Pendant le séjour que nous avions passé à Bellary, au printemps, j’avais pu observer les de Lascelle dans leur milieu naturel. Si l’on me passait cette expression. Ce que j’avais pu voir était bien plus fréquent et dense, que ce qui se passait ici. C’était, là encore, un exemple très concret de l’influence de notre environnement sur notre épanouissement. Je l’avais vécu de façon décuplée… au moment où j’avais quitté le manoir Crawley pour aller en Ecosse. Je me rendais aussi compte que Papa avait toujours été plus tendu quand nous étions sur Londres. C’était un homme différent à Hanover. J’étais une femme différente quand Prem était avec moi.
- “ALEXIA: Ta sœur nous demande souvent de venir te voir. ” Mère connaissait la tendre affection qu’Iris et moi avions l’une pour l’autre. C’était ainsi depuis l’enfance. Si je m’étais écartée d’elle, c’était pour lui cacher comment était la vie avec Edward. Je ne voulais pas que son mal l’atteigne elle. Savoir qu’elle était sous l’aile de protectrice du comte Leicester m’apaisait beaucoup. Pour autant, il ne me paraissait pas juste de l’amener dans la conversation alors qu’elle n’était pas avec nous.
-”ZENON: Oliver... depuis que vous avez vu Violet, vous n'avez pas eu un mot agréable pour elle. Ni pour votre petite-fille d'ailleurs. Ne me dites pas que vous n'êtes pas hostile.”
- “OLIVER: Je ne suis pas d’accord avec ses actions, avec son attitude. ” Plus jeune, il m’était arrivé d’écouter aux portes. J’étais curieuse et je voulais connaître les secrets de la famille. Je retrouvais cette envie ici et maintenant. J’avais très envie de quitter la table pour aller les écouter. - “Vous êtes un père vous aussi Zenon. Vous savez ce que cela est. On ne peut pas encourager n’importe quoi. Regardez, votre garçon s’est rebellé lui aussi. Vous avez dû vous opposer à lui. Je dois faire de même. ” Incapable de rester statique, je quittais la chaise. Me dégourdir les jambes me ferait du bien.
“ ZENON: Je peux comprendre votre inquiétude, mais c'est un peu faux de dire qu'elles ont toutes eues des vies désastreuses... et puis votre fille est bien entourée. Prem est un homme à l'écoute, qui fait aussi des compromis, ils apprennent ensemble.” Ma seule consolation était de voir qu’il y avait quelques personnes qui étaient encore disposées à prendre notre défense face aux préjugés. Je n’en revenais pas. La naissance de Dalia n’était-elle pas une preuve suffisante de l’amour que nous partagions Prem et moi ?
- “OLIVER: Cet homme est un anti-monarchiste primaire, exactement comme Amélia. ” Père avait décidé qu’il ne serait pas d’accord. - “Il la pousse à s’exposer dans la presse. Je ne vois pas de compromis là-dedans. Je vois un homme qui a de l’emprise sur ma fille. ” Mais, il n’avait pas compris, je crois de quel enfer, Prem m’avait libéré. J’aurai sans doute du leur parler. Mais comment faire ? - “Un jour, lui aussi la convainc de quitter l’Europe. Vous verrez. Elle sera pauvre et Loin… ”
-“ ZENON: Oliver, son avenir est assuré, celui de la petite aussi. J'en ai fait l'héritière de mon titre. Finalement, elle reste noble, certes pas Princesse, mais Comtesse lui ira très bien.”
- “OLIVER: Vous avez fait quoi ?” Un éclat de voix nous fait tourner la tête dans leur direction. Visiblement, le Prince d’Hanovre était en colère. Mon angoisse monta d’un cran supplémentaire. Je remontais pour confier Dalia à Amélia. Le regard terrassé de Mère ne m’échappait guère. Mais, tant qu’ils avaient cette attitude réfractaire envers son père… Je ne pouvais pas les aider. - “ … pourquoi avoir fait ? Vous êtes donc d’accord avec elle… Mais pire vous l’encouragez dans sa dérive. … J’aurai dû comprendre. Après tout, vous êtes des marginaux. ” Une respiration apaisée se fit sentir. Mais ce fut qu’un fragment.
Du coin de l'œil, je remarquais que le regard de la comtesse changea. J'ai suivi son regard. Il était posé sur mon père, dont la posture physique était quelque peu défensive. Lord Hanovre n’était pas souvent contredit. - “ Une idée qui ne vient pas de vous, je paris. Eh bien qu’à cela ne tienne. Bafouez toutes les traditions. Pendant que les autres tentent de préserver notre mode de vie. ”
Alors ça, pas besoin qu'Oliver le dise pour voir qu'il n'était pas d'accord avec les actions et les décisions de sa fille. Il le montrait parfaitement. Tout comme ses actes, ce n'était pas rien, de renier un membre de sa famille. C'était même assez violent et irrémédiable. C'était facile de dire qu'il pouvait comprendre, que lui aussi avait vécu des choses difficiles avec ses enfants. Certes, Zenon pouvait comprendre certaines choses, mais pas d'être aussi intransigeant. Pas comme ça. Il fixait son ami, en tentant de rester le plus tranquille possible.
- Je n'ai pourtant pas déshérité Zac, malgré toutes les difficultés que nous avons pu avoir lui et moi, Oliver. Et Dieu savait qu'il en aurait eu des bonnes raisons, de lui couper les vivre, de ne plus pouvoir le voir. Ce n'est pas pour autant que je l'ai renié, que je lui ai fermé la porte et que je ne veux plus le voir... là est toute la différence Oliver. Il reste mon fils, ma chair et mon sang. Je serai toujours présent pour lui, malgré tout.
Peut-être du fait de son expérience de vie, jamais Zenon ne pourrait faire une telle chose à ses enfants. Il les aimait trop pour cela. Il ne pouvait s'imaginer leur dire qu'ils n'étaient plus les bienvenues chez lui. Sans compter Amélia, qui l'empêcherait de faire une chose pareille.
Le nœud du problème... Prem n'était pas noble, pas aristocrate. Un peu comme Amélia donc, pourquoi fallait-il qu'il reste coincé là-dessus? C'était pénible à entendre. Encore une fois, ce n'était que de la mauvaise foi. Comme si Violet n'était pas capable de penser pour elle-même. C'était vraiment quelque chose d'assez... vexant finalement.
- Vous ne pensez pas qu'elle est capable de faire les choses par elle-même Oliver? Votre fille à son propre libre arbitre. Peut-être a-t-elle voulu faire passer un message, avec ce qu'elle a vécu? Vous crachez sur sa souffrance, est-ce que vous vous en rendez compte au moins? Je vous l'ai dit, ils font des compromis, l'un et l'autre. Haussant légèrement un sourcil. Qu'est-ce que vous sous-entendez par "lui aussi"? Si Oliver continuait sur cette pente... il risquait peut-être la droiture de son nez. Ils n'ont aucune envie de quitter l'Europe. Ne vous inquiétez pas...
Oula, la réaction du Prince n'était pas celle que le comte imaginait. Il voyait sa colère dans ses yeux. Le corps qui se tendait. Comme si le comte d'Avon avait dit une des pires horreurs. Zenon restait quelque peu silencieux, pour lui laisser le temps de bien enregistrer l'information qu'il venait de lui donner. Il n'aimait pas cette nouvelle, et il n'y avait pas que le corps qui le démontrait. Ses paroles étaient aussi froides que le reste. De Lascelle restait stoïque.
- Parce qu'il faut bien que je prenne le rôle de père, puisque le sien l'a renié, Oliver. Marquant bien ses mots. Si vous ne la voulez plus comme fille, étant son parrain, ce rôle me revient. Et j'estime que cette jeune femme a le droit de vivre sa vie, sans être stigmatisée par des idées arriérées et rances. Le fixant, son regard noir restant assez illisible pour le moment. Vous tombez bien bas, mon ami...
La suite ne manqua pas de lui tirer une petite moue de colère, après tout, il détestait que l'on s'imagine qu'Amélia était celle qui le menait par le bout du nez. Qu'il n'était pas capable de prendre ses propres décisions. Comme si elle était celle qui lui empoisonnait le cerveau.
- Cette idée est de moi et moi seul. C'est MA décision. Amélia n'a rien à dire là-dessus. Gronda-t-il. Il commençait à en avoir assez de tous ces sous-entendus, 50 ans qu'il s'en prenait, cela commençait à être plus que pénible. Avec ce qu'il avait vécu ces derniers temps, sa patience était peut-être un peu mise à rude épreuve. Elle fera honneur à ce titre et à notre mode de vie Oliver. Vous, vous faites honte à tout ce que devrait être la noblesse. Comme si vous n'aviez rien à vous reprochez, ne soyez pas jaloux de ce qu'a osé faire votre fille, alors que vous n'en avez jamais eu même l'once de ce courage.
Etat Civil : Marié à la belle Amélia, père de Zac et Joy Sanders.
06.11.22 23:04
Violet Hanovre Hadid
Ft Nobles
Que se disaient-ils ? Parrain arrivait-il à convaincre papa d’ouvrir son esprit ? En voyant mon père lever une main vers le ciel, je sus que l’apaisement n’était pas encore au rendez-vous. - “OLIVER: Nous avons cherché à communiquer avec Violet pendant des mois. ” Serait-ce possible ? Prem avait peut-être raison. La cassure était trop importante. - “J’ai appris par d’autres qu’elle avait repris sa formation.”
-”ZENON: Vous ne pensez pas qu'elle est capable de faire les choses par elle-même Oliver? Votre fille à son propre libre arbitre. Peut-être a-t-elle voulu faire passer un message, avec ce qu'elle a vécu? Vous crachez sur sa souffrance, est-ce que vous vous en rendez compte au moins? Je vous l'ai dit, ils font des compromis, l'un et l'autre.” Je voyais bien que notre hôtesse n’était pas tranquille, elle non plus. Mais, une discussion était la base pour régler une situation… Prem me l’avait enseigné!
- “OLIVER: En toute franchise, je pense surtout que Violet s’est laissée emporter par les sentiments et les émotions. Rien de plus. Elle n’a pas réfléchi. ” Nous nous tentions d’avoir une discussion. Mais l’exercice était surréaliste. Nous savions tous et toutes que les deux vieux amis étaient en pleine dispute. Caleb aurait peut-être une répartie plus efficace sur la colère de papa ?
Ce que je ne comprenais pas, c’était la force de cette véhémence paternelle. Avant l’annonce du divorce, je n’avais jamais douté de son soutien et de son amour. A présent, après cette année écoulée, je n’étais plus sûre de rien avec mes parents. Ce qui me faisait énormément de peine quand je voyais la douceur d’Aziz et Noor avec moi. -ZENON: Qu'est-ce que vous sous-entendez par "lui aussi"? Ils n'ont aucune envie de quitter l'Europe. Ne vous inquiétez pas…”
- “OLIVER: Eh bien. Vous n’auriez pas quitté le royaume si vous aviez épousé Mallory. Tout le monde sait cela Zenon. ” Qu’est-ce qui se jouait au fond ? Si ce n’était mon bonheur et mon épanouissement ?
Soudain, le dos du comte se raidissait lui aussi. J’en fus presque plus contrariée que de voir mon père mécontent. Zenon ne méritait pas qu’on l’ennui. Il était toujours gentil et bienveillant. -”ZENON : Parce qu'il faut bien que je prenne le rôle de père, puisque le sien l'a renié, Oliver. Si vous ne la voulez plus comme fille, étant son parrain, ce rôle me revient. Et j'estime que cette jeune femme a le droit de vivre sa vie, sans être stigmatisée par des idées arriérées et rances. Vous tombez bien bas, mon ami...”
- “OLIVER: Je tombe bas ? Eh bien vous aussi, Zenon. Des idées rances ? Oubliez-vous que ce sont ces idées qui sont à la base de ce que nous sommes ? Oubliez-vous combien la monarchie est devenue fragile. Cette histoire donne le pain gras à tous ceux qui voudraient nous voir disparaître. Enfin, les traditions sont là pour une bonne raison. … Tout le monde ne peut pas s’en libérer! ” Cette fois, la voix de Père avait porté. Je vis le changement d’attitude chez tous les de Lascelle. D’un coup, ce fut comme d’observer une meute aux aguets. Ils avaient l’air unis.
-”ZENON :Cette idée est de moi et moi seul. C'est MA décision. Amélia n'a rien à dire là-dessus.” - “OLIVER: Mmm. ”
-”Elle fera honneur à ce titre et à notre mode de vie Oliver. Vous, vous faites honte à tout ce que devrait être la noblesse. Comme si vous n'aviez rien à vous reprochez, ne soyez pas jaloux de ce qu'a osé faire votre fille, alors que vous n'en avez jamais eu même l'once de ce courage.”
- “OLIVER: … Com- Ne parlez pas d’ elle. ” J’entendis alors un cri étouffé dans la bouche de Mère. Elle regardait dans la direction des deux hommes l’air effaré. En périphérie, Zac avait quitté sa chaise tel un loup enragé. Amélia l’avait intercepté en route et s'interposait physiquement. Parce que Papa avait saisi le commandant de Lascelle par le col de sa chemise. -”PERE! ” Il lâchait sa prise d’un coup, comme si le tissu lui brûlait la peau. Ce qui était tout aussi choquant c’était l’expression de son visage. La colère avait laissé la place à la confusion la plus complète. - “Je … ” Papa avait reculé d’au moins trois mètres. Il scrutait Zenon avec désespoir. Qui était donc “elle” pour provoquer une réaction pareille ? Maman n’avait pas l’air surprise. A peine pinça t-elle les lèvres.
Néanmoins, ce geste avait éveillé des réactions : -”ZAC: Maman! C’est bon. Laisse-moi passer. De un : il méprise sa fille, de deux: il renie sa petite-fille, de trois il attaque son ami. Tu penses qu’il dit quoi sur nous là, hein ? Sur toi ? Réac’ de mer-” Le dérapage fut soudain. -” AMELIA : Zac.” Bien que la phrase ne soit pas terminée, l'idée était là. Maman ne disait rien. Elle se contentait d’observer papa et Parrain. C’était invraisemblable. -”ZAC: Quoi ?! C’est l’anniversaire de papa et tu vois comment il le traite ? ” -” Emmène les filles voir les chevaux. … Zac de Lascelle. Fais ce que l’on te dit. ” Joy arrivait dans leur dos pour prendre son jumeau par l’épaule. Intuitivement, je su que nous venions de passer près d’un basculement…
Zenon ne pouvait pas juger sur tout ce qu'avait pu faire les parents de Violet. Il n'était pas au cœur de l'histoire, il ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants de cette dernière. Il savait pourtant les problématiques qu'il voyait de ses yeux. Il pouvait croire son ami qui lui disait qu'il avait tenté d'avoir un contact avec sa fille, mais vu ce qu'il lui avait fait vivre, vu comment il lui parlait aujourd'hui, pouvait-il comprendre pourquoi elle n'avait guère eu envie d'avoir un contact avec lui? Il se le demandait sérieusement, puisqu'Oliver se pensait dans son bon droit.
- Mmmm... je peux comprendre que cela vous blesse, mais ne pensez-vous pas qu'il y a des efforts à faire de part et d'autre?
Un fin sourire marqua un instant les traits du comte. Parce que les sentiments et les émotions, c'était bien ce qui posait un gros problème chez les gens de sa caste. Ils tentaient tant bien que mal, de garder une bonne image de ce qu'ils représentaient. Pourtant, notre homme était le premier à avoir fait tout le contraire. Amélia en était la preuve.
- Est-ce un problème qu'elle soit plus heureuse maintenant?
Après tout, n'était-ce pas la seule et unique question qu'il fallait se poser? Violet ne montrait aucun signe de regret. Certes, tout n'était pas facile, mais elle était bien et cela se voyait. Bien entendu, il fallait toujours qu'ils attaquent Amélia, leur choix de vie, le fait qu'il n'était pas en Angleterre, ne l'était-il pas tout le temps en ce moment? Est-ce qu'on ne pouvait pas arrêter, d'à chaque fois remettre cette affaire sur le tapis? C'était pénible.
- Et bien ce n'est pas arrivé.
Puisqu'il avait épousé Amélia et qu'elle était la seule et unique femme de sa vie. Que ça leur plaise ou non, d'ailleurs. Ce genre de moment lui rappelait à quel point les choses n'allaient pas non plus être simple pour Violet et sans doute pourquoi il l'avait réellement prise sous son aile. Parce qu'elle méritait d'être soutenue, qu'il y ait au moins quelqu'un dans leur monde, qui ne lui tourne pas le dos. Un soutien, c'était toujours bienvenu, surtout dans ces moments.
- Oliver... je n'oublie rien, mais nous sommes au 21ème siècle, ne serait-ce pas le moment de changer un peu les modes de penser, d'évoluer? Vers quelque chose d'un peu plus ouvert. Pour être dans son temps et arrêter d'être nostalgique d'une époque qui ne reviendra jamais.... c'était fou que personne n'arrive à le comprendre ça. Comme si la naphtaline avait des effets positifs... Et bien peut-être que si vous changiez votre politique, les gens arrêteraient de vouloir nous voir disparaître? Les traditions, comme tout le reste, peuvent évoluer. Nos jeunes ne suivent pas les traditions comme nous les connaissons. Pourquoi vouloir à tout prix ne rien changer? Expliquez-moi, bon sang!
Et ils s'échauffaient tous les deux. Si Oliver pouvait l'agacer en ne pensant pas une seule seconde que son ami pouvait parfaitement réfléchir par lui-même, le comte d'Avon savait à quel point il touchait une corde sensible chez Hanovre. Quelque part, de Lascelle estimait qu'il l'avait cherché. Les choses allaient un peu vite, un peu loin. Qu'Oliver devienne physique aussi rapidement, démontrait à quel point le sujet pouvait être sensible. Pourtant, l'anglais était prêt à ce qu'ils se battent, si cela pouvait permettre, ensuite, d'apaiser un peu les esprits. Il faisait confiance à son épouse, pour qu'elle empêche quiconque de s'en mêler, mais son interlocuteur réagissait au quart de tour, pour le lâcher et s'éloigner, confus.
Zenon l'observa, s'approchant alors, pour lui poser doucement une main sur l'épaule.
- Oliver, nous sommes un peu vieux pour tout ceci, je vous ai poussé dans vos retranchements, je n'aurai pas dû. Mieux valait faire redescendre la pression et Zenon était, normalement, un bon diplomate à ce niveau. Ne pouvons-nous pas trouver un terrain d'entente? Entre Violet et vous? Sans l'obliger à revenir chez vous, elle ne le fera pas.
Il ne pouvait croire qu'il n'y aurait pas de moyen qu'ils puissent se parler, entre adultes. Entre père et fille, sans que tout n'explose.
Etat Civil : Marié à la belle Amélia, père de Zac et Joy Sanders.
15.11.22 21:46
Violet Hanovre Hadid
Ft Nobles
-”ZENON: Est-ce un problème qu'elle soit plus heureuse maintenant?” Au moins, la sagesse de Parrain allait aller dans notre sens. Il écoperait pourtant de l'irritabilité de papa.
C’était la collision de deux pensées. Était-ce possible de s’entendre ? - “OLIVER: Maintenant certes. Mais l’union faite sur la base d’une passion ne peut pas durer. ” Je pouvais aisément deviner l’argumentation paternelle. Pour l’avoir entendu pendant toute notre enfance. Pour l’avoir entendu quand il m’avait ramené au manoir en plein été. Tout cela parce que je faisais une folie. - “Je ne vois pas en quoi ils feraient exception. Je ne fais pas confiance à cet homme.” Depuis le départ, ils étaient persuadés que nous allions échouer. Pas une seconde, ils n’ont envisagé que ce pouvait être une bonne chose pour moi.
-”ZENON: Et bien ce n'est pas arrivé.” Je me demanda si ce n’était pas étrange pour eux de vivre une situation similaire à celle de Zenon une génération plus tôt ? Cela ne pouvait-il pas les faire réfléchir ? Caleb prendrait-il votre parti ? ou bien le nôtre ?
Allaient-ils évoquer le conflit passé ? Peut-être même comparer Amélia et Prem ? - “OLIVER: Reconnaissez que votre vie aurait été plus simple si vous aviez été avec elle ? ” Dalia s’impatientait un peu. Elle était sensitive. J’étais pourtant contente qu’elle ne puisse pas se souvenir des détails pour l’instant. Voir ses grands-parents s’énerver alors qu’ils venaient à peine de faire connaissance tous les trois ? - “C’est ce que je veux pour ma fille Zenon, de la simplicité, de l’ordre. L’assurance d’une vie stable. … Un journaliste Zenon… ce n’est pas sérieux. ” Je n’avais pas d’illusion sur la perception sociale de mes parents. Ceci dit, Prem était le père de Dalia. Ils pouvaient prendre cela en compte, tout de même.
- “OLIVER: Vous voulez dire la modernité de notre duc de Sussey! Celle du Prince de Galles. ” Harry et William faisaient couler de l’encre depuis plus d’une décennie. Ils étaient différents. Probablement étaient-ils inspirés par feu lady Diana. - “Cette jeunesse est perdue, désemparée. Elle se trompe. Comme vous mon ami! Notre royaume n’a pas besoin de changement. Non. Il a besoin d’ordre. Il a besoin de stabilité. Vous dites-moi donc pourquoi voulez-vous tout bousculer ? ” La voix monta de nouveau chez les hommes. Ils avaient l’air de deux lions. - “ Qu’ont apporté des personnes comme Meghan, comme Amélia, comme ce Hadid à la Couronne ? ” Le crissait des dents en entendant ce mot clef. Les gens s’arrêtaient de parler pour suivre la suite. Je n’aurais pas dû venir.
La Couronne était ce concept à la fois si abstrait et si précis. Il pesait sur nos vies avant même que l’on soit mis au monde.
-”Oliver, nous sommes un peu vieux pour tout ceci, je vous ai poussé dans vos retranchements, je n'aurai pas dû. Ils se regardaient. Le désarroi amical était lisible chez chacun d’eux. La confusion de mon père l’avait rendue mutique. Ne pouvons-nous pas trouver un terrain d'entente? Entre Violet et vous? Sans l'obliger à revenir chez vous, elle ne le fera pas.
- “OLIVER: … ” Le visage du Prince d’Hanovre changeait lentement. Je ne savais pas ce qui se passait dans sa tête. Mais, il me faisait penser à un mauvais présage. - “ Sous prétexte que vous vous êtes donné le droit d’enfreindre la loi, vous pensez que Violet doit faire la même chose. Je n'encouragerais jamais cela. Tout le monde ici à faire des sacrifices. Oui. Tout le monde sauf vous.” Mère marchait vers eux. Il y avait une étrange énergie dans ces pas. Un peu comme quand on veut arriver avant de manquer… Ils parlaient trop forts pour être ignorés. - “ ALEXIA: Zenon… je crois que le mieux c’est que nous partions maintenant.” Le bon sens de mère était à prendre. L’esprit de fête n’était plus. La tentative des Avon était louable mais caduque.
Heureusement, Zac s’était calmé. Il suivait tout cela avec attention. Je vis alors que la tension entre lui et sa mère s’inversait. Il se fait le garde-fou du mécontentement de lady de Lascelle. - ZAC: Maman… non… laisse dire… C’était la première fois que je voyais de la colère dans cette teinte de bleu. Je ne me sentais pas tranquille. La ressemblance entre mère et fils n’était que plus frappante.
-” AMELIA: Mufle tyrannique. ” Voilà une insulte… originale. Mais, qui avait de quoi me faire blanchir. Vraisemblablement, nous n’allions pas encore avancé dans la direction du consensus. - “OLIVER: Ah. Vous taisez-vous! Je sais quelle genre d’idées vous implantez dans la tête de ma fille. ” Le ton péremptoire de Père me choqua profondément. J’avais la sensation de découvrir des facettes bien cachées de chacun d’eux. Cela simplement parce que nous avions eu l’envie de faire la paix ? - “ZAC: … alors, par contre, toi tu vas baisser d’un ton.
- “ALEXIA: … Oliver. S’il vous plaît. ” On aurait dit qu’un rempart de voix se dressait contre Oliver Hanovre. D’un coup, Il saisit l’épaule de Mère pour l’entraîner vers le manoir. La tension dans sa jugulaire me fit penser à celle d’un félin. - “ Non. Un instant, je veux leur dire au revoir. ” Mais le Prince avançait sourd à la supplique de sa dame.
C'était presque insultant, finalement, ce que pouvait penser Oliver. Comme si la passion ne pouvait pas être une base solide. Est-ce qu'Amélia et lui n'était pas une preuve que cela pouvait marcher? Et puis, Zenon les avait vus sous son toit, ces deux jeunes amoureux. Ce n'était pas une passion brûlant tout sur son passage qu'ils vivaient. Ils avaient l'air de vivre un véritable amour, qu'ils découvraient encore, au fil des jours et c'était tant mieux pour eux. Pourquoi ne pouvait-il pas être heureux pour sa fille et le comprendre? C'était ça qui blessait plus cet homme, que son ami ne pouvait accepter le bien-être de son enfant, par simple besoin de respecter les traditions. Il avait l'impression de voir son père... et ça le désolait.
Le comte sentait bien que son ami avait sans doute surtout, un problème avec ce que pouvait être Prem. Que ce soit son ethnie, sa classe dans la société, son métier... il y avait de quoi avoir une piètre opinion de son interlocuteur. Surtout d'un homme qui avait voyagé beaucoup, pour son métier. Il aurait pu être celui qui avait l'esprit un peu plus ouvert, mais non. Il se mordit légèrement la langue, pour éviter de rajouter de l'huile sur le feu, ils n'étaient pas d'accord et le fossé entre eux s'agrandissait.
- Non.
Pourquoi reconnaît-il quelque chose de faux? A être dans le rôle qu'on lui avait désigné depuis sa naissance, l'aurait sans aucun doute rendu aigri, mauvais. Car il n'aurait pas fait ce qu'il souhaitait le plus. Il savait que son choix avait été le bon, il était heureux.
- Parfois mieux vaut vivre dans quelque chose de peut-être un peu plus instable, mais être bien et heureux dans sa vie, Oliver.
De Lascelle se doutait qu'il parlait à un mur, que son interlocuteur ne l'écouterait pas. Pourtant, il avait envie qu'il change d'avis, qu'il revienne un peu sur sa pensée, qu'il se rappelle que lui aussi, avait été prêt à tout lâcher pour quelqu'un. Il ne pouvait quand même pas être aussi obstiné, parce qu'il ne l'avait pas fait et que d'autres osaient... revenir à la Couronne était un peu facile, Zenon haussait légèrement un sourcil en le fixant.
- Notre Roi, Oliver, est de cette génération! Il est sans doute plus ouvert à tout le discours que je tiens que vous êtes prêt à l'entendre. Je ne veux pas tout bousculer, j'aimerai juste que l'on soit moins fermé à toute nouveauté. Fixant son ami avec une petite moue. Et pourquoi pas?
A ses yeux, le Roi était le représentant de cette modernité. Il faisait partie de la génération de ses enfants, il voulait aussi donner une image différente, plus d'époque de cette monarchie. Pourquoi il fallait que les autres, ceux qui devaient normalement le servir, être son image pour le commun des mortels, restaient figés dans le marbre?
Il tentait pourtant d'enterrer la hache de guerre, que les esprits se calment, qu'ils puissent profiter un peu de cela. Mais la limite semblait être vraiment passée du côté de Hanovre.
- Ce n'est pas... il se mordit à nouveau la lèvre alors que son interlocuteur se montrait on ne peut plus de mauvaise foi. Que savait-il vraiment des sacrifices que lui, Zenon, avait pu faire. Bien sûr, personne ne connaissait intiment sa vie, à part son épouse et maintenant ses enfants, ce n'était pas pour autant qu'Oliver pouvait se permettre de dire une pareille chose. Vous ne savez... mais Amélia ne manqua pas de se faire entendre, bien entendu. Il y avait des limites à ne pas dépasser. Il fallait encore moins se permettre de parler comme le faisait Hanovre avec la comtesse d'Avon, car s'il y avait bien une chose que Zenon avait beaucoup de mal à supporter, c'était bien que l'on se comporte mal avec son épouse, encore plus dans ce genre de moment.
Certes, Amélia n'avait peut-être pas à dire de telles choses, pourtant... le comte serait toujours de son côté, quoi qu'il en soit, parce qu'elle avait le plus souvent, été rejetée par tout son entourage, tout comme le vivait Prem et Violet en ce moment. Et le voir ainsi faire avec Alexia, ne manqua pas de faire monter la moutarde un peu plus. Zenon avait presque bondi pour rejoindre le couple qui s'en allait, pour retirer la main de l'homme sur l'épaule de sa femme, si cette dernière demandait quelque chose, il avait de un intérêt à être à l'écoute, de deux, encore plus sous le toit d'un féministe convaincu. Posant alors une main sur le torse de son ami, pour le pousser légèrement, et l'éloigner de tout le groupe.
- Depuis longtemps, j'accepte un certain nombre de choses Oliver... mais ne vous avisez plus jamais de parler ainsi à Amélia.... le ton était plus sombre, car l'on venait de toucher à son talon d'Achille. C'était plus fort que lui. Encore plus aujourd'hui, avec ce qu'ils avaient vécu, la blessure à sa tempe le lui rappelait constamment. Il avait failli les perdre. Et si c'est un besoin de vous défouler qui vous anime, je suis tout à votre disposition... autant qu'ils se battent, ça permettrait peut-être de faire descendre toute cette rage qui battait dans leurs veines.
Etat Civil : Marié à la belle Amélia, père de Zac et Joy Sanders.
21.11.22 21:41
Violet Hanovre Hadid
Ft Nobles
Leur division était visiblement bien plus profonde que ce à quoi tout le monde s’attendait. Ni l’alcool, ni la fatigue ne pouvaient être les alibis de leur dispute. Je ne les avaient pas vues se confronter ainsi. Zenon faisait office de grand sage à mes yeux. Néanmoins, tout être humain a sa limite. -”ZENON: Parfois mieux vaut vivre dans quelque chose de peut-être un peu plus instable, mais être bien et heureux dans sa vie, Oliver.” Sans doute que Prem aurait abondé dans son sens et permit que le débat se termine plus rapidement…
- “OLIVER HANOVRE: Je ne crois pas que le bonheur arrive dans l’instabilité. C’est un mensonge romanesque. L’être humain trouve son épanouissement dans le calme et la sécurité.” Père était un homme de rhétorique. Il ne laissait pas le dernier mot à son interlocuteur. La situation pouvait donc s'appesantir. Qu’aurait fait Prem face à cela ? Qu’aurait-il trouvé pour que ces vieux amis s’apaisent ?
-”ZENON: Notre Roi, Oliver, est de cette génération! Il est sans doute plus ouvert à tout le discours que je tiens que vous êtes prêt à l'entendre. Je ne veux pas tout bousculer, j'aimerai juste que l'on soit moins fermé à toute nouveauté. Et pourquoi pas?” L’univers était en perpétuelle évolution. Toutes les civilisations changeaient. Nous ne pouvions pas rester figés… sous peine d'extinction. Le Prince avait été beaucoup plus ouvert d’esprit quand j’étais enfant. Maintenant, il avait l’air hermétique.
Pourquoi Mère ne disait-elle rien ? Pourquoi n’allait-elle pas calmer Papa ? C’était-elle qui avait l’autorité naturelle dans notre famille. Cela avait toujours été. Son mutisme me frappait. Il ne lui ressemblait pas. Ou alors était-ce qu’elle était d’accord avec son mari ? - “OLIVER HANOVRE: Entendez-vous vous parler, Zenon. Vous avez l’air d’un Travailliste. A force de vivre avec une Marxiste… La modernité est un leurre. A force de tenir de tels discours c’est vous qui faites du mal à la monarchie.”
Je ne pourrais dire ce qui alluma l'étincelle. -”ZENON: Ce n'est pas... Vous ne savez... ” Ils n’arrivaient plus à s’écouter. C’était un fort indicateur de la montée des émotions. En général quand les mots n’avaient plus de place… les mains prennent le relais. Je me sentais de plus en plus anxieuse.
-”ZENON: Depuis longtemps, j'accepte un certain nombre de choses Oliver... mais ne vous avisez plus jamais de parler ainsi à Amélia....” Là, quelque-chose venait de changer. Mère se reculait et vint dans notre direction. Tout en maintenant Lili contre moi, je m'approche d’elle. Voilà que nous faisions toutes deux un pas l’une vers l’autre. Cela m’aurait réjouit, si seulement, nous ne venions pas d’assister à cette confrontation physique. -”VIOLET: Mère… je… ” Les mots n’étaient pas ordonnés. En vérité, je ne savais pas ce que je voulais dire. La voir ainsi rabrouer par mon père me mettait profondément mal à l’aise. Je venais de me voir, en elle, avec une force inimaginable. Y avait-il de la violence entre eux ? Une violence que je n’aurai pas vue ? -”Est-ce… est-ce que tout va bien ? ” La Princesse hocha discrètement du chef.
Amélia et Zac avaient avancé à proximité de Zenon. Ils dégageaient la même énergie sombre. Je dois bien reconnaître que cette aura les rendait fascinants. Dalia n’en avait cure cette fois. La seule chose qui avait son intérêt était la broche accrochée à la robe de Mère. Sa menotte s’agitait pour essayer de toucher ce bijou. Un trésor que j’avais moi aussi adoré. Avec délicatesse, je la colla dans les bras de sa grand-mère. -”ZENON: Et si c'est un besoin de vous défouler qui vous anime, je suis tout à votre disposition...” Oh. Cette fois, plus d’illusions.
- “OLIVER HANOVRE: … Savez-vous encore manier un fleuret ? Ah! ” Etait-ce une menace ? Je n’étais plus sûre de rien. Papa n’était pas lui-même. Il avait une façon de faire totalement nouvelle. - “ALEXIA: Oli-ver. Bon sang. Il s’agit de Zenon. Calme-toi. ” Dalia dans ses bras, Mère scrutait le visage de Père avec gravité. Je demeurais toute proche pour veiller à la sécurité de ma fille chérie. - “Calme ? Enfin, calme! C’est lui qui vient donner sa morale alors même qu’il est complètement déconnecté de la réalité! Calme… ” Je voyais bien que Papa n’avait pas envie de calme. Il regardait Mère et Lili sans pour autant parvenir à décolérer. - “Sortez les épées.” L’ordre eut l'impacte d’une déflagration silencieuse. Pendant cinq secondes tout sembla suspendu.
Que pouvais-je dire ? C’était tellement absurde. Se battre contre son meilleur ami de jeunesse ? - “ZAC: Sérieusement… Papa ? ” Les Leicester n’étaient pas encore là. Peut-être pourraient-ils désamorcer la situation. Devais-je aller à leur recherche ? Je ne savais que faire. - “AMELIA: … Ze’... ” L'appréhension que j’entendis dans la voix de l’Américaine me rappela celle que j’avais au chevet de mon amant adoré à l'hôpital. Je regarda mère dont la résignation me choqua tout autant que le reste. - “ALEXIA: Laissez-les faire.”
Zenon connaissait la rhétorique de son ami, le fait qu'il pouvait avoir tendance à vouloir le dernier mot à tout prix. Sur ce point, Oliver pouvait parfaitement s'entendre avec Amélia. Mais le point n'était pas là. Le comte savait qu'il ne gagnerait pas sur ce terrain, ce qui pouvait être quelque chose d'assez démoralisant au final. Il avait envie de le traiter de tête de mule, mais quelque part, est-ce que ça en valait la peine? Ça lui donnerait un peu plus de matière à lui rentrer dans le cadre. Il poussa un soupire en se frottant lentement la barbe, tout en le fixant, silencieux. Bien sûr que le calme et la sécurité était aussi une base et c'était dans quoi allait le jeune couple qui était à la base de leur dispute. Même si cela avait commencé dans quelque chose de plus passionné. Pourquoi ne voyait-il pas que c'était quelque chose de possible?
Oliver commençait à s'échauffer réellement. Ce qu'il se permettait de dire... ne manquait pas de faire grogner de Lascelle, qui pourtant, essayait de se contenir. Il ne voulait pas dire des choses qu'il pourrait regretter, même si franchement, il avait réellement envie de lui rentrer dedans. Car oui, il était sans doute plus travailliste dans sa façon de faire, que ce que l'on attendait d'un aristocrate, mais ce n'était pas une raison pour attaquer encore une fois Amélia, qui n'y était pour rien. BON SANG! Il savait parfaitement ce qu'il avait fait, ses choix et pourquoi. De plus, son épouse n'était pas le Diable en personne. Il fallait qu'ils arrêtent de la voir comme ça, ce qui donnait toutes les raisons du monde au comte d'Avon, de ne pas revenir définitivement sur cette île de malheur.
- ....
Pour être honnête il ne savait pas réellement quoi dire. Et puis, le simple fait qu'il parle mal à son épouse, faisait péter les quelques barrières qu'il pouvait encore avoir. Et sa proposition ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Au regard que lui fit son ami, il comprenait tout à fait qu'ils iraient jusqu'au bout. Haussant légèrement un sourcil, il le fixa un instant, alors qu'il voyait bien qu'il le cherchait.
- Et vous, Oliver?
Mieux valait faire attention, Zenon était un combattant. Certes, le fleuret n'était peut-être pas son arme de prédilection, cela n'empêchait pourtant pas qu'il avait encore suffisamment de réflexes et que lui, sans doute contrairement à son interlocuteur, faisait encore attention à sa condition physique, il ne s'entraînait peut-être pas comme avant, mais il ne s'était jamais arrêté. Alexia essayait de se faire entendre, mais c'était trop tard. Ils étaient déjà trop loin. Zenon prenait les attaques en silence, décidément... il ne voulait pas imposer sa morale, il voulait juste que ses amis soient moins fermés, comme ils avaient pu l'être plus jeunes. Pourquoi est-ce que l'âge les rendait cons? Mieux valait garder cela pour lui. L'ordre tombait donc, ils auraient un petit échange.
- Bien. Tournant les talons, pour aller chercher les épées, il croisa son fils et son épouse. Ça va aller... autant dire qu'il ne changerait pas non plus d'avis et qu'ils la feraient, cette passe d'arme. Attrapant les fleurets qui se trouvaient dans la salle de sport, il croisait alors Caleb qui se servait une tasse de thé. L'air un peu noir de Zenon l'intrigua, il n'eut le temps de rien dire. Vous ferez l'arbitre.
Le juge resta un instant silencieux, sans comprendre, avant de le suivre, pour voir qu'il y avait bel et bien un souci. Il jeta un regard interrogateur aux différents partis en présence et croisa le regard de Violet, ce qui expliqua la tension dans l'air. Il ne disait rien et resta près de ses vieux amis, puisqu'il fallait être l'arbitre.
- Au premier sang, donc? Messieurs... quand vous êtes prêts.
Zenon tirait l'épée du fourreau et le jetait un peu plus loin, faisant quelques mouvements avec la lame, avant de se mettre en position, prêt à en découdre. Ce ne serait pas la première fois... finalement. Mallory venait alors près du groupe d'observateurs, s'installant sur une chaise, tranquille.
- Mmm... j'ai souvenir que ce sont deux excellents bretteurs, n'est-ce pas, Alexia?
Puisque personne ne pourrait les décourager d'aller jusqu'au bout... autant profiter du spectacle.
Etat Civil : Marié à la belle Amélia, père de Zac et Joy Sanders.
27.11.22 20:55
Violet Hanovre Hadid
Ft Nobles
Mon cœur de lectrice entendit les mots de Goethe. Cette poésie d’un autre siècle dont je me sentais une proche parente pendant toute mon adolescence. J’espèérais pourtant que ce chapitre se terminerait de meilleure façon qu’une passion romantique. -”ZENON: Et vous, Oliver?” Tandis que je compris l’intention des deux hommes, je frissonnais d’appréhension. Père avait une bonne relation avec le frère de maman, Stephan. Il était le cadet de la famille Hanovre. Un bretteur de talent qui avait remporté de nombreux titres dans les années 90. C’était le seul à convaincre le Prince de quitter son atelier pour pratiquer la lame. Je savais donc que Père était entrainé. Mais qu’en était-il pour mon cher Parrain ? Je le savais marin. Avait-il le temps de faire du sport sur la terre ferme ?
Etions-nous entrés dans le farwest américain ? -“OLIVER: Je le suis Zenon.” En effet, il avait l’air d’un officier paré à partir au front. La mâchoire crispée et le regard électrique le rendait terrible et sévère. D’ordinaire, il réservait cela pour nous à la maison. Le verre était fendu. L’on voyait tout au grand jour. Je ne trouvais pas cette exposition rassurante, au contraire.
Je me sentais des plus coupable. Ma présence était la seule cause de toute cette colère masculine. On ne m’y reprendrais plus. Mais maintenant devaient-ils aller au combat… l’un contre l’autre ? -”ZENON: Bien. Ça va aller... ” A son tour Joy approchait du trio. Ce fut en la voyant à côté de son père que je fus frappée de leur ressemblance. Joy avait les yeux et le sourire de sa mère. Néanmoins son aura, sa façon de se tenir tirait de la ligne de Lascelle. Tout comme la douceur et la tempérance de sa voix. -” VIOLET: Père! S’il vous plaît. Je ne suis pas venue ici pour déclencher une guerre… Seigneur. Maman ? Faites quelque-chose… ”
-” ZENON: Vous ferez l'arbitre.” Je me tournais lentement vers mon bon conseiller. Bien entendu, dans d’autres circonstances, je me serais réjouie de le revoir. Cela faisait longtemps. J’avais, je crois, des choses à lui dire. Ceci dit, cela attendrait… la rixe de nos proches. Mais quelle horreur.
-”CALEB: Au premier sang, donc? Messieurs... quand vous êtes prêts.” Entendre la règle me fit perdre contenance. Je m’approcha du comte dans l’espoir d’obtenir son soutien. Il était le plus raisonnable de leur escadron. Matin n’était pas là pour apaiser encore dans les bras de Morphée. -”VIOLET: Caleb, ne les laissez pas se faire du mal. Je vous en prie… ”
Les deux escrimeurs étaient de chaque côté du terrain. Ils faisaient des mouvements d’échauffements. Leur technique était bonne. Mon oncle aurait été content. Ils avaient des mouvements amples. Leurs pieds donnaient l’impression de danser sur du vin. Cela aurait été beau à voir… si ce n’était pas l’annonce d’un combat de sang. J’aimais profondément Père et Parrain. Je ne voulais le mal d’aucun.
-”MALLORY: Mmm... j'ai souvenir que ce sont deux excellents bretteurs, n'est-ce pas, Alexia?” Je tirais une chaise pour la placer dans l’espace vide, entre la comtesse et la princesse. Quant à l’épouse de Parrain… je ne la voyais pas. Elle avait soudainement disparu. Ne voulait-elle assister au match ?
- “ALEXIA: Oui vous avez raison Mallory. Ils sont bons l’un et l’autre. ” D’ailleurs, n’avaient-ils pas évoqué leurs championnats d’études ? Leur bande avait participé à une sélection nationale l’année du diplôme. Père en parlait parfois de ce temps des études. Je savais que lui, Caleb et Zenon avaient été de la même promotion. - “La partie risque d’être intéréssante. ”
Nos terribles tireurs prirent donc leur position. Leur ligne de mise était invisible bien entendu, en garde respective, elle se trouvait à deux mètres de la ligne médiane. Comme dans une salle d'entraînement. Tous les deux se tenaient, selon la règle, de côté, un pied devant l’autre, avec leur arme pointée vers l’adversaire, tandis que leur bras non-armé était derrière eux. La posture, pleine d'élégance, que le bretteur se doit de reprendre après chacun des assauts.
Normalement, le vainqueur est le premier à marquer quinze touches, ou bien si les quinze touches n’ont pas été marquées avant la fin du temps réglementaire, le tireur ayant le plus de points. Mais ce match “amical” avait une autre tonalité. A ma surprise, père prit l’avantage sur l’échange. Il bougeait avec plus d’agilité que ce à quoi je m’attendais. Nous étions tous et toutes suspendus à leurs actions. La voix de Caleb donnait les instructions quand il avait besoin d’intervenir. Toujours pas de signe de la comtesse d’Avon dans le public. C’était étrange. - ”ZAC: Vas-y papa. Eclate-le.” Ce langage brute tranchait avec la tradition à laquelle nous assistions. Cependant, je comprenais qu’un fils encourage son père. Pour ma part, je n’avais pas envie de dire un mot au mien… -”JOY: Papa ! ” La peur venait de faire bondir la jeune femme. Je voyais bien qu’elle supportait mal ce petit “jeu”. Contrairement à ma petite Lili qui semblait fascinée par les lames des fleurets et leurs éclats au soleil.
Légende: VIOLET - ALEXIA - OLIVER HANOVRE - ZAC - JOY - AMELIA - ZENON
Les deux nobles étaient donc prêts à en découdre. Puisqu'il n'y avait pas d'autre moyen de se faire entendre. Zenon n'avait rien contre un petit échange un peu plus musclé. Aux yeux du comte, il n'y avait pas plus d'enjeu que de faire descendre la pression chez tout le monde. En tous les cas, chez eux deux. Surtout chez Oliver. Il voyait dans son regard que la colère était profonde, enracinée... comme si ses frustrations avaient créées un beau terreau, pour en venir à ce qu'ils en étaient maintenant. Mais mieux valait que ce soit contre lui, l'hôte de cette maison, qu'une autre personne ici présente. Encore plus son épouse ou sa fille.
Il faisait quelques mouvements avec la lame, pour s'échauffer un peu. Caleb observait les deux amis se faire face, en se demandant comment ils avaient fait pour arriver à ce point-là de la discussion. Violet en était le point de départ, ça il le savait parfaitement, mais... quand même... enfin, Zenon pouvait parfois être un peu chaud quand il s'agissait de défendre ceux qu'il aimait. Sa mâchoire s'en souvenait encore. Il eut un petit sourire pour la jeune mère.
- Ne vous en faites pas Violet, ils savent jusqu'où ils ont le droit d'aller.
Le but n'était pas d'envoyer l'autre à l'hôpital, à quoi bon? C'était un simple duel. Enfin, c'était ainsi que le juge le voyait. Ils étaient deux gentlemen, ils connaissaient donc les règles, ce qu'ils avaient le droit de faire ou non. Ce serait manquer d'éthique, que de ne pas combattre dans les règles de l'art. Il lançait alors l'échange, quand les deux partis furent prêts. Attentif tout de même, à ce que les choses ne dérapent pas.
Le duel était tendu, Oliver montrait qu'il savait en effet, tenir une lame. Zenon était peut-être un peu en déca, au début en tous les cas, mais le comte d'Avon laissait son corps s'habituer, reprendre ses marques, se chauffer correctement, laissant l'avantage à son adverse, puis, petit à petit, il reprenait l'ascendant, attaquant à son tour, renversant le combat, pour en prendre l'avantage, démontrant une certaine dextérité à cela. Contrairement à Oliver, il ne laissait pas les émotions dicter son bras. Il restait rationnel et analysait le combat, dans ce qu'il avait à faire. Il ne voulait pas non plus blesser son ami. Les parades étaient rapides, d'un côté comme de l'autre, il n'était pas évident de savoir qui mettrait un terme à cette passe d'arme.
Mallory sirotait tranquillement son café, en admirant le combat. Comme elle l'avait dit, ils avaient deux bons bretteurs, il y avait de quoi apprécier le divertissement. Bien que ce ne soit sans doute ni le moment, ni le lieu. Caleb quant à lui, restait plutôt attentif à ce qu'il se passait, entendant que sa filleule était un peu inquiète pour son père, mine de rien, il se mettait prêt d'elle, tout en ne quittant pas des yeux les lames qui s'entrechoquaient.
- Tout va bien se passer Joy. Mieux valait la rassurer au moins un peu.
Etat Civil : Marié à la belle Amélia, père de Zac et Joy Sanders.
02.12.22 11:16
Violet Hanovre Hadid
Ft Nobles
-”VIOLET: Je n’aurai jamais dû venir… ” Soufflais-je à l’arbitre de la rixe, tout en occupant Dalia. Mon espoir de la voir avoir des grands-parents m’avait amenée à faire taire les doutes. Une erreur que je ne ferai plus. Dès que ce match sera terminé nous repartirons à la maison elle et moi. Je voulais retrouver Prem et sentir ses bras réconfortants nous enlacer. Je voulais tout lui raconter et sentir la tendresse de ses beaux yeux sur nous. Lui dont l’affection était aussi sûre que la chaleur du soleil.
-”CALEB: Tout va bien se passer Joy.” La fiancée de Joy gardait elle aussi les yeux rivés sur la passe d’armes. Elle suivait surtout son futur beau-père. Ce n’était pas le jour pour que le prince de la fête soit blessé. Du coin de l'œil, elle remarqua la main de Zac se refermer sur le collier du malinois mâle. Ovide était un chien âgé mais il était encore en bonne forme. Il protégeait ses maîtres avec honneur. Probablement que la tension entre les deux nobles le mettrait sur ses gardes lui aussi. - “ZAC: O’. … Arrête. ” Comme la dame du lac Mélusine était hors de vue.
Après une escarmouche un peu plus vive, Joy alla se cacher la vue dans les bras de Valentine. Elles échangeaient quelques mots dans un dialecte arabe qu’elles avaient appris sur le terrain de la guerre. Là où elles s’étaient rencontrées. -”JOY: … comme s’il n’y avait pas assez de violence entre les hommes. ” C’était néanmoins un bon moment de sport. Les passes étaient bien faites. L’avantage semblait revenir pour le comte d’Avon.
Tous les deux montraient des signes d’efforts. La sueur perlait sur le front. Zenon prenait peu à peu le dessus. Alexia jouait avec son alliance tout du long. Elle dissimulait sa nervosité derrière son masque princier. Tout à l’inverse du fils de Lascelle qui commentait vertement. Ovide montrait parfois l’envie d’intervenir. Moi, j’étais tétanisée.
Et puis, je ne sais trop comment, Parrain se retrouva avec une marque au bras droit. Une tâche rouge marquait son sous-pull. Les adversaires levaient le fleuret. Le fiston quitta, brusquement, sa chaise. Il alla marmonner quelque-chose à l’oreille de son père, dans leur langue d’enfance. Je fus trop loin pour entendre. - “ZAC: C’est de la triche.”
La silhouette de l’Allemand s’approchait d’eux. Zac se décalait lentement un rien sur la défensive. -”OLIVER: … Zenon ? ” La lame était pointée vers le sol. Hanovre offrait la main de l’amitié. Mère se leva en applaudissant les escrimeurs. Une tension s'évapore. Le chien aboyait de satisfaction. Il battait de la queue de contentement et vint coller son museau contre la jumelle. -” ALEXIA: Très beau match… ” La Princesse se décala pour que leur ami le Juge puisse donner le mot de la fin.
Comme si elles avaient sentie la fin arriver, Mélusine et Amélia revenaient au jardin avec nous. Je vis les yeux de la comtesse fondre sur son époux. Ils le scanner, de pied en tête, avec l’efficacité d’une créature surnaturelle. Puis, ils s'attardent sur Papa. J'entrevis une colère sombre brouiller ses iris. Pendant une seconde elle m’inquiéta presque autant qu’Edward. L’orage disparu aussi vite et je pris une bonne respiration. - “ZAC: Bon… Ce coup-ci… A table ?!” Proposait l’héritier en posant une main sur l’épaule de la comtesse Leicester. -”OLIVER: Oui. … Alexia… chérie. J’ai été un peu brusque. Nous pouvons rester si vous en avez envie. ” Pour la première fois, je vis le visage de papa s’adoucir en me regardant. Un miracle…
Amélia avait, avec elle, de quoi faire les premiers soins. Elle fit signe au “perdant” de venir s'asseoir près d’elle, pour le soigner. Je remarqua qu’elle avait de l’aisance avec le matériel. Était-elle accoutumée à soigner les hommes de la maison ? Tandis qu’elle était à l'œuvre, ses lèvres bougeaient pour murmurer : -” AMELIA: Félicitations. ” Je ne sais ce qu’ils se dirent tous les deux. Mais ce devait être très intime.
Légende: VIOLET - ALEXIA - OLIVER - ZAC - JOY - AMELIA - ZENON - CALEB
Caleb faisait un simple sourire à Violet. Elle se trompait sans doute, après tout, Oliver sortait enfin une partie de ce qui le rongeait depuis quelques temps. Les choses iraient mieux ensuite. Enfin, c'était ainsi que le comte le voyait. Parfois, il fallait une bonne passe d'arme, pour passer à autre chose. Peut-être... tout dépendrait sûrement, de comment allait finir cette petite joute entre les deux nobles.
Zenon était, quant à lui, assez concentré sur son combat. Il n'était pas si facile. Oliver était un excellent adversaire. Ce n'était pas la première fois qu'il croisait le fer, il savait à qui il avait affaire. Il était super important qu'il ne se laisse pas distraire et qu'il fasse attention à ses avancées qui pouvaient être terrible. La pointe de l'épée adverse pouvait le toucher d'un coup, sans qu'il ne s'en rende compte. Il fallait donc créer des esquives rapides, pour revenir à l'attaque ensuite. Et surtout, il ne fallait pas que le combat dur. Nos deux combattants n'avaient plus 20 ans, le comte ressentait plus rapidement son âge, entre les muscles qui commençaient à brûler, son dos et le fait qu'il avait peu dormi... encore une fois, la concentration était la base de tout. Heureusement que notre homme avait l'habitude des situations quelque peu... tendues.
Bien qu'il réussissait à reprendre l'avantage, de Lascelle avait analysé la situation et se disait que le meilleur moyen d'avoir un Hanovre un peu plus à l'écoute, c'était de le faire sourire... et pour cela... il acceptait de perdre, devant leurs amis. Sans que cela ne soit réellement visible pour ceux qui n'étaient pas totalement habitués à voir ce genre d'échange, il se laissa toucher au bras. Dans une petite moue, il baissa son arme. Le juge faisait alors cesser le combat.
La voix de son fils se fit entendre à son oreille, il tourna la tête, avec un léger sourire, tout en lui faisait une petite tape paternelle sur la joue, parlant dans la même langue que lui.
- C'est le prix de la paix, fils.
Pour preuve, le visage d'Oliver quand il s'approchait, le ton de sa voix, son regard. Zenon lui offrait un petit sourire et venait prendre sa main, en toute amitié. Il préférait ça.
- Bravo, voilà longtemps que je n'avais pas transpiré comme ça. D'un ton un peu taquin. Après tout, il ne voyait pas pourquoi il allait rajouter de l'huile sur le feu, alors qu'ils venaient de régler le différend. Enfin, c'était bien ce qu'espérait le comte d'Avon. Merci Alexia. - Messieurs, je pense que l'on peut dire que votre différent est réglé? - Oliver?
Pour Zenon, c'était une histoire terminée. Violet était la bienvenue chez lui et Oliver devra faire avec et accepter que son épouse puisse profiter de sa fille et sa petite-fille. Ce qu'il fit. Voilà qui était une bonne chose. Son fils revenait à la charge, manger.
- En voilà une excellente idée, Zac! Qu'il aille s'occuper sérieusement du barbecue. Doucement, l'hôte attrapait l'épée de son adversaire, pour le débarrasser et le laissait aller s'installer, remarquant son épouse qui revenait. Comme souvent, elle n'avait pas assisté au combat.
L'homme obéissait en silence à l'ordre silencieux qu'elle lui donnait. S'installant sur la chaise, il relevait la manche de son pull, pour qu'elle puisse voir la blessure. Rien de grave, vu ce qu'il avait pu connaître. Ce n'était qu'une coupure finalement. Bien soignée, il n'y aurait aucune preuve qu'un combat avait eue lieu entre eux.
- Vous ne m'en voulez pas? Il savait qu'elle désapprouvait ce genre de chose... il jeta un regard à Violet ensuite, avec un petit sourire rassurant. Elle était invitée à s'installer à nouveau à la table. Caleb lui tirait tranquillement une chaise, proche de son parrain, personne n'avait à partir maintenant. Puis il rejoignait sa filleule pour voir si tout allait bien.
- Un verre, mesdames?
Mallory s'installait près des Hanovre, observant la jeune mère et sa fille. Sans dire un mot. C'était une femme qui pouvait se montrer plutôt froide et cassante, mais elle savait aussi quand il valait mieux éviter de dire quelque chose. Zenon semblait être tranquille, il caressa la joue de la petite d'un doigt.
- J'espère que l'on ne vous a pas trop fait peur, jeune demoiselle.
Etat Civil : Marié à la belle Amélia, père de Zac et Joy Sanders.
21.12.22 21:08
Violet Hanovre Hadid
Ft Nobles
Depuis notre séjour à Bellary mon panjabi s’était amélioré. Le fait de le parler avec Aziz et Dalia m’aidait à progresser. Je pouvais décrypter des phrases. Donc, l’échange entre les de Lascelle ne m’échappait pas complètement. Ce que j’entendis ne me surprenait pas autant qu’on aurait pu le penser. Mon parrain est un homme assez fin d’esprit, et intelligent, pour pouvoir tricher à son désavantage. Ce que je faisais, pour entretenir la confiance en elle d’Iris, quand nous étions enfant. C’était une bonne stratégie pour ramener un climat pacifique dans le manoir Avon.
Par chance, Papa ne perdait pas encore tous ses instincts de diplomate non plus. -”OLIVER: Il est réglé oui. ” Une parole qui fait plaisir à entendre. Je sentis l’assistance soulagée. Mes épaules et mes trapèzes se décontractaient un peu. Bien que je ne parvenais pas à la sérénité. Certes les anciens amis étaient réconciliés. Cependant, ça ne disait rien pour l’affaire entre lui et nous. Nous verrons ça plus tard. Chaque défi arrivait en son temps.
Le plus reposant aurait été de partir sur le champ. Au moment où l’ambiance était au beau fixe. Juste avant que le déjeuner dominical ne commence. Malheureusement, le choix le plus égoïste n’était jamais le bon en temps de trouble. Je n’allais pas partir alors que mes parents venaient de retrouver un sourire. Zenon venait de lever la lame pour affirmer ma présence. Cela aurait été très malvenu de m’enfuir. Il me faudrait encore un peu de courage.
Du coin de l'œil, je vis la comtesse d’Avon préparer coton et désinfectant. Je me souviens tout de suite de cette période une fois que Prem était revenu de son hospitalisation. La cicatrisation de son crâne avait pris du temps. Il y avait des soins quotidiens. -”ZENON: Vous ne m'en voulez pas?” Alors, qu’ils étaient entourés par leurs proches, Amélia et Zenon donnaient l’impression d’être deux. Je ne sais s’ils se rendaient compte eux-même de ce qui se passaient. Ils étaient entre eux. C’était dense.
-”AMELIA: Ce n’est pas à vous que j’en veux non. ” Je suppose que nous devions tous être heureux que ce ne soit pas madame qui ait eu une lame dans la main. Je ne sais pas si Lady de Lascelle était aussi pondérée que sa moitié. Mon intuition m’indiquait plutôt qu’il était l’eau quand elle était le feu. Absolument complémentaires et absolument dangereux.
La présence de lord Leicester me coupait là de mes conjectures romantiques. -” VIOLET: Merci Caleb. ” Dire qu’il était sur le point de devenir le beau-père d’Iris. Sans doute que les choses auraient été très différentes si mon père m’avait trouvé un mari comme Artur Blakemore.
-”CALEB: Un verre, mesdames?” Demandait-il aux femmes de la famille de Lascelle. Joy était une femme belle. Il y avait en elle une élégance étonnante. Je devais me souvenir qu’elle n’avait pas grandi à la cour londonienne car elle en avait certains codes. - “JOY: Un martini blanc in the rock. Merci Parrain. ” Les dames s’observaient avant que la brune reprenne: - “ Caleb. Valentine et moi allons nous marier … à l’automne 2028. Et … J’aimerai beaucoup que Marion et vous soyez là… à Bellary ? ” Ainsi l’année prochaine serait intense en cérémonies! Je n’avais vu Mme Charpentier qu’une fois. Cela remonte à des années. Mais, je me souvenais de son aspect solaire!
-” ALEXIA: Mallory ? ” Dalia tourna la tête vers sa grand-mère. Je crois qu’elle reconnaissait sa voix. Je la regardais pendant qu’elle observait les dames. Mère et la comtesse avaient les mêmes postures. Je le voyais maintenant. -” Viendrez vous à Hanovre en octobre ? Iris a l’air d’y tenir.” L’Allemagne était nos racines. Mère la préférait à l’Angleterre depuis toujours. Elle finira par y passer ses vieux jours. J’en étais sûre.
Dalia s’agitait et attrapa l’index de Zenon. Adorable ange qui nous amenait la gaieté. -” J'espère que l'on ne vous a pas trop fait peur, jeune demoiselle.” Vraiment, elle n’avait rien d’une enfant effrayée. Elle eut un cri joyeux. Ses bras se tendait vers Parrain pour réclamer un porté. -”VIOLET: On dirait qu’elle veut en parler avec vous. ” En face, je vis le visage du Prince changer. Allait-il finalement comprendre ? Cette enfant était notre trésor.
- “JOY: C’est bien papa reprends du service. Ca nous prépare le terrain.” Martin lança un regard interrogateur sur son filleul. Zac levait les mains en signe d’acceptation. - -”ZAC: Parait que je vais être tonton dans moins de deux ans! Elles ont déjà réservé les prénoms! … Avant que tu demandes maman: nop. Je ne dirais rien.” La dame d’Avon haussa un sourcil amusé alors que les jumeaux riaient de bon cœur. Leur allégresse me faisait penser aux Hadid.
Je vis qu’Amélia se mit debout. Un verre en main, elle échangea un sourire avec son époux. Son regard fit ensuite le tour de la tablée. Une assemblée unique en son genre en terre britannique. -” AMELIA: Un toast… à cette nouvelle génération.” M. Colman eut un sourire. -” Qu’elle soit… encore plus inventive que la précédente. ” Je bu à cela. Notre Dalia chérie serait-elle inventive ? Nous ferions tout pour.
Légende: VIOLET - ALEXIA - OLIVER - ZAC - JOY - AMELIA - ZENON - CALEB
Zenon était soulagé par les mots de son ami. L'affaire était réglée. Il espérait aussi, quelque part, que cela donnerait un peu de poids à Violet. Qu'Oliver entendrait et comprendrait que tout ne devait pas être vu au travers du prisme de leurs traditions, leur monde... il y avait plus. Il suffisait de faire tomber un peu les œillères, comme il avait accepté de le faire, plus jeune. L'âge pouvait rendre l'esprit plus fermé, certes, mais quand même...
Pour le moment, mieux valait profiter de ce moment de paix, tant qu'il existerait. Bien sûr qu'Amélia en voulait à Hanovre, c'était bien difficile autrement, il connaissait parfaitement son épouse pour ça. Il lui offrait un sourire tendre, parce qu'il estimait qu'il avait éteint le feu, pour l'instant et que mieux valait profiter de ce qu'ils pourraient vivre aujourd'hui, que de continuer à entretenir une colère sourde. Elle n'était plus la bienvenue, encore moins lorsqu'il se retrouva avec la petite dans les bras.
- Et bien discutons jeune fille. Dans un petit sourire tendre. Il craquait pour ce bébé qui avait un sourire si craquant.
Oui un enfant pouvait permettre la paix dans les familles, il fallait juste savoir écouter. Quant à son ami le juge, ce dernier discutait tranquille avec Joy, il eut un petit air surpris à la demande. Mais sans trop le montrer, il était plutôt touché par cette demande. Il se souvenait bien de Marion, la meilleure amie d'Amélia. Une femme... haute en couleur dirait-il, pour ne pas dire libertine et plus.
- Oh, félicitation, mesdames. Leur amenant leurs verres. Bien sûr que je serai présent Joy. Je ne vais pas manquer le mariage de ma filleule préférée quand même.
Mallory se faisait inviter par la mère de Violet.
- J'en parlerai avec Caleb, mais si Isis le souhaite, nous veillerons à être présents. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour faire plaisir aux enfants.
Zenon continuait sa petite discussion avec la petite Dalhia, et Violet, bien sûr. Il était content de les avoir à table. Il avait même remarqué le regard que lui avait lancé son ami. Oui, il fallait qu'il comprenne qu'il devait profiter des siens et ne pas les rejeter. Sa compagne levait alors son verre, il suivait le toast, avec son sourire taquin. Oui, ce serait parfait, que cette nouvelle génération puisse enfin faire changer les choses... ils en avaient tous besoin.
