il y a un problème. Bon bah... comme on dit, on va fouttre les deux pieds dans le plat et on va se laisser glisser sur la pente savoneuse. Je lève un peu les épaules. Faut que je trouve comment ammener ça sant qu'il prenne la tangente. Je ne sais pas s'il y a un problème, sincèrement, c'est à lui de me dire, parce que je ne suis pas devin.

- Je pense, oui, qu'il y a un problème... Au moins, comme ça, il est fixé. Et je pense que ça ne date pas d'hier. Je ne suis pas crispé, car en tant que Chef des Urgences, je me dois d'être impartial. On m'a rapporté, et tu te doutes bien que je ne peux pas te dire qui exactement, que tu arrivais en retard... Alors, c'est vrai que tu pars plus tard que prévu également, tu fais ton boulot, tu en fais même davantage, mais il semblerait que tu arrives en retard... Est-ce simplement un soucis d'horaire? Voyons déjà comment il réagit à ça... Je le laisse répondre. Je ne veux tout de meme pas l'agresser en lui disant trop de trucs négatifs. Mais il semblerait qu'il n'y a pas que ça... On m'a rapporté encore une fois que tu pouvais paraitre... absent... Tu es présent physiquement, mais ton esprit semble être ailleurs. As-tu des problèmes chez toi ou peut-être tes proches?

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Markiyan Baran
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20.07.23 22:15
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Edward Hammer
« Allergique et c’était une réaction au niveau de la gorge. » Lorsque les questions sont professionnelles, les réponses fusent. La voix du médecin était confiante et fluide. Il expliqua la suite des évènements, comment les protocoles avaient été appliqués, mais aussi les différentes surprises qu’ils avaient rencontrées… que cela soit au niveau médical mais surtout relations humaines. Si Ed était un bon médecin, il avait beaucoup de mal avec les relations avec ses patients. Cette situation s’était adoucit avec le temps. Hammer avait appris à être moins direct, à mettre des rondeurs, et aussi à laisser les choses être gérés par quelqu’un d’autre. Ed’ avait parfois l’impression d’avoir l’intelligence émotionnelle d’une huitre. Il ne savait pas faire, à comment recevoir les paroles de ses patients, mais aussi à comment lui-même s’exprimer.

Aux questions plus personnel, Hammer s’était crispé. Edward essayait d’être plus détendu, mais ce n’était pas des plus simples… Des années qu’il trainait ses mensonges vis-à-vis de sa consommation. Son comportement actuel lui donnait l’impression qu’il voulait être découvert. Parfois, c’était même le cas. Edward était coincé dans un système qu’il avait lui-même crée. Il n’y avait aucune solution de secours pour lui… Et dire qu’il avait commencer à consommer pour tenir, pour réussir à aller mieux. Au début, cela l’avait vraiment aider. Hammer avait traversé des moments où sans drogue, il n’aurait pas réussi à rester dans cette vie. Mais là… désormais… Il n’avait pas envie d’arrêter, mais Ed avait désormais conscience que son mode de vie était merdique. C’était plus difficile de vivre quand on prenait enfin conscience que l’on est malheureux.

Ed avait vraiment envie de fumer une clope.

Hammer avala sa salive. Il était dans la merde. Son boulot, c’était toute sa vie. Il ne pouvait pas expliquer qu’il avait un souci d’addiction (quoi que Hammer ne se pensait pas réellement addict, il pouvait très bien arrêter quand il voulait). Edward ne pouvait pas perdre son boulot. C’était impossible. Il avait espéré que rester plus tard pourrait lui éviter ce genre de remarque, mais il fallait reconnaître qu’il avait bien déconner ces derniers temps. Entre l’épuisement et la consommation, Hammer n’arrivait plus à se lever en temps et heure. Le médecin n’entendait pas son réveil, ou resté bien trop longtemps assis dans son lit à essayer de se lever. Pourtant, Ed’ avait toujours réussi auparavant à gérer cet aspect de vie. Il fallait croire que le temps ne lui réussissait pas vraiment… A moins que ce soit le fait qu’il est augmenté ses prises qui lui pourrissait la vie. « …. C’est vrai que je suis arrivé plusieurs fois en retard… mais enfin, c’est arrivé, deux ou trois fois ? » Naturellement, Hammer se mit à minimiser. Il était arrivé bien plus souvent en retard, sinon il ne serait pas là. Il tenta de se justifier « … j’ai du mal à me réveiller en ce moment. Mais c’est juste un coup de fatigue. » Une excellente excuse que tout le monde acceptait. Enfin, fallait espérer que Mark soit dans la même optique.

