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[CLOS] Rendez-vous printanier - PV Isabel
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Rose Connington était une femme respectable. Elle faisait partie de ces vieilles familles nobles anglaises. Les cheveux roux, attaché en arrière de façon stricte, elle était un archétype sur patte. La comtesse n'était pas méchante, mais inquiète. Elle avait accueilli son neveu avec joie et inquiétude. Elle n'avait jamais vu cet enfant. Il était né et avait grandi isolé dans la communauté des enfants d'Eokeus. Là où son cher frère avait fui les responsabilités. Alors quand Steve s’était présenté, Rose n’avait pas hésité, acceptant de le prendre sous sa protection. Steve avait 19 ans, mais pour Rose ce n’était qu’un enfant. Elle essayait de discuter, d’en apprendre un peu plus, mais le garçon était fermé. La comtesse avait la sensation qu’il y avait un plaque de verre entre lui et l’extéieur. La rousse avait cherché à comprendre d’où venait ce bras et cette main tordue, mais Steve n’avait lâché aucune information. Le gamin n’était pas méchant, même d’une grande politesse et toujours calme… Mais il était impossible d’avoir une discussion classique avec lui, de connaître ses rêves et ses aspirations. Rose ne le comprenait pas, n’arrivait pas à avoir accès à lui. Et pourtant, tout ce qu’elle demandait c’était d’arriver à s’attacher à lui. Le cinquantenaire pleurait toujours son frère et espérait qu’il finirait un jour par revenir.

Désemparée, Rose avait fait appel à une professionnelle. C’était une certaine Isabel Stevens. La comtesse avait échangé avec elle par téléphone et avait même pris un thé avec la psy pour expliquer l’histoire familiale mais aussi ses exigences. Rose exigeait une discrétion absolue. Rien ne devait sortir dans les tabloïdes. La famille Connington souffrait assez de l’emprise de la secte.

C’était donc par une belle matinée de printemps que Rose avait fait venir Madame Stevens à son domicile. C’était une belle demeure, signe que la famille Connington n’était pas encore à genou. La comtesse avait accueilli la psychologue elle-même, démontrant que l’affaire était d’importance. Elle échangea rapidement avant de lui indiquer que Steve était dans le jardin. Rose avait suivi les consignes de la psychologue, laissant le jeune homme être dans l’endroit où il était le plus apaisé. La comtesse avait rarement vu le jeune homme sourire sincèrement, l’entreperçant seulement dans des moments volés. Lorsque Steve ne remarquait pas qu’il était observé et qu’il interagissait avec le chien de la maison. Un dalmatien du nom Cassis.

La comtesse amena Isabel jusqu’au jardin, puis fit signe à Steve. N’ayant plus rien à faire, elle décida de les laisser. Rose était vraiment désespérée par la situation, son neveu était encore très clairement intoxiqué par la secte. Ils ne parlaient de ça ensemble, essayant déjà d’avoir des conversations banales. Rose était inquiète. Elle avait bien vu que cet enfant avait été sous l’emprise de produit stupéfiant. Elle ne savait pas comment le rouquin arrivait à s’en procurer. Mais elle ne voulait pas évoquer le sujet, ayant peur de l’éloigner alors qu’elle n’arrivait que difficilement à communiquer avec lui. Il y avait un lien, un lien extrêmement fragile, mais il existait. Rose ne voulait pas le perdre. Elle n’avait pas réussi à garder son frère auprès d’elle.

Le rouquin était habillé de façon très classique. Il avait l’air calme, mais il n’était pas serein. Bien coiffé, il avait son bras et sa main gauche positionné pour que leur aspect tordu soient le moins visible possible. Steve était venu de lui-même jusqu’à Isabel, il commença poliment « Bonjour Madame Stevens. Ma tante m’a dit que vous vouliez échanger avec moi. » Le rouquin avait une posture non naturelle. Il était entièrement dans le contrôle. Steve avait un sourire poli. Mais il était inquiet. Il voyait cet entretien comme une tentative de manipulation. Le jeune homme voyait toutes les personnes ne faisant pas parti de la secte comme des ennemis. La rouquin observait Isabel, essayant de la jauger. Il n’avait pas peur d’elle, ni de personne. Steve savait que s’il avait des épreuves à traverser, ce n’était que pour prouver sa valeur. Il se savait être du bon côté et ferait tout ce qui est nécessaire pour la communauté. Il était loyal et déterminé. Le jeune homme était à Londres pour retrouver un fuyard, le ramener ou le faire taire définitivement. Steve préférait la première option, mais s’il n’avait pas le choix…

