A cette heure ci ça roule bien n’importe où dans Londres. J’espère que Zac et Megara ne vont pas trop appuyer sur le champignon. Je tend l’oreille jusqu’à ce que le bruit du moteur soit trop bas pour que je l’entende. Je déteste la sensation qui s’est installée.

Tout à coup, le silence me paraît assourdissant. Pourtant, j’aime le silence. Je peux même dire que je cultive le silence depuis que je vis ici. Là c’est un peu différent. Ca m’angoisse. Je pense à Jean-Baptiste. Je pense aux autres. Je veux dire que j’y pense comme j’y pensais six mois en arrière. Bon… il faut que je fasse un truc. Un truc peu importe lequel.

Vue le bazare ici la solution est vite trouvée. Je fais un passage pour ranger ce qui traîne. Je commence par la zone chambre. Autant éviter que mon petit neveux chéri tombe sur les vibros ou, la petite lingerie. Meg sera tendue. Je vais éviter les situations gênantes. Je commence à faire le lit. Une pensée vers JB me coupe dans l’élan. Je m’assoies sur le lit. Les flashs… ils sont là. Mon ventre se tord. Non, non, non, je ne veux pas replonger. Bordel. Allez, Iza, du nerf.

Je vais nous préparer un bon chocolat chaud. Je vais nous faire une jolie table aussi. Ah et je vais aussi monter la température. On peut vivre dans du 17° degrés avec Rylee. Mais pour le petit loup vaux mieux plus. On est en plein hiver. Il fait froid. Après ça, autant m’attaquer à la vaisselle. Je guette leur arrivée.

J’entends d’abord votre voiture qui arrive dans la rue. Je m’essuie les mains et je vais chercher la clef interne pour vous ouvrir la grande porte. Le ciel rouge dans leur dos me rappelle qu’il est tôt. Je vous vois. Je vous souris. Matthews me fait vaciller sur le coup. Il est en forme. C’est réconfortant. Je me doute qu’il a entendu un conte. Mais, toi choupette, tu as l’air HS. On dirait que le virus tient bon.

« Salut vous deux. Coucou Chaton.» Je passe une main dans le dos de Matt. « Rentres la voiture. On le fait nous. Y a la place. Ca évitera qu’on soit embêté. .» Je tend la main pour que Matt la prend et qu’on aille l’installer sur le canapé. C’est le moment de faire la super tata. Je commence à être habituée à ne rien laisser paraître de la panique. Je suis devenue bonne à ce jeu là. Sauf avec Rylee. « J’ai préparé un choco. On va pouvoir finir notre puzzle, trop bien. .» On y va. Je le pose sur le canapé. On a acheté des nouveaux coussins. C’est encore plus confort. Je commence à lui poser des questions sur l’école et la maîtresse pendant que je prépare une part de tarte. En ce moment, je suis dans le sucré.

Zac sent le téléphone vibrer dans la poche arrière. Il le chope et décroche sans regarder. Il sait qui c’est.
-”On est sur place. Rien pour le moment. Mais on se tient au courant. … Profite d’Iza. On va le retrouver t’en fait pas. J’y retourne. A tout.”

Je vois du coin de l’oeil le chat qui approche curieux. On l’a officiellement adopté au hangar ça y est ! Et oui il s’appelle “Oliver” comme je le proposais. C’est une présence qui me rassure. Je l’aime bien ce chat de gouttière.

« Attention à ne pas te piquer.» Je lui fait signe de pousser les aiguilles à tricoter et de les mettre dans la grande panière à côté du canapé. Je souris parce qu’il a l’air bien le petit bout. Je te regarde venir vers nous. « Poses les sacs sur le lit. Ensuite poses-toi tranquille.» Je prend le plateau avec nos victuailles. Je pousse un tabouret du pied pour le faire rouler vers le canapé. Il fait table d’appoint. Je pose le tout dessus. La tasse ronde avec grande hance c’est pour Matt. « Va doucement chat. C’est encore chaud. Ok ? .» On eu assez de Sanders blessé.es pour trois décennies au moins !

