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[CLOS] First... talk. Feat . McCormack
Jessica Keenan
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First... talk. Feat M McCormack —


Jessica leva les yeux de l'écran pour vérifier l'heure sur son téléphone portable. Moins dix. Déjà. Elle fit un double-clique pour fermer le traitement de texte et désactive la session. D'un élan du talon, elle repoussa le fauteuil à roulette de deux mètres, et s'en extirpa d'un mouvement fluide. La jupe tailleur se remit naturellement en ordre le long de ses cuisses.

Du Lagerfeld. Un peu désuet avec son style 2018. Mais Keenan aimait faire des petits écarts de temps à autres. Elle aimait ce modèle. Le rouge lui allait bien. Karl et son élégance manquait cruellement ici. Chaque année elle allait à Paris pour assister au défilé commémoratif. Elle hésita mais délaissa la cigarette électronique pour une mentholée. Arrêter de fumer était une démarche de personne sage. Jess n'avait rien d'une sage. La lueur de la flamme se refléta dans son iris malicieuse. Les fesses posées, contre le rebord du bureau, elle se mit à réfléchir au prochain client.

Un Irlandais. Elle avait toujours eu un faible pour les Irlandais. Ils étaient rebelles dans l'âme un peu comme elle. Il lui était arrivée de prendre la défense d'activistes. En particulier à ses débuts au moment de la révolte des étudiants. Elle avait aimé leur indomptabilité. Leur façon de cracher à la figure des vieux barbus de la Chambre. L'IRA avait fait parler d'elle trois jours plus tôt en revendiquant le saccage d'une banque nationale. Logique.

Pour ce qui est de Manus, le souvenir est assez flou dans son esprit. Ils s'étaient peut-être croisés. Mais, l'avocate en doute, après avoir vu son dossier, il est clair qu'elle n'aurait pas oublié cette gueule. Selon ses infos c'était Torres, l'avocat de l'Hôtel, qui renvoyait l'homme vers son cabinet. Laurence et Jess ont un accord tacite. Quand l'un ou l'autre avait trop de clients ils se les partageait. Très bien, au moins cela allait changer des Russes et des Chinois. Elle était curieuse.

A la moitié de la cigarette, la belle se redressa avec félinité. Elle alla récupérer son sac-à-main de luxe, son téléphone, sa veste, et quitta le bureau. Elle prit l'ascenseur pour se retrouver au rez-de-chaussée. Elle longea le couloir de sécurité, déclenchant l'activation des capteurs de mouvement sur son passage. Une double porte hermétique s'ouvrit à son approche. Les notes de musique du piano bar, et le léger bruissement des conversations l'entoura.

Keenan ne prend jamais le premier rendez-vous au Bureau. C'était beaucoup trop scolaire et conventionnel. Elle préférait voir le client dans un habitat plus naturel. Les individus se dévoilaient beaucoup plus facilement dans un environement chaleureux. Elle salua d'un sourire le Maître d'Hôtel et gagna la table réservée à son nom. Une table ronde, pour deux, cachée derrière un rideau.

Elle écrasa le mégot dans le cendrier avant de s'asseoir tranquillement. Une notification de Nothing Without EU attira son regard vers l'écran du téléphone. Le Plan du moment lui confirmait être disponible, le lendemain, vers 14h. Parfait. Elle mangerait léger. Il était sportif et elle avait besoin de décharger le stress des dix derniers jours. Jess bloqua les alertes et reposa le smartphone sur le coin de la table. Elle sourit au serveur qui entra dans la « cabine » pour lui servir sa vodka tonic avec glace. Elle croisa les jambes et battit du pied par habitude. Jusqu'à ce que le nouveau visage se révèle. Un contact avec les révolutionnaires serait un atout dans sa carrière.

L'Américaine se leva pour faire le tour de la table et lui donner une poignée de main professionnelle. Son regard s'attarda une seconde sur son regard atypique. Un sourire félin marqua tout de suite ses traits. Elle relâcha la main ferme en l'invitant à prendre sa place :

_ « Jessica Keenan. Bienvenue. Mettez-vous à l'aise. » Elle se réinstalla sur la banquette de cuir noir. Plus avancée sur le rebord, les jambes de biais, elle prit la première pose de charme pour amadouer son interlocuteur. Jess n'avait aucun scrupule à jouer avec les stéréotypes de genre. Ses pupilles le détaillant de nouveau. Elle proposa d'une voix sobre. « Une boisson ? Whisky. » Paria-t-elle avec espiéglerie. Cela allait de soi. Comme dans une pièce de théâtre un employé entra dans leur champ pile à cet instant pour prendre une commande. La jeune femme profita de l'instant pour étudier le gibier du coin de l'oeil. Elle connaissait son dossier. Il ne fallait pas aller trop vite en besogne. Quoique… Tout en prenant son verre elle entreprit de le sonder. « Dites-moi quel genre de partenariat vous recherchez Mr McCormack ? » Le piano fit une envolée lyrique. La synchronisation involontaire fit pétiller les yeux de la tigresse.





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First... talk. Feat M McCormack —


