La portière claque. Percussion sonore dans cet immense parking souterrain. Il est sur trois niveaux. Base de l’un des plus importants employeurs de la ville. La comtesse de Lascelle passe à l’arrière de l’Aston. Pour saisir le panier préparé pour cette venue. Il s’en dégage des odeurs d’huile essentielle, de thé. Elle attrape. Finalement délaissa sa veste. Il fait chaud déjà. -”J’ai tout.” Levant le nez pour pour voir les panneaux. -”Sur la droite.” S’orientant, en attendant Zenon. Derrière, un calme apparent, Amélia est un torrent. Prête à sortir du lit minéral tant la vie fuse en elle. Contenue par son éducation. Son âge.

Réveillée juste avant l’aube, cette mère avait eu une intuition profonde. Elle avait lu les histoires de femmes. Toutes reliées par un lien ancestral. Capable de ressentir celles qui les ont précédées et celles qui les suivront. Une unité cosmique qu’aucune rationalité ne peut expliquer. Alors, elle avait réveillé Zenon. Convaincue, jusque dans la moindre fibre de son être. Valentine avait appelé une heure plus tard. -”Oh. Marion.” Elle place le téléphone et appuie sur l’écran. La flèche bouge. -”MARION: Hey. Félicitations.” La voix de Charles s’entend en fond. Pondérée quoique sincère. -”Bienvenue au club les vieux! Hahaha. Amé ? Prends des photos du petit. Hey Zenon … La lignée est assurée! On est heureux pour vous les amis. Profitez! On se rappelle dans la semaine. Byeeee! ” L’écran s’éteint. Le regard de la dame s’enflamme une seconde. D’une joie incandescente. Leur bébé… a donné la vie.

Saint-Thomas est une grande ruche. Ils mettent un peu de temps à rejoindre le service de maternité. Amélia se poste devant la banque d’accueil. Une standardiste est occupée à taper sur son clavier. C’est la même chose dans les deux autres boxes. Les mains contre son ventre, la comtesse se balance d’avant en arrière. Son index tape la mesure sur le dos de sa main. -”Zac est-il arrivé ? ” Leur fils ne répond plus. Bien sûr Valentine est occupée. Au moment où l’impatience fendille le sourire de madame de Lascelle… L’agente lève les yeux. -”KELLY: Bonjour. Grands parents ? Félicitations. ” Déjà elle attrape un formulaire… deux. -”Bienvenue à la Maternité. Remplissez un formulaire chacun. Ensuite revenez ici on vous conduira à la chambre.” Elle attrape un stylo, se penche en avant, entoure les horaires de visite. -”Trois personnes maximum en même temps.” Suit une liste de règles. Elle passe à côté de l’esprit maternel. -”... Bonne visite. ”

Ils se posent sur un banc. Amélia sort un stylo plume et complète de son écriture volontaire. Arrivée au passé médical de la famille, elle s’arrête, étire son dos, et décroise ses jambes. Un pincement de culpabilité la tiraille. Juste une seconde. -”J’ai terminé.” Elle tend son porte document au comte. Il sera plus doux pour clore l’interaction sociale. Ils le savent tous les deux. Amé reprend le panier. Elle caresse le body-corps qu’elle a soigneusement repassé. Dire que Joy a été aussi petite… -”Nous y allons ?” Chambre 312.

La porte est entrouverte. La voix de Zac se fait entendre. Le frère est donc là. Prise d’une émotion intense, Amélia recule d’un pas et laisse la voie libre à son compagnon. C’est une chambre individuelle. Les volets sont semi ouverts. Le mobilier est neutre et propre. Joy est étendue dans une chemise d'hôpital. Valentine assise près d’elle sur une chaise faussement molletonnée. Elles regardent devant elles. Zac a le bébé endormi dans ses bras. -”ZAC: Tu vas voir c’est cool d’être un de Lascelle. ” Amélia se décale une seconde, dans l’ombre. Efface la larme qui monte. Eh bien…

- “JOY: Oh. Papa. ” La tendresse, dans cette voix épuisée, est sans limite. Elle tend une main pour saisir celle de son héro. - “Il est… ” Zac obéit au signe de sa jumelle. Il s’approche lentement. Un nourrisson lové dans le creux de son bras. C’est une toute petite créature terrestre. - “VALENTINE: On vous présente Philip. ” La jeune maman a l’air fatiguée elle aussi. Heureuse. Amélia est entrée sans un bruit. Elle a posé le panier au sol. Glissée dans le dos de l’Anglais. Une main dans le dos du noble. Elle pose ses yeux sur leur petit-fils. Il a l’air si minuscule. Fragile. - “ Philip Emile De Lascelle ” Ils sourient. Zac propose à son père de prendre l’enfant dans ses bras. La louve contourne les garçons, et vient baiser le front de sa fille. Leurs voix et leurs larmes se confondent dans des murmures pleins d’amour.

