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[CLOS] Baptême de l'air - Anton V. Markov
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Samedi 08h00 du matin, février. Froid mais ciel bleu sans nuage

Je suis toute excitée comme une gamine qui rentre dans un magasin de jouets. Je vais faire mon premier vol ! Si j’avais à choisir un pouvoir de super héros, sans hésiter je choisirai celui de voler. La liberté que cela procure doit être jouissive.

Dans la hâte, je ne m’étais pas aperçue que je roulais à une vitesse très déraisonnable (même très très) sur ma moto. Je double une voiture de luxe bloquée par un tracteur en plein virage, évitant de justesse un véhicule qui arrivait dans l’autre sens. Mais quelle folle ! J’entendais encore au loin les klaxons.

Enfin j’arrive au Canvey air club, une petite base aérienne à l’est de Londres près de la côte. Un lieu sympa, pas très loin de Londres, avec un petit bar restaurant pour se détendre après les vols. Il y propose des vols pour apprendre, pour faire des excursions, ou pour laisser des passionnés aguerris de voler. Ma moto, rangée dans un hangar d’un pas décidé, je me rends au petit d’office d’accueil pour prendre mes instructions. Je trépigne d’impatience, clapotant le sol de mon pied droit. Il n’y a personne à l’accueil. Finalement, au bout de quelques minutes, un homme d’une cinquantaine d’année rentre par l’arrière pièce. Poliment, je me présente, lui rappelant mon rendez-vous. J’avais réservé en effet faire mon premier baptême de l’air dans un petit avion de tourisme bi place.

J’entends derrière moi la petite clochette qui alerte quand quelqu’un ouvre la porte. Par réflexe, je jette un petit coup d’œil par-dessus mon épaule pour voir le nouvel arrivant : un homme, un peu moins que la trentaine, je dirais, bonne impression. Je lui adresse un léger sourire accompagné d’un bienvenu. Je retourne aussitôt à mes moutons. Et à voir la tête déconfite de l’homme d’accueil, le coup fourré va arriver.

" Dame, je pensais que ma femme Josy vous avez eu au téléphone ce matin. Ah oui c’est vrai elle m’a dit qu’elle avait mis un message sur répondeur. Votre pilote a une gastro."

Fais chier ! C’est le cas de le dire. Je me sens obligée d’insister.

- Il n’y a pas un autre pilote ?

Je me doute bien que s’il y en avait un autre, il me l’aurait proposé. Le « non madame, désolé » me laisse choir sur une chaise comme je venais d’apprendre le décès de quelqu’un. C’est quelque part le rêve d’une jeune fille qui venait de s’envoler…enfin envoler envoler… Je n’ai même pas envie de sourire à ce jeu de mot.

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27.05.20 0:17
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Baptême de l’air
Anton & Isabel


La nationale qui sortait de Londres était dégagée pour une fois. La berline avait filé à bonne allure pour quitter la ville. Dès que la grande cité avait été dans leur dos le Russe s’était senti mieux. Il n’aimait pas particulièrement cette ville. Mais depuis quelques jours cette impression avait empiré. Il étouffait entre les murs du Propaganda. Il avait besoin de prendre l’air, de s’évader. Il allait donc fausser compagnie au repas de famille du midi pour faire une virée dans les airs.

Il allait enfin découvrir ce club d’aviation, dont il recevait la publicité, depuis la mise à jour de sa licence. Anton espérait que cela l’aiderait à lui vider la tête à éclaircir ses idées. Il l’espérait vraiment. Si le troupeau voulait bien les laisser passer. Ils allaient redémarrer quand Gregory appuya fermement sur son klaxon en insultant un motard en trombe. Il y avait donc des gens pressés même à 8h00 du matin. Aucun autre incident ne se produisait sur la route. Ils arrivaient pile à l’heure sur le parking.

- Reviens pour midi. L’homme aux lunettes noirs acquiesça en silence puis la vitre conducteur remonta. Le véhicule disparu alors que le jeune mafieux avançait vers l’entrée du club. Il relevait sa paire de solaire sur ses cheveux clairs une fois à l’intérieur. Il avait de nouveau le menton imberbe ce qui lui rendait son âge. Anton n’avait pas encore trente ans. Il était jeune et surtout il était passionné. Il se consumait de passions. S’il ne pouvait avoir Sasha, il pouvait au moins s’adonner à la seconde l’aviation.

« Je peux le faire si vous voulez. » La conservation entre le gérant et la cliente venait de le pousser à intervenir. L'enthousiasme qui émanait de cette inconnue faisait plaisir à voir. Anton aimait partager sa passion. Il l’avait toujours fait. Même dans l’un des plus obscurs moment de sa vie, il gardait cette petite flamme. Ce qui était plutôt encourageant. Il avançait de quelques pas pour se rapprocher d’eux. Un jeune homme, mince, élancé, habillé d’un jeans et d’un pull très classique. Il avait l’air d’un homme ordinaire. C’était exactement le but recherché ici. Personne n’avait besoin de savoir qui il était.