Steve continua « Je vous propose d’aller vous installer là-bas. » Il montra une table et des chaises dissimulées par l’ombre des arbres. L’étudiant y avaient ramené des livres de cours. Le jeune homme avait une très mauvaise culture générale, mais il suivait les cours d’arithmétiques sans problème. Il y avait de l’eau sur la table et quelques glaçons permettant de lui assurer de rester froide. Il n’y avait pas de café ou de thé, Steve n’en buvant pas. Le dalmatien s’était posé dans un coin d’ombre, juste à côté d’eux. Conscient qu’il était l’hôte de la maison, le rouquin lui proposa de s’asseoir. Le jeune homme évitait le regard de la psychologue, ne souhaitant pas établir de contact. Steve résistait de façon passive, ayant une inertie considérable. Il se réfugiait souvent dans le silence, laissant ses interlocuteurs démunis.
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25.05.20 19:51
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Lorsque la comtesse m’avait demandé son aide par téléphone, je l’avais écoutée longuement sans l’interrompre. La base dans mon métier c’est d’écouter en posant les bonnes questions. Ma réponse fut concise et sans détour : j’accepte et selon vos conditions. L’une des conditions était la discrétion, ce qui me paraissait être une évidence en soi.

Elle avait touché une corde sensible en moi, celle de la dépendance à la drogue du gamin. Sujet sensible qui me fait réagir au quart de tour. Evidemment que j’allais l’aider pour sortir de cette merde.

Pour notre premier lieu de rencontre, je pensais plus opportun de laisser le gamin choisir pour qu’il soit dans sa zone de confort.
J’étais venu en moto, sans chichi, au naturel comme je suis d’habitude. Vous allez me dire que pour rendre visite à une comtesse j’aurai pu me mettre sur mon trente et un et respecter les convenances protocolaires. Non. Le jeune n’aurait pas envie de parler à un pingouin. Alors jean, chemisette blanche et blouson de protection suffiraient.

C’est la comtesse qui m’accueillit directement. Confirmation qu’elle était inquiète et très attachée à son neveu.
Steve était dans le jardin avec son chien, un dalmatien. Ça ce n’est pas un chien d’appartement ! Un chien comme je les aime, intelligent et vif ! Au moins je sais que le jeune homme peut s’entendre avec un animal.

Il fut le premier à aller à mon encontre. Calme, trop calme. Clairement il souhaitait garder le contrôle. Ça ne voulait pour l’instant rien dire car moi aussi ça m’emmerderait qu’on m’oblige à parler à un inconnu.

- Bonjour Monsieur Connington.

Je m’assis à la chaise qui me proposa, jetant de temps en temps un regard au chien. J’avais trop envie de le caresser. Isa,...reste concentrée. Maintenant que nous étions tous les deux, je pouvais commencer l’entretien. Je me lançai selon mon intuition.

- Votre tante est très inquiète et m’a demandé de vous aider, et sur un sujet précis : votre addiction à la drogue. Au moins, je sais que vous n’êtes pas addictif à ces poisons de soda. Je vais vous poser qu’une seule question qu’il vous suffira de répondre par oui ou par non. Et pour y répondre, vous pourrez me poser toutes les questions qui vous passent par la tête et qui pourront vous permettre de répondre à ma seule et unique question. J’y répondrais ou pas selon les questions. Et sous condition que vous fassiez le serment de ne le répéter à personne. Vous me direz à la fin de cet entretien quand vous serez prêt pour que je vous pose ma seule question.

Je laissai le temps au jeune homme de réfléchir. Ce petit prélude m’avait donné soif. Je pris quelques gorgées d’eau pour me désaltérer. J’attendais de voir maintenant sa réaction. Il était pour moi indispensable d’établir entre lui et moi un contrat avec des règles et de la confiance. C’était risqué. Il pouvait refuser direct ma proposition. L’entretien serait fini. Il pouvait aussi feindre d’être d’accord. Mais je pourrais toujours le convaincre plus tard du bien fondé de ma démarche.