A l’explication, Hammer eut un moment de panique intérieur. De toute manière, sans test, de type analyse de sang ; il n’y aurait aucune preuve. Edward n’avait aucune intention de se laisser faire. Il n’hésiterait à demander de l’aide aux syndicats, ou n’importe qui d’autre. Pour rien au monde, il se laisserai se faire virer. Il était prêt à demander de l’aide à Kennan, pour dire. « … vraiment ? ». Il lui fallait du temps, de quoi trouver un mensonge, n’importe quoi de crédible. « … je ne pensais pas… enfin… » Au moins, Mark lui avait donné deux trois idées, un problème personnel ? Alors là, Hammer avait de quoi avoir un tat d’excuse. Mais le médecin n’avait aucune envie de donner des vrais. Il n’avait pas envie que son rôle de médecin soit entaché par toutes les conneries qui lui étaient arrivées. Il eut une pensée pour June, l’internet avec qui il travaillait. « Je n’ai pas vraiment envie d’en parler » Ed tournait autour du pot pour gagner du temps… Il laissa son regard se tourner vers ses pieds, puis il finit par expliquer de but en blanc « Mon fiancé m’a quitté. » Au moins, toutes les conneries de Javier servaient à quelques choses. Plusieurs mois auparavant, le flic avait fait croire aux personnes du service que Ed et lui étaient fiancés… Information qui n’était qu’un mensonge et qui était vraiment là pour faire chier Hammer un maximum.

Edward n’avait réellement plus de nouvelles de son connard de voisin et c’était quelque chose qui l’attristait. Mais cela n’avait rien à avoir avec une réelle rupture.

Edward Hammer
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21.07.23 21:13
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Markiyan Baran


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C'est vrai que je m'intéresse aux Urgences, alors les questions que je pose sont volontaires, ce n'est pas pour faire la conversation, je veux vraiment savoir. Et Ed n'hésite pas à répondre. La réaction allergique de ce jeune est brutale, mais cela arrive quelques fois. Heureusement que nous avons un personnel compétent et que cela devient presque bénin ce genre d'intervention. Certes, je ne devrais pas dire cela, car rien est véritablement "bénin". Je me souviens d'une femme qui était venu trop tard aux Urgences suite à la morsure d'un chat. On avait dû lui amputer la main. Et pourtant, ça aussi, cela aurait pu être considéré comme "bénin". C'est sans doute la raison pour laquelle elle n'était pas venu aussitôt... Pauvre femme... Enfin bon, nous n'étions pas ici pour faire la causette sur un oedème de Quincke...

« …. C’est vrai que je suis arrivé plusieurs fois en retard… mais enfin, c’est arrivé, deux ou trois fois ? » Je lève un sourcil. Vraiment? Il me prend vraiment pour une bille ou quoi? Il pense sincèrement que je l'ai convoqué pour deux ou trois retards? Depuis le temps qu'il est là? « … j’ai du mal à me réveiller en ce moment. Mais c’est juste un coup de fatigue. » Bon ça, à la rigueur, en étant gentil, je veux bien pour les tous derniers retards... Mais que fait-il des autres... Des dizaines d'autres qui remontent sur plusieurs mois? Mon expression se fige sur une figure d'impassibilité. Donc il me prend pour un abruti... Je pensais que je valais mieux que ça, à ses yeux. Je suis terriblement déçu... Bon, puisque c'est ainsi... Passons au second problème. Voyons voir ce qu'il dit sur ça.

