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[CLOS] - Cinquième étage - Bud et Jess
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Cela faisait désormais plusieurs semaines que Steve était à la recherche de Jin Brown. C'était un homme de son âge, ayant fuit la secte. Et ce soir là, à force de travail de recherche, Steve l'avait retrouvé. Ce dernier avait arpenté tout les bars, tout les squats, tout les lieux publics... Silencieux, fermé, Steve était perçu comme une menace par Jin Brown, et à raison.

Jin était assis dans un bar quand il vit Steve à travers la foule. Son visage fut traversé par la terreur. Le jeune homme se leva brusquement, répétant dans une panique non contrôlé "Ils m'ont retrouvé, ils m'ont retrouvé...", puis se dirigea dans la direction opposée à Steve. Le membre de la secte, le suivit, d'un pas rapide et déterminé. Cette fois, il ne pourrait pas s'échapper. Il n'y avait pas d'autre sortie.

Alors que Jin sentait la panique le bouffait, il ouvrit une porte réservée au staff et monta à l'étage. Steve gagnait du terrain. Le barman les interpella, abandonnant son poste pour les rattraper. "Hé, c'est interdit !". Jin monta les escaliers quatre à quatre, tombant par moment, terrifié. Il ne voulait pas, ne pouvait pas se faire attraper par la secte. Il finit par arriver sur le toit, essoufflé, au cinquième étage. Steve le suivait de peu. Jin se recula jusqu'au bord du toit. "ARRETE !". Steve se figea, puis répondit d'un ton calme. "Ça va bien se passer. Je suis là pour te ramener.". Il avança sa main, comme pour calmer un animal sauvage "Je ne vais pas te faire de mal.". Jin tremblait de tout son corps, ayant déjà un pied dans le vide. Il regarda Steve et expliqua d'une voix tordue par la peur "Je ne reviendrai jamais." Puis il hurla "JAMAIS!". Steve fit un pas. Jin cria "T'avance pas !" Puis son regard glissa sur le vide "Ou je saute !". Steve était toujours calme, trop calme. "Arrête ton cirque Jin." Dans l'esprit du rouquin, Jin ne pouvait pas sauter. C'était impossible. La vie dans la secte était parfois difficile, mais c'était la seule solution possible. C'était totalement incompréhensible pour Steve que le fuyard puisse faire ce choix. "Reviens. Tout sera pardonné. Tout se passera de nouveau comme avant.". Le membre de la secte fit un autre pas. Jin le supplia, se mettant à pleurer. Il savait très bien que le pire était encore à venir. Il deviendrait un exemple. Il allait souffrir, terriblement. "Arrête... Laisse-moi. Steve. Je t'en supplie." Il déglutit difficilement "On était pote. On... Putain, Steve, laisse-moi partir.". La porte du toit s'ouvrit de nouveau, le barman beuglant avant de comprendre la scène "OH ! C'est interdit ici ! Vous descendez tout de suite !". Steve fit un autre pas, il n'était plus qu'à deux mètres de Jin. "Allez, on y va.". Le gamin se mit à gémir "Nonnnn, non, non, nooooooon." Et moment où Steve allait lui attraper le bras, Jin sauta dans le vide.

La chute fut horriblement courte. Et malgré la musique provenant des bars, le bruit des os brisés raisonna dans la rue. Il eut un silence. Steve laissa son regard se poser sur le corps. La boite crânienne avait explosé. Jin était mort. C'était une certitude. Le barman s'était figé avant de s'avancer jusqu'au limite du toit. "Il a sauté... Il a sauté !". L'homme tremblait, il regarda Steve droit dans les yeux, soudainement effrayé par le calme du rouquin. "J'ap... J'appelle les flics !". Le barman se recula, avant de se précipiter vers la porte. Il la claqua. Steve savait que la police allait arriver. Il y avait trop de témoins pour que ça se passe autrement. Ce n'était pas le moment de trainer. Il s'avança lui aussi jusqu'à la porte, abaissa la poignet, puis se rendit compte que c'était fermé à la clef. Il soupira, contrarié. Steve donna plusieurs violents coups pour essayer d'ouvrir, mais c'était impossible. La porte était beaucoup trop solide pour être défoncée.

Steve se recula, puis finit par s'asseoir sur le sol du toit. Il savait parfaitement que la police allait arriver. Il allait être interrogé. Mais Steve n'avait rien fait d’illégal. Jin Brown s'était suicidé. C'était incompréhensible. Steve n'était pas vraiment triste, s'étant déjà préparé à la mort de Jin depuis longtemps. Il était juste désemparé devant un tel comportement... Au moins la mission du rouquin était terminée. Il allait pouvoir rentrer. Valentine l'attendait.
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17.03.20 19:48
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Gloubiboulga de trottoir

Lorsque l'on retrouvait un macchabée, où qu'il était, la police était appelée. Jusque là, tout allait bien. C'était surtout la Crime qui entrait en scène pour déterminer les causes de la mort : Accident, suicide ou meurtre. C'était la base du job.
Bud se retrouva sur l'affaire. Al' venait tout juste de partir pour rentrer chez lui. Bud qui flirtait sur le parking s'était fait attrapé par l'officier de liaison. On avait signalé un homme qui était tombé du haut d'un immeuble. L'inspecteur grimaça d'avance à l'idée de la bouillasse qui se trouvait désormais sur le pavé. Il demanda l'adresse et se glissa au volant de sa Ford Mustang de 1967. Il partit donc de Westminster en direction de East District et plus précisément Havering. Le quartier des bars et boites de nuit, fallait s'en douter un peu, se dit Bud en conduisant sirène hurlante pour se frayer un chemin sur la route encombrée de la Capitale anglaise.