Anton prenait le papier de la licence dans son portefeuille pour le montrer. Le nom de famille n’était pas celui de son père. Cela lui permettait de passer incognito dans ce domaine. « Ma licence. Je viens de la repasser. Je venais pour m’inscrire au club. » Il rendait un sourire poli à la jeune femme déçue. « Autant faire une pierre deux coups. » Le gérant paraissait soulagé par cette proposition imprévisible. Cela arrangeait ses affaires. Sans doute que pour cela il se montrait disposé et arrangeant pour faire remplir la paperasse administrative en un temps record. « Merci c’est sympa à vous. » Un jeune employé apparaissait très vite pour les guider Markov et la jeune femme, aux entrepôts pour trouver le bi-places en attente de pilote. Ce dernier en profitait pour poser quelques questions techniques sur l’appareil.

Ils arrivaient tous les trois devant la bête. Anton caressait la carlingue du dos de la main. Il donnait l’impression de caresser un animal tant il était délicat et doux. Il montait le premier dans le cockpit pour prendre place et s’installer. Il voyait du coin de l’œil la jeune femme faire de même. Il reconnaissait chez elle la tonicité d'une sportive.

« Je m’appelle Anton. Enchanté. Vous allez voir le premier vol ! » Il se penchait vers elle pour vérifier qu’elle était correctement attachée au siège. Il lui montrait comment activer le micro de son casque. Ensuite le Russe passait à lui. D’abord, il tirait sur les sangles pour convenablement se ceinturer. « J’ai notre plan de vol. On peut y aller. … vous êtes prête ? » Il répondait ensuite à une information dans le casque avant d’activer le moteur de l’avion. Le plan de vol était en effet visible sur un écran devant eux. L'hélice augmentait tranquillement sa vitesse de rotation. Anton ressentait enfin une émotion positive.

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31.05.20 11:24
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Quel est cet ange tombé du ciel ? Cette fois-ci, je regarde dans les yeux ce jeune homme, ce héros, qui va me permettre d’assouvir ce rêve. Il est séduisant, avec ses yeux verts pétillants, ses cheveux clairs et son sourire. Instinctivement, je perçois sa sincérité de faire partager sa passion, ce qui me le rend à mes yeux tout de suite très sympathique. J’oublie ma méfiance habituelle et cette fâcheuse habitude de passer au crible mes interlocuteurs. Peut-être qu’une autre aurait réfléchi à deux fois de prendre l’avion avec un pilote qui vient seulement de passer sa licence. Moi non au contraire. L’envie en est décuplée. Je suis sûre que c’est un moment de partage que je n’oublierai jamais.

Je suis tout sourire pour le remercier :
- C’est vraiment très gentil de votre part de me faire partager cette passion. J’accepte volontiers.

Enfin. Je me tiens devant l’avion. Je l’examine sur toutes les coutures. Cela me rappelle le premier achat de ma moto. Il n’y a que les passionnés qui peuvent comprendre l’empathie qui existe entre l’animal mécanique et son pilote. L’avion biplace est un Elixir motorisé avec Rotax 915iS 140 CV Turbo. Il est tout en carbone, optimisant légèreté et puissance. Il est blanc au contour bleu. Magnifique.

Voyant mon pilote monté, je le rejoins avec l’agilité d’une panthère. Il est tout de suite très rassurant et pédagogue. Il pourrait être un très bon professeur. Je l’écoute et le laisse faire. Cet ange s’appelle donc Anton. Prénom pas commun. Peut-être que c’est un surnom ? Le diminutif d’Antony ? Je me demande si dans la mythologie grecque, ce n’est pas le nom donné au fils d’Hercule. Isabelle arrête. La moindre des choses c’est aussi de te présenter.

- Je m’appelle Isa.

Je lui avais donné mon surnom, d’habitude réservé au cercle proche. Étrange, je suis troublée. Il y a de quelque chose d'excitant dans les circonstances vécues : mon baptême de l'air et lui son premier vol de pilote.

Le moteur gronde. Les hélices tournent. Nous allons décoller. Je sens l’adrénaline monter lorsque l’avion se retrouve sur la piste, prêt à décoller. C’est parti ! L’accélération me repousse au fond du siège. Je regarde le décor défilé pour ne devenir qu’à la fin une collecte d’images troublée tellement que l’avion va vite. Au bout d’une centaine de mètres, je sens l’avion se détacher du sol et prendre son envol comme un albatros. Mes yeux restent ouverts pour ne rien rater de ce spectacle aérien. Hors contrôle, je pousse un petit cri de joie dans le micro.

- OUAH !

J’ai le regard pétillant et le sourire niais d’un enfant, en regardant le sol s’éloigner de nous et de voir la civilisation et les paysages rapetisser au fur et à mesure que l’avion prend de la hauteur. La vue de la mer épousant les côtés de sable est magnifique.