… vraiment ? » Et ça recommence. « … je ne pensais pas… enfin… » Il ressemble tellement à un livre ouvert. Je ne sais pas ce qu'il pense, mais je sais qu'il pense. Il cherche. Il cherche ses mots. Il gagne du temps. Je lui offre même des excuses qu'il peut saisir au vol, mais il ne les prend pas. Etonnant. Pourtant, il pourrait, ça le couvrirait parfaitement. Mais non. Je me demande bien pourquoi. « Je n’ai pas vraiment envie d’en parler » Ah. Donc c'est qu'il en a. Des problèmes. Sinon, il aurait vraiment sauté sur l'occasion. Il m'a menti juste avant pourtant, pourquoi est-ce qu'il ne pourrait pas mentir de nouveau. Un simple "oui, j'ai des problèmes familiaux, ça ne se passe pas bien" ou "mes parents sont malades" ou n'importe quoi, c'était une excuse suffisante. Fausse, mais suffisante. Là, il semble tourner autour du pot...

- Mon fiancé m’a quitté.
- Je suis désolé. J'incline du chef, lui laissant quelques instants de répit. Depuis combien de temps, Ed?

Voyons voir s'il me reprend pour une bille... Je veux bien croire à son histoire et je suis sincèrement désolé d'apprendre leur rupture, néanmoins, de tels retards sur une période aussi longue et ce... cet absentéisme alors qu'il est au travail ne peuvent pas se faire justifier avec une simple rupture. Même quand c'est le grand Amour. Pendant quelques instants, c'est à mon tour de chercher mes mots. J'observe l'homme en face de moi. Je pourrais lui rentrer dedans et l'invectiver comme pas possible, ou je pourrais laisser tomber cette histoire. Mais j'ai le malheur d'être non seulement curieux, mais en plus un brin empathique. Laisser les gens dans leur malheur, ce n'est pas dans ma nature. Et là, il y a un problème de taille. Dois-je imaginer quelque chose de plus... sournois? de plus... illégal? L'idée pointe, c'est vrai, mais je la repousse.

- Cela fait combien de temps que l'on se connait? Mes doigts glissent sur la machoire et même mon index tapote mes lèvres. Signe qu'il y a quelque chose que je ne veux pas dire. Pourtant, finalement je repose la main sur l'accoudoir du fauteuil. Je pensais sincèrement que j'étais digne de ta confiance. Je lève les mains en signe de dépis. Que tu es un coup de fatigue, en effet, ça peut arriver deux ou trois fois. Que tu sois perdu dans tes pensées suite au départ de ton fiancé, je le conçois. Mais ne te fous pas de ma tête quant à la durée de ce coup de fatigue. Si j'ai fermé les yeux, c'est parce que tu es un bon médecin, mais là, tu n'as pas idée de qui vient me trouver pour dire que tu n'es pas là. Je soupire. Tu tiens vraiment à ce que je te flique? Que je dois dans ton dos, le moment où tu passes la porte, que je chronomètre tes arrivées, tes... absences? Moi, perso, j'ai pas envie de le faire. Mais si ça peut rassurer le personnel et les patients, je le ferais.

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Edward Hammer
Ca ne passait pas, ça ne passait vraiment pas. Edward avait toujours été un piètre menteur quand ça ne le concernait que lui. Puis Hammer avait un véritable problème minimisation du problème : il était sincère dans le fait qu’il pensait que ce n’était pas si grave. Ed’ était dans le déni vis-à-vis de son addiction et le problème était que tout ça était en train de lentement mais surement lui éclater à la gueule. Hammer ne pensait vraiment pas prendre son supérieur pour un con ; Ed’ était sincère dans le fait que ce n’était pas grave.

