City up in smoke, it's only ash when it rains ━ Mars 2026
Fragile. C'est ce qu'il avait dit. C'est ce qu'il avait prononcé en décortiquant chaque syllabe pour être certain que l'information serait imprimée. Puis il avait tendu la pochette scellée, plantant ses yeux foncés, avant de laisser apparaître un sourire sur son faciès ridé. Tobias n'ayant pas bronché, s'était contenté de garder le tout précieusement dans sa main en écoutant son père.
Il coupa le moteur de sa voiture, mais le présentateur continua de faire entendre sa voix. L'homme abordait le mauvais temps du jour et les préventions sur le trafic risquait de devenir encombrant. Il plaisanta sur une anecdote graveleuse, un rapport minime avec l'information, des rires faux l'accompagnaient en fond avant que le tonnerre ne gronde, s'imposant comme étant le seul bruit résonnant dans l'habitacle. Et la pluie resta en sommeil, se faisant désirer pour s'annoncer. Tobias laissa retomber sa tête contre son siège. Les dernières heures l'avaient quelque peu irrité et il n'avait pas encore pris le temps de s'offrir quelques secondes pour souffler. Le vol entre Glasgow et Londres parut incroyablement long. Six cent quarante-deux kilomètres, une heure et demie pour un trajet direct, pourtant il avait passé trois de plus sur le tarmac à attendre que l'avion obtienne son droit de décollage. Simplement parce que mère nature s'était dit qu'un orage serait de mise. Et s'il n'y avait eu que ça, il s'en serait sorti à bon compte. Mais un désagrément en amène souvent un autre. L'anglais se résilia, la radio éteinte, il abandonna son véhicule, ses affaires jetées sous le bras. De ses pas rapides il remontait la rue. Zigzaguant entre la population qui s'était donné rendez-vous comme si l'heure de pointe venait de sonner. Une grande majorité se pressant pour éviter la venue du déluge. Il regrettait presque l'ambiance plus paisible de Glasgow. Et l'odeur puante dans l'air bien moins imprégné. Deux mondes pratiquement différents et pourtant si proche.
Tobias bifurqua, s'enfonçant dans l'un des bâtiments qui n'étaient pas strictement résidentiel. Celui qui avait cette note plus fraiche, moderne, comparaît à ses frères. Deux, trois, enjambés avant de s'incruster dans l'ascenseur, d'appuyer sur le chiffre et attendre. Quarante-huit heures, c'était à peu près tout ce qu'il s'était autorisé comme pause. Tout ce qu'il avait concédé offrir à ses parents qui réclamaient sans cesse une visite. Du temps perdu, mais une image à préserver qui força à accepter pour se déplacer. Ce serait mentir de dire qu'il n'en avait pas un tant soit peu profité, laissant son cerveau dans un maigre état de veille. Ils avaient apprécié le voir sourire, le voir plein de vie, comme s'il n'était rien plus qu'un être lambda qui tirait parti des joyeusetés du monde. Doux mensonge dans lequel ils les berçaient encore. Son père lui avait donné des papiers scellées qu'il fallait remettre en main propre, important de surcroit qui pouvait en mettre plus d'un dans l'embarras, prétextant ne pouvoir passer à Londres lui-même trop épris par une montagne de travail. Son fils y voyait une excuse, mais s'accorda à mettre une place dans son emploi du temps pour faire un détour en rentrant. Une course contre-la-montre.
Le tintement de l'ascenseur résonna, il en sorti tel un habitué des lieux. Réajustant sa veste plus convenablement. Sa démarche apparente à celle d'un félin qui s'approchait doucement de sa proie. Un crochet à l'accueil pour s'annoncer. Son sourire charmeur sur le bout des lèvres.
« Vous avez rendez-vous ? ━ Bonjour. Je dois voir Mlle Keenan. M.Fitz. Elle sait que je dois passer. Vous pouvez la prévenir que je suis là ? »
P W E T
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24.03.21 19:50
Jessica Keenan
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Beolyn sourit poliment à l’homme, tout en lui indiquant de patienter dans l’espace dédié à l’usage. La jeune femme a le style de la maison. Un tailleur, un chemisier, et puis une petite touche de provocation dans l’échancrure de ce dernier, ou le dessin du collant. Car ici le maître du jeu est une femme et les hommes n’ont qu’à bien se tenir. Si maître Jessica Keenan n’assiste pas aux meeting féministes, ou si elle ne tweete par les grandes dames, elle est la tigresse devant les loups de London.
Le mobilier est de qualité. Il démontre une aisance financière. De même qu’un goût pour le luxe et le confort. Là encore la marque de la rousse, issue de la jeunesse dorée californienne et qui revendique sa richesse devant les ouvriers sans sourciller. De fait, le cabinet Keenan Co se développe très bien. La base clientèle est principalement composée par des entrepreneurs aux dents longues. Ils apprécient d’avoir trouvé leur défense dans le paysage juridique. Si bien qu’une expansion est déjà envisagée pour 2027.
Suite à un bref appel vers le bureau de l'avocate, le silence se pose. La petit noble s’extrait de derrière son bureau, pour venir offrir un café au visiteur. Le thé anglais est, disons-le, prohibé dans ce territoire conquis par une force étrangère. Du personnel passe, les minutes s'égrènent dans cette ambiance de co-working à l’Américaine.
_ « M. Fizt, merci d’avoir patienté. Suivez-moi.» L’Anglaise ouvre la voie jusqu’au bureau qu’il doit trouver. Elle a le talon volontaire et le port altier. Impossible de dissimuler qu’elle est une fille de. Mais ici, ce n’est pas un problème, c'est un choix. Ils longent un couloir jusqu’à une porte vitrée sur laquelle est placardé le nom de l’avocate.
Jessica se devine derrière la porte. Debout, au centre du bureau, elle s’exprime à un interlocuteur à distance. Son corps est mis en valeur par un pantalon tailleur et une veste ceintrée. Ses cheveux roux sont libres et serpentent jusqu’au milieu de son dos. Ses mains sont agilent, manucurées, et conquérantes. Dés que Chloé toque sur la porte, sa patronne ralentie et met fin à un débat. Elle hote l'oreillette alors qu’elle vient dans leur direction.
_ « Parfait. Merci Chloé. Sors moi le dossier Lorca. » La jeune femme ne dit rien. Elle se contente de sourire au bel homme et repart en fermant la porte. Jess tend la main vers ce dernier. Elle attrape la sienne et la serre avec énergie. Inutile de saluer la patience masculine. Il est chez elle et non l'inverse. « M. Fitz. Bonjour. Je vous en prie. Prenez place. » Lui ordonne-t-elle poliment, alors qu’elle va à son bureau et en fait le tour pour se fondre dans son fauteuil en cuir. Elle est entre la nonchalance et la félicité. Ses jambes se croisent avec souplesse, alors qu’un petit coup de rein se rapproche du fauteuil de la table. Son regard est inquisiteur et ravi. Ce bon vieux Fitz ne lui a rien dit sur ses fils et leurs qualités...