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Zenon avait réellement suivi tout ce que faisait Amélia. Réveillé avant l'aube, il avait clairement navigué à vue, encore un peu dans un autre monde, avec cette difficulté de s'imaginer qu'il était devenu grand-père. Comme s'il avait besoin de le voir pour le croire. Tout comme cela avait été le cas avec ses enfants. Même s'il avait été aux côtés de sa compagne, tout le long de la grossesse, c'était devenu réellement tangible, lorsqu'il avait eu les jumeaux dans les bras. L'homme avait aidé à faire le sac, avait préparé la voiture et avait conduit, rapidement, pour être le plus vite auprès de leur fille. Surtout qu'il sentait parfaitement le torrent que contenait sa belle.

La voiture était fermée, tandis que le téléphone d'Amélia sonnait déjà. Un fin sourire marquait les traits du comte, alors qu'il marchait aux côtés de cette dernière et que la voix de l'amie fidèle et de longue date se faisait entendre. Bien sûr qu'ils étaient les premiers à avoir été mis au courant.

- Merci Marion. Lâchait-il toujours assez tranquille. Une main venait caresser doucement le dos de sa belle. Je n'ai pas eu de nouvelles...

Zac était un électron libre, cependant, le père estimait que pour sa jumelle, ce garnement pouvait traverser le monde au plus vite pour la rejoindre. Alors le fait qu'ils étaient dans la même ville, ferait peut-être qu'ils aient une bonne surprise.

Il prenait alors le sac qu'elle portait, sentant l'impatience grandir en elle. L'infirmière derrière le bureau, avait sans doute intérêt à leur prêter attention, s'ils ne souhaitaient pas un esclandre. Heureusement ce fût le cas. Il haussa très légèrement un sourcil à l'accueil fort peu chaleureux, très mécanique, comme s'ils étaient finalement assez peu les bienvenus, pour un tel événement. Ne comprenons pas non plus pourquoi il se retrouvait à remplir des informations qui ne concernaient clairement pas cette institution... enfin... il s'y pliait en bon citoyen. Installé sur le banc, il écrivait alors les différents problèmes rencontrés dans la famille. C'était sans doute pour savoir ce qui concernait cet enfant, il espérait juste qu'il n'hérite pas des problèmes des De Lascelle ou Sanders. Attrapant le papier de sa dame.

- Je m'en occupe. Revenant alors vers l'agente d'accueil, avenant, avec un sourire charmeur, pour atténuer un peu le côté froid de cette dernière, avant de se remettre en route.

Il était temps de faire connaissance.

Les voix des enfants se font entendre. Zac était donc déjà présent, comme il l'avait imaginé. C'était touchant. Il sentait l'émotion de sa compagne et passait donc en premier, pour ouvrir la porte doucement, surpris des paroles de son fils. Voilà qui changeait de d'habitude, qui changeait les perceptions de beaucoup de chose. Touché, encore une fois.

- Voilà qui est nouveau. Avec un petit sourire taquin, avant d'aller vers sa fille, prenant ses mains pour l'embrasser sur le front. Comment vous sentez-vous? C'était important d'avoir l'information de la personne concernée, avec ensuite un regard pour la compagne de cette dernière.

Puis c'était au petit-fils d'avoir droit à tout l'intérêt de son grand-père, tandis que son oncle l'amenait à ce dernier. Une surprise encore, alors qu'il découvrait le visage du nouveau-né. Le prénom... entendre le prénom de son propre père, lui fit marquer un temps de battement. Beaucoup de questions en tête, mais surtout, pourquoi? Les liens n'avaient pas été les meilleurs, les jumeaux ne l'avaient jamais rencontré, ce Philip de Lascelle. Pourtant, il chassa tout ceci, pour simplement se laisser envahir par l'émotion de la rencontre avec ce nouvel être. Représentant de l'héritage de ce qu'ils étaient, Amélia et lui. Et ça, c'était émouvant.

Bien sûr qu'il acceptait de le prendre dans ses bras, remerciant son fils. Prenant le bébé alors contre lui, montrant une certaine habitude à les manipuler, mine de rien.

- Philip... Dans un souffle, les larmes au bord des yeux, oui, chez lui, les émotions venaient d'un coup. Il se racla un peu la gorge. Bienvenue parmi nous. A Valentine. Vous pouvez être fière, oui.

Une nouvelle vie peut-elle réconcilier les anciennes ? L’espoir est permis. Rien n’est immuable. -”Voilà qui est nouveau.” Simple vérité. Les quatre années passées ont été rudes. Pour ne pas dire infernales. -”ZAC: On est dans le renouveau… avec ce petit gars.” L’oncle se sentait d’or et déjà animé d’un instinct protecteur. Puissant. Il n’en avait conçu d’égal pour personne. Ni Megara… Ni les Strikeurs. Mais ce petit homme…

Maintenant, les Indiens vont pouvoir songer au retour. Par bâteau ? La dame du lac osera-t-elle dire son secret ? -”Comment vous sentez-vous?” Jo enlaça son père délicatement. Courbaturée, de la tête, jusqu’au pied, avec le corps fatigué, distendu. Mais, elle l’avait fait. Philip avait quitté son ventre. - “JOY: Comme une baudruche dégonflée ?” Oui, bien sûr la reporter a de l’humour, un sacré humour.

