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[CLOS] Il faut qu'on parle |PV Jess]
Léandre Tyler
Pour un vendredi soir, Léandre était presque parti tôt du tribunal. Ce n’était pas tôt par rapport aux autres fonctionnaires, mais tôt face à ses propres habitudes. Le juge profitait de ces moments là pour combler certains dossiers, pour rattraper le retard qu’il avait tendance à engendre. Quoi qu’il fasse, Léandre était régulièrement absent du tribunal. Sa santé lui jouait régulièrement des tours. Le Smog n’aidait pas. Tout comme le procès qui s’annonçait. Léandre n’était pas quelqu’un d’angoissé de nature. Il savait gérer son stress et le maitrisé. Mais ici, les enjeux étaient tellement grands, mais surtout le traumatisme si vivace, qu’il avait dû mal à faire face. Tyler avait peur de ce qui pourrait se produire. Et puis, Léandre ne pouvait pas se mentir : il état terrifié par l’assassin.

Lorsque Jessica avait pris contact avec sa belle-mère, Léandre avait vu rouge immédiatement. La colère était immédiatement venu. Cette histoire, c’était la sienne. C’était insupportable qu’elle soit récupérée par quelqu’un d’autre. Le juge avait eu peur de ne plus maitriser la diffusion de certains éléments. L’avocate n’avait pas agi de façon correcte. A ce moment-là, Léandre avait été profondément déçu et attristé. Il avait vécu cet évènement comme un coup de couteau dans le dos. Il avait été blessé.

C’était pour ces raisons que lorsqu’il avait découvert que lui avait transmis l’avocate, Léandre avait été particulièrement surpris. Le comble était que c’était adapté pour lui. Tyler avait pu se débrouiller seul pour avoir accès aux documents informatiques. Jessica s’était pliée en quatre pour trouver ces informations rares et précieuses, mais aussi pour fournir un support adapté. Léandre avait été déstabilisé. Si la manière de faire de l’avocate avait été détestable, le but était noble.

Comprenant bien mieux la situation, Léandre avait finit par inviter l’avocate à venir manger. Le juge avait besoin de parler calmement de tout ça, d’expliquer aussi sa propre réaction. Il voulait aussi voir Jessica Keenan… Parce qu’il était amoureux d’elle. Quoi qu’il puisse se faire croire, c’était une réalité.

Léandre s’était changé et attaqué à la cuisine. Les conseils de l’infirmière avaient été particulièrement pertinent. Le juge ne pouvait pas dire qu’il cuisinait bien, mais il savait désormais faire quelques plats. Son palais était limité, ne détectant pas le sucre, mais il avait fait gouter ce qu’il avait préparé. Et ça tenait la route.

A sa surprise, Léandre avait découvert qu’il appréciait cette activité manuelle. Son métier était purement intellectuel. De cette manière, il arrivait à se couper de l’univers de la justice et à être plus détendu. Tyler mangeait aussi un peu plus et de façon plus régulière. Il n’avait pas encore pris du poids -le futur procès Lorca jouait à ce niveau, mais cela s’améliorait. Léandre était en train de faire un effort quant à son alimentation. Mais il arrivait encore parfois que manger soit trop difficile.

Tyler avait choisi de faire un plat au four, tout était prêt à l’avance de cette manière. La discussion pourrait prendre le temps nécessaire. Léandre avait aussi repensé à la fois où ils avaient tenté de commander… Il eut un sourire. Un plat qui pouvait attendre était une bonne idée.

Léandre se changea et prit une chemise propre. Il prit le temps de se recoiffer. Si Tyler ne pouvait pas se voir, il avait conscience de l’image qu’il pouvait renvoyer. L’appartement était propre et rangé, comme c’était le cas habituellement. Cette fois, Léandre avait anticipé, il avait rangé les éléments les plus personnels présents dans sa chambre.

Tyler n’eut pas le temps de se pose dans le canapé qu’il entendit quelqu’un toqué.
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24.02.21 23:34
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Jessica Keenan
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Il faut qu’on parle. Feat Léandre Tyler —


La voiture est garée dans l’immense parking souterrain. Un morceau de Beyonce est diffusé par la radio. La rousse frappe au tempo sur le volant en cuir. Elle baisse les yeux sur l’horloge interne.

L’Américaine tire son dos en arrière, joue ses omoplates avant de se saisir du sac qui est sur le siège voisin. Elle sort la robe de soirée de la house et passe à l’arrière de la voiture pour faire le changement de tenue. Elle enfile la paire de bas transparent en se tortillant comme une ondine. Elle coiffe sa crinière de feu pour accentuer le soyeux du cheveu. La dernière étape est le maquillage. Léandre est aveugle mais Jessica est voyante et son visage doit être beau. Le pinceau glisse sur sa peau pour embellir. Le résultat lui convient.

Une bonne bouteille de vin blanc en main, la rousse traversa la rue pour aller retrouver le batiment. La démarche est calme et conquérante. Elle profita que la porte vient d’être ouverte par un locataire pour la retenir. Elle entre ainsi sans avoir à se faire identifier. Elle opte ensuite pour les escaliers. Les escarpins frappent en cadence alors que l’avocate monte jusqu’au palier. Elle prend un temps pour couper son téléphone avant de sonner à la porte.

