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Une petite partie ensemble ? ft. Gabriel O'Sullivan
Eliott Eirik

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Une petite partie ensemble ? ft. Gabriel O’Sullivan


Voilà déjà plusieurs semaines que le Directeur du Réseau avait le désir de rendre visite à une connaissance qui, il le savait, c’était établi dans la capitale depuis environ cinq ans. Les affaires courantes l’avait occupé plus de temps qu’escompté. C’était ainsi au crépuscule de juillet qu’il parvenait enfin à se libérer pour se rendre à l’église de Kingsbridg. Il en avait informé le Père O’Sullivan ne voulant le prendre de court. Mr Walsh, fidèle à son poste prenait les commandes d’un bolide dans les souterrains du Rosewood.

Les portes du parking inférieure s’ouvrait donc sur les coups de quinze heure pour laisser le véhicule s’extraire. L’homme assis à l’arrière était un vieux sage aux articulations devenues douloureuses. L’arthrose des mains et des poignets était, certains jours, un vrai calvaire. Eliott s’en accommode tant bien que mal. Pourtant chaque jour lui signifiait le poids des années vécues. Il était à ce sujet rassasié de philosophie et de discours théologiques. En fervent polythéiste il se rapprochait bien plus de l'animiste que du protestant.

Il arrivait, quelques minutes en avance, comme il en avait l’habitude en extérieur. Hector patientait sur le parvis. Une stature parmi les statues. Il n’y avait pas de danger dans ce coin de la ville pour le Norvégien. La chaleur lui avait fait abandonné le trench-coat pour une veste beige dite vintage par les nouvelles génération. Elle était des années 50 et il l’avait porté le soir de sa demande de mariage à la belle Freia. Car oui ce vieux romantique était en lui-même un profond sentimental, un nostalgique.

Quittant le couvre-chef, Eliott le tenait par le rebord, posé contre son bas ventre. Il levait lentement les yeux vers un vitrail pour en apprécier le style:
« Mon père. Bonjour. Vous avez là un endroit paisible. Le pasteure Ellen, a donc enfin pris sa retraite. L’avez-vous connu ? Un grande femme. Elle récitait les épîtres de Saint Jean comme des vers de Molière. J’ai été agréablement surpris d’apprendre que vous étiez son successeur. Veuillez pardonner cette tardive introduction. Croyez-bien que vous avez devant vous un complice. »

Eirik venait vers le protecteur du lieu, lent et avenant. Il tendait alors une main parcheminée de tâche rousses dont on ne soupçonnait pas toute la force qu’elle avait encore. Ils se tournaient ensuite ensemble en direction de l’autel. Eliott contemplait le choeur de l’église. Il possédait une bienveillance naturel pour ce genre de sanctuaire du commun.

Sans faire de grande cérémonie il annonçait tout de go à son hôte:
« Vous vous êtes ici au coeur de la lutte Père Gabriel. Je sais votre dévotion aux nobles causes. Toute sortes de causes et toute forme qu’elles prennent. Je crois que nous avons des raisons d’unir nos forces. Ce pour le bien de cette splendide cité. Qu’en dites vous ? Si nous en bavardons ? »

La paume du vieil homme se refermait sur le bois de l’un des dos de banc. Il gonflait ses poumons du parfum qui flottait.

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31.07.19 16:28
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Il faisait chaud, le mois de juillet s'annonçant pour le moins radieux, et le soleil dispensait ses rayons de manière plus généreuse qu'on aurait pu le croire sur une ville comme Londres, allant jusqu'à trouver le jardin niché entre les pierres de Kingsbridge. Comme souvent à cette heure de la journée, Gabriel Sullivan était agenouillé parmi les plantes, non loin de la petite mare et du vieil arbre multicentenaire. C'était un lieu de paix, encore plus qu'à l'intérieur de l'église ; ici, on n'avait de comptes à rendre qu'au ciel et à la terre, et il pouvait s'y passer de sermons. C'était son véritable royaume, mais il y accompagnait la nature plutôt que de la régenter. Sanctuaire au cœur du sanctuaire.

« Tu vois Henry, le secret, c'est tout dans le poignet. »

Il arracha une herbe malade, qui n'avait plus de chance de retrouver de sa verdeur, et il l'ajouta à la pile. Barbotant tranquillement dans l'eau calme de la mare, Henry ne répondit pas. Il répondait rarement à vrai dire, mais après tout il n'était qu'un canard, et les canards n'étaient pas spécialement renommés pour leur art de la conversation. Ce qui poussait le pasteur à l'entretenir de lui-même : il trouvait Henry particulièrement attentif. Puis il entendit la voiture arriver, et jeta un coup d’œil à sa montre : cet homme était ponctuel. Il se défit de ses gants de jardinage, puis traversa l'église pour y accueillir le nouveau venu.

« Eliott. Bienvenue. Comment allez-vous, depuis tout ce temps ? » Il lui tendit une main ferme, accompagnée d'un sourire sincère, mais néanmoins un peu hésitant sur les bords ; il appréciait son visiteur, mais cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient vus, et il se demandait ce que pouvait réellement signifier une telle venue. Leur rencontre datait du temps où il était encore...actif d'un côté de l'autre, et il savait que Eliott Eirik avait toujours un plan. « Elle n'as tant pris sa retraite qu'elle a su qu'elle pouvait aider ailleurs. Elle m'a fait confiance pour prendre sa suite. Je fais de mon mieux depuis. Je luis dois beaucoup ; sans elle, je ne serais pas là aujourd'hui pour avoir cette conversation. »

C'était Ellen qui l'avait trouvé, se vidant de son sang au pied de l'arbre dans l jardin. Elle l'avait sauvé, et pas uniquement de la balle qui avait failli le tuer. Elle lui avait appris beaucoup, de la gestion d'une paroisse à celle du jardin, et il s'appliquait à cultiver ses leçons du mieux qu'il le pouvait. Il lui devait bien ça, et quelque part il se le devait à lui-même : c'était probablement la leçon la plus importante qu'elle avait réussi à lui inculquer.