L’un de ses hommes s’était fait coffrer. Le genre de truc qui arrive plus souvent qu’on ne le pense. Ce n’est pas parce qu’on fait parti d’une gigantesque organisation qu’on est intouchable. De plus, Manus avait beau être très lié à la mafia irlandaise, techniquement il était le chef d’un gang, son propre chef. Il n’avait de comptes à rendre à personne ce qui lui allait très bien. Il n’avait d’ordre à recevoir de personne. Mais on lui donnait des conseils, on lui apportait un soutient en échange de ses bons services. C’était un échange de bon procédé, de la camaraderie, du patriotisme exacerbé. Manus n’y voyait aucun inconvénient, à dire vrai, il préférait que les choses soient envisagées ainsi. Les Irlandais sont trop caractériels pour supporter d’avoir un chef parfaitement inconnu et lointain, chez eux, connaître les hommes avec qui vous allez faire un coup est primordial. Et savoir pourquoi ce coup précisément tout autant.
Ils avaient braqué une banque, c’était uniquement dans le but de renflouer les caisses. Le trafic payait bien mais pas assez. Les gars avaient envie de s’amuser et cette banque anglaise les provoquait. Manus avait trouvé l’idée marrante mais leur avait demandé d’être discret et malins. Discrets et malins, c’était peut-être trop leur demander. Le casse avait été parfait, les otages avaient été parfaitement heureux de se retrouver avec des bandits charmants et gentleman. L’ennuis quand les otages et les braqueurs font ami ami c’est que ça finit mal. Les flics ont débarqué, la plupart des hommes ont réussit à filer, sauf deux. L’un des deux était encore mineur, il va finir dans une maison de redressement dont on le sortira dans trois jours, trois jours étant le délai pour qu’il comprenne ses erreurs. L’autre était majeur, cela voulait dire prison, dans les dix ou quinze ans parce qu’il était récidiviste.
Au fond, Manus savait qu’il avait déconné en les laissant faire. Braqueur c’est un boulot, ça ne s’improvise pas même si l’un d’eux était déjà braqueur avant de finir dans son gang. Sortir de la marchandise du pays, même des armes ou de l’alcool c’est dangereux mais au fond, y’a que toi que ça implique, toi et les divers interlocuteurs que tu auras. Mais un braquage ça implique des otages, des employés qui ne doivent pas déclencher l’alarme, des otages qui doivent avoir juste peur comme il faut, bref, c’est pas la même. Il était leur chef, il n’aurait pas dû les laisser faire, connaissant les risques. A présent, il allait devoir débourser de l’argent pour sortir son homme ou au moins alléger sa peine. Car il ne se faisait guère d’illusions. Une fois qu’on tombait, on tombait.
L’avocat, c’est toujours le même, fournit par l’hôtel, grassement payé, connaissant son boulot. Jamais de surprise, jamais de faux bond. Sauf cette fois. Mais la remplaçante est mignonne, pour ne pas dire bonne, ce qui signifiait le clin d’œil probablement. Manus est trop gentleman pour relever ce genre de choses. Il prend bonne note cependant car gentleman ne veut pas dire asexué. Bon, passons, ce sera une avocate puisque l’autre est trop occupé. Il accepte le rendez-vous, surpris de la voir lui proposer un diner. Pourquoi pas. C’est des manières étranges pour lui, il est habitué à recevoir à son bureau ou être reçu dans un autre bureau, jamais dans des lieux publics mais à l’hôtel ce n’est jamais vraiment public n’est-ce pas ?
Et pour être belle, l’avocate est à se damner, sans mauvais jeu de mot. Il se montre cependant élégant, lui donnant une poignée de main à la limite du baisemain, la regardant longuement avec égard, courtois, tirant sa chaise pour qu’elle s’y installe. Les irlandais sont bourrus mais pas dénués de manières. « Manus McCormack, enchanté, et agréablement surpris. » Surpris il l’était, elle avait tout d’une gravure de mode. Influençait-elle les juge d’un battement de cil ? Cela lui convenait après tout, chacun doit user des armes que Dieu lui donne. « Avec plaisir, et vous ? » Il n’ose cependant parier ce qu’elle prendra même s’il l’imagine avec un Cosmopolitain entre les mains. Il essaie de deviner d’où elle vient, son accent chantant le pousse à croire qu’elle vient d’un peu plus du sud. Avec son goût et ses manières, on dirait une française ou une italienne. « J’aurais besoin de vos services, disons que ce n’est pas un emploi à plein temps mais que je pourrais faire appel à vous régulièrement ? Enfin, j’espère pas trop régulièrement. Pas que je n’ai envie de vous croiser souvent, mais plutôt que cela voudrait dire que mes affaires ne se portent pas bien. » plaisanta-t-il en appréciant le serveur qui déjà revenait avec leur commande.

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01.04.19 20:53
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Jessica Keenan
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First... talk. Feat M  McCormack —


Jessica relâcha les doigts de l’Irlandais. Elle capta la lenteur des gestes. Il avait l’air posé et calme. Moins bourru que ses confrères. La première remarque de l’homme s'ancra dans un coin de son esprit. Le statut d’indépendante est à la fois une force et une faiblesse. La rivalité est accrue lorsqu'il est question de jouer avec la Loi. Le bras-droit du Nordique se méfie de sa consoeur. C’est à juste titre. Cette jeune praticienne a les dents aussi longues et aiguisées qu’elle a de l’ambition.

_ «  Surpris ? Que vous a dit Mr. Torres. » Lui demande-t-elle tout en écartant le verre déjà vide de devant elle.

Elle s'enfonce un peu plus au fond de la banquette, dans le mouvement se dévoile un genou hâlé. Keenan préfère avoir la peau légèrement bronzée. Une peau dorée pour une femme en or. Tel est le dicton des femmes de la famille. Elle répond au regard approbateur du mafieux par un simple sourire. Il est arrivé, de façon occasionnel, qu’elle échange plus que des signatures avec un client... ou deux. C’est pour elle un échange de bon procédé agréable et une autre façon d’assurer un minimum de constance à son carnet d’adresse.

_ «  J’ai déjà commandé. Je vous remercie. » Un Whisky de bel âge et une deuxième Vodka ne tardent pas à arriver sur la table. Avec ceci des olives noires et vertes pimentés sont servies.

La formulation faite par McCormack tira un sourire au coin des lèvres de l’avocate. Elle est étonnée de tomber sur un Irlandais avec des manières. Ils se font rares dans le paysage Londonien. Cela marque peut-être une évolution. Ce serait une bonne chose. Elle est convaincue que les méthodes brouillons de l’IRA sont en grande partie responsables de l’échec politique de cette bande de rebelles.

_ « Oui. C’est cela je suis comme la Petite Fée Verte. Délicieuse à petites doses. Dangereuse au quotidien. »  La métaphore est à double-lecture. Elle permet à Jessica d’évaluer la finesse d’esprit de son interlocuteur. De plus, une analogie avec l'absinthe colle avec le tempérament de cette Américaine. Elle est issue de la sphère dorée. Avant de redorer le costume de la femme d’affaire elle a été la plus scandaleuse des héritières de L. A. Il en a fallu des ingénieurs pour effacer les traces de ces frasques dans les médias. Certains ne disparaîtront jamais. Parfois, quand ils sont à court, au pied du mur, ses adversaires ressortent ces vieux dossiers. Elle n’en porte pas de honte et aime que ses clients comprennent à qui ils ont à faire. «  Vous désirez donc conserver les affaires courantes avec mon collègue ? » Lui demande-t-elle en portant lentement la boisson vers sa bouche avide. « Les deux-tiers de ma clientèle a un profil comme le vôtre. L’aléatoire fait partie du métier. Cela ne posera aucun problème. » Jess pose alors le verre sur la table. Elle en caresse nonchalamment le bord à la façon d'une amante qui caresse les fesses de son partenaire. Son regard de tigresse ausculte les traits anguleux du gangster. « Je connais le parquet de Londres. Les délits mineurs sont pour Aeden. C’est un théâtral plus qu’un pointilleux. Votre homme a de bonnes chances. » Informe la rousse en callant son dos contre la banquette. Un sourire s'attarde de nouveau en coin. La perspective d'agacer Peter au tribunal n'est pas pour lui déplaire.

