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[CLOS] Les petits détails | ft. Prem
Maxyne Jørgen


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◊ ◊ ◊

       Quelques rayons de soleils traversèrent les nuages qui assombrissaient le ciel, perçant la fenêtre ils réchauffaient les jambes dénudées de Maxyne. La lumière se refléta sur le fauteuil vert en velours où elle s'était installée et donna à la pièce une petite lueur terne. Elle s'était emmitouflée dans une chemise bien trop grande, le regard observant par-delà la vitre le temps qui semblait changer doucement. L'arôme fumant de son thé chatouilla son visage fatigué, il l'enivra comme le rythme de la respiration soutenue qu'elle put entendre depuis son siège. Le seul bruit qui faisait écho dans la chambre d'hôtel. La montre sur la table basse indiqua onze heures et elle avait cessé de compter depuis combien de temps son esprit s'était éveillé. Elle avait déjà fait face au regard surpris du serveur qui eut la délicatesse de faire venir le petit déjeuner. Slalomant en silence entre le bazar qui fut commis dans la pièce. Le sol c'était fait envahir par des talons lancés au hasard, des sous-vêtements à peine posés sur le lit, une robe jetée sur une commode et un pantalon en boule dans un coin. Ils donnaient l'image d'une soirée rondement bien menée. Bien arrosée. Et qui s'était terminé de façon tout aussi enflammée. Une petite douleur contre son cerveau, lui rappela que le dernier verre de champagne fut peut-être de trop. Pourtant, il avait merveilleusement bien accompagné les rires qu'elle avait partagés.
Du moins, c'est ce qu'elle avait montré, au fond sa joie ne fut pas aussi forte qu'habituellement.

      Sa tasse laissée sur la table, elle s'approcha de la fenêtre bras croisé. La vue sur le quartier de Westminster avec les premières gouttes de pluies lui parut agréable. Même si pour un dimanche matin, elle trouva les Anglais bien nombreux dans la zone. Ses iris observèrent un couple heureux accompagné d'un enfant, elle voyait de loin les gestes tendres qu'ils échangèrent entre eux et senti monter en elle le désir d'être à leur place, ne serait-ce qu'un cours instant. Connaître ce que donne l'amour échangé d'un père et d'une mère. Sans remords, sans honte, sans attendre quoi que ce soit en retour. Elle ne retenue pas le juron qui s'échappa furtivement de ses lèvres dans sa langue natale. Un peu violent, un peu fort, un peu brisé.

Maxyne haïssait ce mois, ce jour, cette date. Il avait le goût d'un souvenir où toute une vie entière s'était effondré. Chaque année il n'avait que cesse de lui rappelait ce qu'elle essayait avec tant de ferveur d'oublier. Il frappait à la porte la veille pour la démoraliser. Et, même désormais morte pour certain, cela n'effaçait pas les faits. Elle espérait secrètement que son rendez-vous n'avait pas ressenti ça, même avec toute la bonne volonté du monde pour paraitre « normal ». Elle ne voulait pas être la cause d'une soirée gâchée, plus encore pour le prix qu'il avait déboursé.

Ses doigts frottèrent légèrement l'emplacement de sa bague qu'elle ne portait plus depuis des années. Quelquefois elle avait ce sentiment de la sentir autour de son annuaire et de la serrer au point de vouloir l'étouffer. Elle ne l'avait peut-être pas porté bien longtemps, pourtant cela fut suffisant pour la marquer. Pour sceller le mensonge de sa vie.

Maxyne réalisa alors que son blasphème fut peut-être trop fort, elle tourna la tête pour observer le lit et murmura innocemment :

« Désolée, je ne voulais pas te réveiller. »

Tout en s’approchant, son visage s’éclaira un peu en s’apaisant. Elle chassa durement ses noirs pensés qui revenaient au gallo.

« Bien dormi belle au bois au dormant ? »


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Maxyne Jørgen
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08.10.20 17:55
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Prem Hadid


Les petits détails ft. Maxyne

Prem ne regrettait pas d’avoir trouvé Joy. Il pouvait compter sur elle pour passer un bon moment, sans prise de tête. Parfait deal, en somme, pour un célibataire endurci tel que lui. C’était toujours mieux que le mariage forcé, encore très populaire dans sa communauté. Il était bien placé pour le savoir, puisque sa mère était elle-même matchmaker, et son père, célébrant officiel. Ses parents avaient fait de leur mariage leur business. Si Prem ne leur avait pas tenu tête, il se serait marié avec la fille d’une amie de sa mère, avec qui il n’avait jamais échangé le moindre mot. Enfin, tenu tête était un grand mot… « Après mes études », leur avait-il dit. Puis, il avait renoncé au Dastar. La famille de la mariée avait été rebutée, et ses parents lui en voulait encore et toujours d’avoir mis sa religion de côté au profit de sa carrière.Ce n’était pourtant pas de gaieté de coeur qu’il l’avait fait, mais c’était le prix à payer. Tout comme c’était le prix à payer pour une soirée en compagnie de Joy.