« Un complice ? Tout dépend dans quelle entreprise... J'étais dans le jardin, je vous propose de nous y rendre pour parler. Il y fait bon. »

Il invita Eirik à la suivre, traversant l'église -vide à cette heure- pour rejoindre la cour intérieure. Henry les y accueillit de son regard vaguement étonné de canard, et Sullivan désigna les chaises en osier qui entouraient une petit table. Des verres et un pichet d'orangeade bien fraîche s'y trouvaient. Gabriel prit place à son tour.

« Un verre ? Je l'ai faite juste avant. » Il se servit pour son compte, puis reprit : « Je ne sais pas si je suis au cœur de la lutte, mais je fais ce que je peux pour les gens du coin, à ma façon. Dites moi, Eliott, En quoi puis-je vous être utile ? » Autant ne pas perdre de temps en préambules ; ce n'était pas parce qu'il appréciait Eirik qu'il allait à coup sûr faire de même pour ce qu'il avait à dire...
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09.08.19 14:22
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Eliott Eirik

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Eliott donnait la poignée de main de l’amitié au jeune pasteur. Il conservait la main dans la sienne assez longtemps pour sentir son énergie. Un sourire apaisant venait sur sa bouche alors qu’il détectait la nervosité passagère. Bien entendu il arrivait que les collaborateurs, les amis, soient finalement intimidé par ce qu’il représentait. Le Réseau n’était pas une petite affaire.

Les yeux du vieux loup se firent doux comme ceux d’un père:
« Je vais aussi bien que je le peux. C’est à dire bien mon vieil ami. Avec quelques rides en plus. Il semble que je sois même beaucoup trop actif selon mon médecin. Mais que voulez-vous la vie Londonienne ne laisse pas beaucoup de repos. Je suis certain que vous en êtes d’accord ? Comment allez-vous ? »

Le dossier sur O’Sullivan était avait été ressorti pour le Directeur à l’occasion de ce rendez-vous. Le Nordique savait donc tout ce qu’il y avait à savoir sur les activités de cet homme. C’était une reconversion réussie. Mais, elle n’était pas encore arrivée au maximum de son potentiel.

Pendant une petite seconde Mr Eirik s’était arrêté dans son élan. Visiblement ce qu’il apprenait piquait son intérêt. Rapidement il reprenait son alan :
« Oui, cette femme a toujours eu un excellent instinct n’est-ce pas ? Si vous la voyez pourrez-vous me rappelez à son bon souvenir. J’avais adoré notre discussion sur l’Evangile selon Marie. »

Un sourire attendrit trahissait le vieux monsieur. Il était lui-même un vrai amoureux de la nature. Il tenait un jardin et un potager. S’il y passait moins de temps c’était uniquement à cause du travail.:
« Le jardin, oui c’est très bien. Avez-vous remarqué comme le lys est beau cette année ? Une merveille. Vraiment une merveille. »

Ils s'installèrent donc à l’ombre des murs dans la courette. Un endroit calme et parfait pour avoir une conversation. Il ressemblait un peu au sanctuaire dans lequel le directeur se réfugiait quand il avait besoin d’être seul. Il s’y sentait tout de suite à son aise. Il tirait la chaise après y avoir déposé sa veste et le chapeau en bord de table. Une petite auréole humide, sur la poitrine, témoignait de son goût pour les basses températures.

Lorsqu’il remarquait la boisson maison Eliott regrettait une seconde de ne pas avoir pensé à amener un petit quelque-chose de ce genre. De toutes les passions de sa longue vie c’était la cuisine à laquelle il était le plus fidèle des amants .:
« Oui. Merci. Je ne crois pas vous avoir déjà vu au Restaurant ? Il faudrait que vous veniez. »
Les établissements constituaient un réseau secondaire. Il était totalement indépendant de celui des hôtels particuliers. Tout ce qui s’y faisait respectait la loi. C’était d’ailleurs là que le vieux loup assainissant ses affaires. Il ne pouvait malheureusement pas y consacrer un temps énorme. Mais, il attendait sagement le moment de la retraite. Il ne partirait qu’une fois certain que tout irait bien pour les prochains.

Après une longue gorgée désaltérante et gourmande, Eliott souriait patiemment à son interlocuteur. Il comprenait très bien ce besoin d’aller à l'essentiel. Il ne lui en tint pas rigueur. Plus jeune n’était-il pas semblable ? :
« Oui. Je vais vous le dire. Cette ville accueille quatre des mafias les plus actives à ce jours. Comme vous le savez. L’équilibre est précaire. Le Réseau aide à maintenir un consensus. Néanmoins depuis quelques semaines la Bratav attire particulièrement l’attention sur elle. La guerre de succession gagne Londres. J’ai bien peur qu’elle provoque quelques drames. C’est pourquoi je voudrais votre assistance Gabriel. Pour extrader des enfants. Des enfants Russe. »

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La poignée de main du vieil homme était franche, et encore pleine de vigueur. Les rides acéraient son visage plus qu'ils ne le creusaient, et dans ses yeux brillait la vive lueur d'une intelligence redoutable qui paraissait éternelle. Un homme dans sa position aurait pu devenir froid après autant de temps, et si Gabriel n'avait aucun doute sur sa capacité à se montrer impitoyable en cas de besoin, il continuait malgré tout de dégager une certaine chaleur. Le pasteur ne pouvait s'empêcher d'apprécier le vieux roublard, voilà bien une chose qui n'avait pas changé.

« Les médecins s'inquiètent parfois plus que de raison, mais il est bon de les écouter ne serait-ce qu'à moitié. Mais je prêche ce que j'accomplis mal : quand il y a du travail, il y a du travail. Je suis content de vous voir en forme, Eliott. Quant à moi... Je me porte aussi bien que possible ; les nuits sont trop courtes pour récupérer, mais j'ai finir par m'y faire. »

Il haussa les épaules. Son anxiété, s'il essayait de la tenir sous contrôle, n'était pas un trait particulièrement caché de sa personnalité, et il s'y opposait généralement en se tenant aussi occupé que possible, et ce n'était pas les activités qui lui manquaient : son rôle de pasteur, l'entretien de l'église et du jardin, s'occuper du canard (ce qui était plus demandant qu'on aurait tendance à le croire), et gérer ce qu'il pouvait du réseau d'asile qui s'était développé au sein de Kingsbridge. Autant dire qu'il dormait peu -pas assez sans doute- mais cela avait toujours été le cas. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, il ne pensait pas avoir jamais été réellement reposé.