Un silence se glisse dans la cabine. Les bruits de la salle se font entendre en fond. L'ambiance tamisé du lieu peut faire penser aux tripots de la première Prohibition. Le Directeur l'a sans aucun doute voulu ainsi. Jessica se fondait particulièrement bien dans ce décor de film noir. Depuis qu'elle est installée en Angleterre elle a appris les codes, les us et coutume de ses cousins britanniques. Un léger mouvement d'épaule trahit son amusement. McCormack pense probablement être ici pour valider ou non le choix du vieil Espagnol. Mais la vérité est que Keenan n'a pas besoin de l'avoir comme client. Non, elle le choisie.

_ « Je le verrais demain matin. » Jess, attrape le paquet de cigarettes américaines, dans la poche de sa veste et s'allume un second bâton de nicotine. Une première taff libère une volûte de fumée. La manière de tenir cette drogue n'est pas sans érotisme. Elle a une langueur que l'on retrouve chez les fumeurs d'Opuim. « Un message à transmettre ? » Proposa-t-elle avec un air taquin.






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« La surprise se niche plutôt dans ce qu’il n’a pas dit. Il a mentionné que vous étiez une femme, mais il n’a rien dit de votre beauté. » C’était audacieux de sa part, et il s’attendait plus ou moins à ce qu’elle lui fasse sentir qu’elle était inaccessible pour lui. Après tout, elle était avocate, fricotter avec les criminels n’était sans doute pas une bonne idée, même quand ceux ci avaient les poches pleines d’argent et un charme certain. Vu sa tenue, et sa manière de se tenir, il devinait qu’elle était une femme d’une certaine classe, inaccessible pour lui, et donc, forcément, il la désirait et la convoitait plus que tout autre chose.

Les verres parvinrent à leur table, grisant leurs sens autant que leurs esprits. Il observa la teinte de son whisky avec envie, et porta le verre à son nez pour en sentir l’arome avant de déguster délicatement une gorgée de son verre et reposer celui-ci devant lui. Il y avait un tel raffinement dans sa relation avec cet alcool quasi sacré à ses yeux qu’il pourvoyait à Londres, il se demandait si celui-ci venait de l’un de ses envois ou pas. Il fournissait tant de bars clandestins qu’il ne tenait absolument pas le compte. Il y avait après tout un distributeur qui se chargeait de fournir les bars de toute façon.

Manus avait conscience du regard de la jeune femme sur lui, elle aussi paraissait surprise. S’était-elle attendu à une brute épaisse, il est vrai que certains irlandais ne portaient pas hautes les valeurs ni l’image irlandaise. Mais ce n’était qu’une poignée trop bruyante et voyante, de ceux qui s’enivraient sans prêter attention au poison qu’ils mettaient leurs veines, à ceux qui battaient leurs femmes, les trompaient, et ne montrait ni compassion ni douceur pour les autres pas plus que pour eux-mêmes. Manus n’avait de mépris pour eux, plutôt de la pitié. C’était souvent des hommes bafoués par la vie, broyé par le système, qui n’avaient d’autre choix que la brutalité. Quelque part, il avait eut de la chance dans son malheur, son parcourt de vie unique l’avait préservé quelque part.

« Dangereuse, vous éveillez ma curiosité. D’ordinaire les avocats sont dangereux pour les procureurs, guère pour leurs clients. Auriez vous des talents cachés ? » demande-t-il toujours avec la même audace. Il sentait toutefois qu’elle n’était pas une femme ordinaire et loin des avocates qu’il avait pu rencontrer. Mais indéniablement, les avocates étaient loin d’être des femmes inoffensives. Et la mention à l’absinthe dévoilait une certaine culture alcoolique bien française. Même si de nos jours, c’était plutôt l’Europe de l’Est qui pourvoyait ce miracle vert. Trop sucré au goût de l’irlandais, mais passionnant dans les états qu’il peut provoquer.

« Je ne veux dépouiller totalement ce pauvre maître Torres, toutefois, si nous nous entendons bien, il se peut que je sois tenté de faire appel à vous également pour les affaires courantes. Si toutefois mes activités ne vous effraient pas. » Elle avait en partie répondu à cette question, mais il n’était pas un criminel anglais lambda, il lui arrivait de fournir des armes, de la drogue et même des bombes à ses clients. Cela dépassait le simple trafique d’alcool même si pour le moment c’était le fer de lance de la justice anglaise que de réprimer le plus drastiquement ces trafiques.

Il esquisse un mouvement de tête, heureux d’apprendre qu’elle connaissait déjà son adversaire, bien que légèrement inquiet qu’elle puisse le sous-estimer. Elle semblait être le genre de femme à ne jamais douter d’elle-même, mais personne n’était parfait. Il esquisse un sourire. « Non, je vous fais confiance. Parfois, le silence et la discrétion sont pour le mieux, surtout quand on est dans ma partie. » glisse-t-il avec malice en l’observant à la dérobée. La manière dont elle tient cette cigarette lui rappelle la manière dont les tenancières de fumoir d’opium glissent leur pipes au bout de ses lèvres, car il lui arrive de fréquenter ces endroits. Il se demande si cela lui plairait, d’en visiter un. Trop tôt sans doute pour de telles propositions.


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04.05.19 18:17
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Jessica s’entend souvent dire des compliments sur son apparence, sur sa physionomie. Elle s’y était accoutumée. Sans doute de la même façon qu’un coureur se gargarise que l’on complimente ses performances sur le terrain. Il en va de même car pour ressembler à elle, à trente-six ans passés et avec tous ses excès, les concessions étaient obligatoires. Tout cela pour maintenir un équilibre artificiel.

_ « Vous a-t-il également précisé combien je suis bonne à ce que je fais ? » Questionna donc la jeune femme avec tout un jeu de regard et de sourire qui appuya son charmant double discours. De là à encourager un client à lui faire du charme peut-être pas. Mais, elle peut bien s’en amuser encore un peu. Cela au moins ça ne coûte rien.

