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Anges Aigus (Eliott)
Invité
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Anges AigusEliott et Colin


Bam !
La lourde porte du Black Lady s’ouvre dans un choc rapide. Une masse s’effondre sur le sol. Le propriétaire du Black Lady accourt, surpris de voir un homme au sol, sans raison particulière. Il l’aide à retourner sur le dos, pour lui parler.

L’homme est blond, pâle, menu. Il a peut-être la vingtaine. Encore un enfant, mais habillé de vêtements trop grands pour lui. Trop vieux pour lui. Trop adultes pour lui.

- Aidez-moi…
- Euh…

Sur le sol carrelé de marbre italien, respire difficilement une créature qui semble tombée du ciel. Et Colin, qui a l’habitude de voir des mines patibulaires et des sourires carnassiers, se laisse attendrir.

***

Il y a, dans la misère de Londres, une faculté à corrompre tout ce qui est pur. Tout ce qui est candide. Et dans ces nuits glacées des hivers éternellement indifférents, ils se ressemblent tous, ceux que Colin a vus franchir le seuil de son vieil hôtel et s’abîmer dans le sexe facile ou dans le glauque gluant imposé à ceux qui n’ont pas le choix du bien ou du mal pour caresser des liasses d’argent. Ceux qui ont embrassé le crissant du mal alors qu’ils ne voulaient pas forcément faire le mal. Ceux qui ont le rance des égouts qui n’arrivent pas à faire partir leur odeur de merdes humaines.

Ils se fanent tous, tu sais
Comme des fleurs
Comme des rats
Les anges sans aile qui s’échouent sur le sol de mon hôtel

Je ne devrais pas vous aimer
Vous, les étrangers sans nom et sans passé
Vous, qui vivaient sans me voir et je ne veux pas voir

Et pourtant…

L’homme que Colin aide à marcher respire à peine.

Il a le cœur en pagaille. Il a peur de se faire alpaguer par la police. De se faire cibler par les ennemis de cet étranger.

Il ne sait pas pourquoi il aide ce petit blond.

Il a peur à cause de lui, pourtant.
Il a peur pour lui, pourtant.

Et toi…
Toi qu’il a appelé
Toi dont il a murmuré le nom
Comme un dieu sauveur tout puissant
Comme un père protecteur caché en des murs sereins
Qui es-tu pour être ainsi invoqué ?

Ils traversent l’entrée « secondaire » d’un bel hôtel. C’est l’entrée cachée, pour initiés.

- C’est bien ici ?
- Oui…

Des hommes s’approchent de lui et de l’homme qu’il aide à marcher. Il n’y a pas de sang. Pas de coup visible.

C’est ton monde
C’est un autre monde
Ce sont tes hommes
Et lui, l’ange, est-il à toi ?

Moi, j’aurais voulu le garder pour moi
J’aurais voulu qu’il soit un espoir de lumière chez moi

Dans les rues de Londres, les esprits rusés versent rarement du sang, même quand ils doivent tuer. Ils frappent les egos, les images, les fortunes. Parfois, ils frappent pour briser des os et les os perforent les chairs. Comme cette nuit. Le petit ange saigne à l’intérieur de sa peau. C’est une mort propre et lente qu’on lui a infligée.

Les deux hommes tendent les bras vers le petit blond. Qui grimace. Et soudain, sur le visage encore poupon, Colin voit passer le scalpel de son regard d’homme qui a déjà tué. La méfiance des prédateurs qui savent qui peuvent devenir proies. Le sourire crispé qui montre des dents aigues, des dents prêtes à déchiqueter. L’ange n’est pas doux. C’est un ange tordu. Aiguisé. Aigu.

Il n’est pas beau, ton ange
Ton petit qui appelle ta protection
Il n’est pas doux comme je l’espérais
Qui es-tu pour protéger des anges comme lui ?

Un des hommes prend la place de Colin pour aider l’ange blond. Colin les regarde partir.