Il arriva cependant rapidement sur les lieux. Le doux son de son moteur s'éteignit à quelques mètres de la scène de crime. Bud avait revêtu son "uniforme" d'inspecteur de police. Ce qui consistait, chez lui, à une veste en cuir qui cachait son holster, un polo, un jean bleu foncé et des boots. Oui, il courrait très bien en boots. Bud alla saluer ensuite le PC en place qui souleva la rubalise à son passage. Il s'approcha alors d'un autre collègue qui lui fit les premières constatations et relevé de témoignages. On aurait vu un homme se jeter du toit et finir sa course... là. En désignant le corps sans vie d'un individu. Bud ne s'épargna pas la vision de la tête éclatée au sol. Sa dernière expression était figée dans un rictus de terreur. C'était un jeune homme d'origine asiatique. Il était maigrelet. Et vraiment jeune, soupira le gradé.
Puis on lui indiqua un Premier Témoin. Le barman qui aurait suivit deux hommes, dont la victime, sur le toit. Il était en état de choc. Un ambulancier à ses côtés prenait ses constantes. Bud s'approcha alors et demanda au barman ce qu'il avait vu. Il lui expliqua d'une voix petite et encore effrayée qu'il avait un gamin qui était entré en zone staff, puis un autre à sa suite. Ils les a suivit pour leur dire qu'ils n'avaient pas le droit. Ils courraient dans les escaliers en direction du toit. Quand lui-même a pu atteindre le toit, il avait vu un rouquin vouloir prendre le bras de l'autre... mais l'autre a sauté. Il a eu peur et a quitté précipitamment les lieux, tout en prenant soin quand même de refermer à clef la porte du toit. Le barman précisa ensuite qu'il avait appelé les flics. Bud le remercia et le laissa partir dans l'ambulance.
L'inspecteur entra ensuite dans le Bar. Un PC lui fit un rapport. Les clients qui avaient assistés au début de la scène avaient tous dit que la victime avait l'air terrorisé, et en avait bousculé plusieurs sur son passage. Les indices et les détails de l'enquête s'empilaient. On lui indiqua la porte Staff only qu'avait empruntés les jeunes. Un PC tenait la garde, il le laissa passer. Bud monta alors les escaliers et une fois en haut, il découvrit la porte ouverte. Un PC gardait à l'oeil un rouquin. Sûrement le Deuxième Témoin, se dit Bud. Pas trop essoufflé par sa montée, il salua son collègue, le jeune semblait impassible. Son visage inexpressif fit tiquer l'Inspecteur. Etrange comportement pour un jeune après qu'il ait assisté à une telle scène. Bud voyait aussi que cette attitude mettait mal à l'aise le policier en uniforme à ses côtés. Bud s'approcha du bord et regarda la scène d'en haut. Sacrée chute en effet... Il put voir qu'on emmenait le corps sous une bâche blanche. Enfin, il se détourna.

Bud s'approcha alors du rouquin. "Salut. Tu peux me dire ce qu'il s'est passé ici ?" demanda-t-il poliment.

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26.03.20 10:18
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Steve s'était assis sur le toit de l'immeuble. Il n'avait pas angoissé, juste contrarié par les événements. Le rouquin n'avait pas anticipé la réaction du barman, se retrouvant coincé ici. Steve ne comprenait pas pourquoi Jin avait sauté. Le mode de vie de la communauté était le seul mode acceptable. C'était parfois difficile, parfois douloureux, il suffisait de l'accepter.

Steve ferma les yeux, se concentrant sur son monde intérieur plutôt que sur les sirènes qui régnaient dans la rue. Le rouquin savait qu'il allait perdre du temps avant de rentrer... Et il fallait qu'il se dépêche. Il était attendu, Valentine l'attendait. Mais c'était surtout l'état particulier de sa compagne qui inquiétait Steve. Il avait peur pour elle. La jeune femme avait toujours eut une santé fragile. Mais surtout, le rouquin voulait rentrer avant que tout le monde soit au courant. Il savait que la colère du groupe serait terrible. Steve voulait être là pour encaisser. Il en était capable. Et si le rouquin savait que ça allait être très difficile, il était résigné. Il n'imaginait pas que les choses puissent se passer autrement.

Steve entendit quelqu'un arriver et se leva. Les flics étaient arrivés. Le rouquin ne les appréciait pas, s'étant déjà retrouvé bloqué à cause d'eux. La procureure avait aussi une dent contre lui, contre la communauté. Le jeune homme avait au moins anticipé les choses, n'ayant pas d'herbe sur lui cette fois. Les agents de terrain ne savaient pas quoi faire. Ils finirent pas demander à Steve de rester là. Un inspecteur arrivait. Impassible, Steve s'était mis en posture d'attente, ayant finit par prendre appui contre un mur. Le flic était mal à l'aise, cela fit sourire le rouquin intérieurement.