_ « Comment va votre père ? » Fitz senior est un collègue des premières heures. Ils ont collaboré sur plusieurs dossiers alors qu’elle venait d’avoir le barreau. Sortie majeure de promotion avec les honneurs. Keenan aurait pu profiter de son héritage pour vivre la vie de sa tante et ne jamais travailler. Mais son goût pour le jeu et la victoire la rend insaisissable. Tout comme son goût pour le plaisir en général. « Je l’ai manqué au dernier colloque. C’est bien dommage. Enfin! » Ponctue-t-elle tout en étudiant son vis-à-vis, les yeux malicieux et curieux. « Vous nous rendez service. » Lui dit-elle tout en imaginant une charmante façon de l'en remercier.
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Tobias observa, silencieusement, le comportement de la jeune femme face à lui. Elle avait ce petit quelque chose qui la différenciait des secrétaires habituels. Loin de l'image un peu saute catalogué par dépit sur leur emploi. Celle-ci lui paraissait plus droite, un humble, mieux loti. Son faciès ne perdit pas le sourire qui s'était placé, il se laissa embarquer sur le côté de l'allée, s'asseyant sagement sur le fauteuil. Sa politesse légendaire força a refusé la collation qu'on voulut lui proposer en guise d'attente. Il avait déjà dépassé la dose minimale autorisée sur une journée. Et voir ses nerfs flancher n'était pas pour lui plaire. Tobias sortis son téléphone de son veston, il laissa ses doigts parcourir les quelques messages qui s'étaient incrustés depuis son retour, tandis que ses oreilles se perdaient dans le bruit perpétuel des lieux. Trois sonneries avaient déjà retenti à l'accueil alors que sa présence ne dépassait pas les dizaines de minutes. Le rythme de travail n'avait aucun rapport avec le sien qui, même prenant, ne déborder jamais d'autant d'activité. Il fallait aussi noter que son cabinet ne réunissait pas autant d'êtres humains sur un même étage. Deux mondes si différents. L'anglais rangea son combiné et emboîta finalement le pas de la secrétaire, prêt à être reçu par la patronne des lieux. Il connaissait le chemin jusqu'à son bureau pour avoir emprunté le couloir de rares fois, mais ils s'étaient toujours étonnés du goût de luxe qui pouvait se sentir depuis l'entrée. Afficher avec autant de fierté.
Sous ses yeux se dessina la silhouette élancée de l'avocate. Elle était telle que ses souvenirs, un félin à la chevelure flamboyante. Une tendance, le voyait-il, à aimer les rennes. Tobias apprécia le contact chaud et ferme de ses doigts plonger dans les siens. Il lui rendit sans sourire professionnel, mais ses prunelles bleues convoitaient l'envie de sonder les tréfonds de son âme. Attiré par la lueur qui s'y cachait. Un goût prononcé pour les êtres torturés, quelque chose qui finirait par le perdre, il le savait déjà. Il pris place à son tour, croisa les jambes, imagina vaguement comment pouvait réellement aller son père. Ce qu'il aurait dit à cette question que bon nombre d'humain se plaisait à laisser entendre. Une curiosité. Un moyen de donner une note polie dans une conversation. Trop de chiche à vrai dire. Mais il jouait le jeu.
« Il se porte bien. Le nez un peu trop penché dans le travail. Mais je vous fais part des excuses pour ne pas avoir pu venir lui-même. »
Andrew aimait son boulot. Probablement trop. Mais c'est ce qui faisait de lui un homme victorieux et respectable dans ses affaires. Une belle qualité que son fils adoptif enviait secrètement, parce qu'il n'avait ni triché, ni menti au cours de sa vie pour avoir une telle prestance. Tout bonnement parce qu'il pouvait se regarder dans le mourir sans y voir la honte et les mains sales. Tobias tendit finalement le document, satisfait d'être enfin débarrassé de cette tâche. Sous aucun prétexte il ne c'était permis de fouiller à l'intérieur, il savait à quel point un rien été susceptible de tout compromettre et, ébranlé la confiance de son père ne lui avait pas encore effleuré l'esprit. Enfin, à quelques détails près.
« Un plaisir de vous rendre service. J'espère que ceci vous sera utile. »
Tobias réajusta sa posture, ses yeux prenaient un malin plaisir à rester planté dans les siens. Il n'avait pas besoin de descendre le regard sur la naissance de son buste, il le savait, sans lorgner qu'elle avait de quoi paraître délicieuses. Et que ce ne serait qu'offrir une satisfaction qu'il ne tenait pas accordé. Pas aussi facilement.
« Il devrait se déplacer à Londres le mois prochain. Cela lui fera plaisir de vous revoir si le temps vous est accordé. Ses lèvres s'agrandirent légèrement en un sourire plus grand. Il me parle souvent de vous, vous savez, votre travail est admirable selon, ses dires. Peu de ses confrères se vante d'un tel compliment. »
Son père, en dehors de sa famille, n'avez pas les compliments faciles. Mais en obtenir un, de sa part, était – pour ceux ayant travaillé avec lui – la meilleure des récompenses. Il y avait de quoi se sentir presque particulier.
« Comment vous portez-vous Mlle Keenan ? Cela fait un temps que nous ne nous sommes guère vus. »
P W E T
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03.04.21 21:25
Jessica Keenan
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Le topo du fils n’a rien de très surprenant. Andrew est de ces bêtes de travail. Pour cette raison d’ailleurs, ils forment un excellent tandem. Ils sont bien aptes aux nuits blanches. Seulement pour dépioter des dossiers complexes. La recherche des fêlures administratives. L’excitation lorsqu’un axe de défense se dessine sous leurs yeux irrités. Une pensée qui ramène Jessica à son manque de communication avec les plus de quarante ans. Il faut qu’elle fasse des efforts.
_ « J’irai le voir. Cela me donnera une bonne occasion de revenir aux sources. » Mais à la différence du vieux Andy, Jessica ne vit pas pour ce travail. Elle fait cela parce qu’elle aime ça. Parce que ça l’excite. Littéralement. Son indépendance financière lui offre une splendide liberté d’action. Celle qui lui permet d’agir sans avoir froid aux yeux. Celle qui la rend si remarquable au milieu des perruques. Parce qu’elle est libre de faire à peu près ce qu’elle veut.
La rouquine prend le pli et sans la décacheter le dépose sur le bureau. Elle n’a pas l’intention de vérifier le contenu de l'enveloppe. Le sens du professionnalisme de Fitz le rend fiable. Ce qui soulage la charge mentale de ses collaborateurs et collaboratrices. Jess s'attellera au traitement des informations dans la soirée devant un bon verre de fin.
