FACE IDENTITY : Anne Hathaway IDENTITE : Joy de Lascelle Sanders GROUPE : LP RANG : Héritière ici AGE : 36 ans ETAT CIVIL : Un fils et fiancée à Valentine Porter PROFESSION : Reporter photographe ETAT DESANTE : congé maternité LIENS : Zac Sanders : Jumeau - Zenon de Lascelle : Père - Amélia de Lascelle: mère - Caleb Blakemore : parrain - Prem Hadid ancien collègue
At the root of the clan.
La neige tombe depuis le milieu de la nuit. Elle tient au sol. Dès qu’on sort de la périphérie ça on se croirait dans un autre monde. C’est blanc, immaculé, beau. Même si on vient de passer le réveillon, je me croirais dans un conte de noël. Un peu comme à notre premier hiver en Angleterre d’ailleurs. 14h03 quand je gare la voiture. C’est pas mal. Je suis bien arrivée. Je vous aime. Bisouuus! Ils sont encore chez les Porter. Je les appellerai en début de soirée.
Brrr ce froid de canard. J’aurai peut-être dû prendre mon gros pull. Je tape les semelles sur le paillasson pour en décoller la neige. J’entends le rire de Marion d’ici. C’est vrai qu’elle vient pour le nouvel an. Maman lui répond avec un petit accent français. Elle a ce mimétisme dès qu’elle est avec quelqu'un qui parle une autre langue. -“ “Bonjour” !” Je les embrasse l’une après l’autre. On dirait deux ados avec leur meug et leurs chocolats ! C’est mignon. Heureusement qu’il y a les Charpentier.
-”Ton père vient tout juste de sortir. ” Je profite d’être là pour câliner Ovide et Mélu. -”Je t’ai sorti ton pantalon d’équitation et ton coupe-vent. ” Je vois son petit sourire de connaisseuse. -”Prends mes bottes. ” On aurait pu penser que le fait de devenir une maman change la donne. Mais non, je reste la fille de ma mère. Je file vers l’étage en lançant -“ M’mom je sais que tu me regardes!” Je l’entends qui commente et je ris.
Je trouve l’un de mes pulls. Je pique une écharpe de maman. Elle embaume de son odeur et je plonge mon nez dedans. Les parfums et les souvenirs… Tellement de souvenirs de famille. J’attrape le thermos de thé qu’elle vient de faire pour nous. -“ A tout girls!” J’aime le verger couvert de blanc. L’hiver existe vraiment ici.
Je vois ta silhouette au loin. Je repense à ma discussion avec Parrain. J’avance un peu plus vite pour me tenir chaud. -“ Bonjour.” Tout de suite une embrassade, des baisers sur les joues. Val dit que je suis plus tactile depuis que Phil est parmi nous. Est-ce que c’est vrai ? Je te tends le thermos. Nul besoin de dire, qui est la fée aux yeux bleus, qui a pensé à toi. C’est quelque chose qui a toujours existé. Il a fallu longtemps pour que je remarque que ce n’était pas inné dans tous les couples.
-“ Je suis contente qu’on ait un moment tous les deux. ” Peu importe l’activité. J’ai surtout envie de parler avec toi. Je prends ton bras pour qu’on déambule sur le terrain. La neige crisse sous nos pieds. Je souris quand on passe près de l’arbre à balançoire. On avait beau être “vieux” on en a bien profité. Je t’observe de profil. La cicatrice de la blessure par balle sur ta tempe. On l’a échappé belle. Vraiment.
Je regarde le paysage blanc à perte de vue. On devine la fumée de quelques feux de cheminée. Sur notre flanc, le manoir rétrécit tranquillement. Ça me fait du bien. La nature et le calme ont toujours été mes refuges. J’ai une pensée pour les montagnes et à l’Hari-Rud gelé, aux femmes afghanes. J’aurai adoré qu’on puisse parler de nos expériences sur le terrain. Tout ce qu’on aurait pu partager.
-“J’avais envie de parler de nos racines.” Je presse doucement son bras. -“Mais avant… J’avais surtout envie de m’excuser. J’ai été très dure et idiote à propos de notre famille.” On a blâmé tout un pan de notre culture. Parce que c’était plus facile d’avoir un “adversaire” en commun tous les quatre. Maintenant que Val et moi construisons notre vie, je vois le passé sous un autre angle.
J’ai pris le temps d’en parler avec maman avant. Cette culpabilité que je ressens aujourd’hui d’avoir autant renié ton histoire. Elle n’a pas été très loquace. Mais, je sais que c’est parce qu’elle n’a pas envie d’influencer. Je respecte ça. -“Je regrette de t’avoir blessé papa.” J’aime tellement mon fils. Je veux dire que je ferais tout pour qu’il me sourit, qu’il soit heureux, qu’on soit complice. J’ai envie de me rattraper. -“ Maintenant je vois tout ce que tu as fait pour qu’on soit heureux… pour que maman soit heureuse.” Je t’admire plus encore depuis que j'ai compris.
Je me tais maintenant. Je veux partager l'écho de ces mots avec toi. Notre silence également, car, il a toujours été réconfortant.
Zenon s'était levé aux aurores. Comme souvent. Même si ces derniers temps, il profitait de faire quelques grasses matinées. Les fêtes permettaient cela, mais une fois passées, les bonnes habitudes reprenaient le dessus. Petit à petit. Ils étaient retournés au manoir, pour ce temps-là. Marion les avait rejoints, ils avaient fait la fête, comme ils savaient le faire, loin des regards et des mauvaises langues. Mais aujourd'hui, si le comte d'Avon se levait, c'était surtout parce qu'il avait une journée bien remplie et surtout, que sa fille les rejoignait en après-midi. Pour être juste tous les deux. Il en avait discuté avec Amélia, sa belle savait pourquoi la fille voulait voir son père, elle l'avait rassuré, ce n'était clairement rien de mauvais.
