AccueilDernières imagesRechercherMembresS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
[CLOS]Liqueurs et rancœurs - PV Gustav
Edward Hammer
Edward s’était arrangé pour se libérer. Heureusement, Hammer prenait très souvent les nuits, les congés, mais aussi les fériés. Le médecin n’avait aucune vie de famille. Cela lui avait permis de gagner un certain nombre de faveurs, de quoi arriver à négocier pour cette fois… Edward n’était pas sortit depuis longtemps. Enfin, le fait de travailler pour le Réseau l’amenait à se déplacer à plein d’endroits différents. Mais là, c’était pour le loisir et il avait perdu le compte du temps où il n’était pas sorti. C’était presque un peu effrayant. Ed’ se sentait ridicule, mais il fit taire ce sentiment. Il nageait dans l’incertitude de ce qu’il allait rencontrer. Gustav avait dans la colère, non de la rancœur contre lui. Après tout, Ed l’avait laissé tomber en réalité. Hammer était amère. Il avait reproché à énormément de monde, mais il était un connard comme les autres. Son ancien ami lui laissait au moins la chance de se racheter. Edward avait la sensation d’aller à rendez-vous avec un ex où ils allaient pouvoir débriefer de leur relation. Cela amenait au doc un sentiment d’anxiété. C’était idiot, quoi que certaines amitiés étaient aussi importantes qu’un couple. C’était le cas de celle qu’avait eu Ed avec Gustav, puis il avait été idiot. C’était con. Mais, ça, Ed se savait abruti et ce n’était pas nouveau.

Edward avait hésité à comment s’habiller, puis il avait finalement décider de conserver ses vêtements habituels : chemise claire et jean. C’était passe partout et ça irait. L’urgentiste était arrivé à l’heure, ce qui était à noter. Cela lui avait demandé un effort, car les horaires ce n’était son fort en ce moment. C’était un bar queer, ce qui surprit un peu le médecin. Est-ce que Gustav faisait parti de la communauté LGBTQA+ ? Ed’ ne s’était jamais posé la question auparavant, dans on esprit tout le monde était hétérosexuel, tout comme lui l’était forcément. Hammer s’était bien rendu compte qu’il était attiré par son voisin, mais depuis qu’il avait fini par le réalisé, Ed’ était toujours dans l’hésitation quand à lui-même. Il ne savait pas comment se définir et s’il fallait qu’il fasse, Hammer repoussait toujours cette question. Il n’avait ni le temps, ni l’envie d’y réfléchir.

Hammer entra dans le bar et fit le tour de la pièce du regard et finit par trouver son ami. Le médecin eut un sourire, un vrai, un sincère. Pendant un instant, il avait eu peur qu’il lui mette un lapin, alors que c’était Gustav. Ce mec avait toujours été fiable. « Salut. » Edward se déplaça et vient lui rejoindre. Sans s’en rendre compte, Ed’ fit le tour de la pièce des yeux. Il observait les têtes présentes, le potentiel de nuisance, les sortis de secours, il était prêt à réagir au cas où il y aurait un problème. « Cela fait longtemps que tu es arrivé ? » Normalement, Ed était à l’heure, mais était-ce vraiment le cas ? Il ne s’était pas trompé, si ? Enfin, Gustav était là et le médecin commença un peu à se détendre. Malgré tout, il était vraiment content d’être là, avec son ami. Hammer ne serait jamais entré dans cet endroit seul, mais il se sentait en sécurité auprès de Brener. Le choix du lieu n’était pourtant pas innocent, mais Hammer ne posa pas de question. Gustav amènerait la conversation sur ce sujet s’il le souhaitait.
Edward Hammer
Edward Hammer
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 176
Date d'inscription : 24/03/2022
Localisation : Londres - à l'hôpital probablement
Profession : médecin urgentiste
Etat Civil : célibataire
20.08.23 18:58
Revenir en haut Aller en bas
Gustav Brener


Liqueurs et rancoeurs

« In vino veritas »
fin août 2028

La canicule d’août fait une pause depuis le matin. L’air circule à nouveau! Avec lui, il y a un regain d’énergie qui ébroue toute la cité. Brener rejoint son domicile en fin de service. La soirée débute à peine. Il va tout de suite sous une douche glacée évacuant l’odeur des morts. Il fait un peu plus d’efforts dans l’idée de ne pas indisposer son vieux pote de jeux. Un urgentiste a pourtant une certaine connaissance des odeurs de viscère.

Le téléphone vibre pendant qu’il se lave les dents. Instagram est le seul réseau sur lequel Gustav va. Il l’a fait pour faire plaisir à Max. Pour qu’ils partagent une activité supplémentaire. Il voit son ex en trek sur une montagne péruvienne. La beauté éclatante de son sourire lui tord le ventre. Il y a sans doute une part de masochisme dans cette affaire… Poussant un soupir, Gus retourne l’écran face cachée.

Il sort une jolie chemise noire à manches courtes. Il aime les broderies sur le milieu. Un peu de gel dans ses cheveux. Il passe sa gourmette préférée et se parfume. Oui c’est Max qui lui a offert. Il l’aime vraiment. Le reflet renvoie une image pas si mal. Il chope la banane qu’il passe en travers de son torse. En route pour cette étrange soirée.

Le Satan’s Whiskers a trouvé une parade pour esquiver la loi de prohibition. Les doses d’alcool forts ne sont pas dans les boissons. Elles sont dans les amuses-bouches qui sont servient avec. La police le sait sans doute. Mais, jusqu’ici l’établissement est resté ouvert. Il est Queer à trois-cent pour cent dans une vibe moins pink, plus black. La clientèle est plus racisée qu’ailleurs. Max ne sera pas là ce soir. Brener en est certain.

