Le temps était maussade. Son échappe autour du cou, Léandre avançait tranquillement dans l’allée du cimetière. Il savait exactement où se rendre. A même pas trente ans, Tyler avait beaucoup trop fréquenté cet endroit. Dans ces allées calmes, Léandre s’avança vers une pierre tombale en particulier. Devant, il fit quelques pas supplémentaires pour avancer jusqu’à la stèle. Il posa sa main sur la pierre froide, glissant ses doigts sur l’interface où il y avait écrit « Archi Tyler » . Ce n’était pas en braille, mais Léandre connaissait suffisamment les creux de ces lettres dorés pour le lire.
C’était aujourd’hui, la date d’anniversaire… L’accident, l’assassinat, la mort qui avait fauché son père et prit ses yeux. Léandre avait eu le besoin impérieux de venir ici. Comme tous les ans, il avait posé un jour de congé à cette période. Cela faisait désormais plus de dix ans, mais cette tragédie n’avait pas quitté le juge. Elle lui collait à la peau, s’agglutinait, s’accrochait à lui sans lui laisser réellement du répit.
Léandre se souvenait très bien de la première fois où il s’était rendu à cet endroit. Ce jour-là, il avait compris que l’impensable était bien arrivé. Archi Tyler était bien mort. Et ça, définitivement. C’était qu’un moment de toucher cette pierre impersonnelle qu’il l’avait compris. A ses 18 ans, Léandre avait été anéantie par ces événements. Il avait beaucoup pleuré. C’était sa belle-mère qui l’avait forcé à se relever, qui l’avait soutenu, porter presque pour rentrer.
Aujourd’hui, Léandre ne pleurait pas. Il avait le cœur lourd. Il profitait de ce moment calme pour réfléchir, mais aussi faire taire les doutes qui venaient le ronger. Avait-il pris les bonnes décisions ? Léandre éprouvait une douleur sourde qui s’était transformée en colère. Mais c’était comme si ces évènements prenaient encore une place plus importante qu’auparavant. Léandre s’était construit une vie, malgré tout ce qu’il avait subi. Mais à ce jour, à ce moment de constat, il avait la sensation que tout était bien futile. Il était défini comme aveugle, en mauvaise santé… Et Léandre s’était drapé du deuil pour ne jamais réellement le quitter. En dehors de tout ça, par quoi pouvait-il se définir ? Tyler avait la sensation que tout ce qu’il avait entrepris était risible, que tout était dû à une forme de déterminisme.
En ce jour, Léandre n’avait que des idées négatives. Il était extrêmement pessimiste quant à la suite des événements et de sa propre vie. Tyler n’avait envie de parler avec personne, s’isolant dans un cocon de solitude et déprime. Mais il n’était pas seul dans le cimetière. Léandre tourna sa tête vers l’individu présent, qui était-ce ?
FACE IDENTITY : Armie Hammer IDENTITE : Hayden Towsend GROUPE : London People AGE : 34 ans ETAT CIVIL : Célibataire PROFESSION : Acrobate ~ Tissu aérien au cirque. ETAT DE SANTE : Correct LIENS : Le cirque
« T’es juste un putain d’égoïste ! JE TE DETESTE ! » Les quelques mots crachés à la gueule et qui brisent le silence du cimetière. Tu prends le coup de poing de ton frère sans broncher et surtout sans le rendre même si tu sers tes poings le long de tes cuisses. Tu juges que t’es pas en droit de dire quoique ce soit face à ce qui se passe et encore moins de jouer les martyrs aussi tu fermes juste ta gueule en bougeant un peu la mâchoire car ce petit con t’a fait mal. Enfoiré il a une bonne droite maintenant. Tu le regardes partir après qu’il t’ait craché à la gueule histoire d’en rajouter une couche et il rejoint ta mère qui ne t’a toujours pas adressé la parole. T’aurais pas du venir, t’étais clairement pas le bienvenu après être parti depuis quinze ans sans donner aucune nouvelle et acceptant très rarement les appels de ton frère.
