Quelqu’un toqua à la porte de la chambre d’hôpital. La pièce était froide, seulement réchauffé par une belle plante verte. Léandre demanda à la greffière « Quelle heure est-il ? ». Question à laquelle elle n’avait jamais droit habituellement, la discrète horloge du bureau de justice répondant habituellement à cette question. Mais le juge n’avait plus ses repères dans cet environnement. Les choses lui étaient plus difficile. Mélanie répondit rapidement « 15h. ». Cela une heure qu’elle était là, une heure de travail intensif où Léandre donnait des directives, dictait et répondait aux sujets les plus brûlants. Une absence imprévue comme la sienne était du pain béni pour ses détracteurs et Léandre avait décidé qu’il ne se laisserait pas dépassé par la situation. Cela lui coûtait, mais il savait que s’il n’agissait pas de la sorte, la facture serait bien plus importante par la suite. Léandre remercia la greffière, toujours respectueux envers elle « Merci d’être venu Mélanie. Je suis conscient que cela vous demande un effort supplémentaire de vous déplacer jusqu’ici. » La greffière ne roulait pas sur l’or et devait donc se déplacer en transport en commun pour venir jusqu’à l’hôpital, perdant du temps et de l’argent. Léandre avait fait une estimation des frais et était déjà en train de négocier pour qu’une prime lui soit versée. Le juge voulait que l’on soit loyal avec lui et prenait toujours le temps de prendre soin de ses alliés. Tyler avait de l’ambition. Il était déjà le plus jeune juge du palais, mais il voulait surtout gagner un réseau et en pouvoir. Sa situation ne lui suffisait pas, il voulait plus. Autant pour être plus efficace… mais aussi car le pouvoir était une drogue. Léandre était un carriériste. Son boulot, c’était toute sa vie. Alors, l’idée qu’il soit mis au placard lui était insupportable.
Léandre était assis dans le lit d’hôpital, adosser contre le dossier. Il s’économisait, limitait l’ensemble de ses gestes. Son teint était cireux, les joues creusées et même ses doigts semblaient être devenus plus fin. Le poison avait été neutralisé rapidement, mais cela avait eut le temps d’impact ses reins et son foie. Le juge avait une perfusion dans le bras, diffusant directement dans ses veines ce qui allait l’aider à s’en remettre. Tyler avait perdu du poids. Auparavant mince, il était devenu maigre. Il respirait et parlait correctement, mais il était encore très fatigué, trop fatigué. Cela faisait une semaine qu’il était en observation et les médecins ne voulaient pas encore le laisser sortir. La santé fragile faisait qu’il était sujet aux rechutes. Son poids inquiétait. Dans cet état, un simple rhume serait catastrophique. Tyler avait comme ordre d’être au repos complet, de ne pas travailler, de ne pas réfléchir… Mais il lui était impossible de réussir à se reposer correctement dans se monde froid et puant l’antiseptique. Léandre arrivait à somnoler, mais le sommeil profonds le fuyait... à part quand il s'effondrait de fatigue. L'hôpital était un environnement difficile, tout lui rappelait constamment qu'il n'avait pas toujours été aveugle... Et que son père était mort de façon brutale. Il expliqua à la greffière « Revenez demain à la même heure. ». Mélanie répondit, inquiète « Mais le médecin a dit… ». Il ne la laissa pas finir « Mademoiselle Jones, je vous remercie de vous m’inquiéter pour moi. Mais je sais ce que je fais. ». Le débat était clos. La greffière ne fit pas d’autres remarques, rangeant son pc dans une sacoche et prenant sa veste. Elle le salua « Bonne journée. ». Léandre répondit « A demain Mélanie. ». Il entendu la porte s’ouvrir et la greffière saluait la juge Abernathy. Elle était à l’heure, comme toujours.
Le juge avait la tête tournée vers la porte. Des lunettes noires cachant ses yeux. En étant uniquement avec des personnes de confiance, Tyler les portait pourtant rarement. Mais il ne voulait pas que l’on puisse voir ses yeux rougit par la fatigue. Léandre avait demandé que toutes les visites soient interdites, sauf pour ses proches. Et Diane faisait partie de cette liste. La juge de la cour suprême faisait partie de ses alliés. Elle avait travaillé avec Archi Tyler pendant un temps. Puis lorsque Léandre était arrivé au palais, elle l’avait aidé. Mais désormais, le juge était indépendant. Tyler avait fait son trou et prenait ses décisions seuls. Léandre entendit la porte se refermer, il n’y avait qu’elle. Il la salua simplement « Bonjour Diane. ». Elle venait probablement aux nouvelles… Léandre espérait que cette entrevue serait simple et tranquille, il était trop fatigué pour batailler. L'environnement faisait qu'il était aussi dans un un état de faiblesse. Mais une enquête était en cours sur son empoisonnement et il lui paraissait improbable qu’elle n’évoque pas le sujet.
