FACE IDENTITY : Tom Brennan IDENTITE : Avalon Rowe GROUPE : Fuck AGE : 30 ETAT CIVIL : En couple PROFESSION : Coordonnateur LIENS : Siobhan
Les feuilles mortes tombent doucement dans la lumière du soleil. Sur le chemin humide qui coule au milieu du parc, elles s'élèvent en un bref tourbillon au passage de quelques vélos roulant à vive allure, puis se pose sur le tas agglutiné de part et d'autre de la chaussée. L'automne est là. Cette saison trop moite, presque trop froide. Trop terne. Le regret d'une journée sous la chaleur est presque un manque. Des rires résonnent et s'éloignent au fur et à mesure que les deux roues continuent leurs courses élancées. Des enfants motivées, enjoués. Agaçant à souhait. Des gosses, qui en voudraient ? pense-t-il. Il remonte un peu son manteau, le pied donnant un coup dans une feuille qui vole à nouveau, glissant les mains dans le fond de ses poches qui se mettent à chercher à tâtons et soupire légèrement. L'automne. Période étrange ou tout semble mourir à petit feu pour mieux renaitre ensuite. Drôle de conception, certaines choses devraient rester morte. Mais il a appris à l'apprécier avec le temps, à passer des jours de fêtes de temps en temps. À voir ses jours qui se succèdent moins mornes qu'ils ne le sont vraiment. Il ressort un paquet de cigarette, le fait claper contre sa main et en attrape une du bout de ses lèvres, tandis que son regard s'assombrit. Tête penchée au-dessus du sac quelque peu entrouvert et tendu dans sa direction, ses iris brunes comptent les paquets à l'intérieur et en retient un nombre inférieur à ce qui fut demandé. Travail bâclé.
Des excuses sont prononcées à grande vitesse. La voix de son interlocuteur monte dans les aiguës et son corps si frêle tremble comme une feuille. Il soupçonne le courant d'air froid de jouer des tours, accompagné de la peur au ventre. Il pourrait si facilement l'envenimer, mais le plaisir n'y est pas.
« Rectifie-moi se bordel. »
Quelques mots secs, strictes et clairs qui ne désirent aucunement donner suite. Un deal était un deal. Complet de préférences, il n'avait pas le temps pour s'attarder sur les choses à moitié faite. Sans demander son reste, il congédia son homologue avec un délais habituel pour corriger cette erreur. Il observa sa démarche rapide et nerveuse. Un rat fuyant dans un trou de souris. À l'image de ce qu'il était.
Quand sa silhouette ne fut plus à portée de vue, il profita avec délice du calme soudaine offert par le parc. Des premiers rayons de soleils de la journée qui lui caresse la peau. Du bruissement des arbres. Des couleurs rouges, jaunes et brunes mélangées au vert des conifères. Une saison de chasse qui doit probablement commencer dans les arrières de la ville, perdu en pleine forêt. Des images assez plaisantes. Quelque chose d'appréciable qui ne dure pas. La clochette d'avertissement qu'il entend tinter pour la troisième fois, arrive dangereusement sur sa trajectoire. Les vélos encore. Pourquoi diable les gamins faisaient-ils le tour si tôt un samedi matin ? Ne pouvaient-ils pas faire comme la plupart des enfants de leurs âges, rester vouté paisiblement, s'abrutissant par la télé et laisser les adultes en paix ? Un énième tintement résonna et avant que ses pieds ne connaissent un sort funeste, il quitta la route. S'asseyant sur un banc, le cliquetis de son briquet fit rouler la pierre pour allumer son clou de cercueil. Il souffla de dépit, abandonnant dans son sillage une colonne de fumée blanche. Ses doigts sénestres s'amusèrent quelques secondes à faire tourner l'allumoir. Il regrettait que ce ne soit pas le sien. Il regrettait d'être obligé de se contenter d'une camelote branlante parce qu'il avait oublié son zip personnel dans le sac de sa dulcinée. Comment d'ailleurs ? Il ne s'en souvenait plus. Pour gagner de la place dans ses poches probablement. Ou de peur de le perdre bêtement. Un truc comme ça. Une nouvelle bouffée de nicotine parcoure son corps, encrasse ses poumons et s'extirpe dans l'air. Elle est dure, douloureuse, tout comme ses pensées qui cogitent. Tout comme sa conscience qui lui rappelle la merde dans laquelle il se retrouve depuis trop de temps. Un temps que tu ne disposes plus Avalon. Il n'était pas le seul à pâtir de cette bourde et il s'en voulait. Il s'en voulait terriblement. Chaque seconde sonnait un peu plus le glaive de Damoclès prêts à céder.
La troisième lampée de cigarette lui donna un arrière-goût désagréable. Il la jeta au sol et l'écrasa avec un peu trop de férocité. Son corps s'enfonça davantage sur le banc et sa jambe sauta nerveusement de haute en bas. Sa propre vie lui importait que très peu. Atteindre la barre des quarante ans lui serait fortement impossible, ou relèverait d'une chance quasiment volée à autrui. Mais, en dépit des apparences, il tient à celle de Sio plus que tout. Qu'elle finisse par entrer dans l'équation ne faisait clairement pas partir du plan. Et Avalon n'est pas encore prêt à imaginer le pire à son sujet.
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
Zac éteint le réveil avant la fin de la première sonnerie. Il contient le grognement protestataire qui sourde au fond de sa gorge. Il replonge son bras sous le drap pour le protéger de l’air froid. Ils ont réactivé le chauffage il y a deux jours. Mais ils s'éteignent pour la nuit. Parce qu’il n’est pas bon de dormir avec un radiateur actif selon un article du Times. Instinctivement, il roule pour aller vers la chaleur qui émane du corps de sa femme. Il ouvre les yeux, pour la regarder dormir, dans la pénombre du matin. Il observe son corps se soulever au rythme d’une respiration paisible. Une vision qui l’aide à se réveiller en douceur. Lentement Junior s’approche pour embrasser l’épaule de Megara. Il se revient de la réveiller qu’elle puisse dormir un minimum avant que les petits réclament une nouvelle tétée.
Dans un moment de courage, Sanders s’extrait de la chaleur du lit. Il fonce prendre une douche éclaire et silencieuse. Il passe une tenue civile passe-partout. Un col roulé noir, un jeans sans marque, une paire de chaussures de ville. Une fois certain d’avoir ses papiers et du liquide dans les poches, il sort de la chambre à coucher, sans faire de bruit.
J’aimerais être là, pour te regarder faire ta ronde paternelle. Je te vois à pousser lentement la porte de la chambre des bébés. Et utiliser ton agilité à autre chose que la filature d’un criminel. Avoir le sourire aux lèvres en observant le repos de l’Innocence. Tes mains de voyou qui déposent la couverture sur le dos de tes enfants. Je sais que dans ces courts moments d’espionnage tu retrouves ta Foi. Je sais aussi que tu fais ce que tu veux pour ne pas négliger Matthews. Que tu passes par sa chambre aussi avant de partir. Le voir en frère aîné bouscule tout ce que tu pensais savoir sur lui et sur vous. Je sens en toi toute l’admiration d’un père fautif. Je suis sûre, que le temps fera son oeuvre.
L’arme est passée automatiquement dans l’arrière du pantalon, sous le blazer, Bobby n’a pas moufté, confirmant à Junior que tous les circuits ne sont pas coupés. Il y a encore des personnes sur qui compter. Zac attrape le casque de moto dans l’entrée. Grâce aux heures de kinésithérapie intensives, il a retrouvé presque toute la mobilité d’avant. Il a quarante ans maintenant. Le corps n’est plus le même et il le sent bien. L’important est de ne plus sursollicité la zone. Un dernier tour d’horizon du salon avant de filer, en se promettant de ramener le petit déjeuner aux enfants.
Un SMS à Lemoine pour l’avertir qu’il est en route. Un deuxième pour Sio, à qui il a promis de la tenir informée. East District est facile d’accès de toute façon. Un samedi matin, d’aussi bonne heure, la circulation se fait toute seule. Sanders roule à bonne allure et prend le RedBridge. Le point de rendez-vous est dans la rue perpendiculaire au parc. Entre temps le soleil se lève. Londres se teinte doucement de rosé et de rouge, la couleur s’harmonise avec la saison qui commence. Les petits commerces et les marchés ouvrent. C’est une ambiance paisible de bon matin.
La moto est cachée dans une venelle déserte. Zac passe par un coffee shop et prend deux cafés à emporter. Il aperçoit Jean-Baptiste en sortant. Il lui fait un signe du menton en traversant la chaussée pour aller à sa rencontre.
-“ Yop!” Il offre la boisson chaude avant de prendre une bonne gorgée de la sienne. Ils marchent ensemble dans la direction du parc où se trouve Avalon. Une opération de vérification et rien de plus. Ce que Junior a déclaré à toutes les parties concernées. Il est calme, posée. Il n’a aucune envie d’aller à l’affrontement, aux problèmes. Si ça n’avait pas été Sio il aurait dit “non”.
-“ Il me connaît déjà. On s’est croisé. J’y vais. Je le questionne. … S’il déconne tu bouges ? ” Exposition sommaire d’un plan sommaire. Dix ans qu'ils font de la cuisine s de petites frappes. Un façon de remettre Sanders dans le jus… en douceur. “ Tu viens déjeuner à la maison après ? ” Lui propose-t-il avec simplicité. Mojo n’est pas le seul repère de la Strike. L’appartement des Sanders est redevenu ce qu’il a été. Autant en profiter.
Zac balance le gobelet vide dans la poubelle qui est sur le chemin. Il plonge ses deux mains dans les poches du jeans. Même assagi, il garde cette dégaine de loup sauvage. Le loup qui vient surveiller les intérêts de sa meute.
Voilà longtemps qu'il n'avait pas fait cela. Assurer les arrières de Junior. Jean-Baptiste avait accepté de lui donner un coup de main. Parce qu'il voyait que son ami se reprenait en main et parce qu'il préférait ne pas le voir se foutre encore dans la merde, pour des conneries... bon certes, aider les gens n'était pas une connerie en soit. Il lui avait dit que c'était pour Sio. Ce qui avait fait marquer un petit temps au chef d'équipe. Se demandant ce qu'ils foutaient encore ensemble tous les deux, ayant cru que sa petite conversation avec la jeune femme avait fait le nécessaire. Mais Zac pouvait être têtu, lui aussi. Et finalement, il avait compris qu'elle avait de l'importance aux yeux de Sanders, l'avait donc accepté. Tant qu'elle ne lui permettait pas de retomber dans la drogue, il était prêt à faire un effort.
Alors il avait quitté Mojo, à pied, tranquille, profitant de l'air frais du matin, les mains dans les poches, il s'était rendu au lieu de rendez-vous. Sans se presser. C'était un job hors du boulot normal. Ils faisaient ça en plus. Juste une discussion avait-il dit. Il espérait que ça ne serait que cela, bien que ce ne fût jamais aussi facile finalement. Enfin, il le verrait assez vite.
Les deux hommes se repérèrent assez vite. Faut dire qu'ils avaient l'habitude de bosser ensemble depuis le temps. Pas besoin de dire grand-chose, mais Lemoine appréciait de voir Junior comme ça. Mieux, il semblait vraiment aller mieux. Il reprenait sa vie en main, ses responsabilités, il faisait face à ses conneries aussi. Même s'il ne le lui disait pas encore vraiment, il était fier de le voir faire ce pas. Finalement, l'enlèvement avait pu avoir un peu de bon... et puis la naissance des jumeaux. Sacrée surprise ça aussi. Le français tendait la main pour prendre le café qu'on lui tendait.
- Merci. T'as bonne mine ce matin. Avec un léger sourire avant de suivre le mouvement du plus jeune loup de la Strike. Il l'écoutait avec attention, tout en profitant de son café matinal. Ouais, ce ne serait pas de trop. C'était court, concis. Leur façon de faire en somme, JB hochait légèrement de la tête. Ouaip, ça me va. Fais pas trop le con avec lui...
Pour d'autres, l'invitation tombait potentiellement étrange, pour JB, c'était une normalité. Il avait un petit sourire plus amical pour son ami. Hochant légèrement de la tête.
- Pourquoi pas? Si ça ne fatigue pas trop Meg et si les petits vous en demande pas tant. Il jetait à son tour le gobelet dans une poubelle, mettant les mains dans les poches de son blouson. Il est pas dangereux ce mec?
De toutes les façons, notre homme serait aux aguets. Il restait en retrait, laissant Zac s'approcher de leur cible. Si ce dernier faisait un mouvement de travers, il serait par terre en moins de deux. JB ne sentait presque plus ses blessures, il pouvait enfin retourner sur le terrain, de quoi finalement, être de bonne humeur.
*En français dans le texte[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Il réfléchit durement à la situation dans laquelle il se trouve, à ce qu'il doit faire pour que les choses n'en viennent pas à s'envenimer davantage. Aux options qui ne semblent pas se bousculer pour un sou. Le principal c'est qu'elle ne soit plus en cible, le reste il avisera en temps voulu. Si encore ce temps lui est permis et présent.
Avalon à le regard qui s'évade un instant dans l'insouciance des enfants. Il voudrait bien échanger leur place, dire au revoir à ses problèmes en roulant droit dedans. Peut-être que la solution était là après tout, prendre ses affaires et s'en aller sans se retourner. Tourner la page comme si ce n'était rien, comme s'il n'y avait rien et recommencer à zéro. Ailleurs. S'effacer complètement de l'histoire. Il le pourrait si facilement. Est-ce qu'il penserait à l'emmener avec lui ? Est-ce qu'elle compte assez à ses yeux pour la prendre dans cette équation ? Cette question il se la pose sérieusement, après tout, qu'avait-elle apporté dans sa vie ? Le plaisir de la chair, des emmerdes et quelques rires entre deux. Elle le rendait fou et ne l'écoutait pas quand il le fallait. Sans cesse il se devait la remettre à sa place. Une chieuse. Une merdeuse qui avait trop d'importance. Quelle poisse. Il soupira excéder, il aurait simplement dû lui dire au revoir la première fois qu'il l'avait sauté.
Ses iris furent attirées par le mouvement à sa droite. N’ayant pas foule, il observa le déplacement d’un homme, sa démarche et son physique. Il le fixa un moment qui lui parut interminable jusqu’à ce que ses traits finissent par lui parler. Venait-il réellement pour lui ? Avalon resta sur son banc, il attrapa à nouveau son paquet de cigarette et en sorti une du bout de ses lèvres. Il déposa négligemment ce dernier à ses côtés et pris son briquet. L’entendre s’approcher confirma que le déplacement en personne devait bien être pour sa pomme. La merde est du genre à s’agglutiner et se multiplier quand elle commence.
« Monsieur le flic, quel honneur. Lança-t-il la clope au bec. Vous êtes en plein forme à ce que je vois. »
La pierre roula pour faire danser la petite flamme, un doux crépitement au bout de la feuille, la nicotine qui s’aventura dans ses poumons fut plus délicieux que sa dernière bouffée. Il rejeta volontairement la fumée dans sa direction.
« Elle n’est pas là. Mais je lui dirais que vous êtes encore sur pied. »
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Merci JB de valider ce que je lui ai dit pas plus tard que mardi dernier. Cela faisait un moment que je ne l’ai pas vu avec une tête d’homme “tranquille”. Même si le repos n’est pas au rendez-vous avec les petits, punaise ça se sent qu’il dort mieux. Enfin qu’il dort tout court. Hein que ça lui va bien au Junior ?
-“Merci ! J’essaie de faire un effort sur la tenue. Content de voir que ça marche! ” Zac a un rire d’autodérision.
Il est aussi sorti de ce rôle déplacé, de dragueur borderline, de personnage un peu séducteur sur les deux bouts. La période de drogue intensive a eu des effets sur son physique et son mental. Il sait qu’il a mis à mal son espérance de vie. Le fait d’être de nouveau père le fait cogiter. Avant de charmer des inconnues il préfère plaire aux femmes de sa vie. “Meg me met aux crèmes pour la peau. Haha ! ” Mrs Sanders a autant de caractère que son époux. A présent qu’il est dans une optique de paix… c’est presque avec joie qu’il lui laisse des petites victoires “à la con”. Il accepte de jouer le métrosexuel. Si cela fait plaisir à Madame! “T’as meilleure mine aussi! ” Lemoine n’est pas aussi autant autodestructeur que son cadet. Pour autant, c’est le plus souvent quand il y a une femme dans les parages que le vieux loup se ménage réellement. Plutôt secret sur le domaine, il ne donne pas d’infos facilement.
-“Nan. J’ai aucune envie de me foutre dans les emmerdes. ” Aucune envie de replonger dans un tourbillon après les efforts fournis. En dehors de lui, il n’a pas envie non plus, de ruiner la dernière des chances d’avoir une vraie vie de famille. Il aura fallu du temps, beaucoup de temps, mais tout peut arriver. Lorsqu’on a autant de chance que lui.
“’Puis j’ai promis à Siobhan ne pas faire de mal à son mec. ” Junior a un regard furtif sur le Français. “Je sais que t’as fait ça pour m’aider. … Mais c’est pas une méchante dans l’histoire. ” L’Irlandaise a été une force de proposition. Elle a tenté son camarade bien des fois dans leurs moments les plus sombres. Mais chaque fois qu’il a cédé c’est de son plein grés et sans honnêtement résister.
-“Wep. On demandera à Meg une fois que c’est réglé. Ca lui fera plaisir de te voir. J’crois qu’elle est en manque de vie sociale. Moi ça va ! Mais elle… bah c’est une fille de la ville quoi. ” S’il y a un sourire dans la voix oui. Un petit sourire de taquinerie et d’affection mêlées. Zac peut se contenter des siens comme monde. Mais, voilà, là aussi, il met de l’eau dans le scotch. Facile, l’inspecteur est le deuxième père.
-“... j’ai pas de preuve. Mais j’pense qu’il peut être violent. Genre j’bastonne. ” Répond-t-il en décidant de garder pour lui ses aprioris personnels sur l’individu. Il n’a pour ça que son intuition d’homme. Oswell n’a pas voulu infirmer ou confirmer la théorie. Rowe a une petite réputation. Rien en comparaison des cibles de la Strike. En grand seigneur, Zac décide de laisser le bénéfice du doute. Parce que c’est un intime de Sio. Un joker qui ne tiendra pas ad vitam eternam non plus.
Avalon correspond au souvenir dans la mémoire de Sanders. Il est simplement plus nerveux. Il transpire l’inquiétude. Le genre de truc qui colle autant sur la peau que dans la tête. Zac est passé par ces états d’âmes tellement de fois, qu’il pourrait avoir de l’empathie. Mais non, l’homme maltraite la rouquine. Il mérite d’avoir peur.
Une fois le premier contact visuel fait la scène débute. Junior s’amuse d’être -pour une fois!- celui qui vient baisser la vapeur. A se demander si un jour il sera aussi posé que le chef. Il pose ses fesses sur le banc. Il sort les mains de ses poches pour prendre le paquet qui traîne là. Il prend une cigarette, là coince entre ses lèvres, et sort son briquet de la poche de jeans. Juste avant d’allumer la flamme, il fait une œillade au Coordo.
-“ C’est gentil. Mais j’sais où elle est. ” L’avertissement est sans finesse. Zac le sait. Il saura aussi si ce type se permet de lui faire du mal. Il n’y aura plus de seigneur qui tienne. Un roi de la batte de baseball par contre, ça, assurément. “C’est pour toi que j’suis là. ” Il aspire une longue taffe de nicotine. Il étend avec nonchalance le bras libre au dos du banc.
En recrachant la fumée, il repère son garde-fou. Jean-Baptiste passe pour un innocent promeneur. “ Comme ça va en ce moment Rowe ? ” Voilà de quoi entrouvrir la porte de la discussion. Une bonne façon de sonder l’homme. Voir dans quelles dispositions il se trouve. Quel est le degré de mauvaise fois à prendre en compte. Si la méthode douce peut fonctionner tout le monde s’en portera mieux. Mais ce n’est pas Junior qui fuit devant la seconde en général.
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Avalon avait involontairement appuyé sur les mots « encore sur pied », presque désespéré de savoir que cet homme tenait sur ses deux jambes convenablement sans flancher. Il se souvenait encore de la seule fois où il avait pu passer du temps en sa compagnie, lors du cirque et cela avait suffi pour renforcer l'idée qu'il s'était déjà fait de lui ; il ne l'aimait pas. Un fait qui devait probablement être réciproque. Il le trouvait trop collant, trop proche de quelque chose qui ne lui appartenait pas. D'ailleurs, il ne comprenait pas non plus comment Siobhan pouvait tenir à cet homme. Qu'est-ce qu'il lui avait apporté si ce n'était plus malheur dans son petit monde ? Comme tout bon petit-ami qui se respecte, Avalon avait un peu fouiné de son côté, il se devait de savoir qui l'approchait et surtout pourquoi. Que les deux s'entendent sur une consommation de drogue fut un fait, agaçant, mais supportable, qu'ils flirtent en fut un autre. Bien plus violent. Quelquefois à la suivre avait rendu cette image plus nette et son envie de le cogner plus grande. Mais cette information resta soigneusement sous silence. À vrai dire, il n'en voulait pas à sa petite-amie. Elle était belle, jeune et naïve, facile à attraper dans un filet – il savait quelques choses pour se la coltiner – en revanche, il ne pouvait voir cet énergumène soi-disant homme de loi en peinture. Il ne savait pas encore quand ni comment, mais ce sentiment néfaste qui le rongeait allait lui être rendu au centuple.
Il ne broncha pas à sa remarque, ni à l'invitation qu'il se fit lui-même pour s'installer à ses coter. Pour lui taxer ses clopes. Lui aussi savait ce qu'elle faisait, ce qu'elle avait prévu pour la journée et à quelle heure elle finirait par revenir, l'envie de se blottir entre ses bras. L'un des moments qu'il préfère le plus en ce monde, celui où tout paraît simple et sans encombre. Ces quelques secondes où il a l'impression que rien n'est plus saint, plus important que de l'avoir aussi près de son âme assombrie. Ce qu'il ne savait pas au contraire, la présence soudaine de Sanders.
Ses lèvres se fendirent un petit rictus moqueur. Cette journée ne pouvait pas être plus insupportable qu'elle ne l'était déjà.
« Tout ce déplacement uniquement pour moi ? Je me sens flatté dis donc. »
Avalon se demanda alors, s'il comptait repartir avec lui, les menottes autour du poignet. Et pour quel motif. Il n'y avait pas plus sage que lui aujourd'hui. Il savait déjà qu'un jour il ne pourrait plus échapper à cette sentence, un jour maudit. À ce moment-là qui annoncerait la nouvelle à sa petite-amie ? Probablement lui qui en prenait un malin plaisir. Cependant, contre tout-attent, il resta un moment perplexe. La cigarette entre les lèvres, la cendre se consumant lentement. L'idée de lui parler comme s'il s'agissait d'un vieil ami qui venait prendre des nouvelles, donnait une fausse note à cet échange. Mais il joua le jeu à sa façon.
« Oh, bah il fait beau, le soleil brille, les feuilles mortes tombent, il fait frais. Bref, la routine quoi. »
Une journée type d'un automne ennuyeux. Mais il y avait plus, il y a toujours plus qu'une question posée en coup de vent. Il tira une longue latte. Après avoir senti la fumée se perdre dans son corps, la laissant s'échapper au loin, il abandonna son air faussement enjoué.
« Qu'est-ce que vous voulez ? Vous n'êtes pas là pour qu'on devienne comme cul et chemise. Et franchement je n'ai pas tout mon temps à perdre. Si nous pouvions abréger ces échanges courtois, Monsieur Sanders. Et passer directement à table. »
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L’attitude du trafiquant n’échappe pas du tout à Junior. Il est habitué à ces petits bras. Les mecs du bas de l’échelle qui survivent dans le sarcasme et la provocation. Une phrase pour fermer le clapet de ce type. Une mise au diapason direct est possible. Mais ce qui est possible n’est pas forcément le mieux à faire. Zac est là pour rassurer Sioban avant tout.
Pour la jeune femme, Zac a mis les formes. Il a pris sur lui de ne pas être brusque. Même désintoxiqué de la drogue Junior est de nature vive. La nature d’un loup rebelle. Celui qui aime aller au front pour en découdre. L’ironie d’Avalon lui donnerait bien un alibi. Après tout… Une correction ne peut pas faire de mal pour une raclure. La promesse faite à Mégara le maintient pourtant assis.
-“ Parfait. Je suis d’accord.” Concède donc Sanders sur un ton calme. Il vide sa bouche de fumée toxique. Le regard gris acier se posa ensuite sur l’Irlandais. Zac devine ce qui a retenu l’attention de son amie chez cet homme. Il repense à ce coup de téléphone angoissé. A vrai dire si Sio ne lui avait pas joué la carte affectueuse, Junior n’aurait pas bougé d’un cil pour lui.
-“Tes affaires sont tes affaires. ” Cadre le flic. “ Mais faut savoir maîtriser ta merde. Là ce n’est plus le cas.” Une petite formation ne serait probablement pas du luxe. Si cet homme compte continuer à vivre du crime. Ce n’est pas donné au premier homme venu. “Donc vas-y, expose. C’est avec qui que tu t’es mis dans la merde. Le gang du nord ? ” D’abord les détails concernant les ennuis. Ensuite, ils pourront réfléchir à la façon de régler le problème.
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Patience, patience. Ce n'est pas vraiment le meilleur mot qui le caractérise. Mais au fond, il fait des efforts, vraiment. Au mieux, il se tient comme il le peut à carreau. Néanmoins, il n'est pas là pour jouer les imbéciles éperdument et, il y avait fort à parier que la présence de ce cher Zac dans les environs, n'était pas pour souder une soudaine envie de devenir les meilleurs amis du monde. Un peu plus et cela avait la connotation d'un horrible cauchemar dont il ne pourrait se réveiller. Etre amis avec un flic et puis quoi encore ? Aller prendre un pot un mardi soir ? Plutôt passer sous un bus. Avalon eut beau chercher à comprendre la raison pour que cet individu lui accorde, autant de son temps, la réponse en restait toujours la même : aucune idée. Si Sio avait présentement des problèmes, il le saurait. Du moins, il espérait que la raison n'était pas trop grave pour qu'elle puisse au moins lui appeler à l'aide. Dans le cas contraire... Non, il ne voulait pas penser à ça maintenant. Mais ses mots étaient clairs et net, il avait tout intérêt à ouvrir son clapet et mettre les cartes sur la table avant que sa patience ne s'estompe davantage. Quand, enfin des paroles sorties de ses lippes, il resta quelques secondes dubitatives. Comme un cheveu tombant dans une soupe, il cherchait où il voulait en venir et pourquoi vraisemblablement.
« Vous venez de le dire justement, mes affaires sont mes affaires. Donc, de quoi vous vous mêlez ? »
Ses affaires, ses emmerdes. Il se passait grandement de conseils des autres pour savoir ce qu'il devait ou non faire. Cette envie soudaine de venir là où l'on ne l'avait pas invité l'agaçait au plus haut point.
« Je ne viens pas fourrer mon nez dans vos enquêtes, alors ne ramenez pas le vôtre ici. »
Il ne prenait pas la peine de se déplacer sur l'une de ses enquêtes et y mettre un avis non demander. Ni feindre connaître le tueur d'un simple claquement de doigts. Alors, pourquoi ce dernier venait-il le faire chier, lui, spécialement. Quand les jours n'étaient pas bons, il le lui faisait bien sentir. Mais, peut-être avait-il besoin que ceci soit énoncé autrement ?
« Contentez vous de tourner autour de ma copine et estimez vous heureux que je ne lâche pas vos petits secrets. Lança-t-il tel le déclic d'une goupille prête à faire son carnage s'il le titillait davantage, avec étonnamment bien plus de calme qu'il ne l'aurait cru. Pour le reste, foutez moi la paix ça ne vous regarde pas. »
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Le vent d’automne se fait sentir. Il taraude. Il exacerbe l’impression de froid sur les êtres vivants. Une présence constante qui rappelle aux humains toute la puissance de la Nature. Quoi que fassent les Hommes sur Terre. Toujours, il y aurait les quatre saisons. Les pluies battaient la terre et le soleil assèchait les rivières. Il y a des choses inaliénables.
Fort heureusement pour eux les hommes changent. Ils sont transformés par la vie et les expériences. L’homme qui est assis sur ce banc humide n’est pas le même qu’il y a un an. Junior revient d’un long parcours du combattant. Là où il a dû réapprendre à faire preuve de patience envers lui-même et envers les autres. Là où il aurait frappé sans sommation un petit dealer provocateur deux ans plus tôt. Maintenant, Sanders peut contenir sa fougue. Les phalanges se contractent.
-“ Je te déconseille de rentrer dans ce jeu.” Lâche le ripoux d’une voix blanche. La tension grimpe. La façon dont il vient de positionner ses épaules en dit long. C’est un prédateur qui est prêt à rentrer dans le vif du sujet. Il se retient de souffler. Il se contient pour mettre une bonne rouste à ce con. Ce n’est pas lui le mieux placé pour ce genre de truc. Mais, il a promis que Jean-Baptiste n’interviendrait qu’en dernière limite...
-“ D’autant que tu te gourres. Je ne tourne pas autour de ta copine. Je fais mieux. Je fais ce que tu devrais faire en fait. Je prends soin d’elle. ” La provocation peut aller dans les deux sens. Zac est très au fait de ses propres défaillances. Il les affronte chaque jour. Il se bat contre lui-même au quotidien. Il ne va pas se laisser juger par un merdeux. Qui plus est un homme incapable de tenir son affaire loin de sa copine.
-“ C’est bien pour ça que je me prive d’une grasse mat et que je viens te secouer les puces petit con. ” La voix n’a pas été élevée. C’est le niveau de langage qui prend un niveau. Il semble que ce n’est que comme cela que Sanders pourra obtenir des réponses. La diplomatie n’est pas sa plus grande qualité de base. Les formes, il les prend par respect pour Oswell. Cependant Avalon le tâne. Le loup n’a pas besoin de crier pour se faire entendre. Ils sont côte à côte.
-“ Donc c’est simple tu me dis où tu as merdé. Maintenant. ” Les yeux gris de Zac se font dangereusement menaçant cette fois.
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Avalon sentit que ça le démangeait, que ça grimpait avec impatience. Mais il n'avait pas envie de se faire arrêter pour avoir mis une correction à un flic, quand bien même ce dernier le méritait amplement. Il fermait sa gueule au mieux possible, pourtant il se connaissait suffisamment pour savoir qu'il ne tiendrait pas bien longtemps. Moins encore alors que ce cher Sanders se pavanait comme s'il était mieux que lui. Dans son silence il pris le temps de réfléchir, il chercha les vraies raisons qui auraient pu le pousser à ramener sa clique à ses côtés, à chercher ce qui poussait sa curiosité mal placée. Jusqu'à ce que l'évidence même frappe sous son nez en voyant une feuille rouge tomber lentement, jusqu'à se poser avec délicatesse sur le sol.
« Elle vous a parlé, n'est-ce pas ? Manquait plus que ça, un ripou qui ramène sa fraise. »
Une évidence effarante. Il penserait à revoir avec elle la signification de « t'en fais pas, je m'en occupe ». Cela ne laissait pas la porte ouverte à des étrangers dans cette histoire. Fait chier. Impossible de jouer les abrutis qui ne comprend rien.
« Je ne sais pas de quoi vous êtes au courant exactement, mais je n'y suis pour rien. Croyez-le ou non. On m'a plus entubé qu'autre chose. J'ai fait mon taff, ce qui n'a pas été le cas de tout le monde. »
Un râle coupé entre la gorge et sa fumée s'extirpa douloureusement. Ne jamais aider ses amis, ou ne jamais prétendre avoir des amis, ils n'apportent que des ennuis et s'en tirent.
« Vous pensez vraiment qu'intervenir changera quelque chose ? Vous êtes flic, vous savez très bien que c'est encore plus risqué de mettre votre nez dedans. C'est donner une raison supplémentaire à ce qu'elle soit une cible. »
Une main passa mollement sur son visage. Il regrettait presque d'avoir eu l'audace d'offrir une main tendue.
« Mais puisque vous y tenez tant que ça. J'ai rendu service à un « ami » dans la merde, il semble que nous n'ayons pas la même conception sur ce mot, puisqu'on m'accuse aujourd'hui d'avoir volé une partie de l'argent qu'il devait. Sauf que surprise, je suis aussi blanc comme neige. La suite j'imagine que vous la connaissez. »
Il jeta la cigarette au solo, l'écrasa bien trop violemment alors que celle-ci c'était à peine consumé.
« Qu'elle soit impliquée ne faisait pas partie du deal. Maintenant vous êtes un flic, vous fourrez votre pif, si les choses dégénèrent, je n'en suis pas responsable. »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
Un coup diablement classique d'escroquerie et de chantage, voilà ce dont l’Irlandais est la victime. Ici à Londres, cela se passe tous les jours et dans toutes les strates de la population. Cette ville est pourrie jusqu’à la moelle de pierre. Le Brexit et les Conservateurs ont rendu la désobéissance séduisante, attractive. Ce qui était un mal isolé, a grandi, pris forme et s’est répandue comme une vilaine tumeur. Raison pour laquelle l’équipe de Junior peut aussi bien tirer son épingle du jeu. Triste et pourtant réalité tangible.
Un genre d'affaires que la Strike connaît bien. Cela fait partie du taff de connaître les désidératas des hors-la-loi. Ils ont vent des discordes internes entre les gangs. Ils connaissent le nom des leaders et de leur principal rival. Ils savent où chacun se trouve et quelles sont les dominations sur le terrain. Lorsque c’est possible, ils l'utilisent tout ça, pour leurs propres objectifs.
Alors enfin de compte Zac n’a pas à poser beaucoup de questions. Il semble qu’Avalon cède un peu plus à s’épancher.
-“Non. Elle a pas eu à parler. Je sens qu’elle est inquiète depuis un moment. Puis quand ça concerne pas sa fratrie, bah c’est toi. ” Rétorque Junior pour ne pas donner du grain à moudre à ce connard. De toute façon, le mec n’a pas le droit de faire un faux pas dans cette direction. La violence envers une femme est intolérable. Si Sio se retrouve dans cette situation et qu’il le sait, le responsable se retrouve dans la Tamise.
-“ Je ne crois rien du tout pour le moment. ” Pieux mensonge. Zac a un avis bien arrêté sur ce type. En revanche, il a de l’affection pour la compagne de ce dernier. Il continue donc de faire sa bonne action en n’écrasant pas cet homme de ses reproches. Une chance qu’il soit dans de meilleures dispositions qu’avant…
L’histoire est banale. Chaque traficoteur peut évoquer une situation similaire dans son parcours. En somme, rien qui ne soit aussi dramatique que ne le pense le jeune couple. C’est une bonne nouvelle.
-“ Okay. ” Conclut Sanders d’abord. Il se racle la gorge. Il scrute le blond. -“ C’est pas moi qui vais intervenir. Bien sûr que c’est trop risqué. Mais, je connais du monde qui se charge de ce genre de problème. Ce sont des personnes de confiance. Des pros. ” Autant désamorcer tout de suite la somme des angoisses d’un petit con harcelé. Junior ne veut pas perdre inutilement de l’énergie.
-“Son nom ? ” Ordonne-t-il d’un ton autoritaire. L’unique chose dont il a besoin pour mettre en place la solution.
FACE IDENTITY : Tom Brennan IDENTITE : Avalon Rowe GROUPE : Fuck AGE : 30 ETAT CIVIL : En couple PROFESSION : Coordonnateur LIENS : Siobhan
Ce n'était pas prévu. C'était même à l'envers de toute idée de base. Cela ne devait même pas entrer dans l'équation et pourtant. Avec cette merde là, il en venait à se dire qu'être en couple avec quelqu'un devenait plus une plaie qu'autre chose. Qu'elle lui apportait même plus d'ennuis qu'il n'en avait avant. Il y avait de quoi réfléchir s'il ne valait mieux pas couper court à tout ça. Elle aurait de la peine très certainement, mais elle ne serait plus au première loge. Néanmoins, est-ce qu'il avait réellement envie de laisser qui que ce soit d'autre l'approcher ?
Avalon regretta finalement d'avoir jeté sa cigarette trop tôt. La nicotine dans les veines lui manquait cruellement. Plus encore en l'écoutant. Il n'apprécia guère être mis au même rang que la fratrie de sa dulcinée. Sa famille, un nid à problème considérable qui poussait bien plus sa descente en enfer que quiconque sur cette terre. Il se demanda même si son ami le flic l'avait ne serait-ce remarqué
« Il s'appelle Aldrich. »
Il soupira lassement. Quel nom de merde.
« Il traîne souvent à l'arrière des bars. Il a un appart du côté de Venice qu'il se paye j'sais pas comment d'ailleurs vue le prix. »
Très probablement avec cet argent qu'il devait récupérer constamment sans être accusé. Son compte en banque devait être bien remplit.
« Il est doué pour faire passer des choses. Je ne vais pas vous faire un dessin. Le problème c'est qu'on parle d'une somme largement supérieure à cinq mille livres. Et ça ne se trouve pas aussi simplement que ça »
Hors de questions de braquer une banque pour simplement régler ses problèmes. Une idée plus stupide. Et loin de lui l'idée de toucher dans ses économies durement placées pour éponger une dette qui n'est aucunement la sienne.
« Il n'a jamais approché Sio, mais je le soupçonne d'avoir tourné autour de loin. Je ne sais pas qui, il a pu trouver pour les menaces ou si elles ne viendraient pas de lui directement. »
Il n'avait pas de preuve à ce sujet pour débusquer le fautif de ses messages.
« Je ne suis pas un saint avec elle, mais s'il l'approche, il peut être bien pire que moi. »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
Sanders inspecte sa mémoire pour trouver un “Alrich”. Il ne trouve qui colle avec ce patronyme. Un poisson trop petit pour que la Strike s’y soit frotté, sans doute. Cela est une bonne nouvelle. Ils ne vont pas avoir à aller trouver un chef de gang. Zac n’a jamais aimé aller vers les grands manitous. Ces personnes possèdent un ego surdimensionné. La plupart du temps, ils sont carrément timbrés.
-“Venice. Mum. Okay. ” Comment Junior en cherchant le nom de l’indic qui couvre ce secteur. Il ne peut pas s’y pointer lui-même. Il a un visage et un nom qui sont trop connus en ville. Il a promis à l’équipe et à Megara de ne plus faire d’embrouilles. “Il a combien d’hommes ton mec ? ” Besoin de savoir les forces exactes qui sont en présence. Ce n’est plus l’époque où Zac fonce droit dans la tête du loup en hurlant comme un vikings. Il sort d’une longue période de convalescence. Le corps bien de récupérer. Cela donne tout de même une petite leçon d’humilité.
-“Pour la somme on verra après. ” Rétorque-t-il moins embêté qu’Avalon. Ce n’est pas forcément la partie la plus compliquée. Il y a des réserves à exploiter. Même s’il aurait aimé les garder pour d’autres projets. En dix ans, Junior a fait pas mal de transferts d’argent de ce genre. Il y a eu des raisons différentes à chaque fois. La plupart pour aider des potes dans le besoin. Là, disons qu’il le fait surtout pour la sérénité de Sio.
Il n’est pas rare que la sale besogne soit refilée à un autre. C’est logique plus de visages moins d’assurance d’avoir raison en cas d’arrestation. Les types comme eux savent très bien comment éviter la prison. C’est bien pour ça que la Strike joue hors des règles établies. Pour avoir une chance d’attraper ces pourritures il faut oublier les codes.
-“T’es pas un saint ? Hein ? Ça veut dire quoi exactement ça mec ? ” Siffle Sanders en le prenant vivement par le col. Une lueur prédatrice fonce ses yeux gris. Ce mec vient juste d’ouvrir la porte de ses soupçons. Clairement, il ne va pas avoir le temps d'attendre son ennemi. Zac le redresse sur ses pieds. “ Peut être bien que je vais te livrer en fait. ” Le menace-t-il très calmement. Bien trop calme pour celui qu’on nomme le loup fou de la Strike. Lui qui n'attend qu'une chose, que ce connard se débatte pour qu'il puisse lui en mettre plein la gueule.
FACE IDENTITY : Tom Brennan IDENTITE : Avalon Rowe GROUPE : Fuck AGE : 30 ETAT CIVIL : En couple PROFESSION : Coordonnateur LIENS : Siobhan
Aldrich n'est pas le gars qu'il faudrait avoir comme ennemie. Enfin, il y avait largement pire, toujours pire et plus imposant. Mais pour une personne comme sa rouquine, il ne donnait pas cher de sa petite peau de porcelaine.
« Il en a que cinq en tout »
Qu'il lâcha rapidement entre deux. Pas grand-chose. Mais ça pouvait toujours devenir embêtant. Il ne s'était pas plus renseigné sur le sujet pour l'instant. Loin d'imaginer que cela en vaudrait la peine d'en aller jusqu'à éliminer tout le monde. Avalon était sur le point de se chopper sur une nouvelle clope quand les mains de son voisin le prirent au dépourvu. Son paquet tomba au sol dans l'élan et il vit bien le regard de chien qui s'abattit sur sa personne. Les mots menaçants qu'il n'apprécia que très peu d'entendre. Il eut le regard qui se durcit tout autant. Il osait sérieusement lui faire la leçon. Lui ? Ce flic qui s'était entremêlé plus qu'un autre avec sa propre copine ? Il revenait sur ses grands chevaux offusqué comme un chevalier sur son cheval blanc ? Il l'aurait si durement frappé si les gosses ne venaient pas de refaire un tour à vélo devant eux.
« Bats les pattes le flic. »
Il se débarrassa de ses mains en les repoussant. Un pas en arrière avant de faire un geste qu'il pourrait regretter. Lui coûter. Ou que simplement éviter qu'il ne s'en plaigne a la première concernée. Pourtant, il ne pu en dire autant des mots.
« Aucun petit-copain n'est parfait. J'en prends soin. C'est tout ce qui compte. »
Il n'était pas un tendre, il le savait parfaitement. En attendant, il restait tout de même présent. Il était à ses côtés. Au mieux possible il la consolait. Mais Sio elle ne parle pas. Elle se réfugie, elle fuit quand ça ne va pas. Alors, ses actions ne sont pas toujours les plus délicates. Elles sont parfois, voir souvent, trop brusque. Mais c'est par amour, pour elle.
Lui qui se permettait de la ramener. Alors qu'il prenait un plaisir fou. Il s'était fait une violence incommensurable pour ne pas aller lui rendre des comptes. Simplement parce qu'il avait décroché un sourire sur son visage, à une époque où il lui paraissait plus difficile qu'avant d'y arriver lui-même. Lui qui avait la jalousie qui le démangeait à chaque instant, il avait tout bonnement fermer sa gueule. Pour elle. Parce qu'elle lui avait assuré que ce n'était rien. Qu'elle y tenait aussi durement qu'un membre de sa putain de famille. Cependant, il était difficile de nier l'évidence. De nier, même avec une grande fierté, que ça lui faisait mal. De nier à quel point il avait la haine. À quel point il avait envie d'écraser son point contre son visage jusqu'à le faire saigner. Sio était comme toutes les filles, elle lui cassait les pieds. Il avait des périodes à ne plus pouvoir la supporter, à vouloir bêtement la larguer. Mais il y tenait, au fond. À sa manière bien à lui, à sa façon malsaine, elle était à lui et personne d'autre. Ça, il le lui avait déjà bien fait comprendre. Il le lui avait dit. Néanmoins, que ce dernier ouvre sa bouche fit réveiller la rage qu'il gardait envers sa personne.
« Pourquoi vous la ramener. Vous pensez que c'est plus malin de flirter alors qu'il y a, femme et enfants en jeu ? De la laisser fantasmer sur quelque choss qu'elle n'aura jamais ? Vous avez pris plaisir à laisser vos mains se balader sur elle, de l'embrasser plus d'une fois ? À simplement la baiser ?! »
Il se fit violence une fois encore. Le poing serré, à le garder tout contre son corps. Il en avait envie, tellement envie de refaire sa sale gueule qui ne lui revenait pas en peinture.
« Et je devrais la fermer. Fermer les yeux sur ça. Gardez vos menaces à deux balles et regardez-vous dans un miroir. »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
Les accusations d’Avalon arrivent alors comme un cyclone phonique. Il donne la sensation de vider un sac d’injures qui a été porté pendant trop longtemps. Il crache un venin dont il ne connaît pas tous les dangers. Sanders était venu en paix. Il était venu sur la demande de Sio. C’est la loyauté qui l’a motivé à sontir de son antre. Pour venir dans ce parc, de bonne heure, revoir ce type. Un homme pour qui il n’a pas d’estime du tout. En fait, pire, un homme qu’il méprise sans pouvoir le dire. Pour ne pas blesser cette jeune femme qu’ils ont en commun. Et voilà qu’on attaque.
La question de l’adultère est avérée. Megara et Zac se sont séparés pendant un temps. Ils ont envisagé un divorce. Il y a eu c’est vrai une période floue. Il ne vivait plus à la maison. Il était sous substance la plus grande partie du temps. Sio était là alors. Elle lui a ouvert sa porte et ouvert ses bras. Il s’y était réfugié. Sans compter. Sans chercher à savoir si cela était bien ou mal. Maintenant, rétrospectivement, il ne peut plus faire l’économie de la morale. Pas celle de Dieu, mais celle des Hommes. Celle qui fait qu’on ne couche pas avec une étudiante alors qu’on est un père de famille. On ne se drogue pas en compagnie de plus jeune que soit.
-“ On n’est pas là pour parler de ma morale. Connard.” Le “connard” répond à l’insulte. Zac considère qu’il a baiser des putes oui. Il assume parfaitement sa propre déchéance. Il n’a pas baisé Siobhan. -” Je t’interdit de parler de ma femme, ou de ma famille.” Siffle le flic d’une voix mauvaise. La menace n’a pas à être déguisée ici. A ce stade, Zac ne fait aucun secret sur la tournure que peut prendre cet échange.
Junior fait de la boxe depuis plus de dix ans. Il a commencé dans un club minable. Lorsque Byrd lui a montré la salle dans laquelle elle pratique, il est devenu un régulier. Jusqu’à ce qu’il devienne trop cramé pour s’exercer c’était deux à trois entraînements par semaine. Régulier. Intense. Un niveau semi pro. Qui a d’ailleurs permis de lui payer certaines doses pendant une période. Les bars clandestins ont toujours organisé des combats. C’est du fric facile. Du fric sale. Le corps a sa mémoire. Il n'oublie rien. Dés l’instant où Junior contracte ses muscles, le poing se contracte. L’uppercut frappe dans le bas du menton irlandais.
Coup franc, qui sonne la fin d’une Armistice de pacotille. Ils ne sont tout simplement pas fait pour s’entendre tous les deux. Il y a peut-être une histoire de nature. Après tout Junior est un bagarreur. Il a toujours été à la castagne. Sobre ou non. Ce n'est pas pour rien qu'il est le chien fou. Un surnom trouvé par Lemoine dans les premiers temps dans la Strike. JB avait compris.
Zac profite donc des deux secondes pour repousser Avalon loin du banc. Il le saisit de nouveau par le col et pour le repousser violemment contre un arbre. Il profite de l’avantage tant qu’il l’a pour acculer ce mauvais gars. -“Tu sais ce qu'il te dit le miroir.” Le poing répond pour eux.
