L’odeur des beignets accueille Austen quand elle passe la porte du bureau. Une boîte de quatre beignets chocolat attend là. Ils viennent de la boulangerie de Madeleine. Ceux sont ses favoris. Elle se déleste, de son sac à dos, en prenant place sur le vieux fauteuil. Il grince sous son poids. Avec précaution les doigts de Ten se referment sur une des patisseries. Elle le porte à sa bouche pile quand le téléphone sonne. Tirant sur les rennes de sa gourmandise, elle repose son otage, et prend le combiné. “Mmm.” Elle le bloque entre sa joue et son épaule pour libérer sa main, et s’avance pour appuyer sur le bouton de l’écran d’ordinateur. “Mmm.” Le matériel date de 2011. Le service informatique de la mairie a remanié les parcs informatiques deux fois. Les ordinateurs restent des escargots paresseux. “Mmm.” Thomas cherche le bloc de post-it dans son désordre. Elle attrape le premier stylo qui passe. “Mmm. Oui, je t’écoute. Je note. … Ok. Merci Han. Okay oui. Merci. Bonne journée à toi aussi. Bye. ” Les mots clefs recouvre le papier collants. Ten le colle sur le bord droit de l’écran. Son regard revient sur les beignets. Alors qu’elle tend la main vers la victuaille le téléphone sonne à nouveau. “Murphy, je t’ai entendu.” Elle referme le carton et décroche. “ Oui ?” Un deuxième post-it est rapidement recouvert.
La machine à laver est tombée en rade, au moment où elle partait. Cela juste après avoir nettoyé la petite surprise du chat, devant la porte de la salle de bain. Celle-ci qui succéda à un verre explosé sur le sol de la cuisine. L’enchaînement des catastrophe s’est succédé. Heureusement le pneu du vélo est seulement dégonflé. Il faudra qu’Austen passe à une station pendant la pause déjeuner. Un de ces jeudi noir qui survient aléatoirement.
La jeune femme tente de ne pas y faire trop attention. Une fois toutes les opérations de routine faites elle lance les mise à jour du logiciel. Elle en profite pour ranger la surface du bureau. Ensuite elle prépare l’espace de réception. Pile au moment où elle termine de ranger la malle de jouet il est 9h00. Austen se rend dans le hall pour attendre le premier rendez-vous. L’homme franchit les portes automatiques moins de cinq minutes plus tard. Merveilleux. “Mr West ? Bonjour. Je suis Austen Thomas. Bienvenue. Nous allons aller dans le bureau ce sera mieux isolé. Vous me suivez ? ” Le sourire est éclatant de courtoisie. Voire même il y a déjà de la gentillesse. Ten ne sait pas faire semblant. Si elle travaille ici, c’est pour aider les gens. Parce qu’elle aime les gens. Elle se souvient bien de leur courte conversation au téléphone. La voix de cet homme lui avait paru agréable, posée. Il est beaucoup plus classe que ce qu’elle sait imaginé.
“Voilà. Je vous en prie mettez-vous à votre aise. Je peux vous proposer un café ?” Austen a mis ses propres deniers, dans la machine à café, qui trône sur l’autre table. Elle en a eu assez d’attendre que le service des fournitures repousse ses demandes. Cela fait partie du sens de l'accueil. “ Comment allez-vous ?” Avant de lancer un marathon de paperasse, Ten aime connaître l’état d’esprit, de la personne, qu’elle a en face d’elle. Cela n’a rien d’évident comme démarche de venir dans ce bureau. Autant que possible, Thomas veut que chacun se sente assez en confiance pour lui parler. Il n’y a que comme ça qu’elle peut savoir les besoins, tous les besoins. “Oh. Un beignet ? Ils sont au chocolat.” Voilà qui peut briser le cycle matinal.