Un salut vers le bar et passe directement par l’escalier pour aller dans la coure intérieure. Les lampions ne sont pas allumés encore. Il y a de la place. Gustav prend une table de deux. Il allume le chauffe-plat et commande une une bouteille d’eau gazeuse. Ensuite, il envoit un message pour préciser. Que vont-ils se dire ?

-”Salut. ” Par habitude, Brener se lève et approche pour une embrassade fraternelle. -”Même pas dix minutes. C’est cool. ” La tension du boulot n’est pas là. Gustav est calme. Il a eu le temps de la digestion. Et puis, c’est un de ses repères ici. -”Tu veux boire un truc ? ” Il pousse le dés de bois pour qu’il scanne le QRcode.

-”Je vais me prendre une blanche citron, en 50 cl. ” C’est un temps pour ça. La bière n’est pas encore limitée au royaume de Bretagne. Finalement, Gustav contemple la silhouette de son ancien ami. Il baisse les yeux sur ses mains. Il n’y a pas de tremblement. C’est déjà pas mal. -”Alors ? … ” Il y a eu du temps pour se passer des trucs. La question de l’addiction à la drogue est ce qui inquiète Gustav. Il a vu tellement de potes finir dans le caniveau. -” Pas facile les Urgences… T’aimes ça ?” Autant lancer une première question.

Quelqu'un débarque dans le dos de Gus et le tient par une épaule. -”Hellow... Hellow... ” Le turc au sourire d'ange détaille les deux compères avec malice. Le percing rose à l'arcade, le bracelet multicolors, tout ce qu'il ne peut pas avoir dans son pays d'origine. -” Tu remontes en selle cow-boy. C'est bien. Jud est fier de toi.” "Jud" adresse un clin d'oeil à Edward avec un rire joyeux et communicatif. -”Faut nous en prendre soin de celui-là! ” Brener secoue la tête, avec un sourire, portant son verre de pétillant à la bouche. Il l'arrête en chemin pour marmonner : -”Merci Jud'... si tu veux bien. ” Le pote lève les mains en signe de réédition. Il repart vers son groupe de potes.

©️ plumyts 2016

Gustav Brener
Gustav Brener
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 84
Date d'inscription : 01/05/2023
Localisation : Londres
Profession : technicien de la morgue
Etat Civil : Célibataire
21.08.23 9:19
Revenir en haut Aller en bas
Edward Hammer
Edward ne pu s’empêcher de se raidir et se figer quand Gustav vint pour le saluer. Hammer n’avait pas reculer, mais cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait plus eu de contact physique humain qu’il avait un peu de mal. Enfin si, il y avait bien eu Javier, mais c’était différent. Une fois libre, Edward eut tout de même un sourire pour son ami. Le médecin se savait maladroit et il avait peur que Gustav prenne mal sa réaction… alors que ce dernier agissait comme un véritable ami. Si Hammer avait eut cette réaction physique, ce n’était pourtant pas un moment désagréable. Alors que Edward allait s’asseoir, la pensée que Gustave sentait vraiment bon lui traversa l’esprit.

Le fait de ne pas être en retard rassura grandement le médecin. Pfiou, au moins ça ! Edward prit le cube et commença à le scanner « Oui… hum, je regarde. » Le temps de faire un choix. Naturellement, Hammer laissa son regard se poser sur les boissons totalement sans alcool. En soi, Hammer pouvait bien en boire, mais ce n’était pas quelque chose qui lui faisait plaisir… sans doute à cause de la crainte de trop ressembler à son père ; puis le mélange alcool et drogue lui faisait totalement perdre pied. Il avait déjà été minable devant Gustav, c’était pas la peine de répéter la situation. « Je vais prendre limonade. » C’était noté qu’elle était faîte maison, de quoi se faire vraiment plaisir !

A la première question, Ed répondit tout d’abord de manière laconique « Oui. » Puis, il se reprit. Edward avait pris la fâcheuse habitude de ne pas développer ses pensées, c’était plus simple, il y avait souvent moins d’accroche et puis en travaillant avec de grandes pipelettes comme June, c’était plus simple. Mais Hammer développa tout de même « C’est parfois très difficile, mais j’apprécie vraiment ce boulot. » Ed’ repensa au nombre de morts qu’il avait eu sur les bras. Certain urgentiste n'avait aucun mort durant leur service pendant toute leur carrière. Hammer avait eu le pire sur un temps assez serré. « J’ai une bonne équipe, il y a notamment Solange et June. » Est-ce qu’il pouvait les connaitre ? « June est l’interne avec qui je travaille principalement. Elle veut se spécialiser dans la médecine d’urgence, elle se débrouille très bien ». Pendant un instant, Ed’ eut une terrible pensée : est-ce que June fréquentait ce genre d’endroit ? Oui, très clairement. Hammer espérait vraiment de ne pas la croiser sinon ça allait être terrible pour tout le monde… Evidemment, pour la conversation, Hammer avait dérivé du sujet initial, parler de lui-même n’était pas évident, surtout qu’il n’y avait vraiment rien de glorieux dans sa vie. En tout cas, rien de positif qu’il avait envie de partager avec Gustav maintenant.

La venue d’un ami de Gustav, Hammer n’avait aucune idée si c’était le cas, coupa ce début de conversation. A la consigne, Ed répondit spontanément « Je vais y faire attention. », son sérieux avait repris le dessus, mais le médecin était toujours souriant. Puis, après, le cumulé des informations le fit tilter. Il regarda l’homme partir, puis Gustav, puis il eut un petit moment de silence. Hammer sentit pendant un bref instant un sentiment de panique. Est-ce qu’on pouvait demander à quelqu’un son orientation sexuelle ? Parfois, le médecin était amené à aller sur ce sujet avec ses patients, mais c’était différent, c’était dans le cadre professionnel, là, Hammer ne savait pas comme gérer la situation… D’autant plus que c’était avec Gustav, un ami qu’il n’avait vraiment pas envie de froisser.