_ « Très utile oui. » Un coursier aurait pu être plus rapide à la livraison. Mais il y a un aspect qualitatif à croiser le fils prodige de son confrère. Tobias est une sorte de mystère. Un être plein de promesses. Il est lié, à un corps de métier, qui intéresse de près l’avocate. Les représentants de l’ordre sont des opposants indirects. Ils sont là pour faire plonger les hors la loi. Le principal de la clientèle qui vient dans ce cabinet. Donc, tout ce qui peut les mettre en difficulté est bon à prendre. Alors, chaque fois, Keenan teste, voit s’il y a possibilité d’obtenir une confidence.
Elle aime la solidité masculine qui se dégage de lui. C’est une force un rien polie. Sans qu’il ait viré dans le flegme de cette population insulaire. Il doit être des amants fermes comme elle les aime. Sans hâte, la rousse regarde où ils en sont. Sachant qu’un jour ou une nuit, ils finiront bien par goûter. Parce qu’au fond, ils en ont envie. C’est dans l’ordre naturel du monde.
_ « Mh. Mais oui. Le temps se prend. Je verrais avec lui pour un déjeuner.» Tout en formulant l’engagement tacite, Jess active une petite fonction cérébrale. Elle inscrit l’information sur une piste mémorielle. Il faudra qu’elle la redonne à Chloé pour que ce soit inscrit au planning d’avril. Il y a des individus qu’il faut choyer. Fitz est de ce nombre là dans le carnet de l’Américaine. Elle sourit, amusée, que le fils confesse les compliments. « Votre père est un homme avisé. » Lui répond-t-elle sans jouer le jeu de la modestie de forme. Inutile ici, alors que les résultats éclatants du cabinet sont là pour confirmer son ascension. Jessica Keenan est une très bonne praticienne. Une virtuose qui agace et qui plaît. « C’est bien pour ça que j’apprécie nos collaborations. » Jeune de dix ans, elle l’aurait mis dans son lit.
_ « C’est vrai !» A quand remonte leur dernier entretien physique ? La belle refait le fil de l’année. Il y a sans doute plus de dix mois. Déjà. « Ce devait être cet automne. A la conférence ? Non ? Je crois. Le temps passe vie.» Ils n’ont pas les mêmes visées professionnelles. Mais cela n’a jamais arrêté Jessica dans ses perspectives charnelles. Au contraire, plus la résistance éthique est forte et plus cela donne une saveur particulière au sexe. La réédition masculine n’en est que plus agréable.
_ « Je me porte comme un charme. » Les fesses moitié appuyées sur le rebord du bureau, elle a un regard équivoque sur “le charme” dont elle dispose. Un sourire en coin, la belle se redresse pour se rendre derrière le bureau et lancer un expresso double avec la machine. Le mécanisme se met tout de suite en route. Une odeur de café monte dans la pièce. « Le printemps s’annonce encore bien rempli.» Autant ne pas s’attarder sur sa “petite” périphérie du Palais. Elle n’a pas du tout envie d’y penser. Ni de lui donner de la valeur. « J’aime le côté sportif. »
Elle se retrouve de nouveau face à Tobias. Il est vrai qu’elle a demandé des nouvelles d’Andrew mais pas du fils. Un petit sourire amusé raffermit son air joueur. _ « Et vous Tobias ? » Assurément, le personnel de Yard doit remplir son agenda sur plusieurs années! Mais pour le reste ? Jess n’a pas trop suivi. « Toujours fasciné par le cerveau humain ? » Il y en aurait bien d’autres à lui faire étudier.
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Dehors les nuages s'étaient assombris davantage, le grondement du tonnerre avait résonné fortement. Une noirceur qui n'entra que partiellement entre ses quatre murs. La pièce baignait du charme de l'avocate qui chassait d'un simple regard le mauvais temps. Tobias avait la politesse sur le bout de la langue, s'efforçant de converser comme tout homme normalement constitué. Alors, qu'il aurait pu, sans hésiter, repartir une fois sa tâche accomplie. Ce passant sans encombre des codes de bienséances. Pourtant, il y avait aussi la curiosité. Un vilain défaut dont l'humanité était particulièrement friand. Une envie de connaître le mental de cette jeune femme, de voir a quel point le vice pouvait dépasser le bout de ses ongles.
Tobias s'abstint, quand la réplique échappa les lèvres colorées de son interlocutrice, il s'abstint avec violence d'émettre une précision sur la réponse floue qu'elle accorda. Il aurait voulu rectifier le tir, raconter en détail la journée passée l'automne dernier, où exactement, à quel étage, à quelle heure, qui était présent et qui ne l'était pas. Il mit sous silence le souvenir de ce qu'elle portait, de ce qu'elle lui avait dit, de la façon dont elle l'avait regardé, de ce regard qui s'était échangé. Simplement parce qu'il était trop difficile d'expliquer comment il pouvait se remémorer les faits aussi lointains. Comment chaque petit détail ne lui avait pas échappé. Bien que cela le démangea, il ravala doucement les mots qui tentèrent de s'extirper.
« Oui. Quelque chose comme ça. »
Une réponse banale pour l'homme banal qu'il jouait. Ses iris bleutées parcoururent le bureau de son hôte, alors que le bruit de la machine s'entendit dans son dos. Observant la maigre décoration qui s'y été installé. Il chercha le petit quelque chose qui se serait évadé, qu'il n'aurait guère vue la première fois. Il n'y voyait rien de personnel, rien de trop intime qui serait susceptible de frapper son esprit. Ça titille sa curiosité. Jessica revient dans son champ de vision avec toute sa grâce. Elle l'extirpe du fil de ses pensées. Il l'imagine courir un marathon sans cesse et garder ce visage imperturbable, parfaitement soigné, sans la moindre goutte de sueur. Une femme douée.
« Toujours, répond-il un fin rictus sur les lèvres. Je ne me décourage pas. »
L'anglais s'est plongé corps et âmes dans la compréhension de l'encéphale. Il se délecte des découvertes de cet organe en perpétuelle évolution, le cerveau se voit reconnaître de réelles capacités de régénération et de réorganisation tout au long de la vie. Et cela le fascine. L'envoûte autant que l'odeur moite d'une chaire chaude après l'amour.
« Le début d'année annonce de nouvelles perspectives et manières d'approche sur l'être humain. »
Il était probablement plus passionné que la majorité de ses confrères. Il lui était possible de débattre à ce sujet des heures durant, un fait qu'une grande partie de collègue n'en avait plus la patience.
« Ma clientèle n'a jamais été aussi passionnante qu'à Londres. Et il faut dire qu'avec la police d'ici on ne s'ennuie jamais. »
Londres. Cette ville qui avait dans l'air une odeur de charbon perpétuel, avait aussi un taux de complexité élevé. Pour son plus grand plaisir, le terrain de jeu était immense.