Pourquoi être venu d’ailleurs ? Tu regardes les tiens partir, ton frère te jetant un regard noir alors que tu fouilles dans tes poches comme tu sens qu’un liquide coule de ton nez et que t’as pas envie d’en foutre partout. Tu sais pas… T’as pas besoin de pardon, t’as pas besoin de revenir, tu trouvais juste normal d’être là. Peut être pour ancrer le fait que tu étais parti et que tu ne reviendras pas, peut être parce que tu es égoïste, t’en sais trop rien. Même si ta dernière conversation avec ton paternel n’avait rien de cool ça restait ton paternel et t’es touché par sa mort quoique tu penses de lui. Peut être que t’aurais préféré que les derniers mots que vous vous soyez dit ne soient pas pour se traiter de tous les noms mais est ce que ce n’est pas super cliché ? Et puis de toute façon vous ne risquiez pas de finir autrement, vous vous êtes toujours mis sur la gueule tous les deux. Pourtant t’es plutôt un mec cool mais avec Lui c’était autre chose…
Tu te rends soudainement compte que l’embrouille a eu lieu non loin d’une personne en train de se recueillir. « Excusez-moi du dérangement. » Te contentes tu de murmurer avant de t’éloigner un peu pour t’asseoir par terre devant la tombe de ton père. Tu sais pas trop pourquoi tu restes là, t’as peut être encore besoin de quelques instants pour réaliser la situation, le fait qu’il est bel et bien mort et que même comme ça il trouve le moyen de te faire chier car il t’a laissé en héritage sur l’entreprise familiale dont tu ne veux plus entendre parler. Pourquoi il a fait ça ? « Pour te faire chier » est ce que tu penses le plus plausible tu dois bien l’avouer, même si on ne dit pas du mal des morts… Pour quelle autre raison sinon ? Nostalgie. Nan… Ca n’a jamais été une notion connue par ton père ça. Tu soupires en fermant les yeux. Putain de situation de merde… T’as juste envie de tout plaquer et te barrer encore mais tu peux pas… Et le cirque ? T’as beau être un gadjo ils t’ont adopté, tu peux pas leur faire ça même si l’idée de tout recommencer loin te tente bien.
Si Léandre ne pouvait pas tout percevoir, il entendit la violence des évènements. Il y avait eu cris et dispute, un bruit de crachat même. Tyler avait naturellement tourné son regard absent vers la scène. Son monde mental venait d’être perturbé par la situation. Les cimetières étaient des endroits calmes. Ce n’était pas fait pour qu’il y ait un tel déchainement de violence. Léandre se crispa sans le vouloir, ne pouvant s’empêcher de faire particulièrement attention. Il n’y avait aucune raison que l’on s’en prenne à lui en particulier, mais le juge craignait énormément la violence physique. Avec son handicap et sa santé, Léandre n’était pas quelqu’un qui pouvait se défendre… sans compter l’effet de sidération qui était très important chez lui.
Rapidement, il n’y eu plus qu’une seule personne qui resta sur place. Un homme qui s’excusa. Léandre ne répondit rien, laissant le silence s’installer de nouveau dans le cimetière. Tyler n’avait pas vraiment le moral, tout ce qu’il avait envie de faire, c’était de rester seul. Mais dans son esprit, il eut un doute. L’homme n’avait que prononcé que quelques mots, mais cette voix lui avait paru comme connu. Léandre n’arrivait pas à la resituer exactement.
Il eu un long silence, Tyler avait laissé ses doigts sur la pierre froide. Avec le temps, on lui avait dit que ça serait plus facile. C’était en parti vrai. Mais le juge n’avait jamais vraiment réussi à laisser ça derrière lui. Le procès qui s’annonçait était extrêmement important. Condamner l’assassin de son père n’en ferait pas revenir Archi Tyler, mais cela permettrait peut-être à Léandre de réellement faire son deuil. Léandre ferma les yeux, se recueillant sur cette tombe. Il faudrait encore du temps. L’absence de son père était encore pesante par moment. Il y avait trop de non-dit, de silence et de secrets. Léandre savait qu’il faudrait se mette en quête de ces informations, mais il avait peur. Il ne savait pas que ce qu’il pouvait y trouver. Tyler se sentait déjà en grande difficulté face au procès Lorca, il ne voulait pas s’imposer plus de difficulté.
Alors que Léandre allait se mettre en mouvement, il eut un souvenir particulier qui lui revient en tête. En étant adolescent, Tyler avait été insupportable, insolent, à toujours faire toutes les conneries de la terre. Il avait été ingérable pour ses son père et sa belle-mère. De cette vie d’avant, Léandre n’y pensait que rarement. Il n’avait pas l’impression que c’était bien lui qui avait vécu tout ça. Il y avait eu un avant et un après l’accident. Tyler se sentait souvent étranger à ses souvenirs. Pourtant, le souvenir fut si vivace qu’il fut obliger d’y faire attention… Cette voix, était-elle celle de Hayden ? Léandre ne pouvait pas en être certain, cela faisait plus de 10 ans qu’ils ne s’étaient pas vu. Il faudrait une chance énorme pour le recroiser de nouveau.
Malgré la mélancolie qui l’habitait, la curiosité de Léandre venait d’être piqué au vif. Aidé par sa canne blanche, Tyler s’avança vers cet individu tout en restant à une distance raisonnable. Le jeune juge savait qu’il se trompait probablement et il ne voulait pas le déranger plus que nécessaire. Léandre prit calmement la parole « Excusez-moi de vous déranger. » Tyler savait bien à quel point ces moments étaient importants, surtout par rapport aux moments violents qui venaient de se produire. Le juge enchaina « Mais à votre voix, j’ai cru reconnaître quelqu’un… Est-ce que vous ne seriez pas Hayden ? ». Léandre savait que sa mémoire, aussi excellente qu’elle pouvait l’être, se trompait probablement. Conscient d’avoir énormément changé, Tyler se présenta « Je m’appelle Léandre Tyler. ».