- Je pourrais voir le propriétaire ?

La question est sortie comme une balle de fusil. Comme un coup de pic dans un bloc de glace, et qui fissure la glace, et qui la fait s’effondrer en une fois, et qui montre derrière la glace, qu’il y a une autre suite possible, biscornue, inattendue, mais pourtant possible.

Celui qui n’aide pas le blessé à marcher se retourne.

- Pourquoi ?
- J’aimerais comprendre où j’ai mis les pieds. Les risques que j’ai pris.
- C’est un peu tard…
- Mieux vaut tard que jamais…

L'autre fouille Colin. Colin se laisse fouiller. L’autre ouvre la marche. Colin le suit. Regarde autour de lui.

C’est ton monde
C’est un autre monde
Ce sont tes murs épais
Qu’y fais-tu pour attirer des anges sans lumière ?

L’autre lui dit d’attendre. Colin attend. L’autre revient et ouvre une porte. Colin entre.

- Bonsoir, je m’appelle Colin, je suis le propriétaire du Black Lady.

Dit-il simplement avec un sourire de politesse.
Il s’approche, pour tendre la main.

Je te vois enfin
Je te parle enfin
Inconnu tant appelé par un autre inconnu

Que l’homme en face lui tende la main ou pas, il est curieux. Des autres. De la différence. De l’étrangeté.

J’aimerais t’enlever tes protections
J’aimerais te voir nu comme au premier jour
Et entendre tes rêves
Tes cauchemars
De père
D’adulte
D’enfant
De fils peut-être

- Le petit blond s’est effondré dans mon hôtel et m’a demandé de l’aider à le conduire ici le plus discrètement possible… Il avait le souffle court, il n’a pas pu m’en dire plus.

Colin a une voix de ténor alanguie et sur le bout de ses cils, le rêve toujours prêt à s’immiscer sous ses paupières.
Il a cette spontanéité innée à ressembler à un homme qui ne voit que ce qui est invisible et qui transforme le réel en poésie aquarelle.

Mais s’il y a de la vérité dans son apparence, il y a aussi un peu de mensonge. Le propriétaire du Black Lady a appris, jadis, à tenir des rôles, des attitudes et des compositions de gestes. Il est compassé face à cet homme dont il a compris l’importance pour les autres, mais au fond de lui, il navigue entre l’appréhension et la curiosité.

- Il avait l’air effrayé… et pourtant il avait l’air de pouvoir se défendre seul.

C’est la dualité des anges de Londres.
C’est l’impossibilité à être tout à fait pur ici-bas.

- Et pourtant il vous a demandé. Puis-je savoir pourquoi il voulait tant vous voir ?

Lui, si gris
Si aigu
Et toi ?

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16.02.21 5:11
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Eliott Eirik
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Les anges aigues ft. Colin Davies


L’heure bleue habillait la capitale d’une aura plus mystérieuse. Les lumières faiblissaient doucement et rendaient les ombres formidables. Les chimères donnaient le pas. L’Esprit de l’Eventreur hantait alentour. Les meurtriers en devenir fantasmaient le sang et la mort. Si l’on ne pouvait pas apercevoir leur empreinte sur le tapis de neige grise, leur haleine soufflait dans les venelles où se réfugiaient les sans-abris. Toutes ces personnes que le système ne voulait pas intégrer en lui. De crainte de faire basculer la Norme et d’engendrer un chao trop destructeur.

Eux que la société avait mise au banc. Ceux dont elle se rappelait seulement pour les parades électorales. Pour donner à l’exercice politique un caractère social, un simulacre d’humanité. Eux qui étaient les outils d’une parole mensongère. Ils venaient parfois frapper à la porte du Rosewood. La porte dérobée à la vie publique. Cette porte arrière qui s’ouvrait telle la gueule béante d’un prédateur silencieux. Il en surgissait un homme en livrée noir, tiré à quatre épingles, qui apportait un panier repas. Une cuisine qui était de haute qualité. Le Réseau tenait un haut standing en tous points.