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13.05.20 18:46
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Ca a été compliqué, assez compliqué... En fait vraiment compliqué pour Daniel d'admettre qu'à 8 ans Victor était assez grand pour pouvoir intégrer des groupes d'enfants de son âge. Et que non les petits camarades qu'il se faisait à l'école n'était pas forcément les seuls qu'il pouvait se faire même si c'était déjà très bien. Il lui fallait avoir d'autres activités qui pourraient lui apporter des expériences enrichissantes. Et que oui, s'il choisissait bien, Victor ne craignait absolument rien. Mais enfin que crains-tu donc tant Daniel ? ... Ça c'était la question qu'on avait fini par lui poser face à toutes ses questions et ses inquiétudes. Le pauvre policier n'avait su que répondre, ne pouvant expliquer à personne que son frère et donc l'oncle de Victor était le gourou de la secte des enfants d'Eokeus et qu'il craignait qu'il ne cherche à reprendre le petit pour l'embrigader. Du coup... Il avait dû céder.
Une collègue lui avait recommandé Austen Thomas du service d'aides sociales de la ville qui pourrait sans doute le conseiller et l'aiguiller dans une direction ou une autre. Apparemment, elle était compétente et très charmante. Réellement. Daniel avait peu à peu fini par se laisser convaincre notamment parce que de son côté Victor manifestait le désir de faire comme ses petits copains qui joignaient aussi à ce genre d'activité. Il avait donc pris rendez-vous avec miss Thomas en début de matinée, afin de s'entretenir avec elle, afin de pouvoir juger lui-même du personnage. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle savait réellement faire au mieux pour mettre à l'aise les gens qui la rencontrait. Elle était éclatante de courtoisie et d'amabilité.
-Ah... Bonjour. Oui, c'est bien moi.
Ne s'attendant pas à cela, le policier était surprit oui, et complètement pris au dépourvu. Une faille qui pouvait lui être fatale dans son métier. Mais heureusement pour lui elle ne semblait pas être armée, et ne ressemblait pas à une criminelle ou à une adepte d'une secte aux mœurs barbares. Ou alors elle était suffisamment maligne pour avoir l'air d'un ange qui était en train de lui offrir cordialement un café et un beignet au chocolat. Pour détendre l'atmosphère sans doute, ce qui marchait bien. Le café et les beignets faisaient envie. Pourtant, il avait bien mangé ce matin. Il eut donc un sourire agréable à l'égard de la gentille demoiselle. -Merci pour le café, et le beignet. Je ne vais en prendre qu'un je n'aimerais pas vous priver de votre petit déjeuner.
Il ne croqua par contre pas dans la sucrerie tout de suite, voulant la garder pour plus tard. -Je vais bien, merci à vous. Et vous même ? C'est toujours comme ça lorsque vous accueillez une personne ? Non pas que vous ayez quelque chose de mal au contraire. Je me renseigne juste... Sans vouloir vous offenser.
Non pas que que se ne soit pas le rôle des services sociaux de mettre à l'aise les gens pour qu'ils parlent, mais autant de sympathie d'un coup... Il n'y était pas vraiment habitué. Il fallait dire qu'il se restreignait au strict minimum.
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15.05.20 21:59
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FEW TIPS
Austen et Daniel
SUJET N4
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Un sourire rassurant aux lèvres l’Anglaise attend que son “invité” la suive. Elle croise le regard amusé d’un collègue et lui fait un clin d’oeil au passage. Elle sait ce qu’ils pensent de ses méthodes. Ils ne se gênent pas pour la taquiner. Les agents administratifs ne sont pas là pour dorloter mais pour aider disent-ils. Eh bien Austen aime quand elle peut faire les deux.
“ Je vous en prie. Oh, j’ai déjà pris mon petit-déjeuner ! Vous ne me privez de rien du tout. Cela me fait plaisir de partager.”