Ou plutôt, « Joy ».

Il ne fallait pas être Hercule Poirot pour deviner que ce n’était probablement pas son vrai nom. Elle avait un accent que Prem, cependant, trouvait des plus sexy. Un mélange de scandinave et d’autre chose, impossible à cerner. Quelque chose lui disait que, si Joy cachait son propre prénom, elle ne dirait probablement pas la vérité sur sa terre natale. N’empêche, ça le rendait curieux.

Encore endormi sans le lit de l'hôtel de luxe où ils s’étaient posés la nuit dernière, Prem fut réveillé par la voix de Joy. Il se frotta le visage, et se redressa légèrement. Il regarda Joy, les yeux mis-clos, qui était assise près de la fenêtre. « T’inquiètes ». Il bailla, avant d’esquisser un sourire fatigué « Ha. C’est laquelle déjà, la belle au bois dormant? Celle qui se paume dans les bois et se retrouve avec des nains? » demanda-t-il, peu au fait des classiques américains. Il avait davantage été élevé avec les films bollywoodiens.

Se levant pour retrouver et enfiler ses boxers et son t-shirt de la veille, Prem remplit une tasse de l’eau encore chaude de la bouilloire pour se préparer un thé. « Et toi, pas trop la gueule de bois ce matin? » demanda-t-il, moqueur. Lui, ne buvait pas. Non seulement sa religion lui interdisait l’alcool, mais il n’avait jamais vraiment réussit à en aimer le goût. Vu la tête que tirait Joy, c’était peut-être tout aussi bien. Il s’approcha de la fenêtre pour piocher un croissant sur le plateau de petit-dej. « Tu regardais quoi? » Dans la rue, il n’apercut rien de particulier, simplement des passants. « Oh. T’es le genre de personne qui espionne les passants et leur invente une vie, c’est ça? » demanda-t-il, sourire en coin. « Alors, il y a des gens scandaleux dans le coin? »

Ce genre de conversation à la con qu’ils avaient parfois le matin était la raison pour laquelle Prem ne déguerpissait pas à la minute où leur partie de jambes en l’air prenait fin.




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Prem Hadid
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11.10.20 16:47
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Maxyne Jørgen


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◊ ◊ ◊

       Certains lendemains de soirée avaient quelque chose d'agréable. Comme le fait d'admirer un homme au réveil, ses cheveux hirsutes et le regard encore endormi rendant son visage plus innocent que jamais. Et d'autres fois, il était préférable de prendre la fuite discrètement sans même un petit mot et oublier. L'avantage avec Prem, c'est qu'elle n'avait jusqu'à présent jamais eu le besoin de partir à la hâte. Son charme y jouait pour beaucoup, mais il y avait surtout le coter plus simple. Sans trop de chichis et de froufrous les rendez-vous semblaient plus réels à chaque fois. Ce qui la changeait grandement des hommes d'un autre statu qui la demandait.
Un rire léger lui échappa en suivant ses gestes du regard. Quelques secondes à laisser les yeux gambader sur les parties de son corps qui furent rapidement recouvert par petites couches de vêtements. Pour son plus grand déplaisir. Elle n'aurait certainement guère dit non à l'idée de se rincer l'œil plus longtemps.

« Nope, répondit-elle, ça c'est blanche-neige et les sept nains. Elle finit empoisonné par sa belle-mère. Aurore c'est la belle au bois dormant, la princesse qui se pique le doigt avec une aiguille et termine dans un sommeil profond. Il faut qu'on revoie tes classiques américains. »

Il était important de faire la différence entre elles. Certes, il s'agissait de princesse dans les deux cas et chacune finissaient sauvé par le fameux « prince charmant », mais leurs vies n'en étaient pas pour autant semblables. Plus encore en se penchant sur les vraies histoires, celles qui ne connaissaient pas les fins heureuses et les enfants à souhait. Au fond, elles étaient bien tristes et proches d'une réalité assez morbide. Maxyne s'estimait heureuse de ne pas avoir bercé sa fille avec ses contes à dormir debout. Puis, elle se demanda ce que les histoires d'origine de Prem donnait à entendre. Si les femmes avaient cette même image d'altesse ne sachant rien faire d'autre que mangeait avec une cuillère en or.

« Je pense survivre à une légère gueule de bois. »

Elle n'avait pas envie de vomir, ni se cacher dans un trou de souris. Elle n'avait pas fini la soirée en rampant et se souvenait de tout en détail. Heureusement d'ailleurs ! Il y avait une limite à ne pas dépasser et elle s'assurait de ne jamais la franchir. Et puis, avec lui qui ne buvait pas, c'est comme si au final elle avait consommé pour deux.
La brune reporta son attention à la fenêtre, le couple qu'elle épiait n'avait pas encore bougé de sa position. Ils semblaient plongés dans une longue conversation, peu dérangé par la pluie continuant à clamer sa présence.