« J'essaie d'être digne de la nouvelle vie qu'elle m'a offerte. Je peux vous transmettre ses contacts, si vous voulez. Je suis sûre qu'elle sera heureuse d'avoir de vos nouvelles directement. » Ellen avait toujours aimé débattre, de tout comme de rien, et elle était une oratrice hors pair. Des qualité que Gabriel étaient très loin d'égaler, mais il avait attentif à ses leçon, apprenant d'elle autant qu'il en avait été capable.

« Malheureusement, je n'ai pas de lys dans le jardin, mais j'ai pu les admirer ici et là dans les parcs, en ville. Je suis content que la ville trouve le moyen de continuer à les entretenir. Dans tout ce chaos, ces oasis de verdure sont bienvenues. On se sent toujours mieux auprès des arbres, ai-je fini par trouver. »

Ils s'installèrent tranquillement dans le jardin, le silence troublé uniquement par Henry qui cancanait de temps en temps, comme s'il faisait l'effort de rappeler au monde qu'il était un canard, et que les canards se devaient de cancaner. La cour intérieur de l'église, avec son grand arbre, protégée de la vue comme du bruit de la rue, était d'un calme profondément bienfaisant, du moins Gabriel avait-il toujours trouvé. L'endroit parfait pour une rencontre de ce genre.

« Non, je n'ai pas eu l'occasion d'y passer. J'essaierai. » A vrai dire, Gabriel faisait un effort constant pour éviter tout ce qui pouvait le replonger de près ou de loin dans son ancienne vie, mais il n'avait jamais perdu sa confiance en Eliott. Il ne doutait que le Restaurant de ce dernier était un endroit sûr, et neutre, à la manière du reste de son réseau. Quant au reste...et bien s'il s'attendait à ce que le vieil homme lui demande un service ou un autre, il ne s'était pas attendu à ça ! Et il en aurait sans doute refusé bien des autres, mais là... Il prit le temps de réfléchir, une bonne minute de silence au moins, pesant le pour et le contre tout en sachant déjà ce qu'il avait décidé.

« En temps normal, j'évite de me mêler de ce genre de choses, comme je suis sûr que vous le savez. Mais vous savez aussi pertinemment qu'il y a des demandes d'aide que je ne pourrai pas refuser... Je ne sais pas trop ce qui se passe entre les mafias en ce moment, mais je vous crois sur parole. » Il s'interrompit un instant, le temps de prendre une profonde respiration, comme pour appuyer sa décision. « S'il y a des enfants à aider, si leur vie est en danger, si vous pouvez me jurer qu'ils seront mieux une fois sortis de tout ça...vous pouvez compter sur moi. Mais quelque chose me dit que vous le saviez-déjà... »
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27.08.19 13:04
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Eliott Eirik

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La chevalière en or à la main gauche du Norvégien brillait tant que sa lueur se cognait contre l’un des murs porteur de l’Eglise. Les armoiries incrustées dans la matière précieuse avaient perdue tout leur sens avec le temps. L’homme conservait ce bijou par un excès de sentimentalisme. Il portait depuis des années le veuvage d’une femme qu’il avait passionnément aimé. Il ne s’était jamais totalement remis de cette affreuse perte. Il avait un sommeil court et léger et bien souvent peuplé par les fantômes d’une vie passée.

Eliott songeait immédiatement à cette charmante sorcière dont il connaissait les dons:
« Hum. Oui. Je connais bien ce problème. Pourtant le sommeil est la clef d’une bonne santé. Je pourrais vous recommander à une bonne amie. Elle fait une médecine parallèle. Cela m’a aidé. »

Il considérait son interlocuteur, décidant jusqu’où pouvait se placer sa confiance en lui. S’il pouvait ou non être honnête avec lui. Il détenait toutes les informations sur la jeune femme en question. Il se trouvait mieux lotis que le directeur de Scotland Yard, d’Interpole et autres services de renseignements gouvernementaux du monde. Il aurait pu contacter la pasteur ou Mr O’Sullivan quand bon lui semblait.

Un sourire de dérision de peignait sur le visage parcheminé. Il n’avait pas oublié sa cuisante défaite aux échecs :
« Eh bien oui. C’est une bonne idée. Un débat théologique me fera le plus grand bien. »

La mine et la réserve de Gabriel parlaient pour lui. Elles étaient compréhensibles et honorables. Elles en disent beaucoup sur cet homme. Il n’avait rien des autres agents de l’ombre avec qui le Directeur était amené à travailler. C’était précisément ce qui faisait de lui le candidat idéal.

Une légère tension musculaire tendait alors le dos du vieil homme. Il se redressait pour soulager la douleur:
« Ce sera une joie pour moi de partager avec vous ma seule vraie passion. Vous y serez tranquille. »

Il n’était pas donné à beaucoup de hors la loi de pouvoir séparer le légal de l’illégal. La majorité des cas finissaient par être assimilé d’un côté ou de l’autre. Très peu réussissent l’exercice. Mais c’était là aussi un exemple de l’expérience du vieux Eirik. Il pouvait s’engager sans l’ombre d’une hésitation.


Deux doigts joints venaient tapoter le rebord de la table. Un tic qui venait quand Eliott réfléchissait :
« Comme vous savez que je ne serais pas venu déranger votre sanctuaire sans une bonne raison. Je sais que vous aspirez à l’invisibilité Gabriel. C’est d’ailleurs ce qui peut, à mon sens, éviter ces règlements de comptes que nous avons tous les deux en horreur. »

Il n’était pas si simple d’aller d’aller quérir l’aide d’un homme qui se voulait fantôme. Le Nordique savait ce qu’il demandait à son interlocuteur. Il le savait pertinemment. Il ne pouvait pas se fier aux autres intermédiaires. C’était une mission qui lui tenait beaucoup à coeur. Les enfants étaient innocents.