« Pour le plus grand malheur de ma mère en fin de compte. Il paraît que je travaille trop et que je ne profite pas assez des merveilles qui m'entourent. Je devrai, selon elle, ralentir ma fascination et me laisser porter par... d'autre envoutement, il clapa sa langue contre son palais, amusé. Elle s'inquiète beaucoup trop. »
P W E T
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12.04.21 18:31
Jessica Keenan
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Il y a dans la réponse de M. Fitz junior une neutralité qui sonnerait presque faux. Comme si le silence est la place du non-dit. Alors, pendant une infime seconde l’avocate se pose la question. A cette époque a-t-elle eu un geste ou une parole contrariante ? Une action répréhensible pour la bonne continuation de la relation entre “enfants de”. Tobias est le fils d’Andrew. Elle est la fille de Keenan Senior. Ils profitent autant qu’ils pâtissent des auras de leurs géniteurs. Cela fait partie des motivations qui ont amené la rouquine à passer l’Atlantique. Loin des plats de bande de son frère. Loin des poisons de sa mère aussi. Mais ça n’a pas été assez rapide. Le mal familial est là et il la ronge.
_ « Un obstiné. » Jessica se reconnaît en Tobias par cette flamme passionnée qui l’anime. Elle ne voit rien de séduisant dans les méandres de l’esprit humain. Mais en soi, pourquoi pas. Ce qui est séduisant est d’être face à un expert.
_ « Ah oui ? Quel genre d’approche ? » L’avocate questionne amusée. Elle ne se tient pas du tout au courant. Ce n’est pas son domaine. Mais il y a un aspect séduisant à écouter un homme parler de ce qu’il aime. Qu’en aux approches, il y en a bien quelques-unes qu’elle va lui proposer.
_ « Hahaha. Oui. Oh ça. Je vous crois. » Les interactions avec les uniformes sont toujours révélatrices du mal être de la profession. Jessica pourrait faire une liste de toutes les pathologies qu’elle a croisées au cours de ces quatre années. Sans compter les addictions des unes et des uns. Les yeux de la tigresse pétillent. Elle est tout de même bien tentée de fouiner sur quelques-uns de ses adversaires. A commencer par le Russe. Mais pour ça il faut qu’elle détente son interlocuteur pour entrer dans la sphère interdite.
Visiblement Fitz n’est pas le seul futé des géniteurs. Les paroles de la mère de Tobias tirent un sourire à la croqueuse de vie. Cela lui donne tout de suite des idées.
_ « Vous devriez écouter votre mère. Elle semble elle aussi être une personne très sensée. » Jessica vient lui poser une tasse dans les mains. L’arôme promet une grande qualité. Elle s’assoit devant lui. Le dos droit et les cuisses croisées. Les jambes dénudées jusqu’à la frontière des cuisses. Elle a un petit mouvement d’épaule afin d’attirer le regard masculin sur sa clavicule. Elle pince légèrement la lèvre avant de sourire en toute séduction. « Faites des pauses Tobias. » Juste à ce moment, la belle attrape sa tasse et la porte vers ses lèvres. Il y a une sensualité dans ce mouvement et lorsqu’elle attrape une gorgée noire, elle semble boire un élixir. Une pause est ménagée. « C’est toujours profitable à l’esprit et au corps. Vous devez bien le recommander à vos patients ? » Le taquine-t-elle telle la chatte qui joue avec une nouvelle souris.
_ « Je vois déjà quelques enchantements à portée de main. » Là les yeux de Jess parcourent la ligne des épaules du psy. Elle a un sourire gourmand au coin des lèvres. Elle ne fait pas de cas de sa libido hyperactive. Alors si Fitz Junior a besoin de se détendre elle peut l’y aider. Tranquille, l’avocate avance son buste. Sa paume levée anime la proposition qu’elle s’apprête à faire. Pour le bien de la cause médicale. « Un verre ce soir, pour rassurer Mrs Fitz. » Histoire qu’il n’y ait aucune promesse de faite, ni d’un côté, ni de l’autre. Voilà qui peut promettre une fin de journée tout à fait intéressant.
FACE IDENTITY : David Gandy IDENTITE : Tobias Fitz GROUPE : Protect RANG :ici AGE : 38 ETAT CIVIL : ici PROFESSION : Psycho-criminologue ETAT DESANTE : ici LIENS : ici
Evelyne Fitz possédait les traits typiques d'une mère poule. Elle avait beau faire la fière, montrait qu'elle laissait une large liberté à tous ses enfants, elle avait des actions qui ne trompaient pas. Pourtant, elle passait bien plus de temps à couver son fils adoptif que les autres poupons déjà bien grands. Le dernier étant encore épargné pour son jeune âge. Probablement, parce qu'ils avaient déjà l'acquisition d'une vie de famille épanouie et qu'il faisait partie des derniers à ne pas en jouir. Elle s'inquiétait qu'il finisse sa vie seule, épris par son boulot ayant pour seule compagnie un chien. Eve avait du mal à comprendre que les relations n'étaient pas sa tasse de thé. Un point qu'il entendait revenir sur le tapis à chaque fois qu'il passait le seuil de la porte. C'était évidemment son rôle et, il préférait encore cette version d'une mère qui s'en fait pour ses petits, que celle qui s'en moque éperdument. Mais c'était épuisant pour lui-même. Pourtant, Tobias savait profiter des joyeusetés du monde qui l'entourait. Il savait rire quand il le fallait – ou du moins le simulait merveilleusement bien. Il savait apprécier la moindre petite chose et, aimait les plaisirs simples d'une nuit de débauche corporelle.
Keenan s'en amusa. Suivant gentiment son déplacement, ses yeux restèrent poliment accrochés à ses yeux, alors qu'elle invitait à succomber à la tentation. Ce n'était pas que l'envie n'était pas au rendez-vous. Jessica, bien trop délicieux pour ne pas être attiré par ses filets. Mais quoi qu'on en dise, Tobias restait un gentleman.
« C’est toujours profitable à l’esprit et au corps. Vous devez bien le recommander à vos patients ? - Il faut dire que ce que je recommande à mes patients, je ne l’applique pas pour autant, ironique n’est-ce pas. »
Son sourire pris la forme d'une réponse plus séductrice. Laissant entr'apercevoir ses dents blanches et ses yeux commencèrent doucement à briller. L'anglais s'était déjà autorisé à prendre des pauses, à franchir des limites avec celles qu'il n'aurait probablement pas dû. Il n'en regrettait pas ses actes pour autant, néanmoins, il savait qu'une fois le pas franchit, il était difficile de revenir en arrière. Ou même d'oublier.