Léandre Tyler
OBJECTION!
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Localisation : Londres
Profession : Juge
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18.05.20 14:18
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Visite
Diane travaillait sur un dossier avec Charlie, comme à l'accoutumé, lorsqu'elle a été averti de l'incident qui avait lieu au Palais. Léandre était malade et devait être transporté à l'Hôpital. Diane s'arrêta alors et alla aux nouvelles. Tout le monde savait qu'elle faisait office de tuteur pour le juge Tyler, même s'il avait fait ses armes avec le Juge Blakemore. Mais ce que purent dire les ambulanciers ne présageait rien de bon. Inquiète mais impuissante, Diane fit appel à son chauffeur et suivit l'ambulance jusqu'à l'Hôpital. Elle appela Florence sur la route. Elles se rejoignirent dans la salle d'attente, tandis que Léandre était pris en charge. L'attente fut longue. Diane avait mis son téléphone en silencieux. Les affaires attendront quelques heures. Un sms rapide à son mari pour l'informer de la situation et la Juge s'assit aux côtés de la Mère de son protégé. Finalement, un médecin les appela et leur donna son diagnostic. Empoisonnement. Florence fut horrifiée et sonnée. Diane grinça des dents. Les docteurs avaient fait leur possible, heureusement dans les temps. Le jeune homme serait secoué mais s'en sortirait. Dès que Florence put voir son garçon, Diane se retira. Elle avait des choses à mettre en ordre.
Ce ne fut donc qu'une semaine plus tard que Diane se permit une visite à son cher protégé. Elle avait prévenu de son arrivée pour 15 heures auprès du personnel hospitalier. Diane était une femme précise, qui aimait l'ordre. Elle était donc ponctuelle lorsqu'elle toqua à la porte de chambre. Elle attendit qu'on l'invite à entrer, par pure politesse. Des voix se faisaient entendre mais elles étaient trop étouffées pour être intelligible. Finalement, la porte s'ouvrit sur Mélanie Jones, l'assistante de Léandre. Elle la salua poliment et s'écarta rapidement du chemin. Diane lui avait rendu le bonjour, et elle avait bien observée l'attitude de la femme. Telle une petite souris prise sur le fait, elle filait dans le couloir pour s'en aller. Diane entra alors dans la chambre.
Madame le Juge y trouva son protégé adossé au montant du lit, affaibli. Il était vraiment atteint. Malingre, limite chétif, son physique avait pâti. Mais pas son esprit. Alors qu'elle refermait la porte derrière elle et qu'elle s'avançait pour prendre un siège, elle pouvait voir la flamme de son âme briller de mille feux. Il la salua par son prénom. Sur la tablette à côté du lit, Diane y déposa un gobelet de café qui apportait un parfum apaisant aux lieux. "Bonjour Léo" répliqua-t-elle en utilisant son deuxième prénom. C'était plus familier, plus intime. En faisant ainsi, elle acceptait la demande que cette conversation soit plus personnelle et honnête. "Tu as meilleure mine, mais ce n'est pas encore ça... vu que tu t'obstines à travailler alors que tu te dois au repos." sermonna-t-elle gentiment en décapsulant le gobelet pour donner le café. Ses doigts restèrent plus que de raison sur la peau du jeune homme lorsqu'il s'en saisit, un geste d'affection, de soutien, de paix. Léandre pouvait en être sûr, Diane allait toucher deux mots à Mélanie en sortant de cette visite. Florence n'avait pas la même poigne sur lui, Diane ne pouvait être contredite. Son autorité faisait loi.
"Mais je ne suis pas là que pour livrer le café." fit-elle. "Une enquête est ouverte sur ton empoisonnement. Le Palais a été interrogé, rien de significatif n'en ai ressorti, d'après mes sources. Officieuses." Elle soupira. "Ca patauge toujours, même une semaine après." Elle reprit une attitude plus droite et inquisitrice. "Je suppose que tu n'as pas donné tous les détails à la police quand à celui ou celle qui aurait pu faire cela ? Ton dossier le plus brûlant pourrait-il être lié ou serait-ce plus personnel ?"
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23.05.20 12:12
Léandre Tyler
Léandre avait le visage tourné vers Diane. Le jeune juge savait qu'il travaillait trop. Il le savait, il n'avait pas besoin qu'on lui dise, qu'on lui rabâche. C'était un choix délibéré de sa part. Il n'allait pas lâcher prise. Il était juge. Léandre avait passé des années compliquées à étudier, à apprendre, à grandir pour obtenir ce poste. Il avait de l'ambition. Il avait de objectifs à atteindre. Le jeune juge se donnait les moyens de les atteindre. Léandre était un carriériste. Son boulot était tout ce qu'il avait, jamais il ne se laisserait mettre au placard. S'il fallait prendre des risques au niveau sa santé, il les prendrait. Léandre serait extraordinaire ou ne serait pas. Il n'y avait pas de demis-mesure.