Piètre menteur, mauvais dans ses interactions, Hammer n’était pas le meilleur dans le social. Le fait qu’il soit conscient de ce fait était devenu une de ses force, le médecin demandait systématiquement de l’aide pour ses patients lorsque c’était nécessaire. C’était pour cette raison que l’interne qui travaillait avec lui – elle aussi appelé June – fonctionnait très bien en binôme avec lui. Elle n’avait pas son manuel de psychologie qui lui servait de cale porte elle.

Hammer était très mal à l’aise, naturellement, il mit sa main sur son paquet de cigarette. Il avait envie de fumer, mais il lutta pour ne pas saisir le paquet. Ed’ avait tendance à le prendre en main pour l’ouvrir et le fermer afin de se calmer. Mais là, il était en train d’essayer de dissimuler ses problèmes d’addiction, c’était pas en agissant de la sorte qu’il allait réussir.

Cela faisait un long moment qu’ils se connaissaient. Mark l’avait vu au fonds du trou lors de sa dernière d’étude, au point que Hammer avait redoublé d’ailleurs. Mais c’était une période différente où Ed’ se remettait difficilement d’un deuil. Chose qu’il avait réussi à surmonter en partie grâce à sa consommation, du moins Ed’ en était convaincu.

Quand au remontage de bretelles, Hammer se contenta de le prendre et de ne rien dire. Son chef était dans le vrai, quoi que Ed’ ne le prenait vraiment pas pour un abruti. Pour autant, Mark avait trouvé le moyen de toucher Hammer, de lui faire entendre raison. Il resta un moment sans dire. Ed tombait des nus. Si le médecin s’était tatoué en parti du serment d’Hippocrate sur le corps, c’était qu’il y croyait vraiment. Hammer faisait ce métier aussi pour se rassurer sur le fait qu’il était quelqu’un de bien, que sa vie avait un sens et qu’il ne serait jamais comme son père. Hammer en avait rien à faire d’être fliquer, de se faire engueuler, ou même d’avoir des problèmes hiéarchiques. Mais là, on parlait de conséquences sur les collègues et patients, de leur inquiétude. Envers quoi ? Pour quelles raisons ? Est-ce … qu’ils avaient des doutes sur ses compétences ? Sur le fait qu’il soit capable de prendre de bonnes décisions ? Cette réalisation frappa de plein fouet le doc.

Alors Ed décida d’en avoir le cœur net.

« De quoi ont-ils peur ? »

Poser la question serait plus simple. Edward avait besoin d’une réponse claire, même si clairement il avait peur que le dernier pilier qui maintenait son équilibre s’effondre. Il avait eu peur que sa direction l’éloigne de son taff, mais finalement c’était peut-être lui-même qui était en train de tout casser. Finalement, quoi qu’il fasse, ça n’irait jamais bien.
Edward Hammer
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Markiyan Baran


C'est comme un pansement, faut tirer d'un coup sec.


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Il ne répond pas à la question sur son fiancé. Peut-être est-ce une excuse qu'il a trouvé rapidement pour tenter de se disculper. J'en sais rien. Mais si c'est la réalité, je pourrais considérer ça comme un manque de confiance. Certes. Je ne suis pas un simple "collègue", j'ai été son référent et je suis en ce moment son chef de service, alors oui, je n'ai pas tous les petits secrets et toutes les petites incommodations de tout le personnel. Mais tout de même avec les années, j'ai prouvé plus d'une fois que je voulais être proche des médecins avec qui je travaille, non? Ce garçon a le don de mettre mes nerfs en pelotte. Déjà que j'étais pas forcément de bonne humeur en commençant la journée.