- J'oubliais ma question : souhaitez que je vous aide ? Prenez le temps d'y répondre. J'attends de vous de la sincérité.
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25.05.20 21:32
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Steve ne savait pas quoi à s'attendre. Mais il fut surpris. Surpris, car le sujet de la drogue n'était pas le plus important pour lui. C'était même très secondaire. Quand il était été convoqué par la procureur pour un rappel à la loi, ce n'était pas au de la drogue qu'ils avaient échangé mais sur la communauté des Enfants d'Eokeus. Alors quand Isabel donna immédiatement le sujet de l'entretien, Steve releva les yeux et la regarda longuement. Il essayait de comprendre, de savoir où elle voulait en venir. Le rouquin attendait cette fameuse question. Et il savait exactement ce qu'il voulait répondre : Non. Steve n'avait pas besoin d'aide. Encore moins d'une personne extérieure de la communauté, d'autant plus une femme.

Mais le rouquin savait que sa tante comptait beaucoup sur cet entretien, que c'était important. Steve se devait de garder sa place ici. C''était trop important. Cela pourrait aider la communauté par la suite. Le jeune homme n'agissait pas plaisir, mais par devoir. On lui avait demandé de le faire. Le Fils, le leader du groupe lui avait demandé. Steve voulait juste rentrer chez lui et retrouver celle qu'il l'aime. Mais avant d'être amant, il était un membre de la communauté. Alors, il agissait pour elle.

Steve resta silencieux, réfléchissant à ce qu'il allait demander et à sa formulation. "Je souhaite aussi poser une condition. Que vous fassiez aussi le serment de ne jamais répéter ce qui est dit ici.". Le rouquin voulait savoir où il posait les pieds. Et cela lui permettait aussi d'entrevoir le rapport de force. Steve ne voyait pas cet entretien de manière positive. Il n'avait aucune confiance en cette femme et n'en aurait jamais.

Le rouquin de nouveau silencieux quelques instants, puis continua "Et qu'il n'y ait rien d'enregistré ou autre." Steve n'était pas à l'aise avec la technologie et avait peur de se faire piéger. Puis, n'ayant de toute façon par de réel choix, le rouquin termina "Et dans ce cas là , je réponds à votre question : oui.".
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25.05.20 22:39
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OUI.... Je fis la moue en entendant la réponse. J'hésitais à me lever et à partir. Bon je n'allais pas baisser les bras aussi vite...

Bon cela mérite peut être une petite explication. Ce OUI aurait dû me transporter de joie car c'est la réponse attendue. Mais en fait non. On va encore dire que les psy ont l'esprit tordu. De toute façon, les on dit je m'en fous. Je suis contrariée, même très contrariée. Je n'ai obtenu aucune question du jeune homme. Comment peut il être sincère ! J'hésite entre lui rentrer dedans ou une approche plus subtile. Finalement je ne réfléchis pas. La spontanéité c'est mon naturel.

- Ca c'est un OUI qui veut dire NON. Je n'ai pas eu une seule question de votre part. C'est un OUI pour ne pas contrarier votre tante ou quelqu'un d'autre. Ai je tort ?

Je lâchai un long soupir. Je venais d'avoir une idée flash en regardant le jeune homme et le chien. J'avertis tout de suite que je mets de grands guillemets autour de cette idée. Et puis non cette idée, je préfère la garder pour moi. C'est idiot de tirer des conclusions aussi hâtives mais j'ai une bonne piste sur ce qui peut se passer actuellement. Je repris la parole, ne lui laissant pas le temps de me répondre car je savais que je n'avais pas tort de toute façon.

- C'est compliqué d'aider quelqu'un qui ne le souhaite pas l'être. Alors que fait on ? Et vous prêterez également serment vous aussi de ne rien répéter ? S'il y a serment, nous le faisons ensemble. Mais vous ne m'avez pas convaincu que vous avez besoin de mon aide.

Finalement, je me levai tranquillement. Peut être pour partir ?
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25.05.20 23:41
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Steve la regarda. Elle s'était levée. Il avait mal joué. Elle allait partir. Alors que la situation était hors de contrôle, Steve était toujours très calme. Il avait voulu montré qu'il était de bonne volonté... Et cela avait de l'importance. Le rouquin se devait de tout faire pour que la secte puisse gagner en influence. Pour au tant, il voyait bien que la psy ne serait pas de celle qui ferait simplement duper. Il y avait peut-être beaucoup plus à perdre à gagner.