FACE IDENTITY : Armie Hammer IDENTITE : Hayden Towsend GROUPE : London People AGE : 34 ans ETAT CIVIL : Célibataire PROFESSION : Acrobate ~ Tissu aérien au cirque. ETAT DE SANTE : Correct LIENS : Le cirque
Tu n’as pas entendu le jeune homme arriver, tu es dans tes pensées, t’essaies d’encaisser tout ce que t’en train de prendre dans la gueule après quinze ans de disparition. Tu l’as voulu, tu savais que le retour serait complexe, surtout avec les décisions à la con de ton père qui, malgré ton absence complète, n’a toujours pas passé la main à ton frère cadet, créant encore plus de tensions. Ne pouvait-il juste pas t’oublier ? Mais après tout tu es bien ici sur sa tombe donc t’as pas été capable de faire ce que tu lui reproches. Grand-mère serait là, elle serait de bons conseils et même si tu ne peux pas rentrer chez toi sans avoir réglé toute cette histoire tu vas essayer de la voir elle, tu serais étonné qu’elle refuse de te parler et de te porter conseil, elle qui a toujours été là pour ses enfants.
Tu soupires longuement quand la voix te fait sortir de tes pensées, t’en sursautes même, portant la main à ton cœur avant d’en sourire parce que t’es totalement sur les nerfs cela en est débile. « Il n’y pas de soucis. » A te déranger, c’est même bien que tu sortes de ton esprit qui tourne en boucle car tu ne trouveras aucune réponse à tes questions en fixant une dalle de marbre de toute façon, c’était avant qu’il fallait poser les questions, pas maintenant alors qu’il ne pourra plus y répondre. On se dit qu’on a tout le temps du monde et finalement on n’est pas grand chose. Tu te redresses doucement pour parler au jeune homme, trouvant cela plus poli quand même, étudiant ses traits de plus près en te disant que tu le connais. « Oui tout à fait, Hayden Towsend » Tu réponds pour être précis et être sur que c’est bien toi à qui il désire parler.
Sa précision te laisse sans voix alors que tu l’observes. « Léandre ? » La surprise fait place à un doux sourire en réalisant que tu as en face de toi un jeune homme que tu n’as pas vu depuis bien quinze ans désormais. Mais oui tu reconnais ses traits, c’est devenu un homme maintenant et ton regard se porte sur la canne blanche qu’il possède. Vous avez clairement beaucoup changé depuis votre dernière rencontre. « Cela fait tellement longtemps, je suis content de te voir. » Tu t’avances doucement vers lui, allant porter ta main sur sa joue s’il le permet avant de réaliser que ton geste peut être surprenant s’il ne voit pas mais on ne change pas les habitudes. « Réflexe excuses moi. » Le prendre dans les bras le faisait tellement râler que tu faisais plutôt cela à l’époque. « Je vois que j’ai manqué beaucoup d’événements de ta vie. Tu veux qu’on aille se prendre un café ensemble ? J’avoue que cet endroit n’est pas celui que je préfère. » Même s’il faut bien passer par là pour se mettre des claques.
C’était donc bien lui. Léandre eut un moment de silence. C’était statistiquement impossible. Le fait qu’ils soient au même endroit au même moment… Tyler eut besoin de quelques secondes pour accepter la situation.
Léandre répondit du tac au tac « Moi aussi. » Malgré cette date particulière, il eut un sourire. C’était une chance absolument formidable. Une bonne nouvelle. Tyler avait envie de savoir ce qu’était devenu cet ami… Et puis, cela pouvait aussi être l’occasion de reparler de tout ça, de cette vie d’avant. Hayden avait aussi été touché par la mort d’un de ses proches, situation qui devait être complexe au vu de ses premières interactions. Mais Léandre ne voulait pas poser les questions qui fâchent, il voulait juste profiter de ce moment inattendu.
Tyler sentit la main d’Hayden se poser sur sa joue. Sa réaction fut immédiate avec un mouvement vif de surprise. Léandre ne s’était pas attendu à cette réaction. Devant la justification de son interlocuteur, Tyler répondit simplement « Ce n’est pas grave. ». Excuse acceptée, il fallait passer outre.
A la proposition d’Hayden, Léandre confirma « Avec plaisir. ». Il se fit une rapide carte mentale des lieux. L’avantage de venir régulièrement à ce cimetière était que le juge avait appris à savoir ce qui s’y trouver autour. En un peu plus de dix ans, Léandre avait eu le temps d’explorer le quartier. « Il y a un café pas loin, il n’est qu’à quelques minutes à pied. ». Le plus long serait de sortir du cimetière. Il expliqua « C’est à droite à la sortie du cimetière. ». Cela ne devait pas être trop difficile à voir.
L’aveugle donna son bras à Hayden « Allons-y. ». Tyler savait bien que les valides ne fréquentant pas de personne aveugle n’avaient pas ce réflexe. C’était la manière la plus simple de marche ensemble. Et puis Léandre n’avait pas peur du contact, surtout avec Hayden. Cet individu avait eu une grande importance dans sa vie, enfin, son ancienne vie. Léandre avait été un adolescent difficile, il avait fait énormément de conneries. Hayden était de ceux qui avait su le faire rester dans le droit chemin. Tyler conservait des excellents souvenirs de tout ça. Même après le départ de ce dernier, ils avaient maintenu le contact à distance, jusqu’à « l’accident ».