Même s'il n'en montrait rien, il était vrai que depuis la naissance de Philip, certaines certitudes avaient été chamboulées. Des envies, bien sûr, étaient nées. Sans que pour autant, il ne souhaite imposer quoi que ce soit. Il y avait des discussions à avoir, même si cela pourrait ne pas faire plaisir, enfin... il fallait bien passer par là aussi.
Alors, l'esprit ayant travaillé une partie de la nuit, il s'était levé tôt. Pour préparer le déjeuner et le repas à ces dames et s'occuper. Une longue ballade sous la neige avec les chiens, le contrôle des affaires des chevaux, une petite sortie matinale des animaux au parc, pour ne pas risquer qu'ils embarquent leurs cavaliers respectif une fois en ballade. Bref, il prenait les devants, comme il le faisait très souvent, sans en avoir l'air.
Après le repas de midi, il était à nouveau sorti, fumer la pipe à l'extérieur, tout en attendant sa fille. Il appréciait le paysage blanc. Après un Noël plutôt vert, c'était agréable de la voir, la neige. Il entendait les pas de sa fille, tournant la tête pour lui sourire, ravi de la voir. La maternité lui allait vraiment bien.
- Bonjour Joy, bonne route?
Lui rendant l'embrassade bien entendu. La relation père-fille avait encore évoluée, pour le mieux, se disait le paternel. Il était content d'avoir renoué le contact avec elle, ou en tous les cas, qu'il ne se soit jamais réellement cassé, comme avec Zac. Et son secret éventré, n'avait pas encore trop cassé cela, ce qui le rassurait. Il savait que ses enfants pouvaient lui en vouloir, de n'en avoir jamais parlé.
- Moi aussi. Avec un petit sourire.
Il lui offrait son bras, pour qu'ils marchent ensemble, une fois qu'il avait récupéré le thermos qui venait de sa compagne de vie, bien sûr. D'un pas tranquille, tout en terminant sa pipe, il restait attentif à sa fille, ainsi qu'à ce qui les entourait.
- Mmm... oui, votre mère m'a dit que vous aviez des questions.
Le comte écoutait, attentif, il était touché qu'elle veuille s'excuser, qu'elle s'excuse même. Mais il ne lui en voulait pas. S'il avait été blessé, cela n'avait sans doute pas duré ou il ne s'y était pas attardé. Il s'arrêta alors, pour la prendre dans ses bras, paternellement, la serrant contre lui, comme quand elle était une petite fille, l'embrassant sur la tête, avec tout l'amour qu'il avait pour elle, car quoi qu'il en soit, ils étaient ses enfants et jamais rien ne changerait cela.
- Vos excuses me touchent, mais il n'y a aucunement besoin d'en faire. Vous aviez vos raisons et je les ai acceptées. Avec un petit sourire. Vous êtes ma fille et je vous aime, quoi qu'il en soit. Tout ce qui m'importe, c'est que vous soyez heureuse dans votre vie.
C'était important de l'entendre et puis, il n'avait pas fait tout juste aussi, sans doute.
FACE IDENTITY : Anne Hathaway IDENTITE : Joy de Lascelle Sanders GROUPE : LP RANG : Héritière ici AGE : 36 ans ETAT CIVIL : Un fils et fiancée à Valentine Porter PROFESSION : Reporter photographe ETAT DESANTE : congé maternité LIENS : Zac Sanders : Jumeau - Zenon de Lascelle : Père - Amélia de Lascelle: mère - Caleb Blakemore : parrain - Prem Hadid ancien collègue
At the root of the clan.
Je me suis toujours sentie plus proche de toi que de maman. Je ne sais pas exactement pourquoi. -“Oui, calme et apaisante même.” A cette heure de l’après-midi la route était peu occupée. Cela pourrait presque donner envie de partir dans un road-trip. Mais ce ne sera pas tout de suite. Peut-être, dans quelques années, quand Phil sera grand et qu’il pourra profiter du voyage avec nous. -“Tu as des petits yeux.” C’est souvent comme ça quand les Charpentier sont dans la baraque.
Même si l’Angleterre n’est pas dans vos faveurs, on ne peut pas nier que ça simplifie les retrouvailles. Je caresse doucement la laine du manteau que tu portes. -“Tout va bien ici ?” En le formulant de cette façon j’ai un peu plus de chances d’avoir une indication. Toi tu ne parles pas de toi. Ta pudeur me rassure, autant qu’elle agace Zac. On en parlait souvent plus jeunes. Il aurait donné beaucoup pour que tu partages plus de choses sur toi. Maintenant, on sait pourquoi tu es aussi… secret.
Ah. Maman. L’intermédiaire de la famille. Je ne crois pas qu’elle ait voulu de ce rôle. Mais, je sais à quel point, il était vital pour elle qu’on soit une famille soudée. Je me demande si couper le lien avec nos familles était la meilleure option. Finalement. -“Bien sûr qu’elle te l’a dit.” Dans l’histoire, ça a toujours été vous deux, puis nous quatre. Aujourd’hui, je l’ai compris et je suis en paix avec ça. Nous avons fait au mieux.
Mais je ne suis pas en paix avec tout. Ta première réaction et beaucoup plus tendre que ce à quoi je me suis préparée. Mais ça c’est moi. J’imagine le pire et quand le meilleur arrive je profite. Je rend la pression de mes bras. Je sens que je régresse un peu. Ça fait du bien, pendant un instant, de ne plus être une adulte. Juste la fille de son père.