Dans un geste sûre elle porta l’alcool à sa bouche. La petite brûlure familière sur la langue excitant sa gourmandise. Elle attendit patiemment que son vis-à-vis réagisse à son premier test. Il ne se laissait pas démonter. Ce qui était déjà un point positif. Keenan n’aime pas les frileux et cela quelque soit le montant de leur compte en banque. Il lui fallait des personnes prête à jouer un minimum avec le feu. Sinon s'est trop ennuyeux pour une femme comme elle.

_ « Bien plus que vous en imaginez. » Se venta-t-elle avec quelque-chose de nonchalant dans le fond de la voix. L’assurance de Jess était soit un argument de plus soit un sujet à scepticisme. Dans un cas comme dans l’autre elle restait elle-même. C’est une personne hautement consciente de sa valeur et de ses capacités. Ce dont, à son sens, cette société manquait de plus en plus. « Vous le verrez assez vite. »

_ « Mr McCormack… que je vous rassure tout de suite. Rien ne me fait peur. Vous pourriez bien préparer une arme biochimique, faire un génocide de nourrissons, vous mettre à dos la Triade ou les Russes qu’importe. Mon travail reste le même.   » Avec ce genre de réplique Jessica jouait le quitte ou double encore une fois.

Autant pouvait-elle s’amuser pour attirer un mâle entre ses cuisses. Autant elle était une avocate très claire dans sa façon de fonctionner. A ce jour elle n’avait refusé aucun mafieu dans son carnet. Bien entendu, cela rendait sa vie plus compliquée et sa sécurité beaucoup plus précaire. Mais, elle vit dangereusement et c’est bien son choix. Quand il y avait quelque-chose d’impossible elle ne se gênait jamais pour le dire.

_ « C’est parfait. »  La fumée monta vers le plafond. Jess se laissait regarder par l’Irlandais. Elle le voit et le sent attiré par sa personne. Elle imagine assez bien l’image qu’il est en train de se forger. Pour qu’il n’est pas trop le temps de fantasmer encore, elle le sollicite. « Comment aimez-vous communiquer ? Téléphone, email… papier ?   » Plaisanta-t-elle, quoi qu'elle avait bien quelques vieux messieurs dans son entourage qui aimaient lui faire prendre le stylo plume. Leur chance était que Keenan est une femme très adaptable, très flexible. Pour avoir un dossier intéressant entre les mains elle peut se montrer très ouverte d’esprit. Elle écarta alors la cigarette d’un geste paisible allant saupoudrer le cendrier des premières cendres.

_ « Avez-vous des informations à me donner pour ce dossier ? Des choses que vous n’auriez pas dit à mon confrère peut-être ? » Questionne-t-elle le gentil homme avec politesse. Lawrence n’a pas encore trop tendance à faire de la rétention d’informations. Ce qui n’empêche pas que Jessica soit prudente et paranoïaque le concernant. Le bénéfice du doute est l’affaire des gentils. Ce qu’elle n’est pas assurément. Ou bien pas sans qu’on le lui ait explicitement demandé.





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La jeune femme allait le rendre dingue. Il pouvait le sentir. Tous les pores de sa peau le lui disait. Ce léger frémissement, les poils de sa peau se redressait, ce picotement au creux de sa nuque, tout lui indiquait ce que son instinct lui soufflait. Ce n’était pas juste sa beauté, fatale forcément, c’était son attitude, sa manière de se tenir, c’était son regard qui se posait sur vous comme une brise presque glacial, et il percevait, cette légère chaleur qu’on éprouve quand la brise vous quitte, et que la chaleur de votre corps remporte la victoire contre un combat que vous ignoriez mener. Il l’observe, à la dérobée, avant d’absorber une gorgée de whisky et se demande jusqu’où cette collaboration ira, si elle s’accrochera suffisamment, il ne doute pas cependant qu’elle soit douée. Bonne. Puisque c’est le mot qu’elle utilise. Un mot qui chez lui, évoque autre chose, une sensualité et un désir. Un sourire s’esquisse sur ses lèvres alors qu’il relève les yeux et qu’une mèche brune tombe devant ses yeux. « Non, il ne l’a pas évoqué. J’imagine qu’il n’a voulu faire de vous un portait trop flatteur. » Et c’était compréhensible pourquoi. Manus avait toutes les raisons du monde de se méfier, mais en quelques secondes, elle faisait tomber ses défenses et le convainquait presque d’abandonner ce bon vieil avocat pour elle. Presque. Il n’était pas du genre à prendre de telles décisions à la légère. « Et je comprends pourquoi à présent. » Son sourire s’accentua.

La belle n’était effrayée par la bête. Il ne s’en étonnait pas, mais l’entendre dire cela à voix haute était assez séduisant, un brin provocateur cependant. Ils étaient en public. Néanmoins à l’hôtel, tout le monde était criminel, tout le monde avait quelque chose à se reprocher, et tout le monde avait de bonnes raison de faire appel à quelqu’un comme elle, de garder le secret sur ce qu’ils pourraient entendre. Ce qu’il risquait au pire, c’est qu’elle convainc quelqu’un d’autre au passage. « Alors si vous n’avez peur de rien, oserais-je dire que c’est parfait ? » Il tendit son verre en l’air comme s’il voulait trinquer, et absorba une gorgée brûlante de whisky.

Comment aimait-il communiquer ? Quand il était à l’IRA, c’était des messages laissés, des papiers pliés, dans des boîtes de conserve. Quand il était en prison, c’était des tags laissés sur les murs. Aujourd’hui, des téléphones portables jetable, des cartes SIM à la carte, le tout finissant fracassé après avoir servit, avec un seul numéro dessus. Même s’il aimait le papier, pour l’intimité, pour les amantes, pour les messages d’amour, les petites attentions. Il ne pouvait s’empêcher de le froisser comme s’il fallait le cacher quelque part, ne pas laisser de trace. « Plutôt téléphone, je vous les fournirais. Jetable, évidemment. Et si message urgent, courrier à une poste restante. » Il lui donnerait toutes ces informations, à dire vrai, il les avait déjà avec lui. Manus était un irlandais, pragmatique, parfois impatient, même s’il était prudent. Il sorti justement l’enveloppe qu’il avait préparé, contenant un téléphone jetable, ainsi que l’adresse de la poste restante apposé sur une enveloppe déjà timbrée. Il la glissa vers elle.