Léandre commenta « C’est vrai que ça fait longtemps, vraiment longtemps… ça fait quoi ? 15 ans ? ». C’était un chiffre énorme, surtout pour le juge. « Effectivement, les choses ont beaucoup changées. ». Énormément même. Tyler savait qu’il lui faudrait parler de la mort de son père, de la perte de ses yeux. Il le ferait, mais pas maintenant, pas tout de suite. Léandre avait besoin d’un endroit calme. Le sujet était déjà difficile à aborder, le faire dans le cimetière n’était vraiment pas une bonne idée. Extrêmement curieux, le juge demanda « D’abord, parle-moi de toi. Que fais-tu comme travail ? Ou vie-tu ? Est-ce que tu es avec quelqu’un ? ». Tyler ne l’imaginait pas avec des enfants, mais en couple probablement.
FACE IDENTITY : Armie Hammer IDENTITE : Hayden Towsend GROUPE : London People AGE : 34 ans ETAT CIVIL : Célibataire PROFESSION : Acrobate ~ Tissu aérien au cirque. ETAT DE SANTE : Correct LIENS : Le cirque
Le vif mouvement de Léandre te fait comprendre que tu as fait le mauvais choix aussi tu es rassuré quand il accepte tes excuses. Même au bout de 15 ans les habitudes ont la vie dure, surtout pour toi qui est facilement familier, il faut que tu fasses attention vous avez forcément changé et évolué, tu ne peux pas te comporter avec lui comme tu le faisais avant. Tu proposes un café pour aller discuter tranquillement, n’ayant pas envie de rester ici pour discuter de vos vies, tu passes déjà largement assez de temps dans ce passé que tu ne voulais pas revoir, tu préfères te rappeler les bons moments de ton tour de l’Angleterre à la roots quand tu as rencontré Léandre tout jeune. « Je crois que je vois où il est. » Maintenant qu’il t’a donné la direction tu peux vous y mener, prenant son bras avec douceur pour l’aider à se déplacer.
Tu sors d’un pas tranquille du cimetière, tu as toujours été du genre calme comme homme et tu te dis que c’est peut être aussi bien pour ton ami. « Oui 15 ans. » Vous vous êtes connus quelques mois après ton départ de chez les tiens. Tu es parti avec un sac sur le dos, te disant que tu trouverais bien à vivre et à dormir quelque part. Les parents de Léandre avaient été adorables de t’accueillir et tu t’étais rapidement entendu avec l’adolescent qu’il était. Tu étais un des rares à être capable de le canaliser quand il avait décidé de faire une connerie et il avait une grand imagination pour ça… Cette pensée te fait sourire d’ailleurs.
Tu fais un petit silence quand il te demande où tu vis. Tu évites d’en parler mais tu as toujours eu confiance en Léandre aussi tu balaies quelques instants tes appréhensions en décidant de faire confiance à ton instinct. Si tu te trompes tu assumeras. « Je vis dans le cirque Butterfly qui est posé à Hyde Park. Je l’ai intégré après être parti de chez toi et j’y suis resté. » Finalement c’était une vie simple, une vie que tu appréciais. « Je suis acrobate, je fais des tissus aériens. » Toujours sportif cela t’a aidé pour trouver ta voix au sein de ce clan. « Gardes cela pour toi s’il te plait. J’ai quelques soucis en ce moment et j’essaie de ne pas ramener ça au clan. C’est comme ma famille, je ne voudrais pas leur attirer des ennuis. » Ce serait vraiment un coup dur pour toi et comme tu ne sais pas encore dans quoi ton père s’est fourré tu préfères faire attention. « Et non je suis seul. » Cela a faillit mais non, vous n’avez pas la même conception d’un couple. « Et toi ? Racontes moi ce que tu deviens. » Tu ne veux pas l’obliger à raconter ce qu’il ne veut pas donc tu laisses la question ouverte en poussant la porte du café et en l’entrainant dans une zone calme pour y être tranquille.
Le bras dans celui d’Hayden, Léandre écoutait calmement. Tyler ne savait pas à quoi s’attendre, mais fut tout de même surpris. Une vie dans un cirque, un clan, le tout pour assurer un numéro de tissue aérien. Le juge avait du mal à se représenter ce que cela pouvait donner. Il ne s’était jamais réellement intéressé à cet univers. Devant la demande de son ami, Léandre confirma « Je ne dirai rien. » Habitué au secret professionnel, ce n’était pas un problème pour le juge. Tyler était un peu surpris que Hayden soit toujours dans la case des célibataires. Il ne fit pas de commentaire à ce sujet.
« Il faudra que tu m’explique ce qu’est le tissu aérien. J’ai un peu de mal à imaginer ce que cela peut donner. ». Pour le reste, Léandre avait une autre question. Il voulait demander si Hayden était heureux de son choix de vie. Mais Tyler ne demanda rien d’autre. Lorsque l’on se trouvait dans un cimetière, il était difficile de dire que l’on avait fait les bons choix.