Elle peut entendre que quelqu’un se déplace dans le couloir. Les murs des ces bâtiments sont fin comme du papier de cigarette. Tyler ouvre la porte. Jess l’observe de pied en cap. Elle avance d’un pas et lui offre la bouteille de vin, avant de passer sur le côté pour pénétrer dans l’appartement. A présent, elle connaît l'agencement de cet endroit, elle va dans le salon. Elle quitte son menteau de laine noir et le dépose contre le dossier du canapé. Elle tire sur le bas de sa robe avant de se poser.

_ « Il faut commander ? » Demande-t-elle pragmatique, alors que le dos de sa main écarte ses beaux cheveux de son visage. Le mouvement diffuse une odeur de tabac froide, de parfum passé, de maquillage.

Jess a gardé son étuis dans la voiture cette fois. Elle ne peut pas fumer pour se détendre. Aussi, elle recule dans le fond du sofa et croise ses cuisses. Le pied qui est en l’air fait des cercles dans le vide. Ses doigts caressent le tissu noir et élégant. La fatigue de la semaine est logée dans sa nuque raide et ses épaules contractées. Mais la belle calme. L’humeur est neutre d’ailleurs.

_ « Alors ? » Ouvre l’avocate qui est étrangement sereine. Ce n’est pas elle qui est à l’initiative de la soirée. Ce n’est pas elle qui ressent le besoin de discuter du dernier épisode. En revanche, elle déteste quand les non-dits traînent dans le silence. Cela a le don de l’exaspérer. Aussi, elle n’a aucun souci pour entamer le sujet. « Tu veux qu’on parle de quoi ? Le traumatisme de Florence ? De mon manque de considération pour ta petite personne ? » Interroge-t-elle sans la moindre once d’émotion. Si elle devait s’offusquer de l’hypocrisie masculine elle ne ferait plus que ça.






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26.02.21 12:01
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Léandre Tyler
Il aurait voulu la voir. Comment était-elle habillée ? S’était-elle maquillée ? Avait-elle fait un effort vestimentaire ? Léandre voulu pouvoir laisser son regard glisser sur la Rousse, puis se dire qu’elle était terriblement belle. Mais de tout cela, le juge ne pouvait le faire. Il ne pouvait que sentir les odeurs caractéristiques de l’avocate, celle du tabac froid, du maquillage et du luxe.

Jessica lui tendit une bouteille de vin avant de se faufiler dans le salon. Léandre ferma la porte et la suivie. Naturellement, Tyler se dirigea vers le plan de travail de la cuisine. Il attrapa un tire-bouchon et s’affaira à ouvrir la bouteille. Cela faisait longtemps que ça ne lui était arriver. Léandre répondit « Tout est dans le four. ». Il suffirait de sortir le plat. Tyler attrapa deux verres à pieds, il servi Jessica puis vint lui tendre le contenant. Il fit ensuite la même chose, avant de prendre une chaise et venir s’installer en face de la Rousse. Jessica commençait fort. Elle était incisive, violente avec ses mots. Pourtant le ton n’y était pas. Léandre prit une courte respiration. Jessica était pragmatique, mais elle n’avait pas d’empathie. C’était une excellente avocate, dans la technique et l’utilisation des mots, mais Jessica n’arrivait pas à prendre en compte ce que pouvait ressentir les autres. A la voir agir de la sorte, Léandre aurait presque eu la sensation d’être véritablement en faute. Mais sa réaction était logique et plus que légitime.

Tyler était assis, les coudes posés sur les cuisses et le buste en avant. Il était calme. Il se rendait bien compte à quel point Jessica ne comprenait pas la situation. S’il ne pouvait pas voir, Jessica n’arrivait pas à voir les sentiments des autres. Léandre ne pouvait pas expliquer pourquoi. Mais le constat était là. Il répondit à la première pique de l’avocate « Florence va bien. » Sa belle-mère n’avait pas directement compris le problème… le juge avait éclaté de colère contre elle. Léandre avait été terrible avec elle. C’était la première fois qu’elle l’avait vu réagir de la sorte. Ce coup de téléphone avait fini d’embraser le conflit qu’ils avaient. Florence ne voulait pas de ce procès. Pour Léandre, c’était une nécessité. Tout avait finit par rentrer dans l’ordre, mais l’échange avait été houleux.

Léandre hésita dans sa formulation. Il prit le temps de réfléchir avant de parler. Jessica avait un réel problème d’empathie, mais il ne voulait pas non plus la vexé. Les moments de parole étaient rares, Tyler ne voulait pas le gaspiller. Le sujet était en lui-même difficile. Léandre avait besoin de faire un effort pour s’exprimer. Jessica n’était pas là pour un pleurnichard. « L’assassinat de mon père a été extrêmement violent. » Le juge parlait calmement, même si une émotion sourde se faisait sentir dans le fonds de sa voix. C’était la première fois qu’il parlait de ce sujet à quelqu’un qui n’avait pas connu Archi Tyler et qui n’était pas personnel soignant. « J’y étais présent. » De tout ça, Jessica le savait probablement, mais Léandre avait besoin de dire les choses dans l’ordre. « J’en suis ressorti avec des séquelles temporaires et permanentes… C’est à cause de ça que je suis aveugle. ». Tyler marqua un temps. Il avait besoin de ce petit moment de silence, serrant ses doigts pour ne pas s’effondrer. Ces quelques mots lui avaient déjà demandé un effort important. Chose que Jessica ne devait même pas avoir conscience.