« Quand tu es avec les tatas, oui, tu peux prendre un deuxième petit-déjeuner.» Lui dis-je pour que tu sois inclue dans le principe Rylee. Matt est assez âgé pour comprendre ce qu’il en est. Avec les fêtes la question est devenue encore plus claire. Nous sommes de femmes qui nous aimons. Je veux que mon neveu soit ouvert à cette diversité de l’amour. Je lui souris en le laissant aller s’installer. Je dois regarder s’il reste du pain. Je ne me souviens plus. J’ai la tête sans dessus-dessous. Il faut que je reste concentrée.

« Je sais ce que ça fait.» Je vois bien qu’il est interpellé. Quoi Zac tu ne lui as jamais raconté notre calvaire à l’école ? T’es sérieux. Je lui pose une serviette en tissu dans le col de son pull. « Papa et moi on s’ennuyait aussi.» Je le regarde et c’est fou comme il a des airs de papa. Je trouve que ça devient de plus en plus flagrant. C’est un futur tombeur celui-là. Je pose ma main sur sa joue. Je suis contente que notre complicité se retrouve. J’ai eu peur, que lui plus que les autres, me reproche ma disparition. « Je te proposes quelque-chose, tu viendras passer un week-end ici avec tata Rylee et moi. Et je te montrerais ce que l’on faisait pour ne pas nous ennuyer pendant la classe ? D’acc ? Mais ça reste entre nous hein !» Je le regarde sourit et je lui propose de taper dans ma main avant que sa mère arrive.

Je te trouve fatiguée, usée, quand tu es là. J’essaye de me contenir et de ne pas montrer mon angoisse devant Matthews. Mais je sens la tension à la base de ma nuque. J’ai envie de te parler de ça, de JB. Mais on ne peut pas. Parcontre, je vois que tu frisonnes un peu. Je prend le plaid qui est sur mon fauteuil fétiche et je viens te couvrir. Je ne vais pas parler de mon état actuel devant le petit. Donc je passe à la suite.

« Oui, je retrouves un truc que je n’avais plus le temps de faire avant.» Je te passe ta tasse de chocolat chaud pour toi. Le seul point positif c’est que je t’ai ici prés de moi pour supporter l’attente. C’est étrange d’être de l’autre côté pour cette fois. De l’autre côté… Mon dieu mais si c’est bien eux. Si c’est bien eux je sais ce qu’ils vont lui faire Meg… Moi aussi j’ai froid d’un coup. « Je reviens.» Je vais vers l’armoir. Rylee tu m’excuseras je t’en pique un. Je passe le sweat gris à capuche. Je le colle contre mes côtes. Je renifle la zone du cou. Y a cette odeur, de gel douche, de clope. Non, il ne peut rien t’arriver, ni à toi, ni à JB. Ca suffit maintenant. Allez Iza.

J’attrape le bol de pâte à pancake dans le frigidaire. J’allume les petites plaques. Je vais faire une tournée pour mes deux invités chéris. Je me concentre sur la forme des pancakes pour qu’ils soient jolis. Voilà. Ca fera au moins un peu de beau.

« Matt ? T’as une faim comment ? » Autant savoir en quelle proportion. « Bon et toi chérie ça va comment ? » Je sais qu’elle ne dira pas tout non plus. Mais je la connais assez pour lire entre les lignes si elle veut me passer une info.

Je m’écarte pour que je ne sois pas dans le cadre de la photo. Je n’ai pas envie d’y être. Je fais des efforts pour ne pas ressembler à un épouvantail quand je sais que du monde passe. Mais ce matin je ne suis pas prête. Je fais un clin d’oeil à notre petit pitre. J’ai l’impression de voir Zac y a trente ans. Il ne peut pas le renier. Mais, j’espère qu’il ne prendra pas tout de lui.