« Hum, il y a bien quelque chose que votre estimé collègue a dû oublier de mentionner. Mon homme, s’il doit tomber, ce qui risque probablement de se passer aussi incroyable que vous soyez, il doit aller à la prison Wandsworth. » Si elle y parvenait, alors peut-être pourrait-il envisager de lui confier toutes ses affaires, de la voir marcher à ses côtés s’il parvenait à remporter suffisamment de territoire pour avoir une armée d’avocat à ses côtés.

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05.06.19 23:07
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L’Irlandais change de la clientèle vieillissante dont Keenan est un peu trop habituée ces derniers mois. Aussi a-t-elle plaisir à jouer avec ce futur client. Elle se demande même s’il osera quitter le champ professionnel. Mais surtout ce qu’elle lui répondrait si l’occasion se présentait.

_ « Hum. Il a peur. » Confirme Jessica sans demie-mesure. Elle accentue son sourire de Tigresse. Elle sait combien de ses rivaux redoutent sa puissance de frappe. Il n’y a qu’à voir avec quelle hargne Henry cherche à la faire tomber depuis qu’elle est installée en ville. Tant d’énergie dépensée pour lutter contre une seule personne. C’est à la fois flatteur et triste. « Vous vous en rendrez rapidement compte. »

Jess sourit en coin à l’annonce de son client. Voici qu’elle gagne en moins d’une demie-heure les grâces de cet homme. De quoi faire grogner Torres. Mais c’est le jeu. Qu laisse une place libre se la fait prendre. Il ne faut pas baisser la garde quand on est l’un des gardiens de la meute. Lui-même le sait.

_ « Je vous en prie. Ne vous privez pas. Faites-moi ce plaisir. J’aime incarner la perfection. »

Keenan écoute les instructions suivantes. Elle s’attend à ce genre de pratique de la part d’un terroriste indépendantiste. Il n’est pas le premier avec qui elle utilisera ce mode opératoire. Elle sait faire: la méfiance, le secret. C’est une part importante de ce travail aux vues de la clientèle. Cela va avec sa propre personnalité. Sur un plan plus personnel, intime, c’est quelque-chose qui l’inspire. Elle tire lentement l’enveloppe jusqu’à elle. Elle la garde fermée et la glisse dans son sac sans sourciller.

Une volée de fumée accompagne le silence de la rouquine. Elle prend le temps d’évaluer la demande de Manus. Ce n’est pas parce que c’est compliqué. Jessy manie le code comme personne. C’est assez inhabituel. Les criminels sont presque systématiquement envoyés à la prison de Ponteville. C’est la règle, comme les milliers d’autres règles. Mais, surtout Wandsworth est connue pour être la plus dure des prisons de la capitale. En temps normal les détenus cherchent à quitter cet endroit et non à y rentrer.

_ « J’obtiendrais une dérogation. » Confirme-t-elle en le scrutant. « Combien avez-vous d’hommes sur place ? » La question est frontale. Elle n’est pas dupe. Une telle demande signifie que le réseau Irlandais est déjà implanté dans le District en question. Or, elle n’en savait rien jusqu’à ce soir. Manus venait de lui donner une information précieuse, tant pour leur affaire commune, que pour celles qu’elle avait avec d’autres. De plus, Jess ne cherche pas à enrober les choses. Il y a une différence très claire entre son rôle de mante-religieuse et son rôle d’avocate. Elle sait très bien faire la distinction. Ce qui a tendance à rendre ses amants totalement confus. Elle force un regard entre eux. « Je vous encourage à me donner leurs noms. » Poursuit donc l’avocate d’une voix teintée. Elle écarte la cigarette sur la droite. « Plus vous m’en direz et plus je serais à même de vous défendre. Vous vous en doutez. » En droit les pirs sanguinaires se retrouvent à la merci de leurs protecteurs. Quel plaisir d’être une femme avec ce pouvoir entre ses mains. Elle les domine tous. Celle, qui d’une phrase, peut décider de faire basculer la destinée d’un homme d’un côté ou de l’autre de la balance.

Keenan fait de nouveau un mouvement du poignet. Elle porte ensuite la boisson à sa bouche. Le liquide réchauffe un peu ses sens. Lawrance a bien fait de lui confier le dossier. Grâce à cela elle va mettre la main sur un réseau plus étendu. Quant à ce chef de bande… Ce regard lui plait décidément.

« Autre chose à savoir Manus ? » Cette fois l’Américaine est prête à en savoir un peu plus sur sa personne plus que sur son business. Cependant, elle n’est pas certaine qu’il aille jusque là dès le premier soir. Comme c’est une femme curieuse, elle lui précise son intention, d’un sourire malicieux. « Des choses qui pourront renforcer notre collaboration ? »





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First... talk. Feat M McCormack —


Peur ? Décidément la jeune femme était pleine de surprise. Il imaginait mal le vieil avocat avoir peur d’une jeune femme aussi pleine de charme. Mais peut-être était-ce sa vision machiste de vieil irlandais grincheux qui n’a peur de rien ni de personne hormis les esprits bien sûr et du vendredi 13. On ne plaisante pas avec ces choses là. Il observa à la dérobée la délicieuse rousse qui soit était assez vantarde, soit était loin de ressembler à ce qu’elle était. L’un comme l’autre était compréhensible, mieux se tailler une image adaptée pour survivre quitte à mentir. Manus pouvait parfaitement comprendre cela, il avait après tout mené une vie dont il ne pouvait guère se vanter. « Peur de vous ? Intéressant. Vraiment intéressant. » répondit-il presque dans un roucoulement, d’une voix suave, ne cachant rien de son intérêt comme de son désir manifeste à l’encontre de la jeune femme. Mais elle devait le savoir, non ? N’était-il pas évident qu’elle était une femme désirable, ne jouait-elle pas avec ses charmes pour obtenir ce qu’elle désirait ? Il savait qu’avec elle, il pourrait aller plus loin qu’avec Torres, et le fait qu’elle semble avoir les reins assez solides restait à vérifier bien sûr, mais promettait des choses intéressantes pour l’avenir.

L’irlandais répondit par un sourire entendu. La jeune femme a visiblement une haute opinion d’elle-même, et c’est ce qui la rend aussi intrigante. Bien sûr, elle est avocate. Elle n’aurait pas des ongles taillés en griffes et des dents acérées, le tout rayant le parquet si elle n’était pas avocate. Tous les avocats qu’il a rencontrés depuis sa sortie de prison, depuis son association avec la mafia irlandaise ont fait montre de la même ambition dévorante et du même désintérêt pour la morale. Rien à voir avec l’avocat qui devait se charger de sa défense au moment du procès, un bleu qui se chiait dessus rien qu’à l’idée de se tenir dans la même pièce qu’un irlandais.

