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Entre chien et loup - PV Peter Adeane
Louisa Lorca
Il devait être dans les alentours de 18h. Louisa était assise sur le parvis d'un immeuble, fumant une clope. Elle faisait tache dans le quartier, les yeux cernés et les vêtements froissés. Les gens puaient le luxe ici. Ils avaient tout ou presque. Louisa était jalouse, mais ne pouvait plus rien y faire. Fille de criminel et saltimbanque à ses heures, Louisa était tout en bas de l'échelle social. Elle avait finit par accepter d'être un citoyen de seconde zone. Louisa savait qu'elle n'avait pas sa place ici. Elle n'allait pas rester de toute façon. Les petits bourges pourraient continuer leur vie tranquillement.

Un habitant de l'immeuble finit enfin par sortir. Louisa bloqua la porte et se faufila dans le bâtiment, sous le regard et les remontrances du locataire. La cigarette dans le bec, l'adolescente répondit par un doigt d'honneur tout en appelant l’ascenseur. Il était hors de question qu'elle monte les escaliers. La blessure à sa jambe lui faisait encore trop mal... Et elle était fatiguée.

Louisa savait très bien où elle allait. L'appartement de Peter était pas difficile à trouver. L'adolescente n'avait pas envie de le revoir. Il avait déjà foutu assez de bordel dans sa vie... C'était l'avocat qui avait mis ses parents en prison. Et au lieu de dégager de sa vie, il était revenu. Il était toujours là, ou au moins un peu là. Si Louisa avait encore beaucoup de colère contre lui, c'était un pont fixe de sa vie. C'était peut-être le seul adulte qui était là depuis une dizaine d'année. Il était toujours présent. L'adolescente ne l'avait pas toujours détesté. Il y avait eut des moments où elle l'avait vraiment considéré comme un parent... Et puis les choses s'étaient dégradées. C'était de sa faute s'ils en étaient arrivés là. Peter avait enfermé ses parents. Louisa était toujours en colère, ayant la sensation qu'on lui avait volé sa vie. Pourtant Louisa était tout de même inquiète pour l'avocat.

Après l'enlèvement, Peter avait essayé de revenir vers elle. Louisa lui avait demandé de dégager définitivement de sa vie... Et il avait insisté. Emily avait vu la situation et avait décidé d'agir. Louisa n'avait pas eut les détails, mais elle savait que son amie n'avait pas été tendre. Au vu de leur situation, agresser un avocat n'avait pas été la meilleur idée. C'était pas le moment d'avoir des ennuis avec la justice. Louisa savait qu'Emily ne supporterait pas la prison.Elle avait déjà beaucoup trop souffert. C'était à Louisa de la protéger.

Arrivée devant la porte, Louisa toqua. Attendant à peine, mais ne voyant rien, elle tapa sur la porte "Hé ! Peter ! Je sais que t'es là !". Enfin, elle espérait qu'il soit là et non en train de vadrouiller. Au pire, l'adolescente allait attendre ici. Elle espérait juste pouvoir rentrer avant la nuit. Depuis les derniers événements, Louisa avait peur de l'obscurité. Elle frappa de nouveau "C'est Louisa. Ouvre, j'veux te parler!". Elle voulait surtout éviter qu'il parte ne guerre contre Emily... Et peut-être aussi voir s'il allait bien.
Louisa Lorca
Louisa Lorca
LONDON PEOPLE
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Date d'inscription : 17/10/2019
Localisation : Londres
Profession : travaille officiellement comme livreuse, officieusement elle enquête sur de mystérieux individus
Etat Civil : seule
10.04.20 23:03
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Invité
Entre chien et loup
Louisa & Peter
You've been drinking like the world was gonna end (it didn't)
Took a shiner from the fist of your best friend (go figure)
It's clear that someone's gotta go
We mean it, but I promise we're not mean