« Oui, j'aime imaginer que leur vie est cent fois pire que la mienne. Ou meilleure, tout dépend de l'humeur du jour. »

À première vue, il n'y avait aucun doute pour elle que leur vie était bien à mille lieux meilleurs que la sienne. Ne serait-ce que pour cette image à contempler. Le souvenir de voir ses propres parents aussi complices, voir amoureux, paraissait... absurde ? Il n'y avait pas le temps pour démontrer de telles affections si le public ne se montrait pas aux alentours.

« Je regardais ce couple de parent, là, fit-elle en les montrant du doigt, qui discute avec l'enfant qui attend sagement. Je trouve que la mère a une tête de directrice des impôts et vue de ses habits, elle n'attend qu'une chose ; retourner se faire une manucure. Quant au père... mmh... il a un visage de chauffeur de taxi... Je dirais même qu'il est le genre d'homme à avoir des secrets sordides. »

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12.10.20 0:34
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Prem Hadid
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Une empoisonnée par sa belle-mère, une autre narcoleptique… elles ont la vie dure, les princesses occidentales. En même temps, comment pouvaient-elle être sauvé par un prince charmant et vivre heureuses pour toujours, si elles n’étaient pas en danger? Prem secoua la tête. « Désolé, je n’arrive pas à les différencier. Elles se ressemblent toutes pour moi. » Sharzad, elle, n’avait pas eu besoin qu’on la sauve, pour arriver à ses fins. Prem avait toujours adoré son histoire. Une femme intelligente, rusée et belle comme tout, qui utilisait son esprit pour faire cesser le massacre causé par le roi Chahriar, en risquant même sa vie! Enfin, à chacun ses contes de fées, se dit-il, en versant son thé dans une tasse, avant de rejoindre Joy, près de la fenêtre.

D’ailleurs, quels contes de fées Joy pouvait-elle imaginer simplement en regardant les passants? Dévorant son croissant, Prem observa le couple et l’enfant pointés par Joy. L’homme et la femme semblaient être absorbés par leur conversation, pendant que l’enfant, patient, s’amusait à sauter dans les flaques d’eau. C’est ça qu’elle regardait?... Prem eut une moue pensive. Une petite famille parfaitement banale, lui semblait-il. Mais en écoutant les suppositions de Joy, il esquissa un sourire. Marrant.

« Des secrets sordides? C’est peut-être un espion russe. Ou il a une maîtresse », dit-il en haussant les épaules. C’était sans doute les secrets les plus clichés du monde, mais il n’avait pas l’imagination de Joy. « Quoi qu’ils ont l’air bien ensemble, ces deux-là. Quand quelqu’un a une maîtresse, c’est généralement que le couple bat de l’aile. Enfin, j’imagine ». Prem n’ayant jamais vraiment eu de copine sérieuse, ou du moins, jamais au point d’en présenter une seule à ses parents, pouvait difficilement s’imaginer être dans la même situation. Une situation qu’il ne souhaitait à personne d’ailleurs. « Pour ça, j’avoue que j’envie les anglicans. Chez les sikh, le divorce est très mal vu. On se marie pour la vie et on espère que ça se passe bien, sinon bah, on fait avec », dit-il en secouant la tête. « Ici, c’est presque une tradition, le divorce. Et c’est pas une mauvaise chose je trouve. Pourquoi bafouer une promesse envers Dieu alors qu’on pourrait mieux la tenir avec quelqu’un d’autre? Pourquoi rester marié si c’est pour tromper ou être malheureux? Me dis surtout pas que tu l’es Joy, si tu l’es », la prévenu-t-il « Tu fais ce que tu veux, mais je préfère pas le savoir. Je me sentirai mal pour le gars. »

Prem n’était pas trop sélectif vis-à-vis ses conquêtes et ses coups d’un soir, mais il éviter les femmes mariées, en général. Joy l’était peut-être, mais probablement pas, avec le genre de métier qu’elle faisait. À moins que son mari soit très ouvert d’esprit, ce qui est toujours possible. Même si c’était le cas, Prem préférait, pour une fois, rester dans l’ignorance à ce sujet « T’es quoi toi d’ailleurs, chrétienne? Athée peut-être…? »




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Prem Hadid
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15.10.20 21:49
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Maxyne Jørgen


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◊ ◊ ◊

       Est-ce que cela provenait de ses cheveux blancs, ou de ses traits qui lui semblaient fatigués de loin. Ou bien de l'image tout simplement qu'il renvoyait ? Probablement un peu tout à la fois. Un peu le cliché d'un chauffeur de taxis. Mais ce n'était qu'une image, peut-être était-il bien plus que ça. Ce couple fascinait la curiosité de Maxyne. Il n'y avait pas vraiment de raisons quant au fait qu'il est des secrets, mais les hommes étaient fourbes de natures, alors, elle les cataloguait facilement ensemble dans le même lot. Prem avait raison, ce couple paraissait heureux et, c'était justement cette image parfaite qui faisait travailler son imagination. Elle savait par expérience ô combien les apparences pouvaient compter.

