T'as vu Tim aujourd'hui. T'as pas eu besoin qu'il dise grand chose pour que tu captes qu'y'avait un truc qui allait pas du tout. C'est pas parce que tu le connais depuis super longtemps, si longtemps qu'tu sais pas depuis quand exactement. Non, c'est tout simplement qu'il était pas exactement comme d'habitude. Il a bien essayé mais c'est compliqué le sourire charmeur avec la trogne d'une pastèque trop mure. Bon t’exagères à peine. N'empêche, t'es sûr de toi : tu lui as trouvé la tronche encore plus de travers qu'il y a deux jours. Bon lui avait pris une douche vous avez pas la même conception de l'hygiène c'est clair. Toi t'aime pas l'eau, c'est tout. N'empêche, tu lui as quand même demandé s'il s'était pas pris une échelle, le gars qui était dessus et tout son matos sur le coin de la gueule. Il a rien bavé bien sûr, il a dit mais non et t'as pas écouté la suite de son bobard interminable. T'as demandé s'il voulait que vous alliez tabasser cette vilaine échelle, il a rigolé, et t'as vu l'éclair dans ses yeux. Et t'as pas su tout comprendre là dedans a part que tu dois pas savoir. Tim sa gueule de traviole et ses secrets se sont tirés vite fait sur une dernière vanne mal fagotée et du coup, tu l'as suivi, bien sûr... Putain de toi, putain de Tim.

C'est ouf... T'attrapes le rebord, tu te hisses d'une traction, fait une roulade sur le toit et repars en courant. Ca fait une demi-heure qu'il trace comme un lapin il en a pas marre non ? Tu le cherches des yeux à l'angle du toit de l'immeuble. Il est ou ce gnouf ?... LA ! Il tourne en direction de la prison. Mais qu'est ce qu'il va faire là bas bordelde... Ahnan. Ouf Tu n'as pas besoin de jeter un coup d'oeil a ton plan, tu connais bien le coin, ici il y a toujours des transactions en cours. Tu peux bien parler ! Toi tu tiens à ta petite peau de bébé et tu te ramènes pas avec la tête un peu plus éclatée à chaque fois. T'es pas ce qu'on pourrait appeler un animal social, et quand on t'met dans une pièce avec des gens normaux et que tu joues pas un rôle ca vire à la scène de foire mais de la haut c'est bien différent, c'est ton circuit, ton immense terrain de jeu, de sport, et même de course-poursuite. Ouais ca arrive de croiser d'autres kamikazes qui veulent ce que tu transportes ou ce que tu leur a piqué. Tim c'est ton pote, ton meilleur pote, pour pas dire ton seul ami parce que c'est pitoyable pour toi vu sous cet angle. c'est pas possible qu'il finisse par se faire bousiller ce con. On dit que quand les gens crèvent on les voit partout, dans tout les endroits ou on allait avec eux avant. T'as ratissé cette ville avec ce zigoto là alors ca c'est bien une bonne raison de savoir ou il va mettre ses pattes de chat de gouttière. Tu veux juste voir, ensuite tu t'renseigneras. T'as pas trop l'intention d'entrer quand tu l'vois passer une porte. Sauf qu'il ressort pas. Tu connais pas l'endroit. Toi tu prends les commandes a distance, t'essaie autant que faire ce peut de pas t'faire coincer, par personne. Tu grommèles "putain de Tim" avant de faire le tour du bâtiment, sur tes gardes. Y'a du monde. Tu te fais discret, préparant de quoi distraire momentanément l'attention au cas ou. Tu t'penches quand personne regarde pour lorgner par une fenêtre entrouverte. C'est vide. Tu t'replanques. T'es parano. Ca t'a évité pas mal d'embrouilles jusqu'ici. Tim il devrait faire plus gaffe aussi là ! Et puis merde. Les types en bas regardent pas. Tu t'faufiles par la fenêtre sans plus respirer. Ils t'ont pas vu. La poignée de la porte s'actionne. Tu te planques sous le bureau à la vitesse de l'éclair.

