Tu avais passé une bonne nuit. Une très bonne nuit. Ca te faisait toujours du bien de dormir accompagnée, surtout en ce moment avec Léliana. Cette jolie brune à la peau légèrement métissée et ce charme à la fois électrique et doux qui avait le don de te faire cet effet que tu n’avais encore jamais ressenti. Tu ne savais pas ce que la belle brune te faisait ressentir, t’y connaissais rien en amour, t’étais comme une gamine de quinze ans dans ce niveau de connaissance, mais en tous cas ce dont tu étais sûre, c’est que tu appréciais et que tu devais en profiter. Léliana et toi, ça faisait un moment que vous vous connaissiez et qu’au fur et à mesure du temps, vous avez appris à vous connaître, vous apprécier, puis vous rapprocher. Vous aviez déjà passé le cap du charnel en passant vos nuits ensemble de temps à autre et en ce moment, tu te rendais compte que ton cœur se serrait quand tu la retrouvais ou que tu pensais à elle, comme quand tu étais en manque de cigarette et que tu prenais enfin la première bouffée de nicotine qui satisfaisait ton corps. Tu étais attachée, beaucoup. Et tu laissais le temps vous guider simplement.

Tu t’étais réveillée à ses côtés, tu n’as pas pu t’empêcher de l’observer alors qu’elle dormait encore. Elle était belle, si calme. Tu as fini par te lever pour la laisser dormir tranquillement tandis que tu allais prendre ta douche. Tu étais si paisible et sereine, le cœur léger. Ca te faisait tellement de bien lorsqu’elle était là. Toi et Léliana, c’était une bonne entente, quelque chose de fort et léger à la fois. Quelque chose de bon, qui se construisait tout doucement autour de vous. Tu souriais tout naturellement sous la douche lorsque tu pensais à ce que vous pourriez bien faire lorsqu’elle se réveillera. Peu importe, tant que tu étais à ses côtés, c’est ce que tu pensais. Et tu avais déjà hâte. Tu avais pris soin dans la salle de bain de te mettre un petit jet de parfum avant de retourner la rejoindre, le corps enveloppé d’une serviette bordeaux. Tu la laissais tranquille, récupérant doucement tes vêtements dans ton armoire et t’asseyant de ton côté du lit pour enfiler tout ça et la réveiller en douceur.

Être une justicière, ce n’est pas facile tous les jours surtout dans une ville comme Londres. Être Nightingale demande des sacrifices, des risques et un avenir où on pourrait la découvrir, morte dans une ruelle ou ailleurs. Il y a quelques années, Léliana a pris le risque de dire la vérité à Rylee, même si elle n’avait pas eu le choix malgré son état. Il y a quelques années, Léliana a sacrifié sa relation amoureuse avec Faith malgré un grand amour entre elles. Aujourd’hui, les deux ex ne se parlent que peu, mais reste tout de même en bon terme. La brune a toujours cru que son rôle de vigilant la priverait de l’amour, du bonjour de sa tendre au matin, de caresses et d’une complicité. Sacrifier sa vie privée pour mener à bien sa mission, mais elle a vite compris son erreur. Depuis peu, la jeune Bertinelli a retrouvé l’amour, elles se connaissent depuis quelques mois. Jonna Konstantin a illuminé sa vie depuis quelques mois, la Sicilienne l’a rencontré après un concert que la blonde réalisait. Elle est vraiment douée au violon et elle est agréable à écouter que cela apaisait le cœur de la brune. Léliana a appris que malgré ses sacrifices, elle ne pourra jamais lutter contre ses émotions et le sentiment de solitude lui pesait beaucoup. Jonna est un ange qui est passé et qui lui a tendu la main, l’enseignante a eu le courage d’accepter et de lui tendre la main à son tour. Quelques rencards, sortis au restaurant et également, le plaisir charnel, de longues nuits à être à ses côtés, à caresser son corps, à sentir son parfum, son odeur, sentir sa peau contre la sienne. Tout ceci avait manqué la brune, l’amour l’a frappé en plein cœur et maintenant, il était hors de question de l’abandonner.