« Russe ? Non. Son visage est bien trop sage pour ça. La maitresse par contre... c'est une idée. »

Il aime sa femme, pensa-t-elle, mais peut-être plus assez qu'au premier jour. Il rentre tard le soir, il travaille beaucoup, il a des réunions de bureaux... des clichés. Néanmoins, des clichés plus que vrais la plupart du temps. Elle pris sa tasse de thé et la porta à ses lèvres en réfléchissant, dans ses souvenirs, ses parents ne s'adonnaient pas à l'adultère. Ils donnaient le parfait exemple d'un mariage heureux et solide sous les projecteurs et s'entre-tuait sans cesses derrière les caméras. Enfin, sa mère aimait réellement son père, mais l'inverse lui avait toujours paru tel un mensonge. Elle n'imaginait pas vraiment ce grand homme au regard si strict, aux choix tracés sur une ligne droite courir les jupons d'une autre et en même temps... que savait-elle réellement de lui ? Il n'avait été que trahison tout le reste de sa vie, peut-être que ceci en faisait aussi partie. Pourtant, en écoutant Prem, elle ne voyait pas ses géniteurs finir en divorce. Ils auraient bien trop perdu et, une promesse faite à Dieu n'est pas ce qui aurait pu changer quoi que ce soit.
Alors qu'elle avala une troisième gorgée de sa boisson aromatisée, elle manqua de s'étouffer avec cette dernière. De gros yeux ronds fixèrent le jeune homme

« Si je ... quoi ? Marié... S'il te plaît ! L'engagement par l'alliance est quelque chose que préfère grandement éviter. Pas de soucis là-dessus. »

Fort heureusement, jamais il ne verrait un homme, le visage marqué de colère les poings prêts à s'écraser contre lui, pour avoir couché à plusieurs reprises avec sa femme. Joy avait ni mari, ni enfant, elle était libre comme l'air et causait de tort à personne. Maxyne en revanche, devait se contenter d'une adolescente trop jeune pour comprendre cette deuxième vie. Si elle avait encore cette alliance autour de son doigt, jamais elle n'aurait exercé une telle activité. Jamais elle ne serait tombée aussi bas. Tellement de choses seraient si différentes. On ne la connaitrait probablement pas en Angleterre. Où en tout cas, pas ainsi.
Elle se racla la gorge pour se remettre de ses émotions.

« Je ne suis pas croyante personnellement. J’ai hérité ça de mon paternelle on va dire. Il n’y avait que ma mère qui croyait en Dieu, mais… de ce que je me souviens, elle n’était pas une grande pratiquante. Je ne sais pas si sa foi en lui aurait pu la sauver de toute façon. »

Tasha avait toujours porté une croix autour de son cou, mais elle n'était pas une grande pieuse. Elle n'allait pas à la messe du dimanche et, ne pliait jamais les genoux pour confesser ses pêchers. Du moins, sa fille ne l'avait jamais vu ainsi. On ne l'avait pas éduqué dans ses préceptes là. Peut-être que les choses auraient pu finir différemment si cela fut le cas. Mais croire en une puissance supérieure, ne lui avait pas permis d'être protégé contre le démon qui partageait son lit. Maxyne ne croyait pas qu'il aurait pu la sauver dans tous les cas. Comme si de toute évidence sa mère été voué à mourir de cette façon. Son chemin fut déjà écrit.

« Tu sais... le mariage pour la religion, ou la culture – certes ce n'est pas vraiment un choix – peu changé ou évolué. Il y a toujours une porte de secours d'une certaine façon. Je ne critique pas loin de-là, s'empressa-t-elle d'ajouter avant de l'offusquer par erreur, je respecte. Mais... il y a aussi le mariage arrangé entre deux parties pour une question de pouvoir, ou d'argent. L'amour n'existe pas là non plus et il n'arrive pas avec le temps. Et le divorce... mphf... ce n'est même pas quelque chose qui devient envisageable. Ou même possible d'espérer frôler du bout des doigts. »

Si seulement c'était aussi simple. Elle comprenait ce qu'il avait voulu dire. Et pourtant, faire une promesse au seigneur n'était pas toujours la seule chose en jeu. Elle baissa légèrement les yeux sur ses doigts, elle aurait aimé qu'on lui laisse le choix de s'engager.

« Enfin, tout ça pour dire que... même si on souhaiterait être heureux ailleurs... on ne le peu pas toujours. »


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Maxyne Jørgen
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17.10.20 11:04
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Prem Hadid
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Prem éclata de rire devant l’air presque choqué de Joy, qui proclama haut et fort son indépendance. Il la regarda, les yeux rieurs, en buvant son thé. Elle n’aurait même pas eu besoin de lui répondre. Loin de lui l’idée de chercher à en savoir plus sur la vie privée de cette femme qu’il payait pour avoir du bon temps… mais il était comme ça, curieux journaliste. C’était presque plus fort que lui. Quand quelque chose piquait sa curiosité, il ne pouvait s’empêcher de fouiner. Après tout, Joy devait certainement avoir une vie normale, quand elle ne couchait pas avec des mecs random dans une chambre d'hôtel de luxe. Elle devait bien faire les courses, aller au gym, promener son chien, des trucs banals quoi. Elle ne pouvait pas être Joy tout le temps, sinon, cela devait être essoufflant. Autant pour le corps que pour l’âme.