Léandre eut un instant de silence, puis botta en touche « Installons-nous d’abord, je vais t’expliquer. ». L’aveugle avait plusieurs fois expliqué, souvent même, mais pour Hayden c’était autre chose. Léandre le sentait bien. Il l’avait connu avant… et puis son ami avait aussi connu Archi Tyler. Après avoir s’être installé et commandé un café, Léandre prit une respiration. Il voulu parler, puis se rendit compte qu’il n’arrivait pas à aborder le sujet directement. Ce n’était jamais facile, mais à ce jour anniversaire, Léandre se sentait d’autant plus triste. La mélancolie semblait s’être accroché à ses os. « Tu sais, lorsque j’ai arrêté d’envoyé de prendre des nouvelles de toi… Ce n’était pas par un manque volonté, mais mon portable était cassé et… » Léandre avait ramené ses deux mains devant lui, les coudes sur la table. Il conclut « Je n’ai pas pu. »
Avant de continuer, Léandre voulu dire les choses de manière à ne pas heurter Hayden, mais Tyler se rendait bien compte que c’était impossible. La vérité était horrible, violente et cru. Elle ne pouvait pas être dilué, si ce n’est pas le mensonge. Le juge se fit violence, prenant un ton neutre. « Il y a onze ans jour pour jour, Archi Tyler est décédé. ». Il eut un moment de silence, nécessaire pour Hayden, mais aussi pour lui-même. Le dire à voix haute était toujours compliqué. Plus froid, plus précis, plus factuel, Tyler essayait de prendre de la distance avec les événements ; mais il pouvait faire tout ce qu’il voulait, l’émotion se sentait encore sous sa voix. Définitivement marqué, Léandre n’avait pas encore réussi à faire son deuil. Il n’était pas certain de réussir un jour. « C’est un assassina qui a été maquillé en accident de voiture. » Au fur et à mesure de ses propos, la clarté de la voix se perdait. Pourtant il continua d’expliquer. Léandre se voulait être quelqu’un de rationnel. « J’étais là. Ma tête a reçu un coup… et ça a cassé le chemin de l’information vers mes yeux. » La conclusion était inévitable. « J’ai passé quelques temps dans le coma, mais lorsque je me suis réveillé, j’étais devenu aveugle. ». Etat qu’il avait dû accepter. Léandre eut un sourire triste. Doucement, il passa une main sur son propre visage, puis ses yeux. Il enleva doucement ses lunettes, puis les plia et les posa sur la table. Le regard vivant mais mélancolique, il pouvait être difficile de croire qu’il ne voyait plus rien. Mais c’était bien le cas. Tyler avait encore des choses à dire, mais préféra se laisser un peu de temps. Le silence lui coupait la parole. Léandre n’était plus certain de vouloir dire quoi que ce soit.
FACE IDENTITY : Armie Hammer IDENTITE : Hayden Towsend GROUPE : London People AGE : 34 ans ETAT CIVIL : Célibataire PROFESSION : Acrobate ~ Tissu aérien au cirque. ETAT DE SANTE : Correct LIENS : Le cirque
Tu n’as pas besoin de plus que sa parole. Léandre est un ami, une personne qui laquelle tu as veillé et tu le crois simplement. « Si tu veux venir au cirque quand cette période compliquée sera passée, je t’expliquerais et te ferais sentir si tu veux. » Puisque tu ne peux pas lui « montrer » tu peux le faire participer à une de tes séances d’entrainement pour qu’il puisse sentir comment tu bouges au milieu de tes tissus. Avant de jouer les acrobates dans les hauteurs tu révises toujours tes enchainements plus bas et tu as déjà fait partager ce genre de moments avec des amis. Pour toi ta discipline est douce et sereine, il faut juste accepter d’être proche de toi pour comprendre.
Tu sens que le sujet est complexe aussi tu t’installes avec lui dans un coin tranquille en restant silencieux. Tu observes son visage, sentant la tension et la tristesse qui s’y mettent et tu ne cherches pas à briser le temps dont il a besoin pour parler, ne le coupant pas non plus. La nouvelle de la mort d’Archie te frappe en plein cœur et tu passes une de tes mains devant ta bouche comme pour empêcher quoique ce soit d’en sortir ou tu ne sais pas vraiment, cela a été un réflexe et tu fermes quelques instants tes yeux. Est-ce terrible de réaliser que la mort d’Archie te rend plus malheureux que la mort de ton propre père ? Non c’est juste réel. Le père de Léandre a été là à un moment de ta vie où tu avais besoin d’être soutenu et il l’a fait. Soutenir, épauler, conseiller, écouter sans jamais juger. Tout ce que ton géniteur n’a jamais su faire. Alors cette nouvelle est un coup de massue et encore plus quand tu entends que c’est un assassinat. Tu te retiens de demander les réflexes bêtes Pourquoi ? Comment ? T’es sur ? Franchement Léandre n’a pas besoin de ça.