Le fameux inspecteur termina par faire son apparition. L'homme allait jusqu'au bord du toit, observant la chute qu'avait fait Jin. L'homme était calme, polis. Une jolie apparence, mais il allait devenir une plaie. Steve voulait juste rentrer. Il savait qu'une fois dans la communauté, il serait en sécurité, libéré des menaces extérieures. Le rouquin était calme, posant son regard sur celui du flic. « Bonjour. ». Que devait dire Steve pour partir le plus rapidement possible ? Il resta dans le silence quelques instants, puis expliqua sincèrement « J'ai voulu l'empêcher de sauter... Et il a sauté. ». Il commenta « Je ne comprends pas. ». C'était une réelle question. Le rouquin demanda « Qui êtes-vous ? ». Il ne s'était pas présenté, le flic ne l'ayant pas fait lui-même.
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02.04.20 13:03
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Gloubiboulga de trottoir

Trois phrases et une question. Voilà tout ce qu'il obtint de son Deuxième Témoin. L'attitude du garçon gênait Bud. Elle n'était pas... habituelle. Il était trop calme, voir même détaché. Bud s'attendait à un peu - beaucoup - de peur, d'anxiété. Un choc quoi. Rien de tout ceci ne pouvait être lu sur les traits figés du garçon. Bud mit la main à la poche et en sortit sa plaque et son insigne. "Bud J. Roberts, Inspecteur à la crime. Et vous ? Papier d'identité, s'il vous plait." Le flic restait poli, il n'avait aucune raison de montrer un autre visage, pour le moment. Le PC à côté d'eux se raidit quand Bud demanda l'identité de ce témoin, comme pris à défaut. Il aurait du y penser avant, et fournir cette information à son officier supérieur à son arrivée. Il s'en voulait. Mais il fallait dire que c'était son premier... parachutiste sans para... Et l'image du corps disloqué et le sang giclé en grandes flaques lui collaient tellement à la rétine qu'il songeait à la javel pour s'en dépêtrer.
Bud, lui, en avait vu d'autres au cours de sa carrière. Il s'était immunisé. Il comprenait la jeunesse de son bleu, mais il ne cernait pas le jeune homme assis en face de lui. Il lui concédait néanmoins qu'il aurait du se présenter en premier, mais bref. Il se faisait tard, la fatigue n'aidait pas. Avant tout autre chose, il devait obtenir l'identité du rouquin pour essayer de comprendre cette attitude si insensible qu'il montrait.

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13.04.20 10:53
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Lorsque l'inspecteur se présenta, Steve se raidit. Ils avaient envoyé un membre de la police criminelle. C'était qu'ils considéraient déjà Steve coupable. Le jeune homme n'avait pas poussé la victime, il n'avait pas réussi à la rattraper. La différence était majeure. Steve n'était coupable de rien. Mais la police allait forcément tout lui mettre sur le dos, mais aussi vouloir dire que c'était la faute de la communauté. L'Etat avait une volonté de nuire qui se révélait dangereuse. Steve se refusait d'être un moyen pour eux.

Le rouquin se mura dans le silence. Il n'allait donner aucune prise au policier. Steve savait désormais qu'il avait le droit à un avocat et ferait rapidement la demande. Mais pour le moment, il obtempérait. Le rouquin fut obligé d'utiliser ses deux mains pour sortir les papiers rangés à l'intérieur de sa veste. Son bras et sa main gauche étaient tordus, victimes de vielles fractures jamais soignées. Steve ouvrit son porte-monnaie, en sorti ses papiers d'identité pour les donner à l'officier de police. Silencieux, le rouquin n'avait rien à dire de spécial. Il savait que tout ce qu'il pouvait dire allait être détourné et usé contre lui. Les agents de police n'avaient rien d'honnête, voulant juste accuser de toutes les façons possibles la communauté.

Steve s'était mis debout, face à l'inspecteur. Le rouquin finit par préciser "Je m'appelle Steve Connington. Je suis étudiant en mathématiques à King's University.". C'était factuel. Le jeune homme n'avait rien à dire d'autre. Il attendait, prêt à demander son avocat, mais surtout de pouvoir partir d'ici. Jin Brown était mort, Steve devait rentrer à la communauté désormais.
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13.04.20 13:07
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Gloubiboulga de trottoir

Le jeune homme sortit ses papiers. Bud nota, malgré la pénombre, une déformation du bras et de la main gauche. Le bonhomme n'a pas du avoir une vie tranquille... Pourtant, de nos jours, ce genre de blessures - fractures, supposait l'inspecteur - était très bien soigné. Il prit la carte d'identité et l'inspecta. Rien à noter d'étrange, elle semblait vraie. Le jeune déclarait ce que Bud pouvait lire entre ses doigts. "Très bien, Monsieur Connington. Vous allez nous suivre au poste pour faire une déposition. Vous êtes la dernière personne à avoir vu la victime vivante. Nous avons besoin de votre témoignage." Bud switcha entre le tutoiement et le vouvoiement une nouvelle fois. Il était fatigué.
"Officier..." commenca le gradé. "Reynolds." répondit le bleu. "Reynolds. Vous allez attendre la scientifique, sécurisez le périmètre." donna-t-il comme ordres avant de faire signe à Steve de descendre les marches de l'escalier.
Sans le lâcher, il le dirigea vers la voiture. Bud interpella un bleu et d'un signe de tête lui demanda de les accompagner. Ne jamais rester seul avec un individu. C'était la règle. Le policier en uniforme monta à l'arrière avec Steve Connington. Bud prit le volant et roula tranquillement jusqu'au commissariat.