J’examine le poste de pilote truffé d’électroniques et de boutons lumineux, qui permet ce tel prodige de pilote l’avion. Je croise aussi le regard d’Anton qui peut lire sur mon visage toute la gratitude que je lui dois de me faire vivre un tel moment. Je ressens une étrange intimité partagée avec lui entre l’étroitesse du copite et la vue infinie de l’horizon. Je me trouve bête et même intimidée, en lâchant un mot simple :

- MERCI
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31.05.20 14:00
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Baptême de l’air
Anton & Isabel


Il y avait une certaine beauté dans la vie et ses cycles. Ce n’était pas si loin ce jour où Anton se trouvait à la place d’’Isa’. Il se souvenait avec précision des émotions qui l’avait traversé. Il avait en tête les parole de son professeur, tout comme les bruits de la campagne. Il se souvenait de la plénitude qu’il avait ressenti une fois qu’ils s’étaient retrouvés au dessus de la couche nuageuse. Moscou se voyait lointaine, minuscule sous leurs pieds. Ils étaient coupés du Monde.

« Isa. D’accord. » Trois lettres seulement, c’était certainement un diminutif. Markov s’en contentait parfaitement. Cela lui faisait du bien d’être avec quelqu’un qui ne savait pas qu’il était le Fils De… C’était devenu rare à présent qu’il sorte du cercle mafieux. Natalia n’était plus là pour l’entraîner dans la vie normale, celle des honnêtes gens. Lev aurait pu être cet initiateur, ce guide, mais c’était visiblement un rôle qui ne l’attirait pas. Tant qu’à Sasha… Anton s’obligeait à effacer tout de suite le visage de l’Ange de son esprit tourmenté.

« C’est beau n’est-ce pas ! » Les côtes anglaises ont un certain charme. A force de faire des vols dans cette partie de l’Europe Anton commençait à l’apprécier. « Vous avez de la chance on a du beau temps. » Il voyait Isa vivre son expérience du coin de l’oeil, pendant qu’il tenait la barre de l’appareil. L’authenticité de sa joie était plaisante. Elle possédait une espèce d’innocence qu’il aurait lui même voulu garder longtemps. « C’est un plaisir. Vraiment. » Pour une fois, ne pas avoir à donner des ordres ou à se montrer intraitable… Cela lui faisait du bien. Il se détendait sensiblement. Les épaules étaient moins tendues. « Tout le monde devrait pouvoir voir ça un jour dans sa vie. »

Il maintenait l’avion en vol stationnaire pour leur permettre de profiter du paysage. La sensation de la vitesse était plus complexe à appréhender dans les airs. Pourtant l’appareil allait vite. Il volait plus vite que les oies sauvages qui était vers l’ouest plus loin. Il volait plus vite que tous les petits oiseaux.

« Allez-vous faire la formation ? » Un petit sondage qui faisait la conversation avec la demoiselle. Markov était ceci dit sincèrement intéressé. Il avait essayé d’initier ses proches à cette activité. Mais ça n’avait jamais eu le même effet sur eux que sur lui. Il ne savait pas pourquoi, comment, ils n’arrivaient pas à ressentir ce puissant sentiment de liberté. Lui il le ressentait au fond de son ventre, là, alors qu’ils volaient vers “l’inconnu”. « Je peux vous donner deux trois conseils. » Il n’avait aucun diplôme de formateur. On ne lui avait pas donné de permission pour faire ça. Cependant, il y avait des informations basiques qu’il pouvait partager avec elle sans prendre de risque. Il commença donc à lui parler du tableau de bord et des commandes indispensables. Ces explications lui venaient assez vite. Il se rendait compte qu’il aimait bien faire ça. « Si vous avez des questions ? Je peux essayer d’y répondre. »

D’un coup, l’appareil se penchait sur la gauche. Il lui faisait faire un looping au ralenti. Cela aussi faisait partie des choses sensationnelles et excitantes de l’aviation. Avoir un pouvoir sur la machine et sentir l’adrénaline monter en soi. Le sang lui battait dans les tempes. Il sentait le flux valdinguer dans ses veines. Il avait, à son tour, un grand sourire enfantin sur la face. Rien sur terre ne lui procurait autant de joie que ça.

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03.06.20 20:57
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Je partageais le même point de vue que le sien. Tout le monde devrait pouvoir contempler une telle beauté. C’est bien meilleur que tous les antis dépresseurs.

- Oui c’est magnifique.

Je manquais pour l’instant de mots, moi qui suis généralement une bavarde. Le spectacle aérien m’avait scié la voix. Rassurez-vous j’allais tôt ou tard la récupérer. Elle revint lorsqu’Anton me demanda si je souhaitais obtenr des explications. Des questions j’en avais plein ! Telles que sur la vitesse, l’attitude, la direction, les boutons de commande… J’écoutais ses réponses avec la plus grande attention. Il avait l’art de communiquer avec une très grande facilité son savoir dans ce domaine.

- Je sens vraiment que vous êtes un passionné et que vous prenez plaisir à partager et à transmettre. Vous seriez un excellent formateur. Si vous me l’aviez pas dit tout à l’heure, je n’aurais jamais pensé que votre formation venait d’être finie. J’avais déjà une idée en tête, mais maintenant c’est évident que je veux devenir pilote. Je suppose qu’il y a beaucoup de théorie à apprendre avant de passer à la pratique. Mais ce n’est pas cela qui m’effraie.