-“Merci.” Je sens que ma poitrine s'allège un peu. Ça me fait du bien de savoir qu’il n’y a pas de rancœur entre nous. -“Je ne veux pas qu’on finisse fâchés comme vous avec grand pa.” Oui, simplement ça. J’adore Valentine. Mais, jamais je ne pourrais me passer de vous dans notre vie. Même si on le sait, je crois que c’est bien de se le dire. Je veux que Phil soit entouré par la famille. Je ne veux pas que l’on fasse comme vous.
La porte est ouverte. Est-ce que c’est enfin cette occasion pour combler les vides ? -“Papa… ” Je prends tes mains dans les miennes. Ces mains qui m’ont choyées et qui m’ont protégées. -“J’aimerai que tu me parles de toi.” Je n’en sais pas assez ni sur toi, ni sur maman. C’est comme si votre vie avait commencé à votre rencontre. Mais ce n’est pas le cas. Je souris pour t’apaiser. -“Je sais que tu ne peux pas parler de tes “voyages”.” Maman s’est chargée de créer un conte auquel Zac et moi on a donné crédit. C’était plus facile comme ça. Je ne te demanderai pas de trahir un engagement.
-“S’il te plaît… Raconte-moi ta vie avant nous. Raconte-moi ton histoire ? J’ai envie de savoir. Je veux savoir d’où je viens.” Si tu arrives à te livrer, peut-être que je comprendrais ce qui manque. -“Ton enfance.... ” J’observe autour de nous. -“Ici.” L’école, Parrain, tes aspirations de garçon et puis tes premiers émois. Je sais que tu n’es pas à l’aise pour parler de toi. Mais, je ne l'ai jamais demandé avant. -“Qu’est-ce que c’était d’être Zenon de Lascelle ? Le jeune homme… l'héritier ?”
Heureusement que la route avait été bonne. Bon dans ce sens, il savait que c'était plus calme qu'à l'inverse. Même avec la neige, la route était entretenue, même dans ce coin peut-être un peu plus perdu de la campagne Anglaise. Il avait donc un petit sourire pour sa fille, tout en ayant un petit rire à sa remarque. C'est vrai qu'ils avaient fait tard.
- Mmmm... nous avons longtemps joué aux cartes hier soir, oui.
Quand les Charpentiers étaient dans les parages, les De Lascelle étaient quelque peu sorti de leurs habitudes, de leur zone de confort. Ils se retrouvaient à faire des choses dont ils avaient moins l'habitude. C'était amusant et agréable. Comme depuis toujours, notre comte avait une vraie appréciation de ce couple d'amis. Ils étaient importants dans leur vie, depuis le début.
- Oui, rien à signaler. Les choses avancent à notre rythme.
Zenon ne comprenait peut-être pas les questions qui avaient des sous-entendus qui demandaient comment lui pouvait aller. Après, il répondait souvent la même chose. N'ayant pas été habitué à dire ce qu'il ressentait vraiment. Mis à part quand il discutait avec Amélia. Même avec ses enfants, il ne disait pas tout. Ce n'était rien contre eux, il ne pouvait pas s'en empêcher en fait. Il préférait qu'on dise que les choses aillent bien. Ce qui était le cas, les choses s'apaisaient et le piège autour de la taupe, se serrait de plus en plus.
- Vous savez bien que l'on se dit tout.
Ou presque. Amélia ne savait pas tout de sa vie d'espion, elle savait tout le reste par contre. Les époux avaient en haute estime, l'honnêteté et la transparence entre eux. La communication était la base de leur relation. Parce qu'avec le travail de Zenon, ils avaient dû encore plus apprendre à se dire les choses. Ils se parlaient beaucoup et se comprenaient souvent d'un regard. Et Amélia était celle qui avait toujours fait le lien entre les enfants et leur père. Les choses n'avaient pas changées, même à leurs âges.
Zenon gardait sa fille dans ses bras, le temps qu'ils en auraient besoin tous les deux. Parfois, il suffisait d'une embrassade, pour que les cœurs s'apaisent. Il sentait bien que cette jeune mère, avait besoin de retrouver quelque chose de connu et de rassurant. Il lui frottait tout doucement le dos, profitant lui aussi, de ce contact.
- Jamais je ne laisserai cela arriver, Joy.
S'il y avait bien une chose que Zenon essayait de faire tant bien que mal, s'était de ne pas être l'image de son père. Il voulait en être le plus éloigné possible. Une fois, il avait perdu le contrôle, il s'était promis que jamais plus. La honte et la culpabilité le rongeait encore parfois, la nuit, dans un réveil en sursaut. Il offrait un sourire à sa fille.
- Ne vous inquiétez pas pour cela. Il sembla remarquer un changement dans le regard de sa fille. Oui Joy? La laissant prendre ses mains, les serrant doucement. Il se retrouva un peu pris de court. Parlez de lui, ce n'était pas quelque chose qu'il faisait facilement.
Il allait dire quelque chose, elle le coupait directement. Ce n'était pas de son côté espion, qu'elle voulait entendre parler, mais quelque chose de beaucoup plus... intime, qui le concernait lui et rien que lui. Ce qu'il y avait eu avant Amélia, l'Inde... il haussa très légèrement un sourcil. Pas ébranlé, mais quelque peu.... voilà bien des choses auxquelles il ne pensait pas. Ce passé qu'il avait quelque peu écarté. Qu'Amélia avait permis d'effacer en quelque sorte, parce que ce qu'il s'était passé avant elle... pourtant, sa fille avait raison, il avait vécu longtemps, avant de la rencontrer, ELLE. Ils étaient jeunes, mais ils avaient eu le temps d'avoir une enfance, une adolescence et un début de vie d'adulte, avant de se rencontrer.