Il commençait à donner des éléments:
« Les circuits habituels sont connus des autorités et des mafias. Le transfert doit se faire sans mon intervention directe, évidement. C’est pour cela que j’ai pensé à vous. Les Pèlerinages seraient une très bonne couverture. Tout ce que vous aurez à faire est héberger les enfants. Ils auront une nouvelle identité en arrivant chez vous. Une fois en Italie le Réseau prendra le relais. Vous n’aurez plus à vous en soucier. Il va de sois que je prend en charge le coût. Vous aurez un dédommagement. »

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02.09.19 10:18
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L'église était calme. C'était un de ces moments où l'on y trouvait aucun paroissien, aucune âme à la recherche d'un abri temporaire, aucun être de passage. Juste la pierre, le bois, les vitraux et l'orgue silencieux qui dégageait pourtant une telle impression de bruit qu'on s'attendait à le voir jouer tout à coup jusqu'à faire trembler les murs même s'il n'y avait personne qui s'y était installé. Les bâtiments étaient vivants, d'une certaine manière ; surtout les plus anciens. Et Gabriel Sullivan avait l'impression que tout Kingsbridge retenait son souffle en l'attente de sa décision. C'était peut-être un peu vain, que de s'imaginer ainsi au centre, mais depuis le temps il en était plus venu à s'imaginer faire partie de l'église.

Là, dans le petit jardin, au cœur même de la bâtisse qui les entourait lui et son visiteur, tout semblait s'être calmé plus encore ; on entendait à peine les hommes bouger légèrement d'une manière ou d'une autre, Henry glissait sur l'eau comme...comme...comme, et bien, les plumes d'un canard. On avait parfois l'impression que le monde entier arrêter de tourner et que l'univers en personne venait jeter un œil : c'était présomptueux au possible, mais désespérément humain.

« Pourquoi pas ? Je suis toujours à la recherche du remède miracle, alors je ne perds rien à essayer de la contacter. » Il avait beau accepter le contact, en réalité il doutait. Il doutait de beaucoup plus de choses, plus qu'on se s'y serait attendu chez un pasteur, au fond. Mais il n'était pas un pasteur pour les autres, et il ne le pensait pas pour se faire remarquer : c'était un fait, voilà tout. Avec ce qu'il avait vécu, il ne pouvait en être autrement.

« Ellen n'est jamais contre un bon débat, et encore moins quand il accompagne une bonne partie de poker, mais vous la connaissez. » Cela n'avait rien d'étonnant qu'elle se soit entendu avec Eliott, ces deux-là pouvaient tergiverser sur tous les sujets du monde et au-delà pendant des heures ! « J'en prends note. J'admets être devenu assez attaché à ma tranquillité, c'est le cadre idéal pour profiter d'un bon repas. »

Après tout, pourquoi pas ? Si Eliott Eirik vous assurait la sécurité, vous obteniez généralement la sécurité. Il existait peu de personnes désireuses de l'ennuyer, et elles n'existaient en général pas très longtemps. Pour le reste...et bien, il y avait des choses qui ne changeait jamais, n'est-ce pas ? Il écouta la première partie de la demande d'Eliott sans l'interrompre, le fixant d'un regard grave. L'invisibilité... Oui et non. Il voulait être visible, rendre visible Kingsbridge pour celles et ceux qui en avaient besoin. Mais il y avait aussi des choses dont il ne voulait plus se mêler... Seulement, avec un passé comme le sien, quand on était une fois sur le radar, on restait toujours sur le rader... Il laissa son interlocuteur aller jusqu'au bout sans l'interrompre, et se permit un bref soupir -un peu résigné car il se connaissait- avant de répondre :

« Vous demandez beaucoup à quelqu'un qui n'a plus envie de mettre un pied aussi dans l'ombre que dans la lumière. Mais vous savez aussi comment demander ce que vous voulez obtenir d'une manière qui rend bien difficile de vous refuser quoi que ce soit. Bien sûr que je vais aider ces enfants, si je le peux. Kingsbridge a de quoi les accueillir, et entre vos contacts et les miens, je suis sûr que nous rendrons leur couverture aussi douce que solide. Ils seront à l'abri tout le temps nécessaire, ici. Je ne veux pas de détails, à moins qu'ils ne se révèlent indispensables. En temps normal je refuserais de mêler de près ou de loin à tout ce qui touche à n'importe quelle mafia, peu importe l'origine, mais vous saviez très bien que j'accepterai d'aider des enfants. Pour le reste... Et bien, je n'ai pas d'autre choix que de vous faire confiance, j'imagine. Je ne demande pas de dédommagement, vous m connaissez mieux que ça. Mais il y a quelques bonnes œuvres qui bénéficieraient grandement d'un don généreux... »
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13.09.19 8:49
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Eliott Eirik

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Le Directeur souriait amusé par l’analyse de l’homme de foi. Gabriel était un bon psychologue et un fin observateur. Qualités qui avaient transparu chaque fois que leurs chemins s’étaient croisés. Ce jour il lui prouvait encore une fois qu’il était une personne fiable. Cette implication n'effacera pas les actes du passé. Mais elle mettait le repanteur sur une voie encourageante. Eliott ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que cette décision conduise cet allié vers un peu plus d’apaisement de l’âme.

Tel un père qui félicite son enfant pour son courage il déclarait un :
« Merci Gabriel. »

Puis le vieil homme s’agitait un peu. Il attrapait un pan de son long manteau pour atteindre une poche interne. Il en sortait un étui contenant une paire de lunette de vue. Il chaussait celle-ci et déposait le contenant sur le bord de la table. Il prenait ensuite un carnet dans la même poche, ainsi qu’un stylo à plume. Il se mettait à tourner des pages noircies par des inscriptions de toutes sortes. Le norvégien, le latin, voir un peu de calligraphie japonaise. Les prises de notes d’un érudit passionné par les volumens rares. Une passion qui malheureusement passait souvent en dernier.

Il levait ses yeux par dessus ses verres pour regarder son interlocuteur. Il lui souriait avec bienveillance:
« Dites-moi à quelles oeuvres vous songez ? »

La main d’Eirik gravait les noms avec calme. La tâche remplie il posait le tout près de l’étui pour profiter de son thé. Il sentait l’odeur du jardin, la respirait. Il contemplait les plantes en suivant un fil de pensée lumineux. Au bord du bassin, le spectre de son épouse venait ainsi se poser pour caresser la surface de l’eau. Les doigts fantomatiques effleuraient doucement, le haut du crâne d’Henry, sur le passage. Cette scène allumait une lueur de tendresse dans le regard d’Eliott. Freida lui adressait un signe de tête avant de se volatiliser.