Il te faut une demi-heure de plus pour le retrouver. Tu savais pas ou t'étais en arrivant. Tu t'es fait chopper dans un couloir. T'as fait le gars bourré qui cherchait des chiottes absolument, on t'as poussé jusqu'à un escalier, on t'a dit de demander les chiottes en arrivant en bas, t'es descendu, t'as atteri en cuisine. T'as trouvé les vestiaires et puis les chiottes après avoir piqué une veste et un futal. Tu t'es lavé la face le cou et les bras jusqu'au coude en insultant mentalement Tim et toi-même par la même occasion et toutes les personnes dont tu te rappelais le nom. L'eau c'est vraiment pas ton truc mais quand il le faut... Robert le serveur avance avec l'air avenant qui convient et ce petit accent dont on ne sait pas trop d'ou il sort qui plait à ses dames. Tu sers des hors d’œuvres quand tu le repères et que tu bifurques a 90 degré juste après qu'un convive ai pioché sur le plateau pour pas te faire démasquer tout de suite servant une autre table l'oreille tendue à te la décoller.

Tim peut bien dire et penser ce qu'il veut, quand le lait a tourné faut pas le boire, faut le jeter alors ok il peut pas non plus changer sa tête, genre la jeter et en prendre une neuve, mais là franchement faudrait. Il a une mine pas possible et pour que MOI j'penses un truc comme ca c'est qu'il y a forcément un crocodile dans les égouts. Enfin vous voyez quoi. Il tourne pas rond dans sa tête ce type c'est moi qui vous l'dit. C'est ca de prendre des grandes baffes dans la tronche aussi.

J'ai l'habitude de passer par les toits. Pour autant quand il disparaît je sais ou il va réapparaître. Je l'ai suivi pus d'une fois, et ca m'arrive aussi de passer par les ruelles et les recoins quand je suis poursuivi et que je n'ai pas le temps de grimper. J'arrive toujours à trouver une fenêtre ou une canalisation, un poteau, quelque chose, tôt ou tard. La filature, ca tu sais faire. C'est comme là. T'es serveur, tu t'appelles Robert. Et lui il s'appelle comment ce soir ? Il a l'air vachement plus présentable en tout cas. Il a presque la face d'une couleur normal. C'est du maquillage ? Ah et il a un collier. Moi non forcément. Je regarde les autres serveurs. Certains en ont, d'autres pas. Ca va Robert, détend toi, t'es un sans collier toi, c'est tout toi. Ca drague sec a c'que tu vois. Tu sais pas si c'est pour le taff ou pour l'plaisir mais franchement tu t'es inquiété pour rien là. J'ai plus rien. Je repars recharger mon plateau et là... Confrontation. Il manque de se viander, et moi je choppe un plateau et j'me barre vite fait. Ca prend une dizaine de minutes pour qu'il me coince. Ok ok... Olalala il fait sa tête de mamma en colère. Pffft. Je lui emboite le pas, armé de mon plateau en déposant les derniers verres au passage.

« Mais qu’est ce que tu fous là ! »
"Eh bien... Je suis serveur. Robert, enchanté. Si j'avais su que tu travaillais là on serait venus ensemble ! T'aurais pu me raconter cette histoire d'échelle... De vélo j'veux dire" Tu lui adresses un grand sourire "on devrait y retourner tu crois pas ? Deux serveurs qui se planquent pour papoter ca fait mauvais genre." Tu vas pour joindre le geste à la parole. "Joli collier au fait ! C'est pour quelle occasion ?" Bon ok ton ton est un peu moqueur mais t'es à MILLE LIEUX d'imaginer pourquoi il a ca autour du cou !

« Az’… Je sais que tu ne bosses pas là. » J'hausse les sourcils sans rien dire. "N'importe quoi" Il y a tant d'applomb dans ma voix que ca me surprendrait moi même pour un peu. Bien sur que je sais que tu sais. J'm'en fous. « Et puis Robert quoi ! Tu ne pouvais pas trouver autre chose ? » "Tu connais pas tes classiques." Il a l'air dubitatif.

