Alexandre allait bien. Au tant que l'on pouvait aller bien après de tels événements. Le Russe s'en était plutôt bien sortit. Il n'avait pas été blessé de façon significative. Mentalement, il savait que des traces resteraient. Ils avaient vécus quelque chose de très violent... De quoi aller voir un psy pendant quelques temps. Le Russe était toujours sur ses nerfs, ne s'étant toujours pas relâché. Cela finirait par venir et la phase de décompression risquait d'être assez terrible. Il le savait. Si Alexandre vivait plutôt bien les choses sur le moment présent, il y avait toujours un contre-coup derrière.

Le flic n'avait pas pu réellement se poser, ni dormir. Il avait, dés qu'il en avait eut la possibilité, contacté sa compagne. Le coup de téléphone avait été assez long et ils s'étaient organisés pour que le Russe puisse rentrer le plus rapidement possible sur Londres. Alexandre avait hâte de rentrer à son foyer. Mais c'était surtout pour sa compagne et leur enfant qu'il ne devait pas trainer. Il les savait inquiet. Le flic était toujours dans l'action, si bien qu'il n'arrivait pas vraiment à prendre du recul.

Alexandre avait passé plusieurs examens médicaux. Pour le moment, il n'y avait rien d'alarmant. La seule chose qui pouvait être inquiétante était le produit narcotique auquel il avait été exposé... Il fallait espérer que la seringue n'avait pas été contaminé par quoi que se soit. Pour le reste le Russe allait bien. Il avait des bleus, des égratignures et de nombreuses courbatures, mais c'était tout.

Al' avait pu manger et aussi changer de fringues. On lui avait passé une chemise qui était un peu trop serré, mais c'était mieux que rien. Le Russe était quelqu'un qui aimait prendre soin de son apparence. Ce qui tranchait radicalement avec sa tenue du jour. Alexandre allait bientôt prendre l'avion, il lui restait encore un peu de temps avant lui. Le Russe avait donc décidé de passer voir Isabel, une de ses collègues. Elle avait été elle-aussi coincée dans ces événements. Elle avait été gravement blessée.

Le Russe toqua à la porte et entra. Il vit une Isabel en larmes. Elle était clairement au bout du rouleau. Il y avait de quoi. Alexandre la salua "Bonjour Isabel.". Il n'allait pas lui demander si elle allait bien. C'était évident que ce n'était pas le cas. Il la conseilla "Tu devrais t'asseoir.". Au vu de son état, il avait peur qu'elle ne finisse le cul par terre.

Le flic n'était pas venu sans rien, mais avec du café. Il posa les gobelets sur la tablette d'Isabel. "Je t'ai ramené ça.". Alexandre n'était pas sûre que la brune ait beaucoup de personnes dans son entourage familiale proche. "Je suis pas certain que la caféine soit un bon remède mais c'est bon pour le moral.". Il essayait de rester positif, mais cela semblait vain. Il eut un sourire doux et rassurant, puis posa sa main sur l'épaule de sa collègue. Alexandre était quelqu'un de tactile, mais il savait que ce n'était pas le cas de tout le monde. Tout ce qu'il voulait dire, c'était qu'il était là, qu'elle pouvait compter sur lui. Il se répéta "Vraiment, tu devrais te rasseoir.".

Alexandre attrapa, puis déplaça un siège pour s'asseoir an face de son interlocutrice. Le Russe commençait sérieusement à fatiguer, s'asseoir fut une action bienvenue. Il expliqua brièvement les raisons de sa présence. Et que non, il n'était pas sur l'enquête. Al' laissa son interlocutrice parler, l'observant. Isabel avait besoin de discuter. Il prit donc le temps de répondre "Rosario et Keenan sont ici, dans l'hôpital.". Al' n'allait pas aller leur rendre visite. Il ne serait pas le bienvenue et surtout il avait besoin de digérer ce qu'il s'était produit. Qu'aurait fait Rosario s'il lui avait laissé cette arme à feu ? Et Keenan les aurait elle vraiment tous condamnés ? Le Russe avait les réponses à ces questions. C'était ce qui le perturbait profondément. C'était totalement hors de son système de valeur. Pour Keenan, il n'avait pas été surpris. Pour Rosario, beaucoup plus. Sa confiance en elle en avait même était ébranlé. Il continua "Rosario a été blessé, mais rien de grave. Elle s'en remettra. Quand à Jessica... Son égo a été froissé, mais c'est tout.". Alexandre n'était pas certain que les choses allaient en rester là.