Une ancienne tristesse trahissait une mélancolie amoureuse qui disparaissait elle aussi. Eliott se focalisait sur le travail restant. Il reprenait les outils pour prendre des notes. :
« Combien de temps vous faut-il pour organiser un Pèlerinage ? Nous agirons en fonction. Est-ce que cinq enfants cela vous semble possible ? Il ne vaut mieux pas que l’on vous voit au Rosewood. Hector vous donnera le numéro d’une ligne sécurisée. Il me semble que cela sera le plus simple. »

Mr Walsh se présentait sur le seuil de l’église. Sa haute silhouette bouchant le passage à la lumière. L’ombre sombre se déplaçait, en silence, dans le lieu de recueillement. Il déambulait au pas d’un flâneur tandis qu’il commençait à photographier mentalement l’endroit, entrées, sorties, zones à risques passaient dans un registre de sa mémoire.

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Gabriel avait bien conscience qu'une bonne action aujourd'hui n'effacerait pas les mauvaises de son passé. En réalité, ce n'était même pas là son but : ce qui était fait était fait, on ne pouvait revenir en arrière. Quand au pardon... Le pardon importait quand il venait, sincère, de celles et ceux à qui l'on avait pu faire du tort. Tout pasteur qu'il était, il ne croyait pas réellement au pardon divin, du moins pas de la façon dont beaucoup semblaient y croire. Quand à se pardonner lui-même... C'était quelque chose qu'il ne pouvait vraiment se permettre : la façon dont il voyait la chose, c'était de toujours garder dans un coin de son esprit ce qu'il avait pu faire de pire, et s'efforcer aujourd'hui de faire le meilleur. Le reste n'avait pas une grande importance.

« Pas besoin de me remercier. » Il écarta la notion d'un geste de la main. « Ce n'est pas une question de courage, ou de service rendu. Si je le fais, c'est parce que c'est juste. Ces enfants n'ont rien demandé. »

C'était bien là le nœud de la situation : ces enfants n'y pouvaient rien s'ils se retrouvaient dans une situation pareille. Ils étaient des victimes des circonstances, et encouraient des risques à cause des actions de leurs parents. Ils étaient innocents, et Gabriel serait toujours prêt à aider des innocents, quoi qu'il puisse prétendre par rapport à sa « retraite ». Il observa Eliott sortir son carnet, et se demanda brièvement combien de secrets s'y dissimulaient. Nul doute que bien des gens seraient prêt à beaucoup pour obtenir ce simple objet. Nul doute aussi que Eliott le savait.

« Je vous ferai parvenir une liste. Ce ne sont pas les charités qui manquent, à Londres comme ailleurs. Je pensais notamment aux programmes d'éducations pour les quartiers défavorisés, et aux refuges qui manquent toujours de place, ce genre de choses. Mais je suis sûr que nous trouverons de quoi nous entendre. »

Si Eliott avait un pied fermement ancré dans le monde de l'ombre, Gabriel lui reconnaissait malgré tout un côté altruiste, notamment dans la façon que le vieil homme avait de ne jamais impliqués les gens qui n'avaient pas à l'être, et de protéger celles et ceux qui en avaient besoin. Voilà pourquoi ils étaient capable de s'entendre encore aujourd'hui. Et le pasteur ne lui tenait pas rancune de ses activités plus...douteuses ; le monde de l'ombre avait besoin d'hommes comme Eliott Eirik, ne serait-ce que pour éviter de sombrer dans l'anarchie la plus totale. Tout le monde gagnait en sécurité avec Eirik à la barre de son organisation ; mais même lui se devait de rester prudent et d'agir discrètement dans bien des cas, comme celui qui l'amenait ici aujourd'hui.

« Pas longtemps. » Il prit le temps de réfléchir, rapidement, essayant d'évaluer tous les cas de figure. « Deux, peut-être trois jours, pour que tout ait l'air en ordre. Cinq est un bon chiffre, plus peut être possible. Jusqu'à dix pour un voyage, je dirais. Après, on peut envisager de faire des pèlerinage quelque chose de régulier. Cela n'aurait rien d'étonnant de la part de mon église, comme si j'y ajoutais simplement un activité. »

Ce que Gabriel voulait dire par là -et il savait que Eliott le comprendrait- c'était qu'il était prêt à aider bien plus que cinq enfants, de même qu'il était prêt à s'engager sur la durée. Aussi longtemps qu'on aurait besoin de lui pour mettre des gosses en sécurité, il serait de la partie, point à la ligne. Il trouverait bien un moyen. Il hocha la tête à l'intention de Walsh quand l'homme finit par les rejoindre. Puis, à Eliott :

« Que pouvez-vous me dire d'autre ? »
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25.09.19 13:18
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Dans les années soixante le Norvégien était reconnu en Europe de l’Est pour son implication dans la sphère sociale. Il était devenu le genre d’un puissant homme d’affaire de l’ombre par la suite et il avait dû se faire plus discret. Il utilisait l’anonymat, ou des identités fictives, pour soutenir des causes qui lui tenaient au coeur. A l’exception du domaine de la recherche médicale eu égard à son histoire personnelle et tragique décès de Mrs Eirik, pour lequel était très actif.Un temps il avait cherché une réponse divine concernant ce coup du sort.

Le sourire du veuf prenait une teint nostalgique tandis qu’il songeait au caractère bien trempé de feu sa compagne:
« J’en suis persuadé mon ami. Les quartiers défavorisés. Oui. C’est une bonne idée. »

Car bien que l”Empire d’Eliott reposait sur l’existence de l’illégalité et de la violence, il ne se faisait garant d’aucune des deux. En appliquant la plus stricte des neutralités, il laissait aux forces en présence, le pouvoir le choix entre aider ou asservir la population. Ils étaient responsables de leurs actes. L’Angleterre était le téraux de ces deux idéologies. Elles se disputaient la place avec grande énergie. Le vieux était là pour accueillir et soigner.