Steve resta silencieux, froid et immobile. Il se leva, se mettant à sa hauteur. Le jeune homme était en colère. Ce n'était pas lui qui avait besoin d'aide, mais cette société qui était malade. Le rouquin savait qu'il était du bon côté, lui. Ce n'était pas le cas de la psy. Steve était dans le contrôle. il répondit finalement "Vous devriez partir.". Le jeune homme n'était pas agressif. "Est-ce que je dois vous raccompagner ?". Plus vite elle partirait, plus les choses seraient simples.
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03.07.20 23:49
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Enfin, il y avait un premier progrès de fait. Le jeune homme était prêt à me laisser partir, signe qu'il ne voulait pas de mon aide. Il m'appartenait plus que de le convaincre du contraire. Je sentais bien qu'il ne réagissait pas comme cela à cause de la drogue mais plutôt à cause d'autre chose. Peut être à cause d'un jugement que je pourrais porter sur ses croyances ? Il avait tort, je n'avais aucun avis sur ce sujet. Moi même croyante catholique, je ne me vois pas critiquer la croyance d'un autre. Par contre, il est vrai que certains mouvements sectaires peuvent cacher des manipulateurs dont les seuls intentions sont le pouvoir et l'emprise sur les autres. Ils sont en soi des prédateurs au même titre que certains tueurs en série. Mais à ce stade , je n'ai peu d'informations sur cette secte. Je me note dans un coin de l'esprit d'enquêter un peu sur le sujet . Je devrais trouver facilement des informations sur ce sujet au MET si la secte a des antécédents.

- Pas besoin de me raccompagner, Steeve, je connais le chemin de la sortie.

Chemin de la sortie que je ne reprends pas. Je me dirige vers le chien. Je le laisse d'abord s'imprégner de mon odeur pour qu'il sente que je n'ai franchement aucune hostilité à son égard. J'ai toujours aimé les chiens. Enfant, j'avais ma petite Lola, une Shih tzu aux poils noirs et blancs.

- Je peux le caresser ? Cela me rappelle Lola, ma petite chienne. Quelle joueuse elle était ! Mais aussi très câline. Elle aurait été malheureuse à Londres car elle aimait courir dans les grandes étendues et chasser les papillons. A l'époque, je vivais seule avec ma mère près de Birmingham dans une maison de campagne. C'était un peu comme mon château fort pour me protéger de la société et des lumières des projecteurs. Ma mère était une actrice star de la TV et du cinéma. Et un jour un policier est venu m'annoncer qu'elle était morte d'une overdose. Donc tu comprends que quand on me dit que se droguer ce n'est pas un problème, j'ai du mal à le croire ?

Aucun calcul de ma part, j'avais été directe et sincère.


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04.07.20 8:34
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Steve voyait bien qu'elle ne partait pas. Elle ne voulait pas partir. Pourtant les choses étaient clair désormais. Il la regarda sans comprendre. Est-ce que c'était des techniques de manipulation ? Steve savait ce qu'il faisait et quels étaient ses objectifs, jamais il ne changerai d'avis. On ne pouvait pas le manipuler. Le rouquin hocha la tête quand elle demanda si elle pouvait caresser l'animal. Steve écouta calmement son interlocutrice et après un temps, répondit :

-Vous avez dû souffrir, vous sentir seul. Et triste.

Dans l'esprit de Steve, le risque d'overdose n'existait pas. Le rouquin continua, sincère :

-Je suis désolé pour vous. Cela a du être très difficile.

Steve n'avait jamais été proche de ses parents, mais il n'en avait jamais ressenti le besoin. Il avait toujours très entouré avec la communauté. Le rouquin se demandait s'il pouvait aider cette femme. Steve était loin d'être cruel. Il croyait sincèrement à Eokeus et que si Isabel rejoignait le groupe, alors, peut-être qu'elle se sentirait mieux. Il y avait peut-être une piste intéressante. Très rationnel, Steve se disait qu'il serait intéressant de l'avoir dans la communauté... Mais il ne pouvait pas être direct. Il allait devoir jouer sur le long terme, sans prendre de risque.

-Vous voulez éviter aux autres de ressentir une telle perte... je peux le comprendre. C'est louable comme objectif.

Il marqua un temps.

-Mais je ne pense pas que je sois concerné par ce problème. Cela peut être difficile à entendre pour vous. Mais je me gère et je ne cours pas ce risque.

La drogue était quelque chose de courant à Eokeus. Tous les hommes en prenaient. Steve ne faisait pas exception. Le rouquin ne se sentait pas en danger. Le danger, il était ici, dans cette ville de fou. C'était cette société qui la rendait tous malade. Isabel se trompait de combat. Ce n'était pas la drogue le problème, mais cette société qui l'avait laissé si seul et qui l'avait laissé sombrer. Steve demanda :

-Comment avez-vous vécu ça ?