Les études, cela me connaît. J’ai un doctorat tout de même. En bossant sérieusement, certes avec les contraintes du travail, je devrais au moins apprendre rapidement la théorie et…

Ce virage à gauche, je ne l’avais pas vu venir. Un looping ! Cramponnée à mon siège, je sens l’adrénaline monter jusqu’à l’ivresse. J’en redemande comme un gamin qui veut faire un nouveau tour de ménage et lâche un Encore !
Insouciante, heureuse, je ris et j’applaudis. Il y a bien longtemps que je n’avais pas vécu cet instant de bonheur, disons-le depuis la mort de maman. On dit que l’oubli est la condition de la vie humaine, entre les animaux qui oublient tout et les dieux qui n’oublient rien, nous serions dans l’entre deux. Et moi je n’ai pas encore oublié.

Lorsque l’avion reprend un rythme de croisière classique, c’est avec la plus grande spontanéité que je lui fais une proposition :

- Anton, vous avez déjà sauté en parachute ? J’ai fait une réservation pour le week end prochain au club. Si cela vous tente, je vous invite ! Je vous dois bien cela.

Je venais de réaliser que mon invitation pourrait être perçue comme déplacée. Il avait peut-être des engagements, une famille, une femme et des enfants. Que dirait sa femme si elle apprenait qu’une inconnue invite son homme ? Moi je serais surement jalouse. J’ai du sang italien dans les veines ! Et puis une femme qui invite un homme ce n’est pas très protocolaire…En voyant mon reflet dans la vitre, je m’aperçois que je suis rouge comme une tomate. On va dire que c’est la faute au looping…
J’attends sa réponse, un peu bête.
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04.06.20 15:21
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Baptême de l’air
Anton & Isabel


Ils étaient tous les deux curieux de partager ce qu’ils étaient entrain de vivre. La discussion se faisait à bâtons rompues. Anton avait un peu la sensation de passer une sorte d’examen de connaissance théorique. Cela ne le déstabilise pas outre mesure. Il avait été éduqué dans un esprit de performance et même de compétitivité. Un Markov se devait d’être le meilleur en tout et pour tout. C’était sans doute pour cela qu’Anja était l’une des plus jeune ballerine du conservatoir et qu’il avait une bonne main sur les affaires du Propaganda depuis qu’il en assurait la direction.

« Il y a une partie théorique assez lourde oui. Mais c’est intéressant. Vous y gagnerez. Si c’est votre envie autant vous lancer. » Le jeune homme n’était pas forcément le plus objectif des conseiller. Mais il parlait avec son coeur. Ce qu’il ne pouvait faire nulle part ailleurs. Il lui disait ce qu’il aurait voulu entendre cinq ans plus tôt. Quelques mots qui aurait pu faire bifurquer son destin.

Puisqu’ils en avaient tous les deux envie, le pilote ne se privait pas de faire encore une ou deux acrobaties aériennes. Il les espaçant de quelques secondes pour qu’Isabel puisse ressentir les effets de l’adrénaline. Lui même se sentait lentement lâcher prise. Il retrouvait de la légèreté.

S’il perdait son sourire un bref instant c’était parce que la proposition de la jeune femme faisait remonter un vieux souvenir. Quelque-chose auquel il n’avait plus pensé depuis un moment. L’image nette de Natalia entrain de lui montrer une inscription pour cette même activité. Ils n’avaient pas eu le temps de la concrétiser. Nat était morte avant. Par respect pour elle Markov avait annulé tous les projets qu’ils devaient faire ensemble.

« D’accord. » Pour qu’aucun d’eux n’aient le temps de trop cogiter, il faisait de nouveau basculer l’avion dans les airs. Il entamait une succession de petits looping rapprochés. Loirsqu’ils se retrouvaient en position droite le sourire était revenu sur son visage. Il avait le regard plus clair et l’esprit plus tranquille. « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? A part pratiquer les activités à sensations fortes ? » Il aurait pu parier sur un métier avec des risques, du danger de l’adrénaline. Il retenait un rire au niveau de ses épaules en se disant que ce descriptif pouvait autant correspondre à cascadeur professionnelle que policier. L’ironie serait tout de même des plus belle !

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06.06.20 11:19
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J'ai ressenti sa petite contrariété et même tristesse concernant mon invitation à faire du saut en parachute. Avec le revirement de l'avion, il avait trouvé une parade à cet embarras. Le profiler que je suis voit tout ce genre de détail. C'est un métier qui effraie souvent mes relations qui ont peur d'être épiés des pieds à la tête.

Je suis rassurée qu'Anton retrouve vite le sourire et ce regard qui m'avait tout de suite attrapé lors de notre rencontre. Il me questionne et cela m'amuse. Il m'a déjà catégorisée comme une folle casse cou. En réfléchissant, je ne vois pas d'autres activités que celles à sensations fortes. Vais je lui dire que mon métier est de traquer des tueurs en série ? Je n'ai pas honte de mon travail mais je n'ai pas envie de plomber l'ambiance. Je trouve bêtement cette réponse :

- la cuisine. Et plus précisément la cuisine italienne. Sans me vanter, je prépare les meilleures pastas. Les Cannelloni, Linguine, Gnocchi, lasagnes n'ont plus aucun secret chez moi. Et manger ma cuisine ne relève pas des activités de sensations fortes ! Quoique !