Une flamme vivace flamba dans les yeux du Directeur:
« Très bien, comme il s’agit d’une première demeurons prudents. Je dirais quatre jours. Cinq sera très bien également. Ne péchons pas d'orgueil. Ce serait formidable Gabriel ! Régulier comment dites-moi ? Une fois par quinzaine ? Une fois par mois ? Il va de soi que si tel était le cas une équipe sera mise en place, formée, et sous vos ordres directs. »

Il en allait ainsi dans le fonctionnement du Norvégien. L'expérience des affaires et des mauvaises surprises, lui permettaient d'anticiper beaucoup de scénarii. Avec la vie de jeunes personnes innocentes dans la balance il était évident que la prudence serait encore plus forte. Il n'était pas question de laisser la place au hasard. Aussi son allié pouvait au moins être sûre qu'il se lançait dans une opération dés plus sérieuse.

« Sur ces enfants ? Peu de choses de mémoire. Mais si vous le souhaitez j’ai apporté ce qui ne se trouve pas dans les versions officielles de leurs dossiers. »

Le Réseau était partout. Eirik avait investit dans énormément de filière au fur et à mesure. Il était plus puissant que Scotland Yard. Il faisait un peu peur au QGB et à la CIA. Fort heureusement, il ne cherchait pas à abuser de sa position. Sans doute était-ce aussi pour cela que les Institutions officielles détournaient parfois le regard.

« J’aurais, bien entendu, beaucoup de choses à vous dire sur ce pays mon ami. Mais j’ignore jusqu’où vous désirez être lucide sur l’état de l’Angleterre ? Je ne veux être un message de tempête, quand vous parvenez si bien à vous en tenir à distance. »

Hector Walsh revenait discrètement se manifester dans le dos de son supérieur. Il ressemblait plus à un guerrier qu’à un agent privé de par sa carrure. Il regardait le pasteur un court instant. Puis, il ouvrait la bouche pour parler. Mais la voix du Norvégien s’éleva pour lui couper la chic.

« Tout va bien Hector. Tout va bien. … Gabriel ? Quand est votre prochain sermon dites-moi ? »

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D'un côté ou d'un autre de la barrière, la réputation du norvégien n'était plus à faire. Et pourtant, que savait réellement Gabriel sur l'homme tranquille en face de lui ? Qui savait réellement quoi que ce soit ? Qu'il était norvégien, voilà, mais quoi de plus ? Eliott avait cette faculté de projeter l'image de quelqu'un de parfaitement transparent tout en restant éminemment énigmatique. Il ne laissait filtrer que le savoir qu'il voulait voir au grand jour, et encore, qui pouvait dire à quel point ce savoir était exact ? Pourtant, le pasteur se sentait en confiance lorsqu'il s'agissait de traiter avec lui ; Eirik n'était jamais revenu sur un marché, et sa réputation n'était plus à faire concernant sa fiabilité. Quant à la fameuse barrière... Parfois, Gabriel se disait qu'elle n'existait pas vraiment, et il était bien placé pour le savoir. Il avait cru la franchir d'un côté et de l'autre pendant la majeure partie de sa vie, ou plutôt il l'avait cru. La réalité était tout autre, insaisissable.

« Ils ont besoin de toute l'aide qu'on peut leur apporter. Il y a bien des gens qui se contentent d'y survivre, sans chercher à s'impliquer, et j'aimerais qu'ils puisse conserver ce droit. J'aimerais même qu'ils puissent vivre. » La différence entre vivre et survivre était subtile, mais elle était bien là, surtout dans les coins les plus obscurs d'une ville comme Londres aujourd'hui. Toute aide serait bonne à prendre, et il savait pouvoir compter sur le norvégien une fois l'échange de services rendu officiel.

« Va pour cinq jours alors, un peu de prudence en plus ne fera pas de mal. Surtout si cela nous permet d'assurer leur sécurité. Je pense qu'ils seront à l'abri à l'église le temps du passage ; sa neutralité à toujours été respectée jusqu'à présent. Pour le reste... Une fois par mois me semble le plus judicieux pour paraître le plus normal possible, mais avec la possibilité de lancer une opération plus vite si le besoin devait s'en faire ressentir. S'il devait tout à coup y avoir des cas urgents parmi ces enfants, je m'arrangerai pour en faire une priorité. On n'est jamais à l'abri d'un imprévu dans ce milieu, la roue du pouvoir tourne vite pour ces familles... Enfin, ce n'est pas quelque chose que je vous apprends. »

En fait, Gabriel se demandait à quel point Eliott exploitait ce genre de mouvement dans les familles au pouvoir. Il en savait assez pour croire volontiers que le vieil homme ne s'en mêlait pas directement et n'était pas du genre à bouleverser le statu quo, mais il savait aussi qu'il était bien assez malin pour en profiter, et pour s'assurer que la roue tournait du côté qui l'arrangeait le plus. Mais ce n'était jamais personnel avec lui, ce n'était que les affaires, du moins Gabriel en avait-il l'impression ; cela ne rendait pas le directeur meilleur ou pire que bien des hommes, mais cela le rendait au moins plus fiable. Jusqu'à un certain point.

« Je vous remercie, pour les dossiers. Plus j'aurai d'informations, plus je pourrais préparer nos petits voyages correctement. » Le strict nécessaire c'était bien beau, mais Gabriel était du genre à toujours aller un peu plus loin s'il le pouvait. Surtout quand c'était la bonne chose à faire, comme maintenant. Pour le reste...et bien, disons qu'il était plus que curieux d'avoir le point de vue d'un homme comme Eliott Eirik sur la situation de l'Angleterre.

« Je dois avouer que je serais curieux d'entendre votre avis sur le pays. J'ai beau vouloir éviter d'être pris par la tempête, la connaître me permettra de mieux naviguer dans ses eaux tumultueuses. Ne m'épargnez aucun détail, je suis assez lucide pour reconnaître que le meilleur moyen de s'en sortir est de posséder la meilleure information possible. »

Gabriel adressa un signe de tête à Hector, curieux de ce que l'homme était sur le point de dire. L'homme de main avait tout du guerrier fidèle, et il reprit sa posture de garde dès que son patron l'interrompit.

« Ce dimanche. » répondit le pasteur sans attendre.
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22.10.19 14:13
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C'était Freya la première qui avait éveiller le Directeur à une conscience morale. Elle avait un regard clairvoyant sur ce monde. Elle souffrait de savoir qu'une majorité de la force de son père reposait sur l'affaiblissement des autres. Eliott avait été conquis par cette sagesse et cette compassion féminine. Il s'était dévoué à établir autant d'équité que possible dans leur société du crime. Le Réseau était néé de cette volonté. Malheureusement, très rapidement, les oppositions s'étaient montrées. Il avait été forcé de modifier sa ligne de conduite pour survivre, tout justement.