« On va faire grand! Avec tout ce que l’on a en stock!» Je souris. Je sais bien qu’il fait ça pour nous rassurer aussi. Il est malin. C’est un Sanders! Je cherche mon carnet de cuisine pendant qu’ils entre en négociation tous les deux. J’écoute d’une oreille. Sans me retourner je donne une permission ouverte. « Vas-y. On t’appelle quand c’est prêt. Fais attention Oliver aime bien jouer avec les pieds !» C’est un jeune chat. Il a encore des côtés foufous. Je joue beaucoup avec lui ce qui n’arrange rien. Je le vois qui sort la tête de la salle de bain. En parlant du félin, on en voit le museau.

Je commence à mettre le matériel sur la table de travail. Je ne suis pas surprise que tu te lèves malgré ton teint pâle. Je ne dis rien. Mais cet état me rappelle quand même un truc. Je contourne la remarque en allant chercher le lait dans le frigo, puis les oeufs dans le panier. Je pousse Rylee pour qu’on consomme bio. Elle commence à s’y mettre. « Mais dans quel état Meg ? C’est ça qui me fait peur. » Je décale le paquet de farine. Je croise son regard. Oui, on parle de Jean-Baptiste. Notre papa à tous. Lentement, je viens vers elle pour avoir son câlin. Il n’y a pas que JB qui m’inquiète. Je crève de trouille pour les quatre. Je sais que Zac est HS… S’il devait arriver quelque-chose à Rylee, je sais que je m’éffondrerais. « J’en peux plus d’avoir peur...» Je contrôle mes yeux pour ne pas verser de larmes. Je ne veux pas. On doit être forte. Je frotte ton dos. Je reste dans tes bras. Ca détend un peu. Je peux le dire à elle. Même si elle l’a déjà compris. « Je l’aime. Je ne veux pas qu’elle soit blessée. Encore . » Je viens te regarder dans les yeux. J’inspire.

Allez, on doit garder le moral. C’est ce qui les aide pendant qu’ils sont entrain de chercher. Je cherche la bonne recette. Je pose une fourchette en marque-page. Je sors un saladier et un verre-doseur. J’ai repris la pratique régulière de la cuisine. C’est plus facile. Je peux parler en même temps.

« T’as l’air fatiguée encore.» Je sais que t’as reprit le boulot. Je comprends pourquoi t’en as besoin. Mais je ne vais pas lui mentir ça n’a pas l’air de lui réussir. Déjà je te trouvais moins en forme au réveillons. Je ne juge pas une seconde. On est en janvier et je commence à peine à envisager de reprendre un boulot. Donc je sais, chacun son rythme. Mais, elle me tanne pour que je me ménage. Eh bien ça va dans les deux sens ma vieille. « Qu’est-ce qu’il y a ? C’est Zac ? Encore ? » Ce mot qui revient. On a l’air de répéter les choses. Les erreurs. Je casse une coquille, je sépare blanc et oeuf d’une coquille à l’autre. Je suis là pour t’écouter tu le sais. Il n’y a pas de souci. Ça a beau concerner Zac je pense que je fais bien la part des choses entre mon frère et ton mari. Ce qui me fait d’ailleurs penser que je ne t’ai pas encore parlé d’un point. J’ai eu papa au téléphone avant hier. On a eu une longue conversation. Ils ont tous les deux saisi ce qui se passe ici. Ils ont pris une décision. Je doute que Zac en parle si on ne l’y pousse pas. « J’ai parlé avec mon père. Ils savent pour Zac. Ils ont pigé. Ils envisagent de descendre ici pour le rapatrier en Indes avec eux. Le temps d’une cure. Maman va bientôt l'appeler pour en parler.» Je ne suis pas pour qu’il quitte Londres. Je ne veux plus être séparée de vous. « Il faut qu’il se soigne mieux. Sans ça il ne pourra jamais prendre soin de vous.»

Je termine en ajoutant la farine. Je me recule pour me caler contre le meuble. Maintenant il faut un bon coup de poignet. Je m’y met. Le bruit du fouet contre le verre m’active un truc dans le cerveau. Je m’arrête, je pose le saladier. Je vais chercher mon téléphone. J’écris un texto pour Rylee. La réponse arrive juste après. « Ils sont sur une piste . » Bon ça me calme pour une petite demie-heure. Espérons ! Je reprend le saladier pour continuer la préparation.