Edward décida de jouer carte sur table. « Le choix de l’endroit… puis l’intervention de ton ami… j’imagine que c’est pour me faire comprendre que… que tu es gay ? » Puis le médecin s’entendit répondre « Parce-que moi aussi. » C’était un cri du cœur. Une phrase qu’il n’avait pas pu contenir plus longtemps… quelque chose qui venait du plus profondément de lui et qu’il avait prononçable en ce jour. Hammer s’était entendu le dire. Il eut un instant de panique totale, où il ramena sa main droite sur sa cuisse et utilisa son autre main pour cacher sa bouche et ensuite son œil valide. Il avait vraiment dit ça ? là ? Maintenant ? Jasper Hammer avait encore un an de prison à tirer normalement. C’était prendre un terrible risque. Mais Ed’ avait tout de même étrange sentiment de sécurité ici, dans cette communauté qui n’était pas la sienne, lui avec sa chemise blanche dans toute ces couleurs… Partir était peut-être le mieux. Hammer avait vraiment envie de fuir.

Pourtant, Edward ne bougea pas. Partir maintenant c’était prendre le risque de perdre définitivement Gustav. Le médecin enleva la main de son visage et laissa son regard se perdre sur la table. « Pardon, j’imagine que c’était ton moment et je n’avais rien à dire. Je t’écoute… » ça se passait comment normalement ? Que fallait il dire et comment ?
Edward Hammer
Edward Hammer
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 176
Date d'inscription : 24/03/2022
Localisation : Londres - à l'hôpital probablement
Profession : médecin urgentiste
Etat Civil : célibataire
22.08.23 23:15
Revenir en haut Aller en bas
Gustav Brener

Liqueurs et rancoeurs

« In vino veritas »
fin août 2028

Une telle tension émane d’Eddy que son ex-meilleur pote se demanda s’il y avait un souci. Il ne se souvenait pas que le contact soit compliqué entre eux. Même quand ils ne chamaillaient ils ne s’éloignaient pas vraiment. Ou bien ils ont changé. Gustav a plus d’assurance qu’à 16 ans. Il sait un peu mieux qu’il est aujourd’hui. Il peut comprendre pourquoi une partie de lui est encore attirée par les bras de l’urgentiste. -”Prends ton temps. ” Sans même s’en rendre compte, Gus retrouve ses anciens réflexes apaisants.

Il n’est pas du genre à forcer le trait social. C’est d’ailleurs un des points de discorde entre lui et Max. Max qui ne vit que pour le groupe et la fête. Là où Brener apprécie davantage les ambiances un peu plus cosy. Il écoute Eddy et se fait une vision plus claire de son monde actuel. Au moins, il n’a pas l’air isolé. Il n’est pas seul. Il a des proches. -”Ça doit vous faire une bonne dynamique d’équipe ?” Il y a des personnes qui sont là pour éviter… Il plonge dans le regard de son interlocuteur et décide de ne pas aller plus loin dans sa réflexion, pour le moment. -” Et tu penses rester dans ce service ?” Parce que la vie des autres ne l'intéresse pas. Il veut seulement des nouvelles de lui.

Dans ce bar, peu de chances d’être anonyme. Gus est presque un habitué. C’est pour ça qu’il a choisi cette adresse aussi. Curieux, il regarde l’interaction entre ces deux potes. Leurs tempéraments sont à l’opposé sur plein de plans. Il y a un décalage qui prête un peu à sourire. -” Pour te faire comprendre non. C’est juste…” L’interjection d’Eddy le coupa net. Il souria tranquillement. Au fond, sans doute, l’a-t-il toujours pressenti. Qu’ils étaient tous les deux hors de la norme. C’est peut-être ce qui a rendu ce sentiment d’abandon aussi fort. Enfin, autant ne pas extrapoler. Ce qui est fait… est fait.

Pas besoin d’avoir fait un doctorat de psychologie pour saisir que Hammer n’est pas encore à l’aise avec sa propre identité. Rien d’étonnant quand on sait d’où il vient. Il a un père… spécial. Du genre qui aurait pu les poursuivre avec une carabine s’il avait su. Il y en a beaucoup des connards. -” Non c’est rien. ” Gus se décale pour que Ludovic dépose leurs boissons devant eux. Il y a un silence. C’est peut être un peu gênant. Ou pas du tout. Ici, personne ne fait attention à eux.

Gustav prend une bonne gorgée et repose son verre. La vie est mal faite parfois. Ils auraient pu se souder les coudes tout ce temps… Expérimenter ensemble. -” Tu le sais depuis longtemps ? ” Il a une bonne intuition sur le sujet. Mais, il n’en dit rien. Comme avec les adolescents qui viennent chercher des réponses. Eddy a l’air d’avoir franchement besoin de parler. Naturellement, Brener se met en disposition pour écouter. -” J’imagine que personne ne le sait ? Ta soeur ? ” Voilà qu’ils retombent dans ce bon vieux schéma qui est le leur. Edward qui a besoin de son aide et Gustav qui est là. Il n’aura pas fallu longtemps.