Tu observes ses yeux quand il ôte ses lunettes et souris légèrement, tendrement aussi car leur lueur à changé, a muri, reflète ce qu’il a vécu mais ils restent très vivants. « Je pense que je vais te dire que des choses que tu as du déjà entendre mais je suis sincèrement désolé pour ton père comme pour toi. Archie était un homme bon, un homme comme j’en ai rarement rencontré. C'est grâce à lui si j'ai gardé mon désir d'indépendance. » Tu soupires doucement en frottant tes mains l’une contre l’autre comme pour les réchauffer et aussi chasser ce froid qui s’est infiltré à cette annonce. « Je ne peux pas refaire le passé même si j’aurais aimé te croiser avant pour espérer pouvoir t’aider mais si tu as besoin de quoique ce soit aujourd’hui n’hésites pas. Je n’ai pas grand-chose mais tu sais que ce qui est à moi est à toi. » Comme cela l’était il y a quinze ans, tu n’as pas beaucoup changé la dessus tu es toujours protecteur et aimant. « Ce n’est pas imposé bien entendu je me doute que tu as refait ta vie. » Tu n’es pas là pour le stresser non plus. « Père est mort aussi, je ne sais pas trop dans quelle circonstance, c’est flou apparemment. Je ne sais pas si c’était une bonne idée de revenir pour l’enterrement mais je trouvais normal d’être là malgré tout notre passif. » C’était peut être pas l’idée du siècle mais tu trouves normal de te confier à Léandre comme il le fait lui-même.
Léandre répondit simplement « D’accord. ». Le monde du cirque lui paraissait bien loin. Il ne savait pas non plus si cela pouvait fonctionner avec son handicap. Mais il était prêt à faire un effort, pour son ami. Cela le changerait radicalement de son quotidien.
Devant les commentaires d’Hayden, Léandre ne fit pas de commentaire. Non pas qu’il ne voulait pas communiquer, mais le juge avait la mâchoire scellée. Il ne voulait pas répondre au risque de perdre ses moyens. Cette journée était particulière… et le sujet déjà difficile habituellement. Tyler reprit ses lunettes puis cacha ses yeux derrières le plastique noir. C’était plus facile de cacher ses yeux rougis.
Léandre eut un moment de silence. Il avait du mal à reprendre la conversation. Ce deuil le rendait malade. Il avait mal… aussi physiquement que moralement. Son père lui manquait affreusement. Le juge se raccrocha rapidement au dernier commentaire de son ami. « Je te présente mes condoléances. ». Formule au combien standard, mais qui lui permettait d’être fluide malgré l’émotion. Léandre avait ouvert la boite de Pandore. Il se demanda s’il n’aurait pas mieux fallu récupérer le numéro d’Hayden et de lui parler une autre fois. Tyler sentait bien qu’il avait perdu pied dans la conversation. Il avait juste envie de se retrouver seul et de se perdre dans le silence… Pourtant son ami était là. Ce n’était pas le moment. Mais c’était un jour particulier. Léandre avait l’impression que c’était encore pire. Il soupira « Pardon, j’ai du mal à… » A quoi ? A bien vivre les choses ? A passer outre ? Mais comment pouvait-il bien vivre l’assassinat de son père et la perte de ses yeux ? Léandre était blessé au plus profonds de lui-même. Il n’était pas certain de pouvoir réellement guérir un jour et même si c’était possible.
Pourtant, le juge se fit violence. Il s’effondrerait plus tard dans la journée, le soir probablement. Cela lui ferait du bien de pleurer. Cette date était toujours difficile. Léandre aurait pu prendre les médicaments qu’on lui avait donné, mais ils étaient contre l’angoisse, et non contre la tristesse qui lui dévorait les os.
Comme il le faisait dans le cadre de son travail, Tyler se rattacha à cette histoire qui n’était pas la sienne. Il fallait qu’il se concentre sur les problèmes des autres et non les siens. Se morfondre ne lui servait à rien. Léandre répondit « Tu as fait ce qui te semblais juste, c’était la bonne décision. ». Il ne fallait jamais regretter ses choix, encore moins dans des situations comme celle-ci.
Léandre expliqua « Je peux me renseigner si tu le souhaite. Je connais bien le milieu judiciaire. » Pour y avoir passer beaucoup de temps en tant que témoin, mais c’était surtout par son métier qu’il avait surtout appris à connaître les rouages de système. Tyler annonça « Je suis juge au palais de justice de Londres. » Un beau parcours malgré tout ce qu’il avait traversé. Une victoire sur la vie.
Reprenant enfin le cours de la conversation précédente, Léandre répondit finalement « Je te remercie Hayden, mais aujourd’hui, j’ai un bon salaire. Je suis à l’abri du besoin. » Les dettes étaient épongées. Tyler ajouta « Il faudra que tu viennes manger à la maison. Florence serait aussi heureuse de te voir. ». La belle-mère de Léandre serait heureuse de voir Hayden, elle l’avait bien connue elle aussi.