Rien n’était encore officiel, cependant, Léliana souhaite réellement devenir officiellement, sa petite amie et que Jonna soit son amoureuse. Vivre ce genre d’histoire, ça faisait longtemps et la brune était un peu perdue au début. Or, avec le temps, elle a pris son courage et son envie de sortir de cette solitude. Nightingale ne devait plus l’empêcher de vivre ni d’aimer qui ce soit. Bien sûr, Léliana avait cherché des informations sur Jonna et elle a trouvé des choses étranges concernant ses papiers. Mais, la Sicilienne a abandonné, car c’était malhonnête et par amour, elle lui faisait confiance. Léli tient énormément à la blonde et elle veut profiter de chaque instant à ses côtés. La nuit dernière, elle l’a encore passé à ses côtés, prenant un plaisir à partager le lit de la belle musicienne en goûtant à nouveau au plaisir charnel avec tendresse et romantisme. Endormi sur le lit de Jon, Léliana se sentait légère et en sécurité. Elle dormait paisiblement, sans se douter de quoi ce ne soit ni être sur ses gardes. Car au fond, il y avait une excellente entendre et que ses sentiments envers Konstantin étaient sincères et purs. Un si bon matin, le son d’une douche qui est activé l’éveil temporairement, pour une fois, elle veut jouer à la faignante. Refermant ses yeux, elle sent quelques instants après, un mouvement délicat sur le lit, un parfum si doux et bon. Ouvrant un œil, elle s’habille tranquillement et la brune décoiffée, venant à peine de se réveiller et pour finir, toute nue sous ce drap si fin. Sans attendre, elle se met à genoux et bien enlacer sa tendre Jon. Sa main se pose délicatement sur son menton pour lui faire tourner légèrement le visage afin de déposer un tendre baiser matinal. « Bonjour…ma Colombe. » Dit-elle avec le sourire, laissant les draps tombés avant de l’enlacer.

Être contre la blonde, Léliana se sentait si bien, elle n’avait plus honte de son corps marqué par quelques cicatrices dû à ses affrontements en tant que justicière. Elle est tout simplement amoureuse et posant sa tête contre l’épaule de sa dulcinée, elle sourit. « Tu t’habilles déjà ? Et moi qui pensais qu’on jouerait un petit peu à deux avant d’aller déjeuner ou profiter de la journée rien qu’à deux. » Dit-elle en lui caressant les cheveux. Gourmande et ne voulant pas sortir, la brune espérait passer toute la journée au lit que ce soit pour discuter, jouer à un jeu ou faire l’amour toute la matinée, peu importe tant qu’elle était avec Jon. Ceci dit, la blonde est habillée, ce qui veut dire qu’elle avait prévu autre chose pour la journée. Léliana se sentait bien et habitué à passer ses nuits ici et se levait le matin dans ce lit. On dirait qu’elle vivait en couple, mais elles ne se voyaient pas toujours ni aussi souvent qu’elle le souhaitait, malheureusement. Ceci dit, Léliana veut une évolution dans leurs relations, ce qui leur permettrait de se voir plus souvent si elles vivaient ensemble, qui sait. « Jon…Tu veux que je te prépare le petit déjeuner avant que je prenne ma douche ? » Elle lui adresse un bisou sur la joue.

Tu ne savais pas vraiment où est-ce que tout cela allait vous mener. A vrai dire tu t’en fichais. Ton cœur commençait à battre pour la jolie brune et tu avais envie de laisser les choses de faire pour une fois. Lâcher prise et voir ce que l’avenir vous réservera. Pourtant, tu sentais bien qu’il y avait quelque chose de caché chez Léliana. Après tout, en tant qu’ancienne espionne pour l’armée, tu savais flairer ce genre de choses. Mais tu n’avais pas envie d’enquêter, espionner, chercher. Si ça devait te nuire, ça ferait bien longtemps que tu t’en serais rendu compte, alors si la jeune femme gardait simplement un secret dont elle ressentait le besoin de te cacher, tu n’insisterais pas. Toi aussi, tu lui cachais ton passé après tout, alors tu ne pouvais pas la pousser à se confier à toi. Mais voilà, d’un autre côté, même si tu te voilais la face, tu espérais que ce n’était rien de grave, rien qui pourrait te poser problème, car tu sentais doucement ton cœur chavirer. Et toi qui n’as jamais réellement eu le temps de tomber amoureuse, tu savais que le premier amour était fatal. En bien, mais aussi en mal. Alors tu espérais au fond, que tout ça n’était que détail.

