La journée commençait toujours tôt, toujours de la même façon. Caleb avait des routines, qu'il n'aimait guère changée. La force de l'habitude, ou celle de l'âge, allez savoir. Mais dans son métier, mieux valait en avoir au moins un peu, simplement pour résister à toute la pression qu'un tel boulot offrait. Un peu de sport pour se réveiller, même à son âge, il était important de s'entretenir. Une salle lui était réservée pour cela, puis douche et déjeuner complet, le plus important. Parfois, il lui arrivait de croiser son fils, voir même sa femme, mais en général, il était loin avant que le reste de la maison ne se réveil. La Berline noire l'attendait à la sortie, pour le conduire sans encombre jusqu'au Palais de Justice, pour qu'enfin, il puisse commencer.
Il appréciait toujours d'arriver avant tout le monde, simplement pour profiter du calme ambiant, avant que l'endroit ne se remplisse de bruit, de gens, qu'il ne vive quoi. C'était le meilleur moyen de pouvoir relire les dossiers du jour à tête reposée. La pile était plutôt conséquente. Pas le temps de chômer, pas vraiment. Surtout qu'aujourd'hui, il savait qu'il avait plusieurs procès qui l'attendaient et quelques jugements à rendre qui ne feraient certainement pas plaisir à tout le monde, mais hé... c'était ainsi, il valait mieux ne pas se retrouver au tribunal, si l'on souhaitait être hors des problèmes.
Car Blakemore n'était pas connu pour être un tendre avec les accusés. En général en tous les cas. Tout dépendait de l'intérêt que le dit accusé pouvait avoir. Pour lui, pour eux, même. S'il fallait sortir certains de la panade, il le faisait, avec une certaine virtuosité. On ne pouvait pas toujours comprendre ses jugements ou être d'accord avec lui, mais il avait la décision finale et la contester prenait du temps.
La matinée était ainsi passée à une vitesse qu'il n'avait guère vue. Prenant son travail à cœur, il s'y donnait corps et âme, une fois lancé. Le comte n'était de retour à son bureau que depuis une bonne quinzaine de minutes, toujours dans sa robe de magistrat, le col défait, lunettes sur le nez alors qu'il lisait un nouveau dossier, que l'on toquait déjà à nouveau à sa porte, que faisait sa secrétaire bon sang? Elle était payée pour dire qu'il n'était pas disponible, surtout maintenant. Son regard s'arrêta alors sur l'horloge du bureau... elle devait être en pause... il grogna son mécontentement, avant de lâcher un sec : "Entrez!". Pas de doute qu'il ferait fuir son invité surprise avec sa mauvaise humeur du moment. Que personne ne l'ait avisé d'une visite, ne lui plaisait guère.
Que ne fût-il pas surpris de voir passer le pas de sa porte, Damia Kapoor. Une femme fatale comme il y en avait quelques-unes dans son entourage. Sa main arrêta un instant ce qu'il écrivait. Il ne se souvenait pas vraiment qu'ils devaient se voir aujourd'hui. Au petit air qu'elle lui offrait, il déduisait que cette visite impromptue était improvisée, de son propre chef. Et il se demanda rapidement ce qu'elle lui voulait. Ce n'était pas parce que parfois, ils finissaient dans des draps tous les deux, qu'elle avait un laisser passer. Ce n'était clairement pas aussi simple avec un homme comme ce comte.
- Miss Kapoor... voilà qui est surprenant... oui si elle aimait le tutoyer, il n'en faisait pas autant. Encore moins au Palais, où les oreilles indiscrètes étaient partout. Elle connaissait ses goûts en effet, il remarqua alors que oui, il avait faim. Que la matinée était passée comme un éclair. Pourtant... ce repas improvisé... voilà, elle le disait, il y avait quelque chose en sous-texte. Il la fixait, félin tranquille. Je me doutais que ce n'était pas une visite de courtoisie... Et quelle est cette faveur? Autant que je me renseigne avant de signer un pacte qui pourrait me porter préjudice....
Allez savoir s'il la taquinait ou pas. Mais tout comme une certaine Keenan, Kapoor avait, elle aussi, une sacrée ambition. Une femme dont il fallait se méfier, au moins un peu.