M. Eirik avait une expression de consternation partagée:
« Vous évoquez ici un point qui me tient à coeur mon Père. La survie ne devrait être qu'un état temporaire. Je suis désolé de voir l'Humanité si peu concernée par son propre bien être existentiel. »

Bien que le chemin ait été semé de danger le Norvégien n'avait pas renoncé à son idéologie profonde. Pas une fois, il n'avait accepté de renier le principe qui motivait ses actions. Il avait été amené à prendre des décisions difficiles. Mais, le but ultime importait plus que le reste. C'était ainsi qu'à présent, il avait les moyens de préserver les plus faibles.

Les considérations plus techniques leur permettaient ainsi de baliser la première opération:
« Oui. Malgré les efforts du Réseau la sphère criminelle est instable, depuis le Brexit. Mais depuis un an cela s'est encore plus dégradé. Vous l'avez sans doute ressenti ? Je crains que nous finissons par avoir des ennuis à une plus grande échelle.»

A l'origine Eliott venait à Londres pour six mois à peine. Depuis toujours, il parcourait le réseau en continu, alternant les séjours dans les Hôtels Particuliers. C'était une façon de surveiller le bon déroulement des affaires. Tout comme de renforcer sa propre sécurité. Une cible mobile était plus compliquée à trouver. Or il était à Londres depuis quelques années maintenant. Cela se savait. Les adversaires directes se faisaient de plus en plus provocateurs à son encontre. Ceci était un autre symptôme d'un mal qui prenait de l'ampleur.

Aussi était-ce normal d'en informer son nouveau collaborateur:
« Bien sûre. Je comprends cette volonté. Cependant, je vous recommanderais de ne pas vous impliquer au-delà du raisonnable. C'est autant pour leur sécurité que pour la votre. Mon ami. »

Maintenant, nos deux hommes pouvaient échanger sur un plan plus large. Avec des données globales, on pouvait visualiser et prévenir une évolution prise par la société. Cela permettait de mieux se préparer. Lorsque c'était possible aussi de freiner certaines tendances. C'était un jeu de force périlleux. Ce même pour un homme comme Eliott Eirik.

Eliott acquiesça donc calmement. Il bougeait juste assez pour soulager ses vieux reins.:
« Dans ce cas je peux vous dire que le bilan est assez inquiétant sur plusieurs aspects. D'abord sur le plan financiers... »

Calme et pondéré le vieil homme présentait les faits avéré. Il invoquait pour cela les Instances Internationales, les noms des chercheurs en économie et en sociologie. Il semblait maîtriser le sujet sous différents angles. Il essayait de ne pas donner son analyse personnelle afin de ne pas influencer son interlocuteur. Cependant, les faits conduisent à une simple conclusion. L'Europe, mais pas seulement, vivait la fin d'une civilisation. Une chute s'accompagnait à chaque fois de chaos et de pertes.

Cela durait bien vingt minutes de discours continu. Si bien qu'il dût plusieurs fois humecter ses lèvres:
« Vous voyez que nous avons beaucoup de travail qui nous attend. Cet étape est néanmoins la preuve que nous avons encore un peu de pouvoir sur ce qui arrive. »

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Eliott Eirik
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23.10.19 14:49
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Sa propre conscience morale, Gabriel se demandait bien d'où elle venait. En vérité, il n'était pas sûr de pouvoir en fixer l'origine à un point précis, même pas celui où il avait été retrouvé presque mort par l'ancienne responsable des lieux, assis contre l'arbre de la cour. Pourtant, cela aurait fait un point de départ narrativement agréable, non ? Mais la vie était rarement aussi symbolique, aussi simple. Peut-être bien qu'il l'avait toujours eu au fond de lui, ce sens moral, mais qu'il n'avait que récemment appris à le cultiver comme un jardin, plutôt que de le laisser étouffer. Ce qui était certain, c'était bien qu'il en avait eu assez de la survie, justement ; c'était elle qui l'avait poussé à de tels extrêmes, elle qui avait ironiquement plus d'une fois failli causer sa mort. Aujourd'hui, il était convaincu qu'il devait y avoir autre chose.

« Il faut dire que l'humanité ne se donne pas beaucoup les moyens d'agir autrement. Quand on voit où on en est aujourd'hui... » Il pouffa un bref soupir songeur. « Je ne sais pas ce qu'il faudrait pour renverser la tendance. Je me dis que je fais de mon mieux pour préserver l'équilibre. Comme vous à votre façon, je suppose. Conserver certaines règles même dans l'ombre, éviter que le chaos ne soit total. »

Il s'était souvent demandé ce qui avait poussé un homme Eliott à rentrer dans le jeu jusqu'à se retrouver dans la position qu'il occupait aujourd'hui. Il y avait de la compassion chez le vieil homme, des bons sentiments malgré toute la noirceur du monde qu'il occupait. Comment qui que ce soit en arrivait-il donc là ? D'un certain point de vue, Eliott était un démon, mais l'était-il uniquement pour conserver cet équilibre, parce qu'il en fallait bien un pour être à cette place précise, et qu'il valait mieux que ce soit lui qu'un autre ? Après tout, mieux valait le diable qu'on connaissait, celui avec lequel il était possible de traiter aussi raisonnablement que possible...