- ... Il ressortait sa pipe, pour la porter à ses lèvres. Un moyen comme un autre de garder sa contenance, son flegme anglais, quand les choses pouvaient quelque peu le... déranger. Son regard se portait sur le paysage blanc. Il n'avait pas très envie de se replonger dans cette période de sa vie. Les souvenirs n'étaient pas très agréables. Il y avait beaucoup d'attentes. Des attentes que j'espère n'avoir jamais fait peser sur vos épaules, à vous ou votre frère. Marquant un silence. Ce qu'il y a besoin de savoir, c'est que ce que nous avons construit avec Amélia, pour vous, est, ce qui vous a fait.
FACE IDENTITY : Anne Hathaway IDENTITE : Joy de Lascelle Sanders GROUPE : LP RANG : Héritière ici AGE : 36 ans ETAT CIVIL : Un fils et fiancée à Valentine Porter PROFESSION : Reporter photographe ETAT DESANTE : congé maternité LIENS : Zac Sanders : Jumeau - Zenon de Lascelle : Père - Amélia de Lascelle: mère - Caleb Blakemore : parrain - Prem Hadid ancien collègue
At the root of the clan.
-”Oui, rien à signaler. Les choses avancent à notre rythme. ” Quand nous étions ados, avant que tu rentres pour grand-mère, maman cherchait désespérément à nous faire parler, sur tout et sur n’importe quoi. Elle avait besoin de savoir ce qui se passait dans notre tête. Mais on n’a jamais su se parler spontanément. Peut-être parce que l’on tient de toi ? -“Celui des jeunes retraités ? ” Une petite taquinerie, tout le monde sait que même en mode ralenti, vous êtes actif.
-” Vous savez bien que l'on se dit tout.” C’est une remarque que j’entends. Je me suis souvent demandé quel est le degré de communication entre mes parents. On avait rapidement compris que maman te faisait des résumés sur nous. Mais, le faisait-elle sur elle ? Sur l’usine ? En quelle proportion la femme d’un espion national préserve des trivialités ? C’est une question que je me pose, moi qui ait tendance à minimiser devant Val’. -“Tout… sur nous.”
Nous sommes de bonne volonté, tout autant que l’on est. Zac aussi, même s’il aime bien avoir son image de chieur. Il se damnerait, sans hésiter, pour l’un d’entre nous. C’est ça notre famille. J’espère que ça suffit pour ne pas reproduire les erreurs de nos ancêtres. Faire mieux qu’eux. La mère de Phil m’aide pour ça, elle qui a une famille bien plus … lambda que la nôtre.
D’ailleurs, elle a joué un rôle dans ce que je suis en train de faire. C’est par une de nos conversations qu’elle m’a donné le conseil, de venir te trouver. Son regard extérieur sur la meute est toujours intéressant. Il m’aide à prendre un peu de recul et à analyser mes failles. Ceci dit, ton regard me dit tout de suite que c’est étrange. Je sens le dôme invisible qui t’entoure et vibre autour de toi. -” Il y avait beaucoup d'attentes. Des attentes que j'espère n'avoir jamais fait peser sur vos épaules, à vous ou votre frère.” Je souris. -“Non. Pas tant que cela papa. ” Tu n’as jamais forcé la main. Il y avait une certaine prudence dans ton discours. Peut-être parce que tu t’étais rebellé contre l’ordre naturel de ton côté ? En fait, le plus compliqué ce n’était pas tant tes aspirations que celles de maman. -“J’en ai ressenti du côté de maman.” Même si ce n’était pas mal attentionné.
Toujours est-il que ça ne m’avance pas. Le blocage est là. Je ne comprends pas bien pourquoi ? D’accord ton père n’avait pas l’air cool. Mais est-ce qu’il y a autre chose ? Je me demande. -”Ce qu'il y a besoin de savoir, c'est que ce que nous avons construit avec Amélia, pour vous, est, ce qui vous a fait.” Je sens bien que tu n’as pas du tout envie de t’étendre sur le sujet. Je vois ta physionomie. Parrain ne me parle pas de votre enfance. Je n’ai pas de source. C’est presque mystérieux. -“J’entends ça papa. Mais ça ne me dit rien sur toi. A part les attentes ? Qu’est-ce que tu aimais ? Est-ce que tu as eu des animaux de compagnie ? Une petite copine ? des heures de colle ? ” Il y a bien quelques histoires à partager, non ?
Zenon offrait un petit sourire amusé à sa fille. Elle les connaissait bien. La belle comtesse était hyperactive, il était difficile de rester tranquille plus d'une après-midi. Et puis, c'était bien connu, ce n'était pas parce qu'on était à la retraite, qu'on ne faisait plus rien. Au contraire, le temps était encore plus occupé. Il hochait très légèrement de la tête.
- Oui, nous n'avons pas de temps pour nous, vous vous en doutez. Lâchait-il taquin. En plus, ils étaient à Londres, la comtesse avait des besoins de culture importants. Il y avait rarement un soir où elle n'était pas au théâtre. Il était content qu'elle en profite.
Bien sûr qu'Amélia lui avait tout dit. Zenon devait bien savoir ce qu'il se passait chez lui. Et ses enfants étaient importants. Amélia lui disait aussi tout, il lui avait toujours dit qu'il voulait être au courant de ce qu'elle vivait. Qu'elle ne devait pas se brider, simplement pour éviter de lui créer quelques angoisses de ne pas être présent. Parce qu'il avait toujours estimé que la communication devait tout faire dans leur couple. Surtout avec son travail. La seule chose dont il évitait de parler, c'était ses missions.
- Sur vous, sur elle. Gardant son sourire. Je dois bien faire attention à vous, comme je peux.
Il était toujours prêt à entendre des reproches, s'il y en avait à faire, encore. Ce n'était pas toujours simple à entendre, mais c'était important. Se remettre en question, même si on ne changeait pas le passé, on pouvait tenter de rendre le présent et le futur, plus doux, plus... à ce qu'il imaginait le mieux pour sa famille. Il avait envie que ses enfants soient biens et heureux dans leur vie. Joy était sur ce chemin, il le voyait. Il était content pour elle. Elle le rassurait un peu, il n'avait pas mis cette pression sur leurs épaules et tant mieux. Son épouse au contraire.
- Mmm... il est vrai qu'Amélia est une femme exigeante, avec elle d'abord, avec vous ensuite... je suis désolé que vous l'ayez ressenti ainsi. Je crois surtout qu'elle voulait vraiment le meilleur pour vous.
Il n'y pouvait rien, d'être aussi fermé. Il sentait bien que ce n'était pas ce qu'attendait sa fille. Elle voulait plus. Il ne voyait pas trop pourquoi, quel intérêt, cette vie avant Amélia? Il la trouvait fade, triste... ce qu'il aimait? Qui s'en était réellement soucié à l'époque? Personne... sa voie était toute tracée. Il pouvait avoir des rêves, il devait les enfouir, les oublier.
- ... oui nous avions des animaux, des chiens, des chevaux. Comme vous à Bellary. Fumant lentement. Non, j'étais sage, je tentais de rester sur les rails. Ma vraie rébellion, c'est votre mère qui m'a poussé à le faire. Pas d'elle-même, mais elle m'a permis de ne pas accepter tout ce qui était prévu depuis ma naissance. Ma jeunesse n'est pas très intéressante Joy, c'était banal et fade. Une jeunesse dorée, sans aucun doute pour tous ceux qui nous entouraient, mais pour moi, c'est sans intérêt.
A quoi bon répondre à toutes ces questions? Il avait du mal à se dire que tout ceci, pouvait apporter quelque chose. Il ne voulait pas la décevoir.
- J'espère que vous ne ressentez pas la même chose pour votre cette partie de votre vie. L'observant plus sérieux. Il avait tout fait pour que cela n'arrive pas.
FACE IDENTITY : Anne Hathaway IDENTITE : Joy de Lascelle Sanders GROUPE : LP RANG : Héritière ici AGE : 36 ans ETAT CIVIL : Un fils et fiancée à Valentine Porter PROFESSION : Reporter photographe ETAT DESANTE : congé maternité LIENS : Zac Sanders : Jumeau - Zenon de Lascelle : Père - Amélia de Lascelle: mère - Caleb Blakemore : parrain - Prem Hadid ancien collègue
At the root of the clan.
Je sais que ce n’est pas facile de faire de l’autocritique. Je suis la première à avoir des freins. -”Mmm... il est vrai qu'Amélia est une femme exigeante, avec elle d'abord, avec vous ensuite... je suis désolé que vous l'ayez ressenti ainsi. Je crois surtout qu'elle voulait vraiment le meilleur pour vous.” J’en ai parlé, en sachant déjà ce que tu allais me répondre. Puisque vous discutez de tout, maman entendra peut-être les choses par ta voix ? C’est grâce à Titi, là aussi, que j’ai remarqué notre fonctionnement familial. Nous passons par un intermédiaire chaque fois qu’il y a un sujet qui se complique. Le frontal nous fait-il peur ? -“Je sais oui. ” Je frotte mes mains l’une contre l’autre pour créer de la chaleur. -“Comme vos pères avec vous… ” L’éducation qu’on reçoit est-elle plus forte que tous nos actes de rébellion ? Et mon adorable bébé que vais-je lui faire porter ?
L’odeur du tabac me berce. J’ai arrêté de fumer pour Phil. Mais, il y a des moments comme cela où l’envie revient au galop. Je m'écarte un peu pour ne pas humer l’odeur. Zac et moi avons fait un pacte tacite. Aucune drogue ni pour lui, ni pour moi. J’espère qu’on va tenir comme ça. Je n’ai pas envie de le revoir en vrac. C’est trop dur.
-”Non, j'étais sage, je tentais de rester sur les rails. Ma vraie rébellion, c'est votre mère qui m'a poussé à le faire. Pas d'elle-même, mais elle m'a permis de ne pas accepter tout ce qui était prévu depuis ma naissance. Ma jeunesse n'est pas très intéressante Joy, c'était banal et fade. Une jeunesse dorée, sans aucun doute pour tous ceux qui nous entouraient, mais pour moi, c'est sans intérêt.” Quelle aurait été ta vie sans maman ? Une vie ici à parcourir des banquets et des salons ? A porter un uniforme d’apparat pour les grandes cérémonies ?
J’ai beaucoup de mal à te voir en “Lord Altrincham”. Mais peut-être que ta vie aurait été plus facile dans ce moule ? -“Tu ne dis pas cela par loyauté pour maman ?” Maintenant, l’âge permet d’avoir du recul. N’est-ce pas le moyen de savoir si tu es en paix avec tes choix ? Si on ne t’as pas “poussé” à faire quelque-chose qui n’était pas dans ta nature ? -“Je veux dire que s’expatrier, comme tu l’as fait, ce n'est pas neutre. C’est un acte fort. ” Maman a du mal avec le compromis. Je sais bien. Mais toi tu es un modéré. Est-ce que ça ne t’as pas rendu malheureux de te couper d’ici ? -“Vous pouviez peut-être trouver une “juste” mesure ?” Même si ce que vous avez fait à du panache et un aspect romanesque qui séduit les autres. -“Ou bien c’était plus simple de fuir ?”
Je sais que cette conversation remue. C’est normal. -”J'espère que vous ne ressentez pas la même chose pour votre cette partie de votre vie. Pas d’inquiétude ! -“Mon enfance n’a pas été fade ! ” Je ne peux pas dire ça. La vie à Bellary me plaisait. On s’est réellement posé la question de rentrer en Inde avec Val’. -“J’ai eu une belle enfance papa.” Ce qui est sincère. Nous avons tout eu. Les périodes sans toi à la maison étaient plus… longues, plus tristes. Je ressentais une anomalie dans notre quotidien, sans ta voix douce et tes petits plats.
Je m’arrête devant notre arbre à balançoire. Je vais défaire la couche de poudreuse du tronc pour voir la gravure dans l'écorce. Jasmine était venue ici pour découvrir l’Europe avec moi. On a vécu un beau mois ensemble. C’était un peu avant le décès de Grand-Ma. Je me suis demandée ce qui nous serait arrivé si on n’avait pas quitté la maison ? -“Je me demande ce que seraient devenus si on était restés au village ? ” Jas et moi on aurait peut-être ouvert cette librairie féministe dont on rêvait ensemble. -“Zac…” Il n’aurait pas postulé pour entrer à New Scotland Yard. Il aurait été un flic de quartier ou un boxeur pro. -“Mais ce qui est fait est fait, comme on dit! ” On ne va pas se torturer le ciboulot.
Je frotte ton dos et claque un baiser sur ta joue. -“Tu pourras parler panjabi avec Philip ? On aimerait qu’il ait les deux langues. ” En fait, il en aura trois parce que je sais que Zac va lui causer Français. Marion a mis son empreinte sur lui! -“On est en train de voir pour faire son baptême civil. Est-ce qu’on pourra le faire au manoir ? Et puis est-ce que tu voudrais faire le repas ? ” Y a pas mieux pour régaler les palais que ta cuisine !
Zenon haussait légèrement un sourcil, alors que sa fille faisait un parallèle entre eux et leurs pères respectifs. Elle ne connaissait pas toutes les histoires, parce que notre couple était plutôt pudique en ce qui concernait leur passé. Il ne voulait pas non plus la renvoyer dans les cordes, mais cette affirmation... il n'était clairement pas d'accord avec.
- Non. Ce n'était pas qu'ils souhaitaient le meilleur pour nous, ils voulaient le meilleur pour eux, que nous devions représenter. Chose que nous n'avons jamais voulu vous imposer. Votre mère et moi, avons toujours voulu vous laisser faire vos propres choix, sans trop vous guider là où nous aurions voulu vous voir.
Même si honnêtement, Zenon n'avait jamais attendu quoi que ce soit de ses enfants, mis à part qu'ils soient heureux. Chose qui n'avait pas toujours marché. C'était un fait. Mais aujourd'hui, tout le monde semblait être sur la bonne voie d'un bonheur durable. C'était quelque chose à chérir, bien sûr.
Les questions devenaient peut-être un peu plus... surprenantes? L'homme continuait de fumer tranquillement sa pipe, tout en marchant aux côtés de sa fille. Lui laissant cette possibilité de redécouvrir des souvenirs. Puisqu'ils étaient en plein dedans. Personne ne l'avait obligé, en tous les cas, depuis qu'il avait décidé d'être avec Amélia, plus personne n'avait pu lui imposer quoi que ce soit.
- Pourquoi dirai-je une chose pareille? Ce n'est pas parce que j'aime votre mère, que je n'ai pas ma volonté propre, Joy. Taquin en la regardant, alors qu'un peu de fumée sortait par ses narines. Parce que c'était un endroit où nous pouvions être nous-même, sans être jugé par les autres et ressentir la pression qu'il y aurait forcément eue, d'un côté de l'Atlantique ou de l'autre. La regardant plus sérieux. Quelle juste mesure? Mmm? Il était curieux de voir ce que pouvait penser sa fille. Il essaya de ne pas prendre ombrage de sa façon de tourner la question. Se faire traiter de lâche, n'était pas ce qu'il appréciait le plus. Personne n'a fui Joy. Nous avons pris des décisions et les avons assumées. Votre grand-père, s'il n'avait pas quitté ce monde prématurément, m'aurait déshérité, j'étais prêt, je l'avais confronté. C'est tout.
Leurs jumeaux pensaient-ils que tout était tombé dans leurs mains aussi facilement? Les parents avaient tentés, tant bien que mal, de faire de leur mieux, en les protégeant de certaines choses, mais Joy lui démontrait que ce qu'ils avaient pu penser d'eux... il s'empêcha de lâcher un trop gros soupire. Peut-être aurait-il fallu parler de cela plus tôt.
- Pleins de choses sans doute. Avec un petit sourire. Mais vous avez décidé tous les deux de partir.
Après tout, c'était Joy et Zac, qui finalement, avaient décidés que l'Angleterre leur convenait très bien. Heureusement, elle changeait un peu de sujet. Il hochait de la tête.
- Oui bien sûr, vous pouvez tout faire au manoir. Avec un air tranquille. Ce sera avec plaisir Joy. Vous savez que j'aime faire à manger.
Pas besoin de trop supplier le paternel à ce niveau.
FACE IDENTITY : Anne Hathaway IDENTITE : Joy de Lascelle Sanders GROUPE : LP RANG : Héritière ici AGE : 36 ans ETAT CIVIL : Un fils et fiancée à Valentine Porter PROFESSION : Reporter photographe ETAT DESANTE : congé maternité LIENS : Zac Sanders : Jumeau - Zenon de Lascelle : Père - Amélia de Lascelle: mère - Caleb Blakemore : parrain - Prem Hadid ancien collègue
At the root of the clan.
En même temps, que savons-nous sur nos grands-parents ? Pas grand chose. Je me souviens de l’été de mes quinze ans chez Marraine. Cela remonte à loin. A l’époque j’avais tenté de faire mon enquête. J’avais déjà la fibre de reporter ? -“Je vois.” Je ne sais pas ce que Philip et Jefferson ont attendu de vous. -“Qui devais-tu épouser ?” C’est bien ça la plus grosse faute du fils au fond. Avoir marié une fille de rien et qui plus est pas une anglaise. Maman m’a un tout petit peu parlé de son avenir de la compagnie Sanders mais je n’ai jamais pu fouiller.
-“Tu ne nous a pas influencé. ” Par choix et par absence peut-être aussi. Cependant, je ne suis pas aussi affirmative concernant “ma mère” comme tu dis. Tu n’as pas vu et entendu tout. -“Maman nous a clairement interdit de choisir la vie militaire.” Ce n’était pas sans peine. J’ai des souvenirs clairs des portes qui claquent dans le manoir. Zac se serait engagé si ce n’est pour lui obéir. -“Je me suis toujours dit qu’entre oncle Jack et toi, elle avait trop peur de nous perdre.” Ce qu’elle a reconnu y a pas si longtemps que ça. -“Même si techniquement tu n’as pas été longtemps sous les drapeaux… ” Depuis quand est-ce que tu es un espion ?
Mais enfin, quand on regarde, reporter de guerre et unité spéciale d’intervention… On est restés dans la thématique. -“Au fond, toi et maman vous avez une base commune quand on regarde. ” Éducation poussée, famille aisée, militaires de formations, expectatives familiales…
D’accord, d’accord. Je veux bien entendre que tu as de la volonté. Ceci dit, soyons honnêtes. On tient rarement tête à la comtesse d’Avon dans cette famille.
-“Trouver un comté ici ou là-bas où vous installer ? ” Est-ce que cela n’aurait pas permit qu’il n’y ait pas une coupure totale ? -“Je ne sais pas comment vous avez fait pour faire sans aucune famille près de vous. ” Je n’ai quasiment pas de souvenir de ton père. Nous étions très jeunes quand il est mort. J’en ai de Catherine. Mais ils ne sont pas très joyeux. -“Ne t-ont-ils pas manqué ?” C’était leurs parents quand même. Maman avec ses sœurs et ses frères aussi… je ne comprends pas vraiment comment ils ont fait pour rayer leurs racines.
Je reconnais que l’attrait de l’Europe m’avait attirée. Je voulais voir des villes occidentales. Je voulais la culture dont me parlait Parrain. D’ailleurs j’en ai bien profité. -“C’est vrai oui. ” Zac ne m’a jamais dit qu’il aurait préféré rentrer en Inde. Mais c’est possible. Enfin, Damia avait quitté la région à l’époque. Je ne sais pas. Bref.
Je frotte ton bras en remerciement. Val va être soulagée. -“C’est super, merci papa. ” On a le temps de préparer ce beau moment. -“Je vais inviter les marraines et les parrains ce sera l’occasion. ” Martin sera prévenu assez longtemps en avance pour s’organiser. Je pense que la dernière fois que tout le monde a été dans la même pièce ça doit être … pour nos vingt ans ? Oui. Je pense que c’est ça.
Ce sera une étape avant le mariage de cet été ! -“J’aimerai inviter oncle David et tante Pamela aussi.” C’était trop tard pour Mike. Mais sinon je l’aurai invité aussi. Tout le monde prend de l’âge. Pam aborde les soixante-dix. Je pense qu’on n’aura pas beaucoup d’opportunités maintenant. Ce serait chouette qu’ils fassent la paix avant que tout le monde soit parti. Ce dont je me suis abstenue de parler à maman. -“Qu’est-ce que tu en penses ?” T’es l’un des mieux placé pour me dire si cette idée vaut le coût ou non.
- Mallory. Elle a gagnée au change, Caleb est un meilleur parti que moi. Avec un petit sourire.
Zenon estimait qu'il n'était de loin pas un premier choix. Certes, ils s'étaient toujours bien entendu tous les deux, mais lui n'avait jamais ressenti ce qu'il ressentait pour Amélia pour elle. Il savait qu'il l'avait blessé en faisant ce choix, mais elle avait fini par trouver chaussure à son pied. Les Blakemore avaient leur façon bien à eux de vivre leur couple, mais il savait que chacun savait ce qu'il faisait et qu'ils vivaient parfaitement avec cela. Au final, tout le monde avait trouvé son compte.
- Mmmm... le comte tenait un instant sa pipe, tout en recrachant de la fumée. Il savait à quel point le côté militaire était un problème pour son épouse. Elle lui avait dit qu'elle n'accepterait pas que ses enfants suivent ses traces, ou celle de certains de ses frères. La perte de Jack avait été d'une violence... les jumeaux ne pouvaient pas réellement comprendre, ils n'avaient pas vu leur mère, pendant cette période. Bien sûr qu'elle avait peur pour vous. Elle ne voulait pas revivre ce qu'il s'était passé avec Jack. Ça n'a pas été facile, vous savez. Et je sais à quel point mes absences, n'avaient rien d'anodin. Il le voyait bien à chaque fois qu'il revenait de mission. Je le suis toujours, Joy. Ce n'était pas parce qu'il travaillait pour le MI6, qu'il n'était plus un militaire, au contraire.
Sa fille n'avait pas tort, s'ils n'étaient pas du même monde, ils avaient pas mal de points communs dans leur famille. Il hochait doucement de la tête. La suite ne manqua pas de le faire sourire, pour le coup, sa fille était peut-être un peu trop rêveuse. Il l'observa, sans pour autant juger ce qu'elle lui disait
- Sans vouloir vous vexer, vous êtes un peu naïve ma fille. Un autre comté? Où? Comment? Ce n'est pas quelque chose que l'on trouve en se baissant et le ramassant. Tranquille. Il n'y avait pas grand-chose de plus à faire. Soit j'acceptais mon sort et je ne pouvais être avec Amélia, soit... ce que nous avons fait était ce qu'il fallait. Car je n'aurai jamais pu obliger votre mère à vivre ici et subir de plein fouet, tout ce qu'îl se passait dans notre dos. Nous avons tenté de vous protéger au mieux. Mais vous deux, aussi, avez vu de quoi était capable ce monde. Rappelez-vous de vos quelques mois à l'école privée. Ce n'était... qu'un petit aperçu et votre mère vous a sorti de là, quand ce n'était plus possible. Marquant un temps. Vous étiez ma famille, je n'avais pas besoin de plus. Pour son épouse, il savait que c'était un peu plus difficile, d'avoir ainsi fait sécession avec toute sa famille. Grande famille même. Non.