Je le vois descendre la main sur une de ses poches. Téléphone, clopes, n'importe quoi d'autre? J'en sais rien. C'est un geste automatique, il ne semble pas trop y penser au moment où il le fait. Mes mots semblent ne pas le toucher. Je n'arrive pas à trouver une émotion qui ressortent de ses traits, peut-être un peu de surprise, mais rien de transcendant. Je fronce les sourcils. C'est vrai qu'il a l'air... pas là. Je ne sais pas si c'est ce à quoi se référaient les collègues qui sont venus me trouver... Et puis, d'un coup, il pose une question, en somme toute naturelle, mais avec tout ce que je lui venais de dire, c'était tout ce qu'il demandait? Je prends de longues secondes pour lui répondre.

- Que tu te fasses du mal. "J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. [...] J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque." et si tu veux Genève : "Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de prodiguer des soins irréprochables". Je passe ma langue sur mes lèvres, pour me permettre quelques secondes de plus de réflexion. Je sais que cette partie-là, il l'a prendra bien moins facilement : Que tu fasses du mal aux patients. Que tes... absences te fassent demander des doses ou des médicaments contre-indiqués. Tu te dois d'être à 100% dans ton travail, Ed. On ne veut personne à 90%. C'est un métier ingrat. Tu t'es battu pour ça, mais de ce que je vois, de ce que j'observe, là, maintenant tout de suite, on dirait que t'as baissé les bras. Je veux voir en toi le lion que j'ai vu quand tu es arrivé.

Je lui laisse quelques instants, pour que mes mots infusent en son être et j'observe ses réactions. Je ne veux pas qu'il baisse les bras, je veux qu'Ed remonte à la surface de l'océan dans lequel il semble noyé. Je veux qu'il reprenne le poil de la bête comme on dit si bien. Parce que de toutes manières je n'ai aucune envie de le laisser tomber. Il en est hors de question. J'hésite à lui fouttre un ultimatum. Je ne sais pas s'il a les épaules, à cet instant précis pour le supporter. Mais cela ne peut plus durer. Pas dans mon service.

- Parle-s'en. A une personne en qui tu as confiance. Vois ce qui ne va pas. Trouve des solutions pour que je puisse compter sur toi. Ne m'oblige pas à renvoyer un bon médecin.

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Markiyan Baran
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Edward Hammer
Si tout d’abord Edward regardait son supérieur, il baissa la tête au fur et à mesure de son discours. Oui, Hammer connaissait par cœur ce serment, tout comme le deuxième. C’était si important. Le médecin ne l’avait pourtant pas respecté par rapport à lui-même. Edward s’était abandonné depuis longtemps, un effondrement interne et lent… mais qui aujourd’hui arriver à son terme. Hammer avait cette sensation qu’il lui fallait vaincre ou mourir. Il fallait qu’il change d’urgence. C’était vital pour les autres, mais surtout pour lui. Au pied du mur, Edward en avait de plus en plus douloureusement conscience. Chaque mot de Marck le prouvait bien.

Hammer n’avait jamais eu une haute estime de lui-même, mais les différents évènements de sa vie personnelles avaient fini par la rendre particulièrement mauvaise. Le médecin s’était rattaché à son identité professionnelle et avait finit pour vivre uniquement pour ça, mais maintenant, tout s’effondrait. On ne pouvait pas lui enlever son boulot. C’était le dernier élément qui faisait tenir la maison… Mais Hammer ne pouvait désormais que voir à quel point il ne faisait plus le taff. Il n’était pas faible, il faisait peur aux patients, à ses collègues et désormais son responsable le prévenait. Oui, il risquait vraiment de se faire virer. Edward sentit son cœur se serrer à lui faire mal. Il avait réussi à faire des choses bien, à être quelqu’un de bien, mais désormais, c’était raté.