« Le Brexit... Je me demande encore comment nous en sommes arrivés là. » A l'époque, il avait vraiment d'autres choses en tête, et survivre au jour le jour était bien plus important que ces lointaines histoires de politique, qui donnaient toujours l'impression de ne jamais vraiment concerner le peuple directement de toute façon. Beaucoup avaient sûrement pensé comme lui, et ils avaient tous eu bien tort. « J'ai ressenti...quelque chose. Comme si la terre était en train de trembler avant de s'ouvrir pour de bon. Il y a...des choses qui se passent, comme de sombres présages. Vous êtes au courant de ces meurtres de prostituées, j'imagine ? Je connaissais l'une d'elles, elle venait souvent profiter du répit de cette église... Un mal pareil... Je n'ose imaginer ce que la suite nous réserve, de ce côté-là. Il y a des monstres que personne ne saura contrôler, pas même vous. »

Ce n'était qu'une remarque, et non une accusation. Eirik ne pouvait pas tout faire, et il n'était pas plus omniscient et omnipotent qu'un autre dans sa situation, même si elle offrait certainement ses avantages. En un sens, il faisait tout ce qu'il pouvait, Gabriel le comprenait bien. Et il lui en était reconnaissait, pour ce que ça valait. Il chassa ses inquiétudes d'un geste de la main absent : « Je m'impliquerai autant qu'il le faudra pour leur sécurité. Maintenant que vous m'en avez parlé, je fais bel et bien partie de tout ça, et vous le saviez pertinemment en venant ici. J'accepte les risques. »

Il n'en voulait pas à Elliot ; il comprenait pourquoi il était le trouver lui, en particulier, pour une tâche pareille. Après tout, il était dans une position assez unique dont ces enfants pouvaient bénéficier. C'était eux le plus important, maintenant. Et le pasteur était prêt à en assumer la responsabilité, y compris en tout ce qui pouvait constituer un danger pour sa personne. Ce ne serait pas la première fois, et ce serait pour une bonne cause.

« Je vois. » fit-il lorsque son interlocuteur eut terminé son long exposé. Ce n'était pas vraiment que Gabriel apprit de nouvelles choses, mais il pouvait maintenant observer la situation d'un regard différent, à travers le point de vue d'Eliott, aussi pertinent que réaliste. Cet homme avait toujours su conserver une vision d'ensemble, et comment traiter presque toutes les pièces présentent sur le plateau. Mais Gabriel avait vraiment le sentiment que le vieil homme ne jouait pas avec toutes ces vies par plaisir, mais parce qu'il fallait bien que quelqu'un le fasse.

« Autant agir tant que nous avons encore un peu de ce pouvoir. J'espère surtout que le vôtre ne se révélera pas trop précaire à la longue... Comment se portent les Hôtels ? Quelle est la situation à Londres, surtout ? Il me semble que vous ne restez jamais aussi longtemps au même endroit, d'habitude... »
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12.11.19 16:35
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Avec le Directeur les affaires n’étaient jamais absoutes de philosophie. Il n’était né dans un milieu privilégié à une époque, où la culture était le ciment du pouvoir. Il citait volontier les penseurs antiques en référence pour étayer son opinion personnelle. Les malotrus étaient couchés, à coup de Kant, de Sartre. Il avait une affection pour le grand Frederish Nietzsche qu’il relisait régulièrement. Sullivan était un sympathisant, il le savait, de la réflexion et de l’introspection.

Si le temps leur était offert, Eliott inviterait l’homme à une de ses conférences pour lesquelles il avait le goût. Il se faisait ainsi la réflexion que voilà longtemps qu’il n’avait pas convoqué un rendez-vous intellectuel. En fait, il avait été forcé de mettre ce genre d’activité au second plan depuis qu’il était sur Londres.

Le regard perçant du Norvégien se fit alors compatissant. Il se souvenait d’un discours du Général De Gaulle devant l’Assemblée. Il était encore jeune alors mais il avait compris que que la philosophie à la base du projet, l’entrainerait à sa propre perte.:
« Il me semble que la fin de l’Union Européennes était, à mon sens, inéluctable. »

Il y avait des menaces beaucoup plus concrètes, beaucoup plus urgentes, qui couvait sur la tête des Anglais. Elles étaient les raisons de la présence de Eirik entre les murs du Rosewood. Il ne pouvait décemment quitter l'île en étant conscient du fléau.

« Les monstres sont des créatures que nous créons. Ce tueur qui se prend pour Jack l’Eventreur est le stigmate de cette sombre époque. J’ai bien entendu mobilisé le Réseau à son sujet. Les assassins de cette trempe doivent être stoppés. Nous ne pouvons contrevenir à l’autorité civile, sans mettre en péril l’accord qui nous relie. Parfois, le plus dure ce n’est pas d’agir mais de rester en retrait. »

Ils étaient hommes de croyances. Le Père Gabriel croyait en la Miséricorde son aîné croit en l'Équilibre. Le monde ne pouvait être sans le bien ET le mal. C’était un ordre naturel qu’Eliott avait accepté de servir jusqu’à son dernier souffle de vie. Il ne recherchait ni gloire, ni absolution pour ses péchés, mais l’assurance de la continuité de ce monde.

« Tout pouvoir est précaire mon ami. Celui qui l’oubli finit par en être dépossédé. Mmm. Il est vrai que j’aurais dû partir pour Madrid il y a déjà deux ans. Déjà. Les directives nationales m’ont retenues ici. A présent c’est ce tueur de femmes qui mobilise ma volonté. Il semble que cette ville cherche à me retenir en son sein. Que vous dire Gabriel ? »

Une tension dorsale obligeait le Directeur à modifier sa position. Il se servit du mouvement pour reprendre sa tasse et boire un peu. Il reposait la coupelle et irait sur les pans de sa veste avec coquetterie. Il inspirait ensuite et dégageait sa gorge d’une toux. Il posait sa paire de main sur son bas ventre. Il était calme, serein, alors même qu’il savait, que pour quoi il avait donné sa vie était appelé à disparaître. Le modèle du “Réseau” ne pouvait exister qu’à la condition que demeure une volonté collective. Le système avait tué lentement mais sûrement la conscience de groupe.

« Le Rosewood va bien. Les hôtels vont bien. Pour combien de temps encore je l’ignore. Le modèle que nous avons mis en place il y un siècle péréclite. Je ne peux moi-même vous dire, si le Réseau survivra à cette époque. »

Eliott venait lisser sa cravate avec application. Il observait son interlocuteur avec bienveillance. Ici il était le grand-père. Celui qui peut raconter ce qui va se passer parce qu’il l’a déjà vu arriver. Cela participait sans aucun doute au fait qu’il envisageait sa succession dans les affaires. Il partait du postulat que les nouvelles générations sauraient inventer leur propre réseau. Il en était ainsi depuis la Nuit des Temps. Les Anciens partaient et la jeunesse révolutionnait.

« Rien n’est éternel. Je suis curieux de voir ce qui va suivre. »

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