Caleb suivait tous les mouvements de Damia du regard, dans un silence non pas glacial, mais plutôt neutre. Il savait qu'elle ne venait pas simplement pour discuter le bout de gras. Pas de cette façon et même si c'était pour passer un peu de bon temps, cela ne démarrait jamais aussi simplement. Elle avait cet avantage sur lui, de surtout l'attirer entre ses cuisses quand elle réussissait à le pousser dans un certain stade d'énervement, ce qu'elle savait très bien faire, qui pouvait parfois le frustrer. Lui qui savait si bien tenir ses émotions normalement, voilà qu'elle réussissait à obtenir quelque chose de lui, parfois avec une facilité déconcertante. Le premier dérapage en était une preuve, il n'avait pas réfléchit, c'était venu aussi simplement que l'on peut se dire bonjour. Et il ne disait jamais non, quand l'occasion se présentait. Un moment qui permettait de se détendre, avant de passer à autre chose. Le comte n'était pas du genre à créer des relations réellement intime avec ses maîtresses, il n'en cherchait pas. Sa considération s'arrêtait à la jouissance obtenue, le reste, très peu pour lui... à moins que cela ne lui amène quelque chose en plus. Ce qui était assez rare. Et son couple s'en portait parfaitement bien, puisque le devoir conjugal n'avait pas besoin d'être observé, d'un côté, comme de l'autre.
Oui, il ne tutoyait jamais personne, même pas les femmes qui partageaient sa couche. Ce n'était pas parce que ce bureau avait connu un certains nombres de leurs ébats, que la relation avait vraiment changée. De son point de vue, en tous les cas. Qu'elle veuille le tutoyer, libre à elle, il ne s'abaissait pas à cela. Il l'écoutait, par contre, avec une certaine attention. Elle avait raison, il l'aurait évité toute la journée, pour ne pas prendre le risque de... se déconcentrer.
- Mmm... sans doute, oui.
Les victuailles se retrouvaient les unes après les autres sur son bureau. Les odeurs pouvaient donner l'eau à la bouche. C'était cela qui lui faisait se rendre compte qu'il avait faim. Pris dans les grandes affaires, il en oubliait souvent les premiers besoins des hommes. Il repérait rapidement ce qui pouvait être intéressant à ses yeux, pourtant, il ne céderait pas aussi rapidement et facilement. D'abord, il voulait savoir ce qu'elle lui voulait.
- Comme par hasard... fit-il alors qu'elle parlait d'une affaire qu'ils avaient en commun. Elle savait utiliser ses contacts dans le milieu, elle savait comment tourner les choses à son avantage, il commençait à y en avoir beaucoup autour de lui. Innocent jusqu'à preuve du contraire et il semblerait que pour le moment, les preuves soient contre lui. Oui, ce nom lui disait quelque chose, il avait vu passer le dossier. Puisque l'homme n'était pas encore passer en jugement, il ne prenait pas parti. Mais les enquêteurs l'avaient quand même sacrément bien chargé. Mmm...
Blakemore fixait son interlocutrice, son petit jeu de séduction marchait à moitié. Il ne se faisait pas acheté si facilement, avec un simple repas. Il s'adossait contre le dossier de sa chaise, entrecroisant ses doigts, sans jamais réellement la quitter des yeux. Le rire n'était pas surprenant, elle jouait, avec lui, avec les gens en général. Si certaine de sa réussite... un peu comme une autre rousse du coin.
- Changer des dates de procès, si ce n'est pas motivé par une excellente raison, n'ont guère lieu d'être. Il marquait un petit temps, toujours en la fixant, croisant les jambes à son tour, maître en ces lieux, assurément. Qu'est-ce que j'y gagne? Qu'avez-vous à proposer, mis à part ce repas improvisé?
Parce que finalement, un repas n'était pas suffisant. Il n'était pas achetable à si bas prix, il faudrait que Damia aie quelque chose d'intéressant à échanger. Elle, ou les Jenkins. Ce qui serait compliqué, car le comte avait déjà tout. C'était là, où elle devait se démarquer. Trouver ce qui pourrait suffisamment l'intéresser, pour qu'il se laisse tenter.