La proposition de la rousse s'envola avec légèreté dans l'air. Le sourcil de Tobias tiqua une fraction de second, presque surpris qu'elle en dévoile des intentions cachées. Amusé de ce petit jeu de séduction qui flottait au-dessus d'eux. Il se demandait si son caractère changeait en fonction du lieu où elle se trouvait. Il la voyait sous un nouveau jour, de façon plus joueuse alors que le cadre professionnel était encore mis, quelques instants plutôt. Qu'en serait-il à une table plus intime et une musique en fond accompagnant l'instant ?
« Vraiment ? Vous ne craignez pas que je décline votre offre. Ou pire encore que j'ose vous poser un lapin ? »
Tobias n’était pas de ce genre d’homme-là. Ou du moins, à une exception près qui avait fait irruption dans sa vie, il n’oserait se comporter tel un goujat. Cependant, il restait un homme. Certainement pas aussi fourbe que pouvait l’être les femmes, mais suffisamment pour savoir comment fonctionne ce genre de code. En oubliant un instant les obligations de chacun et les connaissances qui les liaient, rien ne l’obligeait à tenir parole. Ou même d’accepter. Il pouvait simplement se contenter de la laisser ainsi, avec des lubriques lui traversant l’esprit sans pour autant les mettre en application. Tobias tira sur les poignets de sa chemisette, de façon ferme et droite, comme un appel. Le bleu de ses yeux restant dans ceux de sa voisine, laissant entendre une réponse plus concrète :
« Si vous tenez tant à tenter le diable. Il me semble avoir une disponibilité vers les 19h »
Tobias, quitta son siège. Il s’avança légèrement pour réduire la distance entre sa place et le bureau. Un fin rictus sur les lèvres en réponse à la provocation.
« Je préfère diner avant. Wolf'se House. Lança-t-il fermement tout en gardant dans son timbre de voix la sensualité. 19h30. »
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25.08.21 23:13
Jessica Keenan
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Une lueur espiègle luit dans les yeux de la rouquine. Lucile, comme tout être complexe qui se doit. _ « Vous êtes beaucoup trop éduqué pour le faire. Me poser un lapin. » Les Fitzgerald père et fils sont d’une nature polie, pour ne pas dire policée. Ils obéissent aux codes de leur classe. Chez eux, personne n’écourte une femme. Qui plus est une belle femme comme cette avocate. « Mais surtout, je dirai que c’est dommage. » Remarque taquine qui trahit toute la malice de cet esprit. Jessica est un être ambitieux, retors et moqueur. Elle ne ménage pas autrui sous prétexte que la gentillesse est bien vue dans la société.
Aussi, la belle apprécie de le voir sortir un peu de son costume. La société britannique fait des hommes guindés dans leur costume. Mais ce qui est vraiment plaisant c’est quand les codes sont mis de côté. _ « Ha.» Rit-t-elle doucement. Aller dans le bastion de M. Eirik pour une affaire personnelle. Cela pourrait être ennuyeux. Mais Jessica préfère y voir une saveur pimentée. Le risque est l’une de ses nombreuses addictions. « Je te laisse faire la réservation. » Tobias est éduqué sans être pingre. Voilà qui dore lentement son blason. Keenan croise rarement des riches généreux. Comme si l’un et l’autre ne vont pas ensemble.
Elle n’a eu de cesse d’exploiter la formule familiale pendant sa jeunesse. Offrant aux autres ce qu’ils ne pouvaient avoir. D’abord pour avoir leur attention, ensuite pour acheter leur compagnie. Une bien triste réalité dont la belle s’est libérée dès que son corps a pu remplacer les billets. _ « Donc… nous en restons là pour le moment. » Questionne-t-elle avec une petite pointe de provocation dans le fond de la voix. Bien entendu, qu’elle est toute disposée à lui faire tourner le verrou de ce bureau proprés. _ « A moins que tu veuilles m’analyser ?» Jamais Jess n’a eu un suivi mental. Jamais elle n’en a voulu. Même dans les périodes les plus dures de sa vie. D’ailleurs sa façon de jouer explique bien que c’est une fouille au corps qui peut être intéressante.
Ses lèvres bougent, pour dire quelque-chose, alors qu’une sonnerie lui coupe la chique. C’est le téléphone professionnel de l’avocate qui s’impose. Elle reconnaît le nom de son assistante. Ses longues jambes se déplient avec grâce. Elle décroche tout de suite, marchant pour aller à la fenêtre du bureau. La belle scrute la vue d’ensemble de ce point d’observation. Sa voix ponctue l’échange d'onomatopées. Ils ont l’air distraits, nonchalants. Tandis que les mécaniques internes font le travail.
_ « Avec l’ordonnance d’un Juge, tu fais une analyse ? » Le téléphone est déjà coupé. Jessica a fait volte-face pour regarder le charmant Tobias. C’est à lui qu’elle pose la question. En entendant les informations de Chloé lui est venue une idée. Une façon de reprendre la main sur un dossier. Féline, tranquille, Keenan avance vers le psy. 3333]Une petite tête de mule. » Le prévient-elle dans une demie sourire. « Mais j’ai comme dans l’idée que ce n’est pas le genre de détail qui t’arrête. » Même avec un compliment, Jessica adore provoquer les fondamentaux des mâles. Ils sont ainsi fait. Elle est ainsi faite.
FACE IDENTITY : David Gandy IDENTITE : Tobias Fitz GROUPE : Protect RANG :ici AGE : 38 ETAT CIVIL : ici PROFESSION : Psycho-criminologue ETAT DESANTE : ici LIENS : ici
Tobias aimait faire les choses proprement. S'il avait voulu simplement entrer dans l'intimité de la jeune femme et passer à autre chose ensuite, il serait contenté de fermer la porte et de lui faire crier son nom avant de partir nonchalamment. Juste-là, sur le coin du bureau, à lui interdire de faire le moindre bruit, néanmoins suffisamment pour que ça cogne faiblement à ses oreilles. Or, bien qu'il lui arrivât quelquefois de se laisser aller à, de simple envie primaire, il préférait un minimum de courtoise. Il aimait – ou du moins avait besoin de – savoir s'il appréciait le côté mental tout autant que l'aspect physique. Un diner, tout ce qu'il y avait de plus innocents devenait l'occasion parfaite pour ce genre de choses. Ce qui lui permettait de la voir sous un autre angle que purement professionnel.
L'anglais hocha la tête, il se chargerait de prendre une table pour le soir, il jouerait peut-être des coudes si on venait à lui dire qu'il n'y avait plus de place. Il y avait quelques avantages à sa vie toujours bon à prendre. Un rictus se dessina sur ses lèvres, doucement elles s'étirèrent en un sourire joueur. C'était comme jouer au chat et à la souris, sauf qu'il n'y avait pas de souris à dévorer, mais un autre chat à affronter. Des deux, il savait déjà qu'elle possédait le plus de griffe. En tout point.