La sortie du véhicule, sur le parking, se fit aussi en silence. C'était rare pour une personne de se murer ainsi dans le silence, se disait Bud dont le regard équivalent avec son collègue lui fit comprendre qu'il n'était pas le seul à penser ça. "Par ici, Monsieur." fit poliment le bleu avec Steve pour l'emmener à l'intérieur. Bud suivit et vit Steve se tendre en entrant dans le bâtiment. Sa conscience ne serait pas tranquille ? Ou bien c'était juste l'appréhension de faire face à l'Autorité Publique ? Bud en avait connu des mères de familles stressées et paniquées dans ses locaux, simplement par le fait qu'elle était au commissariat, alors qu'elles n'avaient rien à se reprocher. Le revers de la médaille.
Le bleu dont Bud pris un instant pour lire le nom : Epstein, fit asseoir le jeune homme devant le bureau et se tourna vers son officier supérieur. Il ouvrit son carnet de note et dit à son commandant : "On a le nom du défunt. Jin Brown. Il avait ses papiers sur lui, avec un peu de monnaie. Pas de vol à priori." Bud hocha de la tête. "Merci." Puis il alla s'installer au bureau, derrière l'écran du pc qui, avec un coups de souris, s'éveilla. Bud posa les papiers de Steve sur le bureau et commença à taper sur le clavier. Epstein notait que le jeune homme restait tendu, sur la défensive, mais le bleu observait en silence.
Alors qu'il tapait le nom de Connington dans la case dépositaire, une alerte s'afficha sur son écran. Il cliqua sur la boîte et vit apparaître le casier du jeune homme. Il avait déjà été arrêté pour possession et consommation de produits stupéfiants. Il avait écopé d'un simple rappel à la loi. Mais c'était la note appartient à la Secte des Enfants d'Eokeus qui interpella Bud.
L'inspecteur n'aimait pas les sectes. Elles avaient mauvaises réputations et la plupart du temps, c'était justifié. Les responsables des groupes dits « sectaires » étaient souvent suspectés d'étouffer la liberté individuelle au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs membres, souvent fragiles. Steve avait 19 ans. Bud avait remarqué ce bras gauche déformé. La blessure était ancienne et refermée, donc cela faisait longtemps qu'il était dans cette secte. La mâchoire de l'inspecteur se crispa et il souffla longuement par les narines. Il était fatigué et plus empreint à laisser ses émotions parler.

"Vous êtes ici pour être entendu en tant que témoin de la mort de Monsieur Jin Brown. Pourriez-vous me décrire ce qu'il s'est passé ce soir, dans ce bar ?" demanda posément l'inspecteur Roberts, tout en tapotant son clavier.

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24.04.20 11:22
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Steve était calme. Il avançait dans la fausse aux lions. Il avait appris une chose, c'est que le fait de fuir ou d'essayer de combattre l'Etat directement ne fonctionnait pas. Il fallait agir par une résistance passive, être docile tout en ne disant rien. Il fallait jouer selon leur propre règle. Steve n'était pas quelqu'un de facilement impressionnable. Il avait appris à verrouiller sa posture. Il était résistant. Et même si les flics décidaient de le mettre en garde à vu, il ne dirait rien. Steve se battait pour la bien du monde. Il ne pouvait échouer. Le rouquin ne savait pas à quel point la police pouvait être violente, mais il était prêt à tout. Le jeune homme savait qu'il était dans un monde dangereux corrompu par la violence et le vice. Alors Steve était calme et impassible.

Mais Steve était loin d'être serein. Rien que le fait de monter dans le véhicule de police n'était pas évident. Le jeune homme n'était toujours pas habitué à ce genre de technologie. Mais le rouquin restait silencieux, agissant docilement. Intérieurement, il répétait ce qu'il avait appris. Dès qu'il le pourrait, il demanderai l'aide de son avocate. Steve ne comprenait pas pourquoi la communauté avait pris une femme comme avocat. Mais le jeune homme savait qu'il ne possedait pas toutes les connaissances nécessaires... Et surtout, il avait une confiance absolue envers Le Fils. Mais en entrant dans le commissariat, le rouquin commença malgré tout à se tendre.

Steve était assis devant le bureau du flic. Le rouquin avait le regard posé sur le bureau, évitant tout contact visuel. Il était entièrement fermé à la communication. Mais il écoutait, observait. Au question du policier, Steve évitait toujours le regard de celui-ci. Ce n'était pas de la peur, mais Steve ne voulait pas créer de lien, ni de conversation. Il ne voulait pas donner de prise. Calme, poli et concentré, le jeune homme expliqua "Je témoignerai qu'en la présence de mon avocat. Il s'agit de Jessica Keenan, pouvez-vous me laisser la contacter s'il vous plait ?". Le jeune homme était extrêmement refermé. Il ne voulait pas communiquer. Pourtant, le rouquin était innocent. Il n'avait pas poussé Jin, il avait même essayé de le rattraper. Mais le jeune homme n'avait pas confiance en l'Etat et ses hommes. Il voulait évité d'être coincé ici.