« Az’ tu peux pas rester là ! Je risque ma place si on se rend compte qu’il y a un serveur de plus. Ils ne sont pas cons et t’as franchement pas le look de l’emploi. » Ouais bon d'accord. J'aurais dû me laver c'est clair qu'on dirait un clodo déguisé en serveur ca le fait moyennement. J'ai fait une tentative quand même, et ça passait a peu près jusque là mais j'ai vu la gueule des videurs dans l'encadrement des portes et les clients ont tous de grosses bagouzes. Soyons clairs, j'ai effectivement rien à foutre ici en dehors du fait que j'veux savoir pourquoi t'es cabossé et franchement j'pense que tu devrais aussi rien faire ici mais c'est sans doute une affaire de thune. Pt'être bien que tu t'es vraiment pété la gueule en vélo. En voyant ou on est j'pense que t'as bien d'autres embrouilles mais j'suis qui pour parler ? Il a l'air entier hein. Alors tant pis. « Ouais ouais nouvelle mode. Franchement rentres à la planque Az’ et je te rejoins après si tu veux qu’on discute de tout ça mais c’est pas le moment. » Bon un de ses potes me mate l'air de dire qu'il sait aussi que je suis pas serveur ici. C'est le moment de se barrer. « J’arrive. » Je pose la main sur son épaule et prend un air dramatique. "Puisque tu te débrouilles très bien tout seul avec ton échelle j'me barre." Tu tapotes l'épaule en question puis tu remet son col en place comme si ca servait a quelque chose, ce type est tiré a quatre épingles. "Joli maquillage au fait. A plus !" Que tu dis en tournant les talons.

Tu pensais vraiment que t'allais partir. Ouais, tu t'es dirigé vers les vestiaires, t'as retiré ta tenue et tu t'es tiré vers la sortie. Tu t'es résonné, chacun sa vie et franchement qu'est-ce qu'on peut trouver à un endroit pareil ?! Puis t'as vu passer un plat de bouffe. Il semblait voler au bout du bras du serveur, fumant, et t'as sans doute jamais rien vu de plus beau. Avant de partir tu vas sans aucun doute aller faire un tour du côté de la cuisine. Comment opérer ? Ça semble délicat, impossible, le chef doit connaître son équipe, et même que dans ce genre d'endroit l'équipe doit être nombreuse et... Le second plat fait fondre toutes tes bonnes résolutions.

Deux serveurs se croisent et échangent quelques mots en remplissant les carafes de vin près de Tim. "... Un mendiant, Robert. Il est très efficace à la plonge. Il bosse contre un repas, il est fan de notre Chef tu te rends compte ?"
"-Comment il a fait ce gars pour se faire embaucher ? C'est du délire."
"-Je sais pas, il a pas l'air net mais il a accepté de prendre une douche et le Chef l'a embauché. Tu sais c'est lui qui décide..."
"-Qui bosse dans sa cuisine oui. Il est fou d'avoir embauché un sdf il va s'attirer des ennuis non ?"
"-Apparemment il est efficace, il a presque mis la plonge a jour" Les deux se lancent un regard entendu. Le plongeur est malade, et le jeune stagiaire qu'ils ont pris a la débottée ne convient pas du tout pour la place. Il est beaucoup trop lent et dès qu'il s'active il casse de la vaisselle, beaucoup de vaisselle. Le Chef est de plus en plus sur les nerfs. Ils ne sont pas pressés de devoir retourner chercher les plats !

Quelques temps auparavant, Azraël s'infiltre dans les cuisines. Il n'a pas le temps de fureter qu'il se fait interpeller par le chef, repoussant cette armée de bactérie vers la porte. Azraël tombe a genoux et supplie en balbutiant a moitié, comme quoi il meurt véritablement de faim, que des "amis" devaient lui offrir un repas et l'ont abandonné, qu'il fera tout, tout par pitié pour pouvoir gouter une des assiettes. Le Chef s'en va le découper en lamelles mais l'intervention du stagiaire plongeur qui vient encore d'échapper un rac entier de vaisselles le distrait.
"Robert c'est pas anglais ca !"
"Mes parents m'ont appelé comme ca a cause d'une bonne blague" Le Chef de cuisine après avoir recadré sa plus jeune recrue revient sur ses entrefaits.
"Très bien Robert la bonne blague, tu vas nous divertir, puis je vais aller chercher la sécurité. C'est à toi."
Azraël se lance. Il y a effectivement une blague à l'origine du prénom. Je peux sans doute plus reculer alors quand faut y aller... "Un jour une famille décide de s'offrir un perroquet. La mère va en chercher un à l'animalerie la plus proche qui en vend.
Sur place, elle voit un magnifique perroquet parlant a a peine deux cent dollars. Je mime l'expression ahurie de la maman.
- Bonjour, pourriez vous me dire pourquoi ce perroquet est si peu cher ? demande-t-elle. Je fronce les sourcils en pinçant les lèvres et prenant une voix aigue pour lui faire une voix, et cela fait apparaître de petits sourires en coin a mon auditoire. Le personnel s'active, attentif.
- Et bien ma petite madame c'est qu'il vient d'un bordel et son langage n'est pas correct du tout.
Elle se dit qu'elle arrivera sans doute à corriger ca, se serait dommage de ne pas saisir l'occasion. Elle prend le perroquet avec elle.
Une fois installé, le perroquet parle pour la première fois :
- Nouvelle maison, nouveau Bordel.
La mère se dit que ce n'est pas grave, qu'ils le corrigeront." Je tiens mon public. C'est fou, le restaurant peut être aussi friqué que possible, les cuistots restent toujours les même. Et les plongeurs aussi apparemment. Je jette un œil a la vaisselle brisée qui vient compléter la pile avant d'enchaîner pour ne pas perdre d'audimat. Dès que ca parle de cul...
"Les deux enfants de la maison, un petit garçon et une petite fille, rentrent de l'école.
- Deux nouvelles p'tites putes, deux nouvelles p'tites putes.
La mère explique a ses filles que le perroquet parle mal et qu'il faudra sans doute du temps pour le corriger.
Le mari, Robert, rentre du travail peu de temps après et le perroquet de s'exclamer :
- Nouveau bordel, nouvelles p'tites putes, mais toujours ce bon vieux Robert !"

Le chef qui jettait des regards ulcérés en direction de l'évier et n'avait pas l'air de m'écouter éclate de rire. Il semble un peu sur les nerfs, ou alors il a vraiment trouvé ca drôle va savoir. En attendant je supplie avec un ton très convainquant puisque cette fois je ne joue plus vraiment : je veux manger ici et j'y arriverais. "Je peux faire la plonge gratuitement je sais le faire, je vous jure, je vous jure que ce sont les plats qui m'ont attiré ici j'ai jamais rien senti qui sente si bon !" Tu joint les mains devant ton visage suppliant "Donnez moi une chance Chef je ne vous décevrais pas !"

C'est fou, parfois les trucs les plus débiles sont ceux qui fonctionnent le mieux. Enfin t'auras droit de manger a la fin du service et ca c'est vraiment affreux mais qu'a cela ne tienne. Ici, c'est de l'eau aussi, mais de l'eau sale. T'es rapide a ce poste t'as du faire ca régulièrement pour pouvoir manger a une époque pas si lointaine. T'aimes pas l'eau mais t'aime encore plus manger alors ca te motive suffisamment et puis ca t'agace quand même ce Tim qui te dit que t'es pas capable de bosser ici. TU PEUX BOSSER PARTOUT VOILA.
Qu'est-ce qu'il est chiant ce Tim là a faire sa tête de hibou avec sa pile d'assiettes vides dans les mains !

"Salut, moi c'est Robert. Je remplace le stagiaire ! Un jour, je serais chef de cuisine !" Le Chef lui fait signe que tout est ok et je lui adresse un large sourire tout en chargeant le lave-vaisselle industriel à vive allure.

nda : la blague n'est pas de moi vive internet qui m'a fourni une plaisanterie sur un Robert que j'ai légèrement modifiée 8D

« Non mais t’es têtu « ROBERT » »
"On se connait ?" Tu poursuis ton activité. "Ravi de vous rencontrer. On dit de moi que j'ai un fort caractère, c'est vrai !" Tu lui fais un large sourire qu'il te rend alors que tu met le bac de vaisselle dans la plonge. « Une douche… Vraiment… T’es sûr que tu vas survivre ? » C'est une pique, voilà que Tim se fait passif agressif. Tu vois bien que ca lui fout les boules que tu sois là et tu te demandes un peu pourquoi. Mais juste un peu, parce que la vaisselle ne cesse d'affluer. Il se rapproche de toi et vient te sentir. Tu te figes, une assiette à la main. Tu as bien envie de lui saloper sa tenue avec le jet de la plonge, mais t'as beaucoup plus envie de manger ce que le Chef à préparé. "Je sais donner de ma personne quand la situation l'exige... Tu ne sais rien John Snow." Tu menaces sa chemise avec l'assiette recouverte de sauce. Il recule. C'était chelou, mais c'est Tim, et il est chelou alors ca t'inquiète pas vraiment. « Tu comptes rester là toute la soirée ? » "Qu'est ce que ca peut te faire ?" Tu reprends ton travail. Oh oui c'est vrai que tu le suivais a la base...

Tu le regardes des pieds à la tête. Il est maquillé pour cacher des bleus, habillé en serveur avec un collier autour du cou dans un grand restaurant... Non vraiment tu vois pas ce qui est bizarre chez lui. C'est Tim quoi. Que le restaurant soit planqué dans un hangar et gardé par de véritables armoires à glace n'est pas bizarre non plus, c'est juste indicatif. Tu te demandes quelle genre de commerce à lieu ici, même si tu es certain que les gens viennent aussi pour la cuisine du Chef. C'est elle qui t'a fait rester. Et pas seulement. Tu es stupide mais pas débile : il doit y avoir énormément de choses à voler ici. Tu en as déjà vu plus qu'il n'en fallait. C'est pile le genre d'endroit ou traîner en somme. "On en parlera plus tard mais là j'ai du travail alors..." « On te demande Tim ! » "T'as entendu Tim ? On te demande"

C'est la providence. Tu reprends ton activité. Tu te décales juste un peu. Tu les vois un peu plus loin dans le couloir côté salle. Tim est avec un mec relou qui le tripote. Ca arrive souvent que Tim se fasse tripoter d'après ce qu'il dit lui même mais là c'est bizzare il a pas l'air trop d'accord. Pour autant il se barre pas. Une vraie demoiselle en détresse ce gars. Ils ne sont plus a vue. Tu actives pour charger le lave-vaisselle et tu te faufiles, allant remplir le seau de la serpillère comme si tu en avait absolument besoin, pour voir apparaitre de nouveau le duo. Tim s'est fait attraper par le poignet. notre regard se croisent. Il a l'air agacé. Et saoulé. Et un pli barre son front quand je renverse le seau d'eau qui se déverse dans le couloir jusqu'a leur pieds. "Oups !"
Oups mais t'es con Az ! Le type a reculé pour éviter de se retrouver avec les pieds dans l'eau et tu l'as accidellement bousculé pour passer la raclette. "Je suis désolé, vraiment, je m'excuse... Voulez vous que je vous essuie les pieds ?" Il jure avant de faire demi tour en pestant. Tu captes plus trop par la suite, tu fonces pour éponger toute cette flotte le plus vite possible. Rien ne t'empêchera d'avoir ton assiette, RIEN MEME PAS UN PEU D'EAU ! Tu essuies les sols, jetant un regard soucieux à la plonge. En fait ca v... Ah non, ils ont posé de la vaisselle par terre.
"T'as pas du taff ?" Que tu demandes à Tim, en jetant la dernière serpillère dans le seau. Le Chef jette un coup d'oeil, il a été alerté par un serveur. Voyant que les dégats on été rattrapés, il te jette un regard courroucé, hausse très haut les sourcils en te regardant, en regardant la plonge, en te regardant de nouveau, avant de retourner a ses casseroles.
"Oh bon sang, ma pitance est en danger !"

T'es a mille lieux d'imaginer ce qui se passe dans la tête de Tim. Si tu savais, ca te ferais ricaner. Tu penses sûrement pas a te faire embaucher ici. Ce que tu veux ce sont les restes, des montagnes de bouffe qui partent à la poubelle, ouais DES MONTAGNES t'es sûr vu ce que t'as vu défiler en cuisine. Et le Chef a dit que t'en mangerait autant que tu pouvait quand t'aurait fini de faire la plonge pour peu que tu les mette pas en retard. Tu t'emploie a la tâche même si le temps passant toute cette flotte qui t'éclabousse commence sérieusement à te mettre en rogne. T'es pas fâché contre les gens de la cuisine mais tu grognes carrément après le robinet quand c'est terminé, quand on te dit "c'est bon Robert arrête d'engueuler ton lavabo c'est fini pour ce soir, le Chef veut te parler"