Steve voulait la faire parler et essayer de retourner la situation, que cela soit elle qui est besoin de lui et non l'inverse. Si le rouquin arrivait à prendre le dessus dans cet entretien, cela serait parfait. Il réfléchissait, comment devait-il agir ?
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04.07.20 14:01
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Isabel esquissa un sourire pour remercier l'empathie que le jeune homme faisait preuve à son égard. Elle venait sans vraiment le calculer d'ouvrir une conversation avec lui. Que du positif. Mais c'était un jeu dangereux car elle se dévoilait personnellement.

- J'ai été en effet très triste. J'étais très proche de ma mère. Nous étions très complices. Nous avions notre univers à nous pour nous échapper du monde glauque de notre société. Sans même parler, avec un sourire ou un regard, on pouvait se comprendre.

Je m'arrête de parler subitement, décidant de caresser le chien qui est sage comme une image. Je repense à notre début de conversation.

- Steve, j'ai l'impression que les rôles se sont inversés , toi devenant le psychologue et moi la patiente. Alors je dois te rappeler une base élémentaire du métier. Il faut promettre de ne rien dire et de tout garder secret. Moi j'ai déjà fait un tel serment. Rien ne sortira d'ici

Mon regard d'ébène le fixe pour m'assurer qu'il fera ce serment. Mon sourire s'estompe quand je l'entends parler de drogue et de sa capacité à gérer.

- Par contre, je ne peux pas te laisser dire une telle bêtise sur la drogue. A l'examen de psychologie, c'est l'élimination directe si tu tiens de tel propos. Alors petit rappel : On appelle « drogue » toute substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central (sensations, perceptions, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états de conscience. Une drogue est un produit susceptible d'entraîner une dépendance physique et/ou psychique. La drogue c'est donc avant tout un médicament pour soigner une douleur physique ou psychique. J'ai entendu et vu beaucoup de drogués qui tenaient le même discours que toi et qui se croyait maîtriser leur consommation. Maintenant certains d'entre eux ont atterri dans une morgue ou sont devenus des dealers et esclaves de leur revendeur. C'est un des maux des plus graves de notre société. Je me suis donc fixée pour mission de faire de mon mieux pour lutter contre ce fléau. Enfin bon, on en reparlera plus tard, le temps que tu réfléchisses à ce que je viens de te dire.

Je continue à caresser le chien qui semble apprécier cela.

- Y a un métier que tu aimerais faire plus tard à part de prendre ma place ?
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04.07.20 19:47
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Steve écoutait, attentif à ce que disait son interlocutrice. Il répondit simplement :

-Je ne dirai rien.

Ce qui était vrai, dans la mesure du possible. Steve ne dirait rien, sauf si cela devait concerné la communauté. Dans ce cas, le rouquin se réservait le droit d'en parler au Fils. C'était plus important que tout, plus important qu'Isabel ou lui-même.

Steve resta silencieux devant les commentaires de la psychologue. Tout ce qu'elle disait n'avait pas de réel sens pour lui. Steve écoutait, mais n'entendait pas. Il n'en était pas capable. Si la drogue était acceptée et diffusée à Eokeus, alors c'était une bonne chose. Les règles de la communauté étaient les bonnes, c'était les autres qui étaient dans le tord. Pourtant, une droguer permettait de soigner les douleurs physiques et mentales... Et Steve était cassé. Le mode de pensée d'Eokeus structurait sa pensée, ne laissant aucune place au doute. C'était une prison mentale.

Le rouquin mit un temps à répondre à la dernière question d'Isabel. Ce qu'il voulait, c'était retourner à la secte, retrouver Valentine, vieillir ensemble, avoir des enfants et cultiver cette terre. Steve aimait la travail physique et s'occuper des bêtes. Il était loin d'être idiot, mais il aimait le contact avec la nature. Cela lui apportait beaucoup. Cela lui faisait du bien. Steve était alors amené à réfléchir à autre chose, à ne plus être vraiment là... à être seulement concentré sur le bien être des bêtes. Il aimait beaucoup les chiens et les chevaux présents à la communauté. Steve s'en occupait beaucoup. il répondit dit donc :

-Je ne sais pas.

Steve ne savait pas ce qu'il pourrait faire dans ce monde de fou. Il ne voulait pas appartenir à cette société de malade, à être le témoin complice de cette société qui anéantissait le monde. Il expliqua :

-Je suis des cours de mathématiques, mais je ne sais pas si cela sert vraiment à un travail.