©️ plumyts 2016

Gustav Brener
Gustav Brener
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 84
Date d'inscription : 01/05/2023
Localisation : Londres
Profession : technicien de la morgue
Etat Civil : Célibataire
26.08.23 11:39
Revenir en haut Aller en bas
Edward Hammer
Edward se sentit de plus en plus apaisé en la présence de Gustav. La tension et toute la colère de son ami semblaient s’être évaporés. L’urgentiste répondit sincèrement « Oui. June parle souvent pour deux avec les patients ou les autres collègues, ça simplifie les choses. » Sauf quand cette dernière se montait la tête pour des conneries, du style croire que Ed était fiancé. Edward n’hésita pas dans sa deuxième réponse « J’aime beaucoup ce boulot… j’y ai ma place et je n’ai pas l’impression d’être mauvais. » Hammer était pourtant réaliste sur le fait que la durée de vie d’un médecin urgentiste n’était pas bonne, c’était du travail de nuit avec des horaires variables, de la pression, des responsabilités, de l’exigence émotionnelle et intellectuelle. Un cocktail parfait pour se consumer et mourir bien plus jeune que la normal. « Je sais que sur le plus ou moins long terme, je vais devoir changer de service… mais pas maintenant. Ce boulot me plait et me fait du bien. » Au vu de ce qu’il traversait au taff, ça pouvait être surprenant. Mais le travail, c’était ce qui lui avait permis et permettait encore de maintenir une vie qui lui allait.

La réaction de Gustav quand à son… coming out (Ed avait encore du mal à réaliser tout ça), rassura grandement Hammer. C’était juste un sourire, pas de grandes phrases, pas d’engueulade, pas réactions exagérées… juste normal. Edward se sentit réellement accueilli et le besoin de fuir qui lui tenait le cœur depuis son arrivé se calma enfin.

Le serveur apporta les boissons, plaçant au tant les verres qu’un silence. Ce n’était ni pesant, ni embarrassant, car Edward n’avait pas la crainte d’être jugé par son ami. En fait, Eddy avait l’impression de retrouver un vieil ami, quelque chose qui se reprochait du sentiment de retrouver un foyer chaleureux et protecteur. Hammer n’avait pas beaucoup de souvenirs positifs et de son enfance, encore moins d’endroit où il s’était senti écouté et en sécurité. Auprès de Gustav, cela avait été le cas. Edward était en train de retrouver un sentiment de sérénité à une intensité rare.

« Non… » Hammer se racla la gorge. Comment dire les choses ? Sansa savoir ce qu’il allait dire exactement, Edward décida de continuer de parler. « Il y a un peu plus d’un an, j’ai eu un nouveau voisin et… et il s’est passé beaucoup de choses. » Hammer cherchait ses mots, tout dans sa gestuelle montrait qu’il était dans l’hésitation. « Je crois, enfin, je me demande, je pense que je suis tombé amoureux de ce type… Enfin, de toute façon, ça n’a pas vraiment d’importance. Il est reparti aux Etats-Unis et… ça fait un bon moment maintenant, je ne sais pas s’il finira par revenir un jour. » La musicalité de la dernière phrase avait été beaucoup plus basse. Le sujet était bien plus douloureux que ce que Hammer voulait bien se dire. Il était amoureux de cet abruti de con de Javier. « Mais voilà, j’avais beau avoir des émotions, j’ai pas voulu les écouter… et ça fait que très peu de temps que je réalise. » Edward baissa un peu plus la tête et commenta « Je suis plus proche des quarante que des trente, mais c’est que maintenant que je comprend… Alors que j’ai vécu avec une femme pendant plusieurs années…» Ed sortit son paquet de cigarettes. Il avait envie de fumer, mais il n’avait aucune idée de s’il pouvait le faire ici. Alors, il ouvrit le paquet, en pris une et ne l’alluma. Le geste l’aidait déjà.

« Je ne sais plu si tu as eu l’information, mais Julia est décédée. » Il s’arrêta. Le dire, c’était toujours recevoir un coup de couteau dans le cœur. C’était sa petite sœur… il aurait tellement dû la protéger. « Quand à Alexie, elle a choisi de disparaître… je ne sais même pas comment elle va. » Il prit une respiration, puis regarda de nouveau Gustav « Donc oui… personne ne le sait, à part toi. » A part lui, le mec avec qui Edward avait perdu contact. Hammer sentit que ça n’allait pas. Il reprit la parole. « Ecoute Gustav, je sais que je suis nul pour beaucoup de choses… j’ai compris que l’humain et moi, c’est pas trop ça. Que je ne sais pas gérer pas mal de situation, et que j’ai été quelqu’un de lamentable avec toi, vraiment un piètre ami. » Avec sincérité, Hammer continua « Je suis désolé. » Il avait fait de la merde. Edward laissa un silence avant de continuer « Ce que je veux dire, c’est que je sais aussi que je ne suis pas fiable… que je galère avec mes retards et autres conneries, mais que je maintenant, tu peux compter sur moi. Je ferai de mon mieux. » Puis il expliqua « Tout ce que je sais faire, c’est soigner…alors si tu as besoin, n’hésite pas. »
Edward Hammer
Edward Hammer
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 176
Date d'inscription : 24/03/2022
Localisation : Londres - à l'hôpital probablement
Profession : médecin urgentiste
Etat Civil : célibataire
27.08.23 19:29
Revenir en haut Aller en bas
Gustav Brener

Liqueurs et rancoeurs

« In vino veritas »
fin août 2028

Au moins Gustav eut droit à des réponses plus élaborées. Il pu entrevoir ce qu’était devenu son ami d’enfance. L’ado angoissé se trouvait encore quelque part en lui. Malgré les années et le changement de physique. Eddy est devenu un bel homme. Une observation qui n’alla pas plus loin sur l'instant. Ils avaient leur première vraie discussion depuis des années. -”Demande des formations.” Le cerveau est un muscle. Avec les bonnes stimulations il est possible d’apprendre. Mieux l’on sait et plus les erreurs diminuent. Plus la confiance en soi augmente. -”Tu sais qu’on a tous droit à ça. ”