"Tu as bien travaillé. Je suis content de toi. Si tu veux revenir certains soirs pour travailler et que tu es propre... tu peux. La prochaine fois tu seras payé et déclaré."
"... Non merci. Par contre j'ai faim !
"Oui, dans un instant. Tu devrais y réfléchir gamin. Si tu veux être payé il faut que tu nous fournisses ta carte d'identité, ton numéro de sécurité sociale et ton Rib. Tu as compris ? Pourquoi tu fais cette tête ? Tu n'as pas de papiers mon garçon ?"
La question te fait reculer. "J'en ai pas besoin, je travaille pour manger c'est tout."
"Tout le monde travaille pour manger gamin. Et pour payer son loyer. Il faudra aussi nous fournir ton adresse. Ou est-ce que tu vis ?"
Il commence a poser des questions qui ne te vont pas, toi t'es juste Az', et ta place elle est pas ici. Elle est pas ici ni nulle part. Toi t'existes pas, pas vraiment. T'appartient à la rue. Et d'ailleurs t'es prêt a prendre tes jambes a ton cou, tant pis pour le repas, quand l'homme secoue la tête puis se dirige vers la cuisine. Il a laissé les bacs contenant les restes sur la desserte. Il pense avoir eu un service particulier et ce jeune homme est sans doute l'élément bizzare de la semaine pense-t-il en le regardant engloutir méthodiquement et avec avidité le contenu du premier bac. Il va être malade. C'est la reflexion qu'il se fait au second bac qui disparait de la même façon que le premier. Au troisième, il n'est même plus inquiet, il regarde la chose avec un interêt scientifique, s'attendant a le voir exploser d'une minute à l'autre. Mais non.

C'est vide et vide et... Il n'y a plus de nourriture. Et tu as toujours faim. "Eh ben. T'as une sacrée descente toi. Tu pourrais te faire des repas comme celui ci de temps en temps. Penses-y" Ton estomac te fait souffrir mais moins que ton esprit qui réclame encore de la nourriture. Tu te résonnes en empilant les bacs. Tu te demandes pas si tu vas être malade. Tu ne penses à rien d'autre qu'a la faim. Tu acquieses et tu sors par là ou tu es venu.

Tu tardes pas a remarquer Tim. Yeurk. C'est quoi cette manie de se baver dans la bouche qu'ont les gens on s'le demande ! C'est dégueu. Ca te fait grimacer. Tu fais comme si t'avais rien vu. L'information est enfin montée a ton cerveau et tu n'as plus faim. C'était pas trop mal comme adresse. Peut être que tu reviendras. Tu te demandes ou est-ce que tu vas trouver des faux papiers. Enfin t'en auras peut être pas besoin, pas si Tim veut bien te dire de quoi il retourne. Et c'est qui se type qu'il est en train de galocher c'est son marin ? Tu serais moins inquiet s'il mentais pas de façon systématique. Alors planquer ici te permettrait sûrement de comprendre ce que font exactement ces serveurs avec des chaines autour du cou. Tu vas bien lui demander, à Tim mais t'es quasi sûr qu'il va pas te répondre.

« Alors le plongeur ? T’as eu une bonne bouffe et un bon billet ? »
Tu te demandes ce qu'ils ont tous avec l'argent franchement. A quoi ca sert si ce n'est pas pour acheter de la nourriture ? Et si on vous donne de la nourriture alors a quoi bon avoir de l'argent ? "Ouais c'était pas trop mal, ca mange bien par ici. Et ton collier tu l'as rendu ? Qu'est ce que tu gagnes ici ? A part de l'oseille."
Non parce que franchement il est un peu trop intelligent pour être juste un serveur et si toi tu le sais lui aussi, il le sait. Et il sait que tu le sait. Non ? Toi et la subtilité vous êtes rarement copains, faut admettre. "C'était ton marin avec toi ?" Tu demandes, curieux. Il avait pas trop l'air d'un marin cela dit. Même si tu traînes le moins possible sur le port t'as bien vu leur trognes de sardine c'est dur de les manquer a ceux là.