Calme, Léandre continua son explication « Avec l’arrivé de ce procès, mes symptômes de stress post-traumatiques sont revenus en force. » Tyler s’était retrouvé à faire des cauchemars à répétitions, à avoir des flashs, des sensations de morts éminentes… Les crises d’angoisses n’arrivaient pour le moment que lorsqu’il était chez lui, généralement où il allait se coucher. De tout ça, Léandre n’en était pas fière. Mais il ne pouvait que composé, qu’apprendre à vivre avec. Personne ne pouvait comprendre à quel point cela pouvait être destructeur. Seul ceux qui l’avait vécu pouvait le comprendre. Rationnel, il donna des éléments pragmatiques à la Rousse « J’ai dû reprendre une thérapie et j’ai aussi à disposition des anxiolytiques pour faire face. ». Le juge savait que ces médicaments pouvaient être dangereux, créer une dépendance mais aussi des effets secondaires importants. Mais Léandre en avait besoin. C’était une canne médicamenteuse qui lui permettait de rester debout.

« Alors oui, lorsque j’ai appris que tu avais contacté ma belle-mère, j’étais dans une colère noire… Je ne savais pas ce que tu voulais faire de ces informations. ». Il n’avait pas besoin d’expliquer plus. Avec les éléments qu’il venait de lui donner, la conclusion était évidente. Si une personne ennemie du juge récupérait ces informations, il aurait un outil formidable pour lui faire énormément de mal.

Si l’explication aurait pu être suffisante, Léandre ne s’arrêta pas. Jessica n’avait pas d’empathie, il fallait qu’il explique tout. « Parler de ce genre d’évènement peut finir par arriver dans une relation, mais c’est à la personne blessée que le choix revient. ». Tyler se voulait être le plus clair possible « Récupérer ces informations, sans me demander, sans prendre en compte ce que je pouvais penser ou ressentir, c’est une forme de violence. » Jessica n’avait pas dû percevoir le problème. Léandre était patient… Parce qu’il était aussi amoureux de cette femme. Dans d’autre relation, une telle dispute aurait suffi pour que ses sentiments s’éteignent, mais ici, ils restaient encore vivaces. Léandre ne se l’expliquait pas.
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Il faut qu’on parle. Feat Léandre Tyler —


Keenan n’a aucun doute sur le fait que la belle mère du juge se porte à merveille. Elle s’est comportée de façon douce avec elle. Léandre est monté sur ses grands chevaux uniquement parce qu’il n’a pas été le maître de la situation. Quelque chose s’est passé sans qu’il soit informé. Cela peut déstabiliser. Mais aller jusqu’à une dispute entre eux, voilà le point étonnant.

Les photos du dit assassinat démontrent en effet beaucoup de violence. Le corps défiguré d’Archi Tyler et la taule froissée sont sans équivoque. Jessica comprend le traumatisme qui peut découler de ce genre de drame. Ce qui coince c’est cette absence de discours, de communication avec ses pairs. _ « Une double perte, oui, j’ai lu le compte-rendu. » Répondit la jeune femme dans le plus grand calme. Elle ne connaissait pas du tout cet homme. Sa mort ne lui évoque rien de particulier. C’est un nom dans un dossier. Les émotions sont pour les proches.

En revanche, c’est ce qui permet à Léandre de dire pourquoi il est à fleur de peau, sur des charbons ardents à réagir au quart de tour comme si on venait de lui arracher un bras. Jess ne réagit pas. Elle ne voit pas quelle réponse est satisfaisante. La compassion ne fait pas partie de son tempérament. Elle sait exactement ce qu’il vit puisqu’elle vit elle aussi avec un traumatisme encré. Un traumatisme que l’enlèvement de l’été a complexifié.

_ « En soit, tu prends les choses en main. Bien. » Oui bien. On ne félicite pas un homme de faire ce qu’il faut pour reprendre le contrôle de son mental. C’est ce qu’il faut faire. Si ce n’est pas pour avoir une vie personnelle apaisée c’est au moins pour être efficace au travail. C’est comme ça que l’avocate a remonté sa pente. Elle n’a pas eu besoin des toubib. Ni de médocs. Une bonne rage de vaincre écarte tous les démons. Toutes les images qui veulent se glisser dans la nuit.

_ « Tu as pensé que j’allais m’en servir contre toi. Oui. Je vois. Mais Léandre, si je voulais agir contre toi sur ce coup, crois-tu vraiment que j’aurais choisi un moyen aussi gros ? » Se moque-t-elle tranquillement. S’il veut être ménagé, consolé, avoir une épaule pour pleurer, c’est Mélanie qu’il fallait inviter à dîner. Keenan ne plaint pas les gens. Au pire elle les écrase. Au mieux, elle les aide à se battre. N’est-ce pas ce qu’elle a fait ?