FACE IDENTITY : Armie Hammer IDENTITE : Hayden Towsend GROUPE : London People AGE : 34 ans ETAT CIVIL : Célibataire PROFESSION : Acrobate ~ Tissu aérien au cirque. ETAT DE SANTE : Correct LIENS : Le cirque
« Je t’en prie, parlons d’autre chose. » Ton but n’est pas de le mettre mal face à tout cela donc tu préfères passer à autre chose pour qu’il puisse reprendre ses esprits. A vrai dire tu es là pour la même raison que lui, même si le décès est plus récent. Savoir que ton père est enterré près de celui de Léandre te fait bizarre. Le modèle qui t’a élevé et celui qui t’as poussé à vivre ta vie presque côte a côte c’est étrange en y repensant. Lou et Grand-mère trouveraient certainement quelque chose à dire à cette « coïncidence » car il n’y a pas qu’un seul cimetière dans votre grande ville.
Vos cafés vous sont servis aussi tu le prends entre tes mains pour te réchauffer, soufflant dessus, réalisant que tu as quand même un peu mal à ton visage juste au coup. Cela passera. Tu hoches la tête quand il te dit que tu as pris la bonne décision comme si cela te faisait du bien de l’entendre mais c’est le cas. Tu viens d’affronter la colère de ton frère, l’indifférence de ta mère, cela te rassure de voir qu’on peut comprendre que tu sois venu même si cela t’a été reproché. Maintenant tu vas être là s'il y a besoin pour le testament et tu rentreras au cœur du cirque. Enfin ça c’est le programme sans savoir ce qui t’attend dès le lendemain. Tu es loin de te douter que tu pars pour plusieurs mois de galère pour le moment. « Juge ? » Tu en souris. « C’est un beau métier. Je suis content que tu aies trouvé ta voix. » Est-ce que ce qu’il a vécu à influencer son choix ? Certainement mais tu n’en parles pas, il le fera s’il le désire.
« Je me doute. Juste souviens t’en si un jour tu as même juste besoin d’un toit pour quelques heures et d’une épaule. » C’est tout. C’est une façon de lui rappeler que même si tu n’as pas été présent ces dernières années tu es toujours là s’il a besoin. Cela n’a rien d’obligatoire il a vécu depuis, a des amis, mais tu voulais juste le dire. Qu’il le désire ou non. « Avec grand plaisir. Comment va-t-elle ? » Tu te souviens que Léandre était proche d’elle, même si la période d’adaptation n’avait pas été facile. Vu le caractère de Florence, elle a du être aux côtés de ton ami pendant tout le deuil, elle l’aimait profondément. « Que fait-elle désormais ? » Les gens changent en 15 ans.
Léandre eut un sourire doux. Oui, il était désormais juge. Etant gamin, Tyler n’aurait jamais imaginé sur cela puisse arriver. La vie avait fait que et Léandre sentait désormais qu’il était à sa place. Il y avait des jours difficiles, des moments de vides, mais Tyler était épanoui dans son travail. Le moment ne le montrait pas, mais il était ce qu’il devait être. Léandre avait toujours des profonds moments de frustrations, des moments où il avait envie de haïr la terre entière car rien n’était adapté pour lui. Mais Tyler était à sa place et c’était une bonne chose. Il avait fait le deuil de la vie qu’il n’aurait pas.
« Merci Hayden. » Léandre n’avait aucun doute sur le fait que cette parole était sincère. Tyler répondit « Sache que c’est la même chose pour moi, ma porte est toujours ouverte. » Et la serait toujours. Léandre était un homme qui pouvait être manipulateur, implacable et parfois cruel. Mais il était de ceux qui protégeait les siens sans jamais renoncer. Hayden faisait parti de son cercle et il ne le lâcherait pas.
Léandre répondit tranquillement « Florence va bien. » Oui, elle allait réellement bien. Elle vivait bien mieux cette situation que le juge, du moins, c’était l’impression qu’elle donnait. « Elle est toujours dans le même cabinet comptable, au même poste. » Chose que Léandre avait du mal à comprendre, mais Florence et lui n’étaient pas fait du même métal. Florence n’avait pas d’ambition et elle était bien où elle était actuellement. C’était ce qui lui permettait d’être heureuse. Si Tyler avait longuement critiqué ce choix, il avait appris à accepter que tous n’étaient pas comme lui. « Depuis Noël, elle s’est trouvée quelqu’un et ça lui fait du bien. » Léandre n’éprouvait pas de ressentiment particulier vis-à-vis de cet individu. Il rendait Florence plus heureuse et c’était une bonne chose. Ce qui n’avait pas empêcher Léandre de se renseigner. Il en avait conclu que cet homme était idiot mais pas méchant.
Léandre tourna naturellement son regard vers l’extérieur. La pluie s’était mise à tomber. Il entendait les gouttes d’eau frapper contre les fenêtres. Immensément triste malgré la présence de son ami, Tyler laissa échapper un soupir. Il termina par lâcher sa tasse de café, puis avança la main vers Hayden. Il posa ses doigts sur le poignet de celui-ci « Je sais que ça n’a pas l’air… mais je suis vraiment content de t’avoir retrouvé. ». Mais le cœur était trop lourd en de cette journée. Léandre avait son propre deuil et Hayden était en train de traverser une journée particulièrement difficile. Tyler eut un moment de silence, puis demanda « Tu as prévu quelque chose après ? » Peut-être aurait-il un rendez-vous ? Ou son travail à aller faire ?