Il expliqua "Pour le moment, je n'ai pas eut beaucoup d'information. Ce sont nos collègues qui vont pouvoir réellement te renseigner.". Isabel allait devoir elle-aussi fait une déposition. "Mais pour ce que je sais, il y a eut au moins deux morts du côté des victimes. Et pour ce qui est des criminels...". Alexandre eut un bref instant de silence. Un point dans la conversation. Ce qui trahissait son malaise par rapport aux événements. "un homme est décédè.". Se sentant en difficulté, le Russe enchaina "Mais ce ne sont que des informations partielles. Le bilan général sera probablement bien plus lourd.".

Ne voulant pas rester sur ce sujet, Alexandre expliqua "J'ai été en contact avec deux jeunes. Ils ont été courageux... Swan et Min. Lorsque les secours sont arrivés, ils allaient à peu près bien. Mais j'attends aussi des informations à leur sujet.". Mais si le Russe avait fait tout ce qu'il pouvait pour les aider, aujourd'hui ils ne pouvaient plus rien faire pour eux. Alexandre avait joué son rôle. Maintenant, il fallait qu'il rentre chez-lui et qu'il prenne soin des siens. Le Russe savait que sa compagne et leur enfants devaient être très inquiet. Seul son retour permettrait de calmer les esprits. Alexandre avait aussi le besoin vital de les retrouver, pour lui-même.

Alexandre fut surpris de la réaction de son interlocutrice. Cet "ami" avait l'air d'être vraiment très important pour elle. Le Russe ne s'attendait réellement pas à ce qu'elle vienne lui embrasse le front. Il eut un sourire et commenta, vraiment amusé par la situation "Hé bé, quel réaction !". La description physique lui fit confirmer qu'ils parlaient bien de la même personne.

Alexandre répondit, toujours calmement. "J'ai encore 30 minutes devant moi et après, je devrais me rendre à l'aéroport." Le Russe en aurait bien profité pour essayer de dormir un peu, mais ce n'était pas grave. Il voyait bien à quel point Isabel réagissait. Ses yeux pétillaient. Il n'étaient pas difficile de reconnaître les personnes réellement amoureuses. Leurs émotions transpiraient. Ils acquéraient une aura particulière. Sérieux et sincère, le flic expliqua "Lors du début de cette "chasse". Il avait vraiment du mal avec ce terme, mais il fallait pouvoir poser des mots sur les événements. Il continua "Nous avons dû sauter du haut d'une cascade.... Swan s'est mal réceptionné et il a été blessé." Alexandre avait eut une chance incroyable de s'en sortir. Il avait eut la peur de mourir. Une peur intense et totalement insurmontable. Sentant bien qu'Isabel était pendu à ses lèvres, le Russe expliqua "Une branche lui a traversé la jambe. Il l'a retiré. Je lui ais ensuite fait un bandage de fortune pour stopper le saignement. Cela a bien fonctionné.". Alexandre était direct, il disait la vérité, sans embellir sans l’aggraver. "Un opération a dû être nécessaire pour le soigner complétement".