Le dernier point est clair. C’est là où le bas blesse sans aucun doute. Jess se redresse légèrement pour tendre ses épaules. L’être humain est inconstant, incohérent. Lorsque c’est le cas pour une affaire c’est pratique. Quand ça se passe en dehors du parquet c’est ennuyeux. Jessica n’a pas envie de retrouver ça dans sa sphère privée. Elle n’a pas envie de se prendre la tête. Elle le fait déjà toute la journée au cabinet.

Alors, le plus simple est de laisser tomber ce drame. Elle peut refermer le dossier par une réponse de clôture. Quelque chose qui est poli et bienveillant. Un petit mot qui met les formes. Mais, c’est le souci. La rouquine n’aime pas quand on l’accuse à tort ou à raison. Elle est devenue avocate et ce n’est pas par fantaisie. C’est d’abord et avant tout, elle-même qu’elle défend. _ « C’est toi qui m’as dit que tu n’es pas sûre du dossier. Que tu as peur. » A son tour elle expose les événements. « Je t’ai ouvertement proposé mon aide. Que tu as refusé.» Elle souligne le dernier mot par sa voix autoritaire. « J’ai donc cherché les informations. Que je t’ai transmise. » Mais Jessica pense alors qu'elle aurait pu s'en penser.

_ « Que je sache Léandre ? Ça fait quoi quatre mois que je protège votre culs à Eirik et toi non ? » Un peu de bon sens dans l’assistance n’est pas de refus c’est vrai. « Je n’ai pas besoin de ce dossier pour te faire plonger. » S’il veut faire l’autruche sur sa petite magouille avec le Réseau c’est lui seul que ça regarde.

_ « Alors ma méthode heurte peut-être ta morale ? Mais j’en doute. Ton cœur ? Quoi, je suis sensée prendre en compte les émotions pour traiter un dossier ? J’ai été très douce avec Mrs Tyler, elle ne l’a pas senti passer. C’est certainement ta réaction qui l’a choqué en définitive. » Lui dit-elle sans sarcasme pour cette fois. « Et en attendant, tu as obtenu ce qu’il faut pour gagner. Non ? » Elle se retient d’aller chercher une cigarette dans son sac. Ce n’est pas le moment. Ce n’est pas le lieu. « Donc la prochaine fois, prends deux minutes avant de réagir. On s’en sortira tous mieux tu verras.» Ce n’est pas plus compliqué. Éviter de réagir sur le vif. C’est l’une des premières choses qu’on apprend en école de droit.






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Léandre Tyler
Devant la réaction de Jessica, Léandre resta silencieux. Le juge était amoureux d’une femme qui n’éprouvait ni amour, ni compassion, ni sentiment particulier… juste de la colère. Il n’y avait que ce sentiment qu’elle semblait éprouver. Tyler en avait déjà fait les frais. Dans ce cas-là, il la trouvé impressionnante, terrifiante et terriblement belle. Le juge se savait névrosé jusqu’à la moelle, c’était peut-être pour cette raison qu’il était amoureux de cette femme. Jessica n’éprouvait pas de pitié. C’était quelque chose d’agréable pour l’aveugle, il n’était pas réduit au malade de service. Léandre avait besoin d’être aimé en tant qu’homme… Si aimer était un sentiment que l’avocate pouvait réellement éprouver. Mais Jessica devait bien trouver son compte dans cette relation, que ferait-elle là sinon ?

La question est rhétorique, évidement que la démarche aurait été grossière. Léandre eut un sourire amer. Il avait été clair qu’il n’avait pas été rationnel sur le moment, mais comment aurait-il pu l’être ? Il répondit néanmoins « Non, c’est vrai. ». Du point de vu de Jessica, Léandre était en train d’hériter de tous les tords. L’avocate était incapable de se remette en question, ne serait-ce que d’entendre les remarques de Léandre. Tyler avait essayé d’être le plus clair possible, tout en utilisant de la diplomatie, mais Jessica était sourde à tout ça. Ils ne parlaient pas la même langue.

Devant l’attaque sur le Réseau, Léandre répondit simplement « Si je tombe, tout le monde tombe. ». Equilibre de la terreur, il ne se passerait rien. Tyler avait été l’apprentie de Blakemore. Il était jeune, mais pas idiot, il avait protégé ses arrières. Le juge avait pris des risques pour trouver ce Jack l’éventreur moderne, risques qui n’avaient servis à rien pour le moment. Léandre ne pouvait pas toujours rafler la mise.

Jessica revenait sur le sujet de Florence, mais l’avocate se trompait. Si la belle-mère de Léandre lui était importante, ce n’était pas ça qui avait posé le problème. C’était le fait qu’elle ait pris des informations confidentielles sans même le consulter. La vie privée de Léandre avait été éventrée. Ce traumatisme, que le juge se sentait incapable de partager, avait été utilisé. Jessica ne comprenait pas. C’était une réaction sincère. Léandre se sentait démuni. Heureusement, Tyler était très rationnel face au moment présent. Il était calme, prenant peu à peu conscience de l’ampleur du problème. Jessica « ne fait pas dans le sentiment ». Elle l’avait affirmé et appliquait ce principe.