Personne ne lui avait manqué, parce qu'il avait été entouré de tout ce qui comptait dans sa vie. Peut-être était-ce choquant, mais c'était ainsi. Pourquoi avoir la sensation de manque de gens qui ne voulaient pas te voir heureux? De plus, vu son passif avec ses parents... il n'avait pas de raison de pleurer leur absence. Bon au moins reconnaissait-elle quand même, qu'ils étaient aussi un peu responsables de leurs propres choix. C'était important. Il était plus intéressé de la savoir heureuse qu'il accepte sa proposition et que le futur était une source plus inspirante que le passé.
- C'est une bonne idée. Il haussa légèrement un sourcil, quand elle parla du frère et de la soeur d'Amélia. Si c'est ce que vous souhaitez, vous avez le droit de les inviter. Après, c'est avec votre mère qu'il faudra vraiment en parler. Je n'ai pas réellement de griefs contre eux. Certes, ils ne m'ont jamais vraiment apprécié, mais je n'ai jamais détesté ces gens. Du peu que je les ai vu. Votre mère est plus rancunière que moi. Mais si vous avez besoin que je lui en glisse un mot? Jetant un petit regard taquin à sa fille, il se doutait bien qu'elle aurait besoin de sa diplomatie, pour que la mère de famille, conçoive l'idée de revoir des gens qu'elle avait totalement effacé de sa vie.
FACE IDENTITY : Anne Hathaway IDENTITE : Joy de Lascelle Sanders GROUPE : LP RANG : Héritière ici AGE : 36 ans ETAT CIVIL : Un fils et fiancée à Valentine Porter PROFESSION : Reporter photographe ETAT DESANTE : congé maternité LIENS : Zac Sanders : Jumeau - Zenon de Lascelle : Père - Amélia de Lascelle: mère - Caleb Blakemore : parrain - Prem Hadid ancien collègue
At the root of the clan.
C’est vrai que la famille Blakemore est bien plus installée à la cour que nous. Donc je sais que tu n’as pas tort. Parrain s’occupe bien de sa famille. Arthur est un mec bien. Peut-être que lui fera bouger les lignes. Il a l’air assez progressif.
Tu donnes des détails. On s’en ait douté mais personne n’en parle à la maison. -” Bien sûr qu'elle avait peur pour vous. Elle ne voulait pas revivre ce qu'il s'était passé avec Jack. Ça n'a pas été facile, vous savez. Et je sais à quel point mes absences, n'avaient rien d'anodin.” Non, justement, papa… On n’en sait pas grand-chose. Vous ne nous parlez pas de tout ça. Je sais que maman est blessée à vie mais elle ne s’est jamais confiée sur ça. -“... tu lui manquait encore plus qu’à nous, je crois.” Je n’ai jamais compris au fond. Pourquoi vous vous êtes imposé ce style de vie ? Pourquoi ne pas avoir fait autre chose pour vivre ensemble ? Mais, je sens bien que ce n’est pas ma place de te questionner sur ça.
Je me demande seulement qu’elle aurait notre vie en étant ici ? Est-ce qu’on aurait fini par s’adapter et devenir de bons héritiers ? Le passage à l’école avait été une petite torture pour moi. Je n’avais pas leurs codes. C’était quasi impossible de s’intégrer. Il était déjà trop tard. -“Tu ne penses pas que maman aurait réussi à se faire respecter ?” Quand je vois ce qu’elle a fait avec l’entreprise, je me dis qu’elle a de quoi en imposer. -“Parrain a changé d’attitude. Je pense qu’il la respecte. Non ?”
Clairement, il n’y a pas de trace de regret en toi. Peut-être un peu de remords pour avoir eu un métier très prenant ? Mais tu sembles en paix avec tes choix. Je trouve que c’est une force. Il y a peu de personnes sur la terre qui peuvent dire la même chose. -“... tant mieux. ” Je ne sais pas si maman me parlerait de son propre vécu. Elle prend la pique vite quand on touche un sujet sensible. -“J’admire votre histoire à tous les deux P’pa. J’espère que vous pourrez bientôt rentrer à la maison. Je sais que ça pèse sur vous.” Même la mousson est préférable à l’hiver anglais.
Je sais que je n’ai pas besoin d’épiloguer avec toi. C’est toujours plus simple de communiquer avec toi. Tu captes les choses. -“Pour un truc comme ça ta diplomatie va être indispensable. ” Je garde la certitude que l’arrivée de Philip change la donne. La nouvelle génération est là. Elle ouvre la perspective d’une réconciliation. -“Je veux bien de ton aide pour ça aussi Papa. ” Qui d’autre que toi connais mieux le fonctionnement de maman ? Même tatie Marion ne peut pas dire autant.
Zac pense que je perds mon temps à essayer. -“Tu sais quand Sharma t’as mis une balle dans la tête on a tous été sous le choc. ” Honnêtement, les séances de psy auraient pu être un peu plus nombreuses. Je dérive pour voir ta cicatrice. -“Maman avait l’air d’un fantôme.” Si cette balle t’avait tué… en fait, on aurait pas eu grand monde vers qui se retourner. Les parrains soit… Mais plus aucune famille en fin de compte. Perso ça m’a fait cogiter. -“Ca pourrait être bien de faire la paix… ” Il me semble qu’à un moment de sa vie c’est tout ce à quoi on aspire.