Le rouquin suivait une mise à niveau en filière générale mais suivait des cours de mathématiques de niveau licence. Si c'était intéressant, cela restait de la théorie. En soit, Steve ne produisait rien, ne fabriquait rien non plus. Il ne voyait pas comment cela pourrait lui servir dans un travail. Dans tous les cas, le rouquin savait que tout cela n'était que temporaire. Il n'allait pas reste ici et encore moins faire sa vie là. De toute façon, il était héritier d'une famille encore riche. S'il le voulait réellement, il n'avait pas du tout besoin de travailler.
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05.07.20 15:29
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Le chien semble apprécier mes caresses car il commence à me léchouiller et à s'amuser avec moi. J'en rigole. Je fais au mieux pour garder mon attention sur le jeune homme qui lui a l'air toujours aussi sérieux. C'est franchement triste pour son âge. Remarquez je l'étais un peu comme lui à son âge, le nez toujours plongé dans les livres.

- Mathématique ? Ouah. Tu n'as pas choisi la matière la plus facile. Disons que cela t'aidera dans ta vie à avoir de la logique, de la rigueur et un raisonnement construit. Tu le sais peut être mais de nombreux mathématiciens ont été de grands philosophes. Tels que Platon, Leibniz ou Descartes. Moi j'aimai bien les maths aussi. Surtout de chercher les failles, les trous dans une démonstration. Ça te servira donc sans aucun doute. L'important c'est de faire l'activité que tu aimes.

Je repense à ce que je voulais à son âge pour constater qu'au final j'ai pris une voie bien différente à celle que je prétendais.

- Quand on le peut parce qu'il y a parfois des imprévus. Moi par exemple à ton âge, je voulais être institutrice. Transmettre le savoir à des petits m'aurait passionné. Mais la mort de ma mère a fortement chamboulé ma vie comme tu peux le constater car je ne suis pas institutrice. Quoique tu ne sais pas vraiment ce que je fais. Dans le cas présent, je suis là de façon bénévole. Ce n'est pas mon métier même si je te rassure j'ai toutes les qualifications pour pratiquer. Et maintenant que je te connais un peu, je n'ai franchement pas envie de relation docteur patient avec toi . Tu as toute ta tête. Enfin je ne peux pas te persuader d'arrêter la drogue mas au moins t'alerter des dangers que tu prends et que cela inquiète fortement ta tante. C'est normal qu'elle s'inquiète car elle t'aime. Et as tu une petite amie ou un petit ami qui pourrait s'inquiéter aussi ?

Ma question est peut être très indiscrète.Je réalise trop tard.

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05.07.20 16:07
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Steve ne savait pas du tout ce qu'était des philosophes, ni si ces noms étaient connus. Il ne connaissait rien à ce monde. Le rouquin laissa la psy parler, ne cherchant pas à la contredire ou à répliquer. Steve aimait bien les mathématiques, c'était quelque chose qui lui permettait de s'évader. Ce monde de logique lui permettait de se couper du monde quelques instants. Mettre tout en suspension lui permettait de se sentir bien.

Steve n'était pas bien ici. Tout ce qu'il voulait, c'était retrouver sa communauté, son monde. Ici, il ne comprenait pas les codes et se sentait tout le temps agresser. Il se devait d'être sur la défensive. Au final, Steve était comme tout le monde, il voulait être heureux. Et c'était un bonheur simple, d'être avec la femme qu'il aime.

Le rouquin avait des questions à poser, mais la dernière phrase d'Isabel le choqua. Sa réaction fut immédiate et non réfléchis :

-Un petit ami ... ? un autre homme ?

Réellement scandalisé, il commenta :

-Mais c'est dégueulasse.

Steve n'avait jamais imaginé que cela puisse existé. C'était interdit, impossible, contre-nature... Le rouquin avait été élevé dans un monde où la tolérance n'existait pas. Il s'était levé. Réalisant qu'il avait sur-réagit, Steve prit une respiration. Il s'avança, le regard tourné vers son interlocutrice. Il marqua un temps, reprenant ses esprits. Isabel venait de poser une question qu'on ne lui avait jamais demandé. Steve ne savait pas ce qu'il pouvait répondre. Mais donner des informations, tout faire pour qu'Isabel éprouve de la sympathie pour lui était une bonne chose. Peut-être qu'en menant bien les choses, il pourrait l'amener à rentrer dans la secte. Il expliqua :

-je suis fiancé.