Léandre se redressa, puis posa son dos contre la chaise. Il croisa les jambes, sortant de ce cadre intimiste qui ne donnerait rien. En terme cru, Jessica n’en avait rien à faire de qu’elle avait vécu. Tyler ne comprenait pas pourquoi elle l’avait aidé. Il n’y avait aucun intérêt stratégique à le faire. Il y avait une contradiction… qui se rajoutait à celle de sa présence ici. Le juge n’était pas riche, avait encore une influence limitée, et il n’était non plus le meilleur plan cul. Que faisait Jessica ici ? Léandre avait envie de poser la question, mais il avait aussi conscience de marcher sur des œufs. L’avocate pouvait partir à n’importe quel moment. A ses dire, rien ne la retenait ici.

Le verre d’alcool à la main, Léandre répondit « Je le reconnais, j’ai sur-réagi. ». Il reprit les mots de la Rousse, répondant aussi à son agressivité latente « La prochaine fois, je prendrai deux minutes pour réagir. ». Le juge essaya d’expliquer de nouveau « Ce n’est pas par rapport à Florence que j’étais en colère… Mais pour le moi. Je te l’ai dit, je ressentie les choses comme une forme de violence. » Tyler parlait tout en choisissant ses mots. Il était en train de ménager l’avocate, même si l’envie de lui rentrer dedans se faisait de plus en plus grandissante. Le juge prenait sur lui. « Mais je te remercie pour les informations que tu m’as transmises… mais aussi pour l’effort d’accessibilité que tu as fait. ». Léandre avait son égo, mais il n'avait pas peur de dire merci lorsque c'était nécessaire. C'était ce qui lui permettait aussi de s'assurer que d'autres personnes lui rendaient services... Pour beaucoup, ce n'était pas la stratégie qui primait, mais c'était l'idée de rendre service à quelqu'un de sympas.

Léandre était calme. Il eut un moment de silence. Devait-il tout dire ? Le risque était de la perdre. Mais la réponse était simple, Tyler en prenait conscience. Il se rendait compte à quel point il était idiot et amoureux. Si leur relation devait être sacrifiée pour qu’elle aille mieux, alors c’était ce qui devait être fait. Léandre était quelqu’un d’égoïste, mais il était amoureux, amoureux fou de cette femme. Si elle choisissait de s’éloigner, il en aurait le cœur brisé, une nouvelle fois. Mais Léandre savait qu’il s’en remettrait. Il l’avait fait à chaque fois. Tyler n’agissait par bonté d’âme, mais parce qu’il sentait bien que c’était ce qu’il devait faire pour être fidèle envers lui-même. La garder auprès de lui, sans rien faire pour l’aider, ne pouvait pas fonctionner.

Léandre posa son verre sur la table basse, puis s’avança légèrement vers Jessica. S’il ne pouvait pas croiser son regard, il voulait pouvoir être certain qu’elle l’écoute. Il posa sa main sur le genou de la Rousse, puis chercha sa main. Léandre était fou amoureux de cette femme. Mais elle ne devait même pas le comprendre, même pas comprendre non plus les efforts qu’il faisait pour elle. Tyler ne voulait pas faire d’accusation, ni de jugement de valeur, mais il sentait que tout était interprété comme une agression pour la Rousse. Léandre essayait de s’adapter, de trouver un langage et des arguments qui lui convenaient. « De façon pragmatique, il faut que tu prennes en compte les sentiments des autres pour être encore meilleur… Nombre de procès que tu as perdu, l’ont été à cause de ça. » Tyler était tombé depuis longtemps sous le charme de l’avocate. Il avait eu le temps de l’observer, de l’analyser. Pourtant, Léandre continuait de ne pas la comprendre. Peut-être était-ce pour ça qu’il éprouvait une certaine fascination envers elle.

Le juge dédramatisa immédiatement la situation, avec un sourire « Mais si tu fais ça, je ne suis pas certain que quelqu’un soit capable de te mettre en difficulté. Ça serait dommage de ne plus avoir de challenge. ». La main de Jessica dans la sienne, Léandre passa délicatement son pouce sur la paume de celle-ci. Il ne pouvait pas lui dire qu’il l’aimait, mais il agissait comme tel. Keenan aurait pu être bien plus inquiété, son rôle d’agent double aurait permis de la sacrifier sur l’échiquier du palais. Mais le juge n’avait pas choisi cette stratégie. Lorsqu’il pouvait, il l’a protégée.

Léandre se savait incompétent dans ce domaine. Jessica avait besoin d’une aide qu’il ne pouvait pas lui fournir. D’un ton neutre, il continua « Pour être le plus efficace, il faut que tu consulte un psy. » Tyler savait que Jessica allait lui retourner une claque verbale, voir physique dans le pire des cas, mais il fallait que quelqu’un lui dise. Et ça, il pouvait le faire.
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Que le juge baigne dans un fantasme mégalomaniaque est plausible. Il est le plus jeune juge du Palais de Londres. Il débute dans sa carrière. Les retours sur sa personne sont bons. Léandre se fait une réputation. L’Américaine sait voir les leaders de demain. Elle évolue à leur côté depuis plus de dix ans. Que celui-ci ait du potentiel, assurément. Qu’il sous-estime la dangerosité d’Odin, très clairement. Mais ce n’est ni à elle, ni à quiconque de prévenir les conséquences de ses décisions. Jouer dans la cour de Machiavel implique d’être capable de se débrouiller comme un grand garçon.