C’est d’ailleurs pourquoi il demeura silencieux, mais aussi étonné, lorsqu’elle se mit à parler de ses parents. Très peu, mais juste assez pour que ça l’intrigue. Juste assez pour que Prem, inconsciemment, s’acharne sur ces petites parcelles d’informations, et tente d’en faire le portrait. La façon dont elle parlait de sa mère était étrange. Au passé. Elle avait donc eu une mère croyante, et un père athé. Mais surtout, de quoi sa mère aurait-elle pu être sauvée? Du père, peut-être. Prem savait qu’il ne faisait que de grossières suppositions, et surtout, dans les clichés, quand il se disait que Joy ne serait pas la première escorte à avoir eu des problèmes familiaux, ou des «Daddy issues». C’était même plutôt courant, malheureusement pour elles.

En revanche, ce qui ne collait pas au portrait typique de ce genre de femme, c’était la façon dont Joy parla des mariages arrangés selon le pouvoir ou l’argent. Prem haussa les épaules «T’inquiètes. Je me doute que ça ne doit pas être pareil. » Sa mère, par exemple, avait arrangé beaucoup de mariage dans la communauté. Les couples s’en sortaient à merveille, paraissait-il, avec un petit coup de pouce du Kamasutra, que sa mère possédait en plusieurs copies pour donner un exemplaire à chaque nouveaux couples mariés. Un chef-d’oeuvre de littérature indienne d’ailleurs, que Prem n’avait pas eu à attendre son mariage pour avoir; juste à en piquer un dans la collection de sa mère, à 14 ans. Les mariages sikh avaient beau être arrangés, ils n’en restaient pas moins des célébrations. Cependant, les mariages dont parlait Joy étaient sordides, ou les mariés n’étaient rien de plus que des objets que l’on vendait l’un à l’autre. Mais pourquoi une fille comme elle parlait-elle de ça?

Prem poussa un soupir. « Ouais. Tout le monde voudrait une vie comme celle d’une princesse Disney, mais si ça se trouve, le prince charmant est un gros trou du cul, et elle aurait mieux fait de continuer à coudre tranquillement… ou rester avec les nains, je sais plus. » dit-il, sourire en coin. « En tout cas, j’espère que c’était pas le prince charmant ou ce genre de conneries que tu étais venue chercher en débarquant à Londres, parce que t’as sans doute été déçue si c’est le cas. » Surtout par les temps qui court. Quant à lui, il était bien loin d’avoir la tête d’une prince, sans compter qu’il ne cherchait pas de princesse. Il cherchait seulement la compagnie de gens intéressants, avec qui discuter de tout et n’importe quoi, et d’occasionnels plan cul. Avec Joy, il avait sans doute le meilleur des deux mondes, mais il se risqua tout de même à la froisser. Il baissa les yeux pour regarder le fond de sa tasse « Je suis désolé pour ta mère, en tout cas. » dit-il, simplement. « Elle comptait beaucoup pour toi? »





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20.10.20 4:03
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Maxyne Jørgen


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◊ ◊ ◊

       Être heureuse, c'est quelque chose qui paraît irréaliste même si la vie est désormais bien plus clémente. Elle aurait voulu, connaître cette sensation ce petit crépitement au fin fond de l'estomac quand on touche la liberté du bout des doigts. Enfin ce qui est fait est fait.

Max était certaine d'une chose, vivre telle une princesse n'aurait plus lui convenir, rester enfermé des heures dans une grande tour exerçant sans relâche le même travail, la même broderie, manger dans les mêmes couverts en or, côtoyer les mêmes domestiques sans pouvoir s'ouvrir au monde... elle grinça des dents en soupirant tant cela lui semblait partiellement similaire sans même y avoir pensé plus tôt.

« Le prince ? Non, non, j'ai vu à quoi il ressemble en réalité et ce n'est absolument pas charmant. Il est gros, alcoolique et pète sur le canapé. Merci, mais non merci je passe mon tour. »

Non, son prince charmant ne ressemblait en rien à ça, au contraire elle cherchait plutôt à l'éviter comme la peste. En revanche, le prince anglais n'avait rien à voir avec celui des contes pour enfants. Il se rapproche et bien plus du beauf question. Elle n'aurait pu supporter ce genre d'homme bien longtemps. Max s'étira légèrement quand la question sur sa mère tomba soudainement. Cela allait de pair avec la conversation, mais on ne lui avait jamais demandé.