Je te regardes. Que puis-je rétorquer à tes bonnes paroles ? Rien de très constructif ou qui aidera à ce que l’on se sente plus fortes toi et moi ? On est en arrière garde de la bataille. On n’a aucun pouvoir sur ce qui va se passer dans les prochaines heures. Je sais qu’ils se protégeront les uns les autres. Pour ça je n’ai absolument aucun doute qui me vient. Ils tiennent les uns aux autres comme nous.

« Tu le défend ? C’est nouveau ça.» Je ne fais que constater ta prise de position chérie. De là où j’en suis en ce qui vous concerne “c’est compliqué”. En fait, ni l’un ni l’autre ne sait bien où il en est. « C’est au moins un truc positif de ce hold-up.» Je suis étonnée, d’ailleurs, que l’on n’entende pas plus parler de l’enquête dans la presse. On ne sait pas ce que sont devenus les braqueurs ni ce que ça a donné. De là à penser que Zac a rendu ses clés, non. Il n’est pas prêt à faire ça. Je te souris. Je vais jeter un coup d’oeil vers le lit pour vérifier que Matthew est bien occupé. Je reviens ensuite vers toi. Ce que j’ai à dire ça reste entre nous. Matt n’a pas à entendre parler de son père comme ça. « Avant ça faut qu’il retourne se soigner.» Je sais qu’avant j’étais trop déglinguée pour aborder ce genre de sujets. Ce n’est plus le cas. Je vais quand même mieux. Maintenant c’est le tour du frère. On sait toutes les deux que ça ne va pas être une partie de plaisir. Ceci dit, il n’y a pas beaucoup d’options à disposition. Je sais que l’Inde c’est très loin. « Je n’en sais rien. Mais attendons de voir avec les parents. On verra avec eux. Il y a d’autres solutions. On trouvera le mieux. Ne t'inquiete pas encore pour ça. Ok ? » Je sais que ça a de quoi nous angoisser. On va faire les choses progressivement. Comme on le fait pour ma propre guérison.

« Toujours aussi autant au taquet.» J’espère qu’ils ne vont pas aller trop vite non plus. Mais, je vais le garder pour moi. On ne va pas nourrir mutuellement nos angoisses. Sinon, on ne va pas y arriver. Je continuer de m’occuper de la mixture en te regardant partir. Houla qu’est-ce que c’est que cette tête ? Hein ? Je m’avance. C’est un peu ce à quoi je m’attends depuis un moment. Je me libère les mains. « Okay.» Okay Megara. J’ai l’impression qu’on se fait un remake de 2018. Bon on ne panique pas. Je sais que si tu as attendu c’est que tu ne veux pas le faire toute seule. Comme la première fois. Je comprends ça. Je suis là pour ce genre de crise bien entendu. « Je regarde. T’es prête ? » J’attends d’avoir ton accord. Okay alors c’est parti. Je sors le test. Je sors le mode d’emploi. Parce qu’on ne va pas se faire des montagnes russes inutilement. Je déplie soigneusement la feuille. Oui, à ce stade je nous donne un sursis cardiaque à toutes les deux. Je lis rapidement les définitions des signes. Chaque marque à son codage. Maintenant…

Bon faut quand même quelques secondes pour que j’encaisse la nouvelle. Je lève les yeux sur toi. Bah oui je souris. C’est une mega bonne nouvelle. Je te tend l’objet. Le “YES” est très clairement lisible. On ira t’amener faire une prise de sang pas précaution ceci dit je n’ai pas de doute moi. « Je sens que l’année 2025 va être intense !» Je sais qu’il doit se passer dix-mille trucs dans ton cerveau. Alors, je viens te prendre dans mes bras à nouveau. Cette fois, au moins c’est joyeux ! « Je vais te faire plein de beaux habits!» Va falloir préparer psychologiquement Zac à la nouvelle. Ce sera dans un second temps. D’abord, on bien le droit de savourer la surprise. C’est une bonne surprise. La Vie ça ne peut être que ça.