Manus appréciait la jeune femme mais ne lui faisait pas encore suffisamment confiance pour l’éclairer sur ses forces. « Suffisamment. » répondit-il simplement, sobrement. S’étaler en confidence était rare chez lui. Il évacue tout tension en faisant rouler ses épaules. Il s’abstient néanmoins de faire craquer ses articulations, elle est trop femme du monde pour supporter ses manières de mauvais garçons qui use autant de ses muscles que de sa cervelle pour obtenir ce dont il a besoin, ce qu’il désire, parfois c’est la même chose. « En quoi cette information vous sera utile pour défendre mes hommes, et vous assurer qu’ils atterrissent dans la bonne prison s’ils sont condamnés ? » demande-t-il en haussant un sourcil et plongeant son regard azur dans celui de l’avocate. « La confiance prend du temps avec les irlandais, mademoiselle Keenan. Soyez patiente et nous irons loin ensembles. »

Il ne voulait pas donner l’impression de la réprimander ou de se défier d’elle, mais ils se connaissaient à peine, et il avait besoin de savoir qu’il pouvait lui faire confiance avant de lui donner des noms. Les noms avaient du pouvoir. Manus croyait aux esprits et en la magie, il savait qu’avec un nom et un cheveu, l’on pouvait vous envoûter. Mais la demoiselle face à lui n’avait besoin que de prononcer son prénom avec sa douce et enchanteresse voix pour l’envoûter, il en était certain. « Connaissez-vous mon pays ? L’Irlande ? Nous sommes un peuple méfiant, bourru, peu enclin à en révéler sur nous. Ceux qui vous diront que nous sommes charmants sont des menteurs. Mais nous sommes loyaux. N’est-ce pas tout ce qui importe, la loyauté ? » demanda-t-il en lui accordant un clin d’œil, puis il fit un geste au serveur afin de commander une nouvelle tournée voyant que leurs verres étaient à présent vides.
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16.07.19 22:57
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Jessica Keenan
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First... talk. Feat M McCormack —

Keenan pris le temps d’écraser le mégot de cigarette dans le cendrier en argent. Elle appuya avec fermeté pour étouffer la dernière braise. La fumée disparue. Cependant l’atmosphère resta tout aussi intrigante. Sans doute en grande partie par le style du Rosewood en lui-même qui irradie d’une aura de mystère et de secrets. Jessica aime bien ça. C’est en partie ce qui l’a attiré du mauvais côté de la Loi.

Elle claqua du talon gauche contre le sol en redressant ses épaules, pour tirer sa nuque vers le haut. Elle s'élève tandis que l’Irlandais semble plutôt chercher à rentrer en lui-même. Il a l’air d’un animal sauvage qui se cache dans un costume. Une analogie qui allume une lueur de malice dans les yeux de l’Américaine. Elle s’éteint aussi vite. Mais un sourire en coin demeure à la vue de la méfiance de la bête Irlandaise. Elle est une fois encore troublée par la couleur de ces yeux. Elle leur trouve quelque-chose de fascinant. L’envie d’être épiée vient lui picoter la base de la nuque.

_ « Appellez-moi Jessica. » Réplique-t-elle sans décrocher son regard du sien. Elle ne baisse pas les yeux à moins que ce soit une question de vie ou de mort. D’aucun s'offusquent d’un levé de barrière aussi véloce. Jess, quant à, elle place l’autorité et l’influence ailleurs que dans le “vous” ou l’usage d’un nom de famille. Quelqu’un de charismatique n’en a pas besoin pour être écouté. « De la patience je peux en avoir Monsieur. » Affirma-t-elle avec amusement. Une partie de sa clientèle souffre d’ailleurs de son talent pour le jeu de patience. Elle les fait tourner en bourrique pour mieux les séduire. Ceci dit, elle a aussi gravit les échelons à une vitesse vertigineuse dans le métier. A croire que le temps est un outil. « Quant au temps… à vous de voir. C’est vous qui payez. » Dit-elle assumant sans une once de gêne l’aspect mercantile de cet échange. Un client méfiant finit par rapporter gros dans la balance. Elle le sait bien. Lorsqu’il est beau en plus pourquoi se priver ?

L’ancien commonwealth a rapidement attiré son attention pendant ses études. La façon dont l’économie est gérée par cette entité ne peut que piquer la curiosité d’une héritière. La fortune des Keenan devra se diviser en deux à la mort du père. Ce qui laisse encore une somme plus que suffisante pour couler des jours heureux sur une île du Pacifique. A la place elle préfère jouer au chat et à la souris avec les Européens…

_ « Mal. » Répond tout de suite l’avocate. Elle a fait quelques séjour à Dublin pour le travail. Elle a accepté d’aller à un mariage en Irlande du Nord il y a deux/trois ans. « Mais je ne demande qu’à combler ce manque. » L’invite-t-elle donc à faire le guide. D’autant qu’elle a un vrai intérêt à mieux connaître ce terrain. Une porte ouverte vers une plus grande clientèle.

_ « Etes-vous déjà allé à Los Angeles ? Chez nous, les Américains la loyauté est aussi très importante. » Lui disant ce qu’il souhaite entendre. Ce que tout le monde désir entendre. Il faut dépasser les trahisons vénales. Les esprits qui ont le mal de la richesse. Les milliardaires qui, pour une pipe sous LSD, promettent d’épouser. Jessica a été aussi souvent trahie qu’elle a trahie c’est vrai. Elle ne sait pas donner sa confiance à un autre être humain. Mais, elle arrive à s’en passer visiblement. « Si vous arrivez à dépasser cette méfiance naturelle nous irons loin. Je peux vous le garantir. » Il est vrai qu’elle a des compétences que les mafieux plus âgés n’exploitent pas totalement. Cependant, elle vient peut-être de trouver un défi à la hauteur de son esprit machiavélique. C’est à voir.

Du coin de l’oeil elle regarde le serveur repartir avec la seconde commande. Jess reste avec la vodka tonic.