Le vieil homme abîmé par la rue repartait à son terrier d’un pas boiteux. Il croisait sur son chemin une cohorte de quelques hommes. En son centre, un jeune homme aux traits innocents, qui paraissait endormi. Un ange blessé aurait-on dit. Cela lui rappelait vaguement un passage de la Bible. Mais les considérations théologiques s’arrêtaient devant la faim nocturne. La silhouette voûtée clopinait hors de vue des Nettoyeurs. Tandis que les étoiles naissaient une frénésie s’emparait des profondeurs de l'Hôtel Particulier. Le protocole se faisait sans intervention du leader. Il en allait ainsi presque toutes les nuits.

Pourtant, ce soir, le bras-droit venait interrompre le fil de la soirée. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dérangeait son patron, alors que le petit était déplacé en salle de soin.
« Davies demande à vous rencontrer. »

Eliott Eirik, levait les yeux sur le géant Irlandais. Il avait le front tiré par la concentration et le souci. Les rides de vieillesses étaient accentuées par la lumière électrique. De même que ces tâches qui couvraient ces mains de bâtisseur. Le trois pièces gris perles, donnait de l’allure à sa silhouette amaigrie. Il avait des airs d’antiquaire.

Lentement il quittait son énorme fauteuil, retrouvant toute sa hauteur. Le pas élancé d’un ancien dandy, qui s’était vu métamorphosé en mafieux. Il quittait le bureau pour gagner la bibliothèque. Il réservait le bureau pour les rendez-vous désagréables. Lorsqu’il fallait intervenir dans une médiation, une punition ou une condamnation. Tandis que la bibliothèque était pour les présentations. Il en serait ainsi avec le directeur du Black Lady.

Une paume ouverte pour inviter l’Italien à s’avancer. Odin était-il surnommé par certain.es à cause de ses origines nordiques:
« Vous avez bien fait de répondre à sa requête. Merci M. de l’avoir amené ici. » La franche poignée de main mettait les deux hommes face à face. Un sourire paisible et bienveillant accompagnait ces remerciements de vigueur. Le Directeur avait les attraits d’un aimable hôte. Il encourageait son cadet à venir prendre place à une table où un thé anglais attendait d’être dégusté. « La clientèle du Rosewood profite de services de soins et de protection rapprochée, parfois. C’est le cas du jeune homme que vous avez amené. » C’était une petite part de la gamme des services proposés au sein du Réseau. Cependant, Eliott se contentait de dire les évidences. Il préférait ne rien dévoiler d’indispensable tant que ces interlocuteurs n’en faisaient pas la demande explicite. C’était ainsi que les affaires pouvaient se passer sans un trop gros trafic d’informations. Même si les nouvelles technologies rendaient le secret professionnel très difficile à garder.

Le maître des lieux était calme, visiblement disposé à dialoguer. Il savait qui était son interlocuteur ainsi que ses petites activités illicites. Il avait naturellement la posture paternaliste envers ces jeunes entrepreneurs :
« Vous n’avez plus à vous soucier de lui. Nous nous en occupons.» Une cuillère venait remuer le liquide ambré aux senteurs de noël. Des scones s’exposaient à la gourmandise. « Comment se portent vos affaires dites-moi M. Davies ? » Le hasard mettaient ces deux tenanciers en présence. Eirik allait en profiter pour en savoir un peu plus sur ce jeune collègue. Il y avait potentiel à faire affaires.

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Eliott Eirik
Eliott Eirik
FUCK THE LAW
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20.02.21 20:16
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Anges AigusEliott et Colin

Odin a l’air d’un vieil ange. Un ange ridé et taché. Un archange qui a passé trop de temps sur terre.
Où sont ses ailes ? Pense Colin.
On dirait que les vieux sages du siècle passé ont déteint sur lui. Trop fort, trop longtemps. Les éclaboussures d’une humanité qui ne peut que salir. Une humanité qui grisaille ou qui corrompt.