« Euh... oui je rois. »

Elle se racla la gorge, laissant ses bras retomber mollement.

« C'est horrible dis comme ça, elle ria nerveusement. Je passais plus de temps avec la gouvernante ou mon oncle qu'avec elle. Elle était très passionnée par son travail, que j'admirais, mais cela la rendait peu présente pour me sentir réellement proche. Paix à son âme, je pense qu'elle n'a pas dû trop souffrir, enfin je l'espère. »

Elle aimait croire que sa mort n'avait pas été aussi douloureuse, qu'il avait fait vite. Même après tant d'années elle ne croyait toujours pas à sa lettre de suicide et proclamait silencieusement l'assassinat.
Détails sordides mis de côté, elle quitta son siège en se dandinant légèrement, elle fit sauter les premiers boutons de sa chemise, un air aguicheur sur le visage scrutant minutieusement le corps de son rendez-vous. Que Dieu la pardonne pour les pensées impures traversant son esprit, mais son corps avait la conception parfaite de la tentation du diable.

« Je pensais prendre une douche, annonça-t-elle en faisant sauter un bouton supplémentaire, tu penses être capable de me savonner le dos ? »

La chemise glissa au sol à ses derniers mots. Elle recula lentement en direction de la salle de bain, un petit sourire en coin laissant l'invitation planer...



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02.11.20 21:40
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À nouveau, Joy le surpris par sa réponse. Sa mère avait été absente, à cause de son travail. Comme beaucoup de famille très riche, elle avait eu une gouvernante en guise de remplacement de figure maternelle, et qui avait veillée sur elle. Le profil que donnait Joy de son enfance ne collait pas du tout à ce qu’elle était aujourd’hui. Comment une gosse de riche se transforme en escorte? Rare sont les enfants qui s’enfuient, et délaissent une vie de luxe, surtout pour faire le genre de travail qu’elle faisait, à qui Prem associait plutôt les gens désespérée, ou en manque de fric. Joy, cependant, ne semblait pas désespérée. Au contraire, elle assumait son boulot. Cependant, pas au point d’utiliser son véritable nom.

Joy était une énigme, et Prem se sentait progressivement happé par l’envie de la résoudre. Les réponses qu’elle apportait à ses questions ne soulevaient qu’encore plus de questions. Chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, elle le prenait au dépourvu, particulièrement lorsqu’elle espéra que sa mère n’avait pas trop souffert. Les sourcils froncés, Prem fixa la brune, ne sachant par où commencer, ni comment prendre ce qu’elle venait de dire. Elle l’avait dit avec une telle désinvolture qu’il se demanda si Joy se rendait réellement compte de ses paroles. Ce qui était sûr, c’était qu’elle plaçait une infime confiance en lui. Elle lui confiait tout ça, sans savoir à quel point la curiosité dévorante de Prem était bien réelle, qu’elle n’était pas un compte de fée, ni à qu’elle point elle était dévorante, et loin d’être satisfaite.

Volontairement ou pas, peut-être ayant sentit le monstre fouineur tapis quelque part, Joy, avec toute sa persuasion habituelle, réveilla en Prem un autre genre de monstre. Un petit sourire se forma sur son visage. Ses yeux noirs, animés d’une lueur mielleuse, suivirent la fine silhouette de la brune s’éloigner lentement vers la salle de bain, avant que son corps ne se décide à faire de même. Comment dire non à ça, même si ça allait probablement s’ajouter à sa note? Il savait bien qu’elle en valait largement la peine, alors qu’il délaissa à son tour le seul morceau de vêtement qu’il avait enfilé en se levant, et qui, finalement, n’avait pas servi à grand’chose. Ce dont Prem savait se servir cependant, c’était sa langue, entre autre bien sûr. Joy pouvait très probablement simuler ses réactions, mais Prem se considérait comme plutôt doué. C’était ce qu’avait prétendu la secrétaire du département des sports du journal, en tout cas. Puis, dans la douche, tout était plus chaud. Tout glissait encore mieux. Quant à Joy, même la lumière crue de la salle de bain n’arrivait pas à diminuer la beauté de son corps. C’était différent de la voir comme ça; ailleurs que sous les lumières tamisés sous lesquels ils avaient l’habitude d’avoir leurs tête-à-tête.

Il avait vu la cicatrice. De sa hanche jusqu’à son dos.

Mais hors de question de gâcher ce moment, alors qu’il s’était redressé pour entrer dans l’action, et embuer un peu plus avec elle les parois vitrées de la douche. Il ne mentionna rien non plus, lorsque, une fois rassasiés et vidés, ils reprirent leur souffle. Prem, derrière elle, ne dit pas un mot, lorsque d’un geste du pouce, il traça la fine ligne de la cicatrice qui lui traversait le flanc. Il déposa un baiser sur son épaule, comme pour dire «je suis désolé qu’on t’ai fait ça». Il espérait seulement qu’elle comprenne, car il était sincère. « C’est de la part de qui? » demanda-t-il, tout simplement.