Il eut un sourire, un vrai. C'était sincère. Steve regarda ses mains, son bras abimé. Elle avait toujours été là, dans le pire comme dans le meilleur. Il repensa à son enfant, à ce bébé qui allait grandir et naitre d'ici quelques mois. Steve ne pouvait pas stagner ici. Il fallait qu'il rentre au plus vite. A même pas vingt, il avait un nouveau rôle à jouer. Celui d'être père. Il n'avait pas peur, il se sentait prêt. Alors que cet enfant n'était pas encore né, même pas officiel, Steve l'aimait et le considérait déjà comme un membre à part entière de sa famille. Le rouquin avait envie d'aimer et de protéger.

-Elle s'appelle Valentine.

C'était déjà beaucoup, c'était énorme. Steve venait de donner beaucoup d'information.
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05.07.20 22:15
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Au mot "dégueulasse" , mon front se plisse, surprise par sa réaction. Je ne pensais pas qu'en 2025 on puisse encore à voir ce genre de réactions. D'habitude, je serai montée sur mes grands chevaux et j'aurai piqué une colère. Mon meilleur ami est gay et c'est un homme fabuleux. Je ne tolère qu'on s'attaque à son orientation sexuel. Mais là je garde mon calme car Steve est encore jeune et assez isolé du monde. J'ai déjà relevé pleins de signes sur ce sujet. Toutefois, je me permets de le reprendre, mais sans agressivité avec un ton pédagogue.

- ce n'est pas dégueulasse. Premièrement cela existe dans l’environnement naturel. C'est une pratique courante chez de nombreux animaux. Même chez les lions. Ensuite l'amour n'est jamais dégueulasse entre adultes consentants.

Je retrouve mon sourire lorsqu'il parle de sa fiancée au nom de Valentine. je ne pensais pas qu'il se serait confié à moi sur une question aussi personnelle. Il doit vraiment être très amoureux. Il est tout de même très jeune pour être déjà fiancé mais après tout pourquoi pas !

- Et bien...quelque chance que tu as d'avoir déjà trouvé ta valentine. Moi j'ai 27 ans et je suis toujours célibataire. Je dois être laide comme un pou ou trop chiante ?

J'éclate de rire.

- Dis le que je suis chiante, notamment avec mes questions. Ah moins que tu me trouves aussi laide ? Tu peux, tu sais, me le dire. Je te souhaite en tout cas de vivre très heureux avec ta Valentine. Il n'y a pas plus beau que l'amour. Prenez bien soin de l'un et de l'autre. Elle étudie dans la même école que toi ? c'est comme cela que tu l'as rencontrée ?

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05.07.20 23:50
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Steve avait sincérement du mal à comprendre ce concept. C'était tellement impensable... Pour lui, la seule solution était le rejet. Clairement, cela ne rentrait pas dans l'ordre des possibles. Voyant qu'il avait blessé son interlocutrice, Steve ne répondit pas. ll n'y avait rien à dire.

Allant de surprise, Steve avait dû mal à se dire qu'à 27 ans on ne puisse pas être marié. Est-ce que c'était la norme dans cette société de fou ? Le rouquin ne le savait pas. Il n'en avait aucune idée. Il fut aussi gêné de la question d'Isabel. Elle éclata de rire alors qu'il ne savait pas comment réagir. Destabilisé, Steve répondit :

-Je, je ne sais pas. Je n'y ais pas fait attention.

Il avait déjà Valentine, cela lui paraissait improbable de regarder une autre femme. Cette idée le rendait mal à l'aise. Isabel leur conseillait de prendre bien soin de l'autre, et ce qu'ils avaient toujours fait. Ils s'étaient toujours protéger l'un et l'autre. Leur lien s'était créé de cette façon, la protection, l'affection avant un amour fou et décomplexé. Devant les dernières questions d'Isabel, le jeune homme se referma comme une huitre. Il répondit laconiquement.

-Elle est la-bas.

Elle était dans la communauté. Valentine était en sécurité la-bas. C'était une certitude. Mais Steve voulait la rejoindre au plus vite, pour elle, pour eux. Le rouquin voulait terminer sa mission ici au plus vite et rentrer. Valentine lui maquait terriblement. Steve ne pouvait rien dire de plus. Tout ce qui était lié à la communauté devait rester secret. C'était un principe de base. La rouquin était loyal, il n'allait pas les trahir.
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06.07.20 0:35
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En écoutant Steve, je me demandais s'il ne payait une taxe au nombre de mots qu'il prononce...Il fallait vraiment lui arracher des réponses pour q'il communique. Est ce que c'était par grand timidité ? C'est vrai que l'explication plus que plausible. Quoique à 19 ans être déjà fiancé démontre tout de même qu'il ne le serait pas tant que cela. Alors je réfléchis à une cause de son avarisme en mots. Une autre idée me vint à l'esprit : et s'il avait quelque chose à cacher ? Il y avait forcément un problème car on ne se drogue pas sans raison. C'est déjà même étonnant que ses parents ne soient pas aussi présents avec lui et que cela soit sa tante qui se soucie le plus de lui. Je ne suis peut pas assez familière des problématiques de nobles. Je relance donc pour en savoir plus.