Le récit de l’urgentiste fut tout à fait édifiant tant il sonna ordinaire à l’oreille du tech’. Les révélations tardives sont assez communes et en particulier quand il y a un rejet frontal par le cercle familial. Tellement de personnes tentent de s’en tenir à la norme avant de découvrir que ce n’est pas possible… Gus se frotta la joue droite pour dissimuler une partie de ses émotions. -”Écoutes, c’est déjà great que tu te sois découvert. Sois pas trop dur avec toi-même. ” Le monde se chargea de lui rappeler qu’être différent implique une vie plus compliquée. -”Ton voisin n’a pas un téléphone ?” Question rhétorique puisque maintenant tout le monde en a un. -” … si j’ai un seul conseil: Laisses pas filer la possibilité d’une belle histoire. ” Brener l’a fait et ça l’a hanté pendant longtemps. Il ne peut pas laisser Eddy faire la même erreur…

-”Bien sûr que j’ai su. Nos mères sont encore voisines je te rappelle. ” La relation brisée est un point. Mais, la vie a continué d’avancer en dehors d’eux. La mère de Gustav n’a pas quitté son quartier. Le drame qui a frappé les Hammer a été connu. -” Mouais. A. a toujours été distante. Mais de là à couper les ponts… C’est du gâchis. ” Il le dit uniquement parce qu’il connaît les protagonistes. Sinon, c’est vrai qu’il ne se mêle pas des affaires d’autrui. Quand il y a un passif c’est plus compliqué de rester neutre. -”Et ton paternel ? Quand est-ce qu’il sort ? ” L’une des rares personnes qui mettait réellement la frousse quand ils étaient plus jeunes. Le genre d’homme qui ne supporterait pas d’avoir un fils homo.

Ces excuses, Gustav les avaient attendu pendant un bon bout de temps. C’est vrai. Il avait vraiment cru qu’Eddy apparaîtrait de lui-même un jour pour lui dire “j’ai merdé”. Mais les mois se sont fais années. Sans le doute professionnel qui sait s’ils se seraient revus un jour ? -”T’as jamais cherché à renouer contact gars. Tu t’en serai abstenu si je n’avais pas été de service l’autre jour.” La complainte était plus claire maintenant qu’Hammer est un minimum sobre. -” Je t’ai proposé ce verre en l’honneur de notre enfance.” La nostalgie d’une relation. -”Mais t’as taillé la route. T’as clairement montré que tu n’avais pas besoin de moi dans ta vie. ” Au moins la colère est redescendue entre temps. Il ne reste que des regrets. Est-ce qu’ils partageaient encore des points communs ? A part des souvenirs d’enfance qu’est-ce qu’ils avaient ?

-”Je note pour le côté médical.” Un jour cela servira peut-être. Les activités de la Cellule sont dangereuses. Il y a des risques de blessures. Edward pourra se montrer utile. Cependant, il est beaucoup trop tôt pour évoquer les activités nocturnes de Brener.

D’autant que cet urgentiste devrait surtout se préoccuper de sa propre santé d’abord. L’épisode avec Solange a été plutôt marquant. -”Puisqu’on évoque le médical. Comment t’es tombé dans la drogue ? ” Ils en sont au stade où faire semblant est inutile et insultant. Gus n’a pas envie de faire des circonvolutions. Il mérite au moins de l’honnêteté de la part du mec dont il couvre les arrières.

©️ plumyts 2016

Gustav Brener
Gustav Brener
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 84
Date d'inscription : 01/05/2023
Localisation : Londres
Profession : technicien de la morgue
Etat Civil : Célibataire
31.08.23 23:26
Revenir en haut Aller en bas
Edward Hammer
« c’est une bonne idée. » Mais la seule formation qui lui plaisait pour le moment, était une formation supplémentaire en urgences liées à la guerre. Ce n’était pas ce qui était le plus proposé, et ce n’était pas non plus ce qui lui ferait quitter le secteur. Puis Hammer n’était pas une optique de demander quoi que ce soit à sa hiérarchie. C’était lui l’élément perturbateur, donc il n’y avait vraiment rien à dire.

Ne pas trop s’en vouloir ? Ed’ avait une estime de lui complétement minable, c’était trop lui demander d’agir de cette manière. Mais au moins, l’entendre lui faisait du bien. Et quand au téléphone, Hammer ne pouvait qu’acquiescer. C’était vrai… il fallait essayer, même si Ed’ avait vraiment peur du refus. Après, s’il pouvait juste avoir des contacts amicaux, ça lui irait. Javier était vraiment une personne qu’il appréciait assez pour « Je vais y penser. » Il allait lui falloir un peu de temps pour trouver le courage d’aller demander à Abuella le numéro de Javier. Quand à Jasper, Ed » et Gustav avait le même cheminement de penser. Le médecin répondit « Dans un an environ… » et la tranquillité du doc ne serait plus la même. Cela le terrifiait. Et si Jasper finissait par apprendre que Ed était attiré par les hommes ? Une telle situation n’était pas imaginable. Hammer n’avait vraiment pas du tout envie de se mettre en couple à cause de ça, c’était beaucoup trop dangereux.

Quant au passé, Gustav était encore une fois dans le juste et Hammer ne pouvait rien dire de particulier. Il avait juste bien merdé. Quand au côté médical, Edward confirma juste « Je ferai ce que je peux. » Pas l’impossible, mais tout le reste oui.