C'était là qu'Alexandre manquait d'information. "Swan est entre de bonnes mains. Il y a des personnes compétentes qui s'occupent de lui.". Le flic en était persuadé. Ils n'avaient pas envoyé un commando le chercher pour ensuite le laisser mourir de ses blessures. "Mais depuis que je suis arrivé ici, je n'ai pas eut d'information par rapport à son état de santé.". Les choses étaient dites. Alexandre demanda "Tu n'as pas un contact ? Un personne de sa famille peut-être ? Un ami commun ?". Il y avait toujours le moyen d'avoir des informations sur un proche.

Alexandre était assis, à écouter son interlocutrice. Isabel avait repris du poil de la bête. Elle allait se remettre rapidement, il n'y avait pas de doute. Elle expliquait, donnant révélation sur révélation. Le Russe resta dans le silence, la laissant parler de tout son soule. Il y avait beaucoup d'éléments intéressants. Alexandre ne pu réprimer un bâillement et se contenta de boire son café. Alexandre n'appréciait pas le monde de la noblesse, encore moins le fait qu'il y ait tous ces restes de privilèges. Personne ne devait avoir plus d'importance que les autres à cause de sa naissance.

Toujours assis - Alexandre s'économisait, il avait dépassé le stade de la fatigue pour arriver à l'épuisement - il répondit "Je garderai ça pour moi Isabel. Ne t'inquiète pas.". Puis il expliqua "Si tu souhaite faire parti de la vie de ce jeune homme, il faudra que tu rentre dans les cercles de la noblesse." Il la regarda gravement. "Mais tu as l'air d'avoir saisi les contraintes qui cela amènent... Et puis même si c'est très joli, très clinquant, à l'intérieur il y a beaucoup de personnes dangereuses.". Un peu paternaliste, mais souhaitant surtout l'aider, il commenta "Fais attention à toi.". Cela ne le regardait pas. Alexandre eut un sourire. Tout ce qu'il lui souhaitait c'était qu'elle soit heureuse.

Le Russe donna quelques éléments d'informations supplémentaires. "Tu sais, ma compagne fait partie de la petite noblesse. Cela fait un peu plus de 15 ans que nous sommes mariés, mais..." Alexandre était très rationnel et expliqua avec humour "Mais je déteste toujours les fêtes de fin d'année. Ses parents sont imbuvables.". Al' resterait toujours ce qu'il était, un fils d'immigrés russes, un roturier. Il conclu "C'est un monde très particulier.".

Réfléchissant par rapport à l'état de Swan, Alexandre continua "Pour ce qui est de la santé de ton ami, j'essaierai de me renseigner, mais je doute que ce genre d'information soient diffusées." Puis, pendant un bref instant, il tiqua. Le commando était bien venus, ils lui avaient vérifiés son état de santé de façon approfondi et ils avaient demandés à ce qu'il parte avec eux. Al' avait refusé. Il lui avait paru essentiel de rester avec les blessés... Mais cela voulait-il dire qu'ils étaient aussi venu pour lui ? Et si c'était le cas... Est-ce que ..? Alexandre était pensif. Maddison aurait remué ciel et terre pour le retrouver. Mais est-ce qu'elle était mêlé à l'intervention de ce commando ? Rien n'était gratuit en ce monde. Elle avait dû laissé quelque chose. Alexandre commença sérieusement à s'inquiéter. Qu'avait-elle fait ? Que s'était-il produit pendant son absence ? Le Russe eut une véritable bouffée d'angoisse.

Alexandre se leva. Il fallait qu'il rentre chez lui. Il était très inquiet. "Tu devrais manger Isabel. Au moins un peu. Si tu veux prendre soin des tiens, il faut d'abord que tu te soigne.". Il se força à faire un sourire. Ils avaient tous vécus des moments terribles. Alexandre ne le réalisait pas pour le moment. Il ne voulait pas se poser de questions. Il y en avait beaucoup trop. Certaines étaient sur lui-même et sur le sang qui avait été versé ce jour là. "Allez, on se retrouver à Scotland Yard... A plus tard la Newbie." Il lui fit un dernier signe de main et se prépara à partir.