- Là bas ? dans ton école ? Raconte moi un peu comme tu l'as connue. C'est un coup de foudre ? une amie d'enfance ? J'espère qu'on ne t'impose pas ce mariage comme il s'est déjà pratiqué chez certaines familles nobles.

Je le laisse répondre tout en réfléchissant à un angle d'approche pour qu'il soit plus ouvert avec moi. A ce stade, je suis encore une inconnue et c'est normal qu'il se méfie de moi. Pourtant je ne lui veux que du bien.

- Steve, je ne vais pas pouvoir rester plus longtemps en ta compagnie. Mais j'ai été ravie de faire ta connaissance. Je vais te laisser mon numéro de portable à tout moment si tu as envie de me joindre. J'aimerai qu'on se revoit si tu le veux bien. Cela pourrait se faire dans un autre cadre que celui-ci, comme dans une activité que tu aimes, ou si tu préfères m'accompagner dans mes propres activités. Moi j'aime me balader en pleine nature à pied ou en vélo, ou faire des activités plus sportives comme du canoë ou de l'escalade, ou alors quand plus fou comme du saut en parachute...Là tout récemment j'aimerai apprendre à voler. Qu'en dis tu ?

Je ne sais pas comment il va répondre mais je n'ai franchement pas envie de l'abandonner. Je sens que ce grand gamin a besoin de moi. Donc soit il va dans mon terrain de jeu soit je vais dans le sien. Et le pire c'est qu'il ne me cherche plus à renouer le contact.

- Je compte sur toi vraiment pour que tu m'appelles. J'ai l'impression que tu pourras m'apprendre beaucoup de choses et moi réciproquement.
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06.07.20 19:50
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Steve ne répondit pas aux premières questions de la psy. Il ne pouvait pas. Il refusait d'en parler. Le rouquin ne pouvait rien dire. Il ne prononcerait même pas le nom de la communauté. C'était beaucoup trop dangereux.Il répondit donc, sincère :

-Ce n'est pas un mariage arrangé.

Beaucoup de choses avaient été décidées dans la vie de Steve, mais cette histoire, c'était une histoire d'amour. Ils s'étaient choisis. Ils s'aimaient. Le rouquin n'avait pas de doute. Il donna un petit complément de réponse :

-On se connait depuis petit.

Depuis toujours ou presque. Leur différence d'âge avait beaucoup joué au début. Ils s'étaient bien trouvé, se rattachant l'un à l'autre. Valentine avait toujours été là pour lui. Il avait toujours été là pour elle. Ils se protégeaient l'un et l'autre. Avec Valentine, il n'y avait pas de problème, pas de doute. Ils se comprenaient. Et puis Valentine était tellement... Tellement belle, forte, intelligente, maligne, sensible, mais aussi aventureuse et curieuse. Elle était différente des autres.

Steve avait du mal avec les téléphones portables. Il ne savait pas bien s'en servir, mais il apprenait doucement. Le rouquin écoutait ce que racontait son interlocutrice attentivement. Pour les activités qu'elle proposait, globalement Steve ne savait pas en faire ou ne savait de quoi elle parlait. Découvrir tout ça ne lui donnait pas envie. Il n'avait pas le temps de faire tout ça. Mais il se devait de faire bonne figure. Il répondit poliment :

-D'accord.

Enfin, devant le dernier commentaire de la psy, Steve répondit, sincère :

-Je ne sais pas.

Ce n'était pas son rôle. En soi, Steve ne voulait pas de ce lien. Tout ce qu'il voulait, c'était rentrer auprès de Valentine. Le rouquin ne voulait pas faire partie de ce monde et était là contre sa volonté. Steve s'avança vers Isabel, restant toujours assez éloigné d'elle. Il ne voulait pas de contact physique.

-Je sais que vous connaissez le chemin, mais je vais vous raccompagnez.

Ne serait-ce que pour savoir si sa tante attendait un retour de la part d'Isabel ou non.
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06.07.20 23:28
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