« Je ne suis pas drogué. » La phrase avait été dite de manière bien plus virulente que Edward ne l’avait voulu. C’était une colère franche et nette. Il s’entendit le dire. Hammer eut un moment où il se figea puis, il se cache le visage avec une main et baissa la tête. Ha oui. Vraiment. Il n’était pas du tout drogué, ce n’était pas comme s’il s’était entendu penser peu de temps avant « Ce n’est pas parce que je ne peux pas me passer de ma consommation de drogue que je suis drogué ». Puis il y avait les retards au travail, tous ces temps où il loupait des choses importantes à cause de ça… puis élément notable, l’overdose où il avait pu s’en sortir seulement grâce à ses voisins, particulièrement Javier… Au vu de la colère de se dernier quand Ed avait expliqué qu’ils auraient dû le laisser crever, Javier devait vraiment tenir à lui, ou bien c’était parce qu’il avait déjà perdu quelqu’un comme ça, ou peut-être les deux.

Hammer prit une longue respiration, puis souffla. Il s’en voulait de réagir comme ça. De base, c’était le genre de réaction qui ne plaisait pas, mais il avait aussi Gustav en face de lui. Son ami n’était pas un punshingball. Edward resta un moment sans pouvoir rien dire, puis il attrapa son verre avec ses deux mains, et laissa son regard se perdre dedans. « excuse moi… je ne voulais pas réagir comme ça. » Au fonds, Hammer savait très bien qu’il se devait d’arrêter de consommer… Mais il n’en avait pas vraiment envie. C’était ce qui lui permettait d’aller bien. Pourquoi arrêter alors que c’était une source de stabilité et de plaisir pour lui ? ça emmerdait personne… Alors que le médecin savait très bien que cette consommation était de le dévorer tout entier, sa vie personnelle, puis désormais sa vie professionnelle… il était arrivé au bout de son système de fonctionnement. Il était au bout tout court. Il allait vers le crash. Il n’y avait que le néant, ou alors un combat que Edward n’avait pas la force de mener.

Immensément triste, geler jusqu’au fonds de ses os, Ed releva la tête et jeta un bref regard sur Gustav. Après tout, le mec l’avait ramassé dans un été lamentable… Alors, le doc lui devait bien ça, la vérité. Sobrement, il se contenta de répondre. « Quand Jasper s’en est pris à Gretel, je me suis interposé… et » Et Jasper l’avait frappé tellement de fois que Ed en avait perdu un œil. L’homme avait pris une bouteille en verre pour le frapper avec, mais surtout, une fois l’objet cassé, il l’avait utilisé pour violenter Edward. Il y avait une terrible volonté de nuire, de blesser, de mutiler même. Ce jour-là, Ed était devenu borgne. « … Et Jasper m’a puni d’être intervenu. » Parce que c’était vraiment ça. Il n’y avait pas d’autre façon de le dire. C’était à pleurer. Pour ce qui était de son œil blessé, l’urgentiste n’en dirait rien. Une fois su, les gens ne voyaient que ça et Ed trouvait depuis son visage vraiment très laid. Le fait d’avoir été blessé à cet emplacement avait détruit une partie de son estime et avait encore abimé son intégrité. Jasper avait vraiment été cruel.

L’affaire avait fait du mouvement dans le quartier. Ed’ n’en avait aucun souvenir, mais il y avait eu la police, les urgences, puis l’odeur de tout ce sang qui avait imprégné le sol. De quoi faire une belle revue de fait divers, de surtout de quoi détruire toute une vie. Il était difficile d’expliquer tout ça, toues les complications, les échanges, les colères, les engueulades… puis les reproche aussi. Quelle connerie d’avoir voulu intervenir. « … j’ai énormément souffert… J’ai dû prendre beaucoup d’anti-douleur… et… enfin… je n’ai jamais arrêté. » C’était devenu moins légale et les doses avaient augmentées avec le temps. Ce n’était pas à ce moment là qu’il avait vraiment basculé. C’était la mort de Julia qui avait vraiment accélérer les choses. A cette période là, Ed avait tout perdu. La consommation de drogue avait été salutaire, elle lui avait offert un fil d’araignée pour ne pas se laisser sombrer dans le néant. Une tristesse absolue était venue lui geler les veines et les os.

Et oui, sa vie, c’était de la merde.

Hammer aussi les épaules, défaitiste et retranché dans un immobilisme malsain « c’est comme ça… » Parce qu’arrêter de se voiler la face, mais aussi agir pour aller mieux, c’était trop dure. Edward avait pourtant réussi à réaliser l’impossible auparavant, comme ses études de médecines qui avaient été très difficiles. Mais aussi le fait d’avoir réussi à se construire une telle vie, alors qu’il n’était parti de rien. Si Ed avait eu la rage de vivre et de se construire malgré tout, la flamme s’était éteinte. Hammer n'était plus que le fantôme de ce qu’il avait été ou ce qu’il aurait dû être.

Le malheur avait fini par le consumer.
Edward Hammer
Edward Hammer
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 176
Date d'inscription : 24/03/2022
Localisation : Londres - à l'hôpital probablement
Profession : médecin urgentiste
Etat Civil : célibataire
01.09.23 19:41
Revenir en haut Aller en bas
Gustav Brener

Liqueurs et rancoeurs

« In vino veritas »
fin août 2028

-”T’as le temps d’apprendre les bases d’un sport de combat.” Que ce soit pour se protéger d’un type comme Jasp’ ou bien de tous les homophobes fachos qui peuplent la planète. Savoir se battre ne serait pas une perte de temps. Gus a fait ses premiers pas pendant le lycée avec le judo. Pendant l'uni, il a approfondi. Rien que le fait de savoir qu’il a les moyens de renverser un mec permet de dormir plus tranquille.