FACE IDENTITY : Armie Hammer IDENTITE : Hayden Towsend GROUPE : London People AGE : 34 ans ETAT CIVIL : Célibataire PROFESSION : Acrobate ~ Tissu aérien au cirque. ETAT DE SANTE : Correct LIENS : Le cirque
« Merci. » Tu apprécies qu’il te dise la même chose. Tu ne penses pas en avoir besoin mais on ne sait jamais de quoi demain sera fait aussi tu n’as aucune raison de refuser la main tendue si un jour tu dois te réfugier au cœur d’un autre foyer. Tu souffles sur ton café tout en t’intéressant à Florence, espérant que tout aille bien pour elle. Tu as de très bons souvenirs de cette femme, tu seras heureux de pouvoir la retrouver et discuter de nouveau avec elle. Tu souris à sa réflexion sur le même travail, même endroit, même poste. Tu crois ressentir à travers ses paroles et son ton qu'il ne comprend pas forcément. Léandre, même si tu ne l’imaginais pas du tout juge, était du genre à aller de l’avant. Plus jeune il était toujours à vouloir faire plus. Souvent dans les conneries d’ailleurs mais aussi dans le reste. Stagner doit être difficile à comprendre pour lui. « C’est une bonne chose si elle est heureuse. » Et c’est le plus important de ton point de vue.
Tu regardes aussi dehors, tes yeux se posant de nouveau sur le cimetière et cette journée qui est aussi mélancolique que vos esprits. Tu regardes de nouveau ton ami quand tu sens sa main sur ton poignet, lui souriant doucement en posant ta main sur la sienne délicatement pour qu’il ait le temps de te sentir arriver et ne pas être surpris comme tout à l’heure. « Moi aussi. La journée n’est pas terrible pour des retrouvailles, j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir dans d’autres circonstances pour pouvoir partager tout ce qu’on a vécu sans le poids de nos peines. » Aujourd’hui, que ce soit enterrement ou anniversaire, il est difficile de se réjouir même si toi aussi tu es réellement heureux de le retrouver ainsi.
« Non j’ai rien prévu. Je reste en attente du coup de fil pour le testament, ne sachant pas exactement la nature de celui-ci même si je sais que mon cher paternel a encore fait des siennes. » Pourquoi ne pas t’avoir déshérité ? « Et ensuite j’aviserais. Et toi ? Tu vas travailler ? » T’es un peu perdu dans les jours, les heures tu dois bien l’avouer avec tout cela donc tu ne réalises pas s’il doit y aller. En tout cas il ne faut pas qu’il hésite, tu vas rester à boire encore un café ici certainement en attendant que la pluie passe et puis après tu iras te balader.
Léandre eut un mince sourire. Travailler ? Dans son état ? C’était impossible. Le juge se sentait rongé par la mélancolie. Son esprit était entièrement tourné vers ce passé qu’il ne pouvait plus changer. Tyler était de ceux qui n’arrivait plus à avancer. Une partie de lui était morte ce jour-là. Léandre avait fait le choix de vivre, mais il avait encore du mal à accepter ce choix. Il avait même renoncé par moment. En cette date, Léandre n’avait juste plus la force de se battre. Il avait abandonné cette journée à la mélancolie, c’était un tribu pour le reste de l’année.
Le juge répondit doucement « Non, je vais rentrer. ». Il expliqua « J’ai besoin d’être seul. ». Léandre n’avait pas non plus envie d’être mauvaise compagnie. Si le bonheur se partageait, le malheur se gardait pour soi. Léandre prit une respiration. C’était douloureux de se rendre compte à quel point le deuil avait prit racine. Tyler n’avait pas voulu de cette vie, de cet accident, de ce drame, de ce handicap. Il n’avait rien choisi. Il subissait. Léandre tentait de bien d’orienter les choses, mais il avait la sensation qu’il ne pouvait qu’orienter sa chute. Le juge savait très bien qu’il avait les idées particulièrement noires. Il lui fallait prendre aucune décision en cette date.
Léandre ne connaissait pas très bien la situation financière de son amie, mais il savait que lui-même n’avait plus de problème de ce côté-là. Il affirma « Je vais payer. ». Tyler consulta l’heure sur son téléphone. Un écouteur et le tour était joué, Léandre savait rester indépendant. Il expliqua « J’avais programmé un taxi, il ne devrait pas tarder. ». Le juge se leva « Je suis désolé de te laisser de cette manière… mais c’est mieux comme ça. » Pour tous le monde. Léandre avait envie de garder certaine chose dans son cercle le plus intime. Cela ne servait à rien de laisser la tristesse se diffuser.
Debout, il salua son ami « A la prochaine Hayder, je te recontacterai. ». Léandre se força à sourire, pour marquer le coup. Puis s’éloigna de nouveau, il était temps de se retrouver avec lui-même.