« Si je vous analyse, ma chère, je ne suis pas sûr que vous en ressortiriez intact. Mais cela pourrait être très plaisant. »
L'analyse pouvait porter sur différent point. Mais dans son cas, ce n'était pas qu'une simple question mentale dont il fallait aborder. Il la soupçonnait d'avoir de nombreuses failles, des déviances comme tout être humain, mais prenait pas la peine de mettre le doigt dessus, tant ce serait impoli en cet instant. À son grand regret, le petit jeu pris fin au bruit de la sonnerie. Alors qu'il l'observa se déplacer pour répondre plus intiment à l'appel, ses doigts attrapèrent son combiné personnel pour chercher le numéro du restaurant. Il n'ouvrait qu'officiellement dans une vingtaine de minutes, il lui faudrait patienter légèrement pour réserver. Quand finalement la discussion téléphonique pris fin et que sa demanda tomba, l'Anglais leva un sourcil assez perplexe.
« Avec l'ordonnance d'un juge et d'un médecin qui certifie un réel besoin pour un suivi psychologique, oui. »
Du moment qu'il avait une ordonnance, il avait la possibilité de faire bien des choses. Mais si cela devait prendre en compte le domaine juridique, il voulait la preuve que le ou la future patiente avait de réel besoin à ce niveau. Il ne pouvait et ne voulait se contentait que d'une seule voix. Il savait à quel point le service juridique pouvait être d'une grande cruauté sans raison. Il sentait cependant que l'ambiance avait dans l'air une note bien différente.
« Mais je préfère prévenir toute suite, je ne mélange pas plaisir et travail mademoiselle Keenan. »
Certaine chose se devait de rester à leur place. Aussi, il ne se permettrait pas une seconde erreur.
« L'offre de 19h30 tiens toujours, continua-t-il, peu dérangé à l'idée de donner un coup de main, mais elle ne peut être que professionnel, ou plus amical dirons-nous. Je vous laisse choisir le besoin qui selon vous doit être satisfait. Ne le prenait pas personnellement, il y a des règles que j'apprécie suivre. »
C'était peut-être frustrant, mais il préférait encore ça qu'a une montagne d'ennuis. De ce côté il en avait déjà suffisamment. De plus, s'il venait à lui donner un coup de main, ce ne serait pas vu d'un bon œil si cela montait aux oreilles d'un juge que le psy en question découcher avec l'avocate. Autant pour elle que pour lui.
« Vous n'aurez qu'à me faire part de votre décision. L'un comme l'autre, ce sera un plaisir de vous revoir. » »
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12.10.21 19:11
Jessica Keenan
[quote="Jessica Keenan"]
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Un ricanement s’envole des lèvres de la jeune femme. Vraiment ces hommes instruits et leurs égos. Ils sont tous pareils. Jamais de doute ne vient encombrer leur grosse tête. Jessica se fait alors un plaisir de perturber leur petit monde. _ « Attention de ne pas sous-estimer la gente féminine Fitz. » murmure l’avocate avec tranquillité.
Les professionnels comme Tobias ne lui sont pas totalement inconnus. Lorsqu’elle a été très jeune, Jessica en a croisé un ou deux. Tout ceci pour traiter des comportements à risques, notamment en rapport avec la nourriture et les produits d’addictions. Chaque partie a alors joué son rôle. Mais l’efficience n’a pas été démontrée les années qui suivirent. Comme une contre réaction, la belle n’a fait que renforcer ses provocations.
Enfin, cela n’est pas inutile d’avoir un adepte de la psy sous… la main. Car le champ mental fait peur aux gens. Il peut servir de bouclier dans des affaires. Ou encore mieux d’épée de Damoclès sur les accusateurs. Peu importe que ce soit éloigné de la vérité. La seule vérité est celle donnée par le Juge à la fin de la partie. _ « D’accord. » La rouquine posa un regard amusé sur son vis-à-vis. Sa bouche pulpeuse se tordit en une petite moue déçue. _ « ... dommage. » S’amuse-t-elle.
Une fois le manteau mis en place. Une fois encore le sac est passé à l’épaule. Finalement, les cheveux de feu libérés dans le dos, Keenan sourit. Soit. Elle en trouverait un autre pour s’occuper de la partie la moins urgente. Il y avait bien assez de choses possibles. Il lui suffirait de mettre Chloé sur la recherche. _ « J’espère bien. » Lui répond-t-elle en lui adressant un clin d'œil. Elle préfère entretenir le doute autour de son choix jusqu’à plus tard. C’est le plaisir de jouer avec un semblant de mystère. _ « A tout à l’heure Tobby! » Fit-elle avant de tourner les talons pour aller lui ouvrir la porte de son bureau.
Keenan le suis des yeux, comme la prédatrice qu'elle est, avant de s'isoler de nouveau. Un rire s’échappe d’elle comme le feulement d’une tigresse. Décidément le père et le fils sont à croquer. Ele va chercheir son smartphone. Elle rédige le mail pour son assistante pour donner la nouvelle mission à la jeune femme. _ « Maintenant à toi. » Jess lance un regard à l’heure. Oui parfait. Pile ce qu’il faut qu'elle procède à un petit changement de tenue. L’avocate a carrément une seconde penderie là-bas. C’est plus central que son appartement. Économie de temps pour ce genre de cas de figure.
Tout est plongé dans la pénombre. Mais Jessica n’a plus vraiment besoin de voir pour se déplacer sur son territoire. Elle ouvre les portes de sa petite penderie. Elle attrape tout de suite la robe de soirée rouge et les escarpins qui vont avec. C’est comme enfiler son déguisement de star avant un show. Jess fait tout avec une grande efficacité. Elle prend un temps pour maquiller son visage, assez pour cacher les signes de fatigue et donner envie. Une fois satisfaite de son reflet, elle attrape un nouveau taxi, pour aller au restaurant.
Le quartier n'est pas mal. L'avocate connaît quelques adresses dans ce coin. L'ambiance de début de soirée s'installe déjà. _ « Tobias... » L’appelle-t-elle mutine, tandis qu’elle arrive dans son dos. Elle passe alors son bras sous le sien. _ « J’ai faim! Allons-y.» Donne-t-elle le pas, plus féline que jamais.
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Tobias eut de la sincérité dans la voix, tout comme dans ses pensées. Professionnel ou personnel il se réjouissait à l'idée de la revoir, ne serait-ce que pour la comprendre davantage et admirer une facette bien différente de cette chère Keenan. Il n'imposait rien, elle était libre de choisir ce qui l'intéressait, du reste il ne ferait que suivre le mouvement des cupidités qui l'habiteraient durant la soirée.