Les menaces fantômes paraissent lointaines. Ils en oublient les ombres orientales. Les sournoiseries de l'underground. C’est un de ces moments de répit. A savourer. -”Vous pouvez être fière, oui.” Miss Porter inclina, respectueusement le menton. Pudique, aimant la discrétion, elle ne montre pas ses émotions. Les amis des filles diraient combien Joy s’était battue pour qu’elle accepte de, ne serait-ce que lui prendre la main dans la rue. Maintenant ? Une famille en route. Un mariage à venir. -”VALENTINE: Merci.” Un silence s’empara de la meute. Une poignée de secondes. Philip, tel Prince soleil, au centre de leur univers.

Amélia chuchote dans un panjabi chargé d’amour. -”Nous t’avons amené un savon au miel. Ce sera bien mieux que les produits d’ici. ” Les gammes de soin de l’hôpital sont faites pour toutes les peaux. La dame se glisse sur le rebord du lit. Ses mains capturent celles de sa fille. -”Des crèmes aussi pour ta peau. Il faut l’hydrater.” Un doux baisemain à l’Anglaise, sous le regard amusé du frère. -”ZAC: Mom…” Un appel sourd. La comtesse saisit le sac pour saisir un pot. Elle en applique une larme sur le dos d’une main et commence à masser. -” Je pourrais te masser les jambes… ça te ferait du bien. ” Elle dépose un baiser dans le creux de la paume. -”ZAC: Mom, Valentine ne comprend pas notre langue.” Jo sourit, douce. - “JOY: Je lui donne des cours particuliers… mais c’est en cours… ” Les fiancées se regardent. La complicité qui les unis passe.

Après une torsade de la hanche, lady de Lascelle -”Excuse-moi Valentine.” Point d’ombrage. Plutôt de l’attendrissement, à voir un aspect de sa personnalité, jamais entrevu. Il est convenu que Zenon est le plus doux et le plus tendre. Que Amélia est la sévérité et l’autorité. Une répartition des rôles. Mais, rien n’est si simple. - “JOY: Maman ? Veux-tu prendre Philip ? … Papa ? Vous voulez bien ? ” Joy adresse un sourire à son père. Ils savent tous les deux. Semblables. Deux fleurs du même arbre.

Zac attrape le panier. Il en fait l’inspection. Créer un étalage de baumes sur la table coulissante. Trucs de sorcière dit-il en riant. -”ZAC: J’étais sûr.” La couverture patchwork sortie dégage une odeur de feu de bois, d’orange et une autre chose indéfinissable. Ce n’est pas l’odeur de la maison. Ni celle du manoir. Amélia rabroue le garçon. -”Laisse ça. C’est pour Philip. Rhooo.” Des soirées, assise sous le porche de Bellary. Dans le jardin de Lechlade. Parce que c’est la tradition dans la famille Sanders. L’une des seules que l’expatriée à ramener avec elle. Il y a dans chaque morceau de tissu un souvenir familial. -”ZAC: On peut voir non ? ” Il l’étale sur le bas du lit. L’occasion de découvrir une multitude de souvenirs. Plusieurs vies d’un côté et de l’autre de la manche. -”... Il y a plein de défauts… et… ” Un sourire timide lui vient en voyant la joie de leur fille. Bien.

-”VALENTINE: Jeunes gens! Je vais prendre une photo. Regroupez-vous autour de nos stars… merci. Monsieur de Las… Zenon pardon, un peu plus vers la droite.” Amélia pose une main sur celle de son mari. Ses doigts s’entrelacent. Son regard revient sur le petit Philip. Une étoile c’est bien cela!

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Le renouveau, oui, il posait une main sur l'épaule de son fils, la serrant doucement. Touché.

- Il me semble que votre mère a utilisé une expression semblable vous concernant. Taquinant sa fille, autant qu'elle utilisait d'humour, après tout... elle n'était pas sa fille pour rien. Il était heureux de voir que l'accouchement s'était bien passé.

Pas de doute que cette famille souhaitait trouver une paix. En tous les cas, c'était bien ce que cherchait le patriarche. C'était ce qu'il avait toujours voulu pour tous. Même si ça n'avait pas été réellement le cas. A regarder en arrière, il y aurait eu sans doute pas mal de choses à changer. Mais on ne changeait pas le passé, par contre leur présent et leur futur, il y avait moyen de le rendre plus doux. Pour tous. Pas de doute non plus, sur le fait que ce petit homme, nouveau louveteau de la meute, les mettait tous d'accord. Pour lui, il y aurait des efforts à faire de tous les côtés.

Perdu dans ses pensées, dans la contemplation de ce bébé, il n'entendait pas tout, les conversations autour de lui, était comme atténuées. Il se promettait de tout faire pour le protéger ce petit gars. Que rien ne lui manque jamais. Tout comme il se l'était promis pour ses enfants finalement. Il espérait arriver à mieux tenir ses engagements que pour Zac et Joy. Quitte à prendre plus souvent l'avion, pour venir ici, sur cette île, afin de soulager le travail des mamans. Ils trouveraient des arrangements, sans aucun doute.

Ce fût la voix de sa fille, qui l'interpellait, qui le fit sortir de cet état second, relevant les yeux sur la petite famille.