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je ne suis pas étonné de la trouver là, sur le pas de ma porte, à frapper le bois avec toute l'énergie du désespoir, à tenter de m'invoquer en criant mon prénom, en déclinant son identité sans se soucier du chaos qu'elle provoque, de cette tempête qu'elle ramène dans mon quotidien tranquille, au sein de ce voisinage qui se terre sûrement, observant à l'abri au travers de leurs judas, cette frénétique qui semble tant vouloir me voir, qui s'acharne et insiste malgré son absence, que je couve en silence d'un regard un peu tendre, terriblement patient tandis que je termine de monter les marches me menant au palier de mon appartement, de ce refuge que j'ouvre rarement aux étrangers et à ceux que je laisse m'approcher.

Tu devrais te voir, Louisa, à tenter de capter mon attention, à te faire enfant qui hurle dans le néant. Tu te détesterais sûrement, presque autant que tu dis me haïr quand je m'invite dans ton existence, quand je cherche à te tirer de ce chaos que tu chéris parce qu'il a bercé ton enfance autant que tes parents, parce qu'il est ta madeleine, ton excuse pour échapper à cette vie qu'il te faudra un jour mener, à ce changement que tu redoutes comme nous tous. Je sais que tu serais bien cruelle avec toi, mais ce n'est rien, tu te le pardonneras un jour.

Mon ascension terminée, c'est sur la dernière marche que je m'immobilise, afin de poser mes prunelles sur la jeune femme, sur sa silhouette secouée par un désespoir qui peine à m'arracher autre chose que ce soupire que j'assassine avant qu'il ne franchisse la barrière de mes lèvres, que je ravale pour mieux tirer d'un de mes poches, de ma seule main libre, ces clés qui viennent chantonner entre mes doigts, lentement fredonner au creux de ma paume ce que je peine à exprimer, à avouer à celle dont je connais déjà la raison de la présence, de cette enfant que je ne pourrais jamais sauver, jamais réellement garder à mes côtés pour lui donner ce dont elle aurait besoin pour évoluer, pour se tirer de ce maelstrom au sein duquel elle aime s'égarer, sûrement amoureuse du chaos et de l'incertain, de ce destin qu'elle peut tisser, broder à la surface même de son malheur, de cette douleur qui façonne son être, qui a fini par souiller la nature même de ces possibles, de cette autre qu'elle aurait pu être si les choses avaient été différentes, si ses parents n'avaient été aussi humains, aussi prévisibles, maudits par des vices qui ont été ceux de leurs ancêtres, de ceux qui en cet instant, ne sont en terre, que poussières et restes que les vers dévorent, que des os et des souvenirs que les vivants oublient, enterrent.

« Bonjour Louisa. »

Certains t'en voudraient, à débarquer dans leur existence quand tu as besoin de quelque chose, quand il est vital pour toi de sauver une amie toute aussi paumée que tu l'es. Certains te jugeraient, n'hésiteraient pas à te mépriser, à te laisser ainsi sur le palier et tenter de te mettre en cage. Ils seraient cruels avec ton âme sauvage, avec ce besoin que tu as de te détruire, de progressivement, offrir ta chair au chaos, à cette destruction salvatrice qu'ils ne comprennent parce qu'ils la craignent, parce qu'ils sont prisonniers d'une pensée qui n'est pas faite pour toi, qui te sera à jamais étrangère.

Vers elle, j'esquisse un premier pas, permettant à la veste qui couvre mes épaules, qui dissimule difficilement mon bras prisonnier d'une écharpe médicale, encore engourdi par des cachets avalés entre deux insomnies entre mes draps, entre deux tentatives de trouver le repos en m'abrutissant des murmures de cet aimé qui me fuit, qui absent, n'est là pour lui ouvrir, pour se plaindre de cet imprévisible qu'elle crée dans notre routine, dans la décadence de cette vie couple que nous ne parvenons à sauver, que nous laissons s'enfoncer, devenir se désastre auquel nous nous accrochons par peur d'être de nouveau seuls, de retourner à cet état de fièvre et de fantasmes qui était notre perdition, cet ultime vice qui nous faisant sans cesse nous retrouver, entre les ombres et les secrets, nous chercher et retrouver dans le regards de silhouettes humaines qui n'avaient pour vertus que celles de pouvoir faire taire les envies de la chair, les nécessités d'un plaisir qu'il est toujours si plaisant de connaître.