Sans plus de cérémonie l'anglais quitta le bureau de la jeune femme, accorda un sourire à la demoiselle de l'accueil et retrouva sa voiture. Il ne lui fallut qu'une quinze de minute pour traverser la zone et atteindre la maison de Peter. Le temps d'échanger quelques banalités londoniennes, de rire un chouilla, puis de récupérer son chien qu'il avait laissé le temps du voyage. Ici, il la savait entre de bonnes mains, comme quoi les amis d'université avaient quelquefois une maigre utilité. Et puis, Rusty aimait bien le bougre, elle préférait d'ailleurs la compagnie des hommes à celle des femmes. Toujours plus réticente, voir froide quand la présence féminine passer les portes de son appartement. Si elle avait été humaine, il l'aurait pensée jalouse sans l'ombre d'un doute. Sur le chemin du retour, Tobias réserva une table à son nom. On le fit patienter quelques instants, puis l'heure et la disponibilité fut confirmée.
Arrivé à son appartement, le chien s'empressa de rejoins le perron comme si la maison lui avait manqué plus que de raisons. Le trentenaires suivi le mouvement sans de grandes convictions, à vrai dire l'envie de croiser un voisin de palier ou d'étage ne lui plaisait guère. Ils avaient cette tendance à sortir à son retour et lui tenir la jambe durant des heures à détaler des histoires qui – malheureusement pour eux – n'eurent que très peu d'importance à son égard, toujours avec cette curiosité maladive à vouloir connaitre sa vie. De son temps il en donnait suffisamment pour ne pas avoir envie d'en ajouter davantage au seul endroit où il pouvait – partiellement – souffler. Étonnamment il préférait les habitants de Bostons sur ce point, chacun s'occuper de ses affaires et personne ne voulait en apprend trop sur son voisin.
Tobias, profita de cette pause une fois le seuil franchit pour checker ses mails, ses appels et se préparer en bonne due forme. Quand l'heure arriva, il attrapa sa veste en cuir qui sied à merveille avec son costumé troqué pour des vêtements bien plus confortables et dans l'air du temps, tout en restant à son image. Ses clés, son portefeuille dans une poche et quitta la maison en laissant derrière lui un chien rongeant gentiment son os.
Il ne mit guère de temps à rejoindre le lieu, en avance par habitude, ce qui lui laisse le temps d'observer la foule aux alentours. Jusqu'à ce qu'un bras se glisse entre le sien, que la silhouette en valeur de miss Keenan se dévoile. Elle devenait la seule chose délectable à regarder. Le brun lui offrir un sourire et emboîta le pas. Il donna son nom a l'accueil et ni une ni deux, leur table fut dégotée.
« Vous êtes très en beauté, lui murmura-t-il en tirant la chaise, puis s'installant en face à son tour. Il se débarrassa de sa veste, réajusta vaguement les manches de sa chemise en dévoila une partie de ses avant-bras et les rares tatouages qu'il y cachait en général. Puis-je vous demandez le choix que vous avez fait pour cette soirée ? »
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04.12.21 22:40
Jessica Keenan
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Keenan s’avance dans le restaurant. Tigresse qui appréhende un nouveau territoire. Ses yeux glissent des consommateurs, aux serveurs qui circulent dans la salle. D’un regard, elle capte la présence de personnalités de la ville, là une secrétaire des Nations Unies, ici un Conservateur, là-bas une journaliste aux dents longues. Un pas après l’autre, évitant les lumières trop fortes, et le buste placé pour que la lumière la mette en valeur.
_ « C’est vrai oui. » Répond-t-elle en posant son fessier sur la chaise. La pochette est déposée en bord de table. Jess donne le coup d’épaule qui renvoie ses cheveux dans son dos. Ses cuisses croisées, son pied qui se balance doucement dans le vide. Elle fait attention à la position de son dos. Que la gravité ne puisse rien contre elle ce soir. Oui, à présent, elle commence à envier les gamines de vingt-ans.
Les ongles de la belle attrapent la serviette. Elle la déplie d’un geste et la pose sur ses jambes. D’un signe de tête, elle désigne les bras de son interlocuteur. Jessica a connu pas mal d’hommes tatoués. Ils ne le font jamais que par fantaisie. _ « D’ordinaire, ce sont les marins, ou les voyous qui ont ce genre de choses. » Lui répond-t-elle volontairement à côté. Un sourire en coin se dessine sur son visage de féline. Elle n’a pas l’intention de lui répondre dans l’immédiat. « Alors ? Tobias. » Ce n’était pas une rébellion de jeunesse. Non, cet homme cache des choses. C’est certain. Mais quoi ?
A la serveuse, Jessica sourit : _« Un gin… Un vin blanc. » Ils ne sont pas dans l’un des bastions de la belle. Ici, il faudra se contenter du consensuel. La prohibition fait partie des quatre plaies de l’Angleterre. C’est une règle totalement dénuée de sens. Peut-être que les Travaillistes feront ce qu’il faut. En attendant, le bilan de leur première année se rapproche et pour le moment, il n’y a rien de concluant. Cette île s'auto-sabordait. Keenan sait qu’elle ne pourra rester ici éternellement. Pour le moment, elle étudie quelques pistes pour sa prochaine terre d’asile.
_ « Vous aimez votre travail ? » Question professionnelle ? Ou bien question personnelle ? L’interprétation est ouverte. Indirectement, Jess laisse les portes ouvertes. Elle est curieuse de voir ce que Fitz va emprunter. Sourire aux lèvres, Jessica prend la carafe pour leur servir un premier verre d’eau. Qu'il ne puisse pas dire qu’elle l'emmène trop vite sur les chemins de la dépravation. C’est un plaisir qui se déguste.
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L'Anglais partageait cette soirée en voguant vers l'inconnu. Il n'avait aucune idée des décisions prises par sa voisine et il marchait sur des œufs. Est-ce qu'il se devait de rester dans un cadre professionnel, ou le flirt était-il permis sans le moindre remords ? Tobias sucrait ses yeux, cherchant une réponse qu'elle ne voulait lui offrir de vive voix. Mais le mystère paraissait plus grand que jamais. Et cela ne faisait qu'attiser sa curiosité.
Un faible rictus se dévoila sur le coin de ses lèvres. Il baissa les yeux sur ses avant-bras et il ne pouvait pas nier que celle-ci ne fut guère épargné au cours du temps. Fort heureusement il n'était pas envahi de regret à ce propos et les abordaient plutôt fièrement quand il le fallait.
« Rassurez-vous je ne suis pas un marin. »
Il glissa ses quelques mots avant de prendre commande pour une boisson. Simple, il demanda la même chose. L'odeur du Bourbon lui manquait, mais la prohibition donner un grand frein à toutes ces envies. Quand la serveuse s'éloigna, il répondit plus amplement.