_ « De rien.» Rétorque donc Jess assez ferme. « Tu es un homme qui paye ses dettes.» Les bons stratèges sont conscients qu’il ne faut rien devoir à quelqu’un. Sous peine que cela installe un moyen de pression sur sa personne et par voie de conséquence une vulnérabilité. Or, Tyler ne veut surtout pas être vulnérable. Moins encore devant l’une de ses collègues de travail.

Le dîner n’est peut-être pas une idée cohérente. Jess de toute façon n’est pas venue jusqu’ici pour partager de la nourriture. Mais sur ce point, tout de même, Léandre ne peut pas être naïf. C’est autre chose qui nourrit les prédateurs. La semaine a été chargée. Comme elles le sont toutes. La rousse a une motivation basique, qui consiste à se détendre. Elle observe ce petit jeu de mains, cherchant à savoir si c’est un signal.

_ « Je n’en ai pas perdu tant que ça.» Il exagère tout de même, se dit la rousse. Bien entendu, elle a retenu chacun des échecs. Ils ont été cuisants. La plupart à cause de ce cher Peter. Adeane reste le meilleur des adversaires en présence dans les locaux. Il y a bien entendu la teigneuse Richards. Mais celle-ci est trop occupée par sa petite personne. « Cite-moi un exemple. Vas-y. » Réclame donc la jeune femme, plutôt curieuse de l’entendre etayer cette fumeuse théorie. Il y a toujours une prise en compte des données sociologiques pour les cas. Elle se renseigne sur la vie de ses clients et de leurs opposants. La prend-t-il pour une débutante ?

Léandre fait de l’ironie. Il n’en reste pas moins qu’il a raison. Le Palais est endormi. Le défi perd de son attrait. Voilà pourquoi la petite virée Californienne a été bien utile. Keenan voit sur le long terme. Elle ne fera pas toute sa carrière en Angleterre. Une île de breton c’est beaucoup trop petit pour son ambition. _ « Mmm. Oui. Enfin tu recruteras des Hyènes. Toi où ton Blakemore, je ne me fais pas de souci pour vos défis internes. » Ils ont la fibre des joueurs d'échecs c’est deux-là. Ils n’ont pas besoin qu’elle soit là pour faire mumuse avec les autres.

C’est exactement ce qui existe la rousse. Exactement ce qui fait qu’elle les attire entre ses reins à l’occasion.

Partie du principe qu'ils se donnent des indications professionnelles, Jess n’est pas du tout préparée, à la remarque qu’il lui fait ensuite. Elle est à des milliers de kilomètres. La main se retire alors que la belle a un rire de gorge. Un rire sans joie, sombre, sarcastique et menaçant. Le rire s’éteint brutalement, coupé par la colère froide. Cette fois Keenan en a soupé.

_ « Qu’est-ce qui te fait croire que j’attends ton avis sur quoique ce soit ? » Questionne-t-elle froide comme le pôle nord en hiver. Elle toise son adversaire. Ils ont posé le cadre. Tout est clair. Ils sont là pour bosser et baiser ensemble. Pas d’amitié, pas d’amour, pas de relation intime. « Parce que je t’ai vexé, j’ai forcément un problème psy.» Elle décroise lentement les cuisses. « Pas mal. Un bon petit level en narcissisme. » Elle se lève. Il vient de couper toute envie pour la soirée. « Merci pour ta grande Lucidité Tyler. Mais, tu vois, je ne suis pas venue ici pour écouter mon Jugement. » Une femme qui ne fait pas d'état d'âme s'habitue à des retours de flammes de ce type.

Jessica va pour chercher son sac et son manteau. « Tu fais chier sérieux. » Lâche-t-elle en passant la parka par-dessus ses épaules avec énervement. L'avocate libère ses cheveux dans un mouvement sec et violent. « Tu crois qu’on obtient des résultats sans violence dans ce milieu ? » La violence émotionnelle, oui bien, mais que dire des autres violence. La belle prend sur elle pour conserver son sang-froid. Elle fouille dans son sac pour trouver son téléphone. « Merci pour la leçon de morale gratuite. La prochaine fois abstient toi de déguiser un procès en dîner. Merci. » Propose-t-elle en remontant la bretelle du sac sur son épaule.






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Léandre Tyler
Le rire de Jessica n’était pas drôle. Il était glaçant, violent et était surtout le rire de quelqu’un de cassé. C’était la deuxième fois que Léandre était présent lorsqu’elle réagissait de la sorte. Jessica allait mal, vraiment mal. L’avocate était devenu un monolithe de glace et de colère. Elle était de nouveau retranchée derrière une forteresse mentale où elle semblait impossible à atteindre. Pourtant, le juge sentait bien qu’il avait touché juste… horriblement juste. Il était amoureux de cette femme et il se rendait bien compte à quel point elle était malheureuse. Jessica avait des mécanismes internes cassées.