J'éclate de rire. J'ai constaté que ma génération et les jeunes n'aiment plus cuisiner. Ils préfèrent la restauration rapide et industrielle que je trouve immonde.

- Et je ne vous parle même pas de mon Tiramisù ! A tomber par terre ! Dommage qu'en ce moment, je ne trouve plus l'opportunité de me mettre au fourneau. Je dors à l’hôtel en ce moment, en attendant de retrouver un appartement qui me plaît. Sinon j'ai toujours ma maison à Birmingham...

Je fais une petite moue à l'évocation de cette maison. Je l'ai héritée de ma mère après son décès. Je ne me suis jamais décidée à la vendre. Il y a des souvenirs heureux comme très malheureux. Ma mère y est morte.

- sinon mon métier rentre dans la catégorie des activités à sensations fortes. Et je pense que vous ne devinerez jamais en quoi il consiste. D'ailleurs c'est peut être mieux ainsi. Mais si vous êtes joueur, chacun pose une question l'un sur l'autre et peut être que vous trouverez. Mais c'est à mon tour car vous en êtes déjà à votre première question. Alors, dans quel pays avez vous déjà voyagé, racontez moi ?

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06.06.20 17:08
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Baptême de l’air
Anton & Isabel


La réponse n’était donc pas du tout ce à quoi s’attendait Markov. Il glissait un regard en coin vers la jeune femme. L’air de dire qu’il n’y croyait pas complètement au fond. Mais le rire spontané faisait voler les doutes en éclats. En fait Anton n’avait pas envie d’être suspicieux ou d’être sur ses gardes maintenant. Il avait déjà à faire à ça au quotidien. Il décidait donc de ne plus rien remettre en question par la suite.

« Oh en effet c’est dommage. Ca donne bien envie tout ça. » Anton ne pouvait s’empêcher de noter mentalement les informations qu’elle lui livrait. Il les classait déjà dans le nouveau dossier nommé “Isa”. « Je gouterais bien à votre cuisine. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas mangé quelque chose de vraiment bon. La dernière fois c’était sans doute quand lui s’était mis en cuisine. Quand il préparait des plats pendant la convalescence de Sasha. « Je vous prête ma cuisine si vous voulez ! et on en profite tous les deux. » Il se laissait porter par la courant. Il improvisait sans aucune réflexion. Ce qui ne lui ressemblez pas du tout. Mais c’était agréable de se l’accorder pour une fois.

« Je connais bien ce jeu. » C’est un jeu amusant quand la personne n’avait rien à cacher. Ce n’était pas le cas d’Anton. Il y avait beaucoup de choses qu’il ne pouvait pas partager. C’était autant pour la sécurité des siens que pour celle d’Isabel. Mais peut être qu’avec des semie vérité il pourrait s’en sortir. « Très bien. Alors… Où ais-je voyager ? Hum. » A son âge, il n’avait pas vue autant de pays qu’il l’aurait voulu. La liste était rapide à faire. « Les Balkans… Un peu. La France. Paris une fois. Et c’est tout. Ici. Londres… Oxford. Quelques petites îles du coin pendant des vols. »

La vitesse remontait d’un cran pour supporter l’approche d’un couloir d’air chaud. Le jeune pilote restait calme. La manipulation était faite sans souci. Pour le moment tout allait bien. Il regarda une fois encore du côté de la copilote.

« Même question pour vous maintenant. » Il pouvait parier sur l’Italie étant donné son CV. Mais elle avait l’air d’être pleine de surprises.

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07.06.20 13:03
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Son invitation dans sa cuisine me prit de court. Je ne m'attendais clairement pas à cette proposition qui avait l'air totalement spontanée. Je me surprends moi même par ma réponse :

- c'est entendu. J'apporterai les ingrédients pour la recette.

Je venais de casser une digue invisible qui depuis quelque temps m'avait poussé à l'isolement. Ce lâcher prise me donnait du baume au cœur même si je me sentais vulnérable.

Je perçus que ma réponse sur mes activités avaient laissé perplexe Anton avec son regard en coin. C'est vrai que j'avais esquivé le sens réel de sa question. J'ai un remords de ne pas être sincère ou cachottière. Mais après tout, il n'est qu'un inconnu que je ne connais que depuis à peine une heure ou deux. J'arrête de penser à cela, contente qu'il rentre dans mon jeu de questions. J'aime m'intéresser aux autres. C'est à mon tour de répondre mais moi je ne suis pas intéressante.

- Paris, qui ne rêve pas d'y aller. Moi j'ai voyagé un peu. Mais j'étais trop petite pour m'en souvenir. C'était à l'époque où ma mère tournait des films à l'étranger. Et non je ne suis pas allée en Italie. (comme si j'avais pu lire dans ses pensées)

Je prends une expression boudeuse car j'aimerai tellement y aller mais cela me paraît impossible dans le contexte intellectuel. Je préfère éviter de lancer un débat politique. La politique, cela salit tout. Je n'ai pas envie de casser l'ambiance. Comme j'ai envie d'en savoir un peu plus sur l'homme, je pose à mon tour une autre question.