Je souris encore plus grand. Punaise si tu pouvais voir ta tête. Si le moment n’était pas aussi important j’aurais bien pris une photo que tu puisses te voir. Je sais que c’est une nouvelle choc. Un nouveau bébé dans la famille. C’est super ! On sait bien que le côté technique est compliqué à gérer. Mais, on trouve des solutions. Moi, je vais de mieux en mieux. Je vais être là. Je peux être un renfort.

Alors que tu envisages l’avortement me prend de cours.

« Quoi ! ? » Je lance un regard vers Matt. Il n’a pas réagit. Le jeu de légo accapare toute son attention. Tant mieux, parce que le moment est mal choisi pour qu’il débarque.

Je te frotte le dos en continue. Doucement. Je sens la tension de ton corps. Je te presse un peu plus fort contre ma poitrine. Ma petite soeur chérie. C’est logique que ça te bouleverse. Surtout maintenant, alors qu’on n’a pas encore de nouvelles de la Strike. Ca fait beaucoup. J’ai peut-être été un peu maladroite dans ma réaction. Pour moi, c’est l’évidence même que tu gardes ce bébé. Mais, ça c’est moi...

« Oui… Je me suis emballée. » Je recule mon buste pour avoir accès à ton regard. Je te regarde dans les yeux. Je te fais le plus beau sourire possible. Ma douce… tout s’enchaîne hein! Moi, je crois qu’il faut prendre la vie comme elle vient. C’est ma philosophie depuis longtemps. Depuis que j’ai été libérée c’est encore plus vrai. Depuis que je vie avec Rylee ça se vérifie chaque jour. « … ma chérie. Je t’aime. » J’embrasse ton front en prenant une profonde inspiration. Puis je te souris à nouveau. Je caresse tes cheveux à deux mains sans te quitter des yeux. Je t’observe avec des larmes au bord des yeux. Ca doit être le bazar dans ton crâne.

« De toute façon… tu ne vas pas prendre une décision aujourd’hui. Si ? » Avant que l’on sache comment va JB tout est suspendu. Pas la peine de prendre des décisions irrévocables. En plus… je suis partie du principe que Zac est le géniteur de ce bébé. Parce que je sais que vous vous fréquentés de nouveau. Mais c’est peut-être un peu un gros présupposé de ma part. En même temps, toi aussi tu as parlé de lui direct. Donc Zac… mon gars, tu vas assumer ta part. Quitte à ce que je te foute des coups de pieds où je pense. « Tu prends le temps d’y réfléchir. Je suis là. Quelque soit ta décision je suis là. D’accord ? » Même si ça veut dire de te tenir la main pendant que tu attends le chirurgien… Oui, pour toi je peux le faire. « Et puis, pour le moment tu ne t’occupes pas de Zac, Ok. Il agira en homme. Je vais personnellement y veiller. » Si ça pouvait lui faire un électrochoc. Une motivation pour qu’il commence à se prendre en main. Vraiment en main. Alala. La famille ! Je me demande ce que va en penser Rylee...

Oh. Qu’est-ce que… !? Whooo. Le courant électrique descend jusque dans mes chevilles. J’ai reculer sans m’en rendre compte. Je me cogne la hanche contre le meuble. La nausée me remonte dans la gorge. Je connais ça… « Zac... » C’est toi. Tu as fait une connerie. Je le sens. Je le sais. Mon téléphone. Où est mon putain de téléphone ?! Merde. Voilà. Rylee est dans mes derniers contacts appelé. Elle en premier. Ça sonne. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois. La boîte vocale. Non non non. Répond… « ... C’est moi. Je… j’ai un mauvais pressentiment. … S’il te plaît… Rappelle-moi. Dés que tu peux... » Je me mord la lèvre pour ne pas dire à voix haute mes trois derniers mots. Je raccroche. Bon...

« Je crois que finalement, je vais passer au café... » La cafetière. Izaline, concentre-toi, la cafetière.