_ « Je vous encourage à prendre une carte ici. Le Réseau dispose de moyens très intéressants pour vos affaires. » La rouquine ne vit pas l’utilité d’ajouter qu’en plus ce dernier lui donne une petite commission quand elle amène un nouveau client. « Leur carnet d’adresses est très étendu. » On pose les verres à nouveau. Jessy approche le sien et conserve l’objet frais dans sa paume. Elle le caresse de façon tout à fait inconsciente. Dans ses yeux se lit une excitation, un défi, tout ceci l’inspire.





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Ainsi ils en étaient à s’appeler par leurs prénoms ? Manus sourit à cette idée. S’il avait été à un rendez-vous galant, il aurait sauté sur l’occasion, mais c’était un rendez-vous professionnel et trop de choses étaient en jeu pour qu’il tente réellement un jeu de séduction. Il ne pouvait s’empêcher d’être charmeur, c’était quasiment une seconde nature. Quand il était bébé, il avait la réputation d’un tombeur, puisqu’il avait la manie d’adresser des clins d’œil aux dames. Cela faisait beaucoup rire autour de lui. Manus observa l’avocate et lui répondit : « Dans ce cas, appelez-moi Manus. » accompagné de ce fameux sourire charmeur, presque un réflexe. Sa remarque sur le temps et le fric, lui tira un sourire. Il savait bien que les avocats étaient payés monstrueusement cher à l’heure, mais il savait également le nombre d’avocat vereux qui se pensaient plus malins. Certes, ils finissaient au fond de la tamise, mais combien d’argent était perdu dans l’histoire ? Un ancien de l’Ira comme lui, un irlandais, était difficile à mettre en confiance, il distillait soigneusement ses informations ce qui lui permettait de passer du bon temps avec une flic sans se soucier des retombées ou encore de faire du charme à son avocate. « Ne vous inquiétez pas, j’ai les moyens de payer ma prudence. »

Un sourire étira ses lèvres alors qu’elle lui révéla ne point connaître l’Irlande mais chercher à en savoir plus, il lui fit un petit signe de la tête, penchant celle-ci, tout en tendant son verre vers elle, comme pour lui signifier qu’il était son homme dans ce cas, et que si elle souhaitait en apprendre plus sur son pays, il serait parfaitement enclin à lui en révéler plus. A commencer par lui faire goutter les meilleurs whisky.

« Non, un autre point important sur les irlandais, comme les anglais d’ailleurs, c’est que nous sommes des gens venant d’une île. Nous ne voyageons jamais pour le plaisir, souvent pour conquérir ou par nécessité. » Les vikings avaient envahis d’autres terres car les leurs étaient en guerre et souffraient de la famine, quand aux empires coloniaux ils avaient été battis essentiellement sur des règles économiques. Mais les Irlandais avaient bougés que lorsqu’on les avait chassé, ou que les guerres de religion avaient été trop couteuses en vies humaines. Certains étaient restés, d’autres avaient fuis. Cependant, il doutait que les américains surtout les californiens soient portés sur la loyauté, il aurait plutôt dit sur la vie facile et le soleil, mais si elle était venue vivre à Londres c’est que le soleil n’était pas une priorité ni la vie facile non plus d’ailleurs.

« Jessica, je suis peut-être méfiant, mais j’aime les défis. Si vous voulez me challanger, n’hésitez pas. Ma porte vous sera toujours ouverte, ainsi que ma ligne téléphonique. » fit-il en la regardant droit dans les yeux. Méfiance ne voulait pas dire qu’il manquait d’audace. Il sentait qu’elle voulait plus, qu’elle avait de l’ambition, restait à savoir si elle était fiable et douée. Il en pourrait que le tester.

« Ils font un abonnement fidélité ? » plaisanta-t-il. Mais ses yeux revinrent vers elle. « Faites vous parti de leur carnet d’adresse ? » demanda-t-il curieux. Il connaissait les hôtels et une partie de leur service, mais c’était hors de ses moyens et les irlandais aimaient tout faire entre eux. Cependant, il n’était jamais fermé à de nouvelles options.
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24.08.19 23:49
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Jessica Keenan
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Les intuitions se confirment les unes après les autres. Ils ont l’air d’avoir des points en commun pour ce qui est de gérer leur carrière dans le milieu. Une fois encore Keenan vise juste. Elle a un léger sourire de satisfaction personnelle. Il lui tarde de sortir de sa zone de confort depuis un moment. Grâce aux Irlandais elle va pouvoir commencer une partie d’un tout autre niveau.

_ « C’est ce que vous voulez faire ? Conquérir Londres. » Demande l’avocate ambitieuse. La capitale de la Grande-Bretagne héberge un nombre impressionnant d’organisations mafieuses. Japon, Russie, Italie, Chine, Irlande… une vraie Babylone du crime. Elles se font une guerre froide que le Brexit a complexifié. Et il n’y a pas grand monde qui pari sur les ennemis naturels des Anglais. C’est ce qui attire Jess. Elle sait que tant les De Santis que le Réseau font d’elle un élément dispensable. Il lui plus de cordes, en fait il lui faut des arcs à armer.

_ « Je prends bonne note. » Voilà qui confirme l’intuition qu’elle a eu au départ. Manus n’est pas aussi tête brûlée que le dit l’opinion publique. Un chef de groupe qui, avec un peu d’aide, peut faire de l’ombre à Markov et toute sa clique. Ils sont les plus dangereux pour le moment sur l’île. Le fils de Yoric est arrivé. Il va être obligé d’affirmer son pouvoir pour espérer garder la couronne d’épines. Cela va faire du grabuge. Mais il y aura aussi un bon ménage de printemps. De quoi laisser un peu de place pour les autres.

_ « Hum. Oui. J’en fais partie. » Un sourire amusé accompagne celui de l’Irlandais. Keenan est entrée dans le Réseau via l’Hôtel de L. A. en 2019. Autrement dit à peine quelques semaines après avoir quitté son poste dans un cabinet prestigieux de la ville. Là où elle avait fait une rencontre déterminante pour sa carrière. Une personne qui a confirmé ce qu’elle avait en fait, toujours, compris. Pour jouer il ne faut pas s’occuper des victimes du système. « Surtout pour profiter de la “zone spa”. » Lui précise-t-elle. Le luxe du Rosewood est à l’image de chaque établissement de ce réseau. Pour une femme, toute droite issue de la jeunesse dorée, ces endroits font office de coin détente. Elle sait parfaitement profiter des plaisir de ce style. En plus, Jessica s’évertue à soigner son image. Une belle Américaine “bimbo”. Les hommes font bien souvent l’erreur de la sous-estimer. Elle a donc tout à gagner en assumant ce que la vie lui a donné.