- Quelle est votre couleur préférée ? Réfléchissez bien à votre réponse car avec une couleur on peut apprendre beaucoup de chose !

Je le taquine. Mais ma question n'est pas si anodine que cela.
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07.06.20 14:13
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Baptême de l’air
Anton & Isabel


Ce ne fût qu’une fois la proposition posée qu’Anton se rendait compte de sa folie. Il vivait sur Londres depuis deux ans et personne ici ne connaissait son appartement personnel. Il n’avait pas reçu une seule personne étrangère à son domicile. La seule femme qui ait mis les pieds chez lui était Sasha. Iel vivait quasiment chez lui, sur la fin. Ce qui lui plaisait, avoir sa présence dans cet endroit. Maintenant l’absence de la jeune femme imprégnait les murs.

Il voulut presque aussitôt se rétracter. Mais ce n’était pas ainsi qu’il aimait se comporter. Il savait que son métier le rendait naturellement solitaire voir même sauvage.

« Jeudi soir ? Disons 20h00. Je m’occupe de la boisson. » Le fait qu’il ne buvait jamais, ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas se charger de ça. Il savait où trouver une bonne bouteille. C’était l’un des atouts de vivre en dehors des lois.

« Paris n’est pas si loin d’ici. » Il le disait comme pour l’encourager à réaliser son envie. L’Euro star circulait chaque jour d’ici à la France. Tout ce qui avait changé était qu’il fallait montrer patte blanche devant les autorités anglaise. Ce qui n’était pas le problème de Markov. Il avait ses propres circuits. « Rome non plus. » Même si c’était un peu plus compliqué de s’y rendre depuis la réglementation du Brexit. « Votre mère est actrice ? » Une déduction facile à écouter Isabel. Il était curieux. Sa soeur était plus ancrée dans le monde de l’art que lui.

« Je dirais... » Quelle était la couleur qu’il aimait contempler. Un sourire venait à ses lèvres. Il n’avait pas vraiment besoin de chercher la réponse très loin. « Le blanc. » Ce n’était pas original pour un Enfant de la Sainte Russie.

Mais c’était la stricte vérité. Anton avait grandi en découvrant le blanc. Cette couleur de pureté, de beauté, dans le ciel, dans la neige, dans la peau des femmes. Le blanc était même dans la chevelure de cette androgyne au regard troublant. Il pouvait voir son visage les yeux fermés. Il relâchait même la pression sur la manette en rêvant du visage de cette fille des rues. Elle y avait tout d’une reine à ses yeux. « Pardon. » Il reprenait le contrôle avec élégance. « Quest-ce que cela vous dit ? Dites-moi quelle est la vôtre ? » Isabel n’avait pas tort, une simple question, pouvait raconter des tas de choses.

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10.06.20 18:57
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- Jeudi 20 heures. Parfait.

Le terme "boisson" aurait pu me faire plisser le front si je n'avais pas garder le contrôle. Par boisson, il entend bouteille d'alcool ? Franchement, je ne pense que du mal de cette prohibition à la noix. Où est le mal à boire un petit bon verre de vin avec un bon repas. Mais la loi c'est la loi. Je dois être exemplaire. Et puis zut, je décide de jeter symboliquement par dessus mon épaule cette suspicion. La conversation est très plaisante. Je ne vais pas tout gâcher. Il est tout de même un ange qui me fait voler pour la première fois dans un tel avion avec une vue à couper le souffle. Il est pardonné.

- Oui ma mère était actrice. Une célébrité dans notre pays. Son rôle phare était celui du rôle de Guenièvre dans la série Knights of the Round Table. Pour ne pas connaître cette série, il faut au moins habiter au bout du monde. Elle a également joué dans des films du box office. Allez jeter un coup d'oeil sur internet, si vous êtes curieux. Vous verrez comment ma mère crevait l'écran par sa beauté et son jeu d'actrice.

Tout en lui faisant l'éloge de ma mère, j'ai des souvenirs d'enfance qui refont surface, comme celles des tournages où je l’accompagnais. Un autre visage se matérialise comme une ombre ou plutôt un lumière surgit du passé. C'est celui d'un gamin, le fils d'une famille de nobles qui prêtait leur manoir pour la série : Swan. Des souvenirs heureux remontent à la surface. Je me demande ce qu'il est devenu. Je calcule son âge. Il doit avoir 22 et 23 ans. C'était son anniversaire, il n'y a pas longtemps. Je ne pouvais pas oublier sa joie avec avec mes cadeaux surprises maisons. Une épée de bois lui faisait plus plaisir que le jouet de fortune que lui offrait son père. Je prends la résolution de reprendre contact. Décidément c'est une belle matinée avec pleine de résolutions.