Il ne savait pas qui avait pu lui faire ça, mais Prem savait qu’elle ne l’avait pas mérité. Il s’éloigna lentement d’elle, et lui savonna le dos, comme promis.

En sortant de la douche, Prem laissa Joy se sécher les cheveux, pendant qu’il retournait à la chambre, chercher ses vêtements, et l’argent qu’il lui devait. En passant près du sac à main de Joy, Prem n’hésita pas une seconde pour saisir le portefeuille qui s’y trouvait, et jeter un oeil au permis de conduire.

Maxyne Jørgen.

Il remit le tout en place, tel qu’il l’avait trouvé. Il s’habilla, et retourna la voir, cette fois, avec son propre portefeuille, duquel il sortit une pile de billet. Avec Joy, c’était toujours cash. « J’ai mis un extra pour ce matin. Merci Joy » dit-il, souriant. De plus, il était loin d’être fier de ce qu’il avait fait. Cette fille lui ferait perdre tout son karma, à force de se poser des questions sur elle. « Faut que j’y aille. Ah, et maintenant que je t’ai payé, j’ai une question et j’ai besoin d’une réponse sincère de ta part. » commença-t-il, d’un air sérieux, avant de se mettre à sourire, malicieux. « J’ai été comment, hier et ce matin?»




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Prem Hadid
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Maxyne Jørgen


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◊ ◊ ◊

       Joueuse qu'elle était, elle voulait qu'il entre dans ce petit cercle vicieux et se laisse prendre entre ses filets. Loin de l'envie d'oublier leur conversation, il y avait aussi une convoitise à profiter de ses échanges qui pourraient faire fuir une nonne. Les yeux de Maxyne brillaient de malices. Voir Prem suivre le mouvement, fit monter en elle la petite sensation d'excitation qu'elle recherchait. Sa bouche légèrement entrouverte fut une invitation à prendre possession. Il n'y avait plus besoin d'échanger de mots, seuls les baiser et les mains parcourant la chair devenait suffisant. Ils vibraient au rythme d'une danse sensuellement endiablé. L'acoustique de la salle de bain fit un merveilleux écho aux doux soupire qui s'échappaient des lèvres de Maxyne. Elle eut la sensation d'avoir éveillé quelque chose de primitif chez lui, au plus profond l'envie de le voir pleinement surgir la démangeait. Elle sondait, titiller la petite bête, prête et désireuse de se faire dévorer.
L'effervescence de leur étreinte eût tôt fait de faire monter la vapeur mélangée à l'eau chaude, plus rien ne semblait être en mesure d'éteindre ce feu qui les consumaient. Fiévreuse elle laissa les rênes à cet homme qui semblait maître de la situation. Bon dieu, il y avait peu d'homme qui savait y faire et il faisait partie de ces exceptions-là. Tout son être en réclamait davantage, presque insatiable.

Elle eut cette sensation que son plaisir dura une éternité jusqu'à ne plus être capable de le contenir. Son corps tout entier vibra, emprisonné entre la chaleur de son amant et la fraîcheur de la baie vitrée. Une vague immense qui la submergea, partant de son bas ventre et la ravagea de l'intérieur comme un brasier, tandis que ses forces l'abandonnait peu après, une fois le phénomène passé. Un tel extase qu'elle ne put s'empêcher de blasphémer. Non croyante, que le seigneur accepte de lui offrir son pardon, car bon dieu ce que ce fut bon.

      Durant ces quelques minutes, elle eut l'impression d'être dans une bulle, coupée des nuisances extérieures et où plus rien ne compte hormis la chaleur émanant des corps accolés et essoufflés, vibrant sous les battements précipités de deux cœurs se faisant la course. Il faut un temps pour être à nouveau maître de ses sensations. Le bout de son doigt effleurant son flanc dans un tracé parfait, fit émettre une lanterne d'alerte mentale. Comme une soudaine décharge électrique, trop brusque, elle se senti plus réveillé que jamais. Des secondes qui parurent interminables, ses lèvres s'ouvrirent et se refermèrent à plusieurs reprises, ne sachant quoi répondre. Prise au dépourvu après un moment si beau. Il lui fallut déglutir deux fois avant de pouvoir laisser les mots se faufiler pour se faire entendre.