Le flic eut un long soupire, puis essaya de convaincre Steve de simplement faire une déposition. Il avait l'air contrarié. Mais le rouquin était complétement fermé. Le policier finit par appeler un autre agent, un dénommé Epstein pour accompagner Steve jusqu'au téléphone mural. Ce dernier composa sans aucune hésitation le numéro de l'avocate. il était très tard. Le rouquin fut concis au téléphone, confirma qu'il ne s'était pas trompé de numéro, se présenta et expliqua la situation. Alors que le coup de téléphone était terminé, le rouquin retourna calmement à sa place. Son regard était moins neutre et témoignait d'une certaine hargne. Ils allaient pouvoir jouer à arme égal désormais.
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10.05.20 16:33
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Jessica Keenan
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Cinquième Etage. Feat Steve Connington —


Il fait nuit. Derrières les volets électriques s’entame une symphonie familière. Ils sont sur le point d’aborder la phase préférée de Jessica. Elle plaque ses mains sur le fessier du géant, pour l’aider à aller plus en profondeur. Il ne s’agit pas de jouer la comédie dans les draps. Voilà, exactement comme ça. Que le corps exulte tout son saoule avant le repos de la Tigresse.

Une sonnerie aiguë perce au travers des gémissements humains. D’abord, un bruit de fond, que la rousse ignore volontairement. Encourageant plus fortement son partenaire à se laisser aller. Mais le cerveau fait un cheminement, jusqu’à ce qu’une lumière s’allume brusquement. Alors, Jess tord le cou pour visualiser le téléphone.

_ « Atten… Je dois le pren...» Elle a l’esprit distrait par une morsure bien placée. Elle se venge à son tour, rit, et décide de laisser l’appel filer. Mais alors, elle entend le signal de réception d’un message sur son téléphone personnel aussi. Généralement, ceux sont les clients vraiment particuliers qui ont les deux lignes. « Désolée.» Lâche la belle en repoussant le bel homme.

Le corps encore brûlant elle file droit sur le téléphone. Elle s’écarte pour que l’interlocuteur n’entende pas les insultes lancées par le partenaire sexuel. Une conversation succincte l’informe donc d’un cas d’urgence. Un adolescent soupçonné de meurtre au premier degré. L’un des protégé de Philippe se trouve donc en état d’arrestation. Elle doit aller assurer sa défense… sur le champ. Oui, au beau milieu de la nuit, tout de suite.

_ « ... Okay. On a cinq minutes. » Murmure-t-elle en revenant à la charge pour finir ce qui a été entamé.

Moins de quarantes minutes plus tard maître Keenan arrive devant le commissariat. Elle est arrivée en taxi. Le trajet lui a permit de passer deux coups de téléphone, pour avoir les informations de bases. Qu’importe l’heure. On ne filtre pas un appel de cette avocate. Elle sait un peu mieux qui sont l’accusé et la victime. Elle s’extrait du véhicule, perchée sur des talons, calme et arrogante. Une bonne expérience lui permet de s'apprête en temps record. C’est donc aussi sulfureusement élégante que d’ordinaire que Jess pénètre en terrain ennemi.

_ « Maître Keenan. M. Connington m’a demandé.» Le policier de permanence attrape la carte. Il vérifie dans un logiciel interne avant de lui indiquer la salle d’audience où trouver le jeune homme.

Keenan n’attend pas plus pour entrer au coeur de la bâtisse. Bien entendu elle connaît le lieu. Les commissariats de Londres sont à peu près tous les mêmes. Elle trouve la porte close. Quand elle voit l’agent venir vers elle, elle lève une main en signe d'avertissement. « Je suis de service. Trouvez-moi deux bouteilles d’eau un café et un repas pour mon client. » Elle n’attend pas la réponse et appuie sur la poignée de porte. La dépressurisation se fait instantanément. Jessica entre, referme la porte, et s’adresse à l’agent de surveillance. « Bonsoir. Je suis Maître Keenan. L’avocate de M. Connington veuillez nous laisser. Merci. » L’homme a une seconde de flottement avant de se mettre en mouvement.

De son côté Jess continue à agir avec assurance. Elle sait y faire. Le secret de la réussite c’est de faire comprendre à l’autre que l’on a déjà gagné. Elle est rodée. Elle tire la chaise vide devant la table. Elle dépose la sacoche de cuir sur la table. Une tablette et un carnet de note sont posés sur la table. La porte se referme sur eux. Jessica prend le temps de quitter son manteau, de le poser sur le dos de la chaise, de s’asseoir. Le tout avec la grâce féline des prédatrices avisées.

_ « Bonsoir Steve. Je suis Jessica. Je suis envoyée par votre “famille”. Je suis ici pour vous aider.» Les cuisses se croisent sous la table. Un parfum riche s’évapore dans le vase clôt. Jessica a pris une minute pour maquiller son visage perlé de sueur moins d’une heure avant. L’excitation nocturne se sent encore dans la musculature de ses mollets. Pourtant, elle affiche la plus grande des professionnalisme. Ses yeux ambitieux détaillent son vis-à-vis, aussi rouquin qu’elle. « Pourriez-vous me faire un récit de ce qui vient de se passer pour commencer ? Surtout soyez le plus précis possible. C’est pour votre bien. » Lui indique-t-elle en débouchant un stylo-plume.

Deux minutes plus tard la porte s’ouvre. Jess fait signe au jeune homme de s’arrêter. Un agent entre pour apporter les vivres exigés par l’avocate. Il pose le café et un verre d’eau devant elle. Le reste termine sous le nez de Steve. Ce n’est pas Byzance mais cela aidera à tenir question énergétique. Keenan attend sagement qu’ils soient à nouveau seuls avant de lancer:

_ « Reprenez.» Ordonna-t-elle tranquillement à son nouveau protégé.





