Comment va mon filleul préféré ?
Marion replia rapidement le parapluie pour plonger à l’intérieur du taxi bleu. Elle claqua énergiquement la portière, qui émit un petit grincement. La pluie tambourinait sur le toit. Un poste de radio crachote une musique vieillotte aux consonances exotiques. Une paire d’épaules en costume s’agita tandis qu’un vieux monsieur à la peau foncée, se tourna vers la Française. -” Où je vous emmène madame ? ” C’est à deux bonnes heures de la capitale. Malgré le ciel gris, il est à peine quinze heures ce mardi de janvier. La visiteuse donne l’adresse de la propriété des de Lascelle. Une fois que la voiture s’enfonce dans le trafic, elle sort son smartphone pour informer la petite famille.

Depuis le No Deal il est vrai que Marion vient beaucoup moins en Angleterre. Les vols sont devenus hors de prix. Mais surtout cet excès de sécurité à l’aéroport lui tape sur les nerfs. Pour un peu elle se retrouverait en petit culotte sous le scanner de ces bonnes dames de la sécurité. Pas qu’elle soit spécialement pudique, mais tout de même! Enfin, pour cette fois, Charpentier ne rechigne pas. Elle avait déjà prévu de venir plus tôt. Malheureusement, il y a eu un contretemps.

Il fait nuit noir quand ils dépasse le portail. Des aboiements signalent la présence des malinois. Amélia et Zenon ont toujours eu des chiens avec eux. Ces chiens-là et toujours par deux. Marion trouve les animaux domestiques plus encombrant qu’autre chose. Sa seule tolérence a été la torture de terre d’Hugo, que se sacripant lui a laissé en garderie, en quittant la maison. Evidemment. Enfin Huguette et elle ont chacune leur territoire.

Marion s’extrait de l’habitacle quand les gravillons crissent sous des semelles. -” Me Voilà!” Son sourire s’élargit en voyant mère et fils venir à sa rencontre. Zac se dirige vers le chauffeur pour avoir les valises de sa marraine. Amélia vient prendre le bras de la soixantenaire pour l’attirer vers le manoir. -”[color:707d=#blue] Viens vite à l’intérieur. On s’embrassera après.” La façade paraît en meilleur état que la dernière fois. Ils avancent vite pour éviter l’averse.

-” J’ai bien fait d’arriver pour le thé!” Les chiens s’ébrouent dans le couloir, tout comme les dames. Marion pose le parapluie dans un coin. -”Zac, monte les bagages tout de suite ce sera fait. … tu penseras à fermer le portail en partant.” Ils échangent alors que la Française tire sur les manches de son pull, en observant le vestibule. -” Tu as enfin refait les couleurs!” Cela doit faire dix ans qu'elles parlent des projets décoratifs d’Amélia pour cette résidence secondaire.

D’un même pas, elles se dirigent vers le salon principal. Les lumières sont allumées et tamisées. Ovide est déjà couché près de l’âtre. -” Alors, où est mon marin préféré ?” Justement le comte est là. -” Joe est repartie il y a une dizaine de jours. Elle était désolée de te manquer. On va prévoir un moment pour que tu rencontres Valentine.” Mme Charpentier a été invitée au futur mariage et elle compte bien convaincre Hugo de l’y accompagner. Il y a des moments à ne pas manquer dans une vie.

Là aussi, il y a eu des changements. Marion embrasse amicalement le vieux loup des mers, avant de partager un sourire de conciliabule. -”Elle a planifié un an de travaux ? ” Dès que la comtesse a annoncé son départ en retraite, la Française avait fait le pari avec le mari. Ils se posent dans le confortable canapé au moment où Zac entre. -”Chacha je suis désolé. J’ai une partie de poker ce soir. Je serai là demain. ” Le trentenaire bifurqua sur son père. Marion fut frappé par leurs ressemblances ! Plus le temps passe et plus le petit prend des airs de son père. -” Mélu’ a encore dégueulé. … J’ai nettoyé. J’y vais.” Une bise et le moteur décolle, laissant les vieux entre eux.

Amélia l’air de rien, arrive avec un paquet emballé, qu’elle pose sur la table basse. Marion croise les cuisses, nonchalante et observe le couple. Ils ne sont pas retrouvés depuis près d’un an. Dans ce temps, Joy s’est fiancée. Zac a perdu son emploi. Eux sont à la retraite. -” Il a maigri. ” La dernière fois, c'était l’un des premiers symptômes. -” J’espère que tu as dit à Caleb que je suis là! MMM ? ” Ce grand aristo aux airs guindés l’a toujours amusée!

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Vraiment, Zenon et Amélia apparaissent comme une allégorie de l’union. Toujours mariés après tant d’années. Complices. Quel était le secret ? -” Les renforts sont arrivés Ze’! ” Déclama la Française non sans une pointe d’humour. Elle répondit au regard de la comtesse, par un sourire malicieux. Oui, Marion et Amélia étaient deux femmes très différentes. Cela avait tout le temps participé à leur relation et à leur amitié. Naturellement, l’Anglais est devenu lui aussi un ami. Ils étaient chers au cœur de Charpentier l’un comme l’autre. -”Ma vieille... je vais l'aider à te faire "chiller". Oublies ton programme de la semaine. ” Entourée par eux, Amé n’aurait plus trop le choix que de lever le pied!

-” Oui écoute ton père fait attention et amuses toi bien! … Embrasse Jean-Baptiste pour moi. ” A ce moment Marion croisa le regard contradicteur de son hôtesse. La lumière se fit dans son esprit d’un seul coup. -” Excuses-moi c’est vrai. ” Un petit sourire désolé face à la situation de l’inspecteur Lemoine. Quelle sale histoire que ce licenciement. Alors que tous les services d’ordre avaient besoin d' avoir des agents… un peu plus impliqués sur le terrain. Lala. Marion et Zac se sourirent. Ils en reparleront en tête à tête.

Maintenant, les retrouvailles des vétérans pouvaient commencer. -” Mer ” Commença la blonde -”ci” Et termina la brune. Bien qu’avec l’âge elles étaient toutes deux argentées. Marion se lovait dans le confortable canapé. Elle commençait à sentir la chaleur du feu et la détente des muscles.

Ils profitaient du départ de l'intéréssé pour parler de lui. -”ZENON: Un peu oui, ce n'est pas qu'il ne mange pas. Ici, on le surveille, mais il se dépense beaucoup. Il a repris la boxe très intensément.” Les jumeaux avaient une nature sportive jeunes. Ils ont pratiqué toutes sortes de sport. Zac n’avait jamais totalement arrêté la boxe semble-t-il. -”Je le sollicite pour des travaux. Zenon lui fait faire de la mécanique. ” Heureusement, Marion n’avait pas ce genre de problème avec Hugo. Honnêtement, elle aurait été bien en peine de gérer. Elle savait que ce qui faisait le plus peur à Amé et certainement à Zenon, c’était qu’il replonge dans la drogue. -” Mmm. Bon c’est déjà ça. Il a une copine ? ” Non, non, ce n’était pas uniquement de la curiosité de marraine. Charpentier connaissait le petit. Il était bien mieux dans ses baskets quand il était avec une fille!

-”ZENON : A croire qu'il vous plaît.” Derrière son verre à vin, la Charpentier souria énigmatique. Elle aussi aimait faire planer l’incertitude et le mystère. Cela rendait tout plus attrayant. C’était bien pour cette raison qu’elle tânait Amélia pour qu’elle écrive un thriller ! -”La superbe aristocratique me titille ! ” Non, Marion n’était pas aussi gauchiste que l’Américaine! Pas du tout même. Elle se fichait complètement de la politique. Mais, il y avait une espèce de chic monarchique qui l’intriguait. -”Ce n’est pas grave! Je l’appellerai ! ”

-”Cheer! ” -”Santé! Merci à vous d'accueillir une ressortissante de l'Union Européenne. ” Ils burent la gorgée de l’amitié. Vraiment, Marion n’avait pas aimé les regards suspicieux des agents de sécurité. -” Je me suis dit qu’il fallait qu’on profite que vous soyez si “proches”. ”

-”ZENON : Le voyage ne fût pas trop pénible?” -” Non. En fait, le plus pénible a été de se lever. ” Amélia eut un demi-sourire. Il était de notoriété publique que la Française n’était pas du matin. A leur époque pas de téléphone portable. L’Américaine passait toquer à la porte de sa chambre étudiante tous les matins d’examens. -” Je ne sais plus me lever avant le soleil! Mais quelle idée! ” Cela faisait bien trois ans que la Charpentier n’avait plus d’activité professionnelle. Néanmoins, elle avait conservé son réseau et continuait à animer la vie nocturne du sud de la France.

Très tranquillement, la comtesse se leva pour aller récupérer un plaid en laine sur l’une des chaises. Sans un mot, elle le déplia pour le déposer sur les épaules de leur invitée. Il y avait des habitudes qui ne disparaissaient jamais. -” Mmm. Et toi tu te laisses choyer par ton homme ? Mmmm ? ” Pour avoir confirmation, elle sonda le noble du regard. Certaines qualités peuvent parfois devenir d’affreux défauts ! La dame de la nuit reprit sa boisson, tandis que la vieille malinoise venait s'allonger sur le tapis aux pieds de son maître.

Un fil de pensée s'étirait dans l'esprit de Charpentier. -”Tout de même c’est terrible pour Jean-Baptiste. Pour toute l’équipe. ” Marion entendait parler de ce quatuor depuis des années. Elle les avait croisés à des fêtes de famille. C’était des gens bien. -” Je pourrais écrire à JB! Il y a ça chez vous ? Tu sais comme les marraines de guerre! Cela lui ferait un peu de lecture! ” Entre compatriotes français autant se serrer un peu les coudes! Et puis aider un striker c’était aussi aider son filleul chéri. Dans son entrain, la femme s’était tournée vers le marin pour avoir son opinion sur la chose. -” Que m’as-tu préparé de bon pour le dîner Ze ?” Il allait de soi que le fourneau était réservé à l’homme dans ce manoir. Ce qui visiblement faisait sourire la comtesse.

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Lorsque les jumeaux sont nés et qu’Amélia avait décidé de poursuivre sa carrière dans le commerce, alors qu’elle pouvait arrêter, j’avais bien compris que rien ne l'arrêtera plus. Pourtant, je l'avais souvent vue tirer le diable par la queue. Quand Zenon était en mission et que les enfants étaient petits. Cent fois elle aurait pu accepter l’aide d’Yvonne. -”Oui. C’est très bien que tu ais enfin raccroché d’ailleurs. Vous avez tous les deux besoin de repos. Ne me dit pas le contraire Ze. Je le vois! ”

-”On trinque à quoi ? La famille ? Vous l’êtes. ” En disant cela je me souviens que j’avais un message à transmettre. -”Hugo vous invite à son mariage. Il épouse finalement la petite Tamila. ” Je n’aurai pas pensé qu’ils aillent jusque là. Mais enfin c’est leur choix. -”Ce sera en octobre prochain. Ils hésitent encore entre ici et Béjaïa…” L’Algérie j’y étais allée trois fois, vraiment l’Afrique du Nord est très belle. -” Je vais lui dire d’envoyer votre invitation ici peut-être ? ” Je me demandais si j’allais reconduire Zac sa propre cérémonie un jour ou l’autre.

J’eu un pincement de lèvres. Cela ne devait pas l’aider à remonter la pente. S’il avait été chez nous je lui aurait présenté quelques jeunes femmes fort sympathique. -”Mmm ! Bon, je vois que j’ai vraiment bien fait de venir. On va s’occuper de tout ça.” Oui bien entendu que je ne venais pas pour savourer le temps anglais. Je sens bien qu’ils viennent de traverser une tempête. Maintenant je suis là pour aider à retaper! -”Notre sauveuse. ” L’ironie d’Amé passe toute seule. Quand elle sort les pics c’est que je touche juste. -”Oui, que ferais-tu sans moi Mia! ”

-”Eh bien d’ordinaire à 14h00 je suis dans mon bain! ” Mon activité principale se déroule pendant la nuit. Avec les années, cela devient plus difficile de changer de rythme. Je sais bien que sous le toit d’Amélia la grasse matinée n’existe pas. Mais enfin, je ferais la sieste. J’espère qu’ils le feront aussi. Ils ont tout de même l’air fatigués tous les deux. Je préfère quand ils ont le teint indien. -”De toute manière que tu t’inquiètes autant ne changera rien Amé. … Au contraire, plus tu seras détendue et mieux tu pourras aider ton fiston. Ce n’est pas vrai Ze ? ” Je vis, à ce moment, dans ses yeux bleus. Elle venait de piger qu’elle était en minorité dans l’assemblée. Je la gratifie d’un grand sourire. Je n’étais pas son mec et cela me donnait une largesse. -”Je t’avais manqué hein!” Même à notre âge je savais que cela pouvait lui faire du bien d’avoir une contradictrice de temps en temps.

J’ai une bonne impression concernant JB. Il avait un vrai sens de la loyauté. Je crois qu’il était naturel de lui montrer un peu de sympathie. -”J’en discuterais avec Zac. ” Maintenant que j’étais dans le coin lui et moi allions passer du temps ensemble.

Soit j'apprécie la bonne humeur des écossais. Mais concernant leur cuisine je ne pouvais pas en dire autant. Charles et moi avions séjourné là-bas. J’avais perdu du poids ! -”Oh. Mieux. Bien mieux !! Je savais bien que je pouvais compter sur toi. Sacripant! ” Je riais à mon tour. -”Et moi j’ai prévu de te faire des palourdes. ” Ces fameuses palourdes au chaudron, c’était l’une des rares choses qui venait de sa mère. Elizabeth je l’avais vue une fois. Cela m’avait suffit pour saisir pas mal de choses.

Je regarde Ovide aller se caler aux pieds de Zenon. -”Comment va Charles ? ” Je pose le verre et je frotte mes cuisses pour évacuer un peu d’énergie latente. -”Il est avec Rudy au Portugal.” Depuis qu’il assume sa bisexualité, la vie était bien plus simple à la maison. -”Je crois qu’ils vont participer à de la danse contemporaine. ” Je ne doute pas qu’ils allaient m’envoyer les vidéos. -”Il veut que Rudy emménage avec nous. Enfin! J’ai cru qu’il ne demanderait jamais! ” Je ne crois ni en l’éternité, ni en la monogamie. Donc mieux vaut tard que jamais.

Le crépitement du feu de cheminée invitait au repos et à la détente. L'hiver me paraissait moins pesant ici maintenant. J'ai bien fait de venir maintenant. Je regardais ce salon paré de beaux tableaux. Zac m'avait expliqué pourquoi il ne voulait pas en être le dépositaire. Je n'étais pas sûre d'être d'accord avec lui, mais je respectais son avis. -” Mmm. Qu'allez vous faire de cet endroit ?”

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Je ne vais pas leur mentir. Hugo n’a pas montré d’intérêt pour les conventions. Même son père avait été étonné. -”L’annonce a été une surprise pour tout le monde! Même son père. Je pense qu’il fait surtout cela pour la protéger elle. Le mariage est toujours plus avantageux que le pacs en France. ” C’était pour cela que l’accord du mariage pour tous avait été un vrai sujet sociétal quinze ans plus tôt. La France avait été écartelée. Enfin peu importe, je suis sa mère. S’il est heureux ainsi, je n’avais pas grand chose à dire. -”Je lui dirai. Avec un peu de chance on pourra faire un facetime. ” Pour cela la technologie avait été révolutionnaire. Surtout il y a quelques années quand on ne pouvait plus voyager. J’aurai été folle de ne pas avoir de nouvelles de mon petit renard.

Je leur fais un autre clin d’oeil. -” On ne se refait pas, Ze.” Je passais une grande partie de mon temps actif pendant la nuit. Ce n’était pas nouveau. Ce qui était plus compliqué, c’était de me rendre compte que le réveil était de plus en plus difficile. En même temps, arrivée à mon âge, je lâche de plus en plus de responsabilités, je passe mon tour. Que la jeunesse prenne un peu la relève! C’était l’ordre naturel.

Nos garçons ne se ressemblaient pas, je le sais. Mon filleul a toujours été un jeune ténébreux. Je ne sais pas d’où il tenait ça. Peut-être de sa mère. Amélia a toujours eu une tendance à imaginer le tableau le plus sombre. -”Ce que je veux dire c’est que si l’on commence à douter de lui, il va avoir du mal à croire en lui-même. Tu vois ?” En fait, cela avait évolué quand elle s’était mariée.

-” Vous allez vivre à trois?” Intrigué plus qu'autre chose.

Amé se tournait vers sa moitié. J'attendis de voir. -”Ils vont faire un “trouple”. … Cela devient de plus en plus commun… chez les jeunes, de ce que me disait Joe l’autre jour. ” Tiens, bien ma petite Joy avait elle expérimenté ? Notre dernière conversation remontait à un moment. Elle était dans les lectures de Sheila Jeffreys et autres lesbiennes politiques. Je savais qu’elle s’était tournée vers le féminisme radical à la vingtaine. -” Mmm. Votre fille est souvent la plus avangardiste de la meute.” Non, ce n’étaient pas qu’ils sont rétrogrades tous les deux. Mais, il leur arrivait de manquer de souplesse. -” Discutez en avec elle. Vous verrez!” Les taquinais-je un peu. Cela leur faisait du bien d’être sorti de la zone de confort intellectuelle. On risquait, sinon, de s'encroûter à notre âge.

Je repris volontiers un peu d’alcool. Maintenant, je n’avais plus très loin pour retrouver un lit, maintenant! -”-C'est ma filleule, Violet Hanovre, qui va en hériter. Les enfants n'en ayant pas envie, enfin, peut-être que Joy va changer d'avis, mais en tous les cas, je sais qu'avec Violet, l'héritage sera entre de bonnes mains.” Je décroisais les jambes pour changer ma posture. En paix ou pas en paix, je trouvais leur obstination crétine. Les jumeaux pouvaient être deux têtes de pioches. -” Mmm. Je ne comprendrai jamais cette histoire. Refuser le patrimoine de la famille. ” Mon regard allait d’abord sur Amélia et poursuivait sur son mec. -” Même en étant opposés à leurs grands parents, ils peuvent respecter ce qui vient de toi. … et toi tu ne leur dit rien ? ”

-”…” Amélia avait souffert du refus de ses beaux-parents. Mais, enfin, était-ce une raison pour tourner le dos à tout un patrimoine ? Je n’étais franchement pas convaincue. Ce que la belle savait pertinemment. -”Je ne veux pas intervenir dans cette décision, Mary.” Oh, je savais que notre chère comtesse était une radicale, une vraie. Une fois qu’elle prenait une décision, bonne chance pour arriver à lui en faire changer. Ceci dit, là il n’était pas question d’elle mais de l’avenir financier des jeunes. -”Bah tu devrais. Pour prendre la défense de ton mari et de son histoire.” Les erreurs de l’ancienne génération n’avait pas à ressurgir sur les suivantes. Il y avait déjà suffisamment de conflits dans un giron. -”Quoi ?” J’anticipais leur réplique de loups. Ils n’allaient pas me faire le coup. -”Vous voyez ce que je veux dire. Je n’ai rien contre la petite rebelle. Mais enfin, vous allez avoir des petits-enfants.” Qu’en seraient-ils pour eux ?

En voyant la sérénité d’Amélia craquelée, je compris que le sujet était toujours bien sensible. -”Ce n’est que mon avis, bichette.” Je posais le verre. J’attrapais ma vapoteuse pour l’activer. Le doux parfum de kiwi me vint au nez. Après des inspirations, j'ai repris avec un autre thème. -”Sinon ? Vous allez au théâtre ? Ça fait un moment que je ne suis pas allée dans une salle. Zenon, ton dernier coup de cœur ? ” D’un petit sourire j'apaise notre américaine préférée. -”On ira faire un tour sur l’eau aussi ? ” Avec le temps, il avait finalement accepté de monter sur un bateau même quand sa dame du lac était dans le coin. Je jouais le jeu, le temps qu’Amé soit prête pour sa surprise.

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J’ai encore du mal à me dire que nous sommes dans la soixantaine et que nous avons fait la majeure partie de notre vie. Tout est passé tellement vite, trop vite! Arrivé à notre âge nous pouvions nous dire que nous avions acquis la liberté de faire ce que nous voulions. C’était ce qui faisait que la vie était plus simple, plus douce. Tout ce que j’espérais c’est que notre Zac chéri arrive à cette étape un jour, lui aussi.

-”Lui avez-vous trouvé un bon psy ? ” Pour ces problématiques, les proches ne sont pas forcément les meilleurs appuis. Bien souvent ce sont les professionnels extérieurs qui aident le long du chemin. -”AMELIA: Il n’a pas encore été revoir celle qui l’a suivie la dernière fois. ” Dommage, parce que cela l’aurait bien aidé après une perte d’emploi. Ce gamin aimait la Strike comme une famille. Je sais que Lemoine est plus qu’un chef de meute à ses yeux.

J’avais remarqué un point intéressant sur les jumeaux. Ils avaient passé des étapes en même temps. Ils évoluent en parallèle. Je suis à peu près certaine que Joe n’était pas la seule à avoir explorer dans le domaine amoureux. -”ZENON: Mmm... mais comment... Enfin... ça marche? Désolé, mais je crois que je préfère en parler avec vous. Pas que cela me gêne avec ma fille, mais enfin... on se comprend, n'est-ce pas?” Je gardais un petit sourire. Heureusement que le comte avait un esprit beaucoup plus ouvert que ses congénères. Amé me disait qu’elle était la plus rigide des deux. Ce que je n’avais pas à remettre en question.

-”Oui. On se comprend. Il y a des choses dont on ne parle pas avec les enfants. Quel que soit leur âge. ” Comment expliquer le mode d’emploi d’une relation polyamoureuse ? Surtout avec un homme hétéro et monogamme jusqu’à la racine. -” Il faut énormément de dialogue. Chacun doit donner ses besoins et ses attentes. ” Ce qui pouvait être compliqué parfois. -”Ce serait un peu comme si toi et Amé vous avez croisé une personne qui vous apporte autre chose. Souvent des aspects de la relation que l’autre ne sait pas, ou ne peut pas donner. ” Ce n’était pas remplacé l’autre. Ce n’était pas non plus faire mieux que l’autre. -”C’est prendre en compte que l’amour n’est pas exclusif et qu’on peut partager des choses avec l’autre, sans que cela diminu l’amour qu’on a pour son premier partenaire.” Le concept n’était pas forcément facile à comprendre. Je me demande si Zenon était capable d’accepter l’idée qu’Amélia ne lui apportait pas tout ce dont il avait besoin. Je les sondais donc l’un et l’autre du regard pour savoir si mon explication les éclairait un peu ou pas.

Il y a une quinzaine d'années, je me souviens que Zac était venu passer des vacances à la maison. Il est arrivé sur un coup de tête. C’était pendant cette période. Il trouvait que l’ambiance était étouffante. Il redoutait de devenir le futur comte d’Avon. Ce n’était pas uniquement par opposition.

Moi, je voyais que c’était un sujet qui minait encore les fondations de cette famille. Je n’étais pas la seule. Amé avait ce regret. L’intransigeance pouvait donner de la force. Mais être bienveillante en donnait encore plus. -”Ils la trouveraient sans doute hypocrite, à leur demander de reconsidérer leur décision, j'imagine...” Qu’il était adorable de défendre sa belle.

-”Hypocrite ou bien sage… ” Depuis combien d’année Amélia était comtesse ? Autant d’années qu’elle n’avait pas mis les pieds dans le Maryland. Aujourd’hui était-elle plus bourgeoise que noble ? Qu’est-ce qui séparait les deux ? Enfin, je sais très bien qu’elle n’entendrait jamais ça. -”Par honnêteté tu peux leur parler de ton évolution chérie.” Je vis dans son regard qu’elle m’en voulait d’aborder tout ça.

Mais, fort heureusement, cette femme était aussi intraitable avec elle-même, qu’avec les autres humains. Je sais que cela allait lui permettre de réfléchir. -”...C’est une discussion à avoir, un jour, sans doute. ” Ils étaient sur le même continent alors autant en profiter.

Nous pourrions en reparler pendant mon séjour. En attendant, je les laissais tous les deux tranquille avec ça. -”Mmm. C’est vrai. J’ai entendu parler de ta nouvelle voiture. Tu me montreras cette beauté ? ” Avec de la chance le temps serait clément. Nous irons faire une balade dans la campagne anglaise. Ce serait l’occasion de profiter de la force du moteur. Amé était mon amie. Mais, ils l’étaient tous les deux. J’aimais Zenon pour qui il était. -”Va pour un tour sur la Tamise aussi. ” Les eaux anglaises étaient différentes de celles de provence. Elles étaient plus grises et mystérieuses. J’aimais bien cette atmosphère.

-”Merci Amour.” Murmurait Amé qui le suivait du regard. Il n’allait pas disparaître pourtant! Depuis le temps, elle devait être rassurée. Si Zenon devait partir avec une jeunette il l’aurait déjà fait depuis quelque temps. Il n’y avait plus grand chose à craindre maintenant. Les malinois suivaient le pas du commandant comme deux bons petits soldats ce qui me fit sourire. -”Des nouvelles de Paméla ? ” Dire que je ne connaissais cette fratrie que par des photos.

Avec le temps, il était clair qu’Amélia s’était déracinée. Je ne doutais pas de sa passion anglaise. Ceci dit, je croyais aussi que personne ne pouvait réellement renier son histoire. J'ai lu dans son regard cette accusation sourde. Oui, bien sûr, qui d’autre ici lui rappelait qu’elle avait été membre d’une autre meute ? -”J’essaye juste de t’éviter un regret miss. Tu as vu Benjamin ? ” Il y avait je ne sais combien de nièces et de neveux qui ignoraient tout d’eux. Mais [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] était en Angleterre depuis un moment. -”Je n’ai pas encore pris le temps.” Je souris en murmurant dans mon plus beau français -”Trouillarde.” Bien sûre qu’elle avait compris!

Je me levais pour aller m'asseoir à la table du dîner. Oui, j’étais dans le coin. J’étais là pour eux que ce soit pour les bons et les moins bons côtés. Amélia venait à son tour. Aussi calme qu’une nonne, elle débouchait le vin rouge pour servir le verre du repas. Je lui offrais un clin d'œil tendre. -”Allez parle moi théâtre. ” Ce qu’elle fit avec soulagement, en attendant notre superbe cuistot.

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Un. Deux. Voilà vous échangez le regard. A force de vous observer vivre, j’en suis venue à une hypothèse, qu’il existe un langage non-verbale chez vous. C’est vraiment amusant. J’en ai parlé avec Charly. Il a aussi remarqué ce truc qu’on ne voit pas souvent chez les couples. Les jumeaux avaient un lien assez similaire d’ailleurs. A quoi cela tient-il ? -”Je n’ai pas besoin de “dialoguer” avec quelqu’un d’autre que vous. ” Amélia faisait attention à son attitude envers toi, quand il y a une tierce personne. Elle m’avait joliment expliqué sa raison un jour. “Zenon est mon monde et je n’aime pas partager, plus qu’il ne faut.” Il n’y avait rien de gratuit chez elle. C’est ça, chaque mot, chaque geste a un poids qu’elle pèse. -”Je n’ai pas envie de non plus. ” Eh bien ainsi soit-il ?

-”Haha. Oui. C’est le plus important. C’est vrai! ” Le mantra était là. Que chacun puisse voir selon ses besoins et les combler sans contraintes. Les humains seraient bien moins violents, ou colériques, s’ils étaient libres sur ce plan aussi. -”Vous êtes une espèce rare. Vraiment.” Je rendis ton sourire. J’en avais parlé avec Amé bien souvent. Surtout plus jeunes, quand elle exprimait un manque de chair, un manque de tendresse. Bien sûr je l'encourageais à trouver des moyens alternatifs. -”Je n’aurai jamais pu faire ce que vous avez fait. Franchement! ” Cela vous a rendus solides.

Mais, je pense que cela avait aussi fait que les jumeaux étaient moins “importants” que votre couple. Zac ne l’a pas formulé de cette façon. Il ne voudrait pas vous être déloyal le loupiot. Mais, il l’avait vécu comme ça. Au moment où il s’était trouvé le travail et que vous étiez rentrés en Inde, sans eux. Rien n’était facile de toute façon. -”Souris ma chérie. Personne ne te fait de reproche ici. ” C’était difficile. La fracture avec ses parents l’avait rendue sensible aux reproches, aux attaques.

-”Super! ” Oui, toutes ces petites prévisions étaient agréables. Finalement ce n’était pas une si mauvaise chose que vous ayez échoué ici pour quelque temps. Londres a un rien plus de potentiel pour répondre à mes envies.

Tel que je m’y attendais, ce premier repas avec vous était alléchant. Quel aristo savait cuisiner comme toi ? Tu t’étais arraché à ta condition première. Ce n’était pas courant de le faire dans ton sens. La plupart des gens voient ton choix, comme une descente, une sorte de régression sociale. Bon, Amélia n’était pas du nombre. On l’avait compris tous les deux. -”Tu sais que je rend Charly jaloux quand je lui parle de ta cuisine Ze ?” Te dis-je un peu plus tard dans notre dîner. Je posais ma fourchette au bord de l’assiette. -”Je n’ai plus de place!”

Le bon vin me tournait légèrement la tête. Je me sentais bien. Je déboutonna mon pantalon pour laisser mon ventre se détendre. Chaque fois c’était pareil quand on se retrouvait chez eux. -”Mais comment fais-tu pour garder la ligne avec ce Cordon-bleu ?” Le petit rire de la comtesse en dit alors, plus long, que des heures de conversations sororales. -”Le yoga!” J’ai testé tout ce que j’ai trouvé, le pilate, le chi-gong et tous ces sports qui sont à la mode. -”Mh. Zac s’est remis à la boxe m’a-t-il dit. C’est vrai ? ” Joy aimait la marche, la rando, voire même en haute montagne. -”Avant que l’on soit trop vieux. On pourrait se refaire un petit trek. ” Cela faisait des années qu’Amélia me parlait d’une chaîne de montagne là-bas. -”Comment s’appelle-t-elle ? Amé ?” Amé qui revenait à la table avec la bouilloire fumante.

Le parfum épicé montait vers mes narines. Je me retrouvais directement en Inde. C’était magique cette mémoire des sens. -”Le massif de Satpura… ” Bingo. Elle m’en parlait déjà quand les jumeaux étaient petits. Pourquoi ne l’aviez pas fait finalement ? -”Merci.” Cette tisane maison je ne la trouvais nulle part. -”Voulez-vous que l’on passe au salon ?” Ton dos, c’était cela. Un sujet de préoccupation dans la tête de la brunette. Chaque fois qu’on se retrouvait elle avait appris une nouvelle méthode pour soulager les dorsaux, les lombaires. Je lui ai déjà dit de passer une équivalence. Elle ne se rend pas compte de tout ce qu’elle a appris.

-”Et en dehors de prendre soin de votre progéniture… Zenon tu as des envies ? des petits projets mis de côté ? … Il y en a toujours ? ” Tant que la santé pouvait suivre, il fallait en profiter. Pas comme l’Allemande que vous connaissiez: Alexandra ? Je ne suivais pas toutes les histoires avec la même attention. Mea Culpa. -”De la course automobile ? ” Ça ne manqua pas le regard assassin d’Amélia me transperça. -”Quoi ? Il n’y a pas que la carrosserie qui compte dans une belle bagnole! ” Mon rire sembla déranger la vieille Mélusine qui me fait un regard peu sympathique. -”Ne me regarde pas comme ça ma vieille. Je te signale que je la connais depuis plus longtemps que tout le monde ici. ” Quand on y pense… On était plus jeune que Zac quand Miss Sanders me parlait de l’homme idéal selon ses critères.

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Comment va mon filleul préféré ?

Je ne dirais pas que votre vie fut simple. Mais, elle a été majoritairement heureuse. Cela je le savais. -”Oh. Je sais !” Cela s’est ressenti ! Quand toi tu as été absent, je l’ai su. Amélia était une femme différente quand tu étais à l’étranger. J’en ai discuté avec elle au cours des décennies. Elle avait de la peine à avoir un regard sur elle-même naturellement. Je me demande si elle en parlait avec toi ou pas ? Je serais curieuse. Je me lançais dans une belle imitation pour taquiner ma vieille chérie. Je pouvais appuyer sur ses voyelles après des années de pratique. -”Tous les “Quand va-t-il rentré ?” … “Crois-tu qu’il puisse être perdu en mer ?” … “Et si des pirates attaquent le navire ?” ” Mrs de Lascelle agita la tête dans un petit rire. C’est que je ne m’en sortais pas trop mal. -”Mais quelle chipie!” Comme j’aime ce petit langage.

Amé observait le profil de son homme. -”Elle exagère.” Non, pas vraiment, mais je pouvais la laisser pondérer. J’avais trouvé ça touchant, amusant, parfois un rien agaçant. Charles ne me manquait pas vraiment. Donc toutes ces émotions… -”A peine!” Je m'incline pour tapoter son genou. -”Ce fut un plaisir.” Je leur fais un clin d'œil aux deux tourtereaux. Tant que tu tenais ta promesse d’aimer et chérir ma meilleure amie je serai là pour le lui rappeler si nécessaire. Enfin maintenant ma mission est terminée, non ?

Ce qui me rend très heureuse pour vous deux. Il était temps que cela arrive. -”Ma proposition de lui faire quelques cours tient toujours, s'il est si jaloux que cela. ” Bien entendu, toi tu étais un homme de parole. Je n’ai pas de doute là dessus. Tenir un mariage sur la distance et le temps, il faut le faire. -”La prochaine fois que vous passez à la maison. ”

-”Même pas pour un petit dessert?” Voilà une petite tentation impossible à refuser. Je suis une faible créature. -”Tu me prends par les sentiments! Allez. Je ne peux pas refuser tes douceurs. ” De toute façon, ici je prenais des kilos à chaque fois. C’était dans le deal. Ravie en me laissant porter. Tout était rôdée chez vous. Je n’avais besoin de rien faire. C’étaient des vacances.

-”Un trek? Vraiment?” Je te vois bien me provoquer. C’était de bonne guerre. Oui, je suis une grande dormeuse. Ceci dit, quand il y avait une bonne motivation, je pouvais avoir un autre rythme. Amélia m’avait fait faire le tour du Maryland en un temps record !! Bon juste avant qu’elle s’envole pour Londres avec “Georgy”. -”Vraiment ! Hahhaha! Demande à ta femme! Les kilomètres qu’elle m’a fait faire ! Chaque fois qu’on fait un voyage… ” Je coula un regard sur notre amie commune. Le repos ce n’était pas dans les plannings… aux débuts. Mais, on avait accordé nos violons.

Je souriais de voir ce loup de mer rebondir. Cela pouvait nous faire une belle expérience. L’air de rien les années passaient et avec elles arrivaient les petits soucis de santé. -”Trouvons une date qui convient à tout le monde? ” -”Mais oui! Trouvons. Mmm en septembre ? Il y aura moins de monde partout. ” Naturellement, c’est vrai Amélia que je me tourne pour vérifier que l’on n’ait pas de complications calendaires. -”Je suis à la retraite. Je m’adapte à vous deux.” Alors, je reconnais que ta lady m’estomaque. Sérieusement, depuis qu’on se connaît c’est la première fois que j’entends ça. -”Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de mon amie? ” Cette fois, oui, elle leva les yeux vers le ciel, avant d’aller prendre ta main dans la sienne.

En tous les cas, je voyais que toi tu étais dispo pour l’inconnu! C’est un truc de marin ça. -” Oh... en voilà une idée! ” J’étais sûre que mon idée ferait mouche. A force je te connais bien aussi. Les belles bagnoles ce n’est pas uniquement pour la carrosserie. Il y avait le moteur et l’attrait de la vitesse. Les chats ne font pas des chiens, Zac adore ça aussi. -”Mmm. Tu vois ! ” Amé n’était pas loin de claquer sa langue contre son palais. Je peux le dire! -”Je testerais aussi. ” C’était sa technique pour évacuer la peur. Je comprenais le principe. Même si elle pouvait faire confiance à ton sang-froid naturel! Enfin, on ne va pas dire encore une fois … la surprotection tout ça. -”On peut se faire les 24h du Mans cette année. C’est en juin! ” C’était un moment phare du sport auto. Je pense que vous en avez entendu parler.

Même pas besoin d’avancer que tu lances déjà l’idée. -” Nous pourrions aussi venir vous rendre visite. Rencontrer votre... numéro trois?” Ah voilà. Petit curieux. Tu voulais voir comment marche le trouple! Je m’en doutais. -”Nous pouvons ? ” Je passais sur Amélia. Pourquoi cet air étonné chez elle ? Zac peut tout de même se passer de vous pendant quelques jours! Il n’est pas laissé à l’abandon non plus. Il est tout de même temps de profiter de la retraite commune! Il va vraiment falloir que je la détente ta comtesse. -”Mais oui. Ton fiston survivra. Très bonne idée Zenon. Oui. Venez nous voir! On fera de la cuisine, de la marche et des bêtises! ”

Les chiens aussi avaient l’air d’accord avec nous. Je bu de la tisane en étudiant le petit air pincé d’Amé. Même à soixante balais c’était mignon. Ils avaient l’air fatigués. Mais ils avaient aussi l’air calmes. -”Mise à part mon filleul, tout va bien ? Votre santé ? ” Amélia était d’une affreuse discrétion sur sa propre santé. Alors que je connaissais tout sur tes soucis de lombaires, sur les maux d’estomac de Joy… les addictions de Zac.

Légende: -Marion Charpentier -Amélia de Lascelle - Zac de Lascelle - Joy de Lascelle
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Comment va mon filleul préféré ?

Tout de même, cela fait du bien de baliser les mois avec nos projets. Il y avait eu trop de périodes sans. D’autant que notre chère Comtesse refusait de quitter sa maison, quand tu étais en déplacement. Il n’aurait pas s’agit de manquer ton retour! Grand dieu ça aurait été la fin du monde… Je suis contente de voir de mes yeux que les choses se sont assouplies maintenant. Nous allons en profiter un maximum. -”Et puis le programme me semble très intéressant.” C’est toi le plus cool enfin de compte. Là où Amélia a décuplé un esprit d’anticipation, que je tente de contrer par tous les moyens.

Il manque un certain enthousiasme chez elle. Mais bon sang Zac n’était pas fait en sucre. Au moins un sur deux qui répondait à l’appel. - ”Je vais nous préparer ça. Ça va vous faire du bien! A nous aussi. ” Si on s’y prenait bien, je pouvais même appeler les vieux copains. Ce serait une bonne occasion pour réunir les anciens. - ”Mmm. Où est Martin en ce moment ? ” Aux dernières nouvelles, il me semble qu’il était quelque part en Asie. Nous nous sommes perdus de vue depuis que les jumeaux ont grandi. Mais, je l’aime bien! - ”J’aimerai bien le revoir aussi. ”

-”- Oui, nous n'avons pas à nous plaindre, nous avons la santé de notre âge. Mon dos est un peu plus capricieux qu'il y a quelques années, mais rien de quoi s'inquiéter, encore. Et de votre côté?” En somme, rien de nouveau de ce côté là. J'acquiesçai donc tranquillement, coulant un regard sur Amé. - ”Tu sais que grâce à toi je sais tout ce qu’il y à savoir sur le dos. ” Ça y est, la belle leva les yeux au ciel. - ”Elle m’a aidé à préparer mon évaluation. ” Je penche la tête vers toi et me plaint gentiment. - ”Pas de message en remerciement!” Tout cela est réservé au grand commandant des mers. Il y a franchement de quoi être jalouse!

Je souris et répond finalement à propos des Charpentier. - ”Charli fait un peu de cholestérol. On surveille ça. ” Il a toujours boudé les salades. Il a fait du sport. Je lui disais pourtant de faire attention. - ”Moi c’est la tension. Mais, je trouve des bonnes façons de me détendre. ” Je fais le clin d’oeil. - ”Tu me connais ! ” Je termine la crème de mangue non sans gourmandise. Je masse mon ventre. Je n’ai pas le courage pour aller faire un tour dans la piscine. Mais demain sera un autre jour.

- ”Mmm demain j’espère que c’est journée relaxe ? ” Je prends une gorgée de la tisane. - ”J’ai quand même pris ma tenue de yoga. ” Heureusement qu’Amélia s’est mis à ça depuis longtemps. A vrai dire, je ne sais pas comment elle faisait pour organiser le tout. Je suis surtout contente que vous avez enfin levé le pied. Maintenant reste à voir comment passer un peu de temps avec mon cher filleul. Je vais voir quand est-ce qu’il est disponible pour avoir un déjeuner en tête à tête.

Je m’affale sur la chaise et vous regarde l’un comme l’autre. - ”A mes petits choux. ” Je fais tourner la tasse. On en a quand même un bon sac de souvenirs. Pas vrai ? - ”J’espère qu’on aura pas trop de pluie. J’aimerai bien refaire de la peinture dehors. ” Enfin, sur Londres, je ne me fais plus trop d’illusions. Au moins ça tient ce satané smog à l’écart!

Légende: -Marion Charpentier -Amélia de Lascelle - Zac de Lascelle - Joy de Lascelle
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