- Mmmm? Oui oui, bien sûr! Avec un sourire pour sa chère et tendre, alors qu'il lui tendait tout doucement le bébé. Il s'essuyait rapidement les yeux une fois les mains libres et en posait une doucement, sur le dos de sa compagne, avec un sourire comblé. Heureux, oui, il l'était.

Son attention fût attirée par son fils, qui ne manquait pas de faire l'inventaire du contenu du panier. Il secoua la tête et frotta tranquillement le dos de la mère de famille, qui avait craint longtemps d'offrir le présent à sa fille. Car cette femme assez maniaque finalement, intransigeante avec elle-même quand elle faisait quelque chose, ne voulait pas que son cadeau ait des défauts. Pourtant, il lui avait dit que c'était tout ce qui faisait le charme de cette couverture, l'important, c'était bien l'amour qu'elle y avait mis, le temps passé, il l'avait vu. Joy le comprenait aussi, aux vues de son sourire.

- Zac, si vous en voulez une pour vous, vous savez ce que vous avez à faire. Taquin, il ne cherchait pas la guerre, bien au contraire.

Zenon se plaçait alors pour la photo, il offrait un sourire à sa belle-fille, puisqu'elle osait utiliser son prénom. Bien, la relation évoluait. Une fois la pause prise et la photo faite, il se décalait, pour aller un peu ouvrir les fenêtres. Aérer la pièce un instant. Laissant encore le petit dans les bras de sa grand-maman.

- Quand pourrez-vous quitter la maternité? Puis-je vous amener quelque chose à boire? A tous?

Ce climat léger est réparateur. Il faut dire que le dernier souvenir d’une chambre d'hôpital… -”Zac, si vous en voulez une pour vous, vous savez ce que vous avez à faire.” Une remarque qui provoqua des sourires sur toutes les bouches. -”ZAC: Je vais en parler avec Damia tiens!” S’esclaffe l’ex agent spécial de la police. Les yeux de sa sœur se plissent de malice. Humour ou pas. Ce mec vient de citer sa Régulière pour faire un bébé. C’est nouveau venant de lui. Responsable d’une autre vie.

Valentine prit à cœur sa mission photographique. Ils firent pas mal de clichés. La comtesse céda finalement à son envie. Avec une tendresse infinie, elle confie de nouveau Philip à Zenon. Elle alla vers le panier. -”AMELIA: Valentine va avec ta femme.” Certes. Le mariage a lieu dans un an. Quand bien même. L’officier sourit, alla pour tendre son portable. Sa belle-mère le refusa tout de go et prit son appareil personnel. Joy avait le modèle plus récent de la même collection. -”Bien. Pour la postérité, une dernière.” Le nouvel oncle s’exclame alors. -”ZAC: Vous me les enverrez ! Faut que je fasse les présentations à JB.” L’équipe est peut-être dissoute. Mais la meute ne s’éteindra pas.

Le faire-part sera fait par Joy. Elle qui adore les ateliers créatifs. -” Quand pourrez-vous quitter la maternité? Puis-je vous amener quelque chose à boire? A tous?” Excellentes questions. Leur sage-femme était passée au matin. Satisfaite. L’enfant et la mère se portent bien. Phil a pris cent grammes. Joe pourra bientôt débuter la rééducation du périné. - “JOY: Dans trois jours.” Quand tout va bien pourquoi attendre ?! Val caresse l’épaule de sa belle. Consciente de tout. - “On a hâte de l’installer.” Son regard amoureux détaille le bébé qui s’assoupit dans les bras de l’espion. -”AMELIA: Valentine, tu nous fera une liste. Zac et moi iront faire un plein de courses.” Décision maternelle qui sonne telle une évidence. Si bien que les mères acceptent tout de suite. La comtesse a ce genre d’autorité c’est vrai.

Joy sourit à son père. Ils ont ce même sourire attentif. - “Je veux bien une eau gazeuse, Papa. Citron s’il y a.” Amélia attrape le panier. Mince. Non. Elle n’a pas pensé à cela. Une moue trahit sa contrariété. Elle demande un café-double sans sucre. De même que Valentine. Zac part plus sur un coca. Il va ouvrir la porte au marin. -”ZAC: Je sais où est la cafétéria. Je vous accompagne.” Sa mère s’avance et lui glisse une carte-bleue dans la main, avec un petit air déterminé. Les deux hommes longent les couloirs. Le pas tranquille et régulier. L’activité du service se voit et s’entend.

Ils descendent par un ascenseur. Sanders, cale ses épaules à la paroi. Il regarde dans le vide. -”ZAC: Ca fait drôle.” Qui eu cru. Joe devient une maman. C’est étrange et beau. Zac a envie de participer à ça. Il trouve que c’est bien. Valentine est cool aussi. Si bien qu’il s’abstient de questionner son paternel. Sur le dossier Sharma. L’une des dernières ombres du tableau contemporain. Ses indics l’ont poussé vers le Réseau. Mais, il aime autant ne pas mettre un pied dans ce milieu… à nouveau. Ils approchent de la cafétéria. Il n’y pas trop de monde. -”Ma voiture a rendu l’âme.” Faut dire que c’était celle de ses 19 ans. Il l’a bien entretenu. Rien n’est éternel ceci dit. -” Je peux vous emprunter la Toyota ? ” Dans la famille, on prend le temps, avant d’acheter une voiture. Ils regardent les fast-foods et les boissons pour passer la commande. Ça a l’air moyen. Mais ça fera l’affaire. Le téléphone de Zac vibre. Il regarde, lit, répond un truc rapide. Naturel. Tranquille. -”Vous avez encore des liens avec le temple du village ?” Le dernier dossier ésotérique lui donne du fil à retordre. Lowri et lui sont à court de moyen. Mieux vaut élargir le champ des possibles. Qui sait!