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Jessica Keenan
Jessica Keenan
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Steve était assis en silence. Il attendait. Il ne savait pas qui était cette avocate, ni à quoi elle ressemblait. Il était déjà surpris de savoir que c'était une femme. Mais cela avait été un choix du Fils alors Steve ne remettait rien en cause. Pour autant, il eut un choque quand il vit la rousse débarquée. Elle était tellement... Vulgaire. Et c'était le terme soft qui lui venait en tête. Cette avocate avait une allure détestable. Ses cheveux, sa peau, ses vêtements, n'avait-elle donc pas du pudeur ? Le rouquin l'observa de haut en bas, n'étant pas du tout discret. Elle était totalement hors cadre. C'était vraiment une femme horrible. La parfum de la rousse remplissait la pièce.

Steve resta d'abord silencieux. Il était déstabilisé. Ce n'était pas à quoi il s'attendait. Le rouquin avait une posture verrouillée, le dos droits et son bras blessé positionné de façon à ce qu'on le voit le moins possible. Etait-ce réellement une alliée ? Forcément, puisque Philips lui avait dit que c'était le cas. Steve expliqua méthodiquement, sans crainte et sans précipitation "Je voulais parler à Jin Brown. Je l'ai cherché, je l'ai trouvé. Il était dans un bar et est monté sur le toit. Je l'ai suivi. Une fois arrivée la-haut, il a sauté. J'ai essayé de le retenir, mais je n'ai pas réussi à lui attraper le bras.". Et dans d'autres circonstances, peut-être que Steve aurait pu le tuer, mais ce n'était pas le cas. Jin avait réellement sauté seul. Il affirma "Je ne l'ai pas tué.". C'était sincère. Le rouquin ne mentait pas.

Un agent de police les intérompit, amenant de quoi manger et boire. Steve prit le temps de boire au verre d'eau, mais il ne toucha par au reste. Il ne savait pas d'où cela venait. Devant le dernier ordre de l'avocate, le rouquin expliqua "Je vous ais tout dit.". Il ne connaissait pas les questions habituelles. Il ne connaissait rien de ce monde. Steve ne savait pas ce qui était légal ou pas, ni ce qu'il risquait réellement. Il demanda "Je pourrai repartir dans combien de temps ?". C'était important qu'il le sache. Il expliqua "Je ne peux pas rester longtemps, il faut que je rentre le plus vite possible." Ce n'était pas un caprice ou quoi que ce soit d'autre. Il fallait qu'il se dépêche et qu'il rentre, Valentine l'attendait. Pour au tant, Steve n'avait pas peur de finir en prison, ni de subir ce système judiciaire. Il était prêt à tout pour la communauté.
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11.07.20 16:38
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Jessica Keenan
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Cinquième étage. Feat Steve Connington —


Jessica observe du coin de l’oeil l'attitude de l'adolescent.

La première réaction donne un bon indicateur sur l’état d’esprit d’une personne; A force d’officier Jessica a eu le droit à une gamme large de réactions. D’aucun la traite en larbin, en dame, en escort, en ennemie, ou comme ce soir en bête curieuse. Elle ne se formalise jamais, car étant donnée la particularité de la clientèle c’est à la fois réducteur et dangereux. Tout l’exercice est alors de saisir qui est la personne qui se trouve de l’autre côté de la table et lui donner ce qu’il attend. Pour l’instant, elle affiche une mine plutôt protocolaire et distante.

Connaissant les principaux principes inculqués par Philipps il n’y a rien d’étonnant à ce que Connington voit en elle l’apparition de Lilith. Cela aurait pu l’amuser s’ils n’étaient pas au beau milieu de la nuit et qu’elle n’était pas privée de sa soirée de décontraction. Jess prend quelques notes, relevant seulement les yeux sur la fin.

_ « Très bien.» Ponctue-t-elle plus par rhétorique que par conviction. Le cas est clair. La police a accusé ce jeune homme. Peu importe pour elle que son innocence soit fondée. La seule raison de sa présence est de faire en sorte qu’elle soit actée par la Justice anglaise. « Comment vous êtes vous blessé ? » Oui, ce genre d’entretien est intrusif. Keenan ne porte aucun jugement sur les faits et a une amoralité si claire que rien ne peut la troubler. C’est ce qui la rend efficace face à des criminels.

Une garde à vue dure vingt-quatre heure. Mais aucun policier n’a officiellement placé Steve en garde à vue. Pour l’instant seules les retiennent les quelques formalité administratives. Ce qui peut être long à cette heure-ci. Ils n’ont qu’a employé le temps obligatoir de la meilleure façon possible.

_ « Le temps d’éclaircir la situation. Vous serez dehors avant le levé du soleil.» Affirme Jessica en usant d’une de ces semie vérités qui font tout le piquant de la Loi. Elle sait qu’il faut ménager l’esprit du client pour qu’il demeure coopératif. Dire sans dire. Sur quoi elle s'abreuve de la boisson chaude. La tasse termine prés du dossier.

_ « Que faisiez-vous avec M. Brown ? » Le gourou a eu le bon goût d’avertir l’avocate à propos de Jin et de la fuite. Jessica n’a pas à gérer la mort de ce gamin seulement la liberté de Steve. « Est-ce que quelqu’un pourrait témoigner de votre “amitié” envers lui ? Une personne en commun ? » Parfois, Keenan sait les réponses aux questions qu’elle pose. Néanmoins cela fait partie du jeu.