Pourtant le chef des urgences lui disaient les choses sans être le plus extrême. Ed savait qu’il méritait d’être viré et c’était même pas le cas ici. Mark l’encourageait, lui rappelait qu’il avait pu faire bien. Edward sentit pourtant que la seule chose qu’il avait réellement envie de faire pour le moment, c’était de rentrer, de se shooter et d’oublier tout ça. Le médecin se rendait bien compte que ce n’était pas ce qu’il fallait qu’il fasse, encore moins l’attendu, mais… mais vraiment, il y arriverait pas. La drogue lui avait peut-être permise de s’en sortir, mais elle continuait de tout lui prendre. Son taff allait se faire dévorer lui-aussi.

Edward resta silencieux. Mark attendait une réponse. Une réponse ferme et positive sans doute, mais ce n’était pas quelque chose qu’Edward était incapable de donner pour le moment. Il était piètre menteur et puis… il ne se sentait pas capable de dire que ça ira bien, parce qu’il n’y croyait plus. Hammer avait désormais conscience de sa santé, de ses problèmes mais il fallait encore qu’il arrive à faire le premier pas de demander de l’aide. Ce n’était pas chose aisé.

Le doc se leva et demanda « Est-ce tout ? ». L’entretien pouvait il s’arrêter ici ? Edward avait besoin de fuir ; de digérer et d’essayer de se remettre un peu de tout ça. Les mots de Mark l’avaient touché, et ça faisait beaucoup pour Ed. Hammer finirait sans doute par lui parler franchement, mais pas tout de suite. Hammer était un taiseux par habitude et par principe, mais désormais le sujet était ouvert… Puis Edward avait toujours le numéro de téléphone de son ancien tuteur. Un jour, il lui proposerai de parler, mais Hammer devait se préparer et accepter de le faire avant. Au vu du personnage, cela pouvait prendre un peu de temps.
Edward Hammer
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Markiyan Baran


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Je le vois se décomposer. Du moins, je le vois blémir. Il reste pourtant stoïc, simplement baissant la tête comme s'il fondait. Se faire le plus petit possible lors qu'un missile vous arrive droit dessus, c'est le propre de l'homme. Je ne peux pas lui en vouloir, ce sont des réactions tout à fait naturel. En tout cas, je sais parfaitement qu'il a compris ce que je viens de dire. Nous connaissons tous, médecins, le Serment d'Hippocrate. Ce serment, peut-être terriblement protocolaire, à peine usité et totalement démodé est cependant celui qui nous définit, en tant que disciple du fils d'Apollon. J'étudie, en même temps que je parle le jeune médecin. Celui-ci a depuis longtemps laché mon regard et doit certainement fixer le sol de ce petit bureau. Il devait être perdu dans les méandres de sa tête. Je ne pouvais pas l'aider, pourtant Dieu-seul-savait à quel point j'avais envie. Mais en tant que Chef des Urgences, je devais être impartial et voir au delà du bien d'une seule personne. J'avais tout un service à gérer et la bonne tenue de celui-ci passait avant la bienveillance envers une seule personne, qu'importe si celui-ci était un infirmier ou un médecin qualifié.

« Est-ce tout ? »

Ed s'était redressé à la fin de ma remontrance. Je reste quelques secondes immobile et impossible à lire avant de hocher la tête. Oui, c'était tout. Je pense qu'il venait de s'en prendre suffisamment dans la tronche pour aujourd'hui. J'espérais sincèrement que mes mots l'ai touché et qu'il s'ouvre un peu plus, qu'on comprenne ce qui se passait. Il n'était pas bien, c'était certain, mais je refusais de le renvoyer ou de je sais pas quoi sous prétexte qu'il n'était pas normal en ce moment. Et ce sans rien faire pour l'aider et le comprendre. Donc oui, s'il voulait y aller, il le pouvait, je ne le retiendrais pas. Pourtant, avant qu'il ne s'en aille et passe le pas de la porte, j'ajoutais, retournant au bureau pour terminer les papiers en question, sans lever le nez de là, mais étant persuadé qu'il m'entendrait.

- A demain, Ed.

[HRP : Est-ce la fin pour ce sujet?]

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