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Zenon comme Joy, resta un instant silencieux à la réponse de son fils. C'était en effet surprenant, qu'il en parle aussi facilement, de voir à parler d'une telle projection avec Damia. Décidément, cette femme le changeait. Et dans le bon sens. Il en était heureux. Si ce n'était, pour le moment, que de la taquinerie familiale, qui sait... les choses pouvaient évoluées. Enfin, Damia n'était peut-être pas intéressée par pouponner. Connaissant un peu cette femme, il en doutait même fortement.

Décidément, les femmes dans cette famille, tenaient à prendre des photos. Souvent, beaucoup. Zenon acceptait le petit dans ses bras, se laissant porter à nouveau par tous les sentiments qu'il créait en lui, ayant un sourire pour les photos, avant de faire signe à Amélia qu'il était peut-être temps de s'arrêter un peu. Il était aussi important d'avoir les informations qui étaient importantes. Trois jours, c'était amplement suffisant. Il pouvait comprendre que les filles se réjouissent d'installer le petit chez elles. Il avait un petit sourire.

- Bien, nous aiderons Valentine à préparer votre retour.

Les grands-parents voulaient rendre la vie des filles la plus sereine possible. Ils savaient très bien ce qu'un nouveau-né impliquait. Ils en avaient carrément eu deux, tous les deux. Et bien que Zenon ait été absent quand les jumeaux étaient plus grands. Il n'avait pas quitté Amélia et leur maison, tant qu'ils n'avaient pas eu 1 an.

Le comte prenait alors les commandes de sa petite famille, rendait le petit et se dirigeait vers la sortie, acceptant l'accompagnement de son fils, qui voulait lui montrer où se trouvait la cafétéria. Il n'était pas contre. Content de voir son fils un peu impliqué dans cette vie de famille. Est-ce que Philip avait réveillé le côté loup protecteur de son oncle. Zenon se doutait que oui. Il y avait quelque chose de changer chez le Striker.

- Oui, c'est spécial, de se dire que nous avons un nouveau membre dans la famille. Sourit un peu. Je ne pensais pas que l'un de vous deux ne se pose ainsi un jour, je dois bien l'avouer.

Ses enfants avaient été si sauvages, avec cette rage au ventre de toujours vouloir en faire plus, sans jamais s'arrêter ou se poser. Alors là, que Joy devienne maman... oui c'était surprenant, mais notre homme était bien entendu, ravi. Cela devait se voir dans ses yeux. Ils étaient plus clairs que d'habitude.

- Oui vous pouvez. Même la Mercedes si vous voulez.

De Lascelle avait quelques voitures dans ses garages. Il pouvait bien en prêter une à son fils. Tant qu'il ne prenait pas celles de collection, que le comte tenait à garder pour lui. Oui, il lui arrivait d'être un peu égoïste, surtout concernant ses bolides.

- Que voulez-vous faire avec le temple?

C'était bien la première fois que son fils avait un intérêt quelconque pour quelque chose qui représentait la religion ou la spiritualité.

Telle une gamine prise en excès, voilà qu’Amélia range l’appareil. S’assagit. Flamme qui s’apaise après le passage du vent. -“ZENON: Bien, nous aiderons Valentine à préparer votre retour.” -”VALENTINE: Merci M. … Je veux dire Zenon.” Il faudra du temps pour briser la courtoisie militaire, générationnelle, autoritaire. Tout le monde ne sait pas quitter une zone de confort. Mais cela viendra.

Les hommes partagent un nouveau sentiment. Quelque-chose qui dépasse leurs fêlures. De quoi espérer. Pour l’avenir. Amélia en est emplie d’espérance. -” Oui, c'est spécial, de se dire que nous avons un nouveau membre dans la famille. Je ne pensais pas que l'un de vous deux ne se pose ainsi un jour, je dois bien l'avouer.” Zac se frotte la barbe. Une longue conversation téléphonique lui revient en mémoire. Il savait que sa sœur avait évolué. -”Je pense que c’est grâce à vous. ” Ou plutôt au choc. A la peur de perdre un père. Une famille. Cet épisode familial a eu des effets profonds. Profonds et durables. Les jumeaux ont bien été forcés d’envisager un monde sans leur meute au complet. Les lignes ont bougé. Les priorités se sont vues assignées. -”Enfin c’est mon hypothèse.” Mais les jumeaux sont d’une pudeur toute aristocratique pour parler de l’autre.

Autant revenir au terrain. -”Que voulez-vous faire avec le temple?” Plus d’insigne. Moins de pression hiérarchique sur les épaules. Junior est plus libre de parler. Encore plus libre. -” Leur parler de malédiction. ” Pour ce genre de cas, la rationalité occidentale n’a aucune efficacité. Il lui faut des interlocuteurs ouverts. -”C’est pour un des dossiers, avec Lowri. “La petite sorcière”. ” La comtesse a pas mal entendu parler de l’Ecossaise. Elle l’aura évoqué avec son époux. Pour sûr. -”On est sur un truc chaud.” Pile là, leur tour arrive. Évidemment le frérot n’a pas regardé. Il passe le long de la vitrine, en dérangeant les suivants. Il revient près de son père. -”On prend quoi ? ” Le Patriarche saura quoi faire, comme toujours.

Ils repartent donc tranquillement vers la chambre. -”ZAC: On m’a proposé de parrainer un jeune. ” Chaque matin, Junior ajoute un chiffre au compteur. Pas de drogue depuis 400 jours. Il en fait état à Jean-Baptiste. L’alcool et le tabac sont un peu moins des béquilles. C’est mieux. Même s’il sent que tout est fragile.

Il y a une animation féminine dans la chambre. -”VALENTINE: … [...]Hahahaha! Je vous imagine tellement!!” Les trois femmes sont assises en cercle sur le lit. Phil dort contre le sein de Joe. Sa bouille est totalement apaisée. Pas dérangé par le rire de sa mère. -” JOY: On était si fiers de nos costumes.” Amélia de Lascelle lâche un petit soupir amusé. -”AMELIA: Toutes les mamans du village m’en ont parlé pendant des mois. ” Un sourire complice passe entre les deux louves. -”Zenon était en mer ?” La main de Joy se fige instantanément. Val le remarque. Comme elle remarque les esquives de sa compagne à ce sujet. Elles n’en parlent plus. -”AMELIA: Oui Sur un Patrouilleur à cette époque … le P282 je crois bien. ” Secrètement, l’Américaine a tenu un registre. Codé bien sûr. Pour ne pas confondre un mensonge avec un autre. Pour que la trame tienne bon. Devenue une experte en matériel naval. Des bâtiments qu’elle n’a même jamais vus de sa vie. Alors qu’elle ne sait rien. Rien du tout.

D’instinct, la dame se tourne vers la porte. Son regard bleu attrape celui du lord cachotier. Peut-être lui faudra-t-il une discussion avec sa fille. Que toute gêne soit évacuée. Leur secret doit être imprenable. -”AMELIA: Nous parlions de votre périple dans le pacifique. ” Qu’il puisse prendre le navire en chemin. Caler son récit. Puis, la complice croise le regard de son fils. Là c’est différent. L’accusation muette a de quoi glacer le sang de la jeune grand-mère. -”ZAC: Autant se concentrer sur le présent. ” Commence la distribution des mets industriels. Philip s’agite un peu contre sa mère. Mais il dort toujours.

Légende : -AMELIA DE LASCELLE (mère de Joy) - JOY SANDERS - VALENTINE PORTER (fiancée de Joy) - ZENON DE LASCELLE (père de Joy) - ZAC SANDERS (jumeau de joy) - en gras du penjab dans le texte.

Zenon n'en voulait pas à Valentine, il savait que ce genre d'habitude pouvait prendre du temps, il lui laissait la marge, il n'était pas pressé. Après tout, ils avaient du temps. Avec son fils, c'était différent. Il l'observait, silencieux. Grâce à lui? Voilà des mots qui n'étaient pas souvent prononcés. Pourtant, il se doutait bien que c'était à cause de ce qu'il s'était passé. Il y avait une petite connotation négative à ce que venait de dire Zac? Ou alors il avait fallu un tel électrochoc à tout le monde, pour remettre les bases de toute leur famille? Manquer de mourir... s'ils savaient tous, que ce n'était pas la première fois qu'il l'avait frôlé, la mort. Amélia avait pu le voir revenir, parfois en mauvais état. Heureusement, ça n'avait pas été souvent, quelques fois, mais des fois de trop. Dans ces moments, le père de famille était resté beaucoup plus longtemps chez lui. Ce qui rendait la vie à la maison plus calme, douce, pour tout le monde. Et rendait ses départs encore plus difficiles à chaque fois.

- Mmm.... l'important, c'est que vous soyez bien dans vos vies, tous les deux.

Car si Joy trouvait une stabilité, se faisait son foyer, sa famille, Zac lui, restait encore cet électron libre, rebelle. Sans doute encore un peu en colère. Zenon avait toujours cette envie de faire la paix, pour de bon, avec son fils. Qu'Amélia et lui, fassent la paix. Les griefs de Zac contre eux, n'étaient pas les mêmes. Mais une chose devait maintenant cristallisé le tout, contre eux, de la même façon. Ce secret qu'ils avaient cachés toutes ces années.