Léandre aurait voulu répondre, mais Keenan enchainait sans lui laisser le temps d’en placer une. Tyler était surtout stupéfait de voir une telle femme dans un tel état. Mais si une femme fatale pouvait être désirée, utilisée, jetée…ce n’était pas quelqu’un pour lequel on devait tomber amoureux. Léandre avait toujours eu le talent d’aimer les mauvaises personnes. Mais peut-être qu’il recherchait inconsciemment des personnes aussi névrosées que lui… ou qu’il voulait se faire du mal d’une certaine manière. Tyler était en train de se faire mal au contact de Jessica. Il l’aimait, tout en acceptant de n’être qu’un plan cul. Léandre se faisait violence pour faire taire des sentiments qui l’amenaient à souffrir. Le juge était amoureux de cette femme, fou amoureux. Léandre n’avait jamais éprouvé de tel sentiment pour quelqu’un. S’il avait conscience que cette relation était en train de l’intoxiqué, Tyler n’avait pas la volonté de lâcher prise. Il était amoureux. Il la voulait, elle, qu’elle fasse au moins semblant… Mais il n’y avait rien, que des mots cassants.

Léandre avait le visage tourné vers elle, mais il était resté assis pour le moment. Jessica était en train de s’échapper, de fuir, de refuser de l’écouter. Si l’aveugle ne pouvait pas voir qu’elle avait déjà pris son téléphone portable, Léandre avait conscience que l’avocate était déjà en train chercher à s’évader autrement. Elle trouverait d’autre bras, un plan cul moins récalcitrant, et peut-être même quelque chose pour anesthésier son esprit. Léandre avait peur pour elle, pour ce qu’elle risquait de faire. Tyler sentait bien qu’un cap avait été franchi, que c’était probablement la dernière fois qu’elle était présente ici. Ce constat était douloureux, mais c’était ce qu’il fallait faire, pour elle. Jessica méritait que quelqu’un lui dise ce qu’il lui fallait entendre… Léandre agissait de la sorte car il avait des sentiments pour elle. Si cela n’avait pas été le cas, il en aurait profité avant de la sacrifier sur l’autel de sa carrière et son influence naissante. Mais si le juge pouvait être le pire, il ne pouvait pas faire de mal à ceux qu’il aimait.

« Je ne suis pas ton ennemi. » Mais Jessica ne pouvait même comprendre ce qu’il ressentait. Elle ne faisait pas dans le sentiment. Pour elle, Léandre était juste en train de jouer le rôle du moralisateur… ou voulait juste lui faire du mal. Mais la Rousse se trompait. « On peut obtenir des résultats sans violence, pas toujours, mais ça arrive régulièrement. ». Léandre se leva, il ne pouvait pas essayer de la retenir. A vrai dire, le juge avait même peur d’une réaction physique et agressive de la part de l’avocate. Il était en train d’appuyer là où ça fait mal. Les créatures sauvages frappaient lorsqu’elles avaient mal. Léandre était debout, tout en essayant de conserver une distance raisonnable. Il avait envie d’aller vers elle, mais il savait aussi que c’était totalement utopique de sa part. « Je suis peut-être un connard narcissique, mais en attendant, c’est toi qui t’énerve. ». Le juge avait promis qu’il resterait calme, c’était ce qu’il avait fait, même si cela lui coutait.

Aux réactions de Jessica, Léandre avait la sensation de faire face à quelqu’un de terriblement blessé. Une personne abimée jusqu’à l’os mais qui passait outre en mettant tout ça de côté. Tyler avait connu plusieurs drames dans sa vie, de nombreux traumas au tant physique que mentale. Il savait à quels points ces blessures invisibles pouvaient être terrible… et à quel point on pouvait se faire croire qu’on allait bien. Léandre n’avait que ses observations, mais les réactions de Jessica prouvait bien qu’elle allait mal.

Léandre avait conscience de n’avoir que très peu de temps. Alors, il ne prit pas le temps de réfléchir à ce qu’il allait dire. « Tu es cassée Jessica. ». Blessure qui devait dater de bien avant l’enlèvement. L’avocate était brisée tout au fonds d’elle-même et s’était construite autour de ça. Léandre ne pouvait qu’utiliser sa propre histoire comme référentiel, et si Jessica était différente en tout point, ils n’étaient peut-être pas si éloignés que ça. La Rousse était richissime, elle avait le pouvoir, un monde à porter de main et elle avait choisi d’être avocate. Cette carrière semblait bien risible par rapport à ce qu’elle aurait pu être ailleurs. Si ce n’était pas pour le pouvoir ou la reconnaissance sociale, pourquoi était-elle devenu avocate ? Léandre avait choisi d’être juge car c’était la seule voix qui lui avait permis de poursuivre l’assassin de son père… Et si Jessica était devenu avocate pour se défendre elle-même ? La Rousse n’avait que faire de la morale et des autres. Tyler ne voyait que cette explication. Mais à chaque fois qu’il se rapprochait de cette idée, Léandre avait la sensation de se rapprocher d’un gouffre. Il pouvait accepter que sa vie soit envahi par les traumatismes, mais celles des personnes qu’il aime.