Mon attention est de nouveau focalisé sur Anton. Le blanc est sa réponse. Très intriguant. Je pense maintenant à voix haute :

- Le blanc ce n'est pas courant comme choix pour un homme. Le bleu, le vert sont les couleurs les courantes. Le blanc, c'est le symbole de l'ange , de la paix, de la pureté, d'une page où il faut dessiner sa vie. C'est aussi la couleur de l'avion, votre passion. Hmmm... Je dirais que vous êtes un homme amoureux ou passionné. Et moi ma couleur ? le noir . Une femme qui aime le noir cela vous évoque quoi ?
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10.06.20 20:40
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Baptême de l’air
Anton & Isabel


Anton n’avait clairement pas l’habitude d’entendre des éloges familiales. Les Markov étaient les plus avares en compliments. Il se souvenait à peine de son père entrain de parler du sien. Quant au frère aîné Wassilli, était comme passé dans le domaine de l’oubli, depuis qu’il était parti. On ne le citait plus. Il était un fantôme. Il y avait Anja qui avait une aura d’innocence autour d’elle.

« Je ne regarde pas beaucoup de films. Mais je pourrais jeter un coup d’oeil par curiosité. »

Tout était sujet à des interprétations dans cette cabine de pilotage. Markov tendait doucement l’oreille. Il ne voulait pas montrer grand chose. Mais tout ce que lui disait Isabel le faisait sourire. Il ne s’était jamais fait analyser de la sorte par une inconnue.

« Vous avez appris tout ça dans des livres ? » Il lui coulait alors un regard taquin. Il avait passé sous silence les détails qu’elle venait d’exposer au grand jour. Ceci dit elle avait raison sur plusieurs point. Le fils d’Ilya était passionnément amoureux. Il était dévoré par un amour impossible. Il se mourait lentement de passion pour une femme qui ne voulait pas de lui. « En tous cas vous êtes plutôt bonne à ce jeu! Vous avez mis le doigt sur des choses. J’aime aussi le blanc dans le paysage. »

« Je dirais que c’est une femme qui a des secrets. Une femme qui a souffert aussi. Le noir c’est la couleur de l’ombre. » En Russie les femmes des mafieux étaient souvent vêtues de noir. Ce n’était pas sans raison. « Ca veut dire aussi l'élégance et la sobriété. » Il n’avait pas trop d’efforts à imaginer Isa dans une tenue de soirée. Elle pouvait être chic. Il en était persuadé.

L’avion partait un peu sur la droite pour glisser le long d’un courant d’air.

« Quel est le livre qui vous a le plus marquée ? » Encore un domaine de recherche qui allait permettre d’aller un peu plus loin dans les recoins de l’âme humaine.

En Russe dans le texte

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20.06.20 11:48
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Je suis plutôt satisfaite d'avoir vu juste, partiellement ou totalement, sur la signification du Blanc. Anton n'en dira pas plus sur cette analyse. Comme moi, je n'insiste pas sur le sujet. Pourtant curieuse de nature, je garde le respect de l'intimité des personnes qui sont dans mon entourage. Evidemment dans le cadre de mon métier de profiler je n'ai plus de limite pour pousser ma curiosité à son paroxysme.

C'est à mon tour de passer à la "moulinette" à la question de ma couleur préférée pour laquelle j'ai répondu : le noir. Son analyse m'intéresse vraiment. Je fais de l'introspection en réaction à ce qu'il me dit, notamment sur le secret, la souffrance et l'ombre. Il y a aussi du vrai. Je ne peux pas dire qu'actuellement je suis heureuse dans ma vie depuis la mort de ma mère. Pour autant, je ne lâche rien et me bats en attendant de belles rencontres comme celle-ci.

- Vous avez les mêmes livres que moi ? * Pour lui faire comprendre que lui aussi est un peu dans le vrai*
Le noir est une couleur qui a très souvent une interprétation négative. Moi je trouve que c'est la couleur de la modestie qui s'efface pour mettre en lumière les autres couleurs. Votre question sur mon livre préféré n'est pas simple. J'aime beaucoup lire. Disons que trois en ressortent largement en tête de série. Le premier c'est Guerre et paix de Léon Tolstoï, c'est LE roman de l'excellence avec description dans le moindre détail des personnages et j'approuve totalement l'idée que les véritables explications de la guerre sont inaccessibles à l'entendement humain. Le deuxième c'est le nouveau testament qui est pour moi la plus belle histoire d'amour avec un message sur le pardon qui m'interpellera probablement toute ma vie, et enfin le troisième qui est à mon avis dans toute bibliothèque de personnes qui partagent notre passion : le petit Prince.

Mes pensées se perdent un instant dans les voyages du Petit Prince.

- Mon passage préféré c'est celui avec le renard, de mémoire il dit au Petit Prince : « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. » « C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. » « Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin. ». Je crois que tout y est dit sur l'amitié.

Je laisse un temps de silence entre nous, regardant le paysage défilé devant mes yeux. Je me rends compte que je me suis mise un peu à nue avec mes goûts littéraires. A mon tour de lui poser la même question :

- Et vous ?

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20.06.20 17:55
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Baptême de l’air
Anton & Isabel


Anton avait un léger sourire à découvrir le fameux auteur de la même nationalité que lui dans le top trois de sa copilote. C’était un choix assez surprenant selon lui. Il avait dû passer par cette littérature classique. Il avait une mère qui croyait beaucoup en la culture littéraire. Il avait été un fils obéissant, pour ne pas dire docile alors il avait tout lu. Pourtant ça n’avait pas été la même expérience transcendantale pour lui. Il trouvait cela trop étiré, trop complexe, sans doute trop réaliste.