- De malédiction? Haussant un sourcil? De quel genre? S'il y avait bien une chose que n'était pas le comte d'Avon, c'était de croire en ce genre de chose. Il était un esprit rationnel et cartésien. S'il avait parfaitement pu raconter des histoires mythiques et légendaires à ses enfants, il ne croyait pas réellement en un Dieu quelconque ou quoi que ce soit de paranormal. Alors que son fils lui parle de cela, avec autant de sérieux. Mmm... vous croyez à ce genre de chose? Après, son fils avait bien le droit de croire ce qu'il voulait, il n'allait pas juger ses choix. Je n'ai pas trop de liens, vous connaissez mes positions, mais je demanderai à votre mère.

S'il devait faire le messager entre les deux, il le fera. Le père faisait alors les choix pour le repas et prenait commande des boissons. La nourriture d'un hôpital n'était pas la meilleure, mais il fallait bien que Joy se nourrisse, si elle voulait pouvoir faire du lait pour le petit, il fallait commencer à bien manger.

- Oh et avez-vous accepté? Vous seriez un bon parrain. Avec un petit sourire d'encouragement.

Cela serait bon pour lui, qu'il prenne quelqu'un comme lui, sous son aile. Que cette responsabilité, cette envie d'aider, l'aide lui, à toujours aller mieux, à tenir la rampe. Même si en ce moment, avec Damia, il était bien.

Les deux hommes remontaient ensuite à la chambre, il appréciait d'entendre les rires venant de la chambre. C'était quelque chose de léger, joyeux. Offrant cette envie que tout continue ainsi. Que le futur soit plus lumineux, apaisé. Il le souhaitait à toute sa meute. Bien sûr que le commandant raccordait rapidement les wagons, il avait appris, comme sa belle, à savoir comment mentir et s'accorder à deux. Il lui offrait un doux sourire et posait une main dans le dos de son fils, pas de colère dans cette chambre.

- Il est vrai qu'il fût bien long et sans intérêt. Tranquille, tendant les boissons à ces dames. Nous avons pris ce qui semblait être le plus nourrissant... promis, une fois rentrée, je vous préparerai de bons petits plats.

Il prenait alors le petit tout doucement dans ses bras, pour aller le poser dans son couffin, afin que tout le monde puisse manger, les mains libres.

Chez les de Lascelle, Indiens cultes et croyances n’ont pas été inculqués. Le foyer n’était pas dans la tradition de la génération précédente. La comtesse avait cessé de croire en une force supérieure jeune. La mort de son cadet l’avait coupée d’un quelconque lien divin. Mais, leur garçon était depuis toujours attiré par le mysticisme. -”Mmm... vous croyez à ce genre de chose?” Zac s’était rendu au temple hindou pendant son adolescence. Il avait suivi les enseignements. -”ZAC: Je crois… qu’il y a des choses que nous ne pouvons pas expliquer par la science. Une part de mystère.” Il y avait des personnes portées sur ces mystères. Elles cherchent à leur donner un sens. A les expliquer. C’est une forme d’enquête finalement.

Quel plan b trouver ? -” Je n'ai pas trop de liens, vous connaissez mes positions, mais je demanderai à votre mère.” Zac eu un infime rictus. Rapide. Il pensait pouvoir garder cela entre son père et lui. Juste eux deux. L’espion et le flic. Parce que sa mère n’a pas la même pudeur. Elle va chercher à savoir. -”ZAC: Ok. Ne lui dit pas tout de suite que c’est pour moi. … S’il te plaît ? ” Seulement d’attendre un peu. Pas de mensonge. Son père pouvait y arriver.

Ce n’est pas tout. En fait, il y a un moment qu’il n’a pas parlé longuement avec son paternel. C’est plus une habitude de Jo. -”Oh et avez-vous accepté? Vous seriez un bon parrain.” Peut-être le moment était-il venu en effet. L’année de devenir un parrain. Junior ne pense pas être capable d’être aussi dévoué que le comte d’Avon dans cette mission. Enfin, il l’a été avec sa meute, avec la Strike. Il l’est toujours. -”Je pense que je vais faire une tentative. On verra. ”

-”Nous avons pris ce qui semblait être le plus nourrissant... promis, une fois rentrée, je vous préparerai de bons petits plats.” Les jeunes mamans approuvent dans un grand sourire. Zenon cuisine très bien. C’est un gage de plaisirs et de bonne nutrition. -”VALENTINE: Vous nous avez déjà apporté beaucoup de choses!” Les de Lascelle tenaient évidemment à simplifier la vie de leur fille. De leur temps, à Bellary, ils avaient eu Yvette. Sinon l’Anglais fils unique et l’Américaine fâchée. Ils avaient appris et fait jour après jour. -”Tant que l’on peut vous aider, profitez. Vous allez avoir assez à faire pour les vingt prochaines années! ” Amélia caressa le bras de son mari qui revint près de la table. Tout a été minutieusement posé pour lui.