« Quelqu’un t’as fait du mal. ». Il espérait se tromper, être dans le faux. Il voulait être idiot. « Un homme. ». Si Jessica gardait des relations avec des hommes, Léandre sentait que cela jouait. La Rousse éprouvait une certaine misandrie. Tyler était fautif d’être ce qu’il était… Et pourtant il pouvait bien mieux la comprendre qu’elle ne pouvait l’imaginer. Léandre était aveugle et avait une tendance forte à rentrer dans un état de sidération dès qu’il y avait de la violence physique. Bisexuel, il y avait eu des fois où il avait été terrifié. « C’était lorsque tu étais plus jeune. ». Lorsqu’elle n’était pas la puissante avocate pouvant écraser presque n’importe qui entre ses doigts.

Léandre affirma « Ma porte sera toujours ouverte… Tu n’es pas seule Jessica. » Le juge savait très bien qu’il s’était fait messager de quelque chose de terrible. Elle allait le haïr. Il ne savait pas si c’était son rôle ou si quelqu’un avait déjà tenté de genre de chose auparavant. Mais c’était fait. Jessica Keenan avait presque dix ans de plus que lui, mais il était urgent qu’elle arrête de survivre et qu’elle se laisse vivre.
Léandre Tyler
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Jessica Keenan
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Il faut qu’on parle. Feat Léandre Tyler —


_ « Non c’est vrai. Tu es un plan cul qui prend ses aises.» siffle Jess d’une voix froide. Bien qu'elle voit bien que la définition n'est pas aussi claire dans la tête masculine.

Leur courte conversation a au moins le don de mettre le problème en lumière. Il y a trop d’émotions du côté du Juge. Apparemment, il devrait y en avoir pour l’avocate. Ils sont trop différents pour se trouver. Puisque l'attraction charnelle n’est pas suffisante pour l’un, l’autre ne peut rester. La base du contrat n’est pas tenable. Ce dont la jeune femme aurait pu se rendre compte avant. C’est une erreur d’avoir consenti à un compromis bâtard. C’est à se demander pourquoi elle l’a fait à la base.

_ « Tu crois que je suis énervée là ? » Le sourire mauvais de la rouquine est invisible pour lui. Ceci dit, il se sent probablement dans le timbre de voix, la posture, le silence lourd entre leurs mots durs. Mais Tyler ignore encore sa chance de ne pas l'avoir poussée à sa limite.

_ « Léandre, ton manège devient ridicule. Cassée ? Qu’est ce que ça veut dire ? Ça ne veut rien dire. Arrête un peu. » Lui dit-il dans sa posture d’institutrice retrouvée. Ils ne sont pas au palais de Justice. Mais ce soir, c’est aussi dans ce salon que l’avocate se sent plus avancée que le Juge concernant la réalité. Elle sait très bien ce qui se passe. Sous prétexte qu’elle a ouvert ses cuisses suçé son phallus avec envie, elle est “un livre ouvert”. « Ce qui est certain c’est que tu me brises les ovaires, à faire le psy. Partenaire sexuel c’est trop compliqué ? Non en fait, ne répond pas. » C’est sans le vouloir qu’elle donne la réplique au blondinet. Mais c’est plus fort qu’elle. II s’agit du genre de comportement qui peut la mettre hors d’elle. Elle n’aime pas quand quelqu’un lui dit comment faire dans sa vie. Qui est-il pour penser qu’il peut savoir ce qu’il faut, ce qu’elle est.

La belle ne se trouve pas dans une situation inédite pour autant. Il est déjà arrivé qu’un homme épris décide qu’il veut être “son sauveur”. Qu’il s’arroge un droit, une mission, pour lui faire changer de vie. Pour le tabac, l’alcool, la drogue, ou un manque d’empathie. Des hommes qui disent pourtant aimé et désirer la femme qu’elle est. Telle qu’elle est. La rousse est freinée par la tentative d’explication de Léandre. Elle n’en rient pas qu’il insiste, encore.

_ « … Les hommes sont violents. Tu penses avoir découvert le poteau rose? Léandre… y a un féminicide toutes les deux minutes dans le monde. … » Lui remémore-t-elle la base des informations que l’on peut trouver par une simple recherche Google. « Qu’est-ce que tu crois ? » Demande-t-elle agacée. De toute façon, Jessica ne lui parlera jamais de son histoire personnelle dans ce domaine. Jamais. La seule personne à avoir eu ne serait-ce qu’un début d’élément est sa tante. L’autre est à la fois témoin et victime des méfaits avec elle. Ils ne peuvent rien trouver. Ils ne trouveront rien.

_ « C’est ça ouais. » Murmure lâché avec humeur, alors qu’elle quitte la pièce. Il n’y a aucune raison de s’attarder plus longuement dans ce piège à rats. Keenan traverse le couloir, ouvre et claque la porte d'entrée. Sortir si vite de cet appartement miteux est un signe d’échec. Mais la belle ne se focalise pas sur ça. A quoi bon s'y attarder. Les faits sont inscrits et le mieux est -comme toujours- d'avancer.

A peine est-elle dans la cage d’escalier qu’elle appelle son fournisseur personnel.





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