« J'ai eu mon lot d'expérience, aussi bonne que mauvaise. J'en ai fait des souvenirs. Rien de très extraordinaire. Quelque chose de banal pour un homme banal. »
Il laissa échapper un petit rire. Le mot “banal” ne lui allait pas au teint, il en était même l'exact opposé. Néanmoins, tout le monde n'avait pas besoin de le savoir.
« Mais heureusement que j'aime mon travail. J'aurais bien du mal à me lever tous les jours si je n'y prenais pas un plaisir quelconque. Et je ne cherche ni la gloire, ni l'argent, mais bien de faire quelque chose qui aide réellement. »
L'argent ne faisait pas le bonheur. Et dans son cas, le bonheur était quelque chose d'inexistant. Quand bien même il prenait plaisir à comprendre la psychologie d'autrui, il tenait sincèrement à éradiquer les démons qui s'acharnaient sur la conscience. Peut-être cherchait-il aussi à ce racheter ainsi, à expier ses fautes en tendant une main en avant. Si seulement c'était suffisant.
« Vous cherchez à me déchiffrer miss Keenan ? Vous souhaitez prendre mon rôle peut-être et me poser des questions ? Je promets de faire au mieux pour jouer le jeu. »
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07.01.22 2:07
Jessica Keenan
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Jessica est très consciente de son image. Elle la travaille et y met beaucoup d’argent et d’effort. Il est normal que le résultat fonctionne. _ « C’est vrai oui.» Lui répond la rouquine au creux de l’oreille. Elle croise lentement ses cuisses, avant de saisir une serviette et de la déployer dans un mouvement gracile. Le tissu recouvre ses genoux. _ « Vous n’êtes pas mal non plus, sorti du cabinet, Fitz. » Voir un mâle en dehors de son habitat professionnel est souvent intéréssant pour elle. Tout le monde change d’attitude une fois qu’il n’est plus dans le cadre. C’est justement à ce moment que la vérité peut apparaître. Qui est Tobias en en dehors de son rôle social ?
Un sourire détend les lèvres de la Tigresse. _ « Vous pouvez me demander oui.» Acquiesce la belle, tout en attrapant son téléphone. Elle scanne le QRcode pour la carte des vins. Elle cherche et sélectionne un bon cru de vin blanc léger. « Je n’ai pas encore décidé. » Tranquille, la belle repose l’appareil et retient mentalement le millésime. _ « Je pense que j’ai besoin d’en savoir un peu plus… sur toi. » Voilà une belle pirouette dont elle n’est pas mécontente. Apporter un élément de réponse sans avoir à faire un choix définitif pour le moment.
Il y a quelques pistes évidentes à creuser d’ailleurs. _ « Par exemple, ces tatouages là. Parles-moi s’en…» Lui demande-t-elle en désignant son avant-bras d’un coup de menton. Un petit air espiègle réchauffe ses yeux. « Dans mes cercles cela fait le plus souvent référence à des éléments… troubles. » La clientèle de maître Keenan se compose des bandits, des crapules, des mercenaires de Londres et d’ailleurs. Les bandes ont leurs tatouages. Les ex taulards ont leurs tatouages. Les meurtriers sont souvent tatoués aussi. « Montres les moi…» Si le cadre n’était pas aussi chic, elle lui aurait déjà proposé de se mettre torse nu.
_ « Je vais prendre … une entrecôte. Seignante.» Les calories seront de toute façon dépensées, d’une manière ou d’une autre. Jess ne se fait pas trop de souci pour ça. Pour l’instant, elle veut surtout attiser la curiosité de son tout nouveau partenaire. Est-ce que l’adage tel père, tel fils est valable pour ceux deux hommes qui ont attiré son attention ?
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Tobias voulait bien faire une exception. Prendre la place du patient et se faire analyser de la tête aux pieds. Il y en aurait des choses à dire et à faire très certainement, même s'il n'était plus très sûr que son cas soit encore récupérable. Si l'idée l'amusait, il aurait presque pu lui offrit son cabinet pour ajouter l'ambiance à cette envie saugrenue. Mais fort heureusement, ce n'était qu'une curiosité assez légère. La jeune femme lui semblât quelque peu joueuse. Il y avait quelque chose de pétillant dans son regard, presque malicieux. Elle lui rappelait une certaine rousse tout aussi farouche, quoi que bien plus tordu, perdu quelquefois. C'était très certainement l'un des faits qui l'avait poussé à l'apprécier plus que de raisons.
C'était sûrement une bonne idée de vouloir le connaître réellement. Même s'il n'y avait pas grand-chose qui vaille réellement la peine d'être affiché au grand jour. L'homme n'était pas spécialement un grand bavard de lui-même. Une plus grande facilité à écouter et observer les autres.
« Dans mes cercles cela fait le plus souvent référence à des éléments… troubles. - Et il est assez juste de croire cela. »
Tobias l'avait attisé sans le vouloir sur les marques de ses bras. Il faisait partie de ceux qu'on n'imaginait pas remplie de peinture sur le corps, tant cela ne se prêtait guère à ce qu'il renvoyait. Trop classe et trop propre sur lui pour cela. Cependant, il se laissa prendre au jeu. Relevant un peu plus les manches de ses avants-bras et les déposants gentiment en avant pour qu'elle puisse les admirer comme elle le souhaitait.
« Voyons voir... la boussole est une façon de me rappeler qu'il est impossible de remonter le temps. Quoi que je fasse, je ne pourrais qu'aller droit devant moi. Et qu'il y aura toujours une manière de retrouver le nord si je m'égare en chemin. L'ancre est pour une forme de stabilité, d'attachement et de sécurité, il prône de valeurs sûres comme la famille. L'arbre est une sorte de rappel que la vie – forte et pleine de vitalité - reste cependant fragile. Quant à celui-ci , il désigna du doigt une petite croix enroulé dans un bouquet de fleur, il est pour ma défunte mère. »
L'anglais laissa ses bras tendus, suffisamment a découvert si l'envie lui prenait de les observer davantage. Il ne prit pas la peine de tous les détails. Certains d'entre eux avaient une sale histoire a raconté qu'il préférait se garder personnellement. D'autre cachait des cicatrices en-dessous qu'il avait subi, enduré, qui, même avec une couche d'encre, ne disparaissait pas pour autant. Mais au moins personne ne les voyait au premier abord. Il ne parlait d'ordinaire jamais du dernier. La blessure était refermée depuis des années, le malaise ne l'habitait plus, néanmoins, il ressentait celui des autres. Particulièrement quand ils comprenaient que cette femme qui le choyait n'avait pas le même sang dans ses veines.
« Ils sont banal aux yeux des autres, mais important pour moi. C'est bien tout ce qui compte au final. »
Après tout, on ne s'amusait pas à se peindre le corps a vie pour les autres.
« Et... Est-ce qu'il y en a sur cette peau de porcelaine ? Où est-ce qu'ils sont bien trop cachés pour les dévoiler en public. »