- “JOY: C’est bien qu’on soit là.” Son regard va d’un visage à l’autre. Dans cette petite pièce, il y a les cinq personnes importantes de sa vie. Ils sont là. Ils effacent le traumatisme birman. La journaliste ressent une assurance profonde. Elle ignore d’où cela lui vient. Peut-être est-ce la fatigue ou les médicaments ? Pourtant, elle se sent légère. L’ombre s’en est allée. Alors, elle rencontre le regard de son paternel. - “On a réussi.” Valentine, assise sur le bord du lit, se penche pour poser un baiser sur la joue de sa fiancée. Elle ne sait pas tout. Mais ça ne fait rien. Le plus important est dit. -”VALENTINE: En l'occurrence c’est surtout toi. ” Ce bébé est en parfaite santé. Il est beau. Amélia tire son cou pour apercevoir Philip endormi. Quelle joie de savoir que la vie est perpétuée au-delà de soi. -”Il saura tout de son histoire.” Ne point répéter les maladresses du passé. Ils feront mieux cette fois.


Vers la fin de leur petit dîner-dînette, une puéricultrice vient annoncer, que les visites seront bientôt finies, pour la journée. Amé abandonne la fin de son repas pour avoir le temps de terminer le déballage du sac. Avec soin, elle installe les décorations, les habits, les plats. Tout pour que ce petit refuge soit chaleureux. Un peu plus chaleureux en tout cas. -”ZAC: Bons soeurette, tu me fais un message, quand tu veux voir ma tronche. ” Les jumeaux rirent. Ils s’enlacent aussi.

Puis, le fiston se recule. Il attend, patient, que les vieux soient prêts. La louve repousse le moment du départ. Il y a tout le temps un dernier détail! L'infirmière fait donc un second passage pour sommer la troupe. -”ZAC: Allez m’om. … ” Amélia vient embrasser “ses filles”. Puis, ses yeux bleus, si bleus, scrutent la chambre à la recherche d’une amélioration… de dernière minute.

Légende : -AMELIA DE LASCELLE (mère de Joy) - JOY SANDERS - VALENTINE PORTER (fiancée de Joy) - ZENON DE LASCELLE (père de Joy) - ZAC SANDERS (jumeau de joy) - en gras du penjab dans le texte.

Zenon n'avait rien contre les croyances des autres, il n'était pas là pour juger. Si son fils y trouvait un peu de réconfort, qui était-il pour lui dire le contraire? Il hochait doucement de la tête, même s'il n'était pas totalement convaincu. En esprit rationnel et cartésien, il trouvait toujours une explication à presque tout. Donc bon...

- Mmmm... de là à mêler cela à de l'enquête? Il ne se moquait pas, il était vraiment curieux de savoir ce que pensait son fils. C'était aussi une façon de discuter, de renouer le contact un peu, le lien. S'intéresser à ce que faisait son fils, au lieu de toujours vouloir le mener sur un chemin.

Le père sentait bien que son fils n'était pas si content que cela qu'il veuille en parler à sa mère. Il finissait par le dire oralement. Ne pas trop en dire à Amélia. Le comte observait son fils, avec cette petite lueur dans le regard. Comme s'il était réellement capable de cacher des choses à son épouse. Il se grattait légèrement la barbe.

- Bien bien, je lui dirai le strict nécessaire. Fixant Zac. Ne faites pas de bêtise pour une enquête... paranormal, fils.

Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui. C'était comme ça. Enfin, il ferait le nécessaire pour l'aider et ne pas trop inquiéter madame la Comtesse. Par contre, cette idée de parrainer quelqu'un, il le voyait d'un bon oeil. Si Zac se retrouvait réellement à avoir la responsabilité de quelqu'un, cela pourrait l'aider à se poser. Philip l'emmènerait déjà sur ce chemin, mais il ne serait pas le seul.

- Lancez-vous. L'encourageait donc le paternel. Qu'il voit qu'il pouvait être fier de lui.

Valentine n'avait pas encore totalement idée de ce dont était capable les parents de Lascelle pour les leurs. Il offrait un petit sourire à sa belle-fille.

- Ce n'est que le début. Taquin.

Tout en préparant donc le repas, discutant tranquillement avec elle d'ailleurs. Il ne voulait pas qu'elle se sente mal à l'aise à son contact. Il était un militaire retraité, elle n'avait pas besoin d'avoir tout ce respect pour son grade, qui finalement, ne voulait plus rien dire.

La voix de sa fille lui faisait tourner la tête. Il lui offrait un petit sourire à son tour. Oui, ils avaient réussi, maintenant, ils devaient continuer. Sa femme disait les choses, oui, ils ne cacheraient rien, ou presque. Avant qu'il ne faille réellement partir. Bien sûr, Amélia ne pouvait pas partir, pas si facilement. C'était ainsi, elle était LA protectrice, la louve de la famille, ils étaient tous ses petits. Doucement, le mari venait doucement poser une main dans son dos, alors que Zac tentait de la convaincre de partir.

- Amélia... allons-y. Elles sont fatiguées, laissons tout ce petit monde se reposer. Nous reviendrons demain.

Heureusement qu'il savait être la voix de la raison, sa compagne de vie acceptait de le suivre finalement. Il embrassait les deux femmes sur le front, ainsi que son petit-fils. Tendre, protecteur à son tour. Puis fermait la porte de la chambre. Il offrait son bras à sa dame et posait une main sur l'épaule de son fils.

- Venez prendre le café à la maison Zac.

Il était le bienvenu chez eux, toujours. Alors pourquoi ne pas profiter de ce moment de paix, pour le continuer un peu.