Dur en affaire? Ce n'était que le haut de l'Iceberg.
Ah ça... clairement Caleb n'était pas le genre d'homme qui aimait perdre le contrôle. Il fallait qu'il maîtrise tout, qu'il puisse avoir une longueur d'avance sur ses interlocuteurs. Simplement parce qu'il ne pouvait pas se faire prendre à revers. Pas dans sa situation, pas à cette place si précieuse qui était la sienne. Et puis, c'était un homme ambitieux, sans pour autant vouloir être au sommet de la pyramide. Il avait des envies, des buts qu'il s'était fixé, pour lui, sa famille et le Royaume. Autant dire qu'il lui était bien difficile de voir qu'il pouvait parfois perdre un peu pied. Cette femme était capable de cela avec lui, ce qui rendait le tout plus dangereux. Il savait qu'il valait mieux pour lui de mettre un frein, de la bloquer qu'elle ne puisse plus vraiment l'approcher mais parfois... le goût du risque et cette envie sournoise, aussi, de montrer qu'il saurait finir par dominer toute la situation était plus forte que la raison. Difficile d'aller contre sa nature parfois, elle ne signerait pas sa perte, mais le comte avait pourtant intérêt à faire attention à cette démone.
Voilà pourquoi, il se montrait aussi difficile et peu affable. C'était lui qui menait le jeu, tous les jeux et non pas l'inverse. Ils étaient deux fortes têtes, deux forts caractères l'un en face de l'autre et ce serait au premier qui lâcherait. Caleb restait donc tranquille, sur son siège, à l'écouter avancer ses arguments, ses pions. Il eut un petit mouvement de sourcil alors que le nom de l'avocat de la défense tombait sur la table. Ils avaient changés en cours de route?
- Ou alors ça veut dire qu'il n'est pas aussi bon que tout le monde le prétend.
Oui, Caleb n'était pas du genre à tenir des éloges sur les avocats. Ces derniers faisaient leur boulot et prenaient parfois un peu trop la grosse tête. Il les voyait mener leur cirque à la Cour, ce qui parfois, pouvait le mettre en colère. Il n'aimait pas les voir croire qu'ils étaient les maîtres des lieux, alors que finalement, ceux qui avaient droit aux derniers mots, étaient les jurés et les juges. Mais... pouvoir avoir droit à une petite faveur de la part de Kapoor... ce n'était pas négligeable. Elle avait un talent indéniable dans son travail, c'était un fait. Il le reconnaissait, même s'il ne le dirait pas de vive voix. Mais il savait prendre ce qu'on lui offrait, quand cela en valait la chandelle et que cela pouvait servir ses intérêts.
- Vous savez aussi, que ce n'est pas mon problème si les gens ne savent pas être prêts dans les temps. Si je commence à faire des fleurs à certains, qu'est-ce que l'on va alors penser de moi? Mmm? Que je fais des faveurs? Que j'ai été acheté? Mmm? La fixant de son regard de félin, laissant planer quelques temps, bien sûr, il avait déjà reporté des séances, ce n'était pas la première fois, mais il préférait montrer à Damia, que s'il l'acceptait, il faisait alors preuve d'une magnanimité qui vaudrait sans doute cher, pour elle. Je connais vos talents, oui.
Se redressant légèrement, prenant les baguettes qui lui étaient destinées et attrapait un premier sushi.
- Jusqu'où va votre intégrité en tant que détective?
A savoir, quelle était la limite qu'elle s'imposait et qu'elle n'était pas prête à dépasser. Sa moralité donc. Il savait qu'elle était sans doute prête à faire beaucoup mais.... tout le monde avait une limite. Il n'allait sans doute pas lui demander de faire quelque chose de si illégale que cela, mais... c'était plus de la curiosité, après tout, c'était Damia qui lui demandait ce qu'il attendait.
Caleb avait une petite moue aux paroles de Damia. Oui, il connaissait l'animal, il savait que cet avocat avait une réputation qui le précédait. Ils s'étaient déjà croisés à la Cour. Il avait vu sa façon de faire. Il maîtrisait les mots, savait comment s'attirer les faveurs d'un jury ou d'un juge plus facilement influençable que lui. Bref, cet avocat avait tout pour plaire à ses clients. C'était aussi une tactique, de gagner un peu de temps, de reporter des rendez-vous. Pour mieux se défendre encore. Il fallait bien l'avouer, notre juge n'était pas tellement enclin à vouloir lui faire cette fleur. Il préférait le voir un peu ramer et démontrer qu'il méritait sa réputation. Oui, il aimait faire transpirer ceux avec qui il travaillait. Voilà pourquoi il n'était pas franchement enclin à répondre par la positive à la demande de la détective. A moins que celle-ci n'amène des billes plus intéressantes pour notre comte. Elle saurait sans doute comment le prendre, au final.
- Ce n'est pas en me flattant que je céderai plus facilement, miss Kapoor. La fixant, sans montrer ce qui pouvait bien lui passer par la tête. J'aime aussi voir ces soi-disant tops 3, démontrer qu'ils le sont vraiment. Oui, là, c'était son côté mesquin qui ressortait un peu.
Bien entendu, puisque Damia était payée pour, elle n'allait pas lâcher le morceau aussi facilement. Blakemore n'était pas idiot, il le savait, il avait appris à la connaître, cette femme. Voilà pourquoi il ne l'avait pas mise à la porte directement et qu'il était prêt à entendre ce qu'elle avait à proposer en échange. L'accord n'avait pas à être passé avec facilité. Non, ce serait bien trop décevant. Elle était une combattante, qu'elle le lui démontre, encore une fois. Qu'elle fasse ses preuves, comme toujours.
- Oh, c'est être bien naïf que de croire que ce genre de choses restent secrètes. Les murs ont des oreilles. Il y aura toujours un moment où cela se saura. Ce Palais pouvait parfois être un gruyère. Ce que Damia ne pouvait pas savoir, c'était le fait que Caleb, pour le coup, jouait plus qu'autre chose. Car qui mieux que lui, savait que les secrets pouvaient être très, très bien gardés. Il en était la preuve. Ses doigts bougeaient un instant les uns contre les autres, avant qu'il ne se décide à participer au repas. Je n'ai pas à me mettre à la place de cet avocat, comme je n'ai pas à trouver de solution pour ces gens. Ils auraient mieux fait de rester loin des problèmes et du regard de la Justice, s'ils ne souhaitaient pas se retrouver là où ils sont aujourd'hui. Chacun doit être responsables de ses actes. N'est-ce pas?
Ce n'était clairement pas sur ce plan-là, que la détective réussirait à amadouer notre juge. Après tout, lui n'avait rien à se reprocher. Il était dans les hautes autorités en ce qui concernait son département. Ce n'était pas à lui de faire ses preuves, de trouver des compromis. Mais bien à ceux qui venaient le voir. Même quand ils étaient représentés par une femme aussi intéressante que l'était Damia Kapoor. Tout en avalant son sushi, son regard observait la belle face à lui. Elle attirait très sérieusement toute son attention. Sa réponse était plutôt surprenante, lui faisant hausser un sourcil. Alors comme ça, elle était prête à tuer? Etait-ce vraiment ce qu'il y avait de plus intelligent à dire face à un juge? Allez savoir... lui notait l'information dans un coin de sa tête.
Il déposait alors les baguettes, revenant placer ses coudes sur son bureau, tout en croisant ses mains, la fixant cette fois-ci de manière un peu plus sérieuse. Son regard s'était fait légèrement plus sombre.
- Je prends bonne note de votre niveau de moralité, détective... prenant une petite inspiration. Je pense que comme toute la population de l'Angleterre, vous avez entendu parler de ces enlèvements qui ont eu lieu il y a quelques temps? Des groupes qu'on a envoyés vers la mort, pour le simple plaisir du divertissement? L'une des victimes est le fils d'un... ami. J'aimerai que vous me trouviez des informations que la police n'arrive pas à sortir. J'aimerai comprendre ce qu'il s'est passé et surtout qui en est à la base, qui en a réellement profité, qui a commandé une telle... atrocité. L'Ordre voulait des réponses et la police ne travaillait pas assez rapidement pour le coup, alors s'il fallait passer par des services privés, autant profiter de Damia. Puis il marqua une petite pause... et j'aimerai aussi savoir dans quelles magouilles trempe votre amie, Jessica Keenan. Oui, il connaissait le lien des deux femmes, démontrant ainsi aussi, qu'il pouvait avoir le bras long.
Ce qu'ils avaient pu découvrir avec Helen, le poussait à vouloir en savoir plus. Après tout, Keenan s'était rapprochée de lui drapée de sa confiance de jeune femme aux dents longues, maintenant, il allait inverser la tendance. Et Kapoor allait l'aider. Si elle était prête à le faire, bien entendu. Il reprenait alors ses baguettes pour piocher dans les victuailles, lui laissant le soin de lui répondre par la positive... ou pas.
Son interlocutrice n'avait pas tort, le juge n'en était pas encore au point de la mettre dehors, toujours curieux, ou presque, de savoir ce qu'elle lui voulait vraiment. Même s'il fallait bien l'avouer, il n'était pas d'humeur à faire autre chose que discuter. Et encore, si l'on pouvait appeler cela discuter. Certes, un bon repas était posé sur la table, mais ce n'était qu'une tentative en plus de l'amadouer. Ce qui lui démontrait, que le petit service qu'elle venait lui demander, avait une certaine importance à ses yeux. Voilà pourquoi la négociation pouvait être intéressante et donc valait la peine, qu'il lui laisse le temps de présenter son problème.
- Il y a de bons observateurs par ici...
Bien que ce n'était pas totalement vrai. Kapoor avait raison, personne ou presque, ne remarquerait le changement de place du dossier. A moins que le jugement ne soit réellement très attendu. Le comte n'était pas connu pour rendre les choses plus faciles qu'elles ne l'étaient à la base. Pourquoi serait-il moins intransigeant avec elle, qu'avec d'autres? Il n'y avait guère de faveurs de son côté. Ce n'était que des échanges de bons procédés et il attendait donc quelque chose de la part de Damia et non, cela n'avait rien avoir avec une petite partie de jambes en l'air. Elle avait au moins ce don de... l'amuser, au moins un peu.
Il aurait pu répéter que ce n'était toujours pas son problème si les gens ne savaient pas être prêts à temps. Les dates étaient données suffisamment à l'avance pour que les dossiers soient traités comme il le fallait. C'était faire preuve de zèle que d'estimer qu'on ne pouvait pas tout terminer en temps et en heure. Caleb estimait que ceux qui se permettaient de demander des temps plus longs, ne faisaient pas leur travail correctement. Et si les accusés changeaient d'avocat au dernier moment, c'était leur problème, pas le sien.
- Mmm... une excuse fort peu recevable, venant de professionnels.
Pourtant, la conversation semblait venir sur un terrain d'entente pour nos deux protagonistes. Damia avait les moyens de rendre la pareille à Blakemore, ce dernier le savait et en profitait, aussi, de son côté. Le simple fait qu'ils tombent sur un accord, mettait donc fin au rendez-vous improvisé, alors qu'il terminait, à son tour, la boisson chaude apportée avec le reste. Son regard de félin, suivait chaque mouvement que faisait la détective, pour finalement la laisser l'approcher au plus près, son parfum venant chatouiller ses narines quelques secondes, avant qu'il ne mette de côté certaines pensées, tout en hochant tranquillement de la tête.
- J'attends votre appel, oui.
Prenant alors le dossier dont il avait été question, pour le poser sur une autre pile, qui attendait derrière lui. Bien en vue. Parce que bien entendu, s'il n'obtenait pas des réponses rapidement, les dates pourraient encore changées. Le juge attendait des résultats, rapides et de qualités. Pas de doute que la belle Damia saurait sans doute comprendre et percevoir le sens de son geste. Son professionnalisme ferait le reste, il n'avait que peu de doute là-dessus. Les différents contenants de nourriture, se retrouvaient empilés les uns sur les autres, pour ensuite être jetés sans plus attendre.
Une fois que la détective avait passé le pas de sa porte, Caleb reprenait le fil de son travail. La pause avait été bienvenue, sans qu'il ne l'admette réellement, il pouvait ainsi retourner à ses dossiers, l'esprit aérer et le ventre un peu plus plein.