-”C’est déjà pas mal.” Personne ne demande à Hammer, ou n’importe qui d’autre, de devenir un surhomme, un saint… Mais sain et équilibré c’est la base indispensable pour avoir une vie sympa.

Quant à la suite, il n’y a rien d’agréable à mettre un ancien pote dans cette position. Brener se serait volontiers passé de ça. Sauf que part la force des choses, il y avait été confronté. On l’avait foutue dedans. Quel genre d’homme serait-il maintenant s’il ne faisait rien ? Pas même le minimum ? D’abord, il laissa Eddy faire face à son déni. Renier son orientation sexuelle est une chose. Mais, nier une addiction mortelle…

-”Nan. C’est vrai. ” Mentir a un ami est une trahison. Gus n’avait pas envie de mentir. D’autant que devant un déni de ce genre, il n’y a pas trente-six solutions possibles. Enfoncer le clous est une option d’ailleurs. Rappeler à ce mec que c’est une autre manière de malmener leur relation. Mais, il n’eut pas envie de faire le bulldozer alors qu’ils venaient de se retrouver. Eddy restait Eddy. Et l’envie de le protéger n’avait pas totalement disparu chez son vieux pote.

Les Brener ont toujours dit que les Hammer étaient instables. Que Gretel aurait dû demander la protection familiale. Toutes sortes de beaux principes. Mais, à cette époque, aucun adulte n’avait bougé le petit doigt pour lui venir en aide, ni à elle, ni aux enfants. Il a fallu qu’ils frôlent le drame pour que tout le monde se réveille. Pour que les gens commencent à s’offusquer pour de vrai. Gustav n’avait pas eu les détails de l’affaire. Ses parents se sont gardés de lui raconter tout ça. Ils connaissaient leur fils. Il serait revenu à Londres sur le champ.

Lui aussi se mura dans le silence pendant un temps. Le temps de se rendre compte de tous ces éléments. Son tempérament cartésien ne tenait pas devant un Eddy défait. Parce que c’était Eddy. Ils ont fait les quatre-cent coups ensemble. Il eut de l’empathie pour lui, comme il en avait pour peu de monde… -”Ce mec mérite de finir avec une balle dans la tête.” Oui la société se porterait bien mieux sans certains nuisibles. Jasper Hammer était sur la liste de Grey maintenant. -”P’tain mais t'aurais dû m’appeler frère… Plutôt que de faire face à toute cette merde tout seul là. ”

Bizarrement, être au courant de tout ça aida Gus à avancer. Il a assez d’éléments pour comprendre pourquoi il n’y avait pas eu de place pour lui dans le crâne d’Edward. Moins de raison d’être en colère contre lui. Mais plus de tristesse de ne pas avoir été une personne de confiance à ses yeux. Gus liquida sa boisson d’une traite avec grand bruit. -”Eh bah.” Il s’éclaircit la gorge pour chasser la boule qui voulait la coincer.

Il repoussa alors sa chaise pour faire le tour de la table. -”J’peux ? ” Une bonne embrassade, comme dans le temps, pour partager les euphories et les peines. Y avait rien de mieux à l’époque pour décharger leurs émotions. Après tout cela, ça lui paraissait de rigueur.

©️ plumyts 2016

Gustav Brener
Gustav Brener
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 84
Date d'inscription : 01/05/2023
Localisation : Londres
Profession : technicien de la morgue
Etat Civil : Célibataire
10.09.23 21:29
Revenir en haut Aller en bas
Edward Hammer
Si Edward prit note du conseil, il savait que dans l’absolu, cela ne servirait à rien. Il se connaissait face à la violence, surtout lorsque c’était des personnes avec un lien affectif, Hammer ne se défendait plus. Ce n’était pas un choix, mais il se retrouvait incapable de bouger. Il se retrouvait à attendre et, au mieux, à déplacer ses bras et ses mains pour protéger ses points vitaux.

Si Brener soulignait à quel point Jasper était un connard et méritait d’en mourir, Ed’ ne voulait pas de cette possibilité. Malgré tout, quelque part, Edward continuait d’espérer que Jasper allait changer. Il espérait que ça se passe mieux et c’était tout ce qu’il voulait. Puis, il ne voulait pas être responsable des condamnations que pouvaient subir son père. C’était bien trop lourd. Mais surtout, Edward ne le détestait pas. Si Jasper s’excusait réellement, le médecin était tout à fait capable de le pardonner.

Edward accepta le câlin d’un signe de tête. Si Hammer resta tout d’abord sans bouger, il termina par entourer de ses bras son ami. Le geste n’était pas naturel, mais il était bien là. La tristesse était toujours là, mais elle s’était faîte moins absolue, moins douloureuse. Ainsi partagée, elle devenait plus douce et un peu plus supportable. Ed’ avait tous les tords dans cette relation, mais il n’avait pas voulu mal faire, jamais. « Je suis désolé. » Encore une fois, il l’était vraiment. Mais à quoi servait ces mots ? Quelles étaient leur intérêt par rapport à une erreur passée ? Hammer avait tellement échoué qu’il ne savait plus quoi faire pour se rattraper. « J’ai pas pu, j’avais pas la force… et puis… Enfin… » Edward avait la sensation d’avoir littéralement prit son cœur pour le poser sur la table. Il n’était pas tout à fait certain de ce qu’il allait dire, les mots sortaient d’eux même. « Je me disais que t’avais pas besoin de moi pour être heureux, que tu l’étais en Allemagne. » Vraiment, il l’avait espéré de tout son cœur. Puis, Edward expliqua aussi « Et puis… toutes mes relations, tout ce que je fais… je rends les gens malheureux, je détruis tous, on me fait confiance et, à chaque fois, j’échoue. » Ce qui n’était pas factuellement vrai, mais Hammer avait une estime de lui-même totalement désastreuse… Puis, il avait réellement échoué à sauver sa petite sœur et il avait été le pire compagnon possible pour Lisbeth. Le médecin n’arrivait pas à être ce qu’on attendait de lui. Il ne serait jamais dans les standards.