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Devant la question de l'avocate, Steve répondit spontanément "Ce n'est pas le sujet.". En toute sincérité, il ne voyait pas en quoi son bras et sa main pouvaient être amenés sur la table. Cette blessure datait de plusieurs années et n'avait rien à voir avec Jin. Le rouquin n'avait pas envie de discuter avec cette femme et encore moins de dire que quoi ce soit à propos de la vie de la communauté. Steve avait fait serment. Il ne changerait pas, ne changerait rien.

Steve se demandait bien s'il pouvait faire confiance en cette femme. Il se devait de lui faire confiance, le Fils l'avait choisit. Il avait dit, il avait ordonné. Sa parole était loi et rien ne pouvait le remettre en cause. Pourtant, absolument tout ce qui constituait cette femme le dégoutait. Il ne voulait pas lui faire confiance, c'était instinctif, un rejet complet et violent.

Mais le rouquin répondit tout de même aux questions de l'avocate. "Je lui parlais juste. Je ne l'ai pas touché. ". C'était sincère. Steve ne mentait pas. Il répondit ensuite "Oui, mais pas ici.". Il était hors de question de faire venir un autre membre ici. Le rouquin avait le regard sur Jessica. Il était sur la défensive, positionné à fin que son bras tordu se voit le moins possible. Il n'avait pas peur. Steve était prêt à tout. Il avait connu le pire, mais surtout, il savait qu'il était du bon côté. Le jeune homme était du côté du bien. Il faisait parti de ceux qui se battait pour sauver une part de l'humanité, de ne pas totalement se perdre dans ce monde violent et injuste.

Conscient qu'il était dans un système qu'il ne connaissait pas ou mal, Steve demanda "Comment va se dérouler la suite des événements ?". Allait-il dormir en prison ? Le jeune homme voyait le système judiciaire comme une gigantesque bête prêt à tout dévorer, à détruire tout ce qui rentrait à son contact. Steve ne serait pas le proie de ce monstre administratif. Du moins, il n'allait pas se laisser faire. Ils pourraient tout faire, personne n'arriverait à casser ce qu'il était.

Bien que rejetant totalement la femme présente devant lui, Steve fut obligé de lui demander "Que dois-je faire ?". Il était prêt à suivre ces consignes. Elle était tout de même l'avocate choisi par le Fils, il se devait de l'écouter.
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25.07.20 14:21
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Keenan suspend le stylo-plume. Elle replace lentement le capuchon pour l’encre ne sèche pas. Elle pose l’objet sur la table.

_ « M. Connington. Je comprend que la situation soit étrange à vos yeux. » Point. Jessica ne va pas aller plus loin dans la démarche d’empathie. Elle ne sait pas le faire. Ce n’est pas utile. Cela peut être dangereux de développer un lien avec un client. Elle a tenue sa voix pour que sa remarque pèse. « Je vais vous demander, et je ne le ferais qu’une fois, de me laisser faire mon travail. Contentez-vous de répondre à mes questions. A moi de juger ce qui est ou non du sujet.» Ce qui est ici catégorique. « Répondez à la la question. » Ils se passeront des formules de politesse étant donné qu’il la fatigue déjà.

Il n’est pas l’heure pour donner un cours de droit à un gamin sorti d’une secte. Jessica n’est pas là non plus pour le convaincre. Elle lui offre un regard ferme et froid. Ce n’est pas avec elle qu’il faut jouer au plus malin pour gagner. Ce n’est pas elle qui a besoin de lui ici.

_ « Le nom de cette personne ? L'endroit où on peut la contacter ? » Jess peut supposer qu’il s’agt d’un membre du groupe. Une fois avec les informations en main elle pourra chercher qui de droit. Sans doute le gourou se montrera-t-il coopératif. Autrement l’avocate usera de ses méthodes personnelles.

_ « Pour l’instant vous êtes considéré comme un témoin. Ils ont douze heures pour décider s’ils vous considère officiellement comme suspect. Si c’était le cas vous seriez alors interrogé par la police.» Ce qui ne devrait pas arriver.

Bien entendu le but de tout avocat est de rendre tout ceci caduc avant qu’il y l’annonce d’une inculpation. L’inculpation n’a pas force de condamnation. L’inculpation ne signifie pas que le suspect est coupable. Il ne s’agit pas d’un jugement non plus et la personne inculpée n’est pas nécessairement arrêtée. Elle est toujours présumée innocente.

_ « Il faudrait pour cela que la théorie du meurtre soit valide. Or, étant donné le profil de Jin, celle de l'accident, ou même du suicide demeure la plus plausible. Nous allons accentuer votre défense en ce sens. Le Juge ira en ce sens aussi. » Jess n’a pas encore le nom du chargé de dossier. Quelqu’il soit il préférera enterrer une affaire aussi sordide pour éviter que cela se retrouve dans les médias. Il n’y a pas de quoi s'inquiéter.

_ « Que venait faire Jin sur ce toit Steve ?» Lui demande-t-elle pour poursuivre.