L’archange marche sur terre.

Y a-t-il beaucoup d’échoués du ciel ici-bas ?

Une odeur de thé d’hiver, des douceurs de Noël.
Colin prend un scone. Le croque.
Les grains de sucre entre les doigts, dans la bouche.

« Comment se portent vos affaires dites-moi M. Davies ? »

Il cille.
Tandis qu’il mache, les bouts du biscuit déforment légèrement sa joue.

Je ne te connais pas…
Pas vraiment, pas plus que ça…

Il a bien entendu parler du Rosenwood. De loin. Comme tous les gérants d’hôtels doivent connaitre les hôtels de la concurrence.
Il n’a jamais creusé qui était qui, qui faisait quoi.
Il se préoccupe plus des alcools et des polices.

Mais tu me connais…

Il avale le bout du scone.

- Bien… Mais le Black Lady ne vise pas tout à fait la même clientèle que le Rosenwood…

Il se souvient de l’employé en livrée noire qu’il a brièvement croisé. Il se souvient des décors coûteux. Il voit l’habit trois-pièces en joli tissu.

Tu as l’air si propre
Presque doux

Es-tu doux… ?

- Mon intérêt économique est plutôt dans la crasse de Londres et dans ses mœurs bancales…

Il sent les muscles de son visage se crisper dans un sourire un peu embarrassé. Est-il embarrassé ?
Il dépose le bout du biscuit restant. Il pose ses coudes sur les accoudoirs, il se penche légèrement vers la gauche. Il sent ses joues rosir. Il rougit facilement. Avant d’entrer sur scène, quand il était acteur, il était maquillé, apprêté. Devant cet Odin archangélique, il n’a pas de fards pour cacher le rose sur ses pommettes. Le petit blond s’est affalé sur son sol sans crier gare.

Il ne se sent pas aussi à l’aise qu’il le voudrait.
C’est étrange. C’est incongru. Quasi absurde.
Pour le moment, Odin a l’air doux.

Pourquoi ce malaise ?

- Vous me connaissez ?

Une question, comme un aveu de méconnaissance.
Cette indisposition et cette chaleur… Comme quand il était étudiant, pris en faute avant un examen par son père.
Londres réserve parfois ses surprises.

Si l’autre le connait, à quoi bon faire semblant ?

Colin tourne la tête pour regarder la bibliothèque. Si un metteur en scène lui soufflait à l’oreille qu’il joue dans un film Harry Potter, il le croirait. Peut-être à cause des douceurs de Noël.

Ton hôtel, comme une bulle
Un autre monde dans un autre monde

- Je ne savais pas qu’il existait de tels hôtels, offrant de tels services…

C’est doux, une bulle
C’est fragile

Il a envie de pousser sur des boutons dissimulés entre deux livres ou deux moulures, pour faire apparaitre des salles secrètes ou des statues magiques. Des reliques de saints réduits en poussière depuis longtemps, à qui on a arraché des bouts d’os et de vêtements. De saints désossés et dénudés, à tout jamais emprisonnés dans du verre et dans du glauque.

Ici
Ce n’est pas fragile

Il y a un petit parfum olivâtre qui flotte dans l‘air, Colin ne saurait dire de quoi.

- En théorie, c’est logique… Le voir en pratique, c’est autre chose…

Il a envie de demander si Odin travaille depuis longtemps dans le domaine. Il suppose que oui. Il a envie de demander ce que ça implique… Tout gérer, tout cacher, tout protéger… Tout ça.
Il n’a pas envie de gêner.
Il a envie de savoir s’il y a des petits anges et des saints désossés celés dans des coffres-forts géants.
Il n’a pas envie de vexer.
Il a envie d’ouvrir les portes, d’écouter aux fenêtres, de regarder les hommes entrainés faire des choses d’hommes entrainés.
Il n’a pas envie de se faire tirer dessus.