“Je ne me sens pas offensée du tout. Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez.” Ten prend le temps de reposer le beignet qu’elle vient enfin d’entamer. Elle boit une gorgée de café pour passer la saveur sucrée sur sa langue. “ Pour vous répondre. Oui! Je suis toujours comme ça.” Elle désigne la silhouette assise dans le bureau jouxté au leur. Un autre agent se trouve en rendez-vous. Ils ont l’air en grande discussion. “ Vous pourrez lui demander.” Il est vrai que Thomas n’a pas le profil classique. Elle n’a pas fait le parcours habituel. Son CV ressemble à fourre tout au premier abord. Elle multiplie les expériences professionnelles et personnelles depuis qu’elle a fuit les bancs de l’université.
“Je trouve que c’est moins barbare de proposer un café à quelqu’un avant d’éplucher sa vie.” En fait, c’est assez simple en réalité. Ten ne fait que mettre en pratique ce qu’elle aurait aimé trouver quand elle a eu besoin de l’aide d’une assistante sociale. Elle était alors très jeune et très perdue. Un peu plus de douceur aurait énormément simplifié les choses. “Ne vous en fait pas Mr West. Il n’y a pas de piège.” Piéger ce n’est pas dans les tactiques de Ten. Elle est beaucoup trop authentique pour faire acte de fourberie. Ou bien il faut vraiment que ce soit pour une raison impérieuse.
“ Dites-moi, ce que je peux faire pour vous ?” Ayant pris connaissance du dossier avant leur entrevue Austen a des hypothèses. Mais elle n’avance rien. Ce n’est pas à elle de dire quelles sont les priorités de cet homme, ou de l’enfant dont il a hérité la responsabilité.
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17.05.20 15:52
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Gentille, Austen Thomas était trop gentille. Daniel avait pu s'en rendre compte au téléphone et aurait pu trouver ça louche, suffisamment pour renoncer à l'idée, craignant que cela ne cache quelque chose. Mais il y avait une certaine sincérité qui se dégageait des paroles de la jeune femme et qui se confirmait maintenant qu'il l'avait en face. Elle était juste l'une des personnes les plus aimables et sympathiques qu'elle avait pu rencontrer. C'était tout. Autorisé donc par son hôte, le policier mordit donc dans son beignet, cédant à un élan de gourmandise tandis qu'elle lui répondit. Pas vexée pour un sou quant à la question qu'il lui posait. Le policier eut un rire franc.
-Vos collègues et vos clients ont beaucoup de chance dans ce cas.
C'était difficile de rester insensible face à elle qui semblait si accueillante, et Daniel sentait ses défenses fondre comme neige au soleil. Mais il s'obstinait à rester le plus neutre possible pour parer à toutes les éventualités.
-Je lui demanderais. Même si mon flair me souffle déjà qu'il vous donnera raison.
Les amabilités étaient échangées, et on passait donc aux choses sérieuses... En buvant du thé et en mangeant des beignets au chocolat. En fait ça n'était pas si sérieux que ça, mais ça semblait réellement être dans la manière de faire d'Austen Thomas. Moins barbant comme elle le disait. Mais ça n'en restait pas moins perturbant au début. Daniel bu tout une gorgée de son café avant de commencer à parler, se laissant le temps de décider de ce qu'il allait dire.
-Comme je vous l'ai dit par téléphone, j'aimerais que mon neveu de 8 ans, Victor, intègre des activités où il pourrait rencontrer des enfants de son âge en dehors de l'école. Et... j'aimerais pouvoir en trouver qui lui conviennent et quelles démarches je vais devoir faire afin qu'il puisse les intégrer.
En vérité, Daniel était réellement perdu dans ce nouveau pan de la société qu'il découvrait. Après qu'il ai adopté Victor, il s'était principalement centré sur son travail et l'éducation de son neveu. Se préoccupant essentiellement de l'école et de sa santé. Il avait fallu que l'enfant vienne lui parler des activités que ses copains faisaient en dehors des cours et exprime son envie de faire pareil pour que le policier commence à songer à cela. Et une discussion avec une de ses collègues pour se décider.
-Qu'est-ce que vous me conseilleriez comme... activités ? Qu'est-ce que vous proposez aux personnes qui élève un enfant et qui n'y connaisse rien ? Comme moi.