_ « Il y a différents programmes oui. Je ne les connais pas précisément. » Jess a pris sa carte black-gold et la renouvelle chaque année. De toute façon elle a besoin d’un accès maintenant qu’elle est du milieu. Elle sent bien que McCormack n’est pas des hommes qui se laissent amadouer par les paillettes. Il trouve de la jubilation ailleurs que dans des draps de soie. Elle l’imagine plus s’éclater en défonçant un homme à coup de poings. Cliché ou réalité ? « Pour vous faire des alliés vous devrez passer par ici à un moment donné. » Elle boit un peu de vodka. La chaleur de la boisson brûle dans ses rétines le temps d’une inspiration. « Pensez-y. Si cela vous intéresse je m’occupe de vous trouver l’offre la plus adaptée. » C’est dit avec tant d’amabilité. C’est aussi par ce genre d’action subsidiaire, qu’une tigresse ambitieuse, établit ses plats de bande. En plus, ce sera une jolie façon de faire un pied de nez à son cher collègue. Torres ne l’aura pas vue venir.

Le second verre est vide. Le premier contact est fait. Les toutes premières lignes sont tracées. Elle a eu les précisions et les directives nécessaires pour prendre ce dossier en main. La suite se fera dans les jours à venir. D’expérience Jessica sait qu’un premier rendez-vous d’affaire ne doit pas être long. Il ne doit pas trop s’étirer. Pour qu’il puisse garder de son impact sur le client. Pour une fois, elle trouve que c’est dommage. Elle a bien envie de s’attarder. Mais déroger à l’une de ses propres règles est toujours un risque.

_ « Bien. » Les yeux de la rouquine sont pétillants. Elle est tentée jouer encore un peu. Ce qui la retient c’est seulement la perspective d’avoir un jour la main sur les affaires irlandaises dans leur ensemble. Jess décroise ses jambes et s’avance sur le bord de son assise. « J’ai tout. » Elle dépose au centre de la table une pièce en argent de la taille d’un centime. Elle est noire et un “R” doré est gravé en son centre. « Ce verre est pour moi. » Ensuite la belle se lève et passe près de la table pour offrir une poignée de main à son tout nouveau client. Elle le regarde toujours droit dans les yeux. La poigne est ferme. « Je vous recontacte dès qu’il y a une progression. D’ici là si vous avez besoin de quelque-chose appelez. » Décidément ce bleu est particulier. Keenan conserve la main de l’Irlandais le temps d’apprécier une dernière fois ce regard. Puis, elle le libère en chasseresse avisée qu’elle est. Elle incline du chef, relâche la main et se retire d’un pas tranquille.






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Manus eut un sourire énigmatique, et ceux le connaissant savaient que cela voulait dire qu’il avait une idée en tête, fatalement une mauvais idée qui le mènerait sans doute à sa ruine, car il était parfois trop ambitieux. Mais Manus suivait avant tout son instinct, et les ordres. Il était intelligent, suffisamment malin pour savoir contre qui partir en guerre et avec qui faire la paix. Il s’était déjà fait une amie auprès de la mafia chinoise, une alliée peut-être, qui sait ? « Qui sait, peut-être ? Si les vents me sont favorables. » Les Irlandais s’étaient taillés une place dans la cité britannique en passant par une porte dérobée, ils étaient malins quand ils le fallait, redoutables et terrifiants quand il était nécessaire. Mais ce n’était pas contre les autres mafias qu’ils avaient une dent, c’était plutôt contre l’Angleterre, et s’ils pouvaient la corrompre de l’intérieur, l’utiliser à leur gré, en prendre bonne revanche, alors ils n’hésiteraient pas. Manus voyait son activité comme un acte de guerre, militant, il ferait tomber la vieille pute de Babylone, Londres.

Mais ce qui l’intéressait à présent c’était en savoir plus sur elle, et peut-être, sur le puissant réseau des hôtels. Il avait vite compris qu’il valait mieux composer avec eux même si leur aspect luxueux lui déplaisait. Manus aimait les choses jolies, comme n’importe qui, il aimait le luxe il est vrai, mais trop de luxe à ses yeux constituait une faiblesse fatale quand on s’y prélassait. Il en avait vu, des barons, des parrains, tomber parce qu’ils s’étaient laissé grisé par leur puissance, par le trône, par le luxe et les félicités qui l’accompagnaient. Ils n’avaient pas vu la porte dérobée qu’ils laissaient sans surveillance, et les couteaux tirés des traîtres illuminés dans le noir. Jamais il ne finirait comme eux s’était-il promis ayant conscience qu’un autre facteur jouait : la vieillesse. En vieillissant on aspire au calme, au luxe, on n’a plus l’ardeur de la jeunesse. Voilà pourquoi il était rare de se faire de vieux os dans le milieu !

Outre le luxe, il y avait des services intéressants et la possibilité de rencontrer les autres familles sans risquer les échauffourées. De plus, Manus aimait les valeurs prônées par l’hôtel. Il eut une moue qui se transforma en un léger sourire. « Ce serait idiot de refuser, je dois admettre que je suis curieux, potentiellement intéressé. Je ne vous promet pas de signer quoi que ce soit, mais je suis ouvert aux propositions et tout à fait disposer à visiter les lieux. » fit-il. C’était très gentil de sa part à elle de lui proposer cela, il se demanda si elle toucherait quelque chose s’il acceptait. Est-ce qu’ils vous donnent des bonus si vous ramenez des amis ? Si vous parrainez quelqu’un ? Sans nul doute, comme tout système de fidélité.

« Je vous en prie… » tenta-t-il pour régler la note. Manus était de la vieille école, macho diraient certains, il est vrai qu’il pouvait être excessivement protecteur envers les femmes, gentleman certes, mais son attitude pouvait également être qualifiée de sexiste surtout par des femmes indépendantes. Il ne s’en cachait pas, il était comme il était. Mais l’avocate était une femme de pouvoir, appartenant à un milieu très différent du sien, elle avait fréquenté les meilleures écoles, eut un avenir brillant déroulé sous ses pieds et avait choisi ce milieu, lui comme client. Elle constituait un mystère qu’il rêvait de révéler. « Je n’hésiterais pas. » ajouta-t-il en serrant sa main, d’une manière ferme, mais douce à la fois. Manus était certainement un peu de cette main de fer dans un gant de velours. Ne l’étaient-ils pas tous ?
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13.10.19 11:25
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