Oui Saint-Exupéry faisait parti des modèles du passionné. Il avait lu les carnets de voyages de l’aviateur bien avant de découvrir son oeuvre pour enfant. Ce conte philosophique lui avait plut. Il comprenait Isabel et son regard sur l’histoire. C’était un point commun entre eux. Markov avait l’impression qu’il y en aurait d’autres à venir.

« C’est un joli triptyque littéraire. J’ai bien aimé les chroniques de l’Aviateur. Il embarque son lecteur. » Il resserait alors ses phalanges autour du manche. Il tendait un peu plus son dos. La posture du corps était un élément important dans la conduite que ce soit dans les airs ou sur Terre. « Je lis surtout des documents techniques. J’aime comprendre la mécanique des objets ou de l’univers même. » Un intérêt que d’ailleurs personne n’avait jamais réellement compris dans sa famille. Mais Anton avait ses propres goûts. Le peu qu’il en avait exposé à son aîné n’avait pas vraiment convaincu. « J’aime bien Victor Hugo. [i]Le dernier jour d’un condamné[/b] m’a changé. »

Il se faisait mentalement la liste de ses propres lectures. Il y avait quelques titres qui venaient se mettre en avant. « Arendt… » Une lecture obligatoire dans le programme élitiste du précepteur de la maison. L’adolescent avait d’abord été réfractaire. Mais l'intelligence de cette femme avait eu raison de son obstination adolescente. « Elle m’a fait penser des nuits blanches. » Karl Marx avait été des paires nocturnes lui aussi. Mais Anton ne pensait pas que le lieu était le plus adapté pour effleurer son sentiment intérieur de révolte prolétaire. « Sinon, ça m'arrive de lire des polars. Les polars suédois surtout. »

« Question suivante ? » Le jeu était distrayant autant pour découvrir la jolie Isabel que pour faire le point avec soi-même. Pourquoi ne savait-il pas encore toutes ces choses sur sa soeur par exemple ? Ou sur Sasha ? Ils n’en parlaient pas. Ils ne pouvaient parler que du travail, des menaces… des Kasparov et des autres…


En Russe dans le texte

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02.07.20 22:28
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A son tour de me présenter le choix de ses lectures. Et à vrai dire c'est très surprenant, même intriguant. Il me plaît beaucoup de bel inconnu, qui ne l'est plus totalement depuis ces quelques temps passés ensemble à voler. Ce jeu de questions réponses est vraiment intéressant pour découvrir quelqu'un surtout s'il joue le jeu. Lui et moi le jouons. Enfin pour ma part, je suis totalement sincère et Anton me le paraît également. Je me permets des petits commentaires su son choix :

- Ce sont des lectures très étonnantes et des plus intéressantes sur des thèmes à la fois scientifique, politique, philosophique. Seriez vous un cérébral rêveur ? un peu révolutionnaire aussi ? Les thèmes de la peine de mort et du totalitarisme sont des sujets assez particuliers. Ni voyez pas de ma part un quelconque jugement. Je connais bien les œuvres de Hannah Arendt et d'ailleurs je trouve qu'il existe un point commun avec l'oeuvre de Victor Hugo que vous avez choisi. Je les connais bien je m’intéresse beaucoup aux âmes ou esprits des gens. Qu'est ce qui fait que du jour au lendemain, on bascule d'un côté ou de l'autre, comme de la lumière à l'ombre. Tout n'est pas blanc ou noir. Hannah Arendt est très éclairante sur ce sujet, où elle donne un rôle purgatoire à la la pensée qui se retirant du monde s'en rend spectateur pour décider ce qui est bien et ce qui est mal.

Je réalise que je me suis perdue à voix haute dans mes pensées. La psychologie et la philosophie sont des sujets qui me passionnent, notamment ceux portent sur la pensée, les actes, le discernement, les désirs, les passions...J'espère ne pas l'avoir ennuyé.

- Pardon de ces divagations. C'est cela quand on est haut perchée et la tête dans les nuages.

Je laisse le silence s'installer entre nous comme une tierce personne pour revenir à la contemplation céleste de notre vol. Je sais qu'il attend de moi une autre question mais je veux prendre mon temps et apprécier chaque moment. Je ne réfléchis d'ailleurs même pas à la prochaine question que je vais lui poser, me laissant guider par la plénitude du moment. La question elle arrive instinctivement, avec mon regard perdu sur l'horizon.

- Vous croyez au destin ?

Je réalise trop tard que ma question est très personnelle.

- Vous pouvez utiliser un joker si cette question vous parait trop personnelle. Je suis d'une curiosité insatiable. Il faut que j'ai quelques petits défauts

Je souris. Il y a bien longtemps que je ne me suis pas retrouvée aussi sereine et à l'aise avec quelqu'un, et pourtant un presque parfait inconnu.
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03.07.20 15:36
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