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Steve eut un moment de silence. S'il n'appréciait pas l'avocate, il se devait de reconnaitre qu'il avait besoin d'elle. C'était elle qui avait le pouvoir, c'était à lui de de plier. Elle avait la confiance du Fils. Steve répondit donc, bien qu'il n'en ait aucune envie. "C'est arrivé il y a longtemps. J'étais gamin. J'ai grimpé dans un arbre et je suis tombé. C'est resté comme ça." Le jeune homme ne parlait pas de défaut de soin parce qu'il n'en avait pas du tout conscience. Il s'exprimait sincèrement.

Pour la deuxième question de l'avocate, Steve continua "Les personnes de la Communauté connaissaient mes liens avec Jin.". Ce n'était pas un secret. Comprenant bien qu'il n'avait pas du tout répondu à toutes les questions de Keenan, il continua "Il y a Arthur Dean et Warren Crai.". C'était deux jeune adultes qui avaient le même âge que Steve. Ils pourraient témoigner. Le rouquin précisa néanmoins "Il faudrait éviter de les contacter. Cela serait très perturbant pour eux. " Le jeune homme parlait sans arrière pensée. Ce n'était pas de la manipulation, mais une véritable inquiétude. C'était ses amis, ils n'avaient pas besoin d'être exposé inutilement à ce monde violent et complétement fou. Il continua "Le seul moyen est de passé par Philips Delph.". Le Fils prenait la bonne décision et Steve la respecterait. Il était prêt à tout pour la communauté et il respectait la parole de Philips.

Steve écouta attentivement l'avocate, essayant de mieux comprendre le fonctionnement de ce monde. Il ne pu s'empêcher de répéter. "Je ne l'ai pas tué. Il a sauté de lui-même." Il précisa "C'est juste que.... Je n'ai pas pu le rattraper.". Encore une fois, le rouquin était sincère. Il répondit enfin à la dernière question de l'avocate. On ne pouvait pas dire que la conversation était fluide, car Steve prenait toujours le temps de réfléchir avant de répondre. "Je voulais lui parler. Au moment où je suis entré dans le bar, il a décidé de monter à l'étage. Je l'ai suivi. Il a continué de monter. Nous avons fini sur le toit. J'ai essayé de le raisonner, de m'approcher suffisamment pour le rattraper pour s'il souhaitait sauter. Mais j'ai échoué.". Et Jin avait fini la tête éclatée sur le sol. Est-ce que le rouquin le regrettait ? Pas réellement. Il aurait voulu lui parler, mais Steve aurait peut-être dû se résigner à supprimer Jin lui-même. Quelque part, le comportement du mort l'avait arrangé... Steve n'avait rien fait de répréhensible.
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Une à une arrivent des réponses lacunaires que l’avocate consigne dans le carnet. Elle rédige dans un langage qu’elle s’est inventé pendant ses études de droit. La rédaction est plus aisée et la copie impossible à faire. Consciente du contexte sectaire Keenan s'abstient de poser toutes les questions qui lui viennent. Si un élément venait à manquer, par la suite, sans doute pourrait-elle passer en voie direct jusqu’au Gourou.

_ « Nous allons faire au mieux pour ne déranger personne Steve.» Déclare donc Jessica sur un ton atone. La solidarité intrinsèque à la secte est autant une force qu’une faiblesse. Mais c’est, là encore, un point que Connington ne peut comprendre. Coupé du monde, isolé, il ne possède pas les clefs de lecture. « Mais vous êtes mon client et donc le seul qui compte actuellement.» Alors, Dean ou quelque soit le nom des copains, viendraient aider leur camarade si Jess le juge nécessaire. Elle n’a jamais perdu un dossier de ce style. Elle ne compte pas à ce que ça se produise un jour.

_ « ...» Elle plonge son regard dans celui du jeune homme. « On n’empêche jamais la mort de quelqu’un de déterminé à mourir. » Elle baisse le regard sur les notes. Deux, trois, signes sont ajoutés. La rouquine referme le document. Elle repousse la chaise en arrière. « Je reviens.» Disant cela, elle se saisissait du téléphone et traverse la salle pour sortir. Un agent entra pour surveiller Steve en plus de la vidéo surveillance.

Jessica sortie du commissariat dans la nuit noire. Elle s’arrêta sur le parking pour passer un appel. Steve ne devait pas passer la nuit en garde-à-vue. Mais Steve n’avait personne pour se porter garant. C’est là que le carnet d’adresse de l’Américaine peut servir. Deux conversations, un échange de bon procédé. Dix minutes plus tard un charmant député appela l’inspecteur en charge du dossier pour l’encourager à la clémence.

Quinze minutes se sont écoulées quand la rousse revient sur ses pas. Elle entre et pose un formulaire papier sous le nez du jeune homme. Un document factuel qui retranscrit les faits tels qu’il les a donnés à la police et à son avocate. Jess lui tend le stylo-plume.

_ « Signez ici.» Elle se décale sur le côté et le regarde faire. « Vous pouvez partir. Restez en ville. Je vous rappelle dans trois jours. Vous avez mon numéro. Si vous avez le moindre souci d’ici là vous m’appelez. C’est clair ? » Elle s’écarte pour aller prendre ses affaires. Le manteau plié sur l’avant-bras vaut bien trois salaires de policier. Elle attrape sa sacoche et le document signé.

_ « A bientôt M. Connington. » Car ceci est une victoire temporaire. Heureusement pour eux deux l’administration est d’une lenteur époustouflante. Keenan le lavera de tout soupçon avant même que la procédure soit totalement terminée. Cependant, pour le moment, le temps est à Morphée ou en tous cas au repos.





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