« Je ne t'attendais pas. » souffle-je en essayant d'être doux, d'emprunter à mon défunt père, cette tendresse qu'il savait insuffler à ses syllabes, dont il me noyait dans l'espoir de me voir enfin devenir humain. « Ca me fait plaisir de te voir. »

Bien que tu ne sois pas là pour moi. Bien que tu n'ailles pas bien, que tu aies l'air d'être sur le point de t'effondrer, de te fracasser au moindre caprice que pourrait t'envoyer l'univers pour tester la puissance de tes convictions, de cette religion dénuée de dieu à qui tu offres prières et psaumes, à laquelle tu te donnes en espérant un idéal que tu es la seule à percevoir, à entrevoir de tes prunelles ternies par les traumatismes, par cette vie qui n'a jamais été tendre avec l'enfant que tu es, celle que tu restes, malgré tes mots durs et tes injures, malgré cette violence qui se glisse dans le moindre de tes gestes.

En quelques foulées, élégantes, félines, difficilement masculines je la rejoins sans peine, venant déverrouiller la porte de notre garçonnière, qu'avec pudeur, presque, je lui dévoile, m'engouffrant sans l'attendre au cœur de celle-ci, lui laissant le plaisir de refermer sur ses pas, la porte de l'appartement, afin de nous enfermer dans cet écrin décoré avec goût, de cet aveu criant que je tente désespérément d'étouffer, d'enfouir sous des mensonges et des faux-semblants que je suis le seul à trouver crédible, que je m'éreinte d'entretenir dans l'espoir de me protéger de rumeurs et de laideurs que mes détracteurs murmurent déjà, à l'abri de mon ombre, qu'ils sèment dans mes pas dans l'espoir de ternir ma réputation, de salir cette armure si blanche que l'on aime m'attribuer, pour enfin, faire sécher ce cœur qui n'a rien de virginal, qu'au pied de la Reine même, ils aimeraient crucifier. Sur une chaise, j'abandonne comme je le peux ma veste, expirant un soupir qui se mue en ce geste que j'ai pour Louisa, désignant cette cuisine qui se mêle au salon, tandis que, nerveusement, je fais mine de ranger les rares livres abandonnés sur le sofa par Christian, les triant pour les empiler sans oser la regarder, croiser son regard et y trouver cette rage que je n'ai pas le courage d'affronter ce soir.

Pardonne-moi d'essayer, d'espérer d'émuler ce père que j'ai fait condamner, que je t'ai arraché au nom de cette Justice qui ne connaît la pitié, qui ne s'incarne que pour transpercer les coupables de son épée et les pourfendre. Pardonne-moi d'être la victime de cette pulsion que je ne comprends pas, qui s'exprime toujours de pair avec cette culpabilité qui vient se jouer de mes viscères quand je croise ton regard, quand je ne peux m'empêcher de songer que c'est de ma faute si tu es dans cet état.

« Si tu as faim, sers-toi. Si tu veux, je peux nous faire un peu de thé. »

Incapable d'occuper un peu plus mes mains, je finis par me redresser, par être brave et la contempler, lui offrir cette fausse assurance qui se fait dissonance dans le silence, dans le doux ronronnements de l'électroménager, parmi le rythme de nos respirations.

« Que veux-tu ? » finis-je par soupirer, soudain las. « Que je ne presse pas de charges contre elle ? » J'esquisse un sourire, puis un rire qui crève bien rapidement dans le rien. « Je n'allais pas le faire, ne t'en fais pas. J'ai dit aux enquêteurs que je n'avais pas vu le visage de mon agresseur. »

Made by Neon Demon
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21.10.20 21:25
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Louisa Lorca
L'homme termina par ouvrir et Louisa le scruta. Elles étaient dans la merde. Peter avait le bras dans une écharpe, signe qu'il avait pris un mauvais coup. Emily était passée. Elle l'avait frappée. Louisa resta un moment sans rien dire, incapable de parler. Elle avait eu beau dire qu'elle se foutait bien de l'avocat, qu'il pouvait aller au diable ou ailleurs... Mais ça lui faisait quelque chose de le voir dans cet état. Ce n'était pas bien. Louisa était toujours en colère, mais elle n'aimait pas de le voir blesser.

Louisa était déstabilisée, cachant un mal-être grandissant derrière une certaine agressivité. "Ouais, ba pas moi.". Mensonge. Elle ne voulait plus le voir. C'était de sa faute si elle en était là... Et pourtant, elle ne le détestait pas. Parce qu'il avait toujours été là, parce que c'était le seul adulte dans sa vie qui était resté une constante. Louisa ne lui faisait pas confiance, ne lui demanderait jamais de l'aide et pourtant ça l'emmerder qu'il soit dans cet état. La jeune femme était perdu. Elle ne savait pas comment elle devait se comporter. Louisa aussi avait mal, elle aussi elle trainait la patte. Peter avait quoi ? Un bras cassé, il s'en remettrait.

Peter s'engouffra dans l'appartement. Louisa le suivit, prit soin de ferme correctement la porte. Au lieu de la claquer, la blonde prit le temps de faire un geste lent. C'était chez Peter, elle voulait pas non plus trop mettre le bordel. Louisa n'était pas comme Emily. Et peut-être qu'elle appréciait plus l'avocat qu'elle ne le pensait.

Louisa resta silencieuse, les bras croisés, observant cet homme qui prenait le temps de ranger ses affaires. En posant sa veste, il avait eut l'air de galérer... Emily l'avait vraiment pas loupé. La jeune femme était toujours sur la défensive, se sachant pas comment occuper l'espace. Elle l'écouta soupirer, rire et enfin donner les informations qu'elle était venu chercher. C'était une bonne nouvelle.

Acerbe, Louisa répondit "C'était normal que je m'inquiète. Je te rappel que t'as balancé mes parents au tôle ! Ca serait logique que tu fasse la même chose avec ma meilleur pote...". Louisa secoua la tête "De toute façon, tu comprends rien.". A croire que cet homme était idiot. Pourtant Louisa savait très bien qu'il ne l'était pas. C'était un avocat, il avait fait de longues études embrouiller tout le monde avec ses mots. La jeune femme avait même pas le bac. Elle savait bien qu'il y avait un faussé entre eux.

Pendant un bref instant, Louisa se radoucit et demanda "T'as vraiment mal ?". Puis elle reprit sur son attitude initiale "De toute façon tu le mérite." La jeune femme n'avait pas conscience de la violence de ses mots. Dans son monde, Peter devenait le responsable de tous les malheurs de sa vie. C'était plus simple pour la jeune femme. C'était aussi profondément injuste. "T'as cherché, t'as trouvé." Elle planta son regard droit dans le sien "Je ne veux plus que tu intervienne dans ma vie Peter. T'as toujours foutu la merde. ". Louisa n'était que ressentiment et colère. "Maintenant, ça va presque bien. Et je veux que ça reste comme ça. Alors, n'essaie plus jamais de me contacter, jamais !". Peut-être qu'une partie d'elle-même ne le pensait pas. Mais Louisa était révoltée contre ce système qui n'avait pas su la protéger, contre Peter qui n'avait pas su l'aider.

Louisa se recula de quelques pas puis conclu "Maintenant, je te laisse trois secondes pour me dire ce que tu veux. Après, je me casse.". La blonde n'avait aucune raison de rester. Le mec avait détruit sa vie et il pensait vraiment pouvoir boire un thé et manger des petits gâteaux avec elle?
Louisa Lorca
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08.11.20 23:18
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