Sincère au plus profonds de lui-même, il expliqua « je voulais que tu ailles bien, que tu sois heureux… » Et Edward s’était convaincu d’être un obstacle. Il était arrivé à la conclusion que pour lui, la meilleure marnière d’aimer était de rester loin des autres. Dans cette relation avec Gustav, il y avait aussi un côté bien plus pragmatique : que se serait-il passé ensuite ? Brener aurait voulu rentrer à Londres, de quoi louper son projet d’étude… Un projet qui n’avait pas de deuxième chance au vu des difficultés économiques. Edward en avait parfaitement conscience, puisqu’il avait lui-même été dans ce genre de situation. Il s’était investi pleinement dans ses études, avec un degré qui ne respecté pas la norme. Il avait vécu de débrouille, mais aussi des subventions de l’Etat et des sous de lui passaient Alexie. Dans cette affaire, Edward n’avait pas penser à lui-même, mais pour les autres.
Edward Hammer
Edward Hammer
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 176
Date d'inscription : 24/03/2022
Localisation : Londres - à l'hôpital probablement
Profession : médecin urgentiste
Etat Civil : célibataire
17.09.23 21:12
Revenir en haut Aller en bas
Gustav Brener

Liqueurs et rancoeurs

« In vino veritas »
fin août 2028

Après le silence radio Gus eut enfin droit à un début d’explication. Il aura fallu attendre! Et encore, il sait qu’il doit une grande partie de tout cela au hasard de leur rencontre à la morgue. Mais, ce soir, il est venu avec la volonté de faire mieux. Pas besoin de relancer des hostilités. Il conserve en lui-même les réactions négatives qui arrivent. Disons qu’il y a prescription ? -”J’aurais été plus heureux avec mon meilleur pote dans ma vie. ” C’est ce qui est du bon sens se dit Brener. Pourquoi aurait-il été mieux sans Eddy ? C’est idiot…

Toute cette vision ultra sombre, noire, a de quoi mettre à plat. Gustav serait parti s’il avait été devant n’importe qui d’autre. Il ne supporte pas quand on se laisse noyer dans une espèce d’auto-drama. Mais, il essaye là aussi de ne pas s’arrêter sur ça. -”Tu considères que notre amitié était un échec ? ” Avant que la situation parte en vrille, ils allaient bien Tout allait bien. Gus était même très bien avec lui. Si bien qu’il rêvait… Enfin, c’est le passé ça aussi.

-” T’arrêtes pas de répéter ça Eddy. Que tu voulais que je sois heureux. … Mais c’est à moi de définir comment je suis heureux. ” Même si c’est une bonne intention qui a motivé tout ça… un truc cloche. Si Hammer pense qu’il peut décider à la place de son pote c’est qu’il se considère supérieur. Or personne n’est au-dessus de personne. Personne ne peut savoir à la place de l’autre. C’est bien un truc que l’humanité a du mal à intégrer bordel. -”Je sais que tu as fait comme tu as pu.” De toute manière, ils doivent composer avec ce qui reste. Ils ont grandi. Ce sont des hommes. -”On passe sur tout ça ? ” Ils se sont retrouvés.

Autant essayer...

Gustav donne l'armistice. Il est venu ici pour clore le dossier. L’ado en lui est calmé. Maintenant c’est l’avenir qui va dire s’ils ont une possibilité ou non de rebâtir un vrai lien ensemble. Le tech attrape son pote par les épaules et l’attire à lui. -”On fait la paix.” Parce qu’il y a un moment où il faut décider. Ensuite, il attrape son verre et attend qu’il fasse la même chose pour un autre toast. Les verres s’entrechoquent. -” A l’avenir ? ” C’est bien ce sur quoi ils ont intérêt à se concentrer. L’avenir pour eux et puis pour les futures générations aussi.

Brener n’a pas fondé de famille encore. Ça ne s’est pas présenté comme ça pour lui. Cependant, quand il observe la manière dont tout part en vrille sur cette île, il se dit que c’est probablement mieux comme ça. Lui, il voit concrètement que le monde va mal, en bas dans son grand frigo mortuaire. Peut-être qu’ils réussiront à faire pencher la balance avec la Section… Un jour. Au moins, Gustav sait qu’il aura essayé. Ce n’est pas sensationnel, il le sait. Ça reste mieux que rien du tout. -” Ça te dit d’aller danser ? ” Dans les clubs c’est facile. Il n’y a pas besoin d’être social. On n’a pas besoin de faire des efforts. On va au contact et ça prend, ou ça prend pas.

Depuis Max… le tech trompe sa solitude comme ça! Après tout ce que vient de lui dire Eddy, ça peut lui faire du bien aussi.

©️ plumyts 2016

Gustav Brener
Gustav Brener
CALL AN AMBULANCE!
Messages : 84
Date d'inscription : 01/05/2023
Localisation : Londres
Profession : technicien de la morgue
Etat Civil : Célibataire
30.09.23 11:28
Revenir en haut Aller en bas
Dice Master
Accord entre joueurs : sujet clos.




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Know the rules:
Dice Master
Dice Master
MJ
Messages : 1035
Date d'inscription : 20/11/2011
Profession : Lanceur de dés
07.01.24 21:24
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: