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[CLOS] Laisse pas traîner ton portable. [Bingo # Jess&Gabriel]
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Dice Master

Laisse pas traîner ton portable.

Jessica Keena&Gabriel Sullivan


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Situation

Jess, Jess, on a déjà dû te le dire, mais à force d'afficher que tout ce que tu portes vaut du cash, cela risque de se retourner un jour en ta défaveur. Et ce n'est pas parce que tu es la défentrice des criminels, des bad boys, que cela te protège. Bien au contraire, beaucoup pourrait appeler au karma, car à peine as-tu sorti ton portable hors de prix de ton sac, qu'un type encapuchonnée te le tire des mains, sans réfléchir, partant au pas de course sans attendre ta réaction.

Mais au coin de la rue, c'est toi, Gabriel, qu'il a le malheur ou le bonheur? De croiser, il ne prête pas attention à toi, ni à ton col blanc, tout ce qu'il souhaite, c'est disparaître, le plus rapidement possible. Il te bouscule, en te traitant même de tous les noms. Pas un regard par-dessus son épaule pour voir si on le course. Son bien volé dans une main, il espère en tirer un max d'argent.

Puis c'pas un pasteur qui aurait de quoi l'arrêter, n'est-ce pas?
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MJ
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04.05.19 21:03
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Gabriel Sullivan s'attendait à une journée sans histoires, ce dont il était plutôt satisfait. Il aimait bien les journées sans histoires. Cela permettait de garder son anxiété naturelle plus ou moins sous contrôle, à savoir qu'il était capable de fonctionner sans se sentir dépassé par les événements. La journée à l'église était plutôt calme, ce qui lui avait donné l'occasion de sortir effectuer quelques tâches : commander quelques fournitures de construction pour les rénovation de Kingsbridge (qui ne cessaient jamais vraiment), faire quelques courses, prendre l'air. Avec tout ce qui se passait en ce moment, ce n'était pas du luxe.

Le Brexit avait été bien loin de ses pensées, lorsqu''il s'était emparé des nouvelles sur la politique européenne. Il avait alors bien d'autre chats à fouette, et ce n'était que lorsqu'il avait repris l'église et qu'il était sorti du jeu qu'il avait commencé à réellement voir son impact sur la vie quotidienne. Tout le monde n'était pas concerné de la même manière, bien sûr, mais c'était toujours le cas quand un changement d'une telle ampleur s'installait. Depuis, il faisait de son mieux pour aider celles et ceux qui en avaient besoin, pour s'assurer que Kingsbridge restait un sanctuaire.

Et pourtant, quand on se baladait dans les rues de Londres, on pouvait parfois presque oublier. Quoi qu'il arrive, les gens vaquaient à leurs occupations, reprenaient leurs habitudes. Les régimes et les lois changeaient, mais il fallait bien continuer de vivre. Pour les civils du moins, ils n'avaient pas trop le choix que de s'accorder au nouveau normal. De son côté, Gabriel n'avait pas à se plaindre. Il s'était arrangé pour avoir assez de côté quand il travaillait d'un côté ou de l'autre, et il était soulagé de ne pas être tombé du mauvais côté de la bouteille, comme il avait failli le faire plus d'une fois. Voilà qui simplifiait bien les choses.

Tout ce qu'il voulait, c'était s'occuper de son église et de ses paroissiens en évitant les embrouilles autant que possible, et pour le moment il avait l'impression d'y arriver pas trop mal. Jusqu'à ce que les ennuis viennent le trouver, du moins, ou qu'il soit témoin de ceux qui arrivaient aux autres. Alors quand cette femme se fit voler son téléphone en pleine rue, et que le malandrin alla jusqu'à rentrer dans le pasteur avant de lui balancer une volée d'insultes, des réflexes ancrés en lui firent leur apparition. Il n'y pensa même pas : sa main plongea dans le petit sac qu'il tenait, en sortir un petit canard en bois (il avait parfois l'impression que Henry se sentait un peu seul dans sa mare), laissa son inconscient se charger de la visée, et son bras se propulsa comme un ressort pour lancer le projectile.

Et sans même attendre de voir s'il avait touché sa cible, il se précipita en avant, se mettant à courir de toutes ses forces tandis qu'un recoin de son esprit ne pouvait s'empêcher de se dire que pour une une journée tranquille, et bien c'était raté...
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06.05.19 10:54
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Jessica Keenan
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Fais attention à ton portable. . Feat Mr. Sullivan —


Jess sentit le début d’un agacement gâter son humeur. Depuis le réveil en retard d’une demie-heure, tout s'enchaîne pour faire de cette journée un enfer. Elle a eu un souci de voiture qui l’a obligée à appeler le garagiste qui se trouve être en congé. Qui a idée de prendre ses congés au début du mois de mai! Elle préfère, et de loin, avoir le confort d’un véhicule. Elle aime encore plus quand il y a un chauffeur à l’avant. Elle se serait rabattue sur les taxis s’ils ne s’étaient pas décidés à faire une grève ! Elle se déplaçait donc en transport en commun. Déjà le métro londonien lui tape sur le système.

Les temps d’attentes, les changements, le monde, les cris, tout cela n’était plus pour elle. C’était dans ce genre de cas qu’elle se rendait compte des années qui passe. Plus jeune elle avait passé des nuits entières à parcourir L.A. dans tous les sens avec ou sans décapotable en service. Elle remonte l'escalier de la station quand elle entend son téléphone. Un rapide coup d’oeil sur l’écran lui pince les les lèvres.

_ « Keenan. J’écoute. Bonjour Mr. Parker. » Une voix chevrotante répond à l’autre bout du réseau. Jess appuya l’appareil contre son oreille pour entendre la voix faiblarde du milliardaire Américain. Elle contourne une femme avec poussette pour s’éloigner des turbulences prolétariennes. « Oui. C’est bien ce que je disais dans mon dernier messages jeudi, Mr. » Un juron manqua d’échapper à la rouquine quand elle vit le feu du passage piéton passer au rouge. Elle patienta, en fulminant contre la densité de population de ce quartier et ce vieux sénile qui voulait revoir la quatrième version de son testament….

Une impression étrange lui fit faire volte-face. Elle failli renverser un homme en costume lui aussi au téléphone. Mise à part cela rien d’autre qu’une rue surpeuplée de civiles énervés et pressés. L’avocate reprit donc son pas. Il fallait absolument qu’elle soit au bureau dans les dix minutes.

_ « … Mr Parker… écoutez je comprends,mais... » Un violent coup d’épaule fit perdre son équilibre à Jessica. Avant même qu’elle ne saisisse ce qui lui arriva quelqu’un lui arracha littéralement son portable de la main. Elle eu le réflexe de mettre une main en arrière pour adoucir un minimum sa chute. « MON TÉLÉPHONE ! ARRÊTEZ LE ! PICKPOCKET ! POLICE ! » Hurla la rouquine dans la seconde. Les deux trois personnes qui croisèrent son regard se tournèrent vers le voleur en fuite… sans rien entreprendre.

Jess fulmina sur place. Elle se remit sur ses pieds comme elle le pu et ramassa son sac-à-main qui venait de tomber dans la bataille. Alors lui parvint des bruits dans la rue. Les gens se mettaient à sortir leur téléphone pour filmer une course-poursuite. La Tigresse se mit à courir aussi en replaçant le bas de sa jupe tailleur, qui avait remonté dans la chute. Son regard furieux capta la scène.

« AIDEZ-LE ! » Admonsta-t-elle le banc de poisson passif comme s’ils se trouvaient devant un écran de cinéma. Ils coururent, tous les trois sur plusieurs dizaines de mètres. Des passants se tournent vers eux, effarés, mais inactifs.

Enfin deux hommes en uniforme de footballeurs entendirent l’appel. Ils bloquent la voie. L’homme se retrouva encerclé. Le poursuivant arriva à sa hauteur. Jessica suivait juste derrière. Elle arriva prêt de l’inconnu qui avait été le premier à réagir. Elle lui passa devant pour fondre sur le kleptoman. « Toi. Crois-moi tu vas passer la nuit au trou. » Lui cracha-t-elle en lui reprenant son bien. Elle porta le téléphone à son oreille. Mr. Parker encore en ligne commençait à parler de Pimprenelle le caniche.  « Mr. Parker je vous rappelle. » Ceci fait Keenan ouvrit le répertoire téléphonique pour avoir le numéro du commissariat le plus proche.

Elle releva les yeux de l’écran pour remercier les trois individus qui venaient d’aider. Son regard plein d’éclairs s’arrêta net sur le col blanc à sa gauche.

« Gabriel ? » Surprise la jeune femme en écarta le téléphone de son oreille. Son expression s'adoucit quelque peu. Un sourire amusé se peignit lentement sur ses traits de Furie.





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Jessica Keenan
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10.05.19 17:50
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Les réflexes, voilà bien quelque chose à quoi Gabriel ne pouvait échapper. Même l'époque où son compas moral était au plus douteux, il y avait des événements auxquels il ne pouvait assister sans rien faire. Son corps prenait alors le dessus, entraîné par toute une vie passée à survivre dans un milieu aussi explosif que dangereux. Et puis peut-être bien que tout au fond de son âme se trouvait un côté chevaleresque, du genre qu'il essayait de ne pas trop présenter, responsable plus souvent que non que de problèmes qui finissaient par devenir les plus compliqués. Être bon, dans cette ville, ne vous menait à pas grand chose à moins que vous ne preniez le temps de bien réfléchir. Et être un pasteur aussi bon que possible, c'était une chose dans sa paroisse, à l'abri des murs de son église sanctuaire, mais dans la rue... Dans la rue, on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber.

Au moins n'avait-il pas perdu de son endurance. Il s'en fit la remarque dans un coin de sa tête, non pas orgueil mais parce que c'était agréable de voir qu'il arrivait à maintenir son physique malgré son carnet d'activités ô combien bien rempli. Quelque chose lui soufflait que c'était une bonne idée de rester en forme, et d'être capable d'utiliser les mouvements d'antan en toutes circonstances ; sa vie était censée être bien plus calme maintenant, mais on n'était jamais à l'abri d'un vieil ennemi criant vengeance, d'un criminel en maraude ou d'un agent des forces de l'ordre plus brutal que ne le permettait son badge. Tel était le Londres d'aujourd'hui.

Fort heureusement, le conflit direct ne s'avéra pas nécessaire : deux costauds avaient coupé la route du fuyard, qui s'était retourné pour faire face à Gabriel. Et si ce dernier ne se considérait pas spécialement impressionnant, il avait quelque chose dans son langage corporel qui indiquait qu'il valait mieux le prendre au sérieux, c'était instinctif (mais ne marchait jamais avec Henry quand le canard faisait une bêtise). De plus, le col blanc faisait toujours hésiter, même les gens qui disaient ne croire en rien.

« Merci de votre aide. » lança-t-il à l'intention des malabars, tout sourire. Il n'alla pas jusqu'à les bénir d'un signe de croix ou s'exclamer grâce à Dieu, il n'était pas ce genre de pasteur. Mais c'était agréable de voir que même aujourd'hui, il y avait des passants qui choisissaient d'aider leur prochain. Ou plutôt leur prochaine, se dit-il quand l'élégante femme rousse arriva pour fondre telle une furie vengeresse sur le voleur. Outre le savon qu'elle lui passa, ce fut son regard qui s'avéra le plus terrifiant, et Gabriel ressentit presque une petite pointe de pitié pour le malandrin. Il le laissa aux bons soins des deux autres, bien déterminés à ne pas le laisser partir jusqu'à ce que la police ne vienne le récupérer. Gabriel, lui, cherchait son canard en bois : le ventre bombé du jouet l'avait fait rouler après l'atterrissage, et il vint doucement tapoter un pied de la rousse, qui terminait son coup de fil, furibarde. Puis leurs regards se croisèrent, et l'expression de la femme changea d'un coup ; elle se fit plus douce, un vrai sourire sur les lèvres. Sourire que lui rendit Gabriel.

« Maître Keenan ? Jess ? » Il ne savait pas trop comment l'appeler, mais il savait au moins qu'il était content de la revoir. Elle l'avait sorti plus d'une fois d'un mauvais pas à l'époque de ses infiltrations, aussi bien à la cour que dans ses situations plus épineuses, comme lorsqu'elle avait réussi à lui arranger un bref séjour dans l'hôtel d'Elliot le temps que les choses se calment. Il lui devait beaucoup, et aujourd'hui encore il se demandait si elle avait su. Et si oui, est-ce qu'elle avait joué le jeu pour l'aider, ou est-ce qu'elle avait fini par lui en tenir rancœur ? Toujours est-il qu'ils ne s'étaient pas croisés depuis qu'il avait repris Kingsbridge. Une chose était sûre: elle était toujours aussi séduisante, un détail qu'il n'avait jamais perdu de vue.

« Cela fait quoi ? Cinq ans ? Qu'est-ce que vous devenez ? »

Une voiture de flic son apparition : pour le coup, il n'avait pas traîné. Cela n'aurait pas étonné Gabriel que Jess ait son lot de contacts pour faciliter les choses...
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11.05.19 9:19
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Jessica Keenan
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Jess baissa abruptement les yeux vers le trottoire pour voir ce qui la dérangeait. Elle mit un court instant à comprendre la nature de l’objet. Cela lui sembla d’ailleurs absurde comme détail. Elle fit un pas en arrière, pour s’écarter du petit bec en bois, en se demandant ce que ça faisait là. Une fois le téléphone baissé elle envisagea de se pencher pour ramasser le jouet. Mais l’identification du pasteur Sullivan lui coupa la chic. Une partie de l'adrénaline s’envola.

_ « Presque six ! » Rectifia-t-elle l’ancien espion, avec un zeste d’humour.

Keenan commença à le scruter avec attention. Elle se souvenait maintenant qu’il avait une physionomie agréable à l’oeil. Les années n’avaient pas trop de prise sur lui. Six ans, déjà, voilà qui était la preuve que le temps passait vite. Les éléments lui revenaient en tête. Le printemps 2018 avait été la dernière occasion d’offrir ses services au Religieux. Elle était débutante à l’époque. Un cabinet de renom venait de l’embaucher. Mais elle avait déjà un pied de chaque côté de la ligne. Entre temps, il s’était passé tellement de choses.

« J’ai quitté le cabinet peu de temps après notre dernière affaire et… » La lumière d’un gyrophare perturba l’attention de l’avocate. Elle adressa un sourire polis à Gabriel. Ils reprendraient dans un instant. La petite racaille n’attendait pas.

Ignorant superbement, la curiosité des passants, Jessica alla à la rencontre des uniformes. Tout de suite les agents comprirent qu’ils étaient devant quelqu’un de rôdé. Ils lancèrent des regards sur le suspect, puis aux quatre autres civils. Ils n’avaient pas de raison de mettre en doute la parole de maître Keenan. Les sportifs valident les faits. Un des policier se présenta devant le Pasteur pour demander une confirmation. Le voleur n’avait pas grande chances de s’en tirer de toute façon. Jess menait tout ce petit monde à la baguette avec une autorité charmeuse qui perturbait un peu la concentration des bleus. Quant au malchanceux, il fût coffré en exactement douze minutes. Ce qui était proche d’un record interne au commissariat.

« Je vous envoie le document signé par faxe dans la journée… Agent … Miller. Merci pour tout. » Elle gratifia le barbu d’un sourire félin qu’il ne su exactement comment interpréter et à raison. Jessica donna ses coordonnées à chaque personne présente sur les lieux afin que tout soit fait à distance et le plus efficacement possible. Juste avant que le voleur ne soit mis dans la voiture de service elle s’avança pour lui murmurer quelques mots au creux de l’oreille. Le jeune homme perdit toute ses couleurs et monta à l’arrière comme un condamné à l'échafaud. Il avait visé la mauvaise fille.

Les portières claquent. Les hommes se congratulent les uns les autres. En un clin d’oeil la rue redevint calme. C’était comme si rien ne s’était passé ici. La vie reprit son court. Jessica rangea son téléphone dans son sac-à-main et remonta la glissière. Elle ne tenterait pas le diable une deuxième fois aujourd’hui.

« Je prendrais bien un café! » Lança-t-elle alors même qu’elle avait déjà accumulé plus d’une heure de retard sur le planning. Mais elle venait de prévenir la secrétaire. Le rendez-vous de la demie était annulé. Tant pis pour Mrs Powell qui attendrait encore un peu pour avoir son contrat. Entre une riche veuve et un agent-double sexy l'Américaine faisait vite son choix. « Pas vous ? Cela nous permettra de nous mettre à jour. » Et elle le couvrit d’un regard à la fois malicieux et un tantinet séducteur. Un pasteur n’était pas un prêtre. Et Jessy n’avait que très peu de considérations pour les règles de toute façon.





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« Six ans... » répéta doucement Gabriel, comme si l'énoncer à voix haute lui permettait réellement de considérer combien de temps avait passé. Il avait un peu de la peine à le croire, à vrai dire, et pourtant... Ces six années s'étaient à la fois déroulées à toute vitesse et avec une tranquillité qu'il n'avait jamais connue auparavant. Il s'était fait à sa nouvelle vie sans guère de difficultés, signe qu'il avait été temps pour celle d'avant de se terminer. Mais il n'en avait pas que des mauvais souvenirs, Jess étant un bon exemple.

« Ils doivent grandement vous regretter. Vous vous êtes mise à votre compte ? »

Voilà qui ne l'aurait pas étonné, cette femme était capable de tout. Elle était férocement efficace dans son domaine, et il avait été en première ligne pour s'en rendre compte. Elle avait l'ambition qu'il fallait, aussi. Quant à leur dernière affaire, son aide avait été précieuse pour qu'il puisse assumer sa couverture encore quelque temps. Cela avait été son dernier boulot d'infiltration, maintenant qu'il y pensait. Celle qui avait fini par lui coller la balle de trop dans le corps, et qui l'avait reconduit à Kingsbride où il avait cru mourir. Et en un sens, il était mort ce jour-là, pour devenir quelqu'un d'autre.

Le pasteur raconta à son tour le déroulement des événements aux policiers qui venaient de débarquer pour coffrer le voleur à la tire. Tout en parlant, il jeta un dernier regard sur l'homme, se demandant ce qui l'avait poussé à agir ainsi. Pourquoi il en était arrivé là, le chemin qu'avait pris son existence jusqu'ici. Peut-être s'était-il dit qu'il n'avait pas d'autre choix, et Gabriel aurait voulu savoir pourquoi. Toujours est-il que les formalités furent vite expédiées, le tout sous l’œil vigilant et l'attitude inflexible de Keenan. Sullivan regarda la voiture disparaître au coin de la rue, songeur, puis hocha la tête avec un sourire pour saluer le départ des sportifs, avant de reporter toute son attention sur son interlocutrice.

« Un café me paraît bien. »

L'idée de rattraper le temps lui perdu lui était agréable, d'autant qu'il avait toujours apprécié la présence de l'avocate. Les années n'avaient pas eu de prise sur elle, elle était toujours aussi séduisante, magnétique. Amusé, il avait vu comment s'étaient comportés les agents en sa présence, ou les sportifs qui avaient instinctivement gonflé leur muscles comme pour essayer de l'impressionner.

« Vous connaissez un endroit sympa dans le coin ? »

Probablement : elle était de ces personnes qui avaient les meilleures adresses, de tous les types d'établissement, adaptés à toutes les circonstances. Un autre point sur lequel il lui faisait pleinement confiance. Puis il baissa les yeux, se rappelant soudain d'un détail, et s'accroupit pour ramasser le jouet en bois.

« C'est pour mon canard, je crois qu'il se sent un peu seul. » expliqua-t-il presque solennellement en se relevant.
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14.05.19 10:20
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Jessica Keenan
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_ « Ils me contactent au moins une fois l’an pour voir s’il n’y aurait pas une chance... » La modestie ne faisait pas partie des vertus de Jessica.

Son orgueil est quasiment aussi démesurée que sa réussite professionnelle. Comme les deux vont de paire elle a tout l’éclat du Paon Royal. Parce qu’elle est suffisamment douée pour faire croire que tout ceci est inné et qu’elle le doit uniquement au talent et non pas aux nuits blanches et au dimanches sacrifiés sur l’autel de la réussite. Jess est comme tous les avocats. Elle bosse. Le seul avantage qu’elle peut avoir c’est un fournisseur de drogue qui ne lui donne pas de la mauvaise cam’. Vive la jeunesse dorée américaine au réseau international.

_ « Ceux sont nos manigances que j’ai regretté. Après vous les dossiers étaient ennuyeux. » Elle regarda alors les policiers faire leur travail. La scène lui inspira une petite pensée philosophique. « J’aime quand c’est plein de nuances de gris. Sinon à quoi bon toutes ces lois, franchement ! »

Keenan fit un trois quart de tour pour repérer exactement leur position dans le quartier. Londres est une ville petite en comparaison des mégalopoles des Etats-Unis. Si bien que la rouquine a cette impression persistante de se trouver en province depuis qu’elle est en Europe. Elle n’en parle pas aux britanniques qui sont les spécimens les plus fiers qu’elle ait croisé et avec une sacrée mauvaise fois sous couvert de flegme.

_ « Il y a un petit café qui sera très bien. » Les bars avaient fermé à une vitesse folle après la mise en place du Décret. Jessy avait tout de suite cherché une faille juridique, un moyen de contourner, mais la clique d’Edgeworth a bien préparé le terrain. « Ce ne sera pas aussi bien qu’en 2015. »

Voir Gabriel accroupi devant un canard en bois laissa Jessica indécise. La scène lui sembla un rien étrange et absurde. Qu’est-ce qu’un homme de cette trempe pouvait bien avoir à faire d’un jouet pour enfant ? Quoique à bien y regarder, pour jouer avec un canard il n’y avait pas d’âge en vérité.

_ « Qu’est-ce que vous faites avec un canard Gabriel ? » Un air circonspect, un sourire au coin à la limite de la moquerie. La jeune femme releva la ance de son sac sur son épaule et s’approcha du Pasteur. Elle le scruta à la recherche d’une explication plausible. Dans son univers aux règles très simples: l’absurde vient après l’ingestion de substances délirantes. Autrement, c’est un élément qu’elle ne sait pas gérer et qui a même plutôt tendance à la gêner.

Le passage d’un groupe de fumeur sur leur droite amène l’odeur de la nicotine dans l’air. Jess sent l’envie naître. La liste de ses dépendances physiques est aussi longue que celles des interdictions anglaises. Mais, fort heureusement le tabac n’a pas encore intégré la zone noire. Le jour où cela arrive soit elle poussera les civils à faire sauter le Parlement soit, elle ira prendre des vacances dans un pays où il fait bon vivre.

_ « … Vous écoutez les confessions ? » Questionna-t-elle Sullivan avec un second degré fortement appuyé. Keenan ne pouvait associer un confessionnal qu’à des scènes vénales, coupées de toute spiritualité ecclésiastique. Au grand dame de l'archevêque de Los Angeles qui avait tant et tant prié pour la remettre sur le droit chemin. Que de peine perdue pour cette rousse plus proche des démons que de leurs opposants à plumes blanches.

Ils prirent le pas vers l’est. Un paquet de cigarettes surgit de son bagage féminin en un éclair. Une volute de fumée ne tarda pas à monter dans le ciel pollué.





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14.05.19 20:02
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« Seulement une fois par an ? » Il sourit, amusé par la confiance de la femme. Une confiance totalement justifiée, et puis il n'y avait pas de mal à être fier de sa réussite. Gabriel n'était pas le genre de pasteur à s'en prendre à celles et ceux qui faisaient preuve d'un peu d'orgueil. Les fameux pêchés, toutes ces choses, ce n'était pas ce qu'il y avait de vraiment important. Et puis il la comprenait un peu... « On me demande régulièrement si je ne compte pas reprendre du service...d'un bord ou de l'autre. »

On ne quittait pas son ancienne vie aussi facilement que ça, surtout quand on avait dansé en équilibre des deux côtés de la loi, et qu'on était tombé ici et là. Il y avait toujours le devoir brandi sous le nez, ou les services qu'on devait. Il avait fait de son mieux pour une coupure aussi nette et définitive qu'il avait pu, avec le moins de risques possibles. Il avait déjà vécu cinq ans de sa nouvelles vie sans que celle d'avant ne vienne le confronter d'un peu trop près, et il espérait que cela allait continuer. Il craignait toujours qu'un élément de son passé vienne cogner à la lourde porte en bois de Kingsbridge pour exiger le paiement d'une ancienne dette, cependant. Quelque chose lui disait qu'il ne pouvait qu'attendre.

« Je ne sais pas si manigances est le bon mot. Mais sans vous, cela pu être beaucoup plus...compliqué. Je vous remercie encore de tous vos efforts. » Il chercha le regard de la femme, se demandant à quel point elle avait pu être impliquée d'un côté ou de l'autre. A quel point elle l'était encore. Bah, cela ne le regardait pas après tout. « Même dans mon nouveau domaine, les nuances sont plus importantes que le noir et le blanc. Je crois que je l'ai toujours compris, et je fais de mon mieux pour m'en servir. Pour aider ma paroisse. La loi n'est qu'un concept. Et un concept dont tout le monde ne peut pas profiter de la même manière. »

Elle était même plus inégale que jamais sur le sol anglais, depuis que le pays avait sombré dans l'isolationnisme. Le gouvernement luttait d'arrache-pied contre la prohibition, et de la manière qui l'arrangeait le mieux, quand tant d'autres auraient eu besoin de son aide.

« Je vous suis. » Il lui emboîta le pas, curieux de découvrir où elle l'emmenait. Il ne releva pas la remarque sur 2015, dans le sens où il ne se sentait pas vraiment concerné. Il avait plus d'une fois failli sombrer dans la boisson après une mission difficile, mais il avait toujours réussi à ne pas aller trop loin. A s'arrêter juste à temps. Et depuis qu'on ne pouvait plus boire dans les rues de la ville, il avait simplement arrêté. C'était peut-être plus facile pour lui comme ça, mais là encore il ne jugeait pas les gens à qui ça pouvait manquer. Il ajouta : « Tout excès de loi en devient absurde... »

« Oh, c'est Henry. Le canard donc. Il s'est installé dans la mare du jardin de l'église, et il n'est jamais reparti. Je me suis dit que ça pourrait l'amuser un peu. On a tous besoin de compagnie, ou à tout le moins de réconfort.»

Ils finirent par arriver au fameux café, et le pasteur suivit l'avocate à l'intérieur, s'installant à la table qu'elle avait choisie. « Un thé noir, s'il vous plaît. » Il sourit à la serveuse qui les reçut--elle en rougit. puis se tourna vers Jessica : « Je les écoute, oui. Mais quelque chose me dit que vous n'entendez pas la même chose par-là Je serai toujours curieux...d'écouter ce que vous auriez à dire. » Lui aussi pouvait s'amuser à jouer un peu sur les mots ; voilà un double-jeu bien plus agréable que celui qu'il avait mené avant de porter le col...
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16.05.19 14:02
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Jessica Keenan
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La tentation d’exposer sa réussite un peu plus longuement titilla la jeune avocate. Ce qui serait tout de même moins appréciable devant un allié. Non, ce qui était bien c’était de la mettre sous le nez de ses ennemis. Ce dont elle ne se privait pas.

_ « Hum. Oui logique. » Jess lorgna l’homme de foi pour trouver des signes de doutes intérieur. Même si quelqu’un faisait le pari de changer de vie, il arrivait toujours un jour, où le regret arrivait pour perturber l’esprit. Gabriel faisait un grand écart entre une vie d’espion et une vie de Pasteur. L'adrénaline ne lui manquait-elle pas déjà ? A sa place, elle n’était pas certaine d’arriver à s’adapter à ce genre de vie là. Elle avait besoin de beaucoup de stimulations pour conserver un cap dans son existence. Ce n’était pas une méthode saine. Fort heureusement, elle n’avait rien d’une Sainte. Ce qui rendait leur duo tout à fait amusant d’ailleurs. « Et ? Jamais tenté ? » Lui demanda-t-elle avec une curiosité à la fois personnelle et professionnelle. S’il retournait sur le terrain un jour Keenan avait tout intérêt à le savoir.

_ « Mais de rien. De rien. » Répondit la rousse en dardant ses yeux de feu dans ceux du Repenti. Elle profitait de la reconnaissance de ses clients. Elle jouait beaucoup avec les émotions de ses semblables. Toute la beauté de l’exercice était le dosage entre la manipulation et la sincérité. Jessica reconnaissait la première que dans certains cas la frontière était plus compliquée à voir. Avec Sullivan c’était un peu le cas. Il l’avait impressionné dans sa qualité d’agent-double. Il fallait du cran pour le faire et beaucoup de talent pour réussir. « Vous avez toujours mon numéro ? Il faut m’appelez si vous avez besoin d’aide. » Une lueur de malice habilla son regard inquisiteur. « Ca me fera gagner quelques points pour Haven. » La moquerie était facile pour elle. Bien entendu elle n’était en rien dirigée contre ce charmant serviteur de Dieu.

_ « L’Inégalité fait partie de la vie oui. » Une affirmation qui ne plaisait pas aux bons Saint-Maritains du Parquet de Londres. Jessica en faisait régulièrement les frais. Les gens ne supportent pas d’entendre la vérité. Sans doute moins encore quand celle-ci venait de l’une des jeunes femmes les plus riches de la capitale. Keenan s’en moquait comme de son premier béguin. Elle ne s'excusait pas d’être qui elle était. « J’espère que vous y arriverait. Où est-elle cette Paroisse ? » Ce n’est pas parce qu’elle ne s'intéressait pas au Bien que cette femme était pour le Mal. Elle ne choisissait pas son camp par conviction. La motivation de base était diablement plus primaire. Jessica voulait s’amuser. Ce qui était beaucoup plus facile avec des personnes qui n’avaient pas peur d’aller contre les règles établies.

_ « Si vous pouviez en toucher un mot aux Perruques. » Propose-t-elle un rien sarcastique face à la réalité de la Grande-Bretagne. Étant aux premières loges pour faire appliquer les textes l’avocate subissait l’absurdité de nombreuses décisions. Plus d’une fois elle se retrouvait à faire des procédures aberrantes. S’il n’y avait pas eu autant de travail ici, elle aurait fait ses bagages, depuis quelques temps. Elle évita une passante pressée en faisant un pas de côté.

_ « Henry. » Sourit Jess. La vision de son meilleur adversaire de terrain avec une tête de canard la fit intérieurement rire. Gabriel lui offrait de quoi s’amuser. Elle lui prit le bras sur les dernières mètres de leur marche. Cela faisait plaisir de croiser quelqu’un avec qui il ne fallait pas tout de suite montrer les griffes.« Pas n’importe quelle compagnie ! » Suivant le dicton : mieux vaut être seul que mal accompagné Keenan fonctionnait avec ses relations, comme avec tout le reste. Elle faisait selon son envie. Elle pouvait apprécier de voir beaucoup de monde et n’avoir aucun problème pour les oublier quand elle se laissait. Ce que là encore les autres avaient du mal à accepter. Ce n’était, ni politiquement correct, ni aimable. Ce dont elle n’avait rien à faire à vrai dire. Il y avait plein de moyens pour ne pas être seul.

Le mégot fût rapidement consumé avant d’arriver au café. Jessy alla le jeter dans une des poubelles publiques. Elle entra tranquillement. Pour elle ce fût un double-expresso sans sucre avec un grand verre d’eau. Ce sera que le quatrième de la matinée. Elle déposa son sac à ses pieds. Les jambes se croisèrent avec souplesses, relevant le haut de la jupe tailleur. Un porte-jarretelles de dentelles noires apparu. L'affirmation d'une sexualité extravertie.

_ « Vous lisez clair dans mon jeu Gabriel. » Confirma la jeune Tigresse en allant donner un léger coup de pied dans le mollet de son vis-vis. Elle plaça son téléphone portable -sur vibreur- au coin gauche de la table. Puis elle concentra son regard sur Gabriel laissant venir une expression joueuse. Elle se demanda s'il allait être tenté. « Pourquoi Dieu ? Pourquoi l’avez-vous choisi ? » Vraiment, cela l'interpelle. Etait-ce seulement dans l’idée de se racheter?





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« Logique ? Peut-être. Je dois dire que je ne m'intéresse pas beaucoup à ce qui est logique ou non. Plutôt à ce qui doit être fait, avec ou sans. »

L'autre question de Keenan ne le surprit guère. De sa part, il s'y attendait : elle fonctionnait à l'action, à l'ambition, mais aussi à l'adrénaline d'un travail qui lui permettait de tout donner ; elle n'imaginait probablement pas une vie sans risques. Lui, il s'en accordait plutôt bien : risquer de se faire tirer dessus à tout moment si l'affaire tournait mal ne lui manquait pas. Il avait pris son lot de balles, et la dernière avait bien failli être fatale. Il l'avait gardée, cependant ; c'était un symbole, la fin d'une vie pour une nouvelle, qui l'avait poussée à se traîner jusqu'à la vieille église qu'il connaissait. Mais il n'était pas mort. Pas encore.

« Non, pas vraiment. Je suis où je dois être maintenant, et ça me convient. J'aide d'une différente manière. Risque ma vie dans une opération tendue, c'est bien un type d'action qui ne me manque pas. »

Il sourit ; cela ne voulait pas dire qu'il avait abandonné toute forme d'action. Premièrement, le quartier où il avait repris son église n'était pas à proprement parler l'un des plus sûrs. Ensuite, il restait humain. Au moins, au sein de l'église le sanctuaire était respecté ; pour le reste, il fallait bien qu'il s'aventure hors de ses murs.

« Quelque chose me dit que vous êtes le type de personne dont il est bon d'avoir une certaine reconnaissance. J'ai toujours votre numéro. Je vous promets que si je devais avoir besoin des service d'une avocate, vous serez la seule que j'appellerai. » Il lui rendit son regard, amusé, et peut-être...un peu autre chose ? La conversation n'était pas encore terminée après tout, et cela donnait un tour intriguant à sa journée jusqu'ici bien tranquille.

« Pour les points, le seul barème qui compte, c'est celui qu'on tient soi-même. A vous de voir si vous en êtes satisfaite. Mais si je peux aider... » Il lui rendait également sa malice ; il ne se souciait pas vraiment de la dignité de sa fonction, et l'habit ne faisait pas le moine. « Dans une petite rue pas très loin, l'église de Kingsbridge. Elle n'a rien de royal, mais c'est une bonne église. Le quartier n'est...pas facile, mais le sanctuaire est respecté. J'y veille. Et je doute que les Perruques m'accordent la moindre attention, elles ont bien d'autres intérêts. Leur compagnie n'est pas vraiment celle que je recherche de toute façon : l'actuelle est effectivement bien meilleure. »

Maintenant qu'ils étaient installés, il pouvait vraiment profiter de la conversation, un thé chaud entre les mains. Il se laissa aller confortablement contre le dossier de sa chaise, rendant à son vis-à-vis chacun de ses regards.

« Ou alors je vois le jeu que vous voulez bien me laisser voir. » Il n'en serait pas surpris. « Je ne l'ai pas choisi, en tout cas je ne le vois pas comme ça. C'est la vocation qui m'a trouvé, mais je ne fais pas ça pour Dieu : je préfère les gens. Et si je vous demandais pourquoi vous faites ce que vous faites, qu'est-ce que vous voudriez bien me dire ? » Après tout, lui aussi pouvait jouer, et il était curieux.
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22.05.19 13:32
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Une lueur encore plus maligne brilla dans les pupilles de la Tigresse du barreau. Elle salua la perspicacité du Pasteur par un sourire en coin. Il est bon de savoir reconnaître qui a de l’influence dans cette ville. Keenan fait partie du nombre c’est vrai. Elle peut d’un coup de fil faire la pluie et le beau temps. C’est un pouvoir qu’elle aime beaucoup. Mais ce qu’elle aime le plus c’est s’en servir pour compliquer la vie de ses rivaux. Henry en première place de son petit classement.

_ « C’est vrai. » Le ton se fait très direct ensuite. Signe que l’avocate ne plaisante pas sur le point qui suit. « Il vaut mieux être mon ami. » Sans complexe elle lance une oeillade à Gabriel. Il lui est sympathique. Ce qui ne l’empêchera jamais de lui faire vivre un enfer s’il se retourne contre elle. La loyauté est proportionnelle à la sécurité qu’elle apporte.

Jess ne connaît pas très bien la représentation religieuse sur le territoire britannique. La clientèle qu’elle vise a bien un cul béni mais elle s’occupe rarement des questions de patrimoine spirituel. Ils ont le plus souvent accumulé un capital plus direct. La bourse, les bénéfices sont les seuls pains bénis de ces hommes et femmes d’affaires.

_ « Je ne vois pas du tout. Mais je regarderais sur Google. » La promesse d’une petite enquête future. Sullivan est un homme lucide quant aux injustices qui ont lieux sur l’île. Connaissant l’homme Jessica ne croit pas une seconde qu’il se contente de faire Office dans sa paroisse. Il lui faudra vérifier en temps voulu cette intuition. « Satisfaite ? Je le suis ! Je n’ai personnellement aucun problème avec le Barbu. Mais je ne refuse pas l’aide d’un Représentant aussi alerte que vous Gabriel. » Elle le voit assez dans le rôle du professeur et elle de son élève particulière.

Ils sont protégés du crachin londonien. Le ciel couvert rend le café un peu plus sombre. Cela ne dérange pas la rouquine. Elle n’a pas besoin de lumière. Elle apprécie aussi cette ambiance un peu triste. Cela va avec l’ambiance générale. Les boissons chaudes sont là. Il n’y a pas beaucoup de bruit. C’est bien ainsi ils peuvent parler plus bas, murmurer, jouer au secret.

_ « ... Les gens. » Soudain Jessy toise son interlocuteur de façon plus curieuse. Elle l’imagine à côté de Thomas More et toute la clique des humanistes. Elle en sourit un peu. Il en faut n’est-ce pas ? Ses doigts se referment doucement autour de la tasse. Elle se demande s’il met du parfum sur son col blanc. Elle se cambre en arrière pour reposer le haut de son dos contre le dossier de la chaise. La question que lui pose Gabriel déclenche un rire léger. « Je vous direz que j’adore déjouer les pronostics. » S’amuse-t-elle à ses dépens pendant un court instant.

Une riche héritière américaine comme Jessica Keenan n’est en rien destinée à travailler. Elle est encore moins prévue pour un métier de prestige comme celui qu’elle exerce. La drogue et le luxe auraient dû la maintenir à sa place à L. A. A faire fleurir le modèle familial.

_ « Je déteste faire ce que l’on attend de moi. » Précise la belle ironique. Elle songe à la tête de son père lorsqu’elle lui a annoncé sa volonté d’entrer en école de droit. Que n’avait-elle pas provoqué comme chaos dans les plans de ses parents. Ils lui avaient tout de suite mis des obstacles sur la voie, jugeant son choix idiot, erroné, sans conséquence. « C’est pour faire pencher la balance. » Celle qui décide finalement de qui est le plus proche du Paradis et qui va tomber en Enfer. Ils ont tous les deux des points communs enfin de compte!

_ « Il y en a beaucoup qui se découvre une vibrante fois pour le Christ en arrivant derrière des barreaux. Vous devriez voir tous ces vilains béliers qui supplient pour leur âme. » Souffle encore Jessica avec une sombre ironie. Elle a un sourire diabolique avant de s’abreuver.





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« Et qu'est-ce qui arrive à vos ennemis ? J'imagine qu'ils n'ont guère de chance de le rester longtemps. » Quelque chose lui disait que lorsqu'on s'attirait l'ire de l'avocate, il ne restait qu'à tout tenter pour faire amende honorable si on ne voulait pas s'attirer ses foudres jusqu'à la fin de sa vie. Et elle avait le pouvoir d'en ruiner plus d'une, il en avait la certitude. La question était : jusqu'à quel point était-elle prête à abuser de son pouvoir ?

« En ce qui me concerne, je suis heureux d'être considéré comme un ami. Croyez bien que je n'ai aucune intention de faire que cela change. Aux relations profitables ! » Il leva sa tasse de thé, rendant œillade sur œillade. C'était peut-être ce qui lui manquait un peu, en repensant au travail sous couverture : le jeu des personnalités, comment s'accorder au mieux à celles qui l'entouraient. Le genre de jeux auxquels Jessica Keenan ne pouvait qu'exceller, et c'était agréable de ne pas s'y livrer en danger de vie ou de mort. Du moins pas qu'il ne sache...

« J'en suis venu à croire que c'est le type d'église qui vous trouve quand vous en avez le besoin, et pas vraiment le contraire. Cela a été le cas pour moi, en tout cas. » Et le cas de bien d'autres âmes, qui y avaient à un moment ou un autre trouvé le réconfort pour leur âme. Du moins le temps d'un instant, un moment de répit. Gabriel faisait de son mieux pour offrir cela à toutes celles et tous ceux qui pouvaient en avoir le besoin. Quelle que soit leur histoire. « Tout le monde y est le bienvenu. »

Le pasteur haussa un sourcil ; beaucoup de gens assumaient qu'il avait une relation particulière avec Dieu. Le costume, sans doute, y était pour beaucoup. Et puis comment aurait-il pu en être autrement pour...et bien, pour un homme de Dieu ? Mais il ne se considérait pas comme un homme de Dieu, juste un homme qui faisait ce qu'il pouvait. Dieu n'entrait pas tant que ça en compte dans l'équation. C'était comme une notion, au fond. Il croyait plus volontiers au divin qu'en Dieu. Il ne reniait pas non plus son existence ; il restait prudent à son sujet, voilà tout.

« Je pense qu'on est chacun son propre représentant. Comment on se considère soi-même, c'est tout ce qui compte en la matière. » Il se répétait, mais c'était un point qu'il aimait présenter quand il le pouvait ; un point important. Après, chacun en faisait ce qu'il voulait. «Et les pronostics ne devaient pas être en votre faveur, sinon vous ne l'auriez pas tenté. Il est parfois bon d'aller à l'encontre des attentes d'autrui, c'est souvent le meilleur moyen de se dépasser. Et de ne devoir rien à personne : c'est aussi cela, le vrai pouvoir, n'est-ce pas ? »

Il but une nouvelle gorgée de thé. Dehors, le temps était à l'image du pays tel qu'on s'y attendait. Peut-être plus encore depuis qu'il s'était replié sur lui-même. Mais c'était une image ; malgré elle, les gens restaient des gens. Ils continuaient de s'abriter dans les cafés et les salons de thés, ils continuaient de vivre leur vie. En équilibre sur la balance.

« Tout le monde a droit à une chance. Certains ont plus de moyens pour se l'offrir. Mais le plus vil des être a beau proclame sa soudaine foi en Dieu dans une tentative de salut, cela n'aura au final guère d'importance s'ils ne sont pas sincères. Et comment décidez-vous donc de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre ? Au-delà du seul profit que vous en retirez, bien sûr. Et qu'en est-il de cette conversation ?» Il était curieux, mais pas naïf.

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02.06.19 21:44
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Jessica arbore un air suffisant pour donner le change. C’est ainsi qu’elle a gagné sa place dans la meute des tuniques noires.

_ « Basiquement ils sont condamnés à perpétuité. Pour le plus chanceux. » Exagéra la rouquine. « Je suis plus clémente avec le temps. La sagesse sûrement. »

A force de jouer la femme indifférente au sort de l’Humanité Jessica a finit par s’en convaincre elle-même. Une partie d’elle-même, la part douce, est barricadée, loin au fond d’elle. Elle n’est pourtant pas adepte de la violence, plus qu’un autre. Les coups de sa mère ne l’ont pas exaltée quand elle était adolescente. Pas plus que la violence de certains de ses partenaires sexuels, dans son passif. Elle l’a découvert par la méthode la plus dure mais aussi la plus efficace. Elle n’aime pas avoir mal. Elle n’éprouve pas de plaisir à voir une personne souffrir et encore moins à la faire souffrir. D’ailleurs, Jessy n’est pas dans les parages quand un témoin, ou un complice se fait interroger par quelqu’un de la mafia Italienne.

_ « Aux relations profitables oui. » Leurs tasses se cognent dans un léger fracas. « À leur évolution. » Jess voit bien une ou deux façon de faire évoluer celle-ci. Lentement son pied droit vient faire un appel charmeur sur la cheville de l’homme de Fois.

Keenan porte lentement la sienne vers ses lèvres moqueuses tout en scrutant son interlocuteur. Le charme de Gabriel ne lui ôte pas son aura de danger. La belle ne s’y trompe pas. Elle n’oublie pas que chaque homme sur cette terre peut être une menace potentielle pour sa survie. Sans doute cela n’aide en rien à ce qu’elle ouvre sa porte à une relation de quelque forme que ce soit. Sa vie privée est un désert où se perdent quelques oasis artificielles.

_ « Je ne suis pas aussi sûre que vous. » Souffla l’avocate avec une légère pointe d’humour. « Il y a des causes perdues. J’en vois tous les jours à mon travail. Il y a des gens qui ne peuvent pas se sauver. C’est comme ça. » Pour certains elle n’a rien pu faire d’ailleurs. Ils sont probablement en train de cramer quelque part en Bas.

Elle a en tête les sacrements du texte biblique. Elle les connaît par sa grand-mère maternelle. Une femme extrêmement pieuse décédée de son bel âge dans les bras de son Dieu. L’un des buts principaux de la jeunesse de Jessica fût de bafouer toutes les règles. Elle a tout fait. Tout à part tuer quelqu’un. Enfin, cela dépendra du point de vue. Pour certains Etats l’avortement est un crime. Ce à quoi elle s’est livrée sans la moindre once de culpabilité.

_ « Comment vous considérez-vous ? Vous Gabriel ? Saint Gabriel ? » Derrière leur masque chaque individu peut se voir comme monstrueux. Jess en cela aussi est très ordinaire. Elle sait qui elle est. Elle n’a pas honte de ses qualités ou de ses défauts. Elle passe son temps à mettre en scène son assurance et son égocentrisme. Parce que ce n’est que comme cela que l’on peut avancer dans ce monde ci. C’est cela ou bien être invisible. Aux yeux de l’Américaine c’est à peu près équivalent de toute façon. ]« Le vrai pouvoir… Hum. Je ne crois pas qu’on le prenne. Je pense que ceux sont les autres qui nous le donne. »

_ « C’est parce qu’ils ont peur oui. » Ce qui est compréhensible. Tout le monde a peur de mourir. C’est la seule chose que partage leur espèce enfin de compte. Jessica le sait. « Ce n’est pas moi qui fixe les règles. Il y a des Lois pour ça. Heureusement, sinon je crois bien que beaucoup seraient déjà passés sur la chaise. Le système britannique est tolérant. » En comparaison de celui de la Californie Londres est un agneau. Soit, cela arrange bien les affaires des avocats. Ils ont plus de chance d’avoir une victoire au tableau. Même la tendance est à la rudesse depuis deux/trois ans. « Une conversation ? » Fait alors écho la Tigresse curieuse. Si Sullivan fait une allusion elle semble l’avoir perdue de vue.





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« Et quand on réchappe à la perpétuité, peut-être bien qu'on se sent d'autant plus enclin à rendre tous les services dont on est capable à ce qui fut notre ennemie implacable. C'est fou comme ce genre de dette peut se révéler inestimable ; rien de tel pour avoir l'ascendant sur un ancien adversaire. »

Non pas que Gabriel ait un adversaire particulier en tête, il ne s'en faisait plus trop ces jours-ci. Du moins pas qu'il ne sache, si ses activités dérangeaient, personne ne s'était encore donné la peine de venir le lui dire, et l'église avec jusqu'ici échappé aux menaces Au fond, qu'avait-elle d'intéressante ? Tout le monde avec besoin de ce genre de sanctuaire, du moment qu'il ne s’immisçait pas dans les affaires. Si ennemis il y avait, c'était bien ceux du pasteur, qui dataient d'avant sa reconversion. Il avait froissé plus d'une personne dans le temps, d'un côté comme de l'autre, mais jusqu'ici tous donnaient l'impression d'avoir accepté qu'il était sorti du jeu, qu'il n'était plus dans le circuit. Ou alors il y en a avait qui préparaient leur vengeance sur le long terme, et vu le caractère de certains personnages, cela ne l'aurait pas étonné. Du coup, il se tenait toujours un peu prêt, sur le qui-vive. Sorti du jeu oui, mais pas entièrement de la partie, ce qui n'était pas tout à fait pareil.

« J'ai parfois l'impression que la sagesse est une denrée rare, dans ce pays. Mais je ne doute pas de la vôtre, et encore moins de votre capacité à l'utiliser à bon escient. »
Il écarquilla très légèrement les yeux quand le pied de l'avocat vint frôler sa jambe ; le geste l'avait surprit, et dans le même temps il se dit que cela n'aurait pas dû être le cas. « Et je peux être une relation très profitable, le col n'y a rien changé. » Il rendit son jeu à son interlocutrice, accompagnant les mots d'un sourire charmeur. Ma foi, il n'avait rien d'un moine, il n'en avait jamais eu l'intention ; il y a des choses de ce monde dont il ne voyait pas pourquoi il fallait les abandonner.

« Tout le monde n'est pas sauvable. Ou tout le monde ne mérite pas de l'être. » reprit-il, un brin plus sérieux. « Je ne suis pas naïf à ce point-là. Et il y a bien des gens qui ne mériteraient même pas qu'on fasse un effort dans ce sens. Ma fois, quand on s'emploie autant à creuser sa propre tombe, on ne peut que finir enterré. »

Autant il avait le sens du pardon, autant il n'était pas prêt à l'accorder à n'importe qui. Vouloir se repentir par principe était une chose, le faire avec sincérité en était une autre. Plus que les paroles échangées en confession, c'était les actes qui s'avéraient déterminants. Le truc, c'était que tout le monde pouvait y prétendre, mais que tout le monde n'en prenait pas la peine. Pas vraiment. Lui, il préférait se concentrer sur celles et ceux qui faisaient réellement cet effort, et qu'il pouvait du coup vraiment aider.

« Un saint, moi ? Houlà non, je n'ai pas cette prétention. Je suis très loin d'être un humain parfait. Rien ne pourra effacer certaines choses que j'ai pu faire, pour commencer. Des choses qui me hanteront jusqu'à la fin de mes jours, avec lesquelles j'ai dû apprendre à vivre. Et aujourd'hui, ce n'est pas parce que j'officie dans une église que j'ai tout à coup gagné plus de points. Je fais ce que je peux, je continue de commettre des erreurs, j'essaie d'apprendre, et le cycle se répète. Et puis je reste un homme...ce qui a aussi ses avantages. » Le regard qu'il avait lancé à Jess était sans équivoque, entre la séduction et l'amusement de la situation. « Le pouvoir est capricieux. Mais il suffit de savoir le projeter dans les yeux d'autrui pour qu'il nous le donne, effectivement. C'est souvent ce que les personnes qui le recherchent à tout prix ne comprennent pas. »

Et des personnes de ce genre, il en avait connues. Chez les flics, chez les criminels, et entre deux aussi. Peut-être l'avait-il été lui-même, un temps, à vouloir chercher toujours plus, chercher quelque chose pour mériter sa place, chercher ce qui lui donnerait le pouvoir sur sa vie plutôt que de la regarder glisser entre ses doigts sans réussir à la diriger vraiment. Il avait fini par chercher la paix, mais sa nature anxieuse ne lui rendait pas la tâche facile ; au moins avait-il l'impression d'être dans la bonne direction.

« Mais qui fixe les lois ? Leur existence est capitale pour ordonner la société, mais jusqu'à quel point la société pourrait-elle s'en passer si on lui en laissait l'occasion ? » Puis il laissa planer quelques secondes dans la conversation, réfléchissant sur la dernière question de Keenan, avant de répondre dans un nouveau sourire qui voulait dire beaucoup : « Oui, cette conversation. De quel côté va-t-elle nous précipiter, est-ce là aussi quelque chose que vous calculez, ou est-ce que vous vous contentez de voir comment elle va se...dérouler ? »
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Jess n’a pas passé une seule seconde en cellule de sa vie. Un père riche, aux amis hauts placés, lui a épargné une affreuse expérience dégradante. Elle avait réalisé sa chance en arrivant en Angleterre. Là où un puissant entrepreneur américain a une influence très limitée. La première verbalisation pour excès de vitesse avait été effacée grâce à ses talents de séductrice. Et depuis, elle commande systématiquement des taxis après sa sixième vodka. Fini les excès de sa vie insouciante. Il ne faut pas tenter le diable plus que nécessaire.

_ « Les dettes… le meilleur capital de notre époque. Vous avez raison Gabriel. Ceux qui doivent se racheter sont les plus faciles à attaquer. »

Une avocate doit maîtriser la langue et ses artifices mais ça n’est pas la seule arme à sa disposition. Keenan a très rapidement compris que ses savoirs-fairs… personnels allaient lui être utiles dans le milieu professionnel. La séduction et le chantage sont efficaces. Le tribunal de Londres est régulièrement animé par des rumeurs croustillantes. On affuble la rousse de surnoms colorés: croqueuse d’hommes, mante-religieuse, catin pour les plus mauvais esprits. Ce à quoi Jess réagit avec la même désinvolture qu’à LA.

_ « Je n’en doutes pas. Profitons l’un de l’autre autant que nous le pouvons. » Encourage Jess avec un sourire mutin au coin des lèvres. « En cirant des Jésus Marie Joseph. » Blasphème-t-elle en se demandant ce que cela lui ferait de porter l'habit de Nonne le temps d’un petit échauffement corporel.

_ « La doctrine s’est assouplie, non ? » Cherche Jessica tant pour le taquiner que par goût pour l’exactitude. Sans la précision on perd beaucoup plus vite. Toutes les robes noires peuvent en témoigner. « Qu’est-ce que tu en dis ? Mon salut est possible ? »

De son côté la rouquine n’est pas aux prises avec sa conscience. Elle n’est pas attaquée par le remord. Quand bien même elle a son actif une liste -plutôt conséquente- de mauvaises actions. Elle trouve un sens et justification à chacun de ces actes. La fin justifie les moyens. Encore une maxime du bon vieux Machiavel qu’elle observe avec beaucoup d’auto-complaisance. Jess ne peut être accusée puisqu’elle fait ce qu’il faut pour gagner. Si certains en sont blessés au passage c’est à eux-même de se prendre en charge.

_ « Des avantages que je peux évaluer. » Souffle-t-elle en appuyant un regard en direction du bas. Il est vrai qu’elle est talentueuse pour poser un diagnostic sous la ceinture.

Le téléphone se mit à vibrer. Une lumière sortie de l’écran. Le nom de l’assistante du bureau s'affiche. L’avocate effleure l’écran pour enclencher la boîte vocale automatique. Ce qui en langage pratique voulait dire : en rendez-vous.

_ « L’anarchisme. Hum. Personne n’a testé à l’échelle d’un pays. L’être humain est beaucoup trop stupide pour envisager une absence de structure. » Un discours bien fait. Même si au fond cette femme se contrefiche qu’il y ait de l’ordre ou pas. Tout ce qui compte c’est qu’elle puisse garder ce qu’elle a.

Sullivan a ensuite une remarque très intéressante. Keenan reste silencieuse. Elle laisse courir ses doigts sur le rebord de la tasse. Ses pupilles sont malicieuses tout comme l’ensemble de sa personne. Elle s’amuse de l'ambiguïté et du doute qu’elle lit en lui. Elle pense à tout le potentiel d’une clientèle venant directement de la rue. Les petits voyous recueillis par cet apollon en soutane.

_ « Vous voulez vraiment une réponse ? » Demande la belle en s'inclinant vers l’avant. Les coudes se posent sur la table. Les lèvres se retroussent lement pour un air sauvage. Elle le défit de lui donner une réponse. « Laquelle nous donne le plus de chance de nous “précipiter” dans un échange plus directe ? » Un joli sourcil épilé se dresse en interrogation. Elle joue, ambivalente entre sérieux et jeu.

Le pied gauche bouge pour quitter l’écrin de cuire hors de prix. Un serveur approche au moment où la jambe galbée se lève sous la table. Jessica avorte son mouvement avec un splendide naturel. Elle refuse la consommation proposée. L’appareil de communication vibre. La vibration le déplace au bord de la petite table. Le même nom est lisible sur l’écran. Jess fait signe à son complice de patienter une minute. Une brève conversation se fait au téléphone.

_ « Le travail. Désolée. Hum. Donc nous parlions d’échanges… de noms et … ? Quel troc pourrions nous faire ? Hum ? »





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