Tu as l’air d’un vieux Saint Pierre ressuscité
Et pourtant si humain
Mais saint Pierre n’était pas toujours gentil

Odin lui a offert du thé et des biscuits de Noël. C’est Noël qui le chatouille. Qui lui titille la chaleur.
Il risque.

- Vous avez une sécurité à toute épreuve… Auriez-vous un contact qui pourrait revoir la sécurité du Black Lady ?

Il s’en moque, en réalité, de la sécurité de son hôtel.
Il est habitué aux amours venteux, aux sentiments éphémères, aux risques de passage, aux baisers du métier…
Il veut faire parler Odin.
Il veut découvrir ce qu’il y a sous les jolis tissus, les taches des mains, les rides du visage. Trouver la moelle, sentir le sang, toucher les nerfs.

Je veux ta substance
La connaissance impossible
De ta moelle, de ton sang, de tes nerfs

- Vous devez être très expérimenté…

Je veux l’humain derrière l’archange
Et je ne sais pas pourquoi

Il devrait partir. Il ne devrait pas improviser. La Londres du sombre n’est pas faite pour les funambules, les projets sans plan, les paroles lancées à l’instinct.

Colin se penche pour prendre un thé de Noël.
Il prend le thé.
Il pose son regard sur Odin, de nouveau.
Il imagine Odin en Père Noël. Un père Noël fort amaigri, qui ressemblerait plus à Saint Nicolas qu’à Saint Pierre.
Ah, c’était donc ça…
Odin a une odeur de père. Une aura paternelle, de loin.

Tu as une aura qui ne va pas
Avec ta profession
Avec ici

- J’avoue que votre expérience m’aiderait beaucoup…

Qu’il sort sans ambages. Il est entré tout seul dans la gueule du loup. Un loup qui porte un nom nordique de dieu à longue barbe. Un loup en trois-pièces gris perle qui donne du thé et des biscuits. Et qui sent le Père Noël avec une longue barbe.
Odin n’a pas de barbe.

Est-ce Colin a à perdre ? Beaucoup ?
Se trompe-t-il sur Odin ? Beaucoup ?

A part une petite pique d’ego… Et Colin n’a pas l’ego si fragile, au fond. La honte ne lui fait pas peur.

Colin a envie de s’enrouler dans la barbe qu’Odin n’a pas, de tirer dessus et de voir qui réagira, du dieu, du loup, de l’archange, ou du faux Père Noël.

Tu n’as pas de barbe que je peux tirer
Tu n’as pas de queue, ni d’ailes, ni de hotte

- J’ai dû apprendre sur le tas. Mon père n’était pas trop intéressé par ce métier. Je suis aidé par des amis mais sûrement, j’aimerais apprendre de vous.

Moi, je n’ai que mes questions brutales

Et mon absence de honte

Il s’assied plus profondément dans le fauteuil, boit son thé de Noël et observe celui qu’il n’arrive pas vraiment à cerner.

Tant pis

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22.03.21 3:57
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Eliott Eirik
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Les anges aigues ft. Colin Davies


En effet, ils évoluaient auprès des ombres. Pour autant, ils n’attiraient pas les mêmes acteurs de l'illicite. Ils touchaient à des parts de marché différentes. Ils ne se faisaient pas une concurrence directe. Pour cette raison, le Réseau n’avait pas nécessité à déloger cet établissement, comme IL le faisait pour d’autres. Car, si le Libéralisme était nécessaire, il ne pouvait être un contrevenant à l’Harmonie. Eliott Eirik était le garent premier de l’équilibre. Il ne reculait devant aucune concession pour le préserver. Dût-il sacrifié quelques anges, ou quelques démons pour cela. C’était le prix.

Les yeux gris du Norvégien détaillaient la posture de son vis-à-vis. :
« “Bancal”. Mh. Voilà qui est joliment formulé. » C’était une bonne image. Elle était plutôt juste. Il aimait le bon usage des mots. Il aimait le soin pris à la formulation de la pensée. Cela manquait parfois chez les plus rustres d’entre eux. Il était donc ravi de découvrir un homme de nuance en la personne de ce M. Davies.

Une inclinaison du chef pour valider la question du jeune homme.:
« Je vous connais Colin. En effet. Cela semble vous contrarier. »

Ils en convenaient donc tous les deux.
« C’est bien ce qui m’a semblé. » Il était rare, maintenant, que les hors-la-loi n’aient pas eu vent des Hôtels Particuliers. Rare ne voulait pas dire inédit. Eliott aimait quand le cas venait frapper à sa porte. Il appréciais la candeur de celui qui ne sait pas. Il appréciait aussi de pouvoir exposer le projet à un regard totalement innocent de neutralité. « Mh. » Il n’était pas du tout pressé. Il offrait donc à son invité surprise tout le loisir de s’émerveiller. C’était un vrai luxe qu’il était heureux de fournir ce soir.

Il y avait tout de même un commerce à tenir. Toute occasion était bonne. C'était en n'en manquant aucune que l'on bâtissait un empire, même caché:
« Oui. » Il ne lui précisait pas d’abord s’il répondait sur le degré de sécurité, ou bien sur le service. Il prenait même le temps de tirer sur son veston, soigné et coquet. Il ne fallait pas être impatient face à un vieux monsieur. Qui plus est celui qui se faisait nommer comme le meneur des Dieux. « Nous disposons de ce genre de service. Il est possible d’organiser une mise aux normes de votre établissement. »

Un sourire paternaliste posé sur ses lèvres le Nordique mis des nuances:
« Disons, que je possède une certaine expérience de ces choses-là, en effet. » Pour autant, Eirik ne faisait pas défaut de vanité ou d'orgueil. Il était un homme de compétences, un homme de labeur. Mais, il ne se considérait pas meilleur que beaucoup d’autres. Il avait simplement construit sa vie autour de son devoir. Il s’était dédié à la cause qui lui était venue entre les mains. Tout comme il aurait pu devenir autre chose, devenir quelqu’un d’autre. « Nous profitons toujours de l’expérience de l’Autre. Je serais ravi de vous aider Colin. » Sinon, pourquoi prendraient-ils le temps de partager un thé ce soir ? Pourquoi le recevoir en tête à tête au sein de sa demeure ? C’était ainsi que le jeune Davies avait retenu son attention.

Le vieil homme écoutait patiemment avant d’intervenir en ces formes:
« Je comprends. L'autodidactisme est une vraie force. Néanmoins, elle a ses limites. » C’était bien pour cela qu’Ondin avait développé une filière de formation au cours des années quatre-vingt-dix. Pour que les jeunes gens, comme ce M. Davies, ne se retrouvaient soudainement chariés dans l’inconnu, le corps et la tête livrés au monde de la nuit. « Je peux vous donner quelques conseils, qui vous servirons pour le reste de votre ouvrage.» Ce ne serait pas le premier protégé du Norvégien. Il y en avait eu des Fils d’adoption. Lui qui n’avait pu élever ses rares enfants.

Ils n’iraient pas vite. Car tout devait avoir son temps propre. Spécifiquement pour ce qui était d’apprendre:
« Première chose. Vous devez vous renseigner sur la concurrence. De façon exacte. » Afin d’éviter une situation inconfortable dans laquelle un manque de connaissance serait… désagréable. « Deuxièmement, vous devez vous inscrire dans le Réseau. » Du plat de la main Odin se mit à désigner la pièce. Le Réseau, c’était tout cela et beaucoup plus, tellement plus.

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23.03.21 19:32
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