Tu souris doucement, en sentant la belle Sicilienne se glisser contre toi, répondant alors à son baiser avec tendresse tout en passant ta main sur sa joue. « … Bonjour. » Ce surnom te faisait sourire. Ca te faisait toujours plaisir lorsqu’elle te donnait ces petits noms. Ca te changeait tellement de ces effroyables noms rabaissant et cruels qu’on te donnait en Russie. C’était bien plus agréable, et ça réchauffait ton cœur que la brune soignait des coups qu’il a pu avoir dans le passé.
Et ton sourire s’agrandissait lorsqu’elle parlait de rester avec toi au lit. L’idée te plaisait bien, tu appréciais qu’elle y pense d’elle-même. Tu levais ton bras pour aller le passer autour de la taille de la jeune femme, caressant sa peau si douce. « Je dois récupérer violoncelle chez réparateur. J’ai pas pour longtemps, promis. Après, on fait ce que tu veux. » Ton vocabulaire anglais s’était plutôt bien amélioré même si il y avait encore des imperfections et ton fort accent russe. Tu déposais un petit baiser sur le coin de ses lèvres puis retirais ton bras pour enfiler ton pull noir. Tu restais tout de même un peu sur le lit avec elle. Encore pieds nus, tu t’asseyais en tailleur sur le lit et te mettais face à elle, profitant de la vue ainsi que de sa présence. Vous étiez si paisibles, tranquilles. Tu posais ta main sur sa cuisse, la lui caressais doucement. Tu voyais ses cicatrices mais tu ne lui as jamais fait la remarque. Tu les trouvais belles de toute façon, elles avaient sûrement chacune leur histoire, tout comme les tiennes. C’est ce qui rajoutait un charme à Léliana qui avait le don de toucher ton cœur. Vous étiez toutes les deux des femmes marquées par la vie. Et là où certains trouveraient ça hideux ou trop étrange, toi tu trouvais ça sublime. « Tu es pas obligée. Tu peux traîner dans lit pendant que je sors. Mais je veux bien petit café quand je rentrerais. » Tu riais doucement. C’était une manière de lui prouver ta confiance aussi ; de lui confier ton appartement le temps de quelques minutes. Elle y sera seule, elle pourrait fouiller ou juste fuir en douce. Tu verras bien ce qu’elle fera de ce temps. Peut-être qu’elle traînera simplement au lit comme dit, ira se doucher puis te préparer un café. Tu lui faisais confiance, et c’était un bon commencement pour prouver tout cela. « Tu as besoin quelque chose dehors ? » Tes doigts effleuraient toujours sa peau, glissaient parfois sur son genou, puis remontaient jusqu’à sa taille. Tu sentais parfois la peau lisse d’une cicatrice sous tes doigts, puis soudainement, ton attention s’arrêtait sur une plaie sur sa cuisse que tu sentais bien trop récente. D’il y a quelques semaines sûrement, même pas. « Nouveau ça ? J’avais pas vu avant. » Elle était encore un peu rouge, tout juste faite. Tu l’effleurais doucement de ton pouce. Tu avais beau ne pas vouloir entrer dans son jardin secret en posant des questions, là tu t’inquiétais seulement. Tu espérais que personne ne lui avait faire de mal. « Je… Je veux pas embêter ta vie et te poser trop de questions tu sais, hein. T’es pas obligée de me dire d’où vient ça, mais… On te fait pas de mal, juste ? » Tu regardais sa marque, tes yeux bleus perçants de femme russe s’assombrissant l’espace d’un instant. « Si quelqu’un te fait mal, je peux régler ça. » Ta voix était soudainement plus basse, plus froide et sombre. Tu sentais que tu pouvais aller loin, très loin, si tu apprenais que quelqu’un battait ou torturait Léliana. Il était hors de question qu’on la touche, sauf si c’étaient tes caresses. Tu imaginais le pire sur le coup, et tu voulais simplement qu’elle te rassure. Et peut-être qu’il le valait mieux aussi, car là, ton regard était d’une noirceur effrayante.