« Un petit accident avec... avec mon père. Elle hésita un peu, avec le temps elle avait fini par oublier cette cicatrice et n'y pensait plus. On faisait une balade en équitation et... hum... le cheval est devenu un peu fou. Je suis tombée en dehors du sentier sur plusieurs mètre. Mon père n'a pas vraiment apprécié, il a porté plainte et le centre des Sept Balades à fermer. Je crois que c'est devenu une zone commerciale, ou quelque chose comme ça... elle mordit la langue dans son récit, préférant y couper court rapidement. Enfin, j'ai eu droit à une sucette pour avoir été sage avant l'opération. Et maintenant je peux me pavaner avec une cicatrice de guerre. »

Un petit rire lui échappa. Il sonnait totalement faux.
Cette marque faisait tellement partie d'elle qu'a force du temps, elle en avait oublié son existence. Tandis qu'elle pouvait sentir les mains de Prem remontèrent le long de son dos garnis de mousses, elle y repensa. À cette journée qui aurait dû être banal, familiale, amusante. Elle le fut, pendant quelques heures tout au plus. Son père avait un rendez-vous important ce jour-là, les raisons lui échappaient encore, mais il avait insisté pour qu'elle soit présente alors qu'elle n'était qu'une enfant à peine âgée de onze ne comprenant rien au monde des grands. Il voulait jouer sur la carte de la famille pour l'amadouer. « Nos filles s'entendront à merveille » qu'il avait dit. En réalité elle se détestait. Quel était son nom déjà ; Clara, Anna ? Dora ? Quelque chose comme ça. Une petite peste prétentieuse. Le cliché parfait d'une fille de riche qui savait en profiter. « Daddy je veux un poney » aurait sans aucun doute était sa phrase fétiche.
Ils étaient partis pour une balade à cheval. Le paysage si beau, le soleil sur sa peau, elle se sentit si bien. Ils avaient fait une halte après quelques heures, elle se souvient d'avoir essayé de parler avec cette peste rousse, d'en faire une amie, ne serait-ce que pour la journée. Mais celle-ci ne voulait rien savoir, la traitant comme si ce n'était qu'une moins que rien. Maxyne ne se souvenait plus exactement pourquoi, mais la petite rousse avait fini par lui faire mal. Probablement parce qu'elle n'acceptait pas que quelqu'un lui tienne tête. Comme si cela ne suffisait pas à son malheur, elle s'était mise à pleurer à chaude larme, prétextant qu'elle l'avait giflé. Son propre paternel n'avait pas cherché à comprendre les raisons, il n'avait même pas voulu entendre sa version, il ne voulait en aucun savoir qu'elle n'avait jamais levé la main, elle pleurait après tout, elle avait bien fait quelque chose. Elle était fautive, c'est ce qui importait. Elle avait beau acclamé son innocence cela ne fit que monter davantage la colère. « Tu me fais honte, je t'ai demandé qu'une chose, te tenir correctement ! » À un tel point que ses doigts s'écrasèrent contre sa joue. Mais Ivan n'avait pas réfléchi, ou peut-être que si. Trop proche sur la bordure du chemin, elle glissa sous le coup. Tout son corps dévala la descente du sentier jusqu'à s'écraser contre le rocher en contre-bas.

Plus tard, elle appris qu'Ivan fit fermer le centre équestre. On lui annonça que son accident était dû à un cheval fou et que ce dernier n'était plus de ce monde. L'affaire fit la une des journaux pendant plusieurs semaines, un politicien attaquant un établissement en justice ne pouvait pas passer inaperçu. Elle compris au simple regard de cet homme que se taire était la meilleure des solutions. Il s'agissait de la seule et unique version de l'histoire...

      Maxyne frissonna légèrement au contact de l'eau chaude, ramenant son esprit au présent. Elle profita de ce moment paisible et loin du regard de Prem pour garder au mieux le plus enfouis sa rancœur. Ce sentiment désagréable ne s'était pas manifesté depuis tant d'année. Elle se fit violence pour garder une expression éloignée à tout ça. Quand il sorti enfin de la douche pour s'habiller, Max garda un instant la tête sous l'eau, ses doigts passant sur sa cicatrice. Si elle n'avait pas cherché à plaider sa cause, celle-ci ne serait pas inscrite sur son corps. Si elle avait été sage comme il le fallait, qu'elle aurait tenu sa langue... Non, cela n'aurait rien changé. Elle éteignit brusquement le robinet en sortant de la cabine. Enveloppé dans la serviette, une supplémentaire dans les cheveux, ses pas rejoignirent son rendez-vous déjà prêt pour le départ. Leur petit moment touchait à sa fin. Au moins elle était certaine d'une chose sa soirée fut plus que plaisante. Puis, la question qui s'échappa de ses lèvres la laissa dubitatif. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, les sourcils levés et un air interrogatif, cette question était-elle réellement sérieuse ? Elle pris le temps d'y réfléchir quelques secondes, puis en s'avançant doucement jusqu'à lui, elle déposa un baiser sur sa joue en souriant.

« Je ne suis pas encore décidé de la note sur dix. Le verdict sera au prochain épisode. »

Et... c'est tout. En aucun cas Maxyne comptait lui donner une réponse plus détaillée, quand bien même il s'était foutrement bien démerdé, elle voulait simplement le voir cogiter à ce sujet. Sans rien dire davantage, elle lui ouvrit la porte de la chambre, faisant signe qu'il pouvait tirer sa révérence.
Il reviendrait, elle le savait, de ce fait, elle ne pouvait retirer son sourire taquin et satisfait quand la porte se referma derrière lui.


(c) oxymort

Maxyne Jørgen
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