Léandre répondit "Il faut que je travaille un minimum. C'est juste une heure par jour et ce n'est pas ce qui va influencer sur mon état de santé." Il marqua un temps. "Mes adversaires attendaient la faute. Ils se délectent de la situation...". Le jeune juge avait parfaitement conscience qu'il avait attiré tous les vautours à lui. Ils le pensaient déjà mort. Mais Léandre n'allait jamais se laisser abattre si facilement... Et s'il fallait qu'il se fasse assassiner, au moins fallait-il que cela soit spectaculaire. "Diane, s'il te plait, n'interviens pas." Léandre ne voulait pas d'aide. Il se devait de se débrouiller seul. Le jeune juge termina sur ce point, laissant apparaître ses blessures "Laisse-moi travailler... C'est ce qui me permet de rester droit." De ne pas être totalement coincé dans ce lit d'hôpital, ne pas être seulement l'handicapé de service, de ne pas seulement être défini par son état de santé. Léandre était quelqu'un, il était juge.
Ce n'était pas grand chose, mais pour Léandre cela signifiait beaucoup. Un café, l'odeur forte et particulière chassant celle de l'hôpital. Les deux mains autour du gobelet de carton, le jeune juge se sentit aussitôt plus apaisé. Il était entouré avec une personne de confiance, un café chaud dans les mains. C'était la meilleur chose qu'aurait pu faire Diane. Son contact prolongé montrait bien qu'elle était là pour le soutenir. Léandre soupira, sentant la tension nerveuse s'éloignait... Mais aussitôt ravivé par les questions de la juge de la cours suprême. Le jeune juge commenta avec une amertume non dissimulée "Quand il s'agit des Tyler, la Police ne trouve jamais de réponse." Ils savaient tout deux de quoi Léandre parlait. Il était exceptionnel qu'il évoque son père, encore moins l'accident et le reste. Malgré cette connaissance commune, le jeune juge n'avait jamais posé des questions à propos de son paternel à Diane. La blessure était encore trop vive.
Léandre pouvait se montrer fourbe, menteur et manipulateur. Mais ne l'était pas avec tout le monde, surtout pas avec la juge de la cours suprême. Elle avait de l'autorité sur lui. C'était la personne qui en avait le plus. La mère de Léandre l'appelant au secours lorsqu'elle se retrouvait dans l'impasse avec son fils... Le jeune juge répondit en toute honnêteté "J'ai répondu à toutes les questions de la police. J'ai été exhaustif avec eux." Léandre continua "C'est dans mon intérêt qu'il trouve qui a voulu m'assassiner... J'aimerai éviter qu'il ne recommence." Tyler se sentait diminuer et fragile. Il eut un sourire désabusé "Parce que là, il va réussir.". Léandre avait conscience de son état de santé. Il savait qu'il risquait de mourir... Et qu'il mourrait de maladie plutôt que de vieillesse. Le jeune juge avait terriblement peur de la mort, enfin de sa propre mort, de sa propre fin.
Léandre resta silencieux quelques secondes. Il était épuisé aussi physiquement qu'émotionnellement. Ses nerfs tiendraient, au moins jusqu'à sa sortie de cet enfer blanc. Le parcours hospitalier était long et douloureux, mais il finirait par s'évader. La présence de Diane le réconfortait, poussait un sommeil réparateur vers lui. Léandre finit par reprendre, ne voulant pas non plus montrer l'étendu de sa faiblesse, "Mon affaire la plus à risque était celle sur des dealers de la mafia italienne... Mais j'ai été empoisonné après le jugement. Et surtout, c'est Keenan qui a appelé les secours et qui a trouvé le poison." Jessica Keenan, la belle, ténébreuse et terrible avocate. Ne souhaitant surtout pas s'attarder sur le sujet, Léandre continua "Il est évident que le, ou la, coupable est une personne du Palais. Quelqu'un qui connait mon état de santé... Et qui sait que je ne détecte pas le sucre.". N'importe qui d'autre aurait immédiatement su qu'il y avait un problème dans l'eau à cause de son goût très sucré. Jessica avait trouvé le poison de cette façon. L'assassin se trouvait dans le cercle de personne proche du juge. La liste des suspects se faisaient beaucoup plus courte... Léandre ne fit que dire tout haut ce qui était évident "Cela doit être une personne qui m'en veut personnellement. Mais je n'ai pas souvenir de m'être créer d'ennemi qui m'en veut à ce point..." Le jeune juge avait pu être blessant, voir méchant avec certains individus. Mais il n'avait pas imaginé